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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 06:37

Via le réseau de PRS 13, merci Gérard, j'ai reçu cet appel de Jeanne  Moreau...


DH


Jeanne Moreau lit le Manifeste des Innombrables (*)









Jeanne Moreau lisant le manifeste des innombrables




A écouter également :



Jeanne Moreau lit deux lettres à Hortefeux


Jeanne Moreau était à la cartoucherie de Vincennes le 7 avril, où elle a lu - et signé - le Manifeste des innombrables.


Pensant ne pouvoir s'y rendre, elle avait enregistré sa lecture de deux lettres écrites à Hortefeux, deux parmi les centaines reçues suite à l'appel de RESF "La vie plutôt que les chiffres / ÉCRIVONS UNE LETTRE AU MINISTRE DE L'IMMIGRATION".


Écouter :
introduction :

0'33"


télécharger (0.5 Mo)



1ère lettre :

1'35"

 
télécharger (1 Mo)



2ème lettre :

1'54"


télécharger (1 Mo)



APPEL À SIGNER LE "MANIFESTE DES INNOMBRABLES"
- 

(*) http://www.educationsansfrontieres.org/

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 04:59

Tout est véridique !...


DH


Entretien avec Victor Hugo (*)


M. Hugo, vous semblez vous tenir très informé de l'actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?


Victor Hugo : Depuis des mois, il s'étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue... Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c'est que dans toutes les qualités qu'on lui reconnaît, dans tous les éloges qu'on lui adresse, il n'y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là... Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui, il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.


Derrière cette folle ambition personnelle, décelez-vous une vision politique de la France, telle qu'on est en droit de l'attendre d'un élu à la magistrature suprême ?


V. H. : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l'assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l'homme et qu'on le  trouve si petit, et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve si énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l'aventure et l'aventurier... On ne trouve au fond de l'homme et, de son procédé, que deux choses : la ruse et l'argent... Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n'est plus question d'être un grand peuple, d'être un puissant peuple, d'être une nation libre, d'être un foyer lumineux ; la France n'y voit plus clair. Voilà un succès.


Que penser de cette fascination pour les hommes d'affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?


V. H. : Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que la  honte... Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités... Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l'argent ; c'est ignoble, mais c'est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte... une foule de dévouements intrépides assiègent l'Elysée et se groupent autour de l'homme... C'est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d'industrie.


Et la liberté de la presse dans tout ça ?


V. H. : (pouffant de rire) Et la liberté de la presse ! Qu'en dire ? N'est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l'esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ? 



 
* Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage "Napoléon le Petit ", le pamphlet républicain contre Napoléon III publié en 1852. Réédité en 2007 chez Actes Sud.

 

 


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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 06:09

Et on s’étonne ensuite que la France ait voté NON au TCE en 2005 ?

 

J’avais trouvé cette rubrique dans Libération il y a quelques temps. C’est un exemple de plus de l’ingérence de l’Europe dans le droit des salariés. Le problème c’est que ce n’est pas une Europe sociale qui se met en place, mais une Europe libérale que les français ont massivement rejeté en 2005. Malheureusement, Sarkozy en ratifiant le traité de Lisbonne, copie conforme du traité de 2005, l’a remise sur les rails en faisant fi du vote des français, et ceci malheureusement avec la complicité d’une partie du PS

 

DH


Le droit européen contre l'Europe sociale



Tribune de Pierre Khalfa secrétaire national de l'Union syndicale Solidaires, membre du conseil scientifique d'Attac.


Source : Libération.fr du 15 Avril 2008


Coup sur coup, en quelques semaines, la Cour européenne de justice vient de rendre trois arrêts redéfinissant les rapports entre le droit européen et le droit du travail existant au niveau national. Après l'arrêt Viking concernant la Finlande (*)  et l'arrêt Vaxholm-Laval pour la Suède, c'est maintenant au tour de l'Allemagne d'être touchée avec l'arrêt Rüffert. Jusqu'à présent, le droit du travail relevait essentiellement de dispositifs nationaux issus des compromis sociaux passés dans le cadre des Etats-nations. En théorie, l'Union européenne a, en la matière, une compétence limitée. Le traité de Lisbonne, en cours de ratification, n'a pas modifié cette situation et indique simplement que l'Union «soutient et complète l'action des Etats membres» (article 153 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne).


Les trois arrêts précités modifient cette situation. La Cour européenne de justice a décidé que l'application du droit du travail au niveau national relevait de ses compétences. Pour la Cour «les Etats sont néanmoins tenus de respecter le droit communautaire, même dans des domaines ne relevant pas de l'application des traités» (arrêt Vaxholm-Laval). Elle construit ainsi une doctrine juridique lui permettant d'intervenir sur des domaines ne relevant ni des traités ni du droit communautaire qui en est issu.


Les arrêts Viking et Vaxholm-Laval condamnaient l'action collective des travailleurs pour empêcher une délocalisation dans le premier cas, un dumping salarial dans le second. L'arrêt Rüffert du 3 avril condamne le Land de Basse-Saxe pour avoir voulu appliquer à une entreprise polonaise une loi obligeant les entreprises de travaux publics à appliquer la convention collective du secteur dans le cas de passage de marchés publics. L'entreprise polonaise avait refusé de le faire en ne payant à ses ouvriers que 50 % du salaire minimum prévu par la convention collective. Dans les trois cas, l'argumentation de la Cour européenne est la même. Elle considère que l'égalité de traitement entre les salariés constitue une restriction de la «libre prestation de service» garantie par l'article 49 du traité instituant la Communauté européenne, article repris par ailleurs intégralement dans le traité de Lisbonne.


Le dumping social est explicitement justifié : «imposer aux prestataires de services établis dans un autre Etat membre, où les taux de salaire minimal sont inférieurs, une charge économique supplémentaire qui est susceptible de prohiber, de gêner ou de rendre moins attrayante l'exécution de leurs prestations dans l'Etat membre d'accueil [...] est susceptible de constituer une restriction au sens de l'article 49 CE» (arrêt Rüffert). Elle indique de plus que «créer les conditions d'une concurrence loyale, à conditions égales entre employeurs suédois et entrepreneurs venant d'autres Etats membres» (arrêt Vaxholm-Laval) ne peut être considéré comme une mission d'ordre public et que, par conséquent, cela ne peut justifier une restriction à la libre prestation de service. La Cour peut, au nom de la liberté du commerce, limiter l'action syndicale et les droits des salariés. C'est le détricotage de l'ensemble des droits sociaux qui est programmé.


Ces arrêts de la Cour ne tombent pas comme des coups de tonnerre dans un ciel serein. Fin 2006, la Commission rendait public un livre vert intitulé Moderniser le droit du travail pour relever les défis du XXIe siècle. Ce livre vert fut suivi, en juin 2007, d'une communication de la Commission «Vers des principes communs de flexicurité». L'analyse et les préconisations de la Commission sont édifiantes. Selon elle, le marché du travail serait «trop protégé». Pour lutter contre la division entre les exclus, outsiders, et les intégrés, insiders, il faut accroître la flexibilité de ces derniers. Le chômage et la précarisation des premiers sont le produit de la trop forte protection des seconds et les allocations chômage sont analysées comme des obstacles à l'emploi. On reconnaît là l'habituelle doxa néolibérale en matière d'emploi, alors même qu'aucune étude n'a pu mettre en évidence un lien quelconque entre le niveau de protection de l'emploi et le chômage. Il s'agit d'accélérer les évolutions se déroulant au niveau national pour promouvoir un «autre modèle contractuel» en lieu et place du contrat à durée indéterminée qui organise encore la grande majorité des relations au travail dans la plupart des pays européens. Bien entendu, rien n'est dit sur les politiques macroéconomiques de lutte contre le chômage.


