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Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.

Retour à l'équilibre budgétaire: la légèreté de François Fillon





Sarkozy et son gouvernement nous prépare pour avril juste après les Régionales, le hasard sans doute, un plan d'austérité drastique ! Évidemment, ils prennent prétexte de la crise et de la sortie de crise pour mieux «faire passer la pilule », sachant bien entendu que « l'on en peut pas faire autrement ! » D'autant que l'engagement à l'orthodoxie budgétaire est « recommandée » par les banquiers. Vous savez ceux qui nous ont envoyé à la catastrophe avec les subprimes, les produits dérivés et autres subtils outils financiers pour s'en mettre plein les poches sur notre compte...

 

L'économiste Philippe COHEN dans une tribune sur Marianne2,fr nous livre « uen autre vision » sur ce projet gouvernemental...

 

Instructif !...

 

Pour le fun, quoique, il paraît qu'un des secteurs en pointe pour la reprise, c'est l'industrie pharmaceutique. Est-ce que cela à un rapport avec le bluff de la grippe H1N1 ???

 

DH

 

 


Retour à l'équilibre budgétaire: la légèreté de François Fillon

 

Le Premier ministre a réaffirmé sur Europe 1 ce matin  (03/02/2010) la priorité de retour à l'équilibre budgétaire. Un engagement recommandé par les banquiers, mais qui est bien vaniteux.

 


La relaxe de Dominique de Villepin a  effacé l’événement, mais Nicolas Sarkozy s’est lancé à son tour dans la bataille pour l’orthodoxie budgétaire en réunissant une conférence budgétaire jeudi 28 janvier. «En avril, a-t-il indiqué, nous prendrons des décisions extrêmement précises pour que la spirale des déficits ne porte pas atteinte à la crédibilité de notre pays.». Son collaborateur fait semblant renchérir Dans une interview au Figaro, samedi 30 janvier François Fillon annonce travailler sur des «efforts sans précédent» qu'il présentera à Bruxelles la semaine prochaine.


Quoique de façon plus modérée – il s’agissait de lancer la campagne des élections régionales – le Premier ministre a réitéré ce matin sur Europe 1 le nouveau mantra de la majorité : maintenant que la France est « sortie de la crise » - « la première » a même ajouté le Premier ministre – la priorité des priorités est le retour à l ‘équilibre budgétaire. François Fillon a même fixé une date, 2013


Quelle vanité et quelle inconscience !


Pourquoi ?

1)  La reprise actuelle est pour une large part, artificielle.


Quel est le poids des plans de relance dans la légère remontée des taux de croissance enregistrée un peu partout dans le monde ? En Chine par exemple, qui nous est présenté comme le prototype des pays émergents échappant à la crise, le calcul est facile : les exportations sont en baisse, la consommation est stagnante depuis des années et même le quotidien Les Echos s'interroge : quand le consommateur chinois s'éveillera-t-il ?
La part des plans de relance dans la crise est plus difficile à mesurer dans nos pays développés. Mais on peut penser que quand le gouvernement fédéral américain injecte près de 800 milliards de dollars sur la table, cette mise se retrouve forcément dans le dernier taux de croissance de 2009, très flatteur, de 5,7% en taux annuel. Reste à savoir ce qui se passera lorsque les effets des plans de relance adoptés dans les pays développés vont s'estomper.

 
2) Les plans d'austérité budgétaire font plaisir aux banques.


Comme le remarque Spencer Delane sur le blog Mecanopolis, la plupart des états sont en train d'adopter des cures d'austérité drastiques : l'Espagne du socialiste Zapatero ne remplacera qu'un fonctionnaire sur dix; l'Iralnde veut passer de plus de 10% de déficit budgétaire à moins de 3% en autre ans; quant à Obama, il entend réduire de moitié le déficit américain (1600 milliards de dollars) d'ici à 2020. C'est François Leclerc, invité du blog de Paul Jorion, qui nous explique la touchante convergence des politiques économiques :


«Les banques cherchent ainsi à limiter l’inexorable montée des taux que la progression de la dette susciterait, dont elles feraient les frais. Dans l’immédiat, elles aboutissent à l’effet contraire. Il est donc impératif, pour elles, que les gouvernements présentent sans tarder la note à leurs administrés.»


La vérité est que le souci des générations futures par rapport à l'endettement est très secondaire par rapport à cette pression des milieux financiers, dont les gouvernements restent les otages.

 
3) En réalité, de nouveaux plans de relance vont s'imposer.


C'est encore François Leclerc qui le dit et il a raison : aux Etats-unis, le secteur privé ne contribue que marginalement à la reprise. Seuls les secteurs financiers (tiens tiens) et la pharmacie connaissent une véritable croissance.


En fait, le gouvernement fédéral doit à nouveau soutenir l'économie. Mais aux plans de relance globaux ii préfère les mesures de soutien sectorielles, comme celles récemment pratiquées en faveur du bâtiment ou des PME. Tout porte à croire que les autres pays développés vont eux aussi recourir à ces«  plans en loucedé» pour ne pas risquer d'affoler les marchés et les populations.



Voilà pourquoi les engagements solennels des grands argentiers français, des Sarkozy et autres Fillon font sourire. Un, ils ne sont pas réalistes parce qu'ils ignorent la situation économique réelle, toujours marquée par une demande très faible. Deux, ils sont dangereux parce que, au-delà même des incohérences de discours entre un Henri Guaino et un François Fillon, ils préparent la population à une cure d'austérité qu'ils n'auront sans doute pas les moyens d'imposer. En attendant, les Jean-Pierre Elkabach et autres Jean-Michel Aphatie applaudissent, en idiots utiles, les croisés courageux de l'orthodoxie budgétaire.

 

 

 

Mercredi 3 Février 2010

Philippe Cohen - Marianne

 


Source :

 

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