Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.

Le vrai visage du FN


Le vrai visage du front National…
 
Le journal Libération a fait une série d’article sur le changement d’image que cherche à se donner le Front National.
 
Ce changement d’image n’est évidemment que fictif, et s’il est destiné à séduire une nouvelle frange de l’électorat, il est important de le dénoncer et d’expliquer inlassablement ce qu’est réellement le FN.
 
Ce blog, très modestement y contribue. Vitrolles, ma ville a été gérée par l’extrême droite pendant 5 ans. Le FN n’a évidemment pas disparu d’un seul coup en 2002. Des militants Lepénistes restent actifs. Les propos qu’ils tiennent sur ce blog sont éloquents. La haine et le mépris empêchent tout dialogue. Le vieux fond raciste reste dominant. Des liens se créent ou se recréent à Vitrolles avec les franches dures et radicales de l’extrême droite française (Bloc identitaire, jeunesse Identitaire).
 
Ecrire par exemple, un article sur ALLENDE, suscite une avalanche de commentaires pour salir sa mémoire, pour mieux justifier un soutien (mal assumé ?) à PINOCHET. Vous verrez dans un article ci-dessous, que GOLLNISCH, numéro 2 du FN, a été plus direct sur le sujet !
 
Pour en savoir, n’hésitez pas à parcourir les différents articles de ce blog et à lire les commentaires !
 

Extrême-Droite : Embourgeoisé
 
Par Jean-Michel THENARD
QUOTIDIEN : mercredi 20 décembre 2006
 
Autrefois, Le Pen faisait scandale avec des jeux de mots nauséabonds, genre «Durafour crématoire». Aujourd'hui, il envoie sa femme rire aux bonnes blagues de Dieudonné. Vous connaissez celle de Toto qui nie «l'existence des chambres à air» ?...
 
La justice ne trouvera pas à redire à ces plaisanteries conniventes où chacun satisfait ses obsessions sans risque. Avec l'âge, Le Pen a l'antisémitisme prudent.
 
Finie la provocation ; de l'allusion, en quantité suffisante pour agréger autour de lui anciens et nouveaux amis qui partagent avec lui la même monomanie du complot judéo-sioniste.
 
Derrière le ripolinage de façade entrepris par Marine Le Pen, les fondamentaux d'extrême droite demeurent. Le Pen n'en a pas encore fini avec sa quête éternelle de respectabilité. Mais, fatigué de courir après depuis plus d'un demi-siècle, il a peu à peu légué le fardeau à sa descendance.
 
Sa benjamine a repris le gros de l'affaire et a mieux réussi que lui. Elle évite à son père les dérapages contre-productifs, elle modernise et féminise sa communication, elle est moins catho tradi sur l'avortement et songe même à se rendre en Israël, c'est dire la mue !
 
Les sondages semblent lui donner raison qui voient davantage de Français d'accord avec le président du FN. Mais est-ce parce qu'ils se sont ralliés à ses idées ou parce qu'il a caché sous la moquette ses provocations ? La respectabilisation peut élargir l'audience de Le Pen, mais aussi la rétrécir. Plus il s'embourgeoise, moins il est le candidat antisystème à l'origine de son succès, celui que rallient le temps d'un vote ceux qui veulent dire merde aux partis de gouvernement. Le Pen n'a jamais été autant entendu à cinq mois d'une présidentielle, mais jamais autant banalisé. Le voici presque sarkoïsé, quand le ministre de l'Intérieur se lepénise. A ce petit jeu, l'un des deux va perdre gros. En évitant de sentir le soufre, le Pen va-t-il asphyxier Sarkozy, ou s'essouffler ? La gauche retient son souffle...
 

Extrême-Droite Sans abandonner son fond d'antisémitisme et son rejet de la classe politique, Le Pen, 78 ans, veut se recentrer en «grand-père» de la nation.
 
