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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 06:08

 


Edwi Plénel, ancien directeur de la rédaction du journal Le monde lance un nouveau journal sur internet : Médiapart. Il est en accès libre jusqu’au 23 mars 2008. Profitez – en pour vous faire une idée :

 
 
 
http://www.mediapart.fr
 
 
 

Mediapart est un journal qui se veut de qualité et de référence. Autrement dit, Mediapart est un organe d’information attaché à la vérité des faits, à leur mise en perspective, à leur explication et à leur contextualisation. Il s’inscrit dans une longue tradition démocratique qui fait de la presse l’instrument d’une transparence sur les actes du gouvernement, sur la vie des entreprises, sur tous les lieux de pouvoir, quels qu’ils soient. Il s’attache au respect de ses lecteurs, par le ton de ses articles, par le souci du contradictoire, par la recherche d’un débat de bonne tenue. Sa première loyauté est envers les citoyens auxquels il entend apporter des informations qui contribuent à leur liberté et à leur autonomie.

 
 
 

Un journal indépendant, numérique et participatif

 
 
 

Son indépendance le distingue dans le paysage dominant de l’information en France : journal de journalistes, Mediapart est contrôlé par son équipe fondatrice, elle-même composée essentiellement de journalistes. Nulle dépendance dans son capital, ni à l’égard d’un groupe industriel, ni envers un parti politique.

 
 
 

Journal numérique, Mediapart n’est ni le sous-produit d’un média existant, ni un site de complément. Journal complet, mettant l’information publique d’intérêt général au cœur de son travail, il invente directement sur le Web une presse de référence, riche et documentée. En utilisant à plein toutes les potentialités de la révolution numérique, du lien hypertexte à l’écriture multimédia, Mediapart rompt avec les logiques de flux qui, sur Internet, uniformisent et banalisent l’information. Avec trois éditions quotidiennes (à 9 heures, 13 heures et 19 heures) et un semainier permettant de retrouver les éditions des jours précédents, il propose des rendez-vous à ses lecteurs qui sont autant de repères dans le flot incessant de l’actualité.

 
 
 

Enfin et surtout, Mediapart est un journal participatif, comme l’indique son nom. C’est un journal doublé d’un club où ses lecteurs peuvent s’exprimer librement, créer leur actualité, lancer leurs débats, soulever des discussions, provoquer des réflexions.

 
 
 

A titre d’exemple, je vous livre lun article particulièrement documenté sur le plan que nous réserve Nicolas SARKOZY. Rappelons – nous l’interprétation des résultats des élections : Les électeurs ont sanctionné le gouvernement pour qu’il aille encore plus loin dans les réformes que les français attendent ! …

 


DH

 
 
 
 
 
Le plan choc que va engager Nicolas Sarkozy
 
 
 

Par Laurent Mauduit

 

Créé 16/03/2008 –

 

Gérard Desportes [1]

 

Laurent Mauduit [2]

 
 
 

Même si le gouvernement a nié qu'un plan de rigueur était prêt, une cascade de réformes va être engagée, dès les prochains jours, plus amples encore que ne le soupçonnait la gauche. Réforme de l'Etat, refonte des impôts, réformes du marché du travail et des retraites: Nicolas Sarkozy a choisi de forcer l'allure. Mediapart a mené l'enquête.

 
 
 

Tout au long de la campagne des élections municipales, la gauche a fait grief au gouvernement de tenir secret un plan de rigueur, prêt à entrer en application sitôt le scrutin passé. Ce dont le gouvernement s'est défendu, assurant qu'on lui faisait un mauvais procès. Pourtant, le plan existe, massif, coordonné, auquel travaillent l’Elysée et le gouvernement depuis de longues semaines et qui va entrer en œuvre dés les prochains jours. Un plan englobant des réformes peu ou pas du tout évoquées durant le débat électoral de ces dernières semaines.

 


Pourtant, François Fillon et nombre de ses ministres n’ont pas tort de se récrier et jouer avec le mot. Parce que ce qui se prépare n’est pas un plan de « rigueur » à l’identique de celui mis en œuvre par les socialistes lors du virage des années 1982-1983 par exemple. Il s'agit plutôt d'un plan de réformes «structurelles» - comme disent les experts -, c'est-à-dire d'un ensemble de mesures transformant en profondeur l’architecture même de l’administration ou certaines règles de la protection sociale. Et il n’y a pas que les services publics ou le train de vie de l’Etat qui seront touchés. De la réforme du régime général des retraites, avec le passage aux 41 ans d’activité, jusqu’à une possible suppression pure et simple de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) [3], l’augmentation de certaines taxes, en passant par la remise en cause de nombreuses aides sociales, la «banalisation» du Livret A ou encore la privatisation partielle, dans les tous prochains mois, d’Areva, le champion du nucléaire français, le plan de travail du gouvernement va être musclé.

 
 
 

Certes, d’autres mesures sont dans les tuyaux et viendront compenser l’âpreté de ce qui précède, en matière de pouvoir d’achat (le SMIC, l’intéressement), de redéploiement de certains crédits (les 500 millions d’euros du plan banlieue par exemple), d’aide aux entreprises et de droits nouveaux pour certains salariés parmi les plus précaires. N’empêche, si le gouvernement va au bout de ses intentions, la France va connaître un des bouleversements les plus radicaux de son histoire.

 


Avant d’en dresser l’inventaire, encore convient-il de garder à l’esprit trois éléments de contexte. Un : la conjoncture économique s’avère plus dégradée que ne le pensait le gouvernement à l'automne dernier. A l'époque, quand le projet de loi de finances pour 2008 a été débattu par le Parlement, il reposait sur des hypothèses économiques plutôt favorables: un baril de pétrole à 73 dollars; un euro à 1,37 dollar; et, au total, une croissance de l'économie française en 2008 comprise entre +2% et +2,5%. Or, dans l'intervalle, sous le coup notamment de l'entrée en récession des Etats-Unis, la conjoncture mondiale s'est fortement assombrie. Et la conjoncture française en a été affectée. En bref, avec un baril à plus de 110 dollars, un euro qui a grimpé jusqu'à 1,55 dollar et une croissance française qui ne devrait guère dépasser 1,5%, les finances publiques vont en faire lourdement les frais.