Pour la Commission, la notion de «flexicurité» signifie flexibilité pour les salariés et sécurité pour les entreprises : il s'agit de supprimer les normes de protection de l'emploi, d'assouplir les règles d'embauche et de licenciement, de généraliser la flexibilité et la précarité du travail... le tout au nom de la lutte contre le chômage et la précarité. La novlangue orwellienne a encore de beaux jours devant elle.


Ces arrêts de la Cour de justice et les projets de la Commission sont en ligne directe avec la logique profonde de l'Europe actuelle, qui fait de l'ouverture à la concurrence son axe principal de construction. La liberté de circulation des biens, des services et des capitaux est au cœur des traités. Directement dérivé des traités européens, le droit de la concurrence, de niveau communautaire, surdétermine les autres. Les droits économiques et sociaux des citoyens qui relèvent du droit national y sont subordonnés. Le droit de la concurrence joue véritablement un rôle de droit «constitutionnel» au niveau européen. Face à ce droit de portée normative, les autres textes européens apparaissent en l'état comme de simples déclarations d'intention sans aucune véritable portée opérationnelle. Il est aujourd'hui de la responsabilité du mouvement syndical en Europe, et plus largement de tous les mouvements sociaux et citoyens, de construire les rapports de forces nécessaires pour bloquer les processus en cours et imposer une législation européenne qui permette l'harmonisation par le haut des droits sociaux.

 

(*) Lire page 3


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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 05:55

L'économie n'est pas aussi complexe qu'on veut bien nous le dire et surtout nous l'expliquer ! Le 1er ministre François FILLON nous expliquait il y a quelques temps que la France était en faillite, que les caisses étaient vides. Qu'en est - il réellement ?


Je rappelle que l'économie n'est pas une science mais relève de choix politiques. Rien n'est donc inéluctable dans le domaine !


Je rappelle ainsi par exemple que les fameux 3 % du traité de Maastricht ont été fixés au hasard et donc par simple choix, car dans le contexte économique de l'époque, il était facilement atteignable. Des années plus tard, c'est devenu un dogme qui verrouille nos économies  et justifie le moins de fonctionnaires, le moins de services publics, etc. en étranglant la France pour l'investissement industriel par exemple...


A méditer...


DH


La dette publique : où est le problème ? (*)

La dette publique française fait l'objet d'une dramatisation politique croissante. Certains n'ont pas hésité à déclarer la France "en faillite ". Qu'en est-il ? Examinons d'abord l'argument des contempteurs les plus virulents de la dette publique : l'État devrait être géré comme le compte d'un simple individu, ou celui d'une entreprise, et ne jamais dépenser plus qu'il ne gagne. Cette doctrine, au premier abord pleine de bon sens, repose sur un présupposé irréaliste : les ménages et les entreprises dépensent souvent plus qu'ils ne gagnent. Sinon, il n'y aurait plus besoin de banques ni de marchés financiers. Les individus comme les entreprises s'endettent régulièrement, pour des durées plus ou moins longues. C'est une bonne chose pour la croissance, tant qu'une certaine mesure n'est pas dépassée.


L'endettement public a-t-il dépassé cette bonne mesure ? La dette publique brute est passée de 59 % du PIB en 1997 à 64 % en 2007, atteignant 1.200 milliards d'euros, et franchissant la limite de 60 % établie par le traité de Maastricht. Mais ce critère ne correspond pas à un raisonnement économique précis. Il avait été le fruit de négociations politiques et arrêté à 60 % pour stigmatiser les finances publiques italiennes, tout en permettant à l'Allemagne de remplir le critère. La comparaison internationale des dettes publiques brutes situe la France dans une honnête moyenne. Nous sommes au même niveau que les États-Unis ou l'Allemagne, aux alentours de 65 % du PIB. C'est plus que le Royaume-Uni (44 %), mais nettement moins que le Japon (160 %) ou l'Italie (104 %).


Analysons le bilan du secteur public comme celui d'une entreprise. Il faut alors calculer la dette publique nette des actifs financiers détenus. D'après l'Insee, la dette publique nette est de 685 milliards d'euros fin 2006, soit 38 % du PIB, deux fois moins que la dette publique brute. L'OCDE fournit des chiffres de dettes publiques nettes, qui corroborent les chiffres de l'Insee. Dans le classement international des dettes nettes, la France fait bonne figure, au même niveau que le Royaume-Uni, bien en dessous de l'Allemagne et des Etats-Unis. Par ailleurs, la dette nette a légèrement baissé en dix ans, passant de 42 % du PIB en 1997 à 38 % en 2006.


Poursuivons plus avant l'analyse de ce bilan de la France : il se révèle riche non seulement de 700 milliards d'actifs financiers, mais encore de 1.400 milliards d'actifs non financiers (terrains, bâtiments, infrastructures, etc.). Le montant des actifs non financiers dépasse largement le montant de la dette nette. Le secteur public est donc en situation d'actif net positif (pour environ 38 % du PIB).


L'effet boule de neige


Nous sommes loin d'une situation de faillite, pas même en tendance : l'actif net public a progressé de 560 milliards d'euros en dix ans. Belle cagnotte ! Venons-en à une objection plus sophistiquée, celle de l'effet " boule de neige " de la dette. Les intérêts payés pour cette dette pourraient déclencher une réaction en chaîne incontrôlable, même si nous devenions vertueux et cessions d'avoir un déficit public primaire (avant paiement des intérêts annuels de la dette). Chaque année les intérêts produiraient un déficit plus grand, entraînant un nouvel endettement, puis des intérêts encore plus importants à payer l'année suivante, etc.


Pour éviter cet effet " boule de neige ", il faut que le coût annuel de la dette ne soit pas plus important que la croissance annuelle du PIB, de sorte que le ratio dette/PIB reste stable. Nous sommes loin de ce seuil critique. Le coût de la dette est d'environ 2,5 % du PIB, alors que le PIB en valeur progresse d'environ 4 % par an. Reste une objection majeure, celle du contribuable : cette montagne d'intérêts payés, n'est-ce pas de l'argent jeté par les fenêtres ? C'est en effet un des premiers postes budgétaires. Mais il a pour contrepartie le produit des actifs financiers (intérêts et dividendes) et des actifs non financiers qui produisent des revenus implicites. Prenons l'exemple des locaux publics. Aux prix actuels du marché, le coût du loyer est d'environ 5 %. Le secteur public fait donc plutôt une bonne affaire en empruntant de l'argent à 4 % sur les marchés financiers et en plaçant cet argent dans l'immobilier public.


Faut-il pour autant conclure qu'il ne reste plus qu'à augmenter le déficit public à volonté ? Certainement pas. L'augmentation de la dette publique ne se défend que si elle a pour contrepartie un investissement. Si l'éducation et la recherche s'apparentent sans doute à un investissement immatériel, les dépenses de santé sont plutôt de l'ordre de la dépense courante. Il conviendrait donc de clore la dette rampante de la Sécurité sociale (46 milliards fin 2007). En outre, il faut que l'investissement soit au moins aussi rentable que le coût de la dette. Enfin, une hausse du déficit public, destinée à stimuler la demande intérieure, risque de disparaître dans un surcroît d'importation, comme si l'on arrosait du sable, et d'avoir peu d'impact sur la croissance. Le principal problème de l'économie française n'est pas le déficit public ou l'insuffisance de la demande interne, mais le déficit de compétitivité extérieure qu'illustre notre déficit commercial croissant.


