Dans quelques semaines les militants socialistes vont devoir se prononcer sur la nouvelle déclaration de principes du Parti Socialiste. Pour alimenter le débat, je vous livre l’analyse de Marc DOLEZ de Forces Militantes et celle du camarade Gilbert SOULET qui analyse lui, les déclarations de 1990 et 2008…
A suivre…
Communiqué relatif à la nouvelle déclaration de principes du parti socialiste
Avec sa nouvelle déclaration de principes, le Parti Socialiste décide en fait de s'aligner définitivement sur une social-démocratie européenne qui a perdu depuis longtemps ses points de repères et dont la fragilité résulte de son ralliement au libéralisme économique et de son incapacité à définir un projet alternatif de transformation sociale.
En affirmant l'objectif « d'une économie sociale et écologique de marché », référence explicite au traité de Lisbonne, le Parti Socialiste renonce à la socialisation, même progressive, des moyens de production et d'échange, et donc a un autre mode d'organisation sociale.
Les socialistes fidèles à Jaurès ne sauraient ni accepter ce calamiteux renoncement, synonyme d'abandon des valeurs fondamentales du socialisme ni cautionner, sous couvert de modernisation, l'officialisation de la dérive sociale-libéral.
Pour eux le capitalisme n'est pas un horizon indépassable et le Socialisme reste cette idée neuve pour l'égalité, l'émancipation sociale et la libération des peuples.
Le monde a certes beaucoup changé mais l'exploitation de l'homme et, devant les désastres engendrés par le capitalisme international et financier, rien n'est plus urgent aujourd'hui que de reconstruire une idéologie de rupture pour ouvrir une nouvelle voie.
C'est assurément la conviction de nombreux militants qui, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Parti Socialiste, considèrent que la construction d'une véritable alternative exige d'abord de retrouver l'authenticité socialiste.
Marc Dolez http://www.marc-dolez.net/
Par Gilbert Soulet, militant PS, que s'est - il passé en 18 ans ?
l'article 6: Les socialistes portent une critique historique du capitalisme, créateur d'inégalités, porteur d'irrationalité, facteur de crises, qui demeure d'actualité à l'âge d'une mondialisation dominée par le capitalisme financier.
Les socialistes sont partisans d'une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux. Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, un secteur public, des services publics de qualité, un tiers secteur d'économie sociale.
Les socialistes affirment que certains domaines de l'activité ne peuvent relever du fonctionnement du marché, quand ils concernent les droits essentiels. Les socialistes font de la création durable et de la redistribution des richesses un enjeu majeur de l'action politique. Ils pensent que les politiques participant aux enjeux environnementaux doivent être coordonnés par la puissance publique garante du long terme et de l'intérêt général.
Que disait le PS, il y a 18 ans?
Rappel de la Déclaration de principes de 1990
2. Le Parti socialiste est un parti de transformation sociale. La faillite des sociétés bureaucratiques ne lui fait pas oublier que le capitalisme développe les inégalités, accentue les déséquilibres mondiaux, exploite les richesses du Tiers-Monde et maintient dans de nombreux pays chômage et exclusions.
Le Parti socialiste est donc favorable à une société d'économie mixte qui, sans méconnaître les règles du marché, fournisse à la puissance publique et aux acteurs sociaux les moyens de réaliser des objectifs conformes à l'intérêt général.
Il agit pour son dépassement par de nouvelles formes d'organisation économique et sociale donnant aux salariés une véritable citoyenneté dans l'entreprise.
Dans les secteurs clés qui déterminent la formation du citoyen (l'école, l'université, la télévision), les conditions de vie (logement, santé, environnement), il n'accepte pas que les logiques du marché soient seules déterminantes.
Un service public fort, l'aménagement du territoire, la planification, la politique budgétaire et fiscale doivent permettre démocratiquement aux citoyens de dégager les grandes priorités nationales.
Qu'y a-t-il de changé en 18 ans ?
Quelle est la puissance des partenaires sociaux en question aujourd'hui ?
Quel est le contenu du Traité de Lisbonne à propos du marché ?
et celle des non dits ?
La BCE et l'euro fort, ça vous dit quelque chose ?