 
 
 

La suppression de l'impôt sur la fortune à l'étude [3]

 

Mobilité, fusion des corps: les fonctions publiques dans la tourmente [4]

 

L'arme fatale de la révision générale [5]

 
 
 
La contrainte de la dette
 
 
 

Deux : la dette publique hante les esprits, notamment celui de Nicolas Sarkozy qui ne rate jamais une occasion de pointer les 1.100 milliards d’euros que le budget se traîne, et il n’est pas étonnant que Michel Pébereau, le président du conseil d’administration de BNP Paribas, l’auteur d’un rapport véhément [6] sur le sujet ait été impliqué dans ce qui se mijote.

 


Trois : nos partenaires européens commencent à perdre patience et exigent que la France se remette dans une conformité budgétaire compatible avec les traités et l’esprit dans lequel les 27 sont tombés d’accord pour maintenir la croissance sur le vieux continent.

 


Du coup, la gauche a tort d’estimer à 20 milliards d’euros le plan en question [7]. En fait, c’est un ensemble beaucoup plus vaste, dans son ampleur et sa durée, qui est en gestation et qui va très au-delà du seul volet des finances publiques. En voici les grandes lignes :

 


• La Révision Générale des Politiques Publiques.

 


Lancée le 10 juillet 2007, par Nicolas Sarkozy, cette « RGPP » fait peu parler d’elle. Après une première vague d’une centaine de mesures annoncées le 12 décembre, elle débouchera en mai sur un second comité de modernisation qui s’annonce « salé » si l’on en croit les rares indiscrétions qui filtrent. Il s’agit pourtant non seulement du plus important plan social sur la période 2008-2012, mais de surcroît de la plus ambitieuse tentative de l’Etat de se réformer. Sans coup férir, la RGPP a déjà décidé la suppression du Haut Conseil de la Coopération Internationale ou de 30 des 35 directions du ministère de l’Ecologie, des services départementaux de Météo France ou le transfert des forces mobiles vers des tâches de sécurité publique.

 
 
 

Qui en a entendu parler ? Le secret ne doit rien au hasard : désireux de réfléchir « sans tabou » à des réformes potentiellement explosives et de les mettre en œuvre de manière coordonnée, ses promoteurs ont organisé les choses de telle sorte que rien ne filtre. Une à deux fois par semaine, un tout petit comité se réunit et pilote une cohorte d’auditeurs issus de la haute fonction publique mais aussi de cabinets privés ainsi que les services de Bercy, et passe au crible les budgets et les structures des trois fonctions publiques mais aussi les comptes sociaux. Présidé par Claude Guéant, secrétaire général de L’Elysée, et Jean-Paul Faugère, directeur du cabinet du premier ministre, ce comité de suivi comprend notamment, le ministre du budget, Eric Woerth, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Gilles Carrez, et son homologue du Sénat, Philippe Marini, le receveur général des Finances, Philippe Parini, et donc Michel Pébereau. Eric Besson, le secrétaire d’Etat en charge de l’évaluation des politiques publiques, est souvent de la partie.

 


L’objectif financier de l’exercice est clairement fixé. La France n’honorant pas son engagement européen d’amener ses finances publiques à l’équilibre en 2010, elle doit y parvenir au plus tard en 2012 [8]. Comme un simple plan d’austérité, fut-il de 20 milliards d’euros, n’y suffira pas, la « RGPP » constitue le moyen d’atteindre l’objectif. Le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, des mesures d’économies ici ou là permettent de crédibiliser la promesse française. D’après les experts- Nicolas Sarkozy lui-même à l’occasion du lancement de la démarche a suggéré un objectif de 150 milliards d'euros.

 
 
 

Mais ce n’est pas tout. Toutes les missions et fonctions de l’Etat, parfois même les valeurs, sont une à une passées en revue, en présence ou pas du ministre concerné. Les résultats des élections municipales ne changeront rien. Au contraire. « Pas de pause », a dit François Fillon. Le « reformatage global de la machine publique », selon l’expression de Philippe Marini à Mediapart, est en marche. Gilles Carrez est encore plus direct quand il prétend « porter le fer sur toutes les interventions publiques et notamment sur toutes les aides sociales ».

 
 
 

Le terme « rigueur » retrouve là une vigueur toute « barriste », du nom de l’ancien premier ministre. Ne faut-il pas envisager une mise sous conditions de ressources des allocations familiales ? Ou supprimer demi-part supplémentaire pour l’impôt sur le revenu accordé à un parent ayant élevé seul son enfant ? Peut-on convier les assurés sociaux à participer davantage au financement de leur propre couverture maladie ? Comment procéder à une remise à plat des aides au logement ? Voici, à titre d’exemples, quelques réflexions qui ont récemment été explorées par le comité de l’Elysée. Et à chaque fois, la même interrogation sous-tend le débat: « Cela contribue-t-il au déficit zéro » ? « Cette question est la monotone de chacun de nos rendez-vous », s’amuse Philippe Marini. On lira ici [9] le détail de quelques uns des travaux engagés par le groupe de l'Elysée.

 
 
 

Le statut des fonctions publiques dans la tourmente

 
 
 

Dés ce mardi 18 mars, le Conseil supérieur de la fonction publique examine un projet de loi et les décrets afférents à la mobilité des fonctionnaires. Comme on le lira, cette démarche s’intègre complètement dans le cadre de la RGPP et peut déboucher dès cet automne sur une négociation avec les syndicats sur l’unification des trois fonctions publiques autour de la notion de métiers. Cassant les 1.000 statuts particuliers qui composent aujourd’hui l’administration.

 


* La revue générale des prélèvements obligatoires. Dans le même mouvement, le gouvernement prépare une remise à plat totale de la fiscalité française. C’est la ministre des finances, Christine Lagarde, qui a été chargée de conduire cet audit complémentaire – baptisé, par symétrie, la « RGPO » dans les mêmes sommets du pouvoir. Là encore, les choses vont s’accélérer brutalement sitôt les élections passées. Il s’agira « de baliser une trajectoire fiscale », en clair de remettre un peu d’ordre et de visibilité. Aucune doctrine n’est encore précisément fixée à ce jour, mais le train libéral est lancé. Certains, même à l’UMP, s’en inquiètent. Ainsi, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Gilles Carrez, estime que si cette remise à plat fiscale doit concourir au même objectif que la « RGPP », le déficit zéro: « Il faudrait prendre la décision de ne plus baisser les recettes de l’Etat ».

