Nicolas SARKOZY est présent sur tous les fronts. On le voit beaucoup dans les médias. Il est important de bien écouter et de bien comprendre ce qu’il raconte. Ses discours méritent toute notre attention, et nécessitent une analyse critique. Il ne faut jamais croire que les mots sont anodins.Il avait donné, il y a quelques temps sa vision de l’Afrique et du colonialisme. Il vient de définir sa vision de la politique étrangère française. C’est encore une fois édifiant. Il y a au moins une chose que l’on ne peut pas lui reprocher, c’est qu’il annonce la couleur ! A nous d’apporter une analyse critique. C’est une des responsabilités de la Gauche. C’est ce que fait notamment Jean – Luc MELENCHON.DH
Sarkozy s'aligne sur la thèse américaine du "choc des civilisations" par Jean - Luc MELENCHONVoici le texte du communiqué que j'ai publié lundi 27 août en réaction au discours de Nicolas Sarkozy sur la politique étrangère devant la conférence des ambassadeurs.
Nicolas Sarkozy tourne le dos à la conception universaliste et laïque de la politique étrangère française
Dans son discours devant la conférence des ambassadeurs, Nicolas Sarkozy vient de prendre un tournant : il aligne la France sur la vision du monde défendue par le président Bush et les néo conservateurs américains.
En présentant « la confrontation entre Islam et occident », comme « le premier défi mondial » à relever, Nicolas Sarkozy reprend à son compte la thèse simpliste et belliqueuse du choc des civilisations, théorisée par Samuel Huntington et portée par le président Bush.
Nicolas Sarkozy fait ainsi de la religion son principal critère de lecture du monde, en réduisant toute une série de pays à l’étiquette de « pays musulmans » et en évoquant, à propos de l’énergie nucléaire, le « droit des musulmans » « à l’énergie du futur», plutôt que de parler des droits de citoyens d’Etats aux histoires et aux cultures très variées.
Cette vision réductrice et communautariste du monde est en rupture avec la conception universaliste de la politique étrangère de la France. Parmi toutes les conséquences blessantes de cette simplification, on notera l’atteinte faite à la laïcité de l’Etat dans la mesure où le président de la République affiche une stigmatisation des Français de confession musulmane, tout aussi occidentaux que n’importe quels autres français.
Un tel revirement des fondamentaux de la politique étrangère de la France, fait sans aucun débat préalable ni information du parlement confirme une dérive ultra présidentialiste des institutions. On en verra une nouvelle preuve dans la décision présidentielle de conforter la présence militaire française en Afghanistan alors même que celle-ci n’a déjà été organisée sans aucune autorisation du parlement.
Ce jour est un jour triste pour la France laïque et universaliste.