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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 05:22




Le professeur Bernard DEBRE a publié une tribune dans l'hebdo Marianne (reprise sur Marianne2.fr) intitulée « la loi Bachelot, une loi bavarde ». En fait uil s'agit en quelque sorte d'une critique de la loi Bachelot, Ministre UMP par un député UMP.


Mon collègue du Parti de Gauche, André Thomaso, secrétaire du comité du « Nord du département des BdR » a tenu à faire une réponse à Bernard DEBRE en remettant certaines pendules à l'heure.


Je vous livre son analyse. J'ai bien aimé les liens entre les actes et l'industrie pharmaceutique... C'est un dentiste ce qui explique une petite allusion « second degré »...


A méditer.


DH



Réponse à Bernard DEBRE


Etonnante critique de Mr. Bernard Debré, éminent médecin, mais aussi député UMP.


La particularité française est d'avoir de hauts plateaux techniques dans des grandes structures d'une part, et de petits hôpitaux mal dotés en matériel et en personnel d'autre part, nous dit-il en introduction. (une explication de la médecine à deux vitesses, d'après lui !!).


Il ne faut tout de même pas oublier, dans les petites structures de proximité, les cliniques privées, dont un grand nombre a été racheté par des fonds de pension, par le principe du LBO, que le député UMP ne doit pas ignorer.


Or, s'il y a une particularité du système de santé français, qui fait même son originalité, c'est qu'avec des fonds publics, il finance deux types d'exercice : l'un public, l'autre privé. Et c'est là le problème.


Madame Bachelot, comme ses prédécesseurs au Ministère de la Santé, se casse les dents (un problème de santé, là aussi), dans la recherche d'un équilibre budgétaire. Le Docteur Kouchner, son partenaire gouvernemental, disait, quand il était révolutionnaire, qu'il fallait supprimer le paiement à l'acte, que les économistes eux-mêmes qualifiaient d' « inflationniste ». Une façon pudique de faire comprendre qu'il incitait à faire des actes, à « travailler plus pour gagner plus » en quelque sorte. Les grands trusts pharmaceutiques avaient bien flairé la bonne affaire pour apprendre à prescrire plus pour gagner plus. Le pouvoir médical, cher Mr. Debré était déjà transféré dans les mains de ces habiles gestionnaires, à l'époque où votre père œuvrait à la tête d'un gouvernement, et ne se souciait nullement de cette dérive, tout comme nos instances professionnelles syndicales ou ordinales.


Dans une démarche médicale, il est courant de faire « l'historique de la maladie », pour affiner son diagnostic et appliquer le meilleur traitement possible. Quand l'exercice médical est affecté, il a droit aux mêmes attentions. Traiter du mal être hospitalier sans poser le problème de la globalité de l'exercice médical est tout simplement malhonnête.


Il est extraordinaire de lire dans ce même numéro de Marianne, comment certaines professions, dont les médecins, dégringolent dans l'échelle sociale.


Deux professions importantes, symbolisent bien la cupidité et la stupidité de ce système libéral : la médecine et l'agriculture ; qui, il y a quelques décennies, se sont prostituées, à des trusts pharmaceutiques pour les uns, à des centrales d'achats pour les autres. Elles auront réussies à décourager des jeunes générations qui auraient aimé les exercer. Merci pour elles. 


André THOMASO




La loi Bachelot, une loi bavarde (*)

Par Bernard Debré, urologue, chef de service à l'hôpital Cochin et député (UMP) de Paris. Pour qui, avec la création des nouveaux pôles soignants, le pouvoir médical est appelé à disparaître. Première victime? Le patient.


La particularité française est d'avoir un hôpital tous les 15 km. De grandes structures avec des plateaux techniques modernes, des médecins réputés, un savoir-faire coexistent avec de petits services mal équipés, des plateaux techniques de mauvais niveau, des chirurgiens en petit nombre et peu d'infirmières.


Voilà comment existe une médecine à deux vitesses. Avoir un hôpital en bas de chez soi n'est donc pas une sécurité. Il y a une différence fondamentale entre un petit hôpital mal équipé et un centre de haut niveau. De telles évidences ne sont malheureusement pas politiquement correctes, car un hôpital représente un gisement d'emploi extrêmement important pour une municipalité. Cependant, si nous voulons améliorer la qualité des soins, nous devons impérativement transformer un tiers de nos petits hôpitaux en établissements de moyen ou long séjour, et éventuellement en « centres d'urgence avancés » dépendants d'un hôpital-centre. C'est ce que veulent et feront les agences régionales de santé (ARS), c'est une bonne chose.


