Olivier Dassault le jeudi, 10/02/2011
La crise accélère la prise de conscience de l’opinion de l’urgence des réformes à accomplir pour regagner notre compétitivité perdue. Notamment face à l’Allemagne.
La diminution rapide de nos parts de marché à l’étranger depuis dix ans, la destruction massive de nos emplois industriels et la comparaison entre notre taux de croissance de l’an dernier (1,6 %) et celui de notre puissant voisin (3,6 %, chiffre trompeur car la croissance allemande avait chuté davantage que la nôtre en 2009) ont agi comme un catalyseur.
L’analyse récemment remise par Michel Didier, le président de l’institut Coe-Rexecode, au ministre de l’Industrie concernant la comparaison France-Allemagne (lire Valeurs actuelles du 27 janvier) souligne les faiblesses structurelles que je n’ai cessé de dénoncer dans mes rapports sur l’évolution du commerce extérieur et l’attractivité française : fiscalité trop lourde sur les entreprises, effets ravageurs des 35 heures sur notre productivité, poids excessif des charges pesant sur le travail, ouverture trop naïve des frontières de l’Europe aux produits asiatiques…
Les Allemands ont engagé leur réflexion sur le Standort Deutschland, l’attractivité de l’Allemagne comme site de production, il y a plus de dix ans. Il s’agissait pour elle de redevenir compétitive après avoir absorbé le coût de la réunification. Ce fut l’Agenda 2010 du chancelier Gerhard Schröder, les lois Hartz assouplissant le marché du travail, la réforme des retraites… Au même moment, le gouvernement de Lionel Jospin imposait uniformément les 35 heures, mesure absurde contre laquelle les gouvernements successifs n’ont cessé d’apporter des palliatifs sans oser l’abroger. Résultat : alors que l’Allemagne ne cesse d’accroître ses excédents commerciaux, que son taux d’emploi est au plus haut et son chômage au plus bas, cependant que ses finances publiques redeviennent conformes aux critères de Maastricht, nous en sommes encore à lutter contre l’envol de la dette, le creusement de nos déficits et la stagnation de notre chômage à un taux de 9 %.
Pourtant, nous pouvons redresser la barre. Les réformes Schröder ont été lancées en 2003, celles de Nicolas Sarkozy en 2007. Malgré notre retard, les deux pays sont sur le même chemin de la croissance vertueuse. Ils parlent d’ailleurs d’une même voix à Bruxelles pour proposer un “pacte de compétitivité” qui inscrirait dans notre Constitution le plafonnement des déficits budgétaires, conduirait à une harmonisation européenne de la fiscalité sur les entreprises, à l’automaticité du recul de l’âge de la retraite en fonction des conditions démographiques, à l’interdiction de l’indexation des salaires… Preuve que la France n’est pas si éloignée de l’Allemagne, les agences de notation continuent à la situer parmi les meilleurs élèves de la classe avec une note triple A qui lui permet de bénéficier de taux d’intérêt à peine plus élevés que ceux de l’Allemagne.
Ne gâchons pas le délai dont nous disposons pour remettre notre compétitivité à niveau. Une harmonisation fiscale s’impose, la gauche elle-même en convient. L’ISF a donné naissance à un bouclier fiscal devenu indéfendable au moment où la crise réclamait de tous une participation à l’effort de redressement de nos finances publiques. Il ne faudrait pas que sa suppression, ou sa réforme, se traduise, au nom d’une idéologie destructrice, par un dispositif qui achèverait de faire fuir les capitaux et de décourager les classes moyennes en taxant les plus-values sur la résidence principale.
Tout le monde se rend compte que faire reposer le financement de la protection sociale seulement sur les entreprises et leurs salariés conduit, à mesure que le coût de celle-ci augmente, inexorablement, du fait du vieillissement de la population, à un handicap de compétitivité insupportable. Augmenter la TVA permettrait de faire supporter une partie de nos charges sociales par les produits importés et donc par nos concurrents. Attention, toutefois, à ne pas pénaliser la consommation des plus défavorisés et à ne pas augmenter le coût des produits de première nécessité !
Attention, surtout, à ne pas se laisser emporter par les apprentis sorciers qui, profitant du vent de la réforme, voudraient entraîner le pays dans une révolution fiscale qui ne serait rien de moins qu’une révolution tout court. Les travaux de certains économistes de gauche, comme Thomas Piketty, parés de diplômes des meilleures écoles américaines, voudraient nous convaincre d’aller vers un taux d’imposition sur le revenu de 60 % dès le premier euro pour les très hauts revenus, tout en maintenant l’ISF. Si l’on voulait perdre la bataille de la compétitivité, il suffirait de les écouter. Olivier Dassault
Non ne cherchez pas l’erreur, je n’ai pas viré à Droite ! Mais je pense qu’en lisant la profonde réflexion d’Oliver DASSAULT, on comprend ce qu’est la Droite de Nicolas Sarkozy… C’est absolument écœurant de la part d’un homme qui doit tout à sa filiation. Autant le grand père était un génie de l’Aéronautique, autant Oliver il a fait quoi, sinon de profiter de l’héritage,
Alors bien sûr, selon lui, il faut supprimer l’ISF, allonger l’âge de la retraite automatiquement pour ne plus avoir à repasser par une loi, graver dans le marbre le taux de déficit pour enlever tout levier d’action à la représentation du peuple. Ce n’est pas un démocrate mais un tenant des privilèges. Il faut augmenter la TVA qui impacte chacun d’entre-nous mais pas de la même façon suivant nos revenus. Il faut aussi maitriser le salaries des employés, etc.
Il dit quoi au fait Mélenchon, « qu’ils s’en aillent tous ! »…
DH