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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 05:17



PRS , l'association « Pour la République Sociale » a une vocation d'information et de formation des citoyens. L'association organise des « ateliers de lecture ». Cela se déroule plutôt aujourd'hui en région parisienne. L'idée est de décortiquer un thème et des textes s'y rapportant. Nous essayerons de le développer dans le 13, et pourquoi pas à Vitrolles ?


Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, nous devons nous informer et nous former. C'est en comprenant les mécanismes et les enjeux, que l'on est mieux à même de faire des choix et de se positionner ; c'est bien évidemment le contraire des médias qui font tout pour que l'on ne pense pas, et qu'au contraire, une certaine élite pense pour nous...


J'ai parlé du traité transatlantique dans ces colonnes à plusieurs reprises.  PRS nous livre aujourd'hui, une analyse plus complète dans le cadre de ses ateliers de lecture. C'est à lire, même si j'aurai eu le plaisir de pouvoir en discuter de vive voix avec vous !


DH



Atelier de lecture sur le grand marché transatlantique



Le savez-vous? Depuis 1995, l'Union européenne et les Etats-Unis sont engagés dans un processus de construction d'un grand marché transatlantique. Savez-vous ce dont il s'agit? Cet atelier de lecture sur le grand marché transatlantique vous permettra de découvrir ce dont il retourne, puisque ce processus engage profondément l'avenir de l'Union européenne en lui dessinant un contour qui n'a jamais fait l'objet d'aucun débat public.


Pour aller plus loin, vous pouvez également consulter la résolution du Parlement européen sur l'amélioration des relations entre l'U-E et les É-U dans le cadre d'un accord de partenariat transatlantique du 1er juin 2006, la résolution du Parlement européen sur les relations économiques transatlantiques de la même date ou encore la Résolution du Parlement européen du 8 mai 2008 sur le Conseil économique transatlantique.


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Published by Didier HACQUART - dans PRS
6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 06:39

 


« Refuser le choc des civilisations », par Jean - Luc Mélenchon




En septembre dernier, PRS participait pour la 4ème année consécutive à la Fête de l'Humanité. Notre stand était placé sous le signe de la réinvention de la gauche et de la défense de la laïcité.


Visionnez les vidéos de la conférence-débat sur le thème " Refuser le choc des civilisations" avec Jean-Luc Mélenchon, président de PRS et Pierre Laurent, directeur de la rédaction de l'Humanité.


Cela complète et surtout permet d'approndir, l'article « Un pape pour le choc des civilisations »  du 13 septembre 2008.

 

 

 


 

PRS à la Fête de l'Huma 2008 : Refuser le choc des civilisations

 


 

Réponses aux questions, Refuser le choc des civilisations

 

 

A méditer, DH

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 06:29

A l'heure de la visite du pape en France...


DH


 

Un pape pour le "choc des civilisations


par Jean Luc Mélenchon, tribune parue dans le Monde du 13 septembre 2008.


Nous vivons un mélange des genres entre religion et politique très significatif avec la visite de Benoît XVI. La débauche ostentatoire des moyens officiels mis à disposition, l'occupation agressive de l'espace public, le harcèlement médiatique télévisuel, tout fait sens. Ici, le moyen, c'est le but. Le pape et le président ont en commun une stratégie de reconfessionnalisation institutionnelle de la société française.


Les deux hommes s'inscrivent à ce sujet dans la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, bréviaire de la diplomatie des Etats-Unis. Ils tirent de la religion la légitimité à agir pour la domination d'un prétendu "Occident". Dans cette perspective, la République laïque fait obstacle. Un changement de cap est nécessaire. Le discours de Latran de Nicolas Sarkozy l'a proclamé sous le nom d'une "laïcité positive".


Cela devrait se traduire par une pseudo "modernisation" de la loi de 1905. Dès lors, juste avant la visite du pape, son premier ministre, le cardinal Bertone, s'est réjoui : "Certains éléments font espérer une évolution de cette laïcité rigide qui fit de la France de la IIIe République un modèle de comportements antireligieux." Qu'est-ce que cette "laïcité positive" ?


Une reformulation par Benoît XVI de la revendication de l'Eglise romaine à être reconnue comme acteur officiel de l'espace public ! Voici le postulat du cardinal Ratzinger : "La foi n'est pas une chose purement privée et subjective. Elle est une grande force spirituelle qui doit toucher et illuminer la vie publique." Nicolas Sarkozy l'a officialisé : "J'appelle de mes vœux l'avènement d'une laïcité positive, c'est-à-dire une laïcité (...) qui ne considère pas que les religions sont un danger mais plutôt un atout." C'est ce que demandait le pape : "Un Etat sainement laïque devra logiquement reconnaître un espace dans sa législation à cette dimension fondamentale de l'esprit humain. Il s'agit en réalité d'une "laïcité positive" qui garantit à tout citoyen le droit de vivre sa foi religieuse avec une liberté authentique, y compris dans le domaine public."


Le domaine public, voilà l'enjeu pour le pape : "L'hostilité à toute forme d'importance politique et culturelle accordée à la religion, et à la présence, en particulier, de tout symbole religieux dans les institutions publiques, n'est certainement pas une expression de la laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme." Joseph Ratzinger avait prévenu : "Une telle séparation, que je qualifierais de "profanité'' absolue, serait certainement un danger pour la physionomie spirituelle, morale et humaine de l'Europe." Car, pour le pape, "l'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme."


La vision est plus large encore. C'est l'Occident qui est en cause. "L'Occident est menacé depuis longtemps par le rejet des questions fondamentales de la raison et ne peut en cela que courir un grand danger", déclare le pape. Nicolas Sarkozy partage ce credo. Le "premier risque" dans le monde, a-t-il déclaré trois mois après son élection, c'est celui d'une "confrontation entre l'islam et l'Occident". Foin de la réalité étatique de l'ordre international, et tant pis pour cinq millions de musulmans français. Bien sûr, cette thèse ne proclame une identité que pour mieux désigner des adversaires.


L'islam d'abord. Cette lecture d'un Occident menacé par l'islam, Benoît XVI l'a aussi exprimée de manière particulièrement provocante dans son discours de Ratisbonne en 2006. Au prétexte d'une réflexion sur la foi et la raison, le pape utilise un dialogue entre l'empereur byzantin Manuel II Paléologue et un savant perse sur "le christianisme et l'islam, et leur vérité respective". Il citait ainsi l'empereur chrétien : "Montre-moi donc ce que Mohammed (le Prophète) a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d'inhumain, par exemple le fait qu'il a prescrit que la foi qu'il prêchait, il fallait la répandre par le glaive."


Cette référence très douteuse prononcée au lendemain de l'anniversaire des attentats du 11-Septembre est un programme politique. Et une mystification. Elle fait en effet l'impasse sur les siècles de violence impulsée par l'Eglise, des croisades à l'Inquisition en passant par les dragonnades, la chouannerie et la résistance à la loi de 1905.


Face au tollé soulevé par ce discours, Benoît XVI en avait minimisé la portée, prétextant d'une réflexion anodine. Pourtant, son secrétaire particulier, l'abbé Gaenswein, en confirmait un an plus tard la portée très politique : "Je tiens le discours de Ratisbonne, tel qu'il a été prononcé, comme prophétique. On ne peut pas éluder les tentatives d'islamisation de l'Occident. Et le danger pour l'identité de l'Europe, qui y est lié, ne doit pas être ignoré." Tel est l'arrière-plan de la croisade du pape dans la France de Nicolas Sarkozy.


Le pape est bien un chef politique autant qu'un chef religieux. Toute l'Amérique latine progressiste en fait l'expérience amère dans sa lutte pour le droit au divorce ou à l'avortement et par la mise au ban de la théologie de la libération. L'Italie, l'Espagne et la Pologne le paient d'intrusions permanentes dans leurs élections.