 
 
 

Pour l’heure, ce n’est pas cette voie qui semble privilégiée. Un indice ne trompe pas. L’un des groupes de réflexion devra réfléchir aux problèmes de « compétitivité » et d’ « attractivité » du système fiscal français. On comprend le sous-entendu : trop lourd dans un contexte d’accélération de la mondialisation, le système français mériterait d’être allégé. Au ministère des finances, on est même beaucoup plus explicite, faisant valoir que le moment est venu, après d’innombrables tergiversations, de « se poser la question d’une suppression pure et simple de l’ISF ». D’autres pistes de réflexions sont aussi évoquées, dont on trouvera le détail ici [3].

 
 
 

* Vers un quadruplement de la CRDS ? Selon l’article 20 de la loi organique relative aux lois de financement de la Sécurité sociale, « tout nouveau transfert de dette à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) est accompagné d’une augmentation des recettes de la caisse permettant de ne pas accroître la durée d’amortissement de la dette sociale ». Or, selon le dernier rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale [10], le déficit de trésorerie s’est élevé à 14,3 milliards d’euros. Le gouvernement est donc dans l’obligation de remonter la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS [11]), qui pèsent sur tous les revenus d’activité, de remplacement et du patrimoine. Assorti actuellement d’un taux d’imposition de 0,5% (pour un produit de 5,6 milliards d’euros), la CRDS aurait donc dû passer à près de 2%. Cette hausse qui n’est pas intervenue avant les municipales interviendra-t-elle juste après ? Le gouvernement y est légalement tenu.

 


Sauf à imaginer une autre solution : faire glisser ce déficit sur la dette de l'Etat. Ce qui serait budgétairement très hétérodoxe et très peu conforme aux engagements européens de la France, visant à ramener la dette publique sous le ratio des 60% de la richesse nationale, exigé par le traité de Maastricht. Mais il est vrai que dans le passé, il y a eu des entorses de ce type. La plus spectaculaire a été celle de 1994, année au cours de laquelle le déficit cumulé de la Sécurité sociale sur les trois années antérieures (110 milliards de francs) a été subrepticement glissé sur la dette. Le ministre du budget de l’époque, qui s'était prêté à ce tour de passe-passe budgétaire était un certain… Nicolas Sarkozy !

 
 
 
La loi de modernisation de l’économie
 
 
 

C’est un autre des grands chantiers sur lequel travaille le ministère des finances, et qui doit déboucher d’ici au printemps sur l’examen par le Parlement d’un projet de loi. Et là encore, les réformes envisagées risquent de créer de vifs débats, puisque parmi de nombreux autres volets (PME, nouvelles règles encadrant la grande distribution…), doit figurer la réforme, politiquement sensible, du Livret A. Le monopole de distribution confié depuis des lustres à La Poste et aux Caisses d’épargne serait supprimé. La gauche ne manquera pas d’y voir une menace sur le vieux système de rémunération de l’épargne populaire et sur le système de financement du logement social qui lui est associé. A l'initiative de nombreux syndicats et associations, une campagne intitulée "Pas touche au livret A" [12] a ainsi récemment été lancée.

 


Le projet comprend d’autres dispositions également très controversées comme un volet sur le travail dominical ou encore une réforme de la gouvernance de la Caisse des dépôts et consignations.

 


* La nouvelle réforme des retraites. La loi Fillon de 2003, instaurant notamment l’extension au secteur public des 40 ans d’activité pour bénéficier d’une retraite à taux plein, prévoyait une clause de rendez-vous en 2008, notamment pour valider le passage à 41 ans d’activité pour le public et le privé la même année. Le gouvernement a donc attendu que les municipales aient lieu pour ouvrir ce dossier. Dès le début de la semaine qui vient, des contacts bilatéraux – il ne s’agit pas d’une négociation - doivent donc intervenir entre le ministre du travail, Xavier Bertrand, et les partenaires sociaux, sur cette nouvelle étape, et des dispositions complémentaires (avantages familiaux, petites retraites, pénibilité…).

 
 
 

Sur fond de grogne sur le pouvoir d’achat, ce dossier s’annonce lui aussi hautement délicat. Ce qui n’empêche pas certains membres du gouvernement de préconiser une position ultimaliste, comme la remise en cause (souhaitée par le Medef) de la retraite à 60 ans ; et même de toute référence à un âge légal. Un projet de loi doit être bouclé d’ici la fin du mois de juin.

 


* Une cascade d'autres dossiers sociaux sensibles. Preuve que Nicolas Sarkozy veut décidemment avancer très vite, d’autres grands rendez-vous sociaux sont programmés en même temps. De longue date, le gouvernement fait pression sur les partenaires sociaux pour qu’ils anticipent dès ce printemps la renégociation de la convention d’assurance-chômage qui devait intervenir à l’automne – mais il n’est pas sûr que la crise de l’UIMM le permette. Le souhait du gouvernement serait de convaincre les partenaires sociaux de ponctionner les excédents de ce régime pour baisser les cotisations chômage, et, grâce à un système de vases communicants, de limiter la hausse des prélèvements retraite, le tout s’effectuant à prélèvements constants.

 


Le Parlement doit par ailleurs se saisir d’ici fin juin de l’accord, lui aussi très sensible, sur la « flexisécurité » survenu entre plusieurs centrales syndicales et le Medef, pour transposer le compromis au plan législatif. Le gouvernement pourra-il convaincre l’aile la plus radicale de sa majorité de n’amender qu’à la marge un texte dont les équilibres politiques sont très délicats ? La partie s’annonce difficile.

 


Par ailleurs, le gouvernement prépare un texte aussi délicat sur le temps de travail, notamment pour fixer définitivement les règles des heures supplémentaires et leur taux de majoration. Le projet est compliqué à de très nombreux titres : d’abord parce qu’il relancera inévitablement la polémique autour de la barre légale des 35 heures ; ensuite, parce qu’il repose sur un nouveau système d’accord majoritaire au sein des entreprises ; enfin parce que ce même système devra lui-même tenir compte des nouvelles règles de la représentativité syndicale, qui font l’objet de négociations entre les partenaires sociaux et sur lequel, d’ici l’été, le gouvernement doit légiférer.

