Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.
Le nucléaire, l'énergie propre et sans danger gérée en toute transparence... Sauf que la réalité est tout autre, et l'incident de Tricastin nous le rappelle.
En regardant les infos, j'avais été étonné par le peu de sens critique des journalistes. On nous explique en début de reportage que l'incident est arrivé le matin. Ensuite, on nous parle du maitre nageur qui a réagit promptement et qui a fait évacuer « de suite » les baigneurs dans un étang avoisinant. Bizarre ces nageurs matinaux, à moins qu'ils n'aient été prévenus que bien plus tard...
Le nucléaire n'est pas une énergie propre ni anodine. A l'heure où Sarkozy lance un second réacteur EPR, beaucoup de questions se posent. Il manque en France un véritable débat démocratique sur toutes ces questions...
Pour compléter l'information, il y a notamment le communiqué du réseau « sortir du nucléaire ».
A suivre...
DH
Réseau "Sortir du nucléaire"
Voir les reportages TV sur : http://videos.sortirdunucleaire.org/
- L'ASN aurait-elle attendu dans l'espoir que l'affaire puisse être étouffée ?
Dans ses déclarations, l'ASN met en cause, à juste titre, l'entreprise Socatri-AREVA : cette dernière a attendu de longues heures entre lundi soir et mardi matin avant d'avertir l'ASN, pensant peut-être pouvoir cacher l'existence même de la fuite d'uranium.
Mais l'ASN est elle aussi coupable de rétention d'informations pendant plusieurs heures.
Ainsi, le directeur général de l'ASN, Jean-Christophe Niel, reconnaît que "l'ASN a été prévenue vers 07H30 le matin" mais il ajoute que "l'exploitant a pris la mesure de l'importance du rejet vers midi" (cf dépêches agences de presse), comme si la mission de l'ASN n'était pas de prendre elle-même conscience des risques et de prendre immédiatement les décisions qui s'imposent. Ce n'est donc qu'en début d'après midi que l'alerte a été donnée.
L'ASN a donc délibérément choisi de ne pas informer les autorités (préfectures, etc), perdant ainsi 5 heures d'autant plus précieuses que c'est en tout début de matinée, au moment les radios sont très écoutées, qu'il était possible d'avertir efficacement les citoyens afin qu'ils ne se baignent pas ou ne boivent pas dans la journée.
Pourquoi l'ASN a-t-elle perdu ces heures précieuses ? Pourquoi cette mise en danger délibérée de la population ? L'ASN a-t-elle attendu dans l'espoir que l'affaire puisse être étouffée ? L'ASN n'aurait ensuite donnée l'alerte qu'après avoir compris que l'ampleur du rejet le rendrait tôt ou tard détectable par des organismes indépendants comme la Criirad.
En tout état de cause, s'il est évident que la Socatri-AREVA est coupable, il en est certainement de même pour l'ASN dont les responsabilités doivent être établies et sanctionnées.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyens à participer à un Rassemblement antinucléaire européen samedi 12 juillet à Paris (14h pl de la République). Les animations auront lieu dès le matin sur la place de la République, et un Colloque international se tiendra à 20h avec de nombreux invités d'Europe... et d'au delà.
Voir aussi les autres communiqués de presse sur ce sujet sur :
Le Dauphiné Libéré - 10 juillet 2008
« Une communication incohérente »
Le maire de Bollène, commune sur laquelle est installée l'usine Socatri, ne dissimule pas sa colère. « Je ne veux pas envenimer la situation, mais je suis très troublée par ce que nous venons de vivre, lâche Marie-Claude Bompard. Je n'ai eu qu'un contact avec le directeur de cabinet du préfet, mardi vers 13h 30 et depuis, malgré nos appels, plus rien. Silence radio ! La mairie a fait ce qu'elle pouvait, mais elle n'a été ni informée valablement, ni épaulée par la préfecture. »
Guère d'éléments précis
Hier après-midi, quarante élus et employés communaux ont distribué une lettre d'information à tous les habitants de la cité, « parce que, même avec guère d'éléments précis, il fallait clarifier la situation, préciser par exemple quels quartiers étaient concernés et ceux qui ne l'étaient pas. » Mme Bompard met en cause « l'incohérence totale de la communication préfectorale » qui a abouti, selon elle, à semer la confusion, y compris chez les médias européens, et qui démontre que « les citoyens bollénois ont été traités comme s'ils étaient peu de chose... »
Plus soft, Jean-Pierre Lambertin admet avoir été ému par les délais de réaction de la préfecture. « On aurait dû avoir l'information, au moins l'essentiel, plus tôt. » Le président du syndicat Rhône-Aygues-Ouvèze, Guy Penne, apporte de l'eau au moulin des sceptiques : « Nous avons été mal informés », reconnaît-il en évoquant des informations assez brouillonnes, sinon contradictoires.
Le ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo, a-t-il eu vent de ces dysfonctionnements ? En attendant les résultats de l'inspection de l'autorité de sûreté nucléaire qui devrait se rendre sur place aujourd'hui, il se fait menaçant : « Toutes les conclusions devront être tirées, notamment en terme d'éventuelles suites pénales et administratives ».
EN BREF
Quelle heure, au juste ?
Anticipation
Le parapluie ouvert
Rencontre avec la CRIIRAD
Libération.fr - 9 juillet 2008
D'après vous, les mesures de précaution adoptées par les autorités sont-elles suffisantes?
Une équipe de notre laboratoire est en ce moment sur le site du Tricastin pour faire des prélèvements. On va également déposer plainte contre deux exploitants du Tricastin, tous deux filiales d'Areva. On ne peut pas tolérer une telle passivité des autorités de contrôle. Et puis, ce n'est pas la première fois que l'on note des disfonctionnements inquiétants sur ce site, ce n'est pas la première fois. On va être particulièrement vigilant sur la durée pour s'assurer que l'exploitant du site traite les pollutions dans les sols et les sédiments.C'est un petit peu mieux que les autres fois. Mais, il reste des incertitudes, en particulier sur le moment précis de l'accident. Il y a un flou. Le communiqué des préfets de la Drôme et du Vaucluse annonçait hier que la fuite s'était produite tôt dans la matinée du 8 juillet, vers 6h30. Mais, selon l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, le débordement de la cuve remonte à lundi soir vers 23 heures. Si l'IRSN a raison, les mesures de protection et d'information de la population ont été prises trop tard pour être efficaces.