PHILIPPE BROSSARD, ÉCONOMISTE


(* ) La Tribune.fr du 24/04/08


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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 06:08

 

Jean – Luc Mélenchon a lancé le débat sur son blog, avec une position qui va à l’encontre du discours ambiant. Sur son blog, cela a généré des milliers de commentaires d’internautes. Il a défrayé aussi les médias, tout du moins certains. Dans son dernier billet, il revient sur cet évènement, et surtout apporte de nouveaux éléments pour étayer sa thèse. Il s’intéresse notamment aux cas de Robert Ménard et les origines du financement de Reporter sans Frontières et du député Lionel LUCCA, le président du groupe France Tibet à l’Assemblée Nationale.


C'est à prendre en compte dans la réflexion sur un sujet où il est plus difficile qu'il n'y parait d'avoir une position claire...


DH



Je ne suis pas d'accord avec le boycott des jeux de Pékin et la propagande anti chinoise, suite



Ma note précédente, concernant les Jeux Olympique, le Tibet et la Chine, aura été un évènement pour moi, compte tenu du nombre des réactions qu'elle a provoqué. Ce n'est surement pas la note la mieux écrite depuis que je tiens ce blog. J'ai rédigé un peu vite et la forme s'en ressent. Pas le fond, heureusement. Il est sans ambigüité. Bien sur, je persiste et signe. Depuis, l'onde de choc des dégâts provoqués par les manifestations anti-chinoises à Paris se propage. Petit à petit nombreux sont ceux qui réalisent qu'ils ont été manipulés. Dans cette note aujourd'hui je commence par parler de mon texte précédent et des réactions qu'il m'a permis de connaître. Puis je reviens sur les faits en cause. Et j'ajoute un mot plus général à propos de la Chine.

 

Lire la suite

 

Sans oublier son dernier article…

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 06:14

Nicolas Sarkozy n'est pas aussi fou qu'on le prétend parfois. Il est au contraire très cohérent dans sa démarche pour institué en France un système ultralibéral. Jour après jour il avance avec de nouvelles mesures qui remettent en cause le fonctionnement même de notre société.
Il s'attaque en force aux services publics avec la nouvelle carte judiciaire, aux hôpitaux dorénavant et des fermetures annoncées. Pour l'Education c'est la suppression de postes, qui ne seront pas sans conséquences comme par exemple le bac pro en 3 ans au lieu de 4 actuellement. La politique familiale pratiquée jusqu'à ce jour en France est remise elle aussi en cause avec les allocations familiales revues à la baisse et la suppression puis rétablissement de la carte famille nombreuse. Pour nos soins de santé, c'est désormais le remboursement des lunettes qui est remis en cause, en transférant la charge aux mutuelles, ouvrant la porte à la sécu privée, etc. Il revoit les critères à la hausse  pour l'accès au logement social, afin de réduire le nombre de demandeurs, etc.
Il faut défendre nos services publics, qui ne sont pas que des dépenses, mais des éléments essentiels de la cohésion de notre société. C'est un véritable choix politique, pas seulement basé sur le tout profit. Non, l'Etat ne doit pas se gérer comme une entreprise. Les finalités de l'un et de l'autre ne sont pas les mêmes !...
DH

Le service public est notre richesse,

Mobilisons-nous !

150 000 jeunes qui sortent chaque année sans diplôme du système scolaire, une crise du logement sans précédent depuis les années 1950, des inégalités qui se creusent de façon dramatique, des enjeux environnementaux colossaux, le défi démographique, l'innovation et la croissance à la traîne... Dans un tel contexte, chercher à accroître l'efficacité de l'action publique, c'est mieux mettre en œuvre les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.


Cela exige que la satisfaction des besoins essentiels soit reconnue comme un droit fondamental. Cela implique le choix d'une société solidaire, la maîtrise des biens communs et l'activité efficace de Services publics indispensables au développement économique, social et culturel. Face à la montée des inégalités, ils sont garants de l'exercice effectif des droits.


L'intérêt général a besoin de personnels dont la qualification soit reconnue, présents sur tout le territoire et non de salariés interchangeables et corvéables à merci ; de solidarité et non de concurrence ; de stabilité et non de précarité ; de sens des responsabilités et non de docilité ; d'indépendance et non de soumission aux intérêts particuliers. Toutes choses que le statut des fonctionnaires, mis en œuvre depuis la Libération, a contribué à réaliser.


Mais ce n'est pas du tout ce à quoi nous assistons actuellement : de fusion en restructuration, d'externalisation en privatisation et de flexibilité en précarité, une vaste opération de destruction des fondements du Service public et de la Fonction publique s'accélère sous nos yeux. La « Révision générale des politiques publiques » (RGPP) est le plus récent développement de cette campagne dirigée par le gouvernement, encouragée par le patronat et menée par des cabinets privés. Elle s'attaque frontalement à l'ensemble de la Fonction publique d'État, Territoriale et Hospitalière. Comme déjà dans d'autres secteurs (Poste, EDF, télécommunications, transports...), cela signifie la détérioration organisée des services rendus au public, ouvrant la voie à la privatisation des activités les plus profitables, à la disparition de nombreuses autres.


Contrairement à ce qu'il prétend, le Président de la République n'a reçu aucun mandat pour remettre en cause ces acquis essentiels. Avec son gouvernement, il considère l'action publique comme une dépense, jamais comme une source de richesse. Creusant les déficits par sa politique fiscale, il veut réduire au maximum les dépenses d'intérêt général dans les secteurs de la famille, du logement, de la santé, de la solidarité, de l'emploi formation. Il refuse de répondre par des créations d'emploi à la situation critique de l'hôpital public. Il programme de nouvelles coupes claires dans les effectifs de fonctionnaires de l'Etat (160 000 suppressions en quatre ans). Il décharge l'État de nombreuses missions en les renvoyant vers les collectivités territoriales sans pour autant leur donner les moyens de développer de vrais services publics locaux et démocratiques, programmant le corsetage de l'emploi public territorial.

Comme l'a clairement résumé le Premier ministre le 10 octobre 2007 « La réforme de l'État supposera que chacun d'entre nous accepte qu'il y ait moins de services, moins de personnel, moins d'État sur son territoire. »


Nous ne l'acceptons pas !


Aux cotés des usagers, agents, élus, qui se battent quotidiennement pour le maintien et l'amélioration de services publics de proximité :


Nous sommes partisans d'une modernisation de la Fonction publique en réponse à l'évolution marchande, inégalitaire et destructrice de la société.


Nous voulons une véritable démocratisation de la décision, du contrôle et de l'évaluation associant citoyens et agents.


Nous voulons une réforme fiscale assurant un financement équitable et pérenne des missions de service public.


Nous réaffirmons que le statut des fonctionnaires est là pour garantir à tous les usagers la défense d'un intérêt général qui ne se réduit pas à la somme des intérêts particuliers.


Nous lançons un appel à une vaste mobilisation citoyenne pour mettre un terme à cette politique destructrice. Organisons un débat démocratique, sans a priori, sur les besoins en services publics, sur les rôles respectifs de l'Etat et des collectivités locales et la place des agents publics.



Contre la RGPP, rassemblons-nous autour des valeurs de solidarité, de justice et d'efficacité économique et sociale de tous les services publics.


