6 janvier 2006
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Le vrai visage du Frontsource : Le Nouvel Observateur le 22/06/1995 auteur : Françoise Giroud
Un rythme rapide, des reportages brefs, pas de bavardage superfétatoire: France2 a mené la soirée électorale à un train d'enfer. En une heure, on sut tout ce que l'on avait envie de savoir, on se réjouit pour l'un, on s'affligea pour l'autre, on fut édifié.
Le visage de Bruno Mégret, battu à Vitrolles, éclatant en imprécations, la rage de Mme Stirbois, à Dreux, éructant, rappelèrent à ceux qui auraient pu l'oublier le vrai visage du Front national. M. Giscard d'Estaing eut plus de sang-froid pour reconnaître son échec. Mais il faisait peine. C'est le premier dinosaure de la politique qui s'en va. Le pied lui a glissé sur un socialiste. A part lui, qui a perdu les élections? Globalement, la majorité a dû s'incliner dans une série de villes importantes, mais une autre série a basculé de la gauche à la droite. Jeu égal, donc, ou à peu près. Là où droite et gauche ont fait front contre le FN, elles l'ont défait. Ce qui a craqué, c'est le système Pasqua dans les Hauts-de-Seine, et surtout le système Chirac à Paris. Battre le ministre de l'Intérieur, il faut le faire. Daniel Vaillant, PS, l'a fait. Voilà M. Debré penaud tel un renard qu'une poule aurait pris. Six arrondissements ont basculé à gauche, brèche sérieuse dans l'hégémonie de la mairie parisienne. Malheureux Tiberi...
Et le Front national? Cette fois, le fer est dans la plaie. Toulon est tombée, et Marignane et Orange, où l'on va pouvoir s'amuser en paix, désormais, à chasser l'étranger. Trois villes où l'on n'aura pas envie de mettre les pieds si l'on a la peau brune. Trois balafres hideuses à la face de la France.…
Published by Didier HACQUART
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dans
Histoire politique de Vitrolles : 1988 - 1997