Face à Jean - Marc Sylvestre, heureusement qu’il y a Bernard Maris !
Bernard Maris, c’est « l’autre économiste ». Pour les lecteurs de Charlie Hebdo, on retrouve ses analyses sous le pseudo « d’Oncle Bernard ».
C’est aussi l’auteur de nombreux ouvrages, comme dernièrement « l’antimanuel d’économie » .
Progressivement face à la suprématie et l’omniprésence dans les médias de Jean – Marc Sylvestre pour diffuser la pensée unique ultralibérale, Bernard Maris est de plus en plus présent pour porter la contradiction et apporter une autre vision.
Ainsi, on peut retrouver désormais régulièrement Bernard MARIS sur LCI, I-Télé, et le matin sur France Inter dans l’émission « l’autre économie ». Son horaire de diffusion n’est pas encore optimal, et reste moins favorable que celui de Jean-Marc Sylvestre, mais il y a du progrès. De 6h25 sa diffusion est désormais à 6h50.
On peut retrouver ses rubriques sur le site de Marianne.fr et ses réflexions sur son blog, qu’il a du mal à tenir à jour d’ailleurs !
Je ne suis pas forcément toujours d’accord avec lui, mais ses réflexions donnent un peu d’air par rapport à l’insupportable discours de l’affreux Jean – Marc Sylvestre ;
Par exemple :
Bruxelles et Paris veulent casser le Livret A ,
chronique du 11 décembre 2007L'Union européenne entend banaliser le Livret A. Ce qui menace l'investissement dans le logement social, et le rendement de l'épargne populaire.
Bruxelles veut banaliser le Livret A... Et la France pourrait bientôt suivre Bruxelles sur ce dossier ! Petite remarque préliminaire, l'acceptation de la banalisation du livret A fait suite à un rapport remis par Monsieur Camdessus, ancien directeur du Trésor et surtout ancien directeur du Fonds monétaire international, de 1987 à 2000, qui mit en place les fameux « plans d'ajustements structurels » destinés à promouvoir l'économie de marché dans les pays les plus pauvres de la planète, en particulier les pays africains. Fin de la remarque préliminaire
Donc monsieur Camdessus propose que toutes les banques puissent délivrer le livret A. Le livret A existe depuis 1818. Quarante cinq millions de Français ont un livret A, en général de petites sommes, dont les intérêts sont défiscalisés. Ces sommes sont collectées par l'Ecureuil et la Poste puis gérées par la Caisse des Dépôts et consignations. Ces sommes sont colossales : de l'ordre de 200 milliards d'euros.
Monsieur Camdessus propose de revenir sur cette centralisation de l'argent par la Caisse des Dépôts, véritable bras financier de l'Etat et donc du gouvernement. Or, cet argent sert au financement du logement social, pour 80%. Si les banques peuvent capter une partie de ces sommes, on peut craindre que le logement social en pâtisse. En effet, le logement social c'est du long terme, et la Caisse investit sans tenir compte des exigences de rentabilité à court terme. En fait la CDC fait ce que l'on appelle de la «transformation» : elle transforme de l'argent à court terme, du cash, en argent immobilisé à 30 ans.
Et la rémunération du livret A? On a vu ces derniers jours qu'elle devrait augmenter en février prochain...
Elle aussi devrait être revue à la baisse : depuis une loi Raffarin de 2003, les conditions de révision de taux d'intérêts sont très favorables aux épargnants. Fini les cadeaux sur la petite épargne. Autre risque : que les banques se servent du livret A comme produit d'appel vers des placements plus risqués.
Au-delà de la banalisation du livret c'est le statut de la Caisse des Dépôts qui est en cause. Nombreux sont ceux qui ont envie de la transformer en une banque banale, sans vocation à financer les collectivités locales, le logement social, ce qui serait un vrai danger pour le service public.
Sur le même sujet :
http://didier-hacquart.over-blog.com/article-14458051.html