 


Premiers signataires :

Jean-Claude AMARA (Droits devant),

Gérard ASCHIERI (Secrétaire général de la FSU),

Françoise AUDOUZE (Directrice de recherches au CNRS),

Pierre BAUBY (CELSIG),

Claude BERNARD (président de l'UNRPA),

Robert CASTEL (Directeur d'études à l'EHESS),

André CHASSAIGNE (Président de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains, député),

Pierre CONCIALDI (Economiste à l'IRES),

Annick COUPE (Porte-parole de l'Union syndicale Solidaires),

Didier DAENINCKX (Ecrivain),

Georges DEBREGEAS (Sauvons La Recherche),

Bernard DEFAIX (Président de la Convergence nationale des Services Publics),

Jean-paul DEMOULE (Ancien président de l'Institut National de Recherche en Archéologie Préventive),

Monique DENTAL (Fondatrice du Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes Ruptures),

Bernard DEROSIER (Président du Conseil superieur de la fonction publique territoriale, député),

Marie-Madeleine DIEULANGARD (Membre du CES),

Denis DUBIEN (Directeur Territorial),

Jean-Pierre DUBOIS (Président de la Ligue des Droits de l'Homme),

Jean-Michel DUCOMPTE (Président de la Ligue de l'Enseignement),

Pierre DUHARCOURT (Membre du CES),

Jean-Baptiste EYRAUD (Porte-parole de la Fédération Droit au Logement),

Alain FAUCONNIER (Président d'honneur de la Coordination de défense des hôpitaux et maternités de proximité, maire),

Nathalie FERRE (présidente du Gisti),

Jacques FOURNIER (Conseiller d'État honoraire),

Jean GADREY (Economiste),

Didier GELOT (Fondation COPERNIC),

Jean-Pierre GIACOMO (Président de la Confédération Nationale du Logement (CNL)),

Pascale GONOD (Professeure des Universités),

André GRIMALDI (Professeur de médecine, chef du service de diabétologie CHU Pitié Salpêtrière),

Gilles GUGLIELMI (Professeur des Universités Droit Public),

Faride HAMANA (Président FCPE),

Jean-Marie HARRIBEY (Co-président d'ATTAC),

Liêm HOANG-NGOC (économiste),

Yves JEAN (Universitaire),

Samy JOSHUA (Universitaire Didactique des sciences),

Jean LABROUSSE (Ancien Directeur de la Météorologie Nationale),

André LAIGNEL (Maire d'Issoudun, Secrétaire Général de l' Association des Maires de France),

Anicet LE PORS (Ancien ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives),

Anne LE STRAT (Fondation COPERNIC),

Florian LECOULTRE (Président de l'Union Nationale Lycéenne),

Olivier LECOUR-GRANDMAISON (Universitaire),

Christian LEHMANN (Médecin généraliste, écrivain),

Jean MAGNIADAS (Syndicaliste, économiste),

Jacques MARSAUD (Administrateur Territorial),

Roger MARTELLI (Fondation COPERNIC),

Mohamed MECHMACHE (Président d'AC Le Feu),

Philippe MEIRIEU (Universitaire sciences de l'éducation),

Catherine MILLS (Universitaire économiste),

Bertrand MONTHUBERT (Sauvons La Recherche),

Alix NICOLET (Présidente de la FIDL),

Alain OBADIA (Membre du CES),

Michel PARTAGE (Président de l'association EAU),

Patrick PELLOUX (Président AMHUF),

Jean-Marie PERNOT (Chercheur IRES),

Emmanuelle PERREUX (Présidente du Syndicat de la Magistrature),

Jean baptiste PREVOST (Président de l'UNEF),

Hubert PREVOT (Ancien Commissaire au Plan),

Nicole QUESTIAUX (Ancienne ministre de la Solidarité nationale),

Jack RALITE (Ancien ministre de la Santé - Etats généraux de la Culture),

Yves SALESSE (Fondation COPERNIC),

Alain SCHNAPP (Ancien directeur de l'Institut National de l'Histoire de l'Art),

Henri STERDYNIAK (Economiste),

Fodé SYLLA (Membre du CES),

Danielle TARTAKOWSKY (Universitaire historienne),

Bernard THIBAULT (Secrétaire général de la CGT),

Aurélie TROUVE (Co-présidente d'ATTAC),

Pierre VOLOVITCH (Chercheur en économie de l'assurance maladie)




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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 06:22

Et c'est reparti en Italie pur Berlusconi III. C'est une tragédie à l'italienne comme le rappelle François Delapierre de PRS.

 

Cet échec a bien sûr de multiples raisons, avec d'une part la chute de Romano Prodi le partisan de la grande ouverture et le choix de Walter Veltroni et son programme.

 

Bien sûr, ce sont les italiens qui ont voté et choisi Berlusconi avec tout ce qu'il représente.

 

A méditer en France, car le modèle Italien est celui de personnalités comme Ségolène Royal, et d'un courant de pensée du PS...

 

DH



Une tragédie italienne par François Delapierre de PRS


Un désastre. La gauche italienne a été écrasée par Berlusconi. A l'heure de notre bouclage, les résultats quasi définitifs donnés par le ministère de l'intérieur sont hélas sans appel. Au Sénat comme à la Chambre des députés, la coalition de droite obtient 47 % des voix contre 38 % à celle du Parti Démocrate. Une avance de 10 points ! Dès lors la droite obtient la majorité absolue dans les deux chambres, ce dont beaucoup doutaient à la veille du vote. Berlusconi, premier chef de gouvernement italien à avoir fait un mandat entier, est placé pour cinq ans à la tête du pays. Avec la xénophobe Ligue du Nord qui double son score au sein de la coalition majoritaire.


Pourtant, c'est peu dire que le premier gouvernement Berlusconi a mobilisé contre lui les profondeurs de la société italienne. Pendant cinq années, ses principaux choix ont été contestés : intervention en Irak, reculs du droit du travail, concentration des médias, mise au pas de la justice... Sur chacun de ces sujets, Berlusconi a vu se dresser face à lui des millions de manifestants, des grèves massives, de très nombreux intellectuels et artistes. Un mouvement finalement impuissant à empêcher son retour, faute d'une gauche capable de proposer une stratégie et un projet victorieux.


Car il faut bien dire l'écrasante responsabilité de la gauche italienne dans cette déroute. On a trop salué de ce côté-ci des Alpes ce "formidable laboratoire politique" pour ne pas tirer les leçons des expériences lamentables qui s'y sont succédées.


D'abord le ralliement de la gauche au démocrate-chrétien Romano Prodi. Après l'enthousiasme des "primaires" si souvent données en exemple, son gouvernement a suscité une lourde déconvenue. L'éditorialiste du Monde le dit à sa manière : "Le gouvernement de centre-gauche mené par Romano Prodi n'a pas démérité. S'il est désavoué par les électeurs, c'est au contraire parce qu'il a su engager des réformes courageuses que l'équipe précédente, justement présidée par M. Berlusconi, avait négligées."


Au-delà des réformes libérales impulsées par Prodi, la gauche paie aussi l'échec d'une formule politique, la "Fabbricca". Celle-ci a accouché d'un attelage sans vrai programme commun. Les primaires ont produit une personnalisation à outrance. Prodi a pensé gérer les contradictions de fond par la distribution de maroquins (100 ministres !). Mais les sujets fondamentaux, comme la réforme des retraites ou la question du maintien des troupes en Afghanistan, sont venus ébranler la cohésion de la majorité. L'alliance au centre s'est révélée un désastre : c'est le retrait de la composante centriste qui a fait chuter Prodi au bout d'à peine un an et demi de gouvernement. La fameuse coalition "arc en ciel", ce grand parti qui va du centre aux trotskistes, où tout le monde gouverne en même temps sur des lignes différentes, a prouvé son inefficacité.


Après la chute de Prodi, le parti social-démocrate, majoritaire dans la coalition, a choisi de poursuivre dans cette voie. Il a fusionné avec le parti chrétien de Prodi pour donner naissance au Parti Démocrate. Investi par de nouvelles primaires, ayant mobilisé officiellement 3,5 millions de citoyens, son leader Veltroni a refusé toute reconstitution d'un parti "traditionnel". Fini les courants, les adhérents, les instances collectives et autres formules prétendument dépassées. Fini même le lien avec la gauche. Le Parti Démocrate a ainsi refusé d'adhérer à l'Internationale Socialiste. Dixit Veltroni : "Nous sommes réformistes, non de gauche.". Seul modèle revendiqué : le parti démocrate américain.


Pendant la campagne, Veltroni a précisé que le PD se situait "à équidistance des travailleurs et des entreprises". Son programme est allé très à droite : baisse des impôts, libéralisation accrue de l'économie, soutien au bradage d'Alitalia... Quant à sa stratégie d'alliance, elle a tenu dans le refus de tout rapprochement avec la gauche radicale, accusée d'avoir affaibli Prodi alors même que c'est le parti centriste qui a fait chuter son gouvernement. Privée à la fois d'alliance électorale, décisive en raison du mode de scrutin italien, et de perspective gouvernementale, la gauche radicale s'est contentée de faire campagne sur le thème "la gauche doit continuer à exister en Italie". Cet appel à la biodiversité politique n'a pas été entendu : l'autre gauche n'atteint pas les seuils de 4 % des voix au Sénat et 8 % à la Chambre des Députés nécessaires pour avoir des élus. La LCR italienne est à 0,5 %. L'appel au vote utile a fonctionné à plein : le Parti Démocrate a siphonné les voix de la gauche radicale. Mais incapable de créer la moindre dynamique en sa faveur, il n'a pas fait davantage que ce qu'avait obtenu ses propres composantes à la dernière élection. Sans les voix de l'autre gauche, la gauche tout entière est minoritaire.


Ségolène Royal ne s'est pas cachée de chercher son inspiration dans la gauche italienne. Au lendemain de la présidentielle, elle avait rencontré Veltroni pour évoquer la création d'un groupe d'une "vingtaine de personnalités" attachées à "moderniser la politique" afin de "construire de nouveaux points de référence idéologiques pour la gauche européenne". Qu'en est-il aujourd'hui ? Souhaitons que ce débat ait lieu. Car sinon la tragédie italienne pourrait devenir française
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 12:30

Réunion de Trait d'Union 13

 

 

Trait d'Union 13  se réunit le lundi 21 avril à 18h30 à la salle Marius Pascal de Septèmes-les-Vallons.

 

Une période électorale longue et intensive vient de s'écouler. Maintenant que la dernière échéance, l'élection municipale, est terminée, il est temps que nous nous retrouvions tous pour faire un bilan des élections municipales et un point de politique générale.


Tous les camarades du PS qui se sentent proches de la mouvance Trait d'Union (*) sont cordialement invités.


DH




(*) Trait d'Union est la mouvance du PS animée par Pascale LE NEOUANNIC, Jean - Luc MELENCHON et François DELAPIERRE.  Trait d'Union avait déposé une contribution lors du dernier congrès du PS du Mans.


A lire ou relire, cliquez ICI


PRS est une association plus large qui rassemble des militants de divers horizons, affiliés ou non au PS, et à d'autres partis politiques.

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 05:49

Des textes d'hier... qui ont de l'avenir.


La République, la paix, le courage, un texte de référence, toujours d'actualité.


DH



Au cours de sa carrière universitaire et politique, Jaurès prononça plusieurs discours de distribution des prix. Celui-ci est non seulement le plus célèbre d'entre eux, mais aussi le texte le plus connu et le plus fréquemment cité de Jaurès. La cérémonie a lieu le 30 juillet 1903, Jaurès s'adresse aux élèves du lycée d'Albi, où il a lui-même été élève, puis professeur quelques décennies plus tôt. Il est alors un personnage officiel : député socialiste de Carmaux certes, mais aussi vice-président de la Chambre des députés et personnage clef de la majorité parlementaire. On le surnomme " le ministre de la Parole " ou le " Saint-Jean Bouche d'Or " du gouvernement Combes qui mène une vigoureuse politique anticléricale et d'action républicaine dont l'issue sera le 9 décembre 1905 le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État.



Mesdames, Messieurs, Jeunes élèves,


C'est une grande joie pour moi de me retrouver en ce lycée d'Albi et d'y reprendre un instant la parole. Grande joie nuancée d'un peu de mélancolie ; car lorsqu'on revient à de longs intervalles, on mesure soudain ce que l'insensible fuite des jours a ôté de nous pour le donner au passé. Le temps nous avait dérobés à nous-mêmes, parcelle à parcelle, et tout à coup c'est un gros bloc de notre vie que nous voyons loin de nous. La longue fourmilière des minutes emportant chacune un grain chemine silencieusement, et un beau soir le grenier est vide.


Mais qu'importe que le temps nous retire notre force peu à peu, s'il l'utilise obscurément pour des œuvres vastes en qui survit quelque chose de nous ? Il y a vingt-deux ans, c'est moi qui prononçais ici le discours d'usage. Je me souviens (et peut-être quelqu'un de mes collègues d'alors s'en souvient-il aussi) que j'avais choisi comme thème : les jugements humains. Je demandais à ceux qui m'écoutaient de juger les hommes avec bienveillance, c'est-à-dire avec équité, d'être attentifs, dans les consciences les plus médiocres et les existences les plus dénuées, aux traits de lumière, aux fugitives étincelles de beauté morale par où se révèle la vocation de grandeur de la nature humaine. Je les priais d'interpréter avec indulgence le tâtonnant effort de l'humanité incertaine.


Peut-être, dans les années de lutte qui ont suivi, ai-je manqué plus d'une fois envers des adversaires à ces conseils de généreuse équité. Ce qui me rassure un peu, c'est que j'imagine qu'on a dû y manquer aussi parfois à mon égard, et cela rétablit l'équilibre. Ce qui reste vrai, à travers toutes nos misères, à travers toutes les injustices commises ou subies, c'est qu'il faut faire un large crédit à la nature humaine ; c'est qu'on se condamne soi-même à ne pas comprendre l'humanité, si on n'a pas le sens de sa grandeur et le pressentiment de ses destinées incomparables.


Cette confiance n'est ni sotte, ni aveugle, ni frivole. Elle n'ignore pas les vices, les crimes, les erreurs, les préjugés, les égoïsmes de tout ordre, égoïsme des individus, égoïsme des castes, égoïsme des partis, égoïsme des classes, qui appesantissent la marche de l'homme, et absorbent souvent le cours du fleuve en un tourbillon trouble et sanglant. Elle sait que les forces bonnes, les forces de sagesse, de lumière, de justice, ne peuvent se passer du secours du temps, et que la nuit de la servitude et de l'ignorance n'est pas dissipée par une illumination soudaine et totale, mais atténuée seulement par une lente série d'aurores incertaines.


Oui, les hommes qui ont confiance en l'homme savent cela. Ils sont résignés d'avance à ne voir qu'une réalisation incomplète de leur vaste idéal, qui lui-même sera dépassé ; ou plutôt t ils se félicitent que toutes les possibilités humaines ne se manifestent point dans les limites étroites de leur vie. Ils sont pleins d'une sympathie déférente et douloureuse pour ceux qui ayant été brutalisés par l'expérience immédiate ont conçu des pensées amères, pour ceux dont la vie a coïncidé avec des époques de servitude, d'abaissement et de réaction, et qui, sous le noir nuage immobile, ont pu croire que le jour ne se lèverait plus. Mais eux-mêmes se gardent bien d'inscrire définitivement au passif de l'humanité qui dure les mécomptes des générations qui passent. Et ils affirment, avec une certitude qui ne fléchit pas, qu'il vaut la peine de penser et d'agir, que l'effort humain vers la clarté et le droit n'est jamais perdu. L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir.