Au FN, comment faire du neuf avec le vieux
 
 
Par Renaud DELY
LUBERATION QUOTIDIEN : mercredi 20 décembre 2006
 
A 78 ans, Jean-Marie Le Pen aurait décidé de commencer une carrière de démocrate. L'antienne est distillée par son entourage, à commencer par sa fille Marine, soucieuse, depuis 2002, de «déringardiser» le Front national pour le rendre plus fréquentable. C'est que, des deux tours de la dernière élection présidentielle, c'est le second qui a le plus marqué les lepénistes. Les centaines de milliers de manifestants et le raz de marée anti-Le Pen de 82 % des électeurs les a traumatisés. Leur chef est ressorti de cette joute plus pestiféré que jamais. Raison pour laquelle, engagé dans sa cinquième campagne élyséenne, il tente de s'acheter une conduite pour rassurer.
 
Cette quête de banalisation n'est pas nouvelle : en 1998, Bruno Mégret rêvait déjà de faire du FN un «parti de gouvernement» doté d'alliés. L'année suivante, Samuel Maréchal vantait les mérites d'une «France multiculturelle». Mais, comme le rappelle Nonna Mayer, chercheuse au Cevipof, «à chaque fois, le FN est retombé du même côté, c'est la logique du parti antisystème qui l'a emporté». Et Le Pen a rechuté. En janvier 2005, il expliquait dans Rivarol que «l'occupation allemande n'avait pas été si inhumaine que cela». 
 
Patelin. Pour l'heure, d'un discours dit «républicain» à Valmy à l'enrôlement d'une beurette sur ses affiches, Le Pen se fait patelin. Dernière concession en date : il ne réclame plus l'abrogation immédiate de la loi sur l'IVG et consent à s'en remettre à un référendum. Trente et un ans après l'adoption de la loi Veil, l'effort, savamment mis en scène, reste modeste. Hormis la frange groupusculaire des catholiques traditionalistes, elle ne froisse pas grand monde. Et surtout pas l'électorat massivement rallié à l'IVG, y compris au FN.
 
C'est d'abord un changement générationnel qui explique l'adoption de ce nouveau ton. Des anciens collabos (André Dufraisse, Pierre Bousquet) aux ex d'Occident comme Marie-France Stirbois ou Dominique Chaboche, Le Pen a beaucoup enterré ces dernières années. Avec ses compagnons d'armes ont disparu nombre de ses revanches à prendre sur des combats perdus (Vichy, l'Indochine, l'Algérie). Sous l'influence de sa vice-présidente, Marine Le Pen, et de ces cadres convertis avec les succès des années 80 puis 90 (Louis Alliot, Eric Iorio, Olivier Martinelli), le FN a remisé certaines convictions derrière des postures plus électoralistes.
 
Mais, si l'emballage a changé, le contenu n'a pas varié. Plutôt qu'un recentrage sur le fond, la nouvelle génération a engendré un retour aux sources. En prétendant faire de Le Pen le «grand-père de la nation», ses supporteurs exhument, selon le sociologue Erwan Lecoeur, «une part des origines françaises du fascisme, celle qui est issue du populisme "ni droite ni gauche" de la tradition boulangiste». 
 
De même, l'une des formules les plus utilisées par Marine Le Pen est : «Il faut dire la vérité aux Français : "On ment aux électeurs."» Ces relents conspirationnistes expliquent les ralliements d'amateurs de complots comme Dieudonné ou Meyssan (lire page 6) sur fond d'antisémitisme. «Ils n'ont même plus besoin de le dire, dit Lecoeur. Dans leur vision du monde, l'antisémitisme est partout mais implicite, c'est un non-dit pour initiés : il y a une superpuissance, les Etats-Unis, liée à un petit pays surprotégé, Israël, et ces deux Etats font ce qu'ils veulent...» 
 