 
 
 

Bref, entre le dossier sur la retraite, et tous ceux-ci, le gouvernement veut avancer tout au long du printemps en terrain miné, pour promouvoir des réformes dont certaines sont explosives.

 
 
 

* Vers une privatisation d’Areva. A l’étude depuis de longs mois, la privatisation partielle d’Areva, le champion français du nucléaire, va être lancé. Le dossier est lui aussi hautement sensible. Parce qu’une telle privatisation, dans un secteur aussi stratégique, va évidemment susciter de très fortes controverses. Mais aussi parce que, parmi d’autres schémas possibles, Martin Bouygues, témoin de mariage de Nicolas Sarkozy avec Cécilia, et parrain de son fils, Louis, est l’un des industriels qui postulent à jouer un rôle-clef dans l’opération.

 
 
 

* La révision générale des politiques publiques dispose d'un site internet [13], qui donne quelques indications sur l'opération.

 
 
 

* Le Fond monétaire international, dont le directeur général est le socialiste Dominique Strauss-Kahn, a par avance, "vivement" félicité "le gouvernement pour ses révisions générales des politiques publiques (RGPP) et des prélèvements obligatoires (RGPO". Ce satisfecit a été décerné le 20 février 2008, en conclusion de l'examen de la situation de la France, dans "une note d'information au public". [14]

 
 
 

*Quelques indications sont données sur la "revue des générale des prélèvements obligatoires" sur le site internet de Matignon. [15]

 
 
 

* Les grandes données statistiques (économiques, sociales, démographiques...) qui permettent de cerner les enjeux de la réforme des retraites peuvent être consultées sur le site internet du Conseil d'orientation des retraites [16]. Sur ce site, on peut en particulier télécharger le "Cinquième rapport du COR" [17] (document PDF, 740,9 ko), qui présente les évaluations et les perspectives les plus actualisées. adopté le 21 novembre 2007 par cet organisme.

 
 
 

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URL source: http://www.mediapart.fr/journal/france/160308/le-plan-choc-que-va-engager-nicolas-sarkozy
 
 
 
Liens:
 


[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/gerard-desportes

 

[2] http://www.mediapart.fr/club/blog/laurent-mauduit

 

[3] http://www.mediapart.fr/journal/france/150308/la-suppression-de-l-impot-sur-la-fortune-a-l-etude
[4] http://www.mediapart.fr/journal/france/160308/mobilite-fusion-des-corps-les-fonctions-publiques-dans-la-tourmente
[5] http://www.mediapart.fr/journal/france/160308/l-arme-fatale-de-la-revision-generale
[6] http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054004454/index.shtml
[7] http://presse.parti-socialiste.fr/2008/03/04/plan-de-rigueur-l’aveu-du-premier-ministre/
[8] http://www.performance-publique.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/enjeux_fipu/prog_annuel_fipu/2009_2012.pdf
[9] http://www.mediapart.fr/journal/france/150308/l-arme-fatale-de-la-revision-generale
[10] http://www.securite-sociale.fr/chiffres/ccss/2007/ccss200709synth.pdf
[11] http://www.urssaf.fr/salaries/salarie/droits_et_obligations_vous_concernant/la_csg_et_la_crds_01.html
[12] http://www.pastoucheaulivreta.org/
[13] http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/
[14] http://www.imf.org/external/np/sec/pn/2008/fra/pn0823f.htm
[15] http://www.premier-ministre.gouv.fr/information/actualites_20/revue_generale_prelevements_obligatoires_57712.html
[16] http://www.cor-retraites.fr/
[17] http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-835.pdf

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 06:39

 


Carlos Goshn, encouragé par la législation à produire des voitures propres en Californie. Pour l’Europe, pas de problème, cela peut attendre !…

 
 
 

Dans le Journal Du Dimanche du 9 mars 2008, un article a retenu mon attention : C’est l’interview de Carlos Ghosn le patron de Renault-Nissan.

 
 
 

En effet, il déclare qu’il va lancer dès 2010 aux Etats Unis et particulièrement dans l’Etat de Californie la commercialisation d’un véhicule électrique. Il le fera pourquoi ? Tout simplement en raison des contraintes environnementales en vigueur dans cet état ! Cette voiture ou sa dérivée, ne sera commercialisée en France qu’en 2012…

 
 
 

Donc, Carlos Goshn avoue le plus simplement du monde, qu’il agit en fonction des réglementations environnementales. Il se dit même « encouragé par les nouvelles législations californiennes ». Comme elles sont plus contraignantes en Californie, il accélère les choses en Californie… Cet état est connu en effet, sous l’impulsion de Schwarzenegger, pour ses efforts pour préserver l’environnement.

 
 
 

Ce qu’il faut retenir en final, c’est que si les politiques se bougent, alors les industriels se creusent la tête, et réciproquement ! Il n’ya donc aucune fatalité…

 
 
 

Quant on dit que l’on ne peut rien faire, et que les politiques ont peu de pouvoir…

 
 
 

A méditer, en ce jour de réflexion, veille d’échéance électorale…

 


DH


Nb : Comme quoi, parfois, il est intéressant de lire un journal de droite, mais pas plus d'un par semaine !!!!!
 
 
 
 
 
 

Extrait de l’interview de Carlos Goshn dans le JDD du 9 mars 2008

 
 
 

… Comment voyez-vous la voiture de la prochaine décennie?
Une des directions dont nous voyons aujourd'hui les prémices, c'est la voiture à impact environnemental nul: aucune émission de CO2, aucun rejet de particule, aucun bruit de moteur. Il y a une demande pour les voitures à zéro émission de la part de certains Etats, certaines villes ou certaines entreprises, mais il n'y a pas d'offre. Nous voulons arriver avec une offre convaincante sur un marché mondial annuel qui représenterait potentiellement 10 millions d'unités, sur un total de 65 millions. C'est un enjeu majeur pour nous. Nous avons choisi de donner la priorité à la voiture électrique, avant la pile à combustible, car la technologie des batteries évolue très vite. C'est l'origine de notre projet pilote en Israël, prévu pour 2011.

"Dans quelques mois, nous présenterons notre premier prototype de Scénic à pile à combustible"

 


Mais comment être prêt pour un premier modèle Nissan dès 2010 aux Etats-Unis, comme annoncé cette semaine?

 


Aujourd'hui, le budget consacré à la voiture électrique chez Renault et Nissan, sur le périmètre ingénierie avancée, est de 200 millions d'euros par an. Nous voulons lancer une voiture électrique Nissan dès 2010 aux Etats-Unis, encouragés par les nouvelles législations californiennes. Puis nous avons annoncé que l'alliance proposerait une offre globale de véhicules électriques en 2012.

 



Et en France?

 


Nous avons, bien entendu, envie d'en faire bénéficier le marché français rapidement et d'être les premiers à le faire, au plus tard en 2012.

 
 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 06:11

Le mardi 11 mars à 21h00, ARTE diffuse le documentaire « Le Monde selon Monsento ». C’est un événement à ne pas manquer pour mieux comprendre ce qu’est la multinationale MONSENTO, et son influence dans le monde entier., notamment sur les OGM.
    

"Je n’ai jamais vu une société qui ait une influence aussi déterminante et à un niveau aussi élevé sur les autorités gouvernementales en charge de la réglementation que Monsanto avec ses OGM."

 

(L’essayiste Jeremy Rifkin)
 
 
 
Cela résume tout…
 
 
 
DH


 
 

A consulter  pour en savoir plus :

 

http://www.combat-monsanto.org/

 

 

Le monde selon Monsanto
 



Le documentaire événement de Marie-Monique Robin

 



Coproduction : ARTE France, Image et Compagnie, Productions Thalie, Office National du film du Canada, WDR

 




 




Monsanto, multinationale américaine née en 1901 à Saint-Louis, dans le Missouri, et d’abord spécialisée dans l’industrie chimique, est devenue en un peu plus d’un siècle le leader mondial des biotechnologies, en particulier sur le marché des organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle détient les brevets de 90 % du maïs, du soja, du colza, ou du coton transgéniques cultivés dans le monde. Par le biais de rachats successifs, elle est en train de devenir le premier semencier de la planète et à terme, c’est la chaîne alimentaire toute entière qu’elle pourrait contrôler. Mais c’est d’abord avec le Round Up, son herbicide "total" (longtemps estampillé "biodégradable") qu’elle a commencé, à partir de 1974, à conquérir le monde. On lui doit aussi des produits aussi variés que le terrible Agent Orange, massivement déversé sur le Viêt-nam par l’armée américaine, les PCB (pyralène en France, interdit au début des années 80), l’aspartame ou les hormones de croissance (interdites en Europe et au Canada). Monsanto, avertit Marie-Monique Robin, est l’une des entreprises "les plus controversées de l’ère industrielle".

 


"Nourriture, santé, espoir" : sur son site, la firme de Saint-Louis promet une agriculture durable, aux rendements supérieurs, respectueuse de l’environnement. Journaliste d’investigation chevronnée, couronnée du Prix Albert-Londres en 1995, la réalisatrice a décidé de juger sur pièce, y compris en explorant le passé de l’entreprise. Sa première étape la mène à Anniston, en Alabama, où 40 % de la population, majoritairement noire, souffre de cancer. En 2002, Monsanto a été condamnée par la justice à lui verser 700 millions de dollars pour avoir dissimulé pendant des décennies la dangerosité des PCB…

 


Cobayes

Implacablement, d’Anniston jusqu’au Paraguay en passant par l’Inde, la Grande-Bretagne ou le Mexique, Marie-Monique Robin collecte des faits aussi alarmants qu’irréfutables et démonte point par point le discours de Monsanto. Elle démontre que, dans le dossier des OGM, les réglementations américaine et européenne ont été directement influencées, sans validation scientifique valable, par des alliés de la firme placés à des postes-clé au sein d’une administration tout sauf indépendante. Elle expose les stupéfiantes méthodes utilisées par la multinationale pour discréditer ses adversaires, mais aussi intimider les agriculteurs à domicile.

 



Elle laisse entrevoir enfin la catastrophe en germe dans les visées hégémoniques de Monsanto sur les semences du monde, dont les paysans indiens ou paraguayens subissent aujourd’hui les conséquences. "On ne devrait pas utiliser les citoyens comme des cobayes." Pour avoir exprimé ses inquiétudes à propos des OGM sur un plateau de la BBC, le biologiste Arpad Pusztaï fut licencié du jour au lendemain.

 


Quelques années plus tard, Le monde selon Monsanto donne une ampleur planétaire à cet avertissement.

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 06:38

Cet interview du sociologue Erik Neveu étaye et complète parfaitement ma tribune du 21 février 2008, « tous sur le yacht de Bolloré ».  
 
 
 
Il ne croit pas à un embrasement, peut-être. Mais à force d’allumer des braises en permanence, il n’est pas dit que cela ne s’embrase pas !
 
 
 
Il est urgent pour la Gauche d’apporter une réponse à ce ras le bol et mécontentement. Cette réponse ne peut pas être une copie à peine « améliorée » de celle de la droite. Il est temps de revenir aux fondamentaux et de remettre en cause le « on ne peut pas faire autrement », « c’est la mondialisation », etc…
 
 
 
A suivre,
 
 
 
DH
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 

Grève des taxis, mobilisation des caissières, conflits chez Carrefour, Arcelor, Michelin, L'Oréal, à l'Imprimerie nationale et même chez les apiculteurs… Les mouvements sociaux se multiplient, débordant parfois les syndicats. Entre crise du pouvoir d'achat et crise de légitimité d'un pouvoir en chute libre dans les sondages, est-on à la veille d'un embrasement plus général ? Erik Neveu, sociologue, politologue et auteur de Sociologie des mouvements sociaux (La Découverte, 2004), analyse ce moment particulier. Et ses limites.

 
 
 
 
 

L'actualité met en avant un grand nombre de conflits dans des entreprises privées. Est-ce qu'il y en a effectivement plus que d'habitude ?