La France ne sera pas épargnée si l'hébétude du spectacle clérical éteint la vigilance laïque. La laïcité prétendument positive est une tromperie. Elle rétablirait les privilèges de préconisation publique et de pressions privées de l'Eglise. C'est d'une laïcité étendue à de nouveaux domaines de l'espace public (hôpitaux, services publics, etc.) que la France a besoin. Plus que jamais : l'Etat chez lui, l'Eglise chez elle !


 
Jean-Luc Mélenchon est sénateur (PS) de l'Essonne.

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 06:59

Edouard Husson, sur Marianne2.fr, nous apprend au travers de « sa semaine allemande » que le patriotisme économique est une réalité en Allemagne, contrairement à la France.

Il livre aussi une analyse personnelle sur Oskar Lafontaine, Die Linke et le SPD. Il est toujours intéressant de mieux appréhender pourquoi le Die Linke prospère. Cela devrait interpeller nos dirigeants du PS, à quelques semaines du congrès de Reims... C'est d'ailleurs un sujet déjà traité sur ce blog. La dérive à droite du SPD amorcée sous Schröder, et amplifiée aujourd'hui avec l'alliance avec la CDU, conduit inévitablement le Die Linke avec des valeurs à Gauche de prendre la place laissée vacante. Le SPD en final n'ira que de défaites en défaites, en ayant perdu son identité propre.

A suivre...

DH


Ma semaine allemande : quand la gauche paie pour Schröder, par Edouard Husson

La chronique d'Édouard Husson, historien de l'Allemagne contemporaine sur Marianne.fr


Le gouvernement allemand veut modifier la loi sur les investissements étrangers en Allemagne] http://l:www.bmwi.de ; le Ministère de l'économie sera en mesure de suspendre une prise de participation supérieure à 25% par un investisseur étranger dans une entreprise allemande. Les dirigeants politiques et économiques allemands, à la différence de leurs homologues français, parlent très peu de patriotisme économique; en revanche, ils le pratiquent assidument. Le Ministère de l'Economie allemand devra avoir lancé la procédure avant que l'investissement étranger ait été réalisé, en revanche, sa procédure d'enquête ne devra être bouclée que dans les trois mois suivant l'opération économique réalisée.


Cette mesure est, selon les commentaires officiels, une précaution prise face aux fonds souverains. C'est surtout une façon de fermer la parenthèse des années Schröder, où le capitalisme allemand avait, avec la bénédiction du chancelier de l'époque, renoncé partiellement aux vieux mécanismes protecteurs (participations croisées entre banques, assurances et industrie; forte taxation sur les cessions d'actions par les entreprises; absence de cotation à New York) pour se lancer dans la mondialisation financière. Au bout du compte, la décennie se soldera comme un jeu à somme nulle : introduites à la veille du krach boursier de 2001 sur le marché américain, les entreprises allemandes ont vu leurs actions atteindre des sommets puis chuter quelquefois en-dessous de leur seuil de départ; bien des «réserves dormantes» sont ainsi parties en fumée; les entreprises allemandes ont perdu une partie de leur bonne réputation, comme le montre la mise en examen récente des anciens dirigeants de Siemens, suite au versement de commissions occultes en Amérique latine ; les fonds d'investissement et de pension américains ont pénétré les entreprises allemandes au point d'être comparées par un ministre à des «sauterelles». Maintenant que la finance américaine est mal en point, ce sont plutôt les investisseurs du Moyen-Orient ou d'Asie que l'on semble redouter.


Affiche de campagne du SPD.


Lundi 25 août 2008


Oskar Lafontaine répond aux questions du Spiegel. Quelle agressivité des journalistes: il n'y a pas qu'en France que la «pensée unique» se manifeste.


Ceux qui mènent l'entretien voudraient faire porter à leur interlocuteur la responsabilité de la crise du SPD. Ils lui reprochent d'avoir démissionné du gouvernement en mars 1999, déclenchant l'actuelle crise du SPD !


On a toujours reproché à Lafontaine d'avoir démissionné. Je me rappelle le titre du Bild, le lendemain de cette démission, qui accusait Lafontaine de lâcheté. Pourtant, les motifs de sa décision étaient évidents : l'Allemagne était à la veille de se lancer dans la guerre du Kosovo et Lafontaine ne voulait pas la cautionner par sa présence au gouvernement ; il n'arrivait pas à infléchir le cours de la politique économique de Gerhard Schröder ; enfin, il n'était pas écouté sur ses propositions de création d'un serpent monétaire international, qui empêchât des variations trop grandes des taux de change euro/dollar.


Le problème du dollar, nous sommes en plein dedans ; l'Allemagne doit assumer aujourd'hui, diplomatiquement, que les Russes poussent à l'indépendance de l'Ossétie du Sud comme elle a encouragé celle du Kosovo. Quant à la politique économique de Schröder, elle a provoqué la désadhésion de 200 000 personnes du SPD depuis mars 1999. Qu'Oskar Lafontaine ait jugé nécessaire, il y a trois ans, de créer une structure politique qui puisse recueillir les suffrages des déçus du SPD, quoi de plus normal. Et l'on doit lui donner raison quand il prétend incarner l'esprit de la politique de Willy Brandt, que le SPD a largement abandonné.


Lafontaine indispose d'autant plus, jusque dans une partie de la gauche allemande, qu'il coopère avec l'ancien PDS, les anciens communistes est-allemands. Or beaucoup d'Allemands de l'Ouest n'ont pas assumé la réunification, qui impliquait la réconciliation nationale, donc l'intégration des communistes dans la nation. Seul le SPD pouvait jouer ce rôle, en 1990, au moment de la réunification.


Mais cela voulait dire reconnaître que la fracture de la gauche allemande, en 1918-19 (lorsque le chancelier Ebert fit tirer sur les représentants du socialisme démocratique) et l'impuissance qui en a résulté, en 1930-32, lorsqu'aucun front populaire ne fut constitué contre le fascisme allemand, étaient dues autant aux sociaux-démocrates qu'à la gauche socialiste devenue communiste; que la RDA n'aurait jamais duré, comme le confirment bien des archives désormais disponibles, si l'Occident n'avait pas obstinément refusé, entre 1945 et 1955, toutes les propositions soviétiques, sincères parce qu'intéressées (profiter de la puissance économique d'une Allemagne reconstruite), en vue de la réunification et de la neutralisation de l'Allemagne.


Lafontaine est non seulement un authentique social-démocrate, soucieux de sauver le «modèle allemand» des années Brandt ou de le refonder; mais il est aussi l'un des rares, dans la classe politique allemande, à savoir que la Guerre froide est vraiment finie. Je suis sceptique concernant sa politique économique car on n'a jamais rien bâti de bon sur la création monétaire ex nihilo; mais Lafontaine pose les bonnes questions sur les dysfonctionnements de la mondialisation à l'américaine; et surtout, il défend une diplomatie pacifique - ce dont tout libéral authentique doit lui savoir gré.


Mardi 26 août 2008


Dans certains sondages, le SPD tombe à 20% d'intentions de vote et Die Linke, le parti de Lafontaine et Gysi, monte à 15. Ensemble, les deux partis égalent la CDU/CSU, qui reste à 35%.


Mercredi 27 août 2008


[Les écarts salariaux augmentent dramatiquement en Allemagne] http://www.boeckler.de . Selon une étude réalisée à l'Université de Duisburg, le quart inférieur des actifs a vu son revenu moyen réel chuter de 14% sur la période 1995-2006. L'avant-dernier quart, de plus de 3%. Au contraire, dans les deux quarts supérieurs, on assiste à une augmentation, respectivement, de 5 et de 3,5%. L'étude attire l'attention sur des épisodes comme la dérégulation du secteur des télécommunications. Les syndicats ne se sont apparemment pas préoccupés d'imposer chez les opérateurs venus concurrencer la Deutsche Telekom un plancher pour les salaires.


