« S'abstenir c'est laisser sa voix et les mains libres à la droite et à tous ceux qui ont voté le traité de Lisbonne ».
Par Alain BOCQUET, Député du Nord, à la tribune de Lens (meeting du
Front de Gauche le 29 mai 2OO9) :
Or ce qui se prépare est très grave pour les peuples européens et le peuple français.
On ne nous dit pas tout !
On vous cache, Sarkozy en tête, un document confidentiel du Conseil de l'Union Européenne datant du 28 avril 2009 (document 8250/09-ECOFIN257) qui intime à la France d'aller plus loin et plus vite dans "son programme national de réformes, de renforcer la concurrence dans les secteurs de l'énergie et du fret ferroviaire, ainsi que dans les professions réglementées pour moderniser le marché du travail"
Quelques lignes plus loin, on notifie à la France de "poursuivre l'amélioration du cadre général de la concurrence dans les secteurs des services". Autrement dit de privatiser plus vite !
« Ces problèmes doivent être réglés », poursuit le texte, « tout en respectant l'objectif d'encadrement des couts annoncés par le gouvernement », à savoir une croissance zéro des dépenses publiques »
Ainsi, c'est très clair, le Conseil Européen réclame plus de concurrence, d'attaques contre les secteurs et services publics et de nouvelles diminutions des dépenses publiques et sociales, alors que l'argent coule à flot, pour les banquiers et les multinationales sans aucune contre partie pour l'emploi et les salaires.
Il faut réclamer la transparence en exigeant que ce document sorte de la confidentialité et qu'un débat télévisé soit organisé en toute urgence !
Alain BOCQUET
Comme je suis de nature curieuse et que j'aime bien la précision, je suis allé à la recherche de ce fameux document et donc notamment sur le site du Conseil de l'Union Européenne.
Je n'ai pas trouvé le document en question du fait sans doute de son caractère confidentiel, ce qui au demeurant pose interrogation.
Ceci dit j'ai trouvé quelques perles qui alimentent le débat et qui vont dans le sens de l'intervention d'Alain BOCQUET, Député PC, notamment :
Conclusions du Conseil concernant le rapport sur l'état d'avancement du réexamen du marché unique (2922ème session du Conseil AFFAIRES ÉCONOMIQUES et FINANCIÈRES Bruxelles, le 10 février 2009) :
Le Conseil ECOFIN(*) souligne que le marché unique constitue l'un des plus grands succès de l'UE et qu'il reste un moteur essentiel de l'amélioration de la compétitivité générale en Europe. Un marché unique fonctionnant efficacement et sans entraves est de nature à renforcer la capacité de rebond de l'économie européenne et à accroître le potentiel de croissance, la création d'emplois et la prospérité des citoyens.
Le Conseil ECOFIN insiste sur le fait que le marché unique est un atout particulièrement précieux, qui doit être préservé en cette période de crise financière et de ralentissement économique. Lorsqu'ils décident des mesures à prendre, notamment en réponse à la crise actuelle, les États membres devraient s'abstenir de recourir à des actions qui ont pour effet de restreindre les quatre libertés et de fausser la concurrence, l'ensemble des acteurs devant pouvoir prendre des initiatives rapides et souples. Il convient que la mise en œuvre du plan européen pour la relance économique soit conforme à ces mêmes principes régissant le marché unique (tels que la non-discrimination et la proportionnalité) et que les règles relatives aux aides d'État soient pleinement respectées. Dans ce cas, le marché unique fournira un cadre approprié pour le redressement économique.
Conseil ECOFIN ESTIME qu'il importe avant tout, pour le marché unique, de renforcer la confiance des consommateurs, de simplifier l'environnement des entreprises et de réduire les charges administratives pesant sur les PME, de renforcer la concurrence dans l'ensemble de l'économie, en particulier sur le marché des services (par la mise en œuvre, en temps voulu, de la directive relative aux services) et dans le secteur des entreprises de réseau (par exemple, l'énergie, les transports et les télécommunications), d'accroître l'efficacité des services financiers de détail, de consolider la stabilité financière, d'éliminer les obstacles sur le marché du travail, de créer un environnement de marché propice à l'innovation, et notamment d'instituer un brevet communautaire, d'investir dans les compétences des individus et d'encourager l'ouverture vers l'extérieur. Le Conseil INSISTE, à cet égard, sur la nécessité de mettre en œuvre sans délai les réformes structurelles prévues dans le programme communautaire de Lisbonne.
Au clair, vive la concurrence libre et non faussée. Beau communiqué, mais qu'en est-il des hommes et femmes salariés, des chômeurs, des retraités, etc. ?
L'avis du Conseil relatif au programme de stabilité actualisé de la France, tel qu'il a été adopté par le Conseil ECOFIN le 10 mars 2009 :
Il est notamment demandé à la France :
De « prendre de nouvelles mesures afin de garantir le respect par tous les sous-secteurs des objectifs de réduction des dépenses pluriannuelles du secteur public, poursuivre l'application de mesures dans le cadre de la révision générale des politiques publiques et mettre en œuvre le programme de réformes structurelles, notamment en ce qui concerne la viabilité du système des retraites »
Tout cela est très complexe, quoiqu'ne fait finalement très simple. Nos gouvernants déroulent tout simplement un programme économique libéral à l'insu des peuples. Ce programme ne parle que d'économie, finance, concurrence libre et non faussée, mais jamais des citoyens que nous sommes.
Il faut s'opposer à ces politiques et à ceux qui les mettent en jeu, l'UMP et Sarkozy, et ceux qui l'accompagnent comme le PS (la stratégie de Lisbonne a été signée sous le gouvernement de Jospin, avec Chirac Président), les Verts avec Daniel Cobendit, le MODEM de Bayrou au sein du groupe libéral de l'ALDE.
Ne pas voter le 7 juin, c'est effectivement laisser faire l'Europe sans nous, et l'Europe que nous avons rejeté en 2005 !
Le 7 juin, c'est le jour de la révolution par les urnes, votons Front de Gauche !
DH
(*) La France est représentée par Christine LAGARDE
Complément du 6 juin 2009 : Et voici le fameux rapport !