 


Erik Neveu : Il y a en ce moment quelque chose de l'ordre du frémissement, de l'ébullition. Mais il faut garder à l'esprit qu'un grand nombre de mouvements sociaux ne remontent pas jusqu'aux antennes des médias nationaux. Aujourd'hui, par exemple, à Rennes, on a vu les éleveurs de porc défiler et bloquer la ville : personne n'en a parlé. Si l'actualité se focalise sur certains mouvements ces jours-ci, c'est sans doute parce qu'en l'absence d'une opposition crédible dans le monde politique, ils apparaissent comme l'incarnation du dissensus vis à vis du chef de l'Etat. Le fait que la presse soit en crise joue peut-être aussi un rôle, même si ce n'est pas décisif. Dès lors que les salariés de grands quotidiens ou de grandes chaînes de télé se mettent à faire grève, ce mode d'expression n'est plus tabou.

 


On a vu les salariés de Michelin séquestrer des cadres. Ceux de L'Oréal débordent les syndicats… Y a-t-il une radicalisation des formes d'action ?

 


Erik Neveu : Les séquestrations, c'est une forme d'action qu'on a surtout vu dans les années 70. Mais, régulièrement, en situation désespérée, on voit des ouvriers menacer d'entreprendre des actions violentes. En 2000, par exemple, les ouvriers de l'usine Cellatex des Ardennes ont envisagé de déverser des produits toxiques dans les cours d'eau. D'autres, comme les salariés d'une usine Moulinex dans le Calvados, ont menacé de faire exploser des matières inflammables. Ce n'est pas banal, mais ça arrive de façon répétée lors de séquences exceptionnelles de grèves ou de conflits liés un sentiment de rage ou d'impuissance. Que peut-on faire face aux délocalisations dans un monde où la figure ouvrière est dévalorisée et où la force syndicale n'est pas colossale… ?

 


Une des mobilisations marquantes en ce début d'année a été le mouvement des taxis…

 


Erik Neveu : Oui, son efficacité m'a beaucoup surpris. Le pouvoir a capitulé après 48 heures de mobilisation (deux mercredi, étalés sur deux semaines, ndlr) et le Président est même allé à Canossa à la gare Montparnasse pour rassurer les chauffeurs. Le gouvernement a dû s'excuser publiquement pour avoir seulement eu l'idée de changer les règles du jeu… Cela tient, je pense, au pouvoir de nuisance incroyable de cette profession. Ce genre de mouvement est très dangereux car il peut être l'étincelle qui met le feu à d'autres matériaux explosifs. S'il se prolonge, il peut être facteur de blocage, voire de chômage pour d'autres professions.

Vous parlez de « matériaux explosifs » : croyez-vous à un embrasement des mouvements sociaux ?

 


Erik Neveu : Il y a une accumulation des motifs objectifs de mécontentement, et d'un point de vue subjectif du sentiment d'injustice. Il ne s'agit pas seulement de la dégringolade de Nicolas Sarkozy dans les sondages, mais bien plus de la déception des catégories populaires et des classes moyennes, attentives à un engagement précis sur les salaires. Le candidat Sarkozy a multiplié les signes envers les ouvriers durant sa campagne, c'est d'ailleurs le seul présidentiable à avoir employé ce terme. Mais de nombreux groupes sociaux ont le sentiment d'une paupérisation : des salaires qui stagnent, la hausse des prix du carburant ou de l'immobilier, une précarisation rampante, etc. Personne ne songe d'ailleurs plus à le nier. On voit même les discours patronaux changer. Lors des conflits dans la grande distribution, les patrons eux-mêmes se sentent obligés de reconnaître la condition très difficile des caissières. Et des signes concrets s'accumulent, comme les pertes effarantes de la Société générale, qui illustrent dans les esprits la supériorité des revenus du capital sur ceux du travail. Mao disait « quand la plaine est sèche, il suffit d'une étincelle pour qu'elle s'embrase… »

 

 

Alors ? La « plaine » est-elle « sèche »

 


Erik Neveu : C'est un peu plus compliqué que ça. J'ai récemment analysé les résultats d'une enquête (LCI/Manpower). A la question « si un mouvement social se déclenchait, y participeriez-vous ? », deux tiers des salariés interrogés répondent « oui ». Mais à la question suivante, « Pensez-vous qu'un tel mouvement est susceptible de se déclencher ? », ils sont 80%... à répondre « non ». En fait, la plaine est sèche, mais elle manque d'herbe. Les mouvements sociaux manquent d'élément fédérateur. Les organisations syndicales sont faibles et il n'y a personne pour incarner la contestation. D'autre part, et c'est peut-être même plus important, il n'existe plus de lexique actuel de la revendication. L'ancien vocabulaire issu des marxismes – « grève », « patrons », classes sociales », « travailleurs », « ouvriers », etc. – est tombé en désuétude, mais rien n'est venu le remplacer. Les mouvements sociaux connaissent une crise de leurs formes d'expression, de verbalisation. Je ne suis pas prophète et je ne me sens pas propre à faire des prédictions, mais, non, je ne crois pas à un embrasement.

 
 
 

Marianne.fr du Jeudi 21 Février 2008

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 05:58

 


Nicolas Sarkozy se prend – il pour de Gaulle ?

 
 
 
 
 
 
 

Nicolas SARKOZY a prononcé un discours lors de l'Inauguration de l’Historial Charles de Gaulleà Hôtel National des Invalides le Vendredi 22 février 2008. Ce discours d’hommage retrace la vie du Général de Gaulle.

 
 
 

Logiquement, puisque cela fait partie de l’histoire du général, Nicolas Sarkozy revient sur les événements de mai 68.

 
 
 

C’est assez édifiant :

 
 
 

«(…) En 1965, au moment des élections présidentielles, le Général est attaqué par tous les partis et par toutes les factions dont il dérange les intérêts. On le critique à l’extrême-gauche, on le critique au centre, on le critique à l’extrême-droite et même une partie de la droite, le critique. On voit cette chose extraordinaire : celui qui a sauvé deux fois la République est alors accusé de la menacer par un front républicain composé de tous ceux qui n’avait jamais rien fait pour la République.

