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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 06:30

 


J’ai toujours pensé que l’environnement était l’enjeu pour l’humanité dans les années à venir. J’en ai largement débattu sur ce blog à plusieurs reprises.

 
 
 

Nicolas SARKOZY a lancé le grenelle de l’environnement. C’est à priori une bonne idée, et je me posais la question de savoir comment interpréter et analyser les décisions prises, sans tomber dans le « systématiquement contre ». Il y a forcément une avancée dans le domaine grâce au Grenelle d l’environnement, et la démarche qui a été lancée est forcément une avancé positive.

 
 
 

Je vous livre cependant l’analyse d’Elodie VAXELAIRE, camarade de PRS et par ailleurs spécialiste de la question.

 
 
 
A méditer, et surtout c’est un sujet à suivre !
 
 
 
DH
 
 
 

 


Le capitalisme vert n’est pas le développement durable par Elodie VAXELAIRE (*)

 
 
 

Article paru dans A GAUCHE n°1100 du 31/10/07

 
 
 

Nouveau numéro d'agitation médiatique de Sarkozy en clôture du Grenelle de l'environnement. Pour la mise en scène de ce show, Sarkozy a mobilisé des stars aussi diverses que les Prix Nobel de la paix, Al Gore et Wangari Maathai d'un côté et le Président de la Commission européenne de l'autre. Noyés sous l'avalanche de promesses, peu de médias ont pour l'instant confronté les mesures annoncées avec la réalité des défis écologiques auxquels l'humanité est confrontée. Alors même que c'est la première fois dans l'histoire que le capitalisme crée de manière aussi globale les conditions matérielles de sa propre disparition et avec lui celle de l'humanité.

 
 
 
Des promesses ambiguës
 
 
 

Les journalistes en quête d'annoncés" auront été comblés. Sarkozy n'a-t-il pas promis en vrac : d'arbitrer tous les projets en intégrant leur coût en carbone, d'inverser la charge de la preuve en matière de nuisances écologiques, de donner la priorité au transport non routier, de renforcer la réglementation en matière de bâtiments pour qu'ils soient à énergie positive à horizon 2020, de consacrer plus d'un milliard d'euros en 4 ans à la recherche sur les énergies, moteurs du futurs, biodiversité et santé environnementale, d'investir massivement dans l'agriculture et les énergies renouvelables, et pour cela, de taxer les camions transitant par la France, les véhicules neufs polluants, d'instaurer une prime à la casse des vieux véhicules, d'étudier les possibilités d'une taxe "climat-énergie" en contrepartie d'un allégement de la taxation du travail ou encore de demander à l'Union européenne la possibilité de taxer les produits importés de pays qui ne respecteraient par le protocole de Kyoto.

 
 
 

D'emblée, la présence du président de la Commission européenne lors de cette énumération aurait dû susciter au moins deux interrogations à chaud des médias. Un nombre important de ces annonces ne correspondent-elles pas tout bêtement à l'application de normes déjà décidées au niveau européen et pour lesquelles la France était cruellement en retard du fait des gouvernements de droite auxquels participait Nicolas Sarkozy ?

 
 
 

Deuxième question que personne n'a posée : le modèle européen de grand marché libre est-il vraiment compatible avec le développement des transports ferroviaires notamment de marchandises ? N'est-ce pas la Commission européenne qui démantèle méthodiquement l'activité fret de la SNCF au nom de la libre concurrence, si bien que les marchandises passent aujourd'hui des trains aux camions au lieu de faire l'inverse ?

 
 
 

L'impasse sur le nécessaire changement global de modèle de développement

 
 
 

Derrière le catalogue de mesures, le plan Marshall écologique de Sarkozy évite toute remise en cause du modèle actuel de développement porté par le capitalisme mondialisé et les politiques libérales qui l'accompagnent. Or il est impossible de dissocier les deux en se contentant d'adapter à la marge un système dont la logique même de préférence pour le court terme pose problème.

 
 
 

Et il y a urgence. Le 4ème rapport Global Environment Outlook, publié par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) vient encore nous le rappeler. S'il salue les progrès réalisés dans le traitement de certains problèmes relativement simples, l'environnement étant aujourd'hui beaucoup plus présent dans les différentes politiques à travers le monde, ce rapport assure qu'aucune des questions majeures "ne connaît de prévisions d'évolution favorables".

 
 
 

Ne pas traiter ces problèmes persistants peut, selon le PNUE, anéantir les quelques progrès accomplis et menacer la survie même de l'humanité. "Les phénomènes décrits sont d'une telle ampleur et ont atteint un tel rythme que les capacités normales de l'humanité et de la nature à s'adapter et à s'ajuster à ces changements sont entamées ", assure ainsi le directeur du PNUE. Et ce rapport d'insister sur le fait que le monde n'affronte pas des crises séparées : la crise environnementale est indissociable de la crise du développement et de celle de l'énergie. Elle ne peut donc être traitée en proposant seulement des solutions techniques au changement climatique, à l'extinction des espèces naturelles et aux problèmes environnementaux.

 
 
 

Mais en s'attaquant de front aux problèmes de la faim dans le monde, de l'accès à l'eau, à l'énergie et aux biens publics mondiaux, ainsi qu’à la surconsommation des riches et à l'extension de la pauvreté.             

 
 
 
L'horizon rétréci du plan Sarkozy      
 
 
 

Relu à la mesure de ce défi global, on voit que le plan Sarkozy ne propose pas de financer le développement durable et humain, permettant cet accès de tous aux besoins essentiels, mais simplement l'accompagnement par l'Etat, les collectivités et les consommateurs, de la mutation du capitalisme français vers un "capitalisme vert". Dans un article intitulé "Un Grenelle juteux pour les entreprises", le journal La Tribune l'analyse clairement (cf. encadré).

 
 
 

Sarkozy lui-même veut faire croire que tout le monde sera gagnant et annonce qu'il n'y aura pas de perdante dans la "révolution écologique". Bien sûr, il faut se réjouir que les entreprises françaises rattrapent enfin leur retard en la matière. Mais peut-on s'en contenter ?

 
 
 

Le développement durable est d'abord un choix de société qui n'est pas compatible avec n'importe quel modèle économique. Et il suppose notamment un nouveau partage des richesses entre riches et pauvres, entre pays développés et en développement. En France, les collectivités territoriales, qui sont au cœur des investissements attendus en matière de transport, habitat et aménagement et doivent d'ores et déjà assumer les charges liées à l'acte II de la décentralisation ont du souci à se faire.  D'autant que les budgets votés par la  droite depuis 5 ans font reculer la solidarité nationale et multiplient les cadeaux fiscaux aux plus riches.  Au niveau international, la guerre capitaliste a de beaux jours devant elle, relancée par les nouveaux profits attendus du "green business".

 
 
 
 
 
"Un Grenelle juteux pour les entreprises"
 
 
 

En titrant "Le vert vaut de l'or. Green is business", le journal économique La Tribune du 24 octobre reflétait bien la sérénité des milieux d'affaire face au plan Sarkozy : "Contrairement au Grenelle de mai 68, qui avait abouti à une augmentation d'un quart du salaire minimum des salariés, le Grenelle 2007 ne risque pas d'obérer la rentabilité des entreprises. Au contraire !"

 
 
 

Et de préciser : "d'abord, parce que son impact réel a toutes les chances d'être modeste. Une partie de la vingtaine de mesures envisagées ne dépend pas de la souveraineté nationale, mais du bon vouloir de l'Union européenne et de l'OMC [...].

 
 
 

Elles ne risquent donc pas de se traduire immédiatement dans le paysage réglementaire national". "Dans le cas des cultures OGM poursuit-il, "leur suspension aura des conséquences limitées pour les deux principales sociétés concernées, Syngenta et Monsanto, car elles ne réalisent qu'une part infime de leurs ventes en France. Part qu’elles devraient, qui plus est, conserver, puisque le gel du négoce des semis, envisagé jusqu'au printemps prochain ne les empêchera pas de les distribuer à partir du 22 mars". En échange de cette apparente concession, ces sociétés, représentées au sein de la FNSEA, gardent les mains libres en matière de pesticides, puisque l'annonce de Sarkozy est particulièrement peu engageante : "je demande à Michel Barnier de me proposer avant un an, un plan pour réduire de 50% l'usage des pesticides, dont la dangerosité est connue, si possible dans les dix ans qui viennent."

 
 
 

Et le journaliste de conclure, après avoir détaillé la liste des nouveaux profits que peuvent attendre les entreprises : "au lieu de mettre largement à contribution les entreprises dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l'amélioration de l'environnement, le Grenelle prend une orientation inattendue : un Plan Marshall de l'environnement".

