Voilà une bonne nouvelle pour la démocratie...
DH
Depuis l’annonce de la dissolution de la junte le 30 Mars dernier et la démission du général Than Shwe, le pouvoir en place semble multiplier les signes d’avancées démocratiques et de respect des droits de l’homme : retour sur l’échiquier politique de la LND (le parti dirigé par Aung San Suu Kyi); libération de prisonniers politiques; droit de grève et de syndicalisation aux salariés des entreprises de plus de 30 personnes; volonté affichée de mener des discussions de paix avec les rebelles issus des nombreuses minorités; arrêt d’un projet de barrage chinois controversé dans le nord du pays etc.
Cette élection faisait figure de véritable test quant à la crédibilité de ces avancées. Dans ce contexte politique ou alternent la volonté du pouvoir de montrer des signes positifs et les nombreuses atteintes aux droits de l’homme, nous ne pouvons que saluer l’élection d’Aung San Suu Kyi.
Même si les atteintes aux droits de l’homme restent le lot quotidien. Même s’il faudra attendre les élections générales de 2015 pour juger du degré réel d’ouverture politique dans le pays. Et même si nous ne sommes pas dupes de l’intérêt soudain que portent les Etats-Unis pour le sort du peuple Birman.
L’attrait pour les importantes ressources naturelles (pétrole, gaz, cuivre) et la stratégie de redéploiement étasunienne en Asie face à la Chine font bouger les lignes d’un régime qui était trop ouvertement infréquentable.
Reste à savoir ce qui se passera dans les années qui viennent, si un nouveau régime démocratique birman entend affirmer l’indépendance et la souveraineté des birmans par rapport au jeu des puissances, et notamment de l’empire étasunien en crise d’hégémonie qui cherche à encercler la Chine par des alliances bilatérales.
Charles Marsault, pour la commission Asie-Pacifique