Comme le disait un camarade, merci André, nous avons assisté à une campagne ou dans les médias, tout pouvait se dire sans aucune contradiction des journalistes. Les hommes et femmes politiques pouvaient mentir allégrement sans que rien ne se passe. Nous avons un vrai problème de démocratie.
Ceci dit, les faits rattrapent la réalité, mais après le scrutin du 7 juin. C’est le sens du billet de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité, notre nouveau député Européen du Front de Gauche en Ile de France.
Nous avons essayé d’expliquer. Notre message n’a pas toujours été bien reçu, mais il ne nous a pas été facile de la délivrer. Iil n’est pas toujours arrivé aux destinataires !
Sarkozy et son gouvernement ont caché la vérité et minimisé la crise, pour ne « pas affoler le bon peuple ». Les chiffres catastrophiques sortent « comme par hasard » le lendemain de l’élection. Comme les français ont « massivement soutenu » le Président, il considère qu’il peut poursuivre les réformes demandées par les français… Bonjour les dégâts…
J’avoue que parfois c’est décourageant de se battre à armes très inégales contre un système. C’est démoralisant de voir que cela marche et qu’il est trop facile de tomber dans la combine. Mais bon il faut y croire et j’y croie !
A suivre.
DH
La tromperie, par Patrick Le Hyaric, (*)
Il n'aura fallu que quelques heures après la fermeture des bureaux de vote pour que le gouvernement de droite, présenté triomphant du scrutin européen, nous révèle enfin ce qu'il a caché durant toute la campagne des élections européennes : une récession historique avec une chute du produit intérieur brut, « plus grave que prévue », selon Mme Lagarde, qui jusque-là nous répétait, semaine après semaine, qu'elle entrevoyait une sortie de crise.
Cela va se traduire dans les semaines à venir par des centaines de milliers de suppressions d'emplois supplémentaires. Il est envisagé la suppression de 600 000 emplois.
Voilà le dramatique résultat de cette Europe ultralibérale, qui, il y a encore quarante-huit heures, nous était présentée par les forces de droite comme étant censée nous protéger.
Nous avions alerté, il y a quelques jours, dans ces colonnes (*) mêmes des néfastes plans gardés secrets dans les cartons gouvernementaux pour être ressortis au lendemain du scrutin européen.
Nous ne croyions pas si bien dire ! En vérité, le pouvoir de droite prépare l'opinion à une nouvelle phase de super-austérité en matière de pouvoir d'achat, de protection sociale, de destruction d'emplois pour combler l'aggravation des déficits publics qu'il crée en multipliant les cadeaux aux riches tout en refusant d'augmenter les salaires et de prendre des dispositions pour bloquer les plans de licenciements. C'est sans doute la raison pour laquelle aucun véritable débat sérieux et contradictoire, argument contre argument, projet contre projet, n'a été organisé durant toute la campagne électorale. Nous appelons les populations à ne pas se laisser faire.
Nous réaffirmons avec force que les lois proposées par les groupes - communiste et du Parti de Gauche, le 28 mai dernier, contre les plans de licenciements, pour l'augmentation des salaires, la défense des services publics sont plus que jamais d'actualité. L'argent public qui a été mis à la disposition des banques doit d'urgence servir à financer des prêts aux entreprises qui en ont besoin pour aider au développement des investissements productifs, à la mise en place de sécurisation professionnelle de l'emploi et de la formation et à aider à l'augmentation du pouvoir d'achat. Il devient impératif d'abroger le dispositif du bouclier fiscal. Au contraire, les populations ont besoin d'urgence d'un bouclier social.
Dans ce cadre, l'enjeu d'une nouvelle répartition des richesses produites par le travail qui doivent revenir à la rémunération de celui-ci est plus que jamais d'actualité. Il est possible d'augmenter tous les bas salaires dans le cadre d'un SMIC à 1 600 euros en France, ainsi que l'augmentation de 250 à 300 euros des salaires dans toute l'Union européenne.
Les salariés, les chômeurs, les retraités n'ont pas à payer la crise du capitalisme. Au contraire, répondre à leurs aspirations légitimes serait un atout pour sortir de cette crise. Les mobilisations syndicales de samedi prochain doivent le rappeler avec force au pouvoir.
(*) Directeur de l'Humanité et Député Européen du Front de Gauche