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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 14:33

Une soirée utile au bureau national du PS, par MELENCHON
 

Le soutien au nouveau traité Sarkozy pour l’Europe a été adopté par la majorité du Bureau national du PS. Mais ce vote a été acquis dans des conditions qui soulignent l’échec de ses partisans à en faire autre chose qu’un alignement navré sur l’intérêt politique du président de droite, sans dynamique politique. Au même moment, les partisans du non se sont regroupés et leur vingt voix, face au trente six du oui, pèsent d’un poids inattendu ! Après quoi reste entière la question de la bataille pour obtenir ou non un référendum populaire pour ratifier ou non le nouveau traité. Elle est décisive. C’est elle qui peut sceller le sort de la présidence de Sarkozy en même temps que celui du nouveau traité.
 
Cette bataille pour le référendum peut être gagnée. Car parmi les partisans du oui, à gauche comme à droite, de nombreux parlementaires n’accepteront pas de refuser au peuple un référendum qui lui est du. C’est donc nom par nom, parlementaire par parlementaire, à présent que se joue la bataille. Tous ceux qui voteront contre la réforme de la Constitution française pour l’adapter au nouveau traité, voteront en fait pour obliger à la convocation d’un référendum pour ratifier le nouveau traité. Je renvoie à ma note publiée sur mon blog à ce sujet pour expliquer ce point de droit. Cette bataille, il faut la mener tous azimuts, à droite et à gauche, non sur le thème pour ou contre le traité mais pour ou contre le droit du peuple à décider par lui-même directement. A la veille des élections municipales, il faut tenir compte de la façon dont vont voter les députés et sénateurs maires. Les élus locaux, les premiers de listes, tous devraient être quasiment moralement obligés de se prononcer car il ne fait aucun doute qu’ils seront interpellés, à juste titre par ceux dont ils sollicitent les suffrages. En particulier tous ceux qui vont promettre une démocratie participative locale seraient bien en peine d’expliquer pour quoi ils la refuseraient au niveau national !
 
Je pavoise

Je pavoise. Ce devait être une formalité. Le bureau national du PS devait adopter sans coup férir le “oui” au nouveau traité, noter quelques abstentions contraintes et forcées, enregistrer des ralliements à exhiber en laisse derrière le char des vainqueurs, et remarquer, à peine, d’un rapide coup d’œil ennuyé, mon total isolement dans la maigre compagnie de mes quatre « proches » au bureau national. Au lieu de quoi c’est avec vingt voix contre le traité Sarkozy qu’il faut compter.
 
Certes, trois sont passé du « non » au « oui » avec Assouline et Peillon, mais trois sont sortis du « oui », Julien Dray qui a refusé de participer au vote, Malek Boutih qui s’est abstenu ,Serge Janquin qui a voté « non ». Mais le « non » s’est regroupé ce qui était loin d’être acquis. La synthèse du Mans est morte et enterrée et ses principaux artisans, Dray et Emmanuelli ont tous les deux exprimé, chacun à leur manière, l’idée qu’ils se sentaient trahis. Le secrétaire national chargé des questions européennes, Benoît Hamon, a démissionné de son mandat au secrétariat national tirant avec dignité la leçon du fait que ceux là même qui l’avaient chargé de proposer une sortie par le haut à la confrontation du oui et du non avaient eux-mêmes rendu sa tache impossible en s’engageant sans autre forme de procès, publiquement et par écrit pour certains en faveur du « oui ». Beau bilan pour les stratèges de cette soirée… Si quelqu’un est isolé ce soir, c’est Hollande. Pas moi. Il a tout juste montré que le camp du « oui » s’est maintenu au bureau national du PS. Quelle démonstration ! Sans que cela lui vaille beaucoup de nouveaux amis à titre personnel. Car ses remarques sur l’absence de Bertrand Delanoë et de Jean -  Christophe Cambadélis, pour ne citer que celles là, devraient contribuer à rafraîchir ses soirées d’hiver. Le regroupement des partisans du « non » à la veille de la bataille parlementaire pour le référendum porte en lui une vraie dynamique. Aussi longtemps que les partisans du oui ne s’engageront pas eux-mêmes sur ce terrain, l’initiative politique sera de ce côté, confondant bataille pour le « non » et bataille pour la démocratie. Je redoute pour le PS que cela laisse aux partisans du « oui », identifiés au Parti Socialiste lui-même, le rôle étroit de pur et simple soutier du mauvais coup de Sarkozy sur l’Europe. Je pense que Hollande et ses soutiens vont comprendre ce danger, non pour eux personnellement mais pour le Parti Socialiste et pour leur propre campagne électorale municipale en se souvenant de la façon dont avait tourné le sort du « oui socialiste » inconditionnel dans la campagne chiraquienne du référendum de 2005.

Leçons de gauche

Cette nouvelle donne, si elle se concrétise à présent dans une forte dynamique de campagne pour le référendum auprès des parlementaires, porte de nombreux enseignements. D’abord elle donne raison une fois de plus à ceux qui ont tenus bon, argumenté sans se démoraliser. Grâce à ce travail notamment ils ont fini par faire comprendre à tous que deux votes auraient lieu. Tant et si bien que la question du référendum a interdit du même coup les demi-mesures à propos du vote sur le traité. Merci aussi à tous ceux qui ont pris la peine de travailler à mettre au point la version « consolidée » du texte du traité. Cela a permis sa lecture intégrale et les recoupements qui ont montré, texte en main, que le prétendu nouveau traité était le même que l’ancien.

Mais il faut aussi reconnaître à François Hollande que pour la deuxième fois, comme en 2004, il a pris tout le monde de court et empêché les compromis boiteux en demandant un vote pour ou contre le traité lui-même.

Une autre leçon est la suivante : la centralité politique du PS dans la gauche ne se dément pas. A l’extérieur de ses rangs, la confusion n’a pas reculé d’un mètre ni après le référendum, ni après la présidentielle, en dépit de toute l’énergie que nous avons été nombreux à y mettre. Les replis identitaires dominent. Ils ont rendu dérisoire toute campagne politique qui voudrait avoir une vocation majoritaire dans le pays. Par contre la mobilisation de la gauche du parti socialiste, pour le référendum et pour le non, modifie la donne politique. C’est un revers pour Sarkozy. Il sait à présent que le sort de son projet va se jouer au bouton de veste dans le congrès du parlement avec des partisans du oui socialiste peu enclin à se suicider politiquement face à leurs hyper actifs camarades partisans du référendum et du non…

Au total, je pense qu’il s’agit d’une bonne soirée. Dommage qu’une majorité de circonstance domine la direction du PS jusqu’au point d’enfermer le premier parti d’opposition dans une ligne de soutien involontaire à un engagement hasardeux du président Sarkozy.
 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Traité de Lisbonne