Liberticides. Le FN a si peu varié que, au nom de la défense de la «liberté de penser», l'abrogation des «lois liberticides» Pleven et Gayssot ­ qui répriment l'incitation à la haine raciale et le négationnisme ­ figurent toujours au premier rang de son programme. Quant à la «préférence nationale», ce principe discriminatoire qui vise à réserver aux seuls nationaux logements, emplois et aides sociales pour instaurer une sorte d'«apartheid à la française», il demeure la colonne vertébrale de son projet.
 
De même, le FN défend la suppression du «tribunal pénal d'exception» qu'est la Haute Autorité de lutte contre les discriminations, l'instauration du droit du sang, ou la déchéance de nationalité pour tout condamné à six mois quel que soit le crime ou délit.
 
Quant à son numéro 2, Bruno Gollnisch, il rendait encore hommage la semaine dernière au regretté Pinochet, qui «restera dans l'Histoire comme celui qui a sauvé du communisme, non seulement le Chili, mais sans doute toute l'Amérique latine». L'autre Bruno, Mégret, ne s'y trompe pas. En 2002, il accusait Le Pen de «mollesse» et de «trahison» ; ce matin, il devrait annoncer son ralliement à son ex-mentor. Touchantes retrouvailles, qui donnent bien au FN un air de déjà-vu.
 
 
Extrême-Droite Jean-Yves Camus, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques :
 
«Une volonté de transgression très forte»
 
Par Pascal VIROT
QUOTIDIEN : mercredi 20 décembre 2006
 
Chercheur associé à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), Jean-Yves Camus analyse ce qui rapproche le Front national du fantaisiste Dieudonné (1).
 
L'antisémitisme est-il l'ultime point de rencontre de l'extrême droite française ? 
Il reste au coeur de l'idéologie de l'extrême droite radicale, celle qu'on appelle l'extrême droite extraparlementaire. Au Front national, c'est plus compliqué. Depuis les dérapages de Jean-Marie Le Pen sur le «point de détail» des chambres à gaz et son «Durafour crématoire», plus rien de la même veine n'est apparu dans ses discours : le prix à payer en termes d'image est trop fort. On observe des signes allant dans le sens inverse, comme la reconnaissance par Bruno Gollnisch (numéro 2 du FN) de l'existence de la Shoah et la volonté de Marine Le Pen de se rendre en Israël avec une délégation de parlementaires européens. C'est logique : l'antisémitisme n'a jamais été un élément majeur du vote FN, qui se fonde plutôt sur le refus de l'immigration et le rejet de la classe politique. Bien sûr, il demeure un fondement important pour certains cadres du parti, ceux qui sont les plus liés à l'histoire de l'extrême droite. Et Israël, comme les Juifs, ne sont vus positivement que lorsqu'ils s'opposent aux musulmans.
 
Comment expliquez-vous les convergences entre les amis de Le Pen et de Dieudonné ? 
 
Ces deux mouvances peuvent se rejoindre sur l'antisionisme à travers les formulations ambiguës de Dieudonné, qui trouvent un écho dans l'encadrement du FN et parmi une minorité des gens issus de l'immigration, ou de couleur. Dieudonné opère un transfert : il plaque le passé colonial de la France sur le conflit israélo-palestinien. Il fait appel à la rancoeur des ex-colonisés en disant : «Nous sommes des descendants de colonisés, et le peuple palestinien est colonisé.» Cela entraîne une détestation commune d'Israël et de la France, ramenée à son passé colonial. En outre, il évoque une prétendue «sionisation» de la politique française. Sur les sites Internet qui le soutiennent, on n'hésite plus à mettre en avant la judéité réelle ou supposée d'hommes politiques ou de médias. Nicolas Sarkozy est pro-israélien ? Il devient un «agent sioniste». Quant au PS, il devient le «Parti sioniste». Droite et gauche deviennent ainsi les deux faces d'un système que Dieudonné et Le Pen ont en commun de vouloir dynamiter.
 