Aujourd'hui, l'ancien opérateur national pratique une surenchère à la baisse avec ses concurrents. L'étude relève des salaires tombés à 5 euros l'heure dans certaines branches. Jusqu'à la réunification, l'Allemagne a vécu très bien sans salaire minimal; l'introduction irréaliste des salaires de l'Ouest dans les nouveaux Länder a poussé de plus en plus d'entreprises à sortir des accords entre partenaires sociaux. La mondialisation est venue s'y ajouter. Et aujourd'hui, dans une Allemagne qui ne veut en aucun cas de protection commerciale contre les pays à très bas salaires, le consensus social a volé en éclat.


Jeudi 28 août 2008


Lu dans l'éditorial de première page de la Frankfurter Allgemeine Zeitung d'hier, cette formule révélatrice, à propos de la réaction à voir face à la Russie, qui reconnaît l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie: «La réaction minimale est une protestation collective [de la communauté internationale]». Medvedev peut dormir sur ses deux oreilles. Il est vrai que Moscou soumet Berlin à rude épreuve, forçant la diplomatie allemande à sortir de l'ambigüité contre son gré. Jusqu'à présent, les dirigeants allemands se sentaient en toute sécurité dans une construction où ils suivaient l'OTAN stratégiquement et cela ne les empêchait pas de faire des affaires tranquillement en Russie.


Les Américains avaient beau mener une politique étrangère de plus en plus agressive, elle n'empêchait pas les Allemands de faire des affaires là où ils le voulaient. A partir du moment où la Russie fait comprendre au monde que l'ère de l'arrogance américaine est terminée, on est très ennuyé à Berlin. Le monde devient plus insaisissable, moins prévisible, moins planifiable. Madame Merkel est très en colère que les Russes se comportent en nation indépendante et elle essaie de hausser le ton; mais la Deutsche Bank n'entend pas rater son implantation sur le secteur financier en Russie; Daimler est sur le point de passer un accord avec le fabricant de camions Kamaz; la Deutsche Bahn attend d'un accord avec son homologue russe un afflux de capital frais pour elle-même. Sans oublier EADS, qui négocie un accord avec OAK, et [le projet multinational de pipeline de la Mer Baltique] http://www.german-foreign-policy.com . Le monde économique allemand fait donc pression en sens inverse de Madame Merkel, pour que la Russie ne soit pas isolée. Dans quelques semaines, quand les indignations hypocrites (pensons au Kosovo!) de la communauté occidentale auront perdu de la vigueur et que le réalisme l'emportera, on cessera de tirer à hue et à dia à Berlin. La Frankfurter Allgemeine Zeitung nous l'indique déjà entre les lignes.


Dimanche 31 Août 2008 - 21:16

Edouard Husson


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Published by Didier HACQUART - dans PRS
31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 07:02

Jean - Luc MELENCHON est de retour !



Outre le congrès socialiste en préparation, avec l'unification de la gauche du PS, il livre son analyse sur le conflit géorgien. Il faut être clair sur les vraies raisons du conflit !


En préambule il revient rapidement sur les jeux de Pékin.


Au sujet des JO, il y a quelque chose qui m'a frappé. Pendant tous les JO, nous avons eu  dans les médias, des discours dithyrambiques sur la chine, l'organisation des jeux, etc. Le soir même de la clôture des jeux, le ton a changé, et pour la première fois en 3 semaines, sont apparues des critiques sur la Chine, et l'envers du décor. Encore une fois, évidemment on se moque de nous...


DH



De retour



De retour. Je reprends mes habitudes. A commencer par l'observation du gavage des crânes par le vingt heures à la télé. Je tombe sur la cérémonie finale des jeux de  Pékin. Le présentateur retrouve le ton du persiflage anti chinois qui s'était un peu effacé ces temps derniers. Si cette arrogance me peine ce n'est pas parce qu'elle surprend mais parce qu'elle est devenue banale. La violence des clichés qu'elle contient est banalisée. Donc elle finit par faire partie de ces préjugés qui vont de soi et qui sont d'autant plus dangereux qu'on n'en a pas conscience. Qui a lu dans « Le Monde » les articles sur la prostitution à Pékin ou l'état des toilettes publiques en Chine sait qu'elle est sans aucune limite de décence. Qui a pris la mesure de la provocation du Dalaï lama annonçant mensongèrement 140 morts au Tibet la veille de la cérémonie de clôture des jeux comprend qu'il n'y a plus de limite dans la désinformation irresponsable. On s'userait à démonter et à démontrer. N'empêche. La Chine vient de signer son entrée dans le cercle des maitres du monde, en tête de tous les domaines de performance de notre temps. Et le matraquage semi raciste qui aura accompagné l'évènement dans les médias français ne nous aide pas à penser cette nouvelle situation pour y trouver une place raisonnable.  Constatons que l'opinion est dressée à penser dans les seuls termes de l'affrontement entre « l'occident », démocratique et bienveillant, et le reste du monde, hostile et incertain. Mentalité de guerre.


L'épisode médiatique qui accompagne les événements du Caucase aggrave lamentablement ce manichéisme. Car du point de vue des valeurs qui nous font suspecter le gouvernement Russes nous devrions vomir le gouvernement géorgien. Le dressage prévoit à l'inverse que nous devons dénoncer les russes et soutenir le misérable gouvernement géorgien. Les Ossètes n'arrivent à être ni des tibétains ni des kosovars aux yeux de la bien pensance officielle. Et le semi dictateur géorgien Mikhaïl Saakachvili devrait être notre héros. Le « deux poids deux mesures » bat son plein. Et comme on le sait deux poids de mesure ce n'est ni poids ni mesure. Mais si j'en juge par les questions que l'on m'a posées dans la rue pendant ma semaine de tourisme parisien, je commence à croire que tout le monde n'est plus dupe. Une part de plus en plus large de l'opinion se méfie dorénavant par principe des embrasements médiatiques mais surtout s'inquiète de la violence que ce système contient et prépare.


NOIR ET BLANC


Les gens s'inquiètent. A mesure que se révèlent dramatiquement les points de tensions de l'architecture géopolitique du monde, les citoyens prennent conscience qu'il leur faut commencer par comprendre ce qui se passe. Sinon comment se faire une appréciation ? Et comment prendre sa part à ce qui doit être décidé le moment venu ?


Cette exigence personnelle doit être respectée. Sans elle la démocratie républicaine est une abstraction. J'espère avoir été assez clair dans l'expression de cette idée pour passer à son corollaire en étant compris. Le principal problème que posent les évènements auxquels nous sommes confrontés est la manière avec laquelle nous en avons connaissance. Le principal problème de la guerre en Afghanistan, en Ossétie et en Géorgie ou de ce qui se passe au Tibet est la manière dont nous en sommes saisis par les médias de référence qui martèlent en boucle les cerveaux.