 
 
 
 
 
 

(*) Déléguée générale au développement durable et solidaire du Conseil général de l’Essonne, membre de PRS

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 07:12

 


Le trou de la sécurité sociale…

 
 
 

Ce n’est pas forcément d’actualité, mais en lisant l’Huma Hebdo, hebdo que je recommande par ailleurs,  de cette semaine je suis tombé sur une interpellation d’un lecteur au sujet de la sécurité sociale. Comme c’est une réflexion que je me fais depuis très longtemps, je vous la livre :

 
 
 

« Le trou de la sécu est de 12 milliards d’euros, soit 3% de son budget. Il n’y a pas de quoi s’effrayer sauf si on veut s’attaquer à la sécu, elle-même. »

 
 
 

Dans tout reportage dans les médias aussi bien à la télévision, qu’à la radio que dans la presse écrite, on nous parle du trou de la sécu en alignant les milliards de déficit. Evidemment rapporté à notre budget, cela est faramineux. Mais je vous défie de trouver facilement un article ou une émission qui donne le budget de la sécurité sociale ! Car comme disait quelqu’un "tout est relatif"… Ecoutez bien et lisez bien la prochaine fois !

 
 
 

Pour en savoir plus je vous rappelle l’article que j’ai déjà écrit sur la sécurité sociale sur ce blog, il y a quelques mois…

 
 
 
http://didier-hacquart.over-blog.com/article-10626797.html
 
 
 
 
 
DH
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 06:41

Mon amie Christiane m’a fait passer cette citation :

 

" Ceux qui abandonnent une liberté essentielle pour une sécurité minime et temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité "  (Benjamin Franklin)

 

Je pense qu’elle peut s’appliquer à la pétition de ce jour…

 

DH

 


APPEL CONTRE LA STATISTIQUE ETHNIQUE
 
 
Plus de 15000  personnes ont signé l'appel en ligne
 

>>Voir les signatures<<

 
>>>>> SIGNEZ L'APPEL <<<<<
 

En adoptant la loi relative à l’immigration, l’intégration, l’asile, le parlement a modifié la loi Informatique et Liberté en autorisant la collecte de «statistiques ethniques » dans le cadre d’« études  sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l’intégration ». Dès 2008, une grande enquête publique, portant sur les revenus, le niveau d’étude, etc… prévoit de demander à 24 000 personnes de répondre à des questions comme « De quelle origine vous diriez-vous ? », «et de quelle couleur de peau vous diriez-vous ? » et « Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? » etc.

 

Il est urgent de se mobiliser devant ce renoncement aux principes fondateurs de notre République. Aujourd’hui, un appel est lancé :

 
>>>>> SIGNEZ L'APPEL <<<<<
 
Je refuse les « statistiques ethniques »...
 

Je refuse que quiconque me demande ma couleur de peau, mon origine et ma religion. Je refuse que l’on puisse faire de même avec mon conjoint, mes enfants, mes parents. Je refuse que mon identité soit réduite à des critères d’un autre temps, celui de la France coloniale, ou de Vichy.

 

Je refuse l’idée que la lutte contre les discriminations et l’effort pour l’intégration suppose la création de catégories ethnoraciales. Le prétendre est une manipulation intellectuelle et politique. Je refuse d’accepter que le regard et l’investigation se pose sur les auteurs plutôt que sur les victimes des discriminations. La nécessaire connaissance de la réalité des discriminations doit passer par d’autres moyens comme par exemple, le testing. Je souhaite que l’on cherche à diagnostiquer réellement les pratiques discriminantes pour les sanctionner plus sévèrement. Je refuse qu’une prétendue caution scientifique consolide des stéréotypes racistes qui continuent malheureusement à travailler de l’intérieur la société française.

 

Je refuse que l’Etat réhabilite un référent racial ethnique ou religieux pour établir des « statistiques ethniques ».

 

Je refuse de modifier les fondements de notre République, et demande au Conseil Constitutionnel de ne pas valider l’article 63 de la loi sur l’immigration.

 
 
PREMIERES SIGNATURES
 

- Mouloud AOUNIT (président du MRAP)
 - Jean François AMADIEU (Sociologue)
- Sarah BENICHOU (Juriste, Universitaire)
- Pierre BERGE (Fondation Pierre BERGE, Yves Saint Laurent)
 - Alain BLUM (Démographe, INED)
- Martine BILLARD (Député « Les VERTS » de Paris)
 - Malek BOUTIH (Secrétaire National du PS aux questions de Société)
- Jean-Yves CAMUS (Politologue)
 - Roland CASTRO (Urbaniste)
- Liliane CAPELLE   (Conseil de Paris MRC)
 - Abdou CHAOUI (Président des Maisons des Potes)
 - Didier DAENINCKX (Ecrivain)
 - Harlem DESIR (Député Européen PS)
-  Jean Philippe DUHAMEL (Avocat à la Cour de Cassation)
- Docteur Laurent EL GHOZI (Maire Adjoint PS à NANTERRE)
- Caroline FOUREST (Journaliste, Charlie Hebdo )
- Patrick GAUBERT (Président de la LICRA)
- Patrick GONTHIER (Secrétaire Général UNSA Education)
- France GUERIN-PACE (Statisticienne, INED)
 - Tiennot GRUMBACH (Avocat honoraire)
 - Raphael HADDAD (Président de l’UEJF)
- François HOLLANDE (Premier Secrétaire du PS)
- Alain JAKUBOWICZ  (Avocat)
 - Adil JAZOULI (Sociologue)
- Bruno JULLIARD (Président de l’UNEF)
 - Kamel KATEB (Démographe, INED)
- Eric KESLASSY (Sociologue)
- Bariza KHIARI (Sénatrice de Paris)
- Saad KHIARI (Cinéaste, Auteur)
- Blandine KRIEGEL (Présidente du Haut Conseil à l’Intégration)
 - Marie Thérèse LANQUETIN (Juriste, Universitaire)
- Didier LAPEYRONNIE (Sociologue)
- Frederic LEOHNARDT (Urbaniste)
 - Daniel LINDENBERG (Universitaire)
 - Hervé LE BRAS (Démographe, INED)
 - Victorin LUREL (Député PS de Guadeloupe)
 - Tristan MENDES France (Ecrivain)
- Mehdi OURAOUI (Délégué National du PS)
 - George PAU LANGEVIN (députée PS de Paris),
- Tristan ROUQUIER (Président de la FIDL)
- Serge SLAMA (Juriste, Universitaire)
 - Dominique SOPO (Président de SOS Racisme)
 -  Ibrahim K SOREL (Président de Banlieue du Monde)
- Christiane TAUBIRA (Députée PRG de Guyane)
- Samuel THOMAS (Vice-président de SOS Racisme)
- Dominique TRICAUD (Avocat membre du conseil de l’Ordre)
- Fiammetta VENNER (Sociologue, CADIS)
- Pierre Alain WEILL (Délégué National PS aux PME)



>>>>> SIGNEZ L'APPEL <<<<<

 

 


Complément du 15/12/07 : le Conseil constitutionnel valide "sous certaines réserves" le recours aux tests ADN et rejette les statistiques ethniques


 

Le Conseil constitutionnel a censuré l'article 63 sur les statistiques ethniques, un autre point litigieux de la loi.

Pour les Sages, établir des statistiques ethniques est en contradiction avec l'article 1 de la Constitution.

Celui-ci stipule que "la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion".

Le Conseil a donc jugé que des études statistiques "ne sauraient reposer sur l'origine ethnique
ou la race"
.


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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 06:27

 


SARKOZY l’américain, suite…

 
 
 

On savait SARKOZY pro-américain. Il ne s’en cache guère. Cela avait été évoqué sur ce blog, à l’occasion de son discours à la conférence des ambassadeurs en septembre 2007.

 
 
 

Il a été interviewé pour une émission américaine, et il est intéressant de connaître ce qu’il raconte aux médias US. Il s’avère que l’interview ayant mal tournée, cela a fait la une sur son mauvais caractère et sa propension à s’énerver facilement. Son porte parole en a fait les frais.

 
 
 

Plus intéressant que cette anecdote, je vous livre la version complète disponible chez daylimotion.

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 05:58

 


Nous pouvons nous enorgueillir d’avoir un nouveau prix Nobel de physique en la personne d’Albert FERT. 

 

Il a été interviewé dans Le Monde. Sa réflexion sur la recherche est évidemment pertinente. Il est la preuve vivante de la nécessité d’avoir en France des laboratoires pour développer la recherche fondamentale. La recherche fondamentale est nécessaire, même si on ne sait pas sur quoi cela va déboucher. Une recherche uniquement tournée vers la rentabilité immédiate, ne débouche pas sur grand-chose, et en tout cas ne révolutionnera pas le monde...

