24 mars 2007
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La dette publique serait un des fléaux de la France si l’on en croit certains candidats à la présidentielle, discours très bien relayé par les médias, la caricature en étant l’émission d’Arlette CHABOT et le compteur qui défile en permanence pour affoler le peuple. Il ne faut pas oublier, que de faire peur sur la dette pour les générations futures, n’a pour autre objet que le justification de la mise en place d’une politique libérale.On essaie même de nous faire croire, que c’est une vraie préoccupation des français. Une des grandes candidates a même commencé l’annonce de son programme en dissertant justement sur la dette publique.Comme je suis toujours septique, lorsque l’on m’explique que « l’on ne peut pas faire autrement », et que ces questions économiques m’intéressent, j’ai cherché à approfondir le sujet.Tout d’abord, il y a eu un bon article dans l’Humanité Dimanche il y a quelques temps, malheureusement pas reprise sur internet. J’ai trouvé cet article par dans l’Huma qui justement traite du fameux compteur d’Arlette CHABOT. Je vous en conseille évidemment la lecture. Je vous conseille aussi l’article suivant de Michel HUSSON sur le sujet de la dette publique : « Dette publique, rente privée ».Comme je l’ai déjà dit, l’économie n’est pas une science, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, mais relève de choix essentiellement politiques.A suivre.DHLe compteur à débiter de l’idéologieEn dramatisant, dans l’émission d’Arlette Chabot, les chiffres de la dette, France 2 valide d’emblée les solutions libérales.Un spectre hante l’élection présidentielle. La dette. Elle annonce des jours terribles et des lendemains qui déchantent dans des vallées de larmes. Au point que France 2 avec Arlette Chabot, dans son émission politique, ont choisi de lever le tabou, de regarder le spectre en face. Un énorme compteur est sur le plateau et les chiffres défilent, un peu comme les secondes qui nous - séparent de la fin du monde et de l’extinction du soleil. Chaque - seconde qui passe nous enfonce davantage et plus encore nos enfants.De sorte qu’aucun candidat ne peut se dérober. Des dépenses pour la santé, pour l’éducation nationale, le SMIC à 1 500 euros tout de suite ? Incantations, démagogie, comportement de panier percé insoucieux de l’avenir. On aurait pu imaginer, il est vrai, d’autres compteurs. Celui des chiffres du - chômage ou celui des profits des actionnaires du CAC 40. Mais c’est la dette on vous dit, la dette. Les chiffres du reste font peur tant ils sont éloignés de ceux de nos comptes en banque, autant que le sont les salaires faramineux des grands PDG. La France, le mesure-t-on assez, doit 1 100 milliards d’euros, 65 % de son PIB. Et la France dépense trop qui paye des fonctionnaires entretient encore des services publics. La France vit dramatiquement au-dessus de ses moyens.Alors chacun s’alarme. De quoi parlent les candidats ? Que font les politiques ? Comment ne pas poser les yeux de Chimène sur celle ou celui qui dira à la France, les yeux au fond des yeux que sa priorité, bien sûr, c’est la dette. Et comme les - solutions alors, se ressemblent. - Réduire le train de vie de l’État, - ramener ce dernier à ses fonctions régaliennes, armée, police, justice et, pour le reste, privatiser, tailler dans la fonction publique et ses privilèges. Car la seule, l’unique - réponse suggérée par le compteur de France 2 est évidemment - libérale.La dette est un problème. Mais la France n’est pas davantage endettée que les autres pays de l’Union européenne, les États-Unis, moins que le Japon.L’endettement d’un pays n’est pas un critère absolu de la santé de son économie. Il permet la réalisation d’équipements sur le long terme, il construit l’héritage des générations à venir. La question de la dette ne peut être dissociée de l’utilisation de l’argent, de la création de richesses réelles et non de plus-values financières, de la réorientation du crédit vers l’emploi, d’une réforme de la fiscalité faisant contribuer les revenus financiers au développement de la nation, de politiques européennes de progrès social et de croissance.Le compteur de France 2 ne débite pas des chiffres, mais de l’idéologie et de la démagogie.
Published by Didier HACQUART
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