Voyage à Londres de Nicolas Sarkozy, derrière les paillettes et la belle Carla, intéressons - nous aux messages du président !
Pendant que l'on « nous amuse » avec Carla Bruni et que les médias réduisent la visite à londrès du couple présidentiel à de belles photos, on nous fait oublier l'essentiel.
En effet il faut lire avec attention les discours prononcés par Nicolas Sarkozy. Pendant son voyage londonien. Certes je reconnais qu'il peut être agréable de regarder Carla Bruni, mais il faut faire attention aux diversions...
Le premier est celui du Président de la république devant le parlement Britannique le 26 mars 2008.
Au détour d'un paragraphe :
« Nous avons appris à nous comprendre dans de nombreux domaines. Je vais vous dire une chose : vous, les Britanniques, vous êtes devenus pour nous un modèle, une référence. Et nous devons nous inspirer de ce que vous avez su faire quelle que soit la couleur politique de vos gouvernements, ces vingt ou trente dernières années. »
Nous apprenons que Nicolas Sarkozy a pour modèle Margaret Thatcher !
Margaret Thatcher n'a pas été surnommée la dame de fer pour rien. Elle a laminé les syndicats, privatisé à outrance, elle était le chantre de la déréglementation et de l'Etat minimal, elle a mis à mal le système de santé, etc. Margaret Thatcher est le symbole de l'ultralibéralisme.
Nicolas Sarkozy approfondit d'ailleurs sa pensée dans le discours qu'il a prononcé le lendemain à la communauté française de Londres.
« Je me suis engagé sur le plein emploi. Pourquoi m'y suis-je engagé ? Pas parce que j'étais un homme politique en campagne. Je m'y suis engagé parce que je me suis dit, si 62 millions d'anglais sont capables de le faire dans leur île, pourquoi si eux l'ont fait, si eux ont moins de 5% de chômeurs (*), pourquoi nous, on devrait en avoir plus ? Quelle est la fatalité ? Si eux progressent, ont eu pendant des années jusqu'à 3% et un peu plus de croissance, pourquoi nous, on devrait en avoir moins ?
Il n'y a pas de miracle, ils ont travaillé, ils ont fait confiance au travail. Ils ont libéré, ils ont fait confiance à la liberté. Et avec cela, ils ont laissé faire l'intelligence des femmes et des hommes. Et cela a marché. Eh bien, c'est exactement ce qu'on veut faire en France. Cela commence à marcher. Parce que malgré tous les problèmes économiques qui nous tombent dessus, regardez les résultats qu'on a en matière de chômage, avec un taux de chômeurs qui n'a jamais été aussi bas depuis des années et des années et cela va continuer. Pourquoi ? Parce que tout d'un coup, on a dit aux Français, c'est bien de travailler, c'est pas mal de travailler. Un truc très original. Mais enfin, cela fait nouveau chez nous. Tout d'un coup on leur a dit, quand on veut gagner plus, il faut travailler plus. On leur a dit regardez ce truc extraordinaire, les 35 heures (*). Il y a un seul point positif, c'est la seule idée pour laquelle, on n'a pas besoin de déposer le brevet. Personne ne veut vous la prendre ! C'est très original. Mais il n'empêche, que c'est ce qu'ils ont fait ici, alors nous, nous voulons travailler avec eux. »
Il salue par ailleurs Tony Blair :
... « Et je voulais dire à nos amis anglais, parce que je le pense, que j'admire la façon dont ils ont su assurer la transition entre les années Thatcher, pour faire court, et les années Blair. Avec un pays qui, au lieu de s'abandonner dans 2/5 une vaine querelle entre la gauche et la droite, les travaillistes ont poursuivi les réformes que les conservateurs avaient engagées. Et c'est peut-être pour cela que la Grande-Bretagne a connu une croissance plus forte que les autres. Un dynamisme plus fort que les autres. »
...
Et oui les socialistes ( ?) anglais ont su poursuivre l'œuvre de Thatcher, ou tout du moins, ils ne l'ont pas remis en cause...
Nicolas Sarkozy en profite pour rappeler son programme...
« Et puis, puisque j'ai l'occasion de voir des compatriotes, je voudrais vous dire avant de terminer que j'ai été élu, il y a dix mois, pour mettre en œuvre un programme de réformes comme sans doute la 4/5 France n'en a pas connu depuis 1958.
Ce programme de réforme, on l'a commencé largement. On a fait l'autonomie des universités, la fusion entre l'ANPE et l'UNEDIC, le bouclier fiscal à 50%, la réforme des régimes spéciaux, tant d'autres choses.
Et la France les a acceptées, et la France les a comprises. Et je vais poursuivre ce programme de réformes. La réforme des hôpitaux. La nécessité de se pencher sur la question de l'assurance maladie. La réforme des retraites, avec des rendez-vous qui nous attendent. La réforme de la formation professionnelle pour que ceux qui en ont vraiment besoin puissent en profiter. La réforme de l'éducation nationale. La réforme de la défense. J'ai été élu pour conduire ces réformes, je les conduirai. Je ne les conduirai pas par idéologie mais parce que la France en a besoin. Parce que la France ne peut pas se passer de cet effort, de changement que les autres ont fait avant nous et que nous devons continuer. »
Pour en savoir plus sur les sujets évoqués par Nicolas Sarkozy, il suffit de cliquer sur les liens, car nombre de sujets ont déjà été évoqués sur ce blog !
J'admets cependant que c'est moins palpitant que Carla Bruni...
Enfin, il y a deux autres sujets importants dans les discours de Nicolas Sarkozy, c'est l'OTAN et la place de la France et le renfort de troupes françaises en Afghanistan . Ce sont aussi une rupture de l'indépendance de la France avec le retour dans l'OTAN, et l'envoi de troupes à la demande de l'OTAN, donc des Etats Unis et sans avis du parlement français... A suivre.
DH
(*) A consulter pour la « vérité des prix » :
http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm