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Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.

Pourquoi je démissionne des Verts pour le Parti de Gauche, par Martine BILLARD




Après les Européennes, cela bouge à Gauche. Il y a d'abor dles réunions bilatérales Parti de Gauche- PCF, Parti de Gauche - NPA, NPA-PCF, etc.


Chaque Parti se remet en cause, analyse les résultats et fait des prospectives pour l'avenir de la Gauche. La démarche unitaire est le leitmotiv de chacun.


Tout aussi intéressant, est la démission de la Députée Verte Martine BILLARD, pour participer à la construction du  Parti de Gauche, et cela malgré le bon score d'Europe Ecologie. Elle en donne les raisons sur son blog. Une conférence de presse s'est tenue le 8 juin avec Jean - Luc Mélenchon...


A méditer...


DH...




Pourquoi je démissionne des Verts, par Martine BILLARD


J'ai décidé de démissionner aujourd'hui d'une organisation dont le projet n'a plus que de lointains rapports avec celui auquel j'avais adhéré il y a 16 ans. A cela, il y a 3 raisons majeures :


1/ l'incompréhension des réalités du monde du travail


Du fait de leur composition sociale (très peu de salariés du secteur privé en dehors des secteurs de la communication et de l'informatique) et de leur vision restreinte de l'écologie, les Verts se préoccupent peu des questions sociales et encore moins du travail, en dehors de déclarations généralistes. A l'exception du champ environnemental, ce sont toujours les mêmes militants, ceux qu'on appelle la « gauche des Verts », qui sont présents depuis des années sans réel soutien du parti Verts et souvent même en opposition avec d'autres militants pour qui il est incongru de perdre son temps avec le social lorsqu'on est écologiste. Les Verts apposent leur signature sur beaucoup d'appels à mobilisations ou de déclarations de soutien mais, concrètement, sont très peu impliqués dans les collectifs et réseaux associatifs non-environnementaux et encore moins syndicaux.


2/ un parti de plus en plus institutionnel


J'ai rejoint les Verts en 1993 pour l'écologie, le féminisme et la politique autrement. C'était un parti bouillonnant, parfois imprévisible mais toujours vivant. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où tout débat véritable est étouffé au profit d'un seul objectif, obtenir le plus d'élus possibles. Certains appellent cela du pragmatisme, malheureusement cela tourne souvent à l'opportunisme.


La politique autrement a aussi été rejetée au rang des vieilleries à jeter au rebut : le cumul des mandats s'étend et se revendique (la moitié des parlementaires nationaux, bon nombre de conseillers régionaux). La course aux postes est constante et manifestement déjà relancée par le récent succès d'Europe Ecologie. La démocratie interne s'est réduite à une peau de chagrin et le fonctionnement clanique imprègne beaucoup de décisions : la transparence est en net recul et nombre de demandes d'éclaircissements y compris au sein des instances de délibération des Verts (Conseil national interrégional) restent lettre morte.


3/ l'effacement du clivage droite/gauche


J'ai toujours été une femme de gauche et je le reste. Je sais que certains considèrent cela comme dépassé, archaïque, ringard. C'est vrai que les partis de gauche sont souvent désespérants et incapables de comprendre les enjeux du 21ème siècle. Mais, à droite, Nicolas Sarkozy est porteur d'un projet libéral-autoritaire pleinement assumé et il faudrait avoir honte d'être de gauche ? Lorsque la gauche se délite, comme dernièrement en Italie, c'est la droite dure et populiste qui occupe l'espace politique, et non le centre ou l'écologie.


J'ai été élue députée en 2002 sur la base d'une candidature écologiste soutenue par le Parti socialiste au premier tour et par l'ensemble des forces de gauche au second tour. J'ai été réélue en 2007 dans une configuration similaire (Verts-PS-PRG, au premier tour et toute la gauche au second).