Le deuxième point est que nous « hospitalisons mal ». Mal car parfois trop longtemps, mal car certains qui ne devraient pas être hospitalisés le sont, mal car beaucoup de malades sont hypermédicalisés. Un grand nombre d'examens sont inutiles, de radios non lues car non nécessaires. Ce sont des « gisements » de productivité pour dépenser moins et soigner mieux. N'oublions pas que l'hôpital représente 52 % des dépenses de l'assurance maladie. Alors, quid de la loi Bachelot ?
Si les ARS font leur travail sans démagogie, nous obtiendrons vraisemblablement une carte sanitaire performante, tenant compte des nécessités de l'aménagement du territoire. Ce qui me frappe le plus, c'est la disparition quasi complète du pouvoir médical.

Bien entendu, Roselyne Bachelot comme certains de ses thuriféraires vont nous annoncer que les médecins ont plus de pouvoir qu'auparavant. Je prendrai deux exemples néanmoins.


1) Le directoire : il est présidé par le directeur nommé par l'ARS. Ce dernier va désigner et débarquer les autres membres du directoire (hormis le vice-président) s'ils sont en contradiction avec sa propre politique. Pour la première fois, on voit un conseil d'administration, car le directoire représente un conseil d'administration, dont le président nomme et renvoie les membres. C'est dire si les médecins membres du directoire auront un pouvoir important.


Quant au projet médical élaboré par la commission médicale d'établissement, il sera transmis au directoire pour avis. De fait, le directeur pourra faire seul ce qu'il aura envie de faire.


2) Le deuxième point qui me choque profondément, c'est la disparition des services. A leur place sont créés des pôles. Certes, ces derniers existent depuis fort longtemps, mais il ne s'agissait que d'éléments administratifs et en aucune façon soignants.


Comprenne qui pourra à un pôle d'ophtalmologie englobant la dermatologie ! Mon propre pôle à Cochin, à moi qui suis chef du service d'urologie, s'appelle le pôle de néonatalogie, car il est associé à la gynéco-obstétrique dans un hôpital voisin et la pédiatrie dans un autre hôpital encore. Vous imaginez la cohérence de tels pôles.


Les chefs de pôle nommés par le directeur dirigeront les projets médicaux. Les services auront disparu. Quels seront les interlocuteurs des malades ? Quel sera le pouvoir médical ? Cette loi va vraisemblablement réduire les dépenses de santé, ce qui est une bonne chose, mais le pouvoir médical disparaîtra totalement.


Concernant la médecine libérale, celle-ci n'en aura bientôt que le nom, sa gestion étant de plus en plus coercitive : si l'on suit certains amendements, les médecins devront bientôt s'installer là où il n'y en a pas, sans pouvoir s'installer là où ils sont suffisamment nombreux. Je ne voudrais pas allonger mon propos en disant que la loi Bachelot est une loi bavarde, mais elle interdit les cigarettes bonbons, s'attaque à la consommation déjà limitée du vin, oblige à consulter un généraliste pour voir un spécialiste même en cas d'urgence, ce qui à mon avis est une erreur fondamentale et vraisemblablement une source de dépenses pour la Sécurité sociale.


A titre de contre-exemple, la loi fondatrice de la médecine française préparée par mon grand-père et promulguée par mon père, installant les CHU et le temps plein hospitalier en 1958, tenait en une page et demie ! Voici près de 100 pages. Certains considèrent que les médecins y acquièrent une autonomie et un pouvoir. Ils mentent. Mais peut-être ont-ils raison néanmoins de dire que le pouvoir médical n'est plus d'actualité. On verra alors les médecins dirigés par des administratifs et des malades en permanence à la recherche d'un dialogue perdu. Peut-être aussi voudrait-on simplement supprimer les hôpitaux publics pour favoriser l'émergence des cliniques.


Bernard DEBRE / Vendredi 27 Mars 2009      


  (*) http://www.marianne2.fr/La-loi-Bachelot,-une-loi-bavarde_a177500.html


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Published by Didier HACQUART - dans PARTI DE GAUCHE