 

Il faudra suivre dans les mois à venir les orientations du gouvernement à ce sujet…

 
DH
 
 

 

Le Prix Nobel Albert Fert plaide pour une recherche libre (*)

 
 
 

Couronné par le prix Nobel de physique 2007 pour ses travaux sur la magnétorésistance géante, qui ont permis de multiplier par cent les capacités de stockage d'informations des ordinateurs, Albert Fert plaide pour une recherche consciente des enjeux de société, mais libre dans sa démarche.

 
 
 

Auriez-vous décroché le Nobel avec le financement de la recherche sur projet que met en place le gouvernement ?

 
 
 

Non, s'il n'y avait eu qu'un financement sur projet. Quand j'ai commencé mon travail, une étape importante a été - après avoir établi un certain nombre de bases théoriques - de me lancer, avec un collègue de Thomson-CSF, dans un projet un peu aventureux : essayer de fabriquer des multicouches magnétiques. Ce travail a débouché sur la découverte de la magnétorésistance géante, mais, au départ, c'était un projet à risque dont personne ne pouvait savoir s'il allait aboutir. Le CNRS l'a financé, parce que cet organisme est capable de discuter avec les chercheurs et de les accompagner. Une agence de financement sur projet, elle, ne l'aurait jamais retenu : c'était à l'époque un sujet trop marginal et loin des thèmes à la mode.

 
 
 

Le rôle de l'Agence nationale de la recherche est pourtant de financer des projets innovants...

 
 
 

Une agence de financement est un instrument intéressant, pour booster certaines directions de recherche et soutenir les bonnes équipes. Mais elle choisit des thèmes, elle sélectionne des orientations. Le CNRS, lui, est en contact plus direct avec les chercheurs, ce qui lui permet d'être réactif sur des sujets nouveaux qui n'auraient pu être définis à l'avance. Une agence et un grand organisme n'ont pas la même fonction.

 
 
 

Le CNRS craint d'être transformé en agence de moyens finançant la recherche menée dans les universités, sans politique scientifique autonome. Que dites-vous au gouvernement ?

 
 
 

Qu'une réforme du système de recherche ne doit pas être dictée par des motivations idéologiques. Le CNRS a un rôle de coordination nationale, de stratégie à long terme, de gestion de grands instruments et de soutien de chercheurs sur des projets à risque, toutes tâches qu'il est seul à pouvoir assumer.

 
 
 

Gardons-nous de détruire cet outil, auquel notre pays doit la qualité de sa recherche ! Les crédits n'ont pas toujours été suffisants, mais le rapport qualité-prix y est excellent. Les derniers Prix Nobel français en physique - Pierre-Gilles de Gennes, Georges Charpak, Claude Cohen-Tannoudji et moi-même - ont tous accompli une partie importante de leur carrière, soit au CNRS, soit dans un laboratoire mixte CNRS-université.

 
 
 

Comment voyez-vous les rapports entre organismes et universités ?

 
 
 

L'objectif du gouvernement est de remettre les universités dans la course. C'est un bon objectif, mais il ne faut pas précipiter les choses. Les relations entre organismes et universités, en particulier pour la gestion des laboratoires communs, seront différentes quand les universités - du moins certaines d'entre elles - seront des moteurs de la recherche au même niveau que les organismes.

 
 
 

Le problème de l'université, c'est que les jeunes enseignants-chercheurs sont écrasés de charges d'enseignement et de tâches diverses qui les empêchent souvent d'être compétitifs au niveau international. Nous avons une génération de sacrifiés dont le potentiel n'est pas exploité. Il faut reconsidérer le problème des charges d'enseignement pour permettre aux meilleurs d'être aux premières places dans la compétition internationale.

 
 
 

Êtes-vous d'accord avec la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, qui veut mettre la science "au service de la société" ?

 
 
 

Les chercheurs doivent être conscients des problèmes de société. Les progrès technologiques, les avancées médicales... contribuent bien sûr à la qualité de vie. Mais on ne peut pas imposer une finalité stricte à la recherche. Son parcours n'est jamais linéaire. Il faut laisser la recherche fondamentale se dérouler, les chercheurs suivre leurs idées, en zigzaguant, pour déboucher sur des découvertes et ensuite des applications.

 
 
 

Je n'ai pas démarré mes travaux en me disant que j'allais augmenter la capacité de stockage des disques durs. Le paysage final n'est jamais visible du point de départ.

 
 
 

Vous êtes directeur scientifique d'une unité mixte de recherche créée en 1995 par le CNRS et Thales (ex-Thomson-CSF). Quelles leçons tirez-vous de cette collaboration avec l'industrie ?

 
 
 

Mon contact avec l'industrie a été facile, parce que Thales a une forte tradition de recherche. Mais il subsiste en général dans notre pays un fossé entre le monde de la recherche publique et celui de l'industrie. Le transfert des connaissances en est moins rapide. Exemple de la réactivité des industriels américains : un mois à peine après avoir donné mes premières conférences sur la magnétorésistance géante, j'ai reçu la visite d'une délégation d'IBM...

 
 
 

Je plaide pour que davantage d'élèves des écoles d'ingénieurs préparent une thèse, et pour que l'industrie embauche davantage de doctorants. Une piste à suivre pourrait être d'associer le crédit impôt recherche à de telles embauches. Et puis, je suis choqué par la "ringardise" de l'enseignement scientifique (physique, chimie, technologies) dispensé, à quelques exceptions près, dans les grandes écoles où sont formées nos élites. Les sciences ne sont pas tout, mais, à mon avis, il faut être bon partout, y compris en sciences.

 
 
 

 (*) Article paru dans l'édition du Monde.fr du 25.10.07

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 06:57


L’affaire de l’Union patronale de la Métallurgie UIMM avec à sa tête Denis GAUTIER -SAUVAGNAC est un véritable scandale.  

Des sommes colossales sont en jeu. Certains sont tentés de vouloir détourner l’attention vers les organisations syndicales de salariés. François CHEREQUE de la CFDT a réagi violemment à ces attaques, et Bernard THIBAULT de la CGT envisage un recours pour diffamation calomnieuse.

 

Mais de nombreuses questions restent en suspend sur cette affaire, comme de savoir pourquoi cela dure depuis aussi longtemps, sachant que les premiers signalements des retraits en liquide par le Tracfin datent de 2000 ?

 

Un autre volet de l’affaire concerne les fameux « amendements UIMM » votés par des députés de droite. Les derniers avaient été « retoqués » par le Conseil Constitutionnel, au motif qu’un amendement doit être en rapport avec le projet de loi auquel il est rattaché.  

 

Pour mieux comprendre cette affaire, je vous conseille l’article de Marianne et le dossier de Gérard FILOCHE.

 

A suivre…

 DH 


Affaire Gautier-Sauvagnac : Sarkozy et Breton doivent s'expliquer
 


À peine entamée, l'enquête montre que la caisse noire de l'UIMM est considérable, et qu'elle ne concerne pas que les syndicalistes. Explications.
 

Quelle histoire ! Ce qui n'était, au départ, qu'un délit de droit commun est en train de devenir un énorme scandale impliquant non seulement le syndicat patronal, mais aussi des ministres.


Tout a commencé le 26 septembre. Ce jour-là, le Figaro révèle que le parquet de Paris a été saisi d'une enquête de Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances, sur des retraits suspects de grosses sommes en liquide, opérés à la demande de Denis Gautier-Sauvagnac, président de l'UIMM. Le total des sommes retiré sur un compte de son organisation à la BNP, entre 2000 et 2007, serait de 5,6 millions d'euros.

 

Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, confiée à la brigade financière.

Le responsable patronal se défend de toute malversation. Mais le 3 octobre, des perquisitions ont lieu au siège de l'UIMM, au domicile de Denis Gautier-Sauvagnac et chez une femme ayant effectué des retraits. Une somme estimée entre 400.000 et 500.000 euros est saisie. Le 12 octobre, les policiers saisissent environ 2 millions d'euros dans un coffre loué par l'UIMM, sur les indications de cette dernière. Le 13, l'analyse de deux comptes à la BNP permet de détecter des retraits de 5,6 millions d'euros sur l'un et de 4 millions sur l'autre entre 2000 à 2007, plus 7 millions à la banque Martin Maurel. Et le 18 octobre, le Parisien révèle que le trésor de guerre atteindrait 600 millions d'euros. La caisse noire de l'UIMM était financée par des cotisations versées par une centaine d'entreprises, sur la base d'un prélèvement de 0,04% de leur masse salariale. En trois semaines, le patronat se retrouve au cœur d'un scandale financier qui finit par ressembler aux grandes affaires italiennes des années 1990.