Je ne peux donc me réjouir de la crise de la gauche alors qu'aucune force de gauche n'est encore prête à prendre le relais pour proposer un nouveau projet politique de transformation sociale, écologique et démocratique à la hauteur des réponses à apporter à la crise globale du système à l'échelle de la planète.


Mes convictions écologistes n'ont pas changé, elles se sont même renforcées. Mais justement, parce que l'urgence est de plus en plus grande, je ne peux me résoudre à une simple gestion environnementale du système, toute positive qu'elle soit, sans que cela ne s'articule à un projet global clair. Pour affronter la crise actuelle - économique, sociale, démocratique et écologique -, il faut apporter des réponses qui ne se contentent pas de changements à la marge. Les Verts n'ont plus cette audace : d'un parti pour la transformation de la société, ils sont devenus un parti d'accompagnement.


Les résultats des européennes constituent certes une bonne nouvelle pour l'écologie mais je suis en désaccord avec le projet politique d'Europe-Ecologie, tel que confirmé ces derniers jours par ses animateurs. En effet, je ne peux me retrouver dans un rassemblement qui entretient la confusion quant au clivage droite/gauche, au point, pour certains, de prôner un élargissement du rassemblement jusqu'à des environnementalistes membres du gouvernement UMP ou participant à des exécutifs municipaux de droite.


J'ai donc décidé de faire le pari de construire ailleurs la synthèse entre le social et l'écologie pour laquelle je me suis battue pendant 16 ans chez les Verts. C'est pourquoi, avec Paul Ariès, objecteur de croissance et directeur du journal Le Sarkophage, nous lançons un appel aux écologistes de gauche afin d'œuvrer à l'évolution du Parti de Gauche en ce sens, en participant à la préparation de son congrès programmatique de fin d'année.


Face à l'hégémonie de la droite en Europe, c'est une force de gauche et écologiste qui est nécessaire, et non une force centriste.


Martine Billard


Paris, le 8 juillet 2009




Martine Billard décide de quitter le parti des Verts

Mercredi, 08 Juillet 2009 /


Communiqué du Parti de Gauche

Martine BILLARD, députée de Paris, a annoncé ce jour, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée Nationale, en présence de Jean Luc Mélenchon, Président du Parti de Gauche (PG), sa décision de quitter le parti des Verts et de co-organiser le Congrès fondateur du Parti de Gauche qui aura lieu en décembre.


Le Parti de Gauche se félicite de cet événement politique majeur et inédit.


Dès le meeting de lancement du PG le 29 novembre 2008, Jean Luc Mélenchon avait appelé les « écolos de gauche » à contribuer au projet du PG en plaçant l'écologie politique au cœur des orientations du Parti de Gauche et en consacrant son tout premier Forum à la planification écologique.


Face aux menaces que fait peser la droite sur la démocratie, la justice sociale et les libertés publiques, face aux urgences écologiques, face à la crise dans laquelle nous plonge le système capitaliste et à l'incapacité de la social-démocratie à y répondre, il faut une nouvelle gauche synthétisant les apports de l'écologie politique, du socialisme et de la république émancipatrice. Dans la crise de civilisation où se trouve l'humanité, la gauche doit se réinventer. Parti creuset, le Parti de Gauche veut être au service de ce dessein.


Dans ce cadre, le Parti de Gauche avait annoncé qu'il ouvrait le comité de co-organisation de son Congrès fondateur, chargé d'adopter son programme, qui se tiendra en décembre 2009, à toutes les forces et personnalités désireuses de travailler ensemble à l'émergence d'une alternative crédible, fondée sur un projet ambitieux et radical de rupture avec le capitalisme et la logique productiviste.


C'est donc cette main tendue que Martine Billard a accepté de saisir, en indiquant que « l'heure n'est pas au repli ni à la négation du clivage gauche-droite prônée par Europe Ecologie mais au regroupement de tous ceux qui n'acceptent pas la logique du système capitaliste et du productivisme. » Paul Aries, objecteur de croissance et directeur du Sarkophage, a indiqué suivre la même démarche.




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