Choisir, une certaine idée de la gauche, par Pierre MENDES – France
MENDES- FRANCE en 1981...
Pour ma culture j’ai lu cet été la réédition d’un livre de conversations entre Jean BOTHOREL et Pierre MENDES FRANCE (PMF). C’est en fait la réédition chez FAYARD à l’occasion du centenaire de sa naissance d’un livre paru en 1974. Ile livre est préfacé par Jean DANIEL avec un avant-propos de François HOLLANDE.
Pierre MENDES – FRANCE assurément marqué son époque et représente aux yeux de beaucoup une certaine « éthique de la politique ».
Je ne partage pas forcément toutes ses idées. La déclinaison de la pensée de Pierre MENDES - FRANCE peut se retrouver au travers d’hommes comme Jacques DELORS et Michel ROCARD.
Mais il faut reconnaître à PMF son sens du politique, son sens de l’Etat, son sens moral et son éthique. C’était assurément un grand homme qui a donné une autre image de la politique, à tel point qu’aujourd’hui encore il est une référence.
PMF est évidemment l’homme qui a réglé le conflit d’Indochine, c’est l’homme de l’indépendance de la Tunisie, etc.
Sur le fond de ses propos, je retiendrai que l’on s’aperçoit que les choses que nous subissons aujourd’hui viennent de loin !
Ainsi PMF, c’est l’homme qui s’est opposé à la Vème République, en pointant les dérives d’une telle constitution. 30 ans plus tard, aujourd’hui, c’est totalement d’actualité avec la présidentialisation du régime à laquelle nous assistons avec Nicolas SARKOZY.
PMF pointait en 1974 la financiarisation de la société et la prise du pouvoir des « multinationales » avec l’aide de la Droite de POMPIDOU au pouvoir (VGE à l’Economie et aux Finances), etc. Pressentant « l’internationalisation des firmes », il ales organisations syndicales, les institutions internationales, les gouvernements à arrêter en commun leur réaction de défense. Son appel faut d’avoir été entendu est toujours d’actualité…
« Choisir » pour PMF, c’était aussi prévoir, anticiper pour ensuite vouloir et décider. La planification était pour lui l’instrument de cette politique, la condition de son succès, l’affirmation d’engagements, l’outil d’un débat démocratique. Nous nous rappelons du Vème plan du VIème plan de notre jeunesse. Aujourd’hui cela parait bien désuet. Le commissariat au plan a disparu, le rôle de l’Etat s’est amoindri, le marché a tout emporté…
Au sujet du socialisme ?
« Si j’écrivais une thèse, j’essaierai d’abord de préciser ce que recouvre exactement le mot « socialisme ». Beaucoup de gens en ont débattu depuis des générations et ne sont jamais parvenu à une définition sûre, scientifique, unanime. Il y a tout de même quelques points de repères essentiels.
L’intérêt de la collectivité, l’intérêt du pays, des masses doit –il ou non prévaloir sur les intérêts particuliers ? Là - dessus tous ceux qui se recommandent du socialisme sont d’accord. Vous me direz cela va de soi… » (*)
Relire en 2007 une interview de Pierre MENDES FRANCE de 1974 peut paraître anachronique. J’y ai trouvé en fait un réel plaisir, et y ait appris beaucoup de choses tant sur l’histoire récente de notre pays. 30 ans après, il était encore plus facile d’apprécier la vison politique d’un grand homme de Gauche, sa pensée restant très actuelle…
DH
(*) Quoique, lorsque l’on écoute certains discours politiques comme celui de MELLE le 25 août 2007…
Pour en savoir, le site de la fondation MENDES FRANCE