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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 04:28


A Vitrolles, la droite maintient sa liste contre Catherine Mégret

 

Article paru dans l'édition du Monde du 15.03.01

 

De notre correspondant régional

 

Bruno et Catherine Mégret arpentent le marché, suivis d'un petit groupe de femmes qui distribuent leur tract : « Danger : avec Tichadou ce serait pire qu'avec Anglade, ce seraient les magouilles, l'incompétence, la haine, les violences. » Mme Mégret, se penchant vers ses interlocuteurs, exhorte à la mobilisation pour le 18 mars, ses suivantes traduisent : « Sinon, c'est les Arabes à la mairie ! » Et c'est bien de cela qu'il s'agit : les 5 595 voix (38,93 %) qu'elle a recueillies au premier tour indiquent qu'on est loin du vote de protestation. Après trois campagnes municipales, une cantonale et quatre ans de mandat, les 20 350 électeurs vitrollais connaissent le bilan du maire et ses intentions.

 

Un socialiste, qui dit avoir été « tétanisé par ce score », commente : « Il faut simplement reconnaître qu'il y a un vote raciste, un vote facho. Il reste hypocrite, personne ne l'avoue, mais il est bien là. » Pour lui, beaucoup de ces électeurs sont âgés, mais il faut compter aussi avec « ceux qui travaillent ailleurs, qui viennent le soir dans cette ville-dortoir, se foutent des clubs de sport et du reste et repartent le matin ; tout ce qui les intéresse, c'est que leur baraque ne soit pas cambriolée ».

 

La petite troupe MNR passe devant le local de Christian Rossi (RPR) aux électeurs duquel Mme Mégret a adressé une lettre pour leur « tendre la main [car] les valeurs qui nous rassemblent sont plus grandes que celles qui nous divisent ». Le candidat gaulliste, qui a récolté 18 % des voix, a annoncé qu'il se maintient au second tour. Ce mardi 13 mars, remonté et anxieux, il donne une conférence de presse : après avoir fait l'objet, depuis le 21 février, d'une campagne de calomnie relayée par trois tracts anonymes l'accusant de « viol homosexuel », il a décidé de riposter publiquement. Il annonce qu'il a déposé quatre plaintes, dont trois visent nommément Mme Mégret, pour diffamation et propagation de fausses nouvelles. On apprendra dans l'après-midi que le doyen des juges d'instruction d'Aix a effectivement ouvert une enquête. M. Rossi montre les agrandissements des lettres anonymes et des tracts du MNR qu'il a remis à la police : on y voit le même défaut d'impression. Et il rappelle que la plainte initiale contre lui, qui est à l'origine de la rumeur, a été classée sans suite par le procureur d'Aix-en-Provence qui, fait exceptionnel, l'a fait savoir par un communiqué à La Provence.

 

M. Rossi est blessé et excédé. Il remercie René Agarrat, qui a obtenu 3,29 % des voix sur sa liste « 100 % à gauche », mais qui est venu à sa conférence de presse dénoncer « ces méthodes, ce genre de... saloperie », tout en confirmant sa prise de position « pour la liste conduite par M. Tichadou ». Le candidat gaulliste annonce ensuite qu'il a déposé une requête en annulation du premier tour : selon lui cette campagne insidieuse lui a coûté « entre 7 et 8 points ». Sous les applaudissements de ses amis, il conclut que Mme Mégret ne doit pas aller « à la mairie, mais en prison ». Quelques instants plus tard, quand le cortège du MNR repasse devant son siège, ses militants, rageurs, scandent ce mot d'ordre. Interrogé sur ces tracts anonymes, M. Mégret nie y être mêlé et ajoute : « Les affaires de mœurs de M. Rossi ne me concernent pas. »

 

RAISONNABLEMENT OPTIMISTE

 

Quelques instants plus tard, Dominique Tichadou (PS, 23,31 % des voix) et Alain Hayot (PCF, 16,45 %) arrivent sur le marché. Les deux hommes, qui ont mené séparément la bataille du premier tour, marchent côte à côte, arborant des sourires de réconciliés. La veille ils ont signé une déclaration commune qui parle du « nouveau visage de la gauche et d'une poussée citoyenne inédite, (...) d'une équipe renouvelée, rajeunie, féminisée, plurielle ». Il s'agit désormais de « mieux gérer la ville, de la sortir de son isolement ». Les deux chefs de file sont en train de former la liste de fusion, sur laquelle M. Hayot sera deuxième et fera entrer douze représentants en position éligible, M. Tichadou en plaçant seize.

 

Chacun retourne ensuite à son local : l'addition des trois listes de gauche lui donne une avance de 740 voix sur l'extrême droite, mais les amis de M. Tichadou savent qu'il n'a pas fait le plein au premier tour. Ils le constatent sur les listes d'émargement, qu'ils dépouillent minutieusement afin d'exhorter par téléphone les abstentionnistes à se déplacer le 18 mars. Ce travail de fourmi révèle aussi que des gens connus pour être partisans de l'extrême droite sont restés chez eux. M. Tichadou estime cependant que ses réserves sont « beaucoup plus importantes » et se réjouit du maintien dans la course de M. Rossi. Selon lui, « une petite partie ira chez Mégret, une autre chez moi, mais ça fixe l'électorat de droite ». Il est donc raisonnablement optimiste.

 
MICHEL SAMSON
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001