Le blog politique de Didier HACQUART, Maire adjoint PS à Vitrolles (2002 - 2008). Après 5 années de gestion MEGRET Vitrolles est retourné dans le giron Républicain après l'élection partielle d'octobre 2002 ! Fin 2008 je quitte le PS pour le Parti de Gauche.
Rapport Berès sur la crise: le PS et les verts pactisent avec la droite ! (*)
Pendant que nous manifestons dans les rues pour défendre nos retraites, il se passe de drôles de choses au parlement européen. Heureusement les élus du Front de Gauche veillent et dénoncent l’hypocrisie des positions prises devant les français au journal de 20h00 et celles prises réellement dans l’hémicycle strasbourgeois…
Le rapport de Pervenche Berès (PS) [1] sur les recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre dans le cadre de la crise financière économique et sociale a été voté le 20 octobre 2010 au Parlement Européen.
Depuis des mois, les mobilisations syndicales et populaires se succèdent en France et en Europe, pour s'opposer à la casse des droits et acquis sociaux, à la privatisation des retraites et de la sécurité sociale, au gel des salaires et des retraites, pour refuser de faire payer aux peuples une crise dont ils ne sont pas responsables.
Si ce rapport s'émeut de la crise et tente de "moraliser le marché" (article 6) , il soutient les plans d'austérités dans les différents pays Européens. L'ensemble du rapport constitue en effet un éloge au pacte de stabilité et demande des mesures plus contraignantes encore, assorties de sanctions aux états membres et l'obligation de réduire les déficits (articles 68,92,101,103,etc.).
C'est pourtant tout le contraire qu'il faudrait faire. En effet, depuis de nombreuses années au nom de la recherche du profit, on a compressé les salaires, diminué les impôts et cotisations des entreprises et des banques pour accroître la part des richesses revenant aux prélèvements financiers (intérêts et dividendes). Se faisant on fait grossir les déficits publics, on a recouru à l'emprunt sur les marchés financiers, on a favorisé l'essor des placements financiers et de la spéculation. Pendant ce temps le crédit à été rationné pour l'emploi et les productions nationales tandis qu'il a été facilité pour les OPA et les exportations de capitaux, la politique monétaire de la BCE n'ayant servit qu'à défendre le taux de profit. C'est cette logique qui est responsable de la crise systémique que nous vivons.
La veille du vote, le 19 octobre, ce sont 3,5 millions de personnes qui manifestaient en France contre la réforme des retraites imposée par le gouvernement Sarkozy. Pourtant le rapport "considère que le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés, [...] considère que l'allongement de la durée de vie soulève des questions transversales en termes d'organisation de la société qui n'ont pas été anticipées" (article 77)
Ce n'est ni plus ni moins que la fin de la retraite par répartition et le soutien à la politique de Sarkozy que nous proposent les socialistes et les verts en votant ce rapport!
On ne peut pas s'élever contre ces mesures en France et les préconiser au niveau Européen ; Il faut que cesse cette hypocrisie et qu'une clarification soit faite quant aux positions des uns et des autres.
Pour le Front de Gauche, nous soutenons plus que jamais les salariés européens et nous continuerons à dénoncer et lutter contre les plans d'austérités, les politiques néolibérales de l'Union Européenne et pour une profonde réorientation de la BCE. La crise sociale ne sera dépassée que par une utilisation de cet argent qui coule à flot en Europe, au profit des populations.
A suivre,
DH
[1] Rapport A7-0267/2010 de Pervenche Berès, Commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale
(*) Article tiré de la déclaration de Jacky Henin (Front de Gauche) après le vote du rapport de la commission parlementaire sur la crise (extraits)