Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Référencement

Il y a actuellement  

  personnes connectées à Over-Blog dont  

  sur ce blog
  Blogue Parade - L'annuaire des blogues francophones - BlogueParade.com

 

Wikio - Top des blogs - Politique

Archives


Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 06:12

J’avais déjà été choqué et je n’étais pas le seul ( !) par le discours du Latran de Nicolas Sarkozy et je suis intervenu à deux reprises sur ce sujet sur ce blog.
 
Il a récidivé et disons même insisté avec son de discours de Ryad.
 
Remettre le religieux au cœur de l’Etat est une atteinte aux fondements mêmes de notre république française. C’est très grave et il faut le dénoncer.
 
Pourquoi fait – il cela ? Une petite explication qui en vaut une autre ou qui en complète d’autres…
 
Lors de sa conférence de presse de début janvier, il a enterré sa Présidence de campagne « Je serai le Président de l’augmentation du pouvoir d’achat » en avouant son impuissance « les caisses sont vides, et ce sont les patrons qui décident des augmentations ».
 
Pour le premier point, on pourrait discuter et rappeler ses premières mesures d’allégements fiscaux de plus de 15 milliards d’€ pour certaines catégories ciblées de français. Pour la seconde, il vient de découvrir l’eau tiède ! Il va bientôt découvrit que les heures supplémentaires c’est le patron qui décide d’en faire et pas le salarié !!!
 
Alors que peut – il faire ? Et bien oui, nous y voilà, la solution c’est Dieu et le paradis pour plus tard à ceux qui sont gentils et dociles sur terre…
 
N’est – ce pas ainsi, que le bon peuple a été tenu en laisse pendant des millénaires ? La religion n’est-elle pas l’antinomie de l’émancipation des hommes, émancipation que redoutent en fait les puissants ?
 
Mon propos est certes un peu provocateur mais mérite la réflexion et sans doute la contradiction.
 
Pour éviter toute mauvaise interprétation, je respecte tous les croyants, mais ce que je dénonce c’est la manipulation des croyants, ce qui n’est pas la même chose.
 
Dans l’attente, je vous livre l’excellente tribune dénichée dans Marianne sur la laïcité ;
 
DH



Additif du 23/01/08 : La une de Charlie Hebdo résume tout en un dessin :


 01-2008-Une-Charlie-Hebdo.JPG
 
 

 
 
 
Loin d'atténuer les déclarations du « Discours de Latran », le discours tenu le 14 janvier par le président de la République à Ryad les renforce.
 

Aucun président n'avait osé une telle célébration des religions. Aucun n'avait osé prononcer le nom de « Dieu », autrement que comme un nom commun, un concept ou dans des expressions courantes: cette fois il a été, à plusieurs reprises, assumé comme une entité à laquelle il faut croire. Une ligne rouge est franchie.

Confusion entre tolérance et laïcité


« Voilà bien une indignation partisane inspirée par l'intolérance laïque », ne manqueront pas de dire les inconditionnels du sarkozysme. C'est qu'ils répandent une idée fausse, selon laquelle la laïcité serait un dispositif antireligieux faisant obstacle à la tolérance. C'est qu'ils confondent laïcité et tolérance.
Le principe de laïcité touche l'autorité publique, ce qui relève de l'Etat et de ses institutions, du droit et de sa production. Ce principe est minimaliste: il dit que le lien religieux n'est pas nécessaire au lien politique qui fonde la cité; en conséquence il impose un devoir d'abstention à la puissance publique en matière de croyances et d'incroyances. Cette abstention fonde, partout ailleurs dans la société civile, la liberté des opinions, des croyances et des incroyances dans le cadre du droit commun. Par son silence, le principe de laïcité libère l'espace civil où règne le principe de tolérance. La laïcité ne s'oppose aux religions que lorsque celles-ci prétendent faire la loi. Pour la même raison, elle ne peut tolérer aucune religion civile: la loi ne peut pas être un dogme.


S'appuyer sur le rejet du laïcisme pour accréditer le communautarisme

 
Présenter la laïcité comme une machine antireligieuse, c'est la confondre avec le laïcisme qui veut soumettre la société civile au principe d'abstention propre à la sphère publique. Le raisonnement sarkozien s'autorise alors cette confusion pour réclamer à l'inverse une laïcité « positive » qui mettrait la puissance publique au même régime de tolérance que la société civile. Cela revient à briser le modèle politique qui en France conditionne une grande partie de la liberté d'opinion; c'est promouvoir la religion ès qualités au statut d'interlocuteurs politiques, c'est ouvrir la voie au communautarisme, c'est accepter qu'une doctrine officielle se répande au sujet de la croyance.

 
Il y a là un projet qui tend à l'alignement de la France sur un modèle dont on oublie trop souvent les lacunes.


La réussite laïque


Car il y a trois choses que le régime de laïcité réussit seul à faire, et qui échappent au modèle de tolérance tous azimuts sur lequel semble lorgner le président de la République :


1. Le régime laïque rend impossible toute officialisation du religieux (ou de l'athéisme); les religions sont protégées contre l'Etat et réciproquement. En outre, il y a égalité morale entre les croyants, et aussi entre les croyants et les incroyants.


2. Le régime de laïcité est incompatible avec le communautarisme. Les communautés (religieuses ou autres) peuvent s'organiser librement, elles jouissent d'un statut juridique et ont toute liberté d'expression, mais elles ne peuvent pas prétendre à la reconnaissance politique, réservée aux citoyens et à leurs représentants élus.

 
3. La laïcité ouvre un espace civique et critique commun. Elle demande à chacun, d'abord à l'école puis comme citoyen, de faire un pas au delà de son origine, de faire un effort pour ne pas se réduire à une appartenance préalable à laquelle personne n'est tenu de renoncer.

 
Un gourou indiscret


Comme individu, Nicolas Sarkozy jouit de la tolérance qui s'applique à la société civile. Mais le président s'exprimant en tant que tel n'a pas la même liberté.
En célébrant l'esprit religieux, en déclarant que « Dieu est dans le cœur de chaque homme », que l'espérance est indissociable de la croyance, en réduisant les religions au désir de transcendance, le président commet une effraction dans un domaine qui devrait rester inviolable. Tel un gourou, il prétend délivrer une vérité sur la conscience de chacun, et blesse en cela autant les croyants que les incroyants. Nous n'avons que faire d'une profession de foi indiscrète: qu'il nous laisse prendre nous-mêmes soin de notre âme et qu'il s'attache plutôt à rendre l'espoir aux Français, ici et maintenant.



Par Catherine Kintzler

Philosophe, auteur de "Qu'est-ce que la laïcité ?"

Partager cet article
Repost0
Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !