La désobéissance civique par
José BOVE
Je respecte José BOVE dans son action politique qui consiste à prendre des risques y compris pour sa propre personne pour défendre ses idées. Evidemment, cette attitude, que l’on appelle la désobéissance civique ou civile n’est pas transposable à toutes les causes.
Au vu de commentaires d’internautes sur ce blog, il apparaît que cette désobéissance civique soit mal acceptée ou incomprise y compris par les camarades de Gauche. Cela doit être à mon sens expliqué.
Je reprendrai simplement des extraits du livre de José BOVE et Gilles LUNEAU « Pour la désobéissance civique » (*)
Depuis qu’il a été projeté sur le devant de la scène publique par ses actions d’éclat, José BOVE n’a cessé d’être interpellé sur le thème « Pourquoi n’allez – vous pas au bout de vos idées en les soumettant au vote des électeurs, en vous lançant dans le « vraie » politique ? » Cette question montre à ses yeux, que beaucoup n’ont pas compris les ressorts et la logique de son action : pour lui la politique ne se réduit pas aux élections, on peut - et surtout – contribuer à changer le monde par la désobéissance civique.
Le livre en objet, est né de cette incompréhension.
Quand un gouvernement encourage les intérêts privés aux dépens de tous et de la terre, quand la loi privilégie l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général, quand la justice participe à la construction d’un ordre sécuritaire, que peuvent faire les citoyens pour que le droit redevienne l’outil de préservation du bien commun ? Il ne leur reste plus qu’à désobéir, quel qu’en soit le prix, pour défendre la démocratie. Organiser pacifiquement la résistance à l’injustice.
La désobéissance civique, c’est le fait d’assumer individuellement un acte illégal qui s’inscrit dans une aspiration collective : de Gandhi aux arracheurs d’OGM en passant par les femmes avortées ou les déserteurs, elle est un acte politique qui oppose la légalité à la légitimité. Pour ses partisans, la désobéissance civique, au-delà du courage de dire non, c’est déjà dire oui à l’approfondissement de la liberté.
A méditer…
(*) Edition La Découverte (2004)