A vous entendre, le public, jeune, de Dieudonné ne rejetterait pas Le Pen... 
 
Il ne craint pas un Le Pen vieillissant, ne le prend pas au sérieux. Son aversion va à l'Etat et à l'autorité, que représentent Sarkozy et Ségolène Royal. Pour lui, le véritable fascisme, c'est la police, la loi, les valeurs. Ce faisant, il fait preuve d'analphabétisme politique et refuse de comprendre que l'antisémitisme, c'est ce qui sépare la République de ses adversaires.
 
Que signifie le rapprochement de l'essayiste Alain Soral, venu de la gauche, et de Thierry Meyssan, animateur du Réseau Voltaire, avec Le Pen ? 
 
Que, quand l'antisionisme radical et la théorie du complot servent de boussole idéologique, on a de fait quitté la gauche.
 
Agissent-ils par provocation ? 
 
Bien sûr, il y a chez eux une volonté de transgression très forte. Vouloir éradiquer Israël, démoniser les Juifs, c'est s'attaquer à l'idée même d'une loi et d'une morale communes.
 
(1) Auteur d' Extrémismes en France : faut-il en avoir peur ?, éditions Milan.
 
 
  
Extrême-Droite : Au Zénith, Dieudonné frontnationalisé
Beaucoup de membres du FN ont assisté à son spectacle.
 
 
Par Christophe FORCARI
QUOTIDIEN : mercredi 20 décembre 2006
 
 
Réservé aux invités de marque de Dieudonné pour son spectacle Dépôt de bilan au Zénith de Paris le carré VIP ressemblait lundi soir à une réunion du bureau politique du Front national.
 
Bruno Gollnisch, le numéro 2 du parti d'extrême droite, arrive escorté par Marc Georges, ex-militant frontiste dans le Val-d'Oise et ancien directeur de campagne de Dieudonné, et Frédéric Chatillon, ancien responsable du Groupe Union Défense (GUD) de Paris et proche de l'humoriste. Il s'assoit non loin de Roland Dumas, ex-ministre de Mitterrand. L'épouse du chef, Jany Le Pen, accompagnée de Jean-Michel Dubois, responsable des grandes manifestations du FN, s'installe dans l'emplacement réservé aux personnalités non loin d'Alain Soral et de Thierry Meyssan. Ce dernier, jadis champion de la lutte anti-FN via le Réseau Voltaire, échange quelques mots avec Gollnisch. D'autres responsables du FN comme Eric Iorio, époux de Marine Le Pen, Eric Pinel et Farid Smahi, également invités, ont pris place dans la salle.
 
«Y en a que je ne fais pas marrer. Y en a même que je rends malade, comme le philosophe milliardaire Bernard-Henri Lévy», attaque Dieudonné, sous les huées d'un public complice. Il ironise sur son titre de «premier enculé de France. J'ai battu Jean-Marie Le Pen en finale». Puis brocarde le présentateur «Arthur, le milliardaire de la télé. Arthur Sebag, je connais son nom, alors je le donne». Nouvelle bronca. Puis il joue un journaliste devenant servile à l'énoncé du nom de Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France. «Vous avez un rhume ? On va faire un reportage de cinquante-deux minutes, on va faire un Téléthon. Branle-bas de combat. On va titrer : "Attaque de microbes antisémites sur Paris".» La foule applaudit quand il parle de «hiérarchisation victimaire». Il imagine un dialogue avec le négationniste Robert Faurisson, présent au Zénith. «Ne revenez jamais ! J'essaye de remonter dans le show-biz. Vous dites des choses insensées. Vous êtes en Isra... Vous êtes en France.» Gollnisch, jugé pour avoir tenu des propos à caractère négationniste, a trouvé le «spectacle drôle. Il ridiculise les mécanismes de diabolisation qui fonctionnent dans notre société, qui se croit encore libre». 
 
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :