Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.
Réflexions suite à la diffusion du film
un ETE 44 sur France 3
France 3 a rediffusé le film « été 44 » de Patrick ROTMAN (*). Il s’agit d’un documentaire unique, réalisé à base d'archives en grande partie inédites et en couleur :
Entre le printemps et l'automne 1944, la France, après quatre années d'occupation, est libérée. Eté 44 fait le récit de ces mois décisifs où les Français ont basculé d'un régime dictatorial à la liberté retrouvée. Retraçant les opérations militaires et le comportement des Français, ce documentaire fait revivre l'esprit de la libération, avec rires et larmes, violence et fête.
Je suis tombé sur ce film un peu par hasard, mais je l’ai regardé finalement avec attention et passion !
Tout d’abord, ce film a l’intérêt de revenir sur l’histoire « officielle » de la résistance et de la libération. La rélaité est un peu différente de l'histoire telle qu'elle est perçue aujourd'hui dans l'imaginaire collectif.
Patrick ROTMAN revient sur le rôle de la milice de LAVAL et DARNAND. Il explique l’origine des miliciens issus des rangs de l’Extrême Droite Française de l’époque et des milieux royalistes.. Ces miliciens engagés auprès des Waffen SS et de la gestapo ont été virulents et barbares même après le débarquement de Normandie.
Joseph Darnand sera le Secrétaire Général de la milice. Il sera chargé du commandement de cette police, en attendant d’ordonner lui-même, quand il sera Ministre, des opérations contre le Maquis. Darnand organisa un régime de terreur.
La milice a coopéré avec les SS Allemands dans l’attaque des Maquis. C’était une police très cruelle est dévastatrice. Elle établit des cours martiales dans les prisons et fusille sans jugement. Elle torture et elle assassine à la ville et à la campagne. Tous les participants à la milice, couverts par l’autorité de Laval et de Pétain, pillent et assassinent à travers toute la France. Ils prouvent ainsi que la barbarie peut être Française.
Lorsqu'ils rejoignaient l'organisation dirigée par Joseph Darnand, les miliciens prononçaient un serment qui comporte les vingt et un points suivants.
Tout cela mérite d’être connu et diffusé, car cela fait partie du devoir de mémoire… (**)
Une autre réflexion du cinéaste m’a particulièrement interpellée.
A un moment donné, il résume la situation de la France avec je cite de mémoire :
« il y avait en fait environ sur tout le territoire français 100 000 résistants qui se battaient contre 100 000 miliciens, à coté d’une certaine indifférence de millions français plus occupés au quotidien des soucis du ravitaillement… ».
Evidemment plus tard, après le débarquement, les résistants étaient beaucoup plus nombreux, et nombre de miliciens tentaient de se fondre dans la masse en retournant leur veste… Cela signifie qu’en final, que les « indifférents » se rallient au vainqueur. Le combat des 100 000 résistants n’a certainement pas été vain, bien au contraire.
Cette image, que cette lutte finalement n’impactait que quelques français dans l’indifférence presque générale, rappelle d’autres combats actuels heureusement moins dramatiques comme la lutte syndicale ou le combat politique par exemple. Cela doit nous interpeller en tant que militant…
(*) Patrick Rotman, écrivain, historien et réalisateur, propose une analyse historique et politique de cette époque marquante de l'histoire, des opérations 'Overlord' et 'Dragoon' - débarquement des troupes alliées - aux fêtes organisées pour la libération de Paris.