Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.
Nous vivons une drôle d'époque, où quand l'économie virtuelle (parité des monnaies € / $) l'emporte sur le réel, l'industrie.
Pendant que les salariés d'AIRBUS manifestent pour défendre leur emploi le marché applaudit un plan Power 8 renforcé. Le PDG d'Airbus Thomas Enders a tiré les conséquences d'un euro qui ne cesse de s'apprécier face au dollar et qui après avoir franchi les 1,60 dollar est retombé à 1,57 dollar.
Il a donc annoncé le 24 avril 2008 (le jour des manifestations en France) de nouvelles mesures de réduction des coûts dans le cadre d'un plan de rigueur qui pourrait comporter des suppressions d'emplois : «Je ne suis pas en situation d'exclure quoi que ce soit qui puisse permettre d'assurer la compétitivité d'Airbus» a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse de la fédération allemande de l'aéronautique (BDLI) depuis Berlin.
Autrement dit, une nouvelle vague de licenciements pourrait avoir lieu après les 10 000 suppressions d'emplois prévues d'ici à 2010 dans le cadre du programme Power 8 car les difficultés de l'avionneur européen ne sont pas derrière mais «devant nous» avec une hausse spectaculaire du dollar face à l'euro. En effet, entre le plan Power 8 et aujourd'hui, l'euro est passé de 1,35 dollar à environ 1,58 dollar.
Le plan Power 8 rejoint le plan Vision 2020
Airbus ne procède pas à un plan de rigueur pour activité en baisse mais à cause d'un trop-plein d'activité. C'est le président du GIFAS, Charles Edelstenne, qui lors de la présentation en mars 2008 du bilan de l'industrie aéronautique et spatiale française pour 2007, l'a le mieux expliqué.
Certes le secteur a enregistré des résultats meilleurs que ceux de 2006 et même au-dessus des records atteints en 2005 du fait de la progression constante du trafic aérien, mais le dollar menace : «Ces résultats cachent une réalité très préoccupante. Avec une parité de plus de 1,50 dollar pour 1 euro, la rentabilité des commandes enregistrées est remise en cause. Les moyens déjà utilisés (couverture de change, gain de productivité, etc...) pour compenser la baisse du dollar ne suffisent plus, nous contraignant à la délocalisation partielle de nos activités».
EADS devrait non seulement restreindre les effectifs en Europe mais aussi sous-traiter comme le prouve la cession des sites, et produire ailleurs via des acquisitions.
Après avoir annoncé l'acquisition d'une société californienne, EADS s'intéresse en effet de près au Mexique, le marché sud-américain le plus attractif et cible majeure pour le groupe.
Mais l'externalisation à outrance peut comporter un risque : l'exemple de Boeing et des retards successifs sur le 787 montrent les limites de ce procédé, le président de Boeing lui-même ayant reconnu être allé trop loin dans l'externalisation du 787.
Après l'annonce du patron d'Airbus, l'action a flambé en bourse de plus de 5%.
Le travail va quitter l'Europe, et la « bourse » s'en réjouit ! Drôle d'époque... Nous avons du soucis à nous faire pour l'industrie et donc l'emplois en Europe.
DH
Point de vue:< http://www.observatoiredeleurope.com/index.php? >
Alors que l'euro vient d'établir un nouveau record historique face au dollar, le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de garder son principal taux directeur inchangé à 4%. Cette décision est motivée par la montée de l'inflation en zone euro, qui s'établit désormais à +3,5% par an, c'est-à-dire à un niveau très supérieur à la limite maximale de +2% fixée par le traité de Maastricht.
La décision de la BCE est donc l'application stricte de ce fameux traité que le RPR, l'UDF les Verts et le PS avaient ardemment appelé les Français à ratifier en 1992, sous un déluge de propagande, en leur affirmant qu'il était la clé de la croissance, de la prospérité et de l'emploi... La décision de maintien des taux à un niveau inchangé a d'ailleurs été prise à l'unanimité des gouverneurs de la BCE. Voilà qui prouve une nouvelle fois l'imbécillité ou le mensonge délibéré de ceux qui osent faire croire aux Français que la rigueur de la BCE serait due au seul Jean-Claude Trichet. Le président de la BCE n'est qu'un commode bouc émissaire pour tous ceux qui refusent de regarder la réalité en face : à savoir que ce sont le traité de Maastricht et le concept même de monnaie unique pour 13 économies différentes qui sont la cause de l'impasse économique et financière dans laquelle la France s'enfonce.
Car cette décision de maintien des taux à 4 % n'a pas pour seul effet que de tenter d'enrayer l'inflation. Le revers de la médaille, c'est qu'elle renforce encore un peu plus l'attractivité de l'euro face au dollar pour les spéculateurs internationaux. Le taux de refinancement de l'euro est en effet supérieur de 175 points de base au taux de base de la Réserve fédérale américaine (2,25%), et celui-ci a vocation, semble-t-il, à être encore abaissé rapidement au cours des prochaines semaines, au fur et à mesure que le château de cartes financier va s'effondrer aux Etats-Unis.
Du coup, l'euro est voué à grimper encore plus haut, toujours plus haut. Pendant que les « responsables » politiques, complètement dépassés par les événements, continuent à endormir la population par des propos lénifiants, les analystes financiers les plus sérieux envisagent désormais, loin des micros et caméras, que l'euro pourrait atteindre 1,70 ou 1,80 dollar d'ici à la fin de l'année. A ce niveau, la grande majorité des exportations françaises auront perdu toute compétitivité face aux productions hors zone euro et le phénomène des délocalisations deviendra alors torrentiel, détruisant tout ce qui reste d'appareil industriel en France, et d'emplois qui vont avec. Ceux qui s'en sortent les moins mal sont, comme d'habitude, les Britanniques. Car ils ont eu la grande intelligence de ne pas adopter l'euro, et ils s'en félicitent chaque jour, tout comme les Danois et les Suédois. D'ailleurs, au moment même où la BCE décidait de maintenir son taux directeur inchangé, la Banque d'Angleterre a au contraire décidé d'abaisser de nouveau d'un quart de point le sien. Du coup, la livre sterling va pouvoir continuer à ne pas trop s'apprécier par rapport au dollar, tout en se dépréciant par rapport à la folle envolée de l'euro. Le plus savoureux de l'histoire, c'est que Nicolas Sarkozy, lors de son récent voyage à Londres, a trouvé malin de faire une sortie contre l'envolée de l'euro, au cours d'une grande réception que le Lord Maire de la capitale britannique donnait en son honneur. Le président de la République savait-il que le Royaume-Uni n'a justement pas adopté l'euro ? En tout cas, les hôtes de marque qui l'écoutaient ont approuvé avec un sourire en coin, voyant dans cet étrange discours soit l'incompétence phénoménale de l'hôte de l'Elysée, soit un hommage vibrant du vice à la vertu.
Jeudi 10 Avril 2008