Mégret invité du « Blok » néo-fasciste
Article paru dans l'édition du 27 novembre 1997.
Le Vlaams Blok, le parti ultra-nationaliste flamand (néo-fasciste), avait mardi soir deux invités à Anvers. L’un était Bruno Mégret, l’autre son adjoint à Vitrolles, Hubert Fayard. Pour Fayard, arrivé en éclaireur, il avait été prévu qu’il assiste dès lundi soir à la séance du conseil communal. Ce qui suscita un branle-bas de combat auprès d’associations d’anciens combattants et de résistants ainsi que de groupes antifascistes. Tous s’étaient donné le mot pour remplir la tribune du public. Aussi, le bourgmestre d’Anvers, Mme Léona Detiège, « constatant » que toutes les places étaient occupées, déclara qu’il n’était pas possible de laisser entrer Fayard. Ce qui déchaîna la colère du « Blok » et entraîna plusieurs suspensions de séance. Cela pendant que, à l’extérieur de l’hôtel de ville, Hubert Fayard, entouré d’une garde policière et d’un cordon de militants du Vlaams Blok, se voyait conspué par quelques dizaines de manifestants.
Mardi, Filip Dewinter, le « Le Pen » flamand », se mua en cicérone, cette fois de Bruno Mégret, pour lui montrer Anvers et son hôtel de ville hors des heures de séance. Lors d’une conférence de presse, les deux hommes firent chorus. « Nous partageons les mêmes valeurs en ce qui concerne la criminalité, les immigrés et l’attachement à la famille. » Et Dewinter d’ajouter que « ce qui est possible à Vitrolles doit pouvoir l’être également à Anvers et partout en Flandres » ; Bruno Méget, pas en reste, proclama combien il lui paraissait « tout à fait légitime que le peuple flamand veuille retrouver son identité et son indépendance ».
Certains trouveront étrange que le Front national, qui affiche un nationalisme outrancier, se lie à un parti, le Vlaams Blok, qui fait de « l’éradication » du français en Flandres sa première revendication.