Nous avons besoin d'informations, de tableaux factuels, ils nous servent de la propagande. Nous aurions besoin de débats argumentés, ils mettent en place des jeux de rôle entre gentils et méchants. L'affaire géorgienne l'illustre après combien d'autres. La scène réelle a tout simplement été entièrement reformatée par le message médiatique dominant. Le président géorgien Saakachvili est élu dans des conditions que l'opposition de son pays dénonce partout, les législatives se déroulent sous état d'urgence, l'unique télé prive est occupée par l'armée (mais était donc passé Robert Ménard ?) et il n'y a qu'un seul député d'opposition élu. Mais ce serait là le camp de la démocratie. C'est le président de la Géorgie qui fait bombarder son propre pays en Ossétie. Mais ce serait lui l'agressé. La population se défends les armes à la main contre l'invasion géorgienne mais ce sont les russes qui sont qualifiés d'envahisseurs.. Ainsi amnistié pour le passé et le présent, tout est alors permis y compris ce qui d'habitude n'est pas du tout toléré pour bien moins que ça. Le correspondant sur place du journal « Le Monde », Piotr Smolar donne d'inquiétantes informations (22 aout 2008) qui dans n'importe quel autre contexte soulèveraient des tempêtes. « Deux quartiers portent les stigmates des obus : celui de la gare et celui autour du centre culturel juif réduit en cendres. En écoutant les habitants qui dépeignent tous les russes en sauveurs et les géorgiens en bourreaux, on entend deux histoires différentes; celles des hommes vécue à l'air libre et celle des femmes sous terre; celle des combattants, civils ou militaires qui ont défié les troupes géorgiennes avant l'arrivée des russes et celle des personnes réfugiées dans les caves des maisons et des immeubles pendant que toute la ville tremblait sous l'effet des bombardements. Le quartier juif se trouve à quelques centaines de mètres des bâtiments de l'administration, cible prioritaires de l'artillerie géorgienne. Difficile de comprendre comment les maisons ont été pulvérisées. » Cette résistance de la population ossète face aux troupes géorgiennes, cet antisémitisme meurtrier que décrit sur place le correspondant du journal « Le Monde » où en trouve-t-on écho ailleurs ? Ou était donc passé BHL et les autres chiens de garde de l'indignation politiquement correcte ? Ou était Laurent Joffrin et son journal qui dénonçait sur une page l'antisémitisme de Chavez pour quatre mots dans un discours de noël traduits à contre sens ? Justement, se taire dans ce cas là c'est faire la part de tache qui leur revient dans la propagande de guerre.


L'AUTRE EST TELLEMENT AUTRE QUAND MÊME !


Quand on présente ces données dans un de ces diners d'amis en vacances qui sont le chic de la vie des militants politiques de gauche, il y a toujours quelqu'un pour se faire le porte parole de l'air du temps et jouer les raisonnables à bon compte : « Peut-être bien que ces géorgiens ne sont pas nets, mais quand même les russes ne sont pas des saints non plus ! ».


J'ai déjà connu ça à propos du Dalaï Lama : « peut-être bien que c'est un réactionnaire théocrate mais les chinois tout de même ! ». La figure du méchant est irréductible. Sa perversité intrinsèque vaut amnistie pour toutes les turpitudes de celui qui l'affronte.


Ce reflexe mental emprunte au racisme son mécanisme essentiel : l'autre est radicalement autre en tous points, dans tous les cas et pour toujours. Il est donc inutile de réfléchir à son sujet notamment s'il s'agit de noter ce qu'il partage avec nous de positif. Et pire s'il s'agit de constater que ce qu'il fait de mauvais est exactement ce que nous faisons de notre côté également. De cette façon nous sommes invités ou plutôt entrainés dans des solidarités d'autant plus prégnantes qu'elles sont énoncées d'une manière subliminale. Nous sommes avec les uns quoiqu'il arrive parce que « tout de même, les autres... ». Nos nobles sentiments de compassion humaine et d‘amours des valeurs essentielles de liberté et de respects des droits de l'homme sont ainsi régulièrement invités à monter en selle sur de discutables montures que nous gagnerions pourtant à examiner de plus près. Un bilan raisonné de ce qui se passe dans le Caucase ne permet pas d'adhérer à la mise en scène anti russe et pro géorgienne à laquelle nous sommes médiatiquement exposés. Du point de vue de nos valeurs, le gouvernement géorgien ne mérite que notre dégout.


Parallèlement,  rien de ce que font les russes ne peut être mis en cause sans que nous soyons obligés de prononcer la même critique à propos des choix et décisions pris au Kosovo ou en Irak. Le dire ce n'est pas choisir un alignement contre un autre. C'est préférer la lucidité sans laquelle on ne peut plus être maitre de soi-même ni libre de ses choix. Je sais bien qu'une telle pondération n'est pas à l'ordre du jour. Je n'ai fais ce détour que pour signaler comment, à mon avis, on devrait se poser le problème si on voulait vraiment le placer sur le terrain de la morale et des principes. Mais bien sur ce n'est pas de cela dont il est question. Dans le monde de du « choc des civilisations » qu'orchestrent les Etats unis d'Amérique, la morale et les principes sont l'équivalent médiatique de la tenue de camouflage dans l'infanterie. Ils doivent s'adapter au cadre. Ce n'est pas nouveau. Cela s'est passé de la même façon à chaque période de guerre, partout et de tout temps. Seuls les naïfs de notre temps ont cru qu'ils en seraient exempts : « à notre époque ce n'est pas possible de manipuler comme autre fois » pensent les télé-gavés.



APRES L'URSS


Mieux vaut examiner les enjeux concrets de la montée des tensions au Caucase si l'on veut chercher une axe de travail pour la paix. La politique des russes est gouvernée par la riposte à la pression que les USA ont immédiatement fait peser sur eux, dès la chute de l'URSS. Ceux-ci ont non seulement immédiatement pesé pour le démantèlement des marches de l'anciens empire et leur annexion au système « occidental » mais organisé ensuite concrètement une longue série de mesures destinées à diminuer durablement les moyens de la Russie pour l'avenir y compris comme puissance régionale.


D'un côté ils ont instrumentalisé l'expansion de l'Union européenne vers les pays de l'Europe de l'est. Deux pierres d'un coup : l'union y a perdu toute cohérence politique en intégrant dix pays d'un coup, de l'autre leur adhésion préalable à l'OTAN a permis sans autre justification de pérenniser une alliance militaire qui était pourtant censée n'avoir plus d'objet avec la fin de la guerre froide. Sans trêve l'encerclement de la Russie a été, pas à pas, étendu. Localement par l'appui à des regroupements régionaux ouvertement mal disposés à l'égard de la Russie. Par exemple le groupe Mer Noire-Caucase, le  GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie). Mais aussi beaucoup plus ouvertement et agressivement en soutenant l'adhésion à l'OTAN de la Géorgie et de l'Ukraine. Une pure provocation. Il est alors intéressant de se souvenir que ces adhésions ont été repoussées par les français et les allemands au dernier sommet de Bucarest.


Dans ce contexte, la provocation géorgienne est alors une vraie opportunité. Car depuis lors, les allemands ont changé de point de vue et il est peu probable que Sarkozy reste en retrait. Il y a ainsi plusieurs "heureux  concours de circonstances" à la suite des événements dans le Caucase. Ainsi les polonais ont fini par accepter l'installation chez eux des stations de missiles anti missiles américains dont ils ne voulaient plus depuis quelques temps. Ces systèmes d'armes, les russes ont toujours refusé de croire qu'elles soient vraiment destinées à se défendre des iraniens comme le prétendent les américains...


Au bout du compte, dans ce tableau il ne faut pas oublier ce qui en est l'enjeu concret et immédiat, c'est-à-dire à l'instrument de puissance qu'est la maitrise des richesses naturelles. Et surtout de l'énergie. On peut dire que le tracé des oléoducs a été particulièrement significatif, au prix de contournements spectaculaires. Ainsi de l'acheminement du pétrole et du gaz de la Caspienne et de l'Asie centrale en contournant la Russie par des tuyaux  géopolitiquement corrects Caspienne-Méditerranée, Bakou-Tbilissi-Ceyan (pétrole) et Bakou-Tbilissi-Erzeroum (gaz).


Pour quelle raison « l'occident » fait-il tout cela ?