 
 
 
C’est cela aussi l’histoire du gaullisme.
 
 
 

En 1968, les mêmes, qui prétendaient défendre la République et la démocratie, rien que cela, mais qui ne pouvaient pas supporter d’avoir perdu les élections, 1968, et ils jouent la carte de l’insurrection populaire.

 
 
 

On se souvient de la révolte de cette jeunesse qui a tout, qui ne sait pas encore ce qu’est le chômage, notamment le chômage des jeunes, et qui monte sur les barricades pour réclamer le droit d’aimer sans contrainte et de jouir sans entrave. Elle réclame ce droit parce qu’elle ne sait pas exprimer autrement son malaise face à une société qui ne peut plus lui apporter que des réponses matérielles là où elle aurait besoin des réponses spirituelles que toute jeunesse attend quand elle se pose l’angoissante question du sens.

 
 
 

Qui mieux que le Général aurait pu comprendre ce malaise de la jeunesse lui qui fut toute sa vie rebelle aux ordres établis et à l’immobilisme ?

 
 
 

En 1940 une partie de la jeunesse, la plus valeureuse s’est reconnue dans le gaullisme.

 
En 1958, c’est un immense élan populaire des jeunes.
 

En 1968, le rendez-vous entre la jeunesse et le Général de Gaulle est manqué. Ce n’est pas seulement une question de générations. C’est l’œuvre aussi de tous ceux auxquels, à droite comme à gauche, dans les syndicats, dans les partis, dans la presse, dans les milieux intellectuels, le Général de Gaulle a toujours paru illégitime parce qu’il leur a arraché un pouvoir qu’ils avaient pris l’habitude de se partager.

 
 
 

Ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'histoire de notre pays que de voir unanimement célébrer la mémoire du grand homme alors que tout au long de son existence, sa légitimité fut contestée.

 
 
 

La légitimité populaire, celle du suffrage universel, était apparue aux ennemis du Général comme un coup de force -combien de fois ai-je entendu cette expression, « coup de force » - contre le seul pouvoir légitime à leurs yeux, c'est-à-dire le leur.

 
 
 

On peut pardonner à la jeunesse ses révoltes même quand elles sont sans issue parce qu’au fond la jeunesse se définit toujours en s’opposant. On pardonne moins aux politiciens d'alors et aux idéologues qui à Charléty veulent manipuler la jeunesse en jouant avec sa générosité.

 
 
 

Les Français ne s’y trompent pas. L’insurrection n’a pas lieu. Le Général de Gaulle déclare : « J’ai un mandat du peuple, je l'accomplirai ». L’Assemblée Nationale est dissoute. Le peuple, justement, il descend sur les Champs Elysées pour montrer qu’il a son mot à dire et qu’il ne se laissera pas déposséder de ses droits Une fois de plus le Général de Gaulle a fait face à la tempête et une fois de plus le Général a évité le pire. Imagine-t-on un gouvernement Auriol en mai 68 ? Que serait devenu la France, ce jour-là ? C'est Malraux qui s'interroge.

 
 
 

Les élections ont lieu, les politiciens une fois de plus sont battus. Mais ils ne peuvent pas plus accepter cette nouvelle défaite qu’ils n’ont accepté les précédentes.

 
 
 

En voulant restaurer l’Etat dans son autorité, dans sa dignité, dans son prestige, le Général de Gaulle dresse contre lui tout au long de sa vie tous les conservatismes, tous les corporatismes, tous les clientélismes.

 
 
 
A force ils finissent par gagner (… ) »
 
 
 

En fait ce discours est dans la même veine de celui prononcé lors de la campagne électorale, quand il déclarait « vouloir en finir avec mai 68 ».

 
 
 

Aujourd’hui, il va encore plus loin avec une attaque en règle des syndicats, des partis, et particulièrement de la gauche, des intellectuels, etc.. Il revient une fois de plus indirectement sur le religieux avec la supposée recherche de spirituel.

 
 
 

Enfin, il sublime la pensée Gaulliste en la réduisant à « l’ordre, la règle et la tradition » … Cela ne résume – t - il pas en fait sa propre pensée? Ne cherche – t - il pas à justifier sa politique au travers de Gaulle (*)  ? Veut – il se comparer à lui ? Ou se prend – il pour de Gaulle, tout simplement ?

 
 
 

A méditer…

 
 
 
DH

 

 
 

Pour retrouver l’intégralité du discours de Nicolas Sarkozy, cliquez ICI.

 
 
 

(*) A lire dans le discours, il veut nous faire croire que de Gaulle était un pro-américain convaincu…

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 06:26

 


Dans le Sciences Humaines de mars 2008, j’ai été intéressé par l’interview de Robert Reich (1)

 
 
 

Il vient d’éditer un livre sur le « supercapitalisme » qui remet en cause la démocratie. C’est une approche très intéressante de phénomènes que l’on ressent et que l’on n’arrive pas toujours à analyser ! Il s’agit en l’occurrence de la schizophrénie entre notre situation de citoyen, de consommateur et de salarié. Plus intéressant encore, il explique comment les entreprises ont investi le champ politique via les lobbyistes, au détriment des citoyens…

 
 
 

L’article que je cite n’étant pas disponible je vous restitue l’interview de Robert Reich parue Libération du  lundi 5 novembre 2007 intitulée "Le supercapitalisme a infesté le processus démocratique" (2)

 
 
 
A méditer, DH
 
 
 

 
 

Le supercapitalisme a infesté la démocratie

 
 
 
Interview de Robert Reich dans Libération
 
 
 

"Robert Reich est clairement classé à gauche aux Etats-Unis. Il a combattu les délocalisations et défendu le salaire minimum et la responsabilité sociale des entreprises. Mais dans son dernier livre, Supercapitalism, il en a surpris plus d’un. Le capitalisme ne va pas forcément de pair avec la démocratie, alerte-t-il. Il la mine. Selon lui, les coupables ne sont pas seulement les grandes entreprises. Ce sont les individus."

 
 
 

Avons-nous vendu notre âme au capitalisme ?