Les derniers développements sur le scandale de l'UIMM posent deux questions auxquelles l'enquête devra répondre :


1) Pourquoi l'Etat a-t-il attendu le 26 septembre 2007 pour saisir la Justice ?

 

L'existence d'une caisse noire et de retraits de grosses sommes en liquide par M.Gautier-Sauvagnac, le patron de l'UIMM, sont connus depuis longtemps, au moins depuis 2004. À l'époque, la BNP alerte Tracfin de ces retraits soupçonneux. Tracfin enquête avant de transmettre ses conclusions au ministère des Finances. Pourtant ce dernier ne communique l'information à la Justice qu'en 2007, à l'initiative de la ministre Christine Lagarde. Que s'est-il passé entre 2004 et 2007 alors que, rappelons-le, Nicolas Sarkozy et Thierry Breton étaient ministre des Finances ?


Eric Decouty, journaliste au Figaro et auteur du premier article sur le sujet, insiste sur ce point : « Cette information n'arrange personne, deux ministres des Finances se sont assis dessus et ont empêché que la Justice s'en saisisse, Nicolas Sarkozy et Thierry Breton ont couvert une information atomique. »


2) Si les caisses noires de l'UIMM ont servi à faire voter des amendements sur des lois, il faut savoir lesquels et qui sont les élus compromis.


Quel serait le mobile des élus concernés par cette corruption d'un nouveau genre ? Pour un ancien dirigeant du Medef, « les partis politiques et les syndicats bénéficient de financements légaux, ils n'ont pas besoin d'un troisième financement occulte. Il n'y a pas de trésor caché. » Pourtant tout Paris bruisse déjà d'informations mettant en cause certains députés. Si Denis Gautier-Sauvagnac a lui-même précisé que cet argent avait pour but de « fluidifier » les relations de l'UIMM avec les syndicats, un vieux routier du social consulté, précise : « Des députés ont touché des enveloppes pour faire passer des amendements. Pour Gautier-Sauvagnac, fluidifier signifie arroser. »


  600 millions d’euros capitalisés en « caisse noire » du patronat  

jeudi 25 octobre 2007 par Gérard Filoche

 

Laurence Parisot : « beaucoup savaient inconsciemment ». (sic) C’est un concept magnifique que le savoir inconscient collectif. Mais les statuts du Medef lui imposaient, lui imposent de tout savoir !

 

La loi Waldeck-Rousseau de 1884 ne permet en aucun cas le système de collecte de fonds secrets de l’UIMM et du MEDEF. Le Medef n’est juridiquement pas un syndicat, il l’écrit sur son site. La loi Waldeck-Rousseau ne reconnaissait pas les syndicats dans l’entreprise, encore moins que les entreprises cotisent, secrètement pour eux.

 

DGS est contre le paiement des jours de grève mais verse 170 millions d’euro a des entreprises après des conflits…

 

DGS est « moderne » contre un code du travail « archaïque », il veut absolument sortir du système social de 1945, mais ne sortait pas de son système de « caisse noire » depuis 1901

 

Il versait des compléments de rémunération sans payer les cotisations sociales.

 
Gautier-Sauvagnac et Laurence Parisot en préventive ? 


On n’a jamais eu un scandale avec des sommes aussi énormes :

 

Cela a commencé par la découverte de quelques millions d’euros retirés en liquide par le principal patron des patrons du Medef, le leader de l’UIMM (Union des industries et métiers métallurgiques). M. Denis Gautier-Sauvagnac, (dit « DGS ») figure éminente du CNPF puis du Medef, faisait retirer régulièrement depuis de longues années, des centaines de milliers, des millions d’euro en liquide… Les enquêteurs ont parlé de 2 millions d’euro, puis de 7 millions retirés de la Banque Martin-Maurel. Puis de 2 millions… par an. On en est vite arrivé à 20 millions d’euro : on en trouvait partout, dans les coffres de DGS, à Paris comme à Marseille. Dans un coffre privé de DGS, ils auraient même été trouvé 300 000 euro : un emprunt qu’il se faisait à lui-même au nom de son organisation, pourquoi se gêner ? à rembourser en 2013 ! Dans sa comptabilité, cela figurait sur papier simple ! Et apparemment cela servait pour acheter un appartement « à la découpe », de 190 m² à l’Etoile au prix ridiculement bas de 331 000 euro, à la suite d’un tuyau d’initié…

 

Non seulement les chefs du patronat n’ont pas nié l’existence de cette « caisse noire », de ce « pactole », de ces « fonds secrets », (comment appeler cela ?), mais ils ont avoué sans vergogne, que c’était une fort ancienne pratique ! « Donner des espèces à divers partenaires dans la vie sociale (c’est) dans la continuité historique de l’UIMM, dans sa mission de recherche du dialogue social » écrit François Ceyrac, ex-président de l’UIMM et du CNPF (1969-1973), ainsi que deux de ses successeurs, Arnaud Leenhardt (1992-1999), et Daniel Dewavrin (1999-2006) qui renouvellent publiquement leur confiance à DGS. Ils ont fait pareil de leur temps ! Ainsi de perquisition en perquisition, en arrive-t-on au chiffre fabuleux de 160 millions d’euro détournés en liquide pour l’essentiel sur un « trésor de guerre » placé en banque de 600 millions d’euro. Interviewé, François Ceyrac, affirme que « ce que l’on prétend découvrir aujourd’hui, n’est pas un mystère pour tout le monde, c’est même assez largement connu (de qui ?). Ce qui frappe l’opinion, j’en ai pleinement conscience, c’est l’importance des sommes en jeu. (…) « On peut penser qu’autrefois, c’était même beaucoup plus » (sic) !

 
D’où vient cet argent fabuleux ?
 


Cet argent nous dit-on est constitué de « cotisations volontaires et supplémentaires », Pourquoi « supplémentaires » ? « Il ne s’agit en aucun cas des cotisations annuelles des adhérents. Au-delà de leur « cotisation normale » explique M. Ceyrac, des entreprises versaient « d’autres cotisations » dûment déclarées et pas en espèces sur un compte bancaire ». Mais pourquoi deux types de cotisations alors ? Pourquoi deux versements séparés ? DGS, lui, assure que l’argent liquide provenait d’un seul fonds informel, baptisé « Entraide pour les industries métallurgiques » (Epim).

 

Créée, selon lui, en 1972, (une autre fois, il parle de 1901) cette caisse de secours sans existence juridique ne serait que la résurgence d’une première structure ouverte après les grandes grèves de 1947. (D’autres disent après mai 68) À l’origine, 2.000 entreprises y cotisaient, sur la base du volontariat, à hauteur de 0,02 % de leur masse salariale, laquelle représentait 1,3 million de salariés, soit la moitié des effectifs de la métallurgie. Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’une centaine à verser une contribution de 0,004 %.

 

Sur quelle ligne de leur comptabilité figurent ces sommes ? Sur quelles sommes non versées ailleurs (fisc, salaires, cotisations sociales) figurent-elles ?

 

Et tout cela fournit 600 millions d’euros qui sont distribués au moins à raison de 2 millions par an, en espèces ? (Ce qui, de source policière, pèserait 24 à 32 kilos selon les coupures employées, et tiendrait dans quatre attachés-cases). Pourquoi en espèces ?

 

Au fil du temps, entre les cotisations amassées et les indemnités effectivement versées par les entreprises, un pactole de 160 millions d’euros a été constitué. Placé en sicav et autres obligations, via une trentaine de comptes bancaires, (pourquoi tant de comptes différents ? Lesquels ?) il rapporte des intérêts et s’élève actuellement à 290 millions d’euro, a déclaré « DGS », à quoi s’ajoutent des plus-values « latentes » (sic : la valeur des placements en Bourse ?) d’environ 300 millions d’euro. Au total, l’UIMM dispose donc d’un potentiel de près de 600 millions d’euro, selon « Le Parisien ». Selon d’anciens responsables, cela aurait pu atteindre un milliard.

 
Qui savait ?
 


Mme Laurence Parisot a toujours le sens extraordinaire des formules. En tant que patronne du Medef, responsable élue des fédérations qui y sont liées, elle a une expression inouïe : « Beaucoup savaient inconsciemment » !

 

Le « savoir inconscient et collectif » est une notion nouvelle vraiment fascinante.« Beaucoup » savaient : c’est-à-dire tout le conseil de l’UIMM, tout le conseil du Medef.