Quel problème pose le retour de la puissance russe ? Seulement ceux de l'existence d'un monde multipolaire. Cette perspective est pourtant celle qui  convient à l'intérêt de la France autant qu'à une pensée pacifique sur notre temps. D'abord parce que c'est elle qui garantit notre propre indépendance et celle de l'Europe.  Ensuite parce que c'est celle qui est conforme à l'évolution du monde ou de nouvelles grandes puissances émergent.


Imagine-t-on toutes les contrer par des mesures de force ?


On ne doit pas laisser les images de la période de la guerre froide envahir l'espace de la réflexion sur le présent. La Russie actuelle est une grande puissance  qui revient. C'est une économie capitaliste. La compétition avec elle n'a pas de contenu idéologique objectif. Choisir le mode de la violence et des méthodes de guerre contre elle signifie que nous décidons d'inscrire tout l'avenir du monde dans cette logique. Exactement comme cela est fait avec la Chine sous prétexte de Tibétains. Et ainsi de suite. C'est la logique du « choc des civilisations ». Dans ce genre de situation la prime va sans cesse aux plus provocateurs et aux plus violents.


Il est absurde de se mettre dans leurs mains. Saakachvili a organisé l'agression contre l'Ossétie pour répondre à des problèmes de politique intérieure. Faut-il l'en féliciter ? Quand les états baltes, membres de l'union européenne se précipitent à Tbilissi pour manifester leur solidarité doit-on accepter que l'union européenne soit entrainée par eux dans cette direction belliqueuse. Et d'ailleurs devra t on toujours fermer les yeux sur leur propre politique ethnique et linguistique ? Au total, il est vain, inutile, contreproductif et dangereux d'affronter la Russie. Ce pays doit être compris, ses intérêts respectés et avec lui la règle doit être la négociation et la coopération plutôt que les tentatives d'intimidation et d'encerclement.


...

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 06:47

Pour une europe des peuples,

merci aux citoyens Irlandais !


Les Irlandais ont rejeté le traité européen de Lisbonne avec 53,4% de "non".


Cela prouve au moins que l'Europe ne peut pas se construire sans et surtout contre les peuples. L'Irlande était le seul pays où le peuple pouvait s'exprimer. Cela devrait faire réfléchir nos dirigeants ? Du moins je l'espère, sinon, nous avons du souci à nous faire.


Les autres pays, et en premier chef, la France « échaudée » avec le référendum de  2005, avait choisi le passage direct par le parlement... C'était la méthode Sarkozy, avec au passage l'arnaque du pseudo mini traité européen, qui n'était en fait que le même de 2005, comme l'a dit lui-même Valéry Giscard d'Estaing. Malheureusement, une partie des élus de Gauche et du PS, ont contribué à ce simulacre de démocratie.


Je salue les camarades de PRS, qui se sont impliqués dans la campagne électorale irlandaise. Maintenant, l'heure à la construction d'une véritable Europe des peuples...


A suivre...

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 06:10

 

Les initiatives se multiplient juste avant l’été...

 

A vos agendas !

 

DH



Le 12 juin Aubagne fait l'évènement politique...


I   N   V   I   T   A   T   I   O   N     A   U     D   E   B   A   T


 

Alors que le sarkozysme se heurte à la résistance du pays, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la possibilité d'une alternative au libéralisme en France et en Europe.


Nombreux aussi sont ceux qui rêvent d'une gauche enfin à gauche et qui devienne une véritable force susceptible de changer en profondeur la donne politique et éviter l'installation chez nous d'un bipartisme toujours au service au libéralisme.


Nous le savons : le rassemblement des forces de transformations sociales et écologiste est un passage obligé. Celui-ci est-il encore possible ?


Autant de questionnements au centre du débat public du

 

12 juin à Aubagne, à 18 h 30

salle des Marronniers

 

sur le thème :

 

« Face au libéralisme, quelle alternative en France et en Europe ? »


En présence de Patrice Cohen Seat pour le PCF, d'Yves Salesse de la fondation Copernic et des collectifs unitaires antilibéraux et de René Revol responsable national du PS et vice-président de Pour la République sociale.


Débat animé par Michel Soudais, journaliste à Politis et Christian Digne de La Marseillaise.


Vous y êtes cordialement invités...

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 05:26

Une délégation de PRS a participé au Congrès de Die Linke à Cottbus en Allemagne les 24 et 25 mai 2008.


Die linke est une expérience à suivre de près. J'en ai parlé à plusieurs reprises sur ce blog.


Voici donc,  un compte rendu de leur dernier congrès.


A suivre...


DH


Congrès du Die Linke des 24 et 25 Mai 2008 à Cottbus.

 

 

Samedi matin : ouverture du Congrès


Die Linke tient ce week-end son « premier Congrès ». En réalité il s'agit du second si l'on compte le Congrès de fondation de Berlin l'année dernière. Mais cette fois, Die Linke tient un Congrès ordinaire. En conséquence, les délégations étrangères sont beaucoup plus réduites. Venu comme nous de France, je n'ai rencontré que Francis Wurtz, le président du groupe de la Gauche européenne au Parlement européen, qui parle couramment allemand et est ici comme chez lui. Cependant, Die Linke est une trop jeune organisation pour que ses Congrès soient vraiment ordinaires. Par exemple, les délégués vont élire ce soir leur direction. Acte a priori banal pour un parti politique. Mais ce sera la première fois que Die Linke élira de la sorte ses instances. L'année dernière, les deux partis fondateurs, le PDS des anciens communistes et le WAASG d'Oskar Lafontaine, avaient désigné chacun de son côté leurs représentants dans une direction strictement paritaire. Cette fois-ci, les délégués voteront librement et indistinctement, sans tenir compte de l'origine des candidats et sans avoir à respecter un équilibre imposé entre les composantes originelles. Seule les co-présidence et co-vice présidence subsisteront sur une base paritaire, dernier témoignage de la fusion initiale. C'est un moment extraordinairement difficile. S'ils y parviennent, on pourra dire que nos camarades de Die Linke auront tenu leur premier Congrès pleinement unifié.


Pour nous, les discussions de nos camarades allemands prennent une résonance particulière. L'an prochain se tiendront les élections générales en Allemagne. Même chose en Grande Bretagne. Au vu des élections locales désastreuses qu'il a subies ce mois-ci, le moins que l'on puisse dire est que le Labour britannique n'est pas très bien parti... Si les Britanniques étaient battus et si les Allemands connaissaient le même sort, tous les principaux pays de l'Union Européenne seraient dirigés par la droite (à l'unique exception de l'Espagne). Et si seuls les Anglais s'en sortaient, la lamentable politique des blairistes au pouvoir continueraient sans doute à susciter plus souvent la consternation qu'autre chose. Après la déroute de la gauche française en 2007 et le naufrage italien de 2009, la gauche européenne n'a vraiment pas besoin en 2009 d'une nouvelle défaite en Allemagne, premier pays de l'Union.


Or la gauche allemande ne peut pas gagner sans Die Linke. Déjà à l'élection dernière, la percée de Die Linke avait permis à la gauche de redevenir majoritaire en Allemagne après une succession ininterrompue de défaites aux élections régionales dans 13 Länder. Certes pour réaliser l'union des gauches dans le gouvernement, les sociaux-démocrates du SPD auraient du renoncer à certaines de leurs réformes, notamment les lois Hartz IV qui ont réduit drastiquement l'indemnisation des chômeurs. Hélas, on connaît l'histoire. Le SPD a préféré poursuivre sa politique en écartant toute alliance à gauche et en choisissant à l'inverse de gouverner avec la droite sous la direction d'Angela Merkel. Or la montée en puissance de Die Linke pourrait contraindre le SPD à rompre cette stratégie mortifère. Et l'année 2009 pourrait être celle du retour de la gauche allemande, ce qui serait la première bonne nouvelle depuis longtemps pour la gauche européenne.


Les deux co-présidents Oskar Lafontaine et Lothar Bissky, dans leurs discours d'ouverture, situent d'ailleurs d'emblée ce Congrès dans un contexte mondial et européen. Lafontaine énumère : la gauche écrasée en Italie, la gauche battue en France... Il en conclut que « la gauche européenne a besoin d'un nouveau profil ». Dès lors « notre responsabilité n'est pas nationale mais européenne » souligne-t-il.


Cette entrée en matière soulève l'enthousiasme de la salle. On voit beaucoup de jeunes délégués, dont certains sont sans doute des nouveaux adhérents qui n'ont connu ni le PDS ni le WAASG. Impossible le plus souvent de deviner l'origine des uns et des autres. La mayonnaise a visiblement pris. Encouragé par leurs succès électoraux, les militants de Die Linke ont adhéré à l'ambition de donner « de nouvelles idées à la gauche » plutôt que de cultiver les identités du passé en crise.

 

Die Linke existe vraiment. C'est une force nouvelle. Elle pèse déjà dans la politique allemande. Et elle s'apprête à débattre pendant deux jours des responsabilités que cette situation lui crée.


En savoir plus : Die Linke dénonce la montée de la pauvreté en Allemagne


Samedi, après-midi et soirée


L'essentiel de l'après-midi et la totalité de la soirée sont consacrés à l'élection des dirigeants du Parti : les deux co-présidents, les quatre vice-présidents, le secrétaire général, le trésorier, puis tous les membres du bureau du parti. Chaque candidat se présente devant les délégués, qui peuvent l'interroger pendant plusieurs minutes depuis la salle. Puis chaque délégué vote nom par nom. Même avec le concours du vote électronique, cet exercice requiert donc un temps considérable.


Je m'en étonne auprès d'Oskar Lafontaine. « N'avez-vous pas besoin de temps aussi pour discuter de la stratégie du parti en vue des élections générales de 2009 ? Quand avez-vous prévu de débattre de votre stratégie d'alliance ? ». Il m'explique alors que ces questions seront au centre d'un Congrès qui se tiendra en juin 2009 pour lancera la campagne pour le Bundestag. Un deuxième Congrès aura lieu la même année, en février, consacré cette fois aux élections européennes. Un à deux Congrès par an ! C'est une charge énorme pour une organisation mais c'est sans doute nécessaire pour maintenir et renforcer à chaque étape l'homogénéité du nouveau parti en prenant le temps de la discussion collective.


Ceci est rendu nécessaire pour achever la fusion entre les deux composantes originelles. Mais aussi pour accueillir les nouveaux adhérents qui se pressent dans le parti. Die Linke est en effet le seul parti dont les effectifs progressent dans le pays. Parmi eux il y a bien sûr des « déçus » issus des Verts et du SPD (de 1990 à aujourd'hui, le SPD a perdu 37% de ses adhérents). Mais ce que l'on remarque surtout, c'est le nombre particulièrement élevé de jeunes. Ils sont ici beaucoup plus nombreux que lors du Congrès de fondation l'année dernière. Beaucoup de ces jeunes sont mobilisés contre la résurgence, pour la première fois depuis la chute du nazisme, des partis d'extrême-droite, dont ils demandent d'ailleurs l'interdiction. Je comprends ce que signifiait Bissky ce matin même lorsqu'il disait que Die Linke devait être « pont entre générations », et accueillir pour cela de nombreux nouveaux adhérents. Die Linke se construit comme un creuset des histoires, des cultures, des générations de la gauche. D'où l'enjeu que revêt la constitution patiente, brique après brique, de sa direction.




Dimanche à Cottbus


Le Congrès continue inlassablement ses votes. Je me demande s'il subsiste une instance du parti dont les membres ne sont pas élus individuellement et directement par les délégués ! Je profite de ce long moment où je n'ai pas besoin de suivre les interventions pour rassembler mes idées. Dans quelques heures, je serai de retour en France. Que retirer de ce séjour à Cottbus qui éclaire la situation politique dans mon propre pays ?


Ce qui se passe en ce moment en Allemagne n'est pas complètement exotique pour nous autres Français. Nous retrouvons des similitudes avec notre propre trajectoire. Bien sûr, il n'y a pas chez nous de « Grande Coalition » et le Parti socialiste est dans l'opposition quand le SPD gouverne avec la droite. Cela change tout. Mais le gouvernement français compte aussi son lot de ministres titulaires jusque récemment d'une carte du PS, qui ne manquent d'ailleurs pas de rappeler qu'ils appliquent en France une politique identique à celle que mettent en œuvre leurs homologues allemands...


Ici en Allemagne, la presse elle-même souligne ces jours ci la parenté entre la réforme de l'assurance chômage préparée par Nicolas Sarkozy avec les lois Hartz de Schröder, qui provoquèrent le départ de Lafontaine et la naissance du Linkspartei. Les politiques qui sont appliquées par les gouvernements européens se ressemblent souvent comme deux gouttes d'eau. Voici le point de départ commun à tous nos pays. Ses conséquences sont implacables. Partout ces orientations font entrer la société en crise, et cette crise de la société s'exprime aussi dans une crise de la gauche. Une crise qui est donc mondiale et européenne. J'ai déjà signalé que c'est justement ainsi que Lafontaine a débuté hier son intervention. Je voudrais citer intégralement ce passage de son discours car je le trouve très révélateur de la manière dont il aborde l'avenir de la gauche.


« Pendant que nous progressons ici en Allemagne, en Italie, Rifondazione Communista n'est plus représentée au Parlement depuis la dernière élection et le parti de Veltroni a été clairement battu par Berlusconi. En Espagne, Izquierda Unida [parti de gauche radicale comprenant les communistes espagnols] a été marginalisé pendant que le PSOE [Parti des socialistes espagnols] n'a encore rassemblé qu'une majorité relative. En France, le PCF a subi lors des élections présidentielles et législatives des défaites dévastatrices et le Parti socialiste se trouve dans un processus de clarification dont l'issue est ouverte. (...) Beaucoup d'hommes politiques de la gauche européenne regardent vers l'Allemagne avec beaucoup d'espoir et se demandent pour quelle raison ce phénomène est venu de chez nous. Ils espèrent que la Linke en Allemagne deviendra une force durable dont jaillira une impulsion pour l'ensemble de la gauche européenne. Cela montre, chers amis, que notre responsabilité est de taille. Pour tout dire : nombreux sont ceux qui en Europe ont les yeux tournés vers nous et le cœur qui partage nos espoirs et nos craintes. »


En quoi cet extrait m'apparaît-il révélateur ? D'abord, parce qu'il est hélas devenu très inhabituel de voir un dirigeant de la gauche européenne inscrire ainsi son action dans un cadre international. Parce qu'ils ont restreint leur horizon à la gestion, locale ou gouvernementale, les partis socialistes et sociaux-démocrates d'Europe ont renoncé pour l'essentiel à porter une alternative globale au système mondialisé. Ils se flattent de penser « modeste » et « pragmatique », mais dès lors ils pensent souvent « petit » et finalement assez « conservateur » faute de remettre en cause le cadre borné des règles du jeu qui fondent la mondialisation libérale.


Ensuite, on voit ici comment Lafontaine, lorsqu'il se penche sur le sort de la gauche, s'intéresse à toutes ses composantes. Le double échec des formations de la gauche dite radicale et des partis sociaux-démocrates en Europe est traité comme un enjeu global. Lafontaine ne se contente pas de constater la déroute de la social-démocratie européenne, il pointe aussi celle de l'autre gauche. Dès lors, il ouvre un débat sur les responsabilités de la gauche qui ne se réduit pas à la lamentation rituelle sur la « trahison des socialistes » qui semble constituer le seul facteur historique pertinent pour certains responsables de la gauche radicale, comme la providence divine expliquerait à elle seule les événements historiques chez les fondamentalistes religieux...


Enfin, je note bien sûr la manière singulière dont il considère le Parti socialiste français. Il estime à la fois que le Congrès socialiste ouvre un moment de clarification et que celle-ci est encore « ouverte » puisque le PS français n'a pas encore définitivement choisi d'aller dans la même voie démocrate que ses homologues européens. J'aimerais retrouver cet optimisme chez tous mes amis et camarades de la gauche du PS !


Mais Lafontaine a-t-il raison d'inscrire dans un même paysage l'ensemble de nos pays ? Cette question est décisive. Car elle éclaire bien sûr la portée européenne de la fondation du nouveau parti allemand et de ses premiers succès.


Dans la crise européenne et mondiale de la gauche, on constate des convergences évidentes. Quand on examine les alternatives qui se bâtissent ici ou là, de nouvelles similitudes apparaissent au regard. Il est par exemple frappant de voir que lors de son Congrès, dans le pays le plus riche d'Europe, Die Linke a donné une importance centrale à la question de la pauvreté... qui est justement le point de départ de presque tous les programmes de la nouvelle gauche latino américaine.


Mais en même temps la crise de la gauche prend une forme très différente dans chaque pays. Car la mise en œuvre des mêmes politiques libérales ébranle chaque nation de manière singulière: En France c'est l'identité républicaine du pays qui se trouve percutée. En Allemagne, la question de l'Etat social occupe une place centrale. En Italie, c'est l'unité géographique du pays et le fonctionnement des institutions politiques qui sont mis en cause. En raison des différences dans les constructions nationales, une même crise « globale » prend à chaque fois un cours « local » très différent.


Pour expliquer ces divergences (ce qui permettrait de répondre à la question d'Oskar « pour quelle raison ce phénomène est venu de chez nous »), il y a une autre hypothèse. Le décalage ne serait pas dans l'espace mais dans le temps. C'est ce que me suggère une camarade italienne présente dans les invités internationaux à Cottbus. Graziella Mascia est une dirigeante éminente de Rifondazione Communista. C'est une amie de Fausto Bertinotti. Elle était la vice-présidente du groupe de Rifondazione au Parlement italien avant les élections. Depuis, comme tous les autres, elle a perdu son mandat. Entre autres facteurs que je ne peux développer ici (car elle jette un regard critique très lucide sur les erreurs de la coalition de la gauche « arc-en-ciel » dans son pays), Graziella explique ainsi les différences entre la réussite de Die Linke et le désastre italien : l'Allemagne ne serait pas en avance sur l'Italie mais en retard.


Il faut bien comprendre ici qu'il ne s'agit pas pour elle de hiérarchiser les deux pays. Ce qu'elle veut dire, c'est que le processus de crise est plus avancé en Italie qu'il ne l'est encore en Allemagne. Ce qu'elle soumet à la réflexion, c'est que la crise n'est pas au même point dans tous les pays. Ce type de situation historique est après tout très classique. Des évolutions internationales identiques peuvent produire des effets décalés dans le temps d'un pays à l'autre. Vu avec l'illusion d'immédiateté construit par l'actualité, c'est-à-dire en oubliant que le temps est une propriété de l'espace social, qui n'est donc pas identique d'un lieu à un autre, on peut croire à tort à l'existence de trajectoires fondamentalement divergentes. Par exemple, l'ensemble des pays développés a connu des mobilisations sociales, culturelles et politiques assez similaires en 1968. Mais en raison de structures spécifiques, ces mouvements ont entraînés des victoires électorales plus ou moins rapides de la gauche. Le travailliste Wilson est élu en 1974, Jimmy Carter est élu en 1977. Mais en France, il a fallu attendre treize années, de mai 1968 à mai 1981 pour qu'émerge une nouvelle majorité politique. Au même moment, la gauche aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne était déjà submergée par ce que l'on a appelé la « contre-révolution libérale ». Mitterrand devenait président presque en même temps que Thatcher et Reagan. La France nationalisait toutes les banques du pays au moment où l'Etat américain et britannique engageaient la libéralisation des marchés financiers. Tout est donc une question de perspective. Pour un militant de gauche, mieux valait en 1981 être en « retard » sous Mitterrand qu'en « avance » sous Reagan... Surtout que l'on ne sait qu'après coup dans quel sens allait la dynamique globale. Il est facile de dire aujourd'hui que la France était « en retard » sur la vague conservatrice, on pouvait à l'époque la penser très en avance sur le vieux monde...


Ce qui est important aussi est que la différence qui porte sur les rythmes au départ peut produire ensuite une modification des processus eux-mêmes. Ainsi le contexte international du néo-libéralisme triomphant a contribué à modifier le cours de l'expérience de la gauche au pouvoir en France. La situation mondiale a poussé les socialistes français à ouvrir la fameuse « parenthèse » et à espérer dans la construction européenne un cadre qui rompe leur isolement. Les différents « temps » nationaux sont relativement autonomes, mais ils ne se déroulent pas pour autant indépendamment les uns des autres.


Une fois ceci bien précisé, l'hypothèse du « retard allemand » mérite d'être posée. Bien sûr la société allemande est déjà heurtée de plein fouet par la mise en œuvre du nouveau modèle libéral. La fin du compromis historique entre le patronat industriel et les ouvriers percute l'identité du pays lui-même. Le ralliement de la social-démocratie au paradigme néolibéral a fait éclater le paysage traditionnel de la gauche. L'existence de Die Linke en témoigne. Mais en même temps la crise n'a pas atteint le paroxysme italien. Elle n'a pas entraîné par exemple une remise en cause de l'unification du pays, un creusement de la distance -non encore résorbée- entre l'Est et l'Ouest du pays. D'ailleurs, la fondation de Die Linke a semblé parachever d'une certaine façon la réunification allemande, 17 années plus tard. De même, la droite allemande, CSU bavaroise mise à part, n'est pas encore touchée par la radicalisation à droite qui caractérise la « droite décomplexée » de Sarkozy et que l'on observe sous une forme exacerbée en Italie.


Et si la crise continue son chemin sous le fouet de la poursuite des politiques néolibérales que mène en ce moment la Grande Coalition ? Comment la situation pourrait-elle évoluer en Allemagne ?


Je pense que la réponse à cette question dépendra en grande partie de l'attitude des classes dites moyennes (c'est-à-dire de ceux qui croient être membres de cette catégorie fabriquée de toutes pièces par l'idéologie dominante). Ici plus encore qu'ailleurs, la classe moyenne est le pivot du régime. Car l'Allemagne est riche. Son niveau d'inégalité sociale est faible comparé à celui des principales nations développées. La classe ouvrière y est traditionnellement bien intégrée. L'Allemagne doit à ce poids de la « classe moyenne » sa tradition de modération et de stabilité politiques. Elle lui doit aussi les embardées les plus violentes de son histoire, au premier rang desquelles le nazisme. Si l'hypothèse de ma camarade italienne est juste, et si la crise de la société va continuer son chemin en Allemagne, s'attaquant notamment aux cadres après avoir paupérisé les chômeurs, le basculement des classes dites moyennes prendrait sans doute des formes radicales. Dans ce contexte, l'existence d'un parti comme Die Linke est décisive. N'oublions pas que les années d'ascension au pouvoir d'Hitler ont aussi été celles d'un essor remarquable de la gauche, notamment de sa branche la plus radicale, le Parti communiste allemand. Hitler est nommé chancelier après les élections de 1933. La gauche a pourtant obtenu la majorité dans les urnes. Mais ses divisions violentes et la ligne sectaire du Parti communiste allemand rendent l'unité impossible. C'est pourquoi il est vital pour l'Europe entière que l'Allemagne dispose d'un parti de gauche remettant en cause les politiques néo-libérales, défendant l'Etat social, et que celui-ci soit aussi un parti d'unité de la gauche sans exclusives.


