Condamnée en appel, Catherine Mégret sauve son siège
Paru dans l’Humanité du 10/03/1998
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé hier, à l’encontre de Catherine Mégret, la peine de trois mois de prison avec sursis et 50.000 francs d’amendes pour "incitation à la discrimination raciale", infligée par le tribunal de grande instance en juillet dernier. La cour n’a toutefois pas suivi l’avocat général, qui réclamait, "en raison de la gravité des faits", une peine d’inéligibilité.
Le maire de Vitrolles avait le 23 février 1997 donné une interview au quotidien allemand "Berliner Zeitung" dans laquelle elle affirmait notamment qu’"il y a des différences entre les races... il y a des différences entre les gènes". "Les immigrés qu’on rencontre continuent de vivre comme s’ils étaient chez eux (...), ils ont l’esprit colonialiste. Ils ne sont là que pour prendre l’argent", ajoutait-elle dans cette interview réalisée en français et enregistrée sur magnétophone, traduite et publiée quelques jours plus tard par "le Monde".
A l’audience, Catherine Mégret avait plaidé "l’amnésie", expliquant "qu’il semble s’agir de ma voix", sans reconnaître les propos enregistrés. 729 citoyens s’étaient portés parties civiles, obligeant la justice à poursuivre Catherine Mégret. Le procès avait également été marqué par deux incidents, l’un des avocats du maire de Vitrolles ayant été surpris en train d’enregistrer les débats.
Bruno Mégret s’était lui distingué en adressant un bras d’honneur aux parties civiles au début du procès, assorti de la formule : "On vous emmerde."