Dans notre France moderne, qu'est-ce donc que la République ? C'est un grand acte de confiance. Instituer la République, c'est proclamer que des millions d'hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu'ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l'ordre ; qu'ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n'iront pas jusqu'à une fureur chronique de guerre civile, et qu'ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos. Instituer la République, c'est proclamer que les citoyens des grandes nations modernes, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique, auront cependant assez de temps et de liberté d'esprit pour s'occuper de la chose commune. Et si cette République surgit dans un monde monarchique encore, c'est assurer qu'elle s'adaptera aux conditions compliquées de la vie internationale sans rien entreprendre sur l'évolution plus lente des peuples, mais sans rien abandonner de sa fierté juste et sans atténuer l'éclat de son principe.


Oui, la République est un grand acte de confiance et un grand acte d'audace. L'intervention en était si audacieuse, si paradoxale, que même les hommes hardis qui il y a cent dix ans, ont révolutionné le monde, en écartèrent d'abord l'idée. Les Constituants de 1789 et de 1791, même les Législateurs de 1972 croyaient que la monarchie traditionnelle était l'enveloppe nécessaire de la société nouvelle. Ils ne renoncèrent à cet abri que sous les coups répétés de la trahison royale. Et quand enfin ils eurent déraciné la royauté, la République leur apparut moins comme un système prédestiné que comme le seul moyen de combler le vide laissé par la monarchie. Bientôt cependant, et après quelques heures d'étonnement et presque d'inquiétude, ils l'adoptèrent de toute leur pensée et de tout leur cœur. Ils résumèrent, ils confondirent en elle toute la Révolution. Et ils ne cherchèrent point à se donner le change. Ils ne cherchèrent point à se rassurer par l'exemple des républiques antiques ou des républiques helvétiques et italiennes. Ils virent bien qu'ils créaient une œuvre nouvelle, audacieuse et sans précédent. Ce n'était point l'oligarchique liberté des républiques de la Grèce, morcelées, minuscules et appuyées sur le travail servile. Ce n'était point le privilège superbe de la république romaine, haute citadelle d'où une aristocratie conquérante dominait le monde, communiquant avec lui par une hiérarchie de droits incomplets et décroissants qui descendait jusqu'au néant du droit, par un escalier aux marches toujours plus dégradées et plus sombres, qui se perdait enfin dans l'abjection de l'esclavage, limite obscure de la vie touchant à la nuit souterraine. Ce n'était pas le patriciat marchand de Venise et de Gênes. Non, c'était la République d'un grand peuple où il n'y avait que des citoyens et où tous les citoyens étaient égaux. C'était la République de la démocratie et du suffrage universel. C'était une nouveauté magnifique et émouvante.


Les hommes de la Révolution en avaient conscience. Et lorsque dans la fête du 10 août 1793, ils célébrèrent cette Constitution, qui pour la première fois depuis l'origine de l'histoire organisait dans la souveraineté nationale la souveraineté de tous, lorsque artisans et ouvriers, forgerons, menuisiers, travailleurs des champs défilèrent dans le cortège, mêlés aux magistrats du peuple et ayant pour enseignes leurs outils, le président de la Convention put dire que c'était un jour qui ne ressemblait à aucun autre jour, le plus beau jour depuis que le soleil était suspendu dans l'immensité de l'espace ! Toutes les volontés se haussaient, pour être à la mesure de cette nouveauté héroïque. C'est pour elle que ces hommes combattirent et moururent. C'est en son nom qu'ils refoulèrent les rois de l'Europe. C'est en son nom qu'ils se décimèrent. Et ils concentrèrent en elle une vie si ardente et si terrible, ils produisirent par elle tant d'actes et tant de pensées qu'on put croire que cette République toute neuve, sans modèles comme sans traditions, avait acquis en quelques années la force et la substance des siècles.


Et pourtant que de vicissitudes et d'épreuves avant que cette République que les hommes de la Révolution avaient crue impérissable soit fondée enfin sur notre sol ! Non seulement après quelques années d'orage elle est vaincue, mais il semble qu'elle s'efface à jamais de l'histoire et de la mémoire même des hommes. Elle est bafouée, outragée ; plus que cela, elle est oubliée. Pendant un demi-siècle, sauf quelques cœurs profonds qui garderaient le souvenir et l'espérance, les hommes la renient ou même l'ignorent. Les tenants de l'Ancien régime ne parlent d'elle que pour en faire honte à la Révolution : " Voilà où a conduit le délire révolutionnaire ! " Et parmi ceux qui font profession de défendre le monde moderne, de continuer la tradition de la Révolution, la plupart désavouent la République et la démocratie. On dirait qu'ils ne se souviennent même plus. Guizot s'écrie : " Le suffrage universel n'aura jamais son jour ". Comme s'il n'avait pas eu déjà ses grands jours d'histoire, comme si la Convention n'était pas sortie de lui. Thiers, quand il raconte la Révolution du 10 août, néglige de dire qu'elle proclama le suffrage universel, comme si c'était là un accident sans importance et une bizarrerie d'un jour. République, suffrage universel, démocratie, ce fut, à en croire les sages, le songe fiévreux des hommes de la Révolution. Leur œuvre est restée, mais leur fièvre est éteinte et le monde moderne qu'ils ont fondé, s'il est tenu de continuer leur œuvre, n'est pas tenu de continuer leur délire. Et la brusque résurrection de la République, reparaissant en 1848 pour s'évanouir en 1851, semblait en effet la brève rechute dans un cauchemar bientôt dissipé.


Et voici maintenant que cette République, qui dépassait de si haut l'expérience séculaire des hommes et le niveau commun de la pensée que, quand elle tomba, ses ruines mêmes périrent et son souvenir s'effrita, voici que cette République de démocratie, de suffrage universel et d'universelle dignité humaine, qui n'avait pas eu de modèle et qui semblait destinée à n'avoir pas de lendemain, est devenue la loi durable de la nation, la forme définitive de la vie française, le type vers lequel évoluent lentement toutes les démocraties du monde.


Or, et c'est là surtout ce que je signale à vos esprits, l'audace même de la tentative a contribué au succès. L'idée d'un grand peuple se gouvernant lui-même était si noble qu'aux heures de difficulté et de crise elle s'offrait à la conscience de la nation. Une première fois en 1793 le peuple de France avait gravi cette cime, et il y avait goûté un si haut orgueil, que toujours sous l'apparent oubli et l'apparente indifférence, le besoin subsistait de retrouver cette émotion extraordinaire. Ce qui faisait la force invincible de la République, c'est qu'elle n'apparaissait pas seulement de période en période, dans le désastre ou le désarroi des autres régimes, comme l'expédient nécessaire et la solution forcée. Elle était une consolation et une fierté. Elle seule avait assez de noblesse morale pour donner à la nation la force d'oublier les mécomptes et de dominer les désastres. C'est pourquoi elle devait avoir le dernier mot. Nombreux sont les glissements et nombreuses les chutes sur les escarpements qui mènent aux cimes ; mais les sommets ont une force attirante. La République a vaincu parce qu'elle est dans la direction des hauteurs, et que l'homme ne peut s'élever sans monter vers elle. La loi de la pesanteur n'agit pas souverainement sur les sociétés humaines, et ce n'est pas dans les lieux bas qu'elles trouvent leur équilibre. Ceux qui, depuis un siècle, ont mis très haut leur idéal ont été justifiés par l'histoire.


