Je ne suis pas un économiste de formation, mais dans le raisonnement de certains politiques, plutôt à droite, quoique parfois, j’ai toujours été étonné que nous soyons classés dans des catégories étanches.Par exemple, on distingue très souvent les salariés et les consommateurs. Avez – vous remarqué que dans les discours ce sont 2 catégories différentes qui n’ont aucun rapport entre elles ? La preuve, il faut tirer sur les salaires pour faire baisser les couts pour que les consommateurs puissent acheter. Mais personne ne leur a dit, qu’un consommateur c’est aussi un salarié et réciproquement, et que sans salaire, il n’y a pas de consommation ?Autre catégorie, considérée comme « nuisible », celle des fonctionnaires. En effet ils coutent au budget de l’état, il faut en réduire le nombre, etc. Tout d’abord, ce sont aussi des consommateurs, et on en revient au paragraphe précédent. Ensuite, ils paient aussi des impôts, comme les non – fonctionnaires ! Nuisibles seraient donc les infirmières dans les hôpitaux, les professeurs pour nos enfants, les militaires pour nous défendre, la police pour assurer notre sécurité, etc. ?Je reviendrai à l’occasion sur ce sujet, et pour les fonctionnaires, je vous livre l’analyse de Bernard MARIS, qui outre le fait qu’il soit rédacteur en chef adjoint de Charlie HEBDO, est aussi un économiste de renommée, que l’ont peut entendre le matin sur France Inter vers 6h50 et que l’on peut voir sur LCI ou i-Télévision régulièrement.A suivre…DH
Moins de fonctionnaires, c'est plus de croissance ?Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.Dès 2008 il y aura près de 40000 fonctionnaires en moins. Est-ce que c'est bon pour l'économie ?
Non, ce n'est pas nécessairement une bonne opération économique. Ou alors il faut faire l'hypothèse que les fonctionnaires ne créent pas de valeur, sont des parasites en quelque sorte, ce qui est loin d'être le cas. D'abord, le capitalisme ne peut fonctionner sans un minimum de règles qui sont édictées et appliquées par des gens qui sont hors du capitalisme. Et ces gens sont les fonctionnaires. En revanche, on peut affirmer que certains rentiers ou titulaires de capitaux prélèvent de l'argent sans créer de valeur en contrepartie pour la société.
Déjà la diminution du nombre de fonctionnaires a commencé, en particulier dans l'Education nationale où 5000 temps pleins ont été supprimés en 2007. A part l'Education nationale, ou supprimer des postes ? Dans les douanes – il y a 20000 douaniers en France, nombre qui n'a pas bougé depuis 25 ans tandis que les frontières ont disparu. Dans les impôts, en fusionnant la Direction générale des impôts (80000 agents) et celle de la comptabilité publique (60000 agents).On peut faire ces suppressions de postes au nom de l'efficacité de l'Etat.
Certes. D'autant que le gouvernement envisage de restituer la moitié des économies ainsi réalisées au personnel restant en place. Les salaires représentent 44% des dépenses de l'Etat. Si l'on augmente le salaire des fonctionnaires, on peut présumer que leur productivité va augmenter, en vertu de la vieille loi économique qui veut que la productivité soit fonction du salaire. On pourrait dire aussi que la police est trop importante. Les français sont surencadrés par rapport à tous les pays d'Europe. Pourquoi cibler l'Education nationale, et non la police nationale ? Vous vous souvenez du vieil adage : fermer une école c'est ouvrir une prison.
Enfin, il y a quelque chose de naïf, dans l'idée de restituer au privé de l'argent pris au public, comme s'il s'agissait de vases communicants. En réalité, il existe une synergie entre dépense publique et privée. Pour le dire d'une autre manière : Si l'économie de dépense publique sert à financer des positions parasitaires dans l'économie, elle n'a pas d'intérêt. Remarquons que le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux ne représente qu'une économie de 1 milliard d'euros en 2007. A comparer avec la dizaine de milliards d'euros donnée aux épargnants, aux rentiers et aux propriétaires dans le premier paquet fiscal.Jeudi 20 Septembre 2007Bernard MarisSource : Marianne2.fr