Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Référencement

Il y a actuellement  

  personnes connectées à Over-Blog dont  

  sur ce blog
  Blogue Parade - L'annuaire des blogues francophones - BlogueParade.com

 

Wikio - Top des blogs - Politique

Archives


Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 07:51


A l’heure où SARKOZY et la droite veulent remettre en cause une fois de plus les 35 heures, cette chronique de Denis CLERC, d’Alternatives Economiques, revue que je conseille particulièrement, me parait intéressante…

Par ailleurs, un sondage de LH2, rélisée pour le Manifeste 2007 (Info 20 minutes Marseille du 8 septembre) nous indique que  seulement 34% des salariés veulent "travailler plus pour gagner plus", et 58 % veulent voir leur durée de travail actuelle garantie par la loi. C'est une véritable brêche dans la pensée libérale de SARKOZY and Co. La réponse d'un fidèle de SARKOZY, c'est "Cela montre que nous avons encore du chemin à faire pour convaincre..."

Pendant ce temps là, Le PEN a préconisé dans son discours à Saint Martin de Crau,  l'augmentation du temps de travail en proposant de faire passer la retraite à 67,68 ou 69 ans ! Le PEN est un véritable libéral qui contrairement aux apparences ne défend pas les salariés.

DH

 
 
 
 
 
Obsession, par Denis Clerc
d'Alternatives Economiques
 



Taper sur les 35 heures est devenu le sport favori des idéologues, du patronat ou des politiques à la recherche de boucs émissaires commodes


L’économie française n’est pas en forme ? La faute aux 35 heures. Nos importations prennent l’ascenseur tandis que nos exportations montent par l’escalier ? Evidemment, les Chinois ignorent les 35 heures.

 
 
 

La note à payer au titre du déficit public par les générations futures s’accroît ? Forcément, puisque la génération au travail limite ses efforts, voire se met les doigts de pied en éventail. Le pouvoir d’achat des salaires est stagnant ? On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, travailler moins et gagner plus. Le chômage fait de la résistance en France, alors que partout ailleurs il a fortement reculé ? Pas étonnant, puisqu’on empêche les gens de travailler davantage et qu’il faut donc prélever des taxes, des cotisations et des contributions sur un volume de travail réduit, ce qui décourage les créations d’emplois.

 


Je me souviens d’avoir lu, en 2003, un article accusant les 35 heures d’être à l’origine de la catastrophe sanitaire de la canicule ! Ce n’était pas le soleil qui chauffait trop fort, les voitures qui alimentaient l’effet de serre ou la surdité des décideurs face aux cris d’alarme du réseau d’alerte. Non, c’étaient les 35 heures, qui avaient réduit le nombre de professionnels au travail dans les services d’urgence et les maisons de retraite, diminué le nombre de concierges en activité en août et encouragé les départs en vacances, tandis que les vieux parents âgés isolés se déshydrataient.


A ce compte et avec un peu d’imagination, je vois bien l’utilisation qui pourrait être faite des 35 heures pour expliquer la violence dans les banlieues, la virulence de l’épidémie de chikunguna, les retards de livraison d’Airbus, le montant des primes de l’ancien patron de Vinci, les pertes de la coopérative Alternatives Economiques l’an passé et mes lumbagos à répétition.

 


D’ailleurs, même Ségolène s’y met : les conditions de travail qui empirent, les accidents de travail qui demeurent élevés, le stress des cadres et les cadences infernales, toujours les 35 heures.


On aurait aimé que la candidate potentielle préférée des Français fasse preuve d’un peu plus de circonspection. Car l’exploitation de l’enquête Sumer (sur les conditions de travail) de 2003 conduit un spécialiste comme Thomas Coutrot, de la Dares (service de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’Emploi), à écrire que « les salariés qui ont bénéficié d’une réduction effective de leur temps de travail ont des conditions de travail différentes, et à plusieurs égards plus favorables, que les autres » (1). Certes, prudent, il souligne que les salariés qui ont bénéficié d’une réduction effective de la durée du travail sont peut-être aussi ceux qui avaient auparavant déjà de meilleures conditions de travail.

 


Sur le plan économique, on ne voit guère de traces des 35 heures dans les comptes des entreprises : la part des salaires dans la valeur ajoutée après impôts des sociétés non financières est passée de 67,3 % en 1997 à 67,9 % en 2004, alors même que le nombre de leurs salariés en équivalent temps plein a augmenté de 2 millions entre-temps.

 
 
 

I ensuite, qui ont permis de revaloriser le Smic (+ 20 % de pouvoir d’achat horaire entre 1997 et 2005, + 8 % pour ceux qui sont passés aux 35 heures) sans peser sur les comptes des entreprises. Une l a été possible d’augmenter l’emploi sans accroître le coût salarial et sans appauvrir les salariés. Un miracle ? Non, mais la conjonction de trois phénomènes qui se sont bouclés en cercle vertueux. Des gains de productivité horaire élevés, d’abord, qui ont permis de payer les embauches supplémentaires : en 1997, chaque heure de travail en France permettait de produire 15 % de plus que dans la moyenne de l’Union européenne à quinze ; le différentiel était passé à 19 % en 2003 (dernière année disponible). Des baisses de cotisations sociales,croissance économique forte, enfin, à la fois cause et conséquence de créations d’emplois nombreuses.

 


Il ne s’agit pas pour autant de soutenir que les 35 heures n’ont pas eu d’effets négatifs sur certaines entreprises ou sur certains salariés, mais dans l’ensemble, le choc a été absorbé sans difficulté majeure. Et 350 000 chômeurs supplémentaires ont pu trouver un emploi durable. A mes yeux, ceci l’emporte largement sur cela. Et c’est parce que les données chiffrées disponibles confortent ma position que, dussé-je lasser (2), je continuerai de soutenir contre les idéologues, le patronat ou les politiques à la recherche de boucs émissaires commodes, que les 35 heures ont aidé la société française davantage qu’elles ne l’ont desservie. 

 



(1) « Les conditions de travail des salariés après la réduction de leur temps de travail », Premières synthèses n° 06.3, février 2006 (www.travail.gouv.fr, rubrique « Etudes et statistiques »).

 


(2) En effet, j’y ai déjà consacré trois « points de vue » (Alternatives Economiques n° 225, 234 et 240) et certains lecteurs m’ont écrit pour me dire que cela tournait à l’obsession.

 
 
 

Pour en savoir plus : http://www.alternatives-economiques.fr/

Partager cet article
Repost0
Published by Didier HACQUART - dans Réflexions