 
 
 

Pas en tant que citoyens, mais en tant que consommateurs et investisseurs, oui. Sans le savoir, à chaque fois que nous cherchons la bonne affaire, en faisant nos courses ou en investissant à la Bourse, nous affaiblissons indirectement le contrat social et sacrifions une partie des valeurs auxquelles nous sommes attachés en tant que citoyens. Car d’où viennent ces bonnes affaires ? D’entreprises en très forte concurrence qui, pour répondre à notre demande, baissent les coûts salariaux, délocalisent et polluent l’environnement. Si nous voulons réduire les inégalités, retrouver la stabilité de l’emploi et de meilleurs salaires, ainsi que combattre le réchauffement climatique, nous devons accepter de faire de moins bonnes affaires.

 
 
 

Nous n’avons pourtant pas le sentiment d’avoir été achetés. Que s’est-il passé ?

 
 
 

L’affaiblissement de la démocratie face au capitalisme commence dans nos têtes. Par exemple, mon cerveau de consommateur commande des livres en ligne, parce que c’est moins cher et plus pratique, mais mon cerveau de citoyen défend par principe les petites librairies indépendantes. J’achète les billets d’avion les moins chers, et pourtant je soutiens les revendications des travailleurs aériens syndiqués. D’autres font leurs courses à Wal-Mart tout en diabolisant cette entreprise comme le pire des employeurs. Le problème, c’est que nous ne faisons pas attention à cette dissonance.

 
 
 

Et qui gagne ?

 
 
 

Dans ma tête, comme dans le monde entier, c’est le consommateur. Traditionnellement, nous utilisons le processus démocratique pour régler cette dissonance. Si nous voulons augmenter le salaire minimum, soutenir les syndicats, défendre le petit commerce, protéger l’environnement, nous votons des lois. Nous décidons des règles du jeu pour les entreprises. Le problème est que le supercapitalisme a réussi à infester le processus démocratique à travers les lobbyistes. Les entreprises se livrent une bataille sans merci pour gagner des avantages compétitifs sur leurs rivaux à travers les politiques publiques. Une vraie course à l’armement.

 
 
 

Est-ce vraiment nouveau ?

 
 
 

Ce n’était pas le cas dans les trente années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale : nous avions des oligopoles de trois ou quatre entreprises. Que ce soit dans l’automobile, la téléphonie ou la banque. Elles n’avaient pas à se battre pour s’arracher les consommateurs et les investisseurs. A partir des années 70, et ça s’est accéléré dans les années 80 et 90, les télécommunications et les transports ont globalisé les marchés et exacerbé la concurrence. A Washington, les lobbyistes sont passés d’une poignée à 35 000 aujourd’hui et dominent le processus politique. Même Google a ses lobbyistes. Les citoyens n’arrivent plus à se faire entendre par-dessus cette cacophonie.

 
 
 

Pourtant, vous dites que les entreprises ne sont pas les premières responsables…

 
 
 

Nous sommes les responsables. En tant que société, nous avons mis les entreprises sur le même plan que les citoyens, comme si elles avaient les mêmes droits et mêmes devoirs, le droit d’être représentées politiquement et le devoir d’être responsables socialement. N’importe quoi !

 
 
 

Les entreprises ne peuvent pas être responsables socialement et ne le seront pas. Elles prétendent l’être parce que c’est bon pour leur image. Mais l’idée qu’elles vont sacrifier des dividendes ou de bonnes affaires pour leurs clients, au nom d’un «bien public» abstrait, est abusive, voire dangereuse, car elle détourne le public de sa responsabilité d’établir les règles. Cela le conduit à croire que, grâce à la bonne volonté et à la moralité des PDG, les entreprises agissent dans l’intérêt du public, alors qu’elles ne le font pas. C’est un écran de fumée.

 
 
 

Vous avez été un ardent défenseur de la responsabilité sociétale des entreprises. Que s’est-il passé ?

 
 
 

Sous Clinton, je me suis battu pour un système des impôts qui récompenserait les entreprises qui, par exemple, versent des indemnités importantes quand elles licencient ou dont les PDG sont payés de manière proportionnée par rapport à leurs employés. Je pensais que, sur le long terme, ces entreprises s’en sortiraient mieux, attireraient davantage les consommateurs et les investisseurs. Mais ce n’était qu’un souhait. Et le long terme dure toujours. Et leurs efforts sont souvent ridiculement modestes. C’est le cas pour les entreprises «vertes». Prenons BP, qui a changé son nom pour Beyond Petroleum et s’est vanté d’être pro-environnement. Il n’a, dans le même temps, investi ni dans ses pipelines pour prévenir les fuites ni dans les énergies alternatives. Ce n’est que de la communication. Et nous ne passons pas les lois qui la contraindraient à respecter l’environnement.

 
 
 

Que devrions-nous faire en tant que citoyens ?

 
 
 

En en prenant conscience, nous pouvons être plus efficaces, influencer le processus politique. Par exemple, les ONG qui font pression sur les entreprises pour qu’elles soient plus responsables feraient mieux de travailler pour faire passer des lois et des régulations contraignantes. Ce n’est que comme ça que les entreprises changeront.

 
 
 

 


(1) Biographie de l'auteur

 


Robert Reich est professeur de politique publique à l'université de Californie à Berkeley, et ancien secrétaire d'État à l'emploi sous la présidence de Bill Clinton. Il écrit dans le New York Times, le Washington Post, le Wall StreetJournal et Atlantic Monthly, et participe régulièrement aux débats nationaux télévisés. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment du best-seller L'Économie mondialisée.

 
02-2008-Robert-Reich.jpg 
 

(2) Supercapitalisme : Le choc entre le système économique émergent et la démocratie

 
 
 

Présentation de l'éditeur

 


Et si le capitalisme d'aujourd'hui signait l'arrêt de mort à petit feu de la démocratie ? Le capitalisme du milieu du XXe siècle s'est transformé en "capitalisme global", qui a lui-même évolué en "supercapitalisme". Mais alors que ce supercapitalisme permet d'agrandir encore le gâteau économique, la démocratie, elle, celle qui se soucie de l'ensemble des citoyens est de moins en moins effective sous son influence.

 
 
 

Cet ouvrage explique clairement comment les écarts grandissants (et démontrés) de richesse entre les individus, le poids de l'insécurité du travail, l'accélération du réchauffