Jean - Noël Guérini est courtisé par les leaders socialistes en vue du congrès de Reims, en novembre, qui désignera le successeur de François Hollande.
C'est la première fois que Jean-Noël Guérini fait le déplacement à La Rochelle. Samedi, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône se pavane dans les rues de la ville, entourée d'une nuée de journalistes. Comme toujours, l'homme est courtisé. Il tient d'une main de fer la fédération socialiste de son département, soit 8000 militants qui voteront lors du congrès de Reims le doigt sur la couture du pantalon.
Depuis le début de la matinée, le baron marseillais, un homme affable et débonnaire, est au cœur des tractations qui se jouent sous le soleil de Charentes-Maritimes. L'alliance entre strauss-kahniens et fabiusiens, nouée la veille, le place au coeur du jeu. Explications : Pierre Moscovici, qui brigue la succession d'Hollande, ne souhaite pas travailler avec les amis de Fabius. Pas question pour lui de suivre son ancien acolyte Jean-Christophe Cambadélis dans l'aventure.
Résultat : pour continuer à exister, Mosco doit maintenir à flot son alliance avec Guérini, co-signataire avec le maire de Lyon Gérard Collomb, d'une contribution (La ligne claire) en vue de Reims. Bon point pour lui, les acteurs de La ligne claire ont décidé au cours d'un déjeuner dans une pizzeria de la cité des corsaires de ne pas participer à un rassemblement avec Laurent Fabius. "Si l'accord est scellé entre DSK, Fabius et Aubry, nous proposerons à Moscovici d'être le premier signataire d'une motion avec La ligne claire", raconte un participant. Moscovici et Guérini ont pris un café samedi après-midi pour discuter d'un éventuel accord. A 20 heures 30 : conférence de presse commune pour annoncer qu'il souhaite "un large rassemblement" en vue de Reims. Autour d'eux, le maire de Lyon Gérard Collomb mais aussi le jeune Manuel Valls rallié à la fin du mois de juin aux barons.
Mais Guérini est un homme imprévisible. A chaque congrès, il a la réputation de se ranger au dernier moment derrière le candidat le mieux placé pour l'emporter. "Tout peut arriver, il peut encore changer avant le 23 septembre..." soupire un observateur.
(*) Le Point.fr, par Charlotte Chaffanjon et Michel Revol (à La Rochelle)