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Arnaud Montebourg, porte-parole de la candidate socialiste, revient sur la dérive des indemnisations des patrons. Il pointe les rapports entre l’UMP et le MEDEF, et dénonce SARKOZY qui s’agite aujourd’hui, alors que pendant des années le gouvernement auquel il a appartenu et sa majorité se sont opposés à toute réglementation.Il faut sans cesse expliquer que la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose, et qu’au travers de ces deux termes, ce sont bien 2 projets de société qui s’opposent.DH«Il y a des rapports fusionnels entre la droite et le Medef» (*)Par Muriel GREMILLETQUOTIDIEN : vendredi 13 avril 2007En 2004, Arnaud Montebourg, porte-parole de Royal avait déposé une proposition de loi avec le député Christophe Caresche. Elle visait à la transparence et au «contrôle des rémunérations» des mandataires sociaux des sociétés cotées.Que révèle «l'affaire Forgeard» ?Nous sommes en face d'une aristocratie financière qui professe des leçons de modération salariale à la terre entière quand elle se sert elle-même dans la caisse des entreprises. Voilà où nous en sommes, car le législateur n'a pas voulu intervenir. La droite a toujours refusé, malgré le nombre impressionnant de rapports décrivant ces dérives. Tout simplement parce que la droite politique, et notamment l'UMP, entretient des rapports fusionnels avec la droite économique, c'est-à-dire le Medef.La droite fait confiance à l'autorégulation...Résultat, depuis quelques années, on assiste à un emballement sur la question de la rémunération des dirigeants. De Philippe Jaffré, l'ex-patron d'Elf, en passant par Antoine Zacharias, de Vinci, à Daniel Bernard, de Carrefour, jusqu'à Laurence Danon, du Printemps, la liste est longue des patrons qui sont partis avec d'énormes indemnités. Aujourd'hui, nous voici face à Noël Forgeard. Qui est en plus soupçonné de délit d'initié sur fond d'accident industriel. Il a montré son incapacité à diriger son entreprise et reçoit un chèque astronomique. Au-delà, c'est le pacte social à l'intérieur des entreprises qui est en train d'exploser.Que peut faire le législateur ?Ségolène Royal interviendra. Il faudra d'abord décloisonner la question salariale. Les conseils d'administration doivent statuer sur les salaires. Ce sera la fin des privilèges pour les dirigeants. Et, pour ce faire, il faut que des salariés soient élus et siègent avec voix délibératives dans ces instances. C'est le seul moyen d'associer vraiment les salariés aux choix stratégiques de l'entreprise. Ensuite, l'assemblée générale des actionnaires devra aussi fixer un écart maximal entre le plus petit et le plus haut des salaires. Enfin, la plus grande transparence doit régner. Toutes les clauses contractuelles devront être publiées, sous peine de nullité. Aujourd'hui, si les rémunérations ne sont pas publiées, il n'y a pas de sanction. La responsabilité des dirigeants doit pouvoir être mise en cause devant les tribunaux, qui doivent pouvoir remettre en cause leurs avantages financiers.Comment jugez-vous la proposition de Nicolas Sarkozy d'interdire les golden parachutes ?Mais, enfin, c'est le candidat du Medef et des têtes couronnées du CAC 40 ! Il a empêché toute réglementation pendant cinq ans au gouvernement, et il théorise que la politique n'a pas à se mêler de la vie économique. Il n'a aucune crédibilité à annoncer quoi que ce soit en la matière. Il est l'allié objectif des intérêts de la finance.
Published by Didier HACQUART
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dans
Présidentielles 2007