Je ne sais pas si l'hypothèse du « retard allemand » répond en partie à la question de Lafontaine. Mais elle conforte son affirmation : toute l'Europe devrait avoir les yeux tournés vers l'Allemagne et vers Die Linke afin de partager leurs espoirs comme leurs craintes.


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Published by Didier HACQUART - dans PRS
25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 06:24

PRS à la Fête de l'HUMANITE à Marseille le 24 mai

 


 

PRS 13 était présent et tenait un stand  à la fête de l'HUM au parc Chanot à Marseille. C'était l'occasion de voir que PRS est plutôt bien connu et apprécié des militants communistes et autres visiteurs.

 


Avec Paul de Vitrolles, nous sommes allés tenir avec le stand pour aider Hélène...Cela a été l'occasion d'échanges fructueux avec les visiteurs.


Construire l'Union des Gauches, c'est aussi cela...


DH

 

     Paul, Hélène et une militante d'ARLES


 

 

 

La Fête de l'HUMA, c'est bien sûr des débats...


 


 


 

 


                                                                                                          






Expliquer, convaincre, Hélène à la tâche...

 


 


 


 


 

Paul et votre serviteur ! (Photo prise par les camarades du PCF 13)

 

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 05:59

Le débat sur l'évolution de la constitution française, à partir des réflexions de la commission Balladur va s'engager dans les prochains jours. Il importe donc de bien comprendre les enjeux et les évolutions qui sont proposées, par rapport une Vème République instituée par et pour le Général de Gaulle et  fortement critiquée (Le coup d'état permanent de François Mitterrand).


PRS, qui se veut une association d'éducation populaire, se livre à une analyse de ces modifications constitutionnelles.


A méditer, comme d'habitude...


DH


Constitution : la cinquième en pire (*)

 

 

En novembre dernier, nous avions critiqué le rapport de la Commission Balladur en alertant sur le « faux rééquilibrage » des institutions qu'il proposait. Le projet constitutionnel présenté le 23 avril confirme sa signification profonde : accentuer la préséance du Président de la République tout en laissant croire au renforcement du Parlement. En effet, toutes les mesures présentées comme un rééquilibrage au profit du Parlement sont en fait des moyens d'affaiblir le Gouvernement et le Premier ministre face au Président. Parallèlement, les changements visant à « rénover les modalités d'exercice du pouvoir exécutif » entraîneraient un nouveau renforcement du pouvoir personnel du Président de la République. C'est au moment où la légitimité du président de la République est au plus bas que celui-ci serait plus que jamais consacré comme la « clef de voute » des institutions.


Des avancées parlementaires en trompe l'œil


Les soi-disant nouveaux pouvoirs du Parlement concernent la fixation de l'ordre du jour des assemblées, l'organisation du débat parlementaire et la responsabilité du gouvernement. Or chacune d'elle comporte au moins un effet mutilant pour le Parlement.


Les deux premières confient en réalité la quasi-totalité du pouvoir parlementaire à des institutions jouant déjà un rôle pratique bien plus important que ne le laisse croire le texte de la constitution : les conférences des Présidentscommissions parlementaires. Ce sont à chaque fois des formations réduites des assemblées parlementaires, une sorte de « Parlement en petit ». Le projet leur confie la plus grande partie du travail parlementaire tant en matière législative qu'en matière de contrôle de l'action gouvernementale. La seule revalorisation de leur rôle concernerait en pratique les présidents des assemblées, des groupes et des commissions ainsi que les membres qui ont eu la chance d'être affecté dans telle ou telle commission lorsqu'un débat s'y déroule. Rien de tel pour dépolitiser les débats parlementaires et limiter l'expression souveraine de la volonté générale à travers l'ensemble des parlementaires. et les


La responsabilité du Gouvernement, qui constitue l'un des traits parlementaires qui subsistent dans la Vème République, est aussi mise à mal par la modification de l'article 49-3. Le gouvernement ne pourrait à l'avenir engager sa responsabilité pour faire adopter sans débat un texte qu'une fois par an, budget de la Nation et budget de la Sécurité sociale mis à part. Nicolas Sarkozy le présente comme une avancée pour le Parlement. Mais il faut constater, et c'est indéniablement l'effet recherché, que celui qui récupère le bénéfice de cette mesure est le Président de la République. En effet, alors que le Gouvernement voit ses capacités d'action sur le Parlement diminuées, le chef de l'Etat, lui, jouit toujours et intégralement de l'arme absolue de la dissolution de l'Assemblée Nationale. Dès lors, le Premier Ministre, censé être le chef de la majorité parlementaire, sort littéralement désarmé de cette réforme, à l'image de sa perte de la « responsabilité de la défense nationale » où il n'est plus qu'un exécutant des décisions présidentielles. Le Président en sort comparativement regonflé puisqu'il reste le seul à bénéficier de pouvoirs réels pour lesquels, en plus, il n'a aucun compte à rendre durant son mandat.


L'hyper-présidentialisation du régime


L'américanisation de notre constitution apparaît à travers les mesures les plus vantées : la limitation à 2 mandats présidentiels et le nouveau droit de message au Parlement. Si la première mesure peut sembler intuitivement favorable à la limitation du rôle du chef de l'Etat, elle ne s'appliquera à l'actuel Président qu'à l'issue de son premier mandat. Il pourra donc théoriquement briguer encore deux mandats successifs, ce qui lui autorise une durée de 15 années d'affilée au pouvoir, jamais atteinte jusqu'à présent. Par ailleurs, aux Etats-Unis, l'argument en faveur de cette limitation est de favoriser l'indépendance et la liberté d'action du Président, éviter la personnalisation et empêcher l'abus des pouvoirs tant, en contrepartie, ils sont considérables. Pour autant, les exemples Bush (père et fils) et Clinton (mari et femme), forme de péronisme à retardement, montrent que le système présidentialiste à l'américaine n'est pas à l'abri de dérives dynastiques dont il était soi-disant protégé par cette disposition.


Le contrôle parlementaire du pouvoir présidentiel de nominations est aussi présenté comme une avancée à l'américaine. Si ce n'est que le Parlement peut effectivement empêcher une nomination aux Etats-Unis, alors que l'avis de la commission parlementaire prévue sera purement facultatif dans le dispositif prévu par Sarkozy.


Pour ce qui est du droit du Président de s'adresser directement et oralement aux assemblées, il faut y voir la fin de son confinement. Les effets sont le recul de l'autonomie du Parlement par rapport au Président et corrélativement le regain d'influence du Président sur le Parlement. Autrement dit, le Président se verrait désormais une arme supplémentaire pour imposer sa volonté au Parlement sans contrepartie pour ce dernier qui sera interdit de vote sur la déclaration présidentielle. Cette disposition introduit une claire hiérarchie ente les deux légitimités démocratiques concurrentes, Président et Assemblée élus pareillement au suffrage universel. Ajouté au pouvoir de dissolution du Président, le droit de message consacre la prééminence du Président sur son Assemblée. L'histoire de nos institutions le confirme. L'interdiction faite au chef de l'Etat de pénétrer dans les hémicycles a ainsi été édictée pour éviter la réédition du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Ses interventions à l'Assemblée, alors qu'il avait été élu Président au suffrage universel, ont facilité son coup de force débouchant sur le rétablissement de l'Empire. Les parlementaires qui auront la responsabilité de la révision constitutionnelle seraient bien inspirés de pratiquer activement le devoir de mémoire, surtout s'ils s'apprêtent à avaliser la modification de l'article 16 qui permet au Président d'exercer les pleins pouvoirs en cas de péril national pendant 30 jours sans contrôle !


(*) http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/articleview/960/1/44/



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