Et ceux-là aussi seront justifiés qui le placent plus haut encore. Car le prolétariat dans son ensemble commence à affirmer que ce n'est pas seulement dans les relations politiques des hommes, c'est aussi dans leurs relations économiques et sociales qu'il faut faire entrer la liberté vraie, l'égalité, la justice. Ce n'est pas seulement la cité, c'est l'atelier, c'est le travail, c'est la production, c'est la propriété qu'il veut organiser selon le type républicain. À un système qui divise et qui opprime, il entend substituer une vaste coopération sociale où tous les travailleurs de tout ordre, travailleurs de la main et travailleurs du cerveau, sous la direction de chefs librement élus par eux, administreront la production enfin organisée.


Messieurs, je n'oublie pas que j'ai seul la parole ici et que ce privilège m'impose beaucoup de réserve. Je n'en abuserai point pour dresser dans cette fête une idée autour de laquelle se livrent et se livreront encore d'âpres combats. Mais comment m'était-il possible de parler devant cette jeunesse qui est l'avenir, sans laisser échapper ma pensée d'avenir ? Je vous aurais offensés par trop de prudence ; car quel que soit votre sentiment sur le fond des choses, vous êtes tous des esprits trop libres pour me faire grief d'avoir affirmé ici cette haute espérance socialiste qui est la lumière de ma vie.


Je veux seulement dire deux choses, parce quelles touchent non au fond du problème, mais à la méthode de l'esprit et à la conduite de la pensée. D'abord, envers une idée audacieuse qui doit ébranler tant d'intérêts et tant d'habitudes et qui prétend renouveler le fond même de la vie, vous avez le droit d'être exigeants. Vous avez le droit de lui demander de faire ses preuves, c'est-à-dire d'établir avec précision comment elle se rattache à toute l'évolution politique et sociale, et comment elle peut s'y insérer. Vous avez le droit de lui demander par quelle série de formes juridiques et économiques elle assurera le passage de l'ordre existant à l'ordre nouveau. Vous avez le droit d'exiger d'elle que les premières applications qui en peuvent être faites ajoutent à la vitalité économique et morale de la nation. Et il faut qu'elle prouve, en se montrant capable de défendre ce qu'il y a déjà de noble et de bon dans le patrimoine humain, qu'elle ne vient pas le gaspiller, mais l'agrandir. Elle aurait bien peu de foi en elle-même si elle n'acceptait pas ces conditions.


En revanche, vous, vous lui devez de l'étudier d'un esprit libre, qui ne se laisse troubler par aucun intérêt de classe. Vous lui devez de ne pas lui opposer ces railleries frivoles, ces affolements aveugles ou prémédités et ce parti pris de négation ironique ou brutale que si souvent, depuis un siècle même, les sages opposèrent à la République, maintenant acceptée de tous, au moins en sa forme. Et si vous êtes tentés de dire encore qu'il ne faut pas s'attarder à examiner ou à discuter des songes, regardez en un de vos faubourgs ? Que de railleries, que de prophéties sinistres sur l'œuvre qui est là ! Que de lugubres pronostics opposés aux ouvriers qui prétendaient se diriger eux-mêmes, essayer dans une grande industrie la forme de la propriété collective et la vertu de la libre discipline ! L'œuvre a duré pourtant ; elle a grandi : elle permet d'entrevoir ce que peut donner la coopération collectiviste. Humble bourgeon à coup sûr, mais qui atteste le travail de la sève, la lente montée des idées nouvelles, la puissance de transformation de la vie. Rien n'est plus menteur que le vieil adage pessimiste et réactionnaire de l'Ecclésiaste désabusé : " Il n'y rien de nouveau sous le soleil ". Le soleil lui-même a été jadis une nouveauté, et la terre fut une nouveauté, et l'homme fut une nouveauté. L'histoire humaine n'est qu'un effort incessant d'invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création.


C'est donc d'un esprit libre aussi que vous accueillerez cette autre grande nouveauté qui s'annonce par des symptômes multipliés : la paix durable entre les nations, la paix définitive. Il ne s'agit point de déshonorer la guerre dans le passé. Elle a été une partie de la grande action humaine, et l'homme l'a ennoblie par la pensée et le courage, par l'héroïsme exalté, par le magnanime mépris de la mort. Elle a été sans doute et longtemps, dans le chaos de l'humanité désordonnée et saturée d'instincts brutaux, le seul moyen de résoudre les conflits ; elle a été aussi la dure force qui, en mettant aux prises les tribus, les peuples, les races, a mêlé les éléments humains et préparé les groupements vastes. Mais un jour vient, et tout nous signifie qu'il est proche, où l'humanité est assez organisée, assez maîtresse d'elle-même pour pouvoir résoudre, par la raison, la négociation et le droit, les conflits de ses groupements et de ses forces. Et la guerre, détestable et grande tant qu'elle est nécessaire, est atroce et scélérate quand elle commence à paraître inutile.


Je ne vous propose pas un rêve idyllique et vain. Trop longtemps les idées de paix et d'unité humaines n'ont été qu'une haute clarté illusoire qui éclairait ironiquement les tueries continuées. Vous souvenez-vous de l'admirable tableau que vous a laissé Virgile de la chute de Troie ? C'est la nuit : la cité surprise est envahie par le fer et le feu, par le meurtre, l'incendie et le désespoir. Le palais de Priam est forcé et les portes abattues laissent apparaître la longue suite des appartements et des galeries. De chambre en chambre, les torches et les glaives poursuivent les vaincus ; enfants, femmes, vieillards se réfugient en vain auprès de l'autel domestique que le laurier sacré ne protège pas contre la mort et contre l'outrage ; le sang coule à flots, et toutes les bouches crient de terreur, de douleur, d'insulte et de haine. Mais par dessus la demeure bouleversée et hurlante, les cours intérieures, les toits effondrés laissent apercevoir le grand ciel serein et paisible et toute la clameur humaine de violence et d'agonie monte vers les étoiles d'or : Ferit aurea sidera clamor.


De même, depuis vingt siècles et de période en période, toutes les fois qu'une étoile d'unité et de paix s'est levée sur les hommes, la terre déchirée et sombre a répondu par des clameurs de guerre.


C'était d'abord l'astre impérieux de la Rome conquérante qui croyait avoir absorbé tous les conflits dans le rayonnement universel de sa force. L'empire s'effondre sous le choc des barbares, et un effroyable tumulte répond à la prétention superbe de la paix romaine. Puis ce fut l'étoile chrétienne qui enveloppa la terre d'une lueur de tendresse et d'une promesse de paix. Mais atténuée et douce aux horizons galiléens, elle se leva dominatrice et âpre sur l'Europe féodale. La prétention de la papauté à apaiser le monde sous sa loi et au nom de l'unité catholique ne fit qu'ajouter aux troubles et aux conflits de l'humanité misérable. Les convulsions et les meurtres du Moyen Âge, les chocs sanglants des nations modernes, furent la dérisoire réplique à la grande promesse de paix chrétienne. La Révolution à son tour lève un haut signal de paix universelle par l'universelle liberté. Et voilà que de la lutte même de la Révolution contre les forces du vieux monde, se développent des guerres formidables.


Quoi donc ? La paix nous fuira-t-elle toujours ? Et la clameur des hommes, toujours forcenés et toujours déçus, continuera-t-elle à monter vers les étoiles d'or, des capitales modernes incendiées par les obus, comme de l'antique palais de Priam incendié par les torches ? Non ! Non ! Et malgré les conseils de prudence que nous donnent ces grandioses déceptions, j'ose dire, avec des millions d'hommes, que maintenant la grande paix humaine est possible, et si nous le voulons, elle est prochaine. Des forces neuves y travaillent : la démocratie, la science méthodique, l'universel prolétariat solidaire. La guerre devient plus difficile, parce qu'avec les gouvernements libres des démocraties modernes, elle devient à la fois le péril de tous par le service universel, le crime de tous par le suffrage universel. La guerre devient plus difficile, parce qu'avec les gouvernements libres des démocraties modernes, elle devient à la fois le péril de tous par le service universel, le crime de tous par le suffrage universel. La guerre devient plus difficile parce que la science enveloppe tous les peuples dans un réseau multiplié, dans un tissu plus serré tous les jours de relations, d'échanges, de conventions ; et si le premier effet des découvertes qui abolissent les distances est parfois d'aggraver les froissements, elles créent à la longue une solidarité, une familiarité humaine qui font de la guerre un attentat monstrueux et une sorte de suicide collectif.


Enfin, le commun idéal qui exalte et unit les prolétaires de tous les pays les rend plus réfractaires tous les jours à l'ivresse guerrière, aux haines et aux rivalités de nations et de races. Oui, comme l'histoire a donné le dernier mot à la République si souvent bafouée et piétinée, elle donnera le dernier mot à la paix, si souvent raillée par les hommes et les choses, si souvent piétinée par la fureur des événements et des passions. Je ne vous dis pas : c'est une certitude toute faite. Il n'y a pas de certitude toute faite en histoire. Je sais combien sont nombreux encore aux jointures des nations les points malades d'où peut naître soudain une passagère inflammation générale. Mais je sais aussi qu'il y a vers la paix des tendances si fortes, si profondes, si essentielles, qu'il dépend de vous, par une volonté consciente, délibérée, infatigable, de systématiser ces tendances et de réaliser enfin le paradoxe de la grande paix humaine, comme vos pères ont réalisé le paradoxe de la grande liberté républicaine. Œuvre difficile, mais non plus œuvre impossible. Apaisement des préjugés et des haines, alliances et fédérations toujours plus vastes, conventions internationales d'ordre économique et social, arbitrage international et désarmement simultané, union des hommes dans le travail et dans la lumière : ce sera, jeunes gens, le plus haut effort et la plus haute gloire de la génération qui se lève.


Non, je ne vous propose pas un rêve décevant ; je ne vous propose pas non plus un rêve affaiblissant. Que nul de vous ne croit que dans la période encore difficile et incertaine qui précédera l'accord définitif des nations, nous voulons remettre au hasard de nos espérances la moindre parcelle de la sécurité, de la dignité, de la fierté de la France. Contre toute menace et toute humiliation, il faudrait la défendre : elle est deux fois sacrée pour nous, parce qu'elle est la France, et parce qu'elle est humaine


Même l'accord des nations dans la paix définitive n'effacera pas les patries, qui garderont leur profonde originalité historique, leur fonction propre dans l'œuvre commune de l'humanité réconciliée. Et si nous ne voulons pas attendre, pour fermer le livre de la guerre, que la force ait redressé toutes les iniquités commises par la force, si nous ne concevons pas les réparations comme des revanches, nous savons bien que l'Europe, pénétrée enfin de la vertu de la démocratie et de l'esprit de paix, saura trouver les formules de conciliation qui libéreront tous les vaincus des servitudes et des douleurs qui s'attachent à la conquête. Mais d'abord, mais avant tout, il faut rompre le cercle de fatalité, le cercle de fer, le cercle de haine où les revendications même justes provoquent des représailles qui se flattent de l'être, où la guerre tourne après la guerre en un mouvement sans issue et sans fin, où le droit et la violence, sous la même livrée sanglante, ne se discernent presque plus l'un de l'autre, et où l'humanité déchirée pleure de la victoire de la justice presque autant que de sa défaite.


Surtout, qu'on ne nous accuse point d'abaisser et d'énerver les courages. L'humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Le courage, aujourd'hui, ce n'est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la Guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu'elle éclatera sur d'autres. Le courage, ce n'est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l'exaltation de l'homme, et ceci en est l'abdication. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c'est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie. Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans les lassitudes inévitables l'habitude du travail et de l'action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c'est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu'il soit ; c'est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c'est de devenir, autant que l'on peut, un technicien accompli ; c'est d'accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la condition de l'action utile, et cependant de ménager à son regard, à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues. Le courage, c'est d'être tout ensemble, et quel que soit le métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c'est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l'approfondir, de l'établir et de la coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c'est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu'aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir mais de n'en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.


Ah ! Vraiment, comme notre conception de la vie est pauvre, comme notre science de vivre est courte, si nous croyons que, la guerre abolie, les occasions manqueront aux hommes d'exercer et d'éprouver leur courage, et qu'il faut prolonger les roulements de tambour qui dans les lycées du premier Empire faisaient sauter les cœurs ! Ils sonnaient alors un son héroïque ; dans notre vingtième siècle, ils sonneraient creux. Et vous, jeunes gens, vous voulez que votre vie soit vivante, sincère et pleine. C'est pourquoi je vous ai dit, comme à des hommes, quelques-unes des choses que je portais en moi.


Jean Jaurès

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 05:44

Jean- Luc Mélenchon en grande forme... Et comme le rappelle l'article du Figaro, il n'a pas failli à sa réputation.
DH

Mélenchon hésite encore à «divorcer avec le PS» (*)

VIDÉO - Le sénateur PS était l'invité sur France Info de l'émission «Parlons Net !», dont lefigaro.fr est l'un des partenaires. Une heure d'entretien musclé et sans langue de bois.

Quelques coups de gueule et une réflexion percutante sur l'actualité française et internationale. Pendant une heure dans les studios de France Info, Jean-Luc Mélenchon n'a pas failli à sa réputation en participant à l'émission «Parlons Net !», le premier club de la presse Internet dont lefigaro.fr est l'un des partenaires. Pour ce septième numéro, outre lefigaro.fr il était interrogé par David Abiker de France Info, Philippe Cohen de marianne2.fr et Daniel Schneidermann d'arrêtsurimages.net. Nous vous proposons l'intégralité de l'émission en six séquences thématiques.



Selon Marianne l’UIMM aurait soudoyé certains sénateurs. Jean-Luc Mélenchon s’étonne et avoue sa méconnaissance des procédures de contrôle du Sénat dans ce domaine.

Jean-Pierre Legrand, sénateur de la majorité, estime au sujet du projet de loi sur les OGM que certains parlementaires UMP ont été "actionnés" par le laboratoire leader dans le domaine, Mosanto. J.L. Mélenchon réagit sur le lobbying au niveau européen et parlementaire.

Quelle stratégie pour J.L. Mélenchon au sein du PS ou en dehors, entre analyse et doutes existentiels. Y aller ou pas, dehors ou dedans ?

Jean-Luc Mélenchon évoque la laïcité, sa proximité d’idée et de valeurs avec la Franc-Maçonnerie, il dénonce la vision sarkozienne du choc des civilisations

Jean-Luc Mélenchon pousse un coup de gueule sur le Tibet et canarde au passage les pratiques spectaculaires de Reporters Sans Frontières

Jean-Luc Mélenchon sénateur, mais aussi bloggueur, surfer et Facebooker : il a près de 300 "amis dans Facebook"...

Le meilleur des sites cette semaine


ParlonsNet n°7 J.L. Mélenchon Bestof sites


        (*) France info.fr
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