 

Mme Parisot affirme que c’est « ubuesque », (est-ce bien le mot approprié ?) qu’elle « ignorait tout », qu’elle se « sent salie », elle appelle à la « transparence » et propose… de « changer les statuts du Medef » ! Mais c’est du pipo, elle se moque de nous : cette transparence y est déjà prévue…

 

La page 20 des statuts actuels du Medef consultable sur Internet, est entièrement consacrée aux « cotisations - comité financier » : elle explique dans son article 16, l’assiette, le calcul, le règlement des cotisations, celles des organisations professionnelles, des organisations territoriales, des organisations des membres associées et des personnes morales admises à participer, elle décrit le « comité financier » qui procède aux examens des situations des organisations concernées, il y est même prévu un « audit des comptes » devant le conseil du Medef.

 

Mme Parisot en rajoute : « Non seulement je ne savais rien, mais je ne comprends même pas. (...) Je suis abasourdie, on ne peut pas défendre l’indéfendable (sic) » sur Europe n°1, puis « Nous sommes libérés par cette révélation, c’est une nouvelle vie qui commence » (sic) « Certains utilisent le mot crise, c’est moins une crise qu’une convulsion qui va permettre d’accoucher d’autre chose, allant vers la modernité et l’ouverture » (sic).

 

La voilà qui se décrète purifiée, en quelque sorte. Elle ose même, en conférence de presse, affirmer : « Cette affaire et ces révélations, ça me fait l’effet de la révélation d’un secret de famille ». (sic). Est-ce ce genre de secret où l’oncle a violé la petite-nièce et que l’on n’ose pas évoquer ? « C’est quelque chose que nous ignorions totalement pour l’UIMM et que sûrement nous ignorons pour d’autres ». Ah, quel aveu de plus ? Il y en aurait « d’autres » que l’UIMM qui seraient concernées par le même « quelque chose » parmi les organisations du Medef ? M. De Callan et d’autres auraient touché ? Mme Parisot ne le sait pas « consciemment » alors que les statuts actuels du Medef qu’elle dirige depuis deux ans, lui permettent, lui imposent parfaitement de tout savoir.

 

Et si on le lui a caché, en dépit des statuts, et alors que cela existait depuis si longtemps, alors que c’était aussi « gros », comment a t elle fait pour ne pas voir ? Elle n’a pas cherché ou bien elle a fermé les yeux ? Qui le lui cachait ? Si c’était légal, normal, usuel, ancien, pour quelles raisons le lui cachait-on ?

 
Depuis quand ?
 

« Cela fonctionnait depuis 123 ans » affirme Yvon Gattaz, président du CNPF de 1981 à 1986.

 

D’autres expliquent que cela remonte à l’après-guerre, 1947.

 D’autres encore à l’après mai 68, en 1973. 

Ce qui veut dire que le « besoin » de ces fonds corrupteurs se serait fait sentir soit à cause de la guerre froide, soit à cause de la peur de mai 68. D’autres font mine de s’étonner : pourquoi est-ce que cela n’éclate qu’aujourd’hui ? Comme si, en fait, on devait suggérer que c’était le Medef qui était victime d’un « complot » contre lui !

 

Ce qui est quand même une façon extraordinaire de « retourner » les faits ! Le comploteur se verrait démasquer à un moment « opportun » : par qui ? Pourquoi ?

 

Par son ami Sarkozy parvenu au pouvoir ? Quelle stupidité : croit-on que Sarkozy a un intérêt à se heurter à une puissance telle que l’UIMM et le Medef réunis ? À faire ce qu’en 123 ans, aucun pouvoir n’a pu faire ? Il ne cherche qu’à les séduire ! “Avec les dents !”

 

La vraie question n’est-elle pas : pourquoi y a t il eu une telle complicité pour masquer cela pendant tant d’années ? Les textes sur le blanchiment d’argent et les retraits en liquide ne datent pas d’aujourd’hui. On nous explique qu’il y a eu plusieurs signalements au Parquet depuis l’an 2000.

 

Qui a empêché que l’enquête ne se déclenche plus tôt ? Il fallait que l’UIMM soit sûre d’elle pour continuer le même système de retraits en liquide en 2007 en dépit des premières alertes en 2004 !

Cela relève-t- il du droit syndical ? Non 

Les leaders du Medef plaident qu’il s’agit d’une vieille pratique remontant à la loi Waldeck-Rousseau de 1884.

 Faux et curieux 

Curieux : le Medef qui se veut si « moderne », si empressé de changer le modèle social français archaïque, s’est donc volontairement conformé à une si vieille loi, si peu appropriée ?

 

Et faux : La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884, reconnaît les syndicats mais hors de l’entreprise et des lieux de travail. Elle ne peut en aucun cas couvrir le versement d’argent par les entreprises ! « Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes, exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à l’établissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans l’autorisation du gouvernement » affirme cette loi, qui accorde également à ces syndicats « le droit d’ester en justice », de disposer du produit de leurs cotisations, d’acquérir les immeubles nécessaires à leur activité, de constituer des caisses de secours mutuels ou de retraites.

 

La notion de « secours mutuel » correspond-elle bien à l’usage des gigantesques fonds de DGS ? Non ainsi que le reconnaît un membre du bureau de l’« Epim » : « Cet argent sert aussi en préventif auprès des syndicats, pour éviter la grève ». Ce qui ne correspond ni à la notion de « secours mutuel » ni à celle du paiement des retraites prévues par la loi de 1884.

 

La loi Waldeck-Rousseau précise que les syndicats professionnels peuvent, certes, former des « unions » de syndicats, mais ces « unions » ne peuvent, elles, ni posséder d’immeubles, ni entamer des actions en justice. Elles ont des droits plus limitées que les syndicats.

 

Le Medef et l’UIMM sont des « unions » ! « Le Medef est une association loi 1901, non un syndicat professionnel » lit-on sur son site. Cela est écrit noir sur blanc sur le diagramme du site patronal à la page : « Nature du Medef et pouvoir normatif de l’interprofession nationale et territoriale au regard de la négociation collective ».

 

« Le Medef national est une association loi 1901 constituée sous forme de confédération entre les organisations professionnelles et territoriales d’entreprises qui adhèrent à ses statuts ».

 

Seules « les organisations professionnelles sont des syndicats professionnels loi 1884 dotés de la représentativité légale ».

 

Le Medef est souvent spécialiste, aux prud’hommes, en TI ou TGI, de mettre en cause les droits d’ester en justice de syndicats de salariés pourtant bien mieux habilités que le Medef et l’Union des IMM. Mais le voilà soudain approximatif : ce serait la loi Waldeck-Rousseau qui l’autoriserait à drainer en secret des millions d’euro en liquide et à en faire… ce que DGS veut.

Quelle enquête ? 

Elle ne va pas vite cette enquête. On dirait qu’elle marche sur des œufs.

 

La justice avait été informée par un signalement sur ces retraits de fonds entre 2000 et 2006 provenant de la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Economie et des Finances (Tracfin est un service d’enquête indépendant de son autorité de tutelle : Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins).

Interrogé par la banque sur ces retraits, M. Gautier-Sauvagnac, aurait expliqué que ces fonds étaient « consacrés aux œuvres sociales de la métallurgie et plus particulièrement aux retraités ou malades du secteur » selon le Figaro. Les retraités et « les malades du secteur » seront contents de le savoir… C’est sans « franchise » sans doute ?

 

C’est parce que les retraits ont continué en 2007 que le parquet de Paris a ouvert une « enquête préliminaire » pour abus de confiance ». Obligé ? On nous indique qu’une information judiciaire pourrait être ouverte. Ce qui est extraordinaire c’est qu’on ne voit pas, beaucoup au 20 h, les images des intéressés convoqués à la police, répondant à un juge.

 

En attendant, Denis Gautier-Sauvagnac poursuit ses activités. Il tarde à démissionner et seulement du poste de président, pas de celui de « délégué général » (salaire de 240000 euro annuel). Mme Parisot poursuit ses activités. Elle ne savait qu’inconsciemment ! On attend des mises en examen qui traînent.

 

Tous demeurent libres et peuvent se rencontrer, se concerter, effacer les traces, les preuves.

 

Dans n’importe quel autre cas, pour des sommes d’argent bien moindres, la justice de Mme Rachida Dati serait plus exigeante : elle fixerait déjà les peines planchers !

 

Rarement une association qui pourrait être de « malfaiteurs » bénéficie d’une telle mansuétude.

 

Personne ne met les nombreux complices possibles de détournement de cette ampleur en prison préventive, et les « perquisitions » sont bien discrètes, polies, avec très peu de « fuites ».

