Après les déclarations de François Hollande, Martine Aubry et Laurent Fabius ont confirmé ce matin qu'en cas de victoire, ils ne reviendraient pas à l'âge légal de la retraite à 60 ans.
Bien sûr ils se réfugient derrière la négociation avec les partenaires sociaux mais Laurent Fabius a, sur RTL, lâché le morceau sur ce qui y serait défendu par un gouvernement socialiste : « Ne nous faisons pas non plus d'illusion, la situation financière des régimes de retraites qui n'a pas été réglée par le gouvernement et la situation financière générale du pays fait qu'on ne peut pas raser gratis ».
C'est cette approche qui est illusion. On reconnait là les raisonnements de la droite pendant le mouvement social sur les retraites. En réalité, repousser l'age de la retraite n'est pas seulement attaquer un des principaux acquis sociaux mais constitue une faute en matière économique et sociale. Alors que le chômage explose tant chez les jeunes que chez les travailleurs en fin de carrière, il est stupide d'empêcher des salariés de prendre leur retraite à un âge qu'ils ont toujours plus de mal à atteindre en activité. La richesse nationale et la productivité n'ayant jamais fléchi, rien ne justifie qu'on revienne ainsi sur une évolution séculaire. C'est une prime au libéralisme, à la régression et en réalité au développement des retraites par capitalisation qui flairent là l'aubaine.
Décidément plus la campagne avance, plus il apparait malheureusement qu'il revient au seul Front de Gauche de défendre les valeurs de la gauche et les intérêts des salariés.
Eric Coquerel,
Conseiller spécial auprès de Jean-Luc Mélenchon