 

On remarquera que les « journalistes d’investigation » ne sont pas sur le coup. Personne n’entreprend d’enquêter sur la loi de 1884, sur les statuts du Medef, sur les entreprises qui cotisent. La grande presse se contente des dépêches et fait un service minimum d’information. Il n’y a pas d’équipe pour chercher les informations comme pour le Rainbow Warrior ou Urba. Le traitement est plus modeste que pour les abus de biens sociaux de la Mairie de Paris sous Chirac.

 

Pour 600 millions d’euro, et des dizaines de millions en liquide, voilà bien peu d’efforts.

 Ils orientent la malversation vers les syndicats de salariés 

Pour détourner l’attention des malversations de l’UIMM et du Medef, DGS, Parisot suggèrent que c’est la faute aux organisations de salariés, pas celle des unions patronales. Les unes étaient demandeuses (syndicats pourris) et les dernières étaient généreuses (patrons éclairés).

 

Finalement DGS ne voulait qu’aider les pauvres syndicats de salariés qui, sans cela, n’ont pas le sou. Quels syndicats ? Quels syndicalistes ? DGS refuse de « parler » : la police ne lui met pas un spot de lumière et de la fumée dans les yeux pour le forcer à avouer. DGS le clame : il n’est pas un « donneur ». (Forcément, ce ne sont pas les groupes Dassault et Lagardère qui vont cracher le morceau !) Mais DGS était le spécialiste des « négociations » avec les syndicats : très fort pour mettre tout le monde autour de la table, et pour les dessous-de-table, laisse-t-on entendre. Tout cela revient à salir les syndicats de salariés sans aucune preuve : pour l’instant, les seules « mains sales » ce sont celles de DGS.

 

La CGT examine même les moyens de porter une plainte efficace pour dénonciation calomnieuse.

 

Les articles officiels de la grande presse ont laissé entendre que la discrétion était nécessaire, car DGS a affirmé qu’il s’agissait de « fluidifier les relations sociales ». Alors, de façon « entendue », la grande presse fait semblant d’être magnanime en ne remuant pas trop la « boue », n’est-ce pas ? Si c’est pour le bien des syndicats, où si ceux-ci sont mouillés, il ne faudrait pas les mettre en cause !

 

Depuis quand le Figaro protège t’il les syndicats de salariés ?

 

S’il y a des corrompus au niveau de ces syndicats, pourquoi ratent-ils l’occasion de le faire savoir ? Voilà les grands médias qui s’interrogent doctement pour étudier le financement… des syndicats de salariés. Comme si le « lien » était naturel, évident, direct.

 

Le Medef propose de même mettre cette question en débat alors que cela fait de nombreuses années qu’elle l’est, et qu’ils la refusent. Xavier Bertrand propose une loi… en 2008. A quel sujet ? Contre les caisses noires du Medef ?

 

Il existe sur le financement des syndicats de salariés, des projets de loi de la gauche, depuis belle lurette, dont le patronat n’a jamais voulu discuter. D&S a rédigé depuis longtemps, des propositions en ce sens, mais ce n’est pas le sujet, ni le moment, ni lié à la « caisse noire ».

Alors où va l’argent ? 

Le Monde, sous la plume de Patrick Roger, suggère : l’argent de l’UIMM aurait pu servir pour la campagne de Giscard d’Estaing en 1974 ou pour d’autres campagnes de la droite. Ah, il ne s’agit plus de syndicalisme, là. Ni de « secours mutuel » et sûrement pas de la loi Waldeck-Rousseau. Il est suggéré aussi que cela pourrait servir plus récemment et systématiquement à « faire passer des amendements ». Au Sénat en 2002 et 2004, quelques études de cas suffisent à démontrer l’efficacité du lobbying patronal auprès de certains élus et groupes parlementaires. DGS dément au cas où on supposerait mal : “ - Je n’ai pas arrosé de députés”. Seulement leurs attachés parlementaires ?

 

Douteux ? Le journaliste du Monde conclut : « L’enchaînement des faits conduit pourtant à s’interroger sur les facilités dont dispose l’union patronale de la métallurgie pour trouver au sein du Parlement les relais par l’intermédiaire desquels ses positions peuvent être défendues ». Posons la question légitime : n’est-ce pas à cela que servent les retraits en liquide ? « Fluidifier les relations sociales » est devenu nouveau pseudonyme de « corruption ». Cela consisterait donc à corrompre des élus de droite ? Les enquêteurs de la brigade financière ont noté des « pics de retraits en espèces » sur les comptes de l’UIMM dans la période précédant les années d’élection présidentielle en 2002 et 2007… De quelle « fluidification » s’agissait-il ?

 

« Certains salariés de l’UIMM percevaient sur cet argent, jusqu’en décembre 2006, des primes en espèces de 10.000 euros par an en moyenne ». Tous les perquisitionnés reconnaissent avoir « touché ». Est-ce à dire que c’était un moyen de ne pas payer les cotisations sociales ? DGS commettait aussi des fraudes à l’Urssaf ?

Des patrons payés pour « tenir bon » ? Et la concurrence libre et non faussée ?  

On attend le démenti ou les éclaircissements, car avec des millions en liquide tout est possible : après tout DGS n’est-il pas un financeur de terroristes, un blanchisseur d’argent sale ?

 

S’ils ont besoin de se cacher avec des « espèces » c’est que leur trafic n’est pas avouable, non ?

 

S’il s’agissait d’une bonne cause, DGS n’hésiterait pas à expliquer et à « donner des noms ».

 

Pourquoi Mme Parisot se dit-elle « salie » par l’affaire ?

Parce que le patronat aurait payé des « jaunes » ?

Des briseurs de grèves ?Des commandos anti-syndicaux ?

Des dirigeants syndicaux pour qu’ils ne défendent pas leurs mandants ?

Des syndicats entiers auraient été subvertis par le patronat ?

Des patrons payés pour « tenir bon » ? 

Payés « pour éviter les grèves » ou « après les conflits » les versions divergent.

Dans un cas, c’est pour dissuader la grève, dans l’autre pour annuler les effets de la grève, non ? Mais la grève n’est-elle pas un droit constitutionnel ?

 

"Ces fonds ont servi à indemniser les entreprises qui sollicitaient notre secours après un conflit", dit DGS dans Le Monde du 23 octobre. Selon lui, 170 millions d’euro auraient ainsi été utilisés. En gros, il faussait « la concurrence libre » et protégeait certaines entreprises des augmentations de salaires de leurs ouvriers ?

 

Il existe, on le sait, des cas légaux de financement de syndicat par accord dans les entreprises : par exemple, Sanofi-Aventis signe des accords avec ses syndicats représentatifs et leur verse, telle année, 600 000 euro : mais cela fait l’objet d’un accord publié, déposé aux services des conventions collectives, avec toutes les signatures, côté employeur, (en l’occurrence y figure même la signature de François Sarkozy – ne pas confondre avec Guillaume Sarkozy qui postulait à la direction du Medef il y a peu) et, côté salarié (tous les syndicats sans exception). On peut en penser ce qu’on veut mais ce sont des signatures officielles, explicites, légales, pas des versements en « espèces ». Cela prouve a contrario que les versements en espèces sont « sales » et que la corruption est certaine. Deux millions de liquide par an !

Le profit maximum : « avec les dents » ? 

La thèse de Nicolas Sarkozy c’est qu’en aidant les riches à s’enrichir, cela développera la croissance, car la fortune des uns crée la fortune des autres. Il affirme ainsi tirer la croissance « avec les dents ».

 

D’où son « paquet fiscal » et son « bouclier fiscal » pour protéger des gens comme Gautier-Sauvagnac et Lagardére. Leur donner plus, les motiver au maximum : car ce sont, pense t il, ces géants de l’entreprise qui prennent des risques et qui créent la richesse.

 

Mais cela ne marche pas, bien sur : ces gens ne sont que de médiocres exploiteurs avec des visions à court terme, qui n’ont rien de philanthropique, ni de généreux. Ce sont les mêmes Maîtres des forges qu’au siècle dernier : à l’UIMM et à EADS. Ce que l’état leur donne, ils le prennent mais n’en ont jamais assez, plus ils en ont, plus ils en veulent. Les « initiés » d’EADS et ceux de l’UIMM, du MEDEF, c’est le même monde, ce sont les protecteurs de Sarkozy Nicolas, (François et Guillaume), ceux qui le rejoignent au Fouquet’s, sur le Paloma, à Wolfeborro, ceux qui l’ont hissé de la Mairie de Neuilly à l’Élysée.

 

Ce sont ceux qui à Jouy-en-Josas, rassemblé par milliers en « université du Medef », font à Sarkozy une « standing ovation ». Ce sont les 500 familles qui ont gagné 80 milliards d’euro de plus l’an passé par rapport à l’année précédente et qui ne ré investissent pas ! Mme Parisot n’est que la 273e sur ces 550 fortunes, elle qui plaide la précarité pour toutes et tous !

 

Un patron sur deux du CAC 40 était mis en examen, il y a encore dix ans. C’est le milieu des “affaires”, des Loïc-Prigent, des Boublil, etc. des initiés d’Orange-Bouygues-SFR récemment condamnés à 400 000 euro d’amende (seulement) pour “entente illicite”. De ceux qui gagnent mille fois le Smic, des stocks option non imposées, des parachutes dorés, et qui se font encore réparer leur sale de bain sur le compte de l’entreprise qu’ils dirigent.

 

C’est ce milieu que M Sarkozy et Mme Dati ont l’immense culot de vouloir surprotéger en proposant actuellement de faire adopter une loi pour dépénaliser le “droit des affaires” ! Pour aller chercher la croissance « avec les dents », il faudrait faciliter ce genre de « caisse noire patronale » et pire encore.

 

Les « initiés » d’EADS sont aussi bien traités par la « justice » de Mme Dati que les équipes complices de l’UIMM et du Medef : ils ne sont pas en prison préventive, comme le seraient des vulgaires quidams pour moins que cela. Ils peuvent se concerter pour leur défense, ils peuvent effacer les preuves, dissimuler leurs malversations, ils refusent cyniquement d’expliquer, les uns, comment ils ont réussi à prendre 800 000 millions d’euro en vendant « habilement » leurs actions, les autres, ce qu’ils ont fait de leurs dizaines de millions d’euro secrets en liquide.

 

Et tandis qu’on alourdit la loi du petit, du pauvre, de l’exclu, Sarkozy s’est engagé à demander au Parlement d’alléger les lois et les contrôles pour ces grands affairistes !

La mentalité ce ces « entrepreneurs-là » est entièrement révélée, projetée sur grand écran, au travers des affaires UIMM, Medef, EADS : la prétendue « libre concurrence » capitaliste n’a rien de sain, elle repose sur ce type de corruption : délit d’initiés et pots-de-vin en liquide. Ce n’est pas « la croissance » qu’ils vont chercher « avec les dents » mais leurs profits sans limites. Copains et coquins, complices et associés, initiés et cyniques, ne sont pas des « risquophiles » ni des créateurs de richesses : ils s’assurent avant tout contre tout risque en détruisant les droits du travail, en corrompant des élus, et en cherchant à briser, par des caisses secrètes, le droit de grève pourtant constitutionnel. Avec les dents, avec les dents !

 Gérard Filoche, le 23 octobre 2007 
« DGS » 

Denis Gautier-Sauvagnac “DGS” pilier du Medef, n’a que de la morgue à la bouche ! D’où lui vient-elle ? Du fait que comme délégué général il gagne 240 000 euro par an et qu’il distribue deux millions d’euro a discrétion à qui il veut ?

 

"Ce système, j’en ai hérité, dit-il, je suis le septième délégué général depuis 1901, ça tombe sur le septième, pas de chance, mon devoir est d’assumer. Mon erreur est de ne pas avoir arrêté le système en 1994", explique Denis Gautier-Sauvagnac.

 

Cet homme est extraordinaire : il se veut « moderne contre le code du travail » mais traditionnaliste pour le code (d’honneur ?) du patronat. DGS veut arrêter le système social mis en place en France depuis le Conseil national de la Résistance, depuis 1945, mais il n’a pas su arrêter le système de corruption qu’il préside depuis 1994…

 

Il est contre le paiement des jours de grève aux salariés mais il verse 170 millions d’euro en liquide à des entreprises « après un conflit » ! Je me rappelle encore ce vif débat à la Fête de l’Humanité où l’on m’avait mis, il y a quelques années, à la même tribune que M Gautier-Sauvagnac : explosant, il avait crié “ - Mais on vous les donne M. Filoche vos cotisations sociales, on vous les donne, débrouillez vous avec, assurez vous vous-même ”. Il avouait ainsi qu’il ne voulait plus de cotisations sociales prélevées sur les salaires, qu’il ne voulait plus de protection sociale liée au travail. Il ne voulait plus ne payer que l’acte productif : ensuite, c’était à la bête salariée, travailleuse, de se débrouiller elle même pour le reste, comme dans le bon vieux temps du XIXe siècle... Sarkozy m’avait dit à “Ripostes” le 10 décembre 2006, “ - Je ne partage pas votre détestation des employeurs, M. Filoche”. Je ne déteste pas les employeurs, pas du tout, seulement les employeurs délinquants, et ceux qui sont liés à eux et dépendent d’eux.

 

Les cinq ou six fois où j’ai eu à me trouver face à DGS dans des débats, dont à l’Aréne de France, ou dans les locaux de Libération, il était égal à lui-même, d’un mépris supérieur, à l’égard de tous ceux qui ne “comprenaient rien” au monde de l’économie, qui “rêvaient” encore de partage de richesses. Ainsi il était contre la durée légale à 35h, et contre la retraite à 60 ans, et contre le droit du travail et les recours contre les licenciements, et contre la sécurité sociale... Il est un de ceux qui a contribué le plus activement à faire reculer massivement le droit du travail depuis le 21 avril 2002, avec Mme Parisot, cette femme qui « savait beaucoup inconsciemment ».

 

DGS et Parisot devraient aujourd’hui être rapidement sur le banc des « mis en examen », jugés plus vite, plus sûrement, plus sévèrement que des petits délinquants de banlieue, que les Jean Valjean d’aujourd’hui auxquels on colle un an de prison de « peine plancher » pour récidive dans le vol d’une baguette de pain. Car cela fait longtemps qu’ils récidivent à l’UIMM et au Medef : 123 ans ! GF

 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 06:51

La fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC est un des projets de Nicolas SARKOZY. Ne connaissant pas vraiment le sujet, et devant la complexité du fonctionnement des différentes entités que sont l’ANPE et l’UNEDIC, je pensais que finalement que cela pouvait avoir du sens, au-delà des conséquences pour les personnels directement concernés.
 
 
 
Abonné désormais au journal POLITIS, dont je recommande la lecture, j’ai lu avec intérêt l’article de Jean – Baptiste QUIOT qui livre un éclairage tout à fait pertinent de la réalité de cette fusion ANPE - UNEDIC. Je cous en recommande évidemment la lecture.
 
 
 
Et finalement, j’ai maintenant de bonnes raisons d’être contre ce nouveau projet de SARKOZY !
 
 
 
DH
 
 
 
Le chômage : un secteur de profit
 
 
 

PAR Jean-Baptiste Quiot de Politis.

 

jeudi 18 octobre 2007

 
 
 

Les syndicats de l’ANPE et de l’Unedic ont appelé à la grève le 18 octobre contre la fusion de ces deux organismes, aboutissement de la libéralisation du service public de l’emploi.

 
 
 

La fusion ANPE-Unedic ? « Depuis vingt ans, on en parle, mais personne ne la fait », affirme Nicolas Sarkozy. Pourtant, depuis vingt ans, les gouvernements se sont attaqués au monopole du service public de l’emploi. « La fusion est l’aboutissement d’une logique qui veut transformer le placement des chômeurs en un secteur de profit », explique Marc Moreau, d’Agir ensemble contre le chômage (AC !). Cette « privatisation rampante », comme la décrit le président du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), Jean-François Yon, « est souhaitée par le Medef. La fusion va renforcer son pouvoir, déresponsabiliser les entreprises et accroître la pression sur les chômeurs ». Sous prétexte de « simplifier le parcours du chômeur », la réforme risque plutôt de lui rendre la vie impossible. Elle a en tout cas provoqué un mouvement de grève des salariés de l’ANPE et de l’Unedic le 18 octobre.

 
 
 
Nicolas Sarkozy tient à la fusion ANPE-Unedic. AFP
 
 
 

Cette logique s’est construite depuis vingt ans sur deux axes de réforme. Le premier consiste à libéraliser l’activité de placement. Ainsi, en 1986, une ordonnance ouvre une brèche dans le monopole de l’ANPE en autorisant les communes à effectuer des opérations. Mais c’est la loi Borloo de « cohésion sociale » qui met fin au monopole en 2005. À cette occasion, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, qui veut transformer l’ANPE en une « entreprise publique de service », ratifie la convention 181 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Elle ouvre la voie à la concurrence. La loi Borloo autorise ainsi les opérateurs privés à placer et à accompagner les chômeurs. Par ailleurs, le principe de gratuité du service public est remis en cause. L’ANPE est autorisée à créer des filiales lui permettant de développer des activités payantes. Selon Jean-Pierre Guenaten, délégué national du MNCP, « en 2005, l’expérimentation avec 5 officines privées a été jugée positive, alors que les résultats sont les mêmes qu’avec l’ANPE. Fin 2006, 17 agences privées ont été retenues pour s’occuper de 100 000 chômeurs ». Pourtant, l’ANPE évalue le coût moyen par chômeur à 730 euros quand l’agence s’en occupe, et à 3 500 euros avec les placements privés. « Pour biaiser les chiffres et s’en prendre à l’efficacité de l’ANPE, on réserve les chômeurs faciles à placer aux officines privées. Et on laisse les chômeurs de longue durée, plus difficiles à reclasser, au service public », explique Jean-François Yon. Plus qu’une victoire idéologique, le véritable but de cette libéralisation est de permettre un meilleur contrôle des entreprises sur la main-d’œuvre. Comme l’explique Sylvette Uzan-Chomat, sociologue syndiquée au SNU-ANPE : « On revient au commerce de placement du XIXe siècle, quand les placeurs étaient des sous-traitants des entreprises. »

 
 
 

Cette mainmise du patronat est à l’œuvre dans le deuxième axe de réforme, qui consiste à rapprocher l’ANPE et l’Unedic. La fusion est une aubaine pour le Medef, qui siège à la direction de l’Unedic en position de force puisqu’un protocole d’accord y est conclu dès qu’une organisation d’employeurs et une organisation de salariés se mettent d’accord. La CGT Unedic est opposée à la fusion « parce qu’elle ferait entrer le Medef dans l’organisation des politiques de l’emploi et parce que l’indemnisation doit être déconnectée du placement pour que le nouvel organisme ne soit pas juge et partie ».

 
 
 

Déjà, en 2000, sous le gouvernement Jospin, la réforme du Plan d’accompagnement pour le retour à l’emploi (Pare) avait permis que les Assedic participent au financement de l’ANPE à hauteur de 25 %. La loi de cohésion sociale a enfoncé le clou en permettant que les Assedic participent au contrôle de la recherche d’emploi. Elles peuvent suspendre le versement des allocations. « Il y a un danger de revenir au travail forcé. Le Medef a tout fait pour que les Assedic participent aux contrôles, aux sanctions et au choix des formations. Avec la fusion, les entreprises auront un pouvoir direct sur l’ANPE et les demandeurs d’emploi », explique Marc Moreau.

 
 
 

Contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, la fusion ne va pas « mettre les chômeurs au centre du système », mais plutôt « faire reposer, par une polyvalence et une mobilité imposées, toute la responsabilité sur le chômeur », explique Sylvette Uzan-Chomat. Ainsi, la réforme prévoit de supprimer les allocations au deuxième refus d’une offre dite « valable ». Jean-François Yon redoute « qu’on oblige les chômeurs à accepter des emplois précaires ». Pour la ministre de l’Emploi, Christine Lagarde, l’objectif est de ramener à 5 % le taux de chômage d’ici à la fin du quinquennat. C’est possible, au vu du nombre de radiations. AC ! estime qu’en 2006 « 462 100 décisions de radiation ont été prises sur l’année, soit 38 508 en moyenne mensuelle. Bien que le nombre officiel de chômeurs baisse, ces chiffres sont deux fois plus élevés qu’en 2001, plus de cinq fois supérieurs à ceux de 1996 ».

 
 
 

Pénaliser les chômeurs et déresponsabiliser les entreprises : voilà la véritable fusion que veut opérer la réforme. Une déresponsabilisation que le Medef veut pousser jusqu’au bout en proposant de créer « un nouveau dispositif de prise en charge élargie » du chômage, qui confierait à l’État l’indemnisation de base de tous les chômeurs. Ou comment passer de l’aide aux chômeurs à l’aide aux entreprises.

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 21:48
 

 


Respectez notre non, suite.

 
 
 
 
 
En complément des articles déjà publiés sur ce blog :
 
 
 

Pour un référendum sur le nouveau traité européen

 
 
 

La Gauche face au nouveau Traité européen, par Francis Wurtz

 
 
 
Une course de vitesse contre la démocratie
 
 
 

« Mini-traité Européen », attention les choses s’accélèrent…

 
 
 
Respectez notre Non
 
 
 

Traité Européen : RESPECTEZ NOTRE NON !

 
 
 
 

et pour comprendre le mini-traité, je vous conseille de consulter le document  suivant qui circule sur le net :

 
 
 
Comprendre la réalité du mini-traité et entrez dans la chîne du référundum
 
 
 
Je vous conseille aussi les liens suivants :
 
 
 
Respectez notre non !
 
 
 
Le peuple qui a déjà dit non !
 
 
 
Un référendum pour le nouveau traité européen
 
 
 

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le mini-traité européen

 
 
 
Pourquoi il faut dire non au nouveau traité européen
 
 
 
 
 

La liste n’est certainement pas exhaustive et je la compléterai avec plaisir…

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 06:44

 


La fin des régimes spéciaux sera coûteuse pour les entreprises !

 
 
 
 
 

J’ai eu la surprise de lire un article du journal La tribune daté du 18/10/07, sur « la fin des régimes spéciaux qui sera coûteuse pour les entreprises ». Cela concerne la SNCF, EDF, GDF, la RATP, etc.

 
 
 

Cela m’a d’autant plus intéressé, que l’argumentaire développé, et les craintes des entreprises, qui d’une certaine façon s’arrangeaient et géraient leurs personnels en fonction des régimes spéciaux, ne faisaient pas la une de Tf1 !

 
 
 

Qu’en est – il exactement ? Je prendrai le cas de la SNCF, l’article de la tribune traitant en plus de la RATP, d’EDF et GDF.

 
 
 

Cette entreprise consacre chaque année 524 millions d’€ pour permettre à ses cheminots de partir plus tôt en retraite. Ce montant baissera effectivement très progressivement. Encore faudrait – il savoir ce que la direction de la SNCF intègre dans cette somme ? Car l’allongement de la durée du travail n’entrainera qu’un simple glissement des départs et donc des dépenses et qu’au bout d’un moment, cela reviendra au même.

 
 
 

L’éventuelle création par la SNCF d’un régime de retraite complémentaire à l’image de ce qui été fit dans la fonction publique représentera un coût important. Au passage les « privilégiés » de la SNCF ne bénéficient de retraites complémentaires comme les salariés du privé…

 
 
 

Avec l’allongement de la durée du travail, le glissement vieillesse technicité, le fameux GVT, qui augmente selon le nombre d’années passées dans l’entreprise sera mathématiquement plus élevé.

 
 
 

A la SNCF, les retraites sont calculées sur le salaire liquidable, inférieur de 12% au salaire imposable, qui comprend les indemnités de résidences et autres primes. La négociation portera sur l’intégration de ces primes dans le calcul de la retraite, ce qui ne sera évidemment pas sans incidence pour l’entreprise…

 
 
 

A la SNCF, rentrera dans la négociation la pénibilité pour des agents amenés à intervenir 365 jours par an, jours et nuits pour certains, samedis, dimanches et jours fériés. Si cela ne se traduit par une retraite prise plus tôt, cela se traduira autrement, avec un nouveau coût pour l’entreprise…

 
 
 

L’article de La Tribune, omet de parler du contrat social qui liait les cheminots et leur statut notamment la retraite et des salaires en dessous de ceux du marché. La pression pourra être plus forte à l’avenir sur ce point… Sinon l’entreprise perdra beaucoup de son attrait pour y rentrer…

 
 
 

En définitive, il apparaît que la fin des régimes spéciaux n’est pas une aussi bonne affaire pour les entreprises concernées ; le problème de la SNCF vis çà vis des retraites, c’est la démographie et surtout la déflation des effectifs, et pas les régimes spéciaux en tant que tels.

 
 
 

Le gouvernement s’attaque aux régimes spéciaux, pour mieux s’attaquer aux fonctionnaires et surtout au secteur privé. L’idée sous-jacente, c’est la retraite par capitalisation et la manne que cela représente pour les assureurs et autres organismes financiers. Mais pour ce faire, il faut monter les uns contre les autres…

 
 
 

A suivre…

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 06:01

 


Pas de démocratie sans liberté de la presse

 
 
 


Les cinq premiers syndicats de journalistes français, unis pour la première fois depuis quinze ans, s'adressent à tous les français pour proposer une loi garantissant l'indépendance des rédactions, à l'heure où les dérives déontologiques et les pressions sur le contenu de l'information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable.

 


Il me parait important de défendre cette initiative, à l’heure où les médias sont sous l’emprise de grands groupes financiers.

 
 
 

J’ai signé la pétition qui se trouve sur le site :

 


 
 
 

Je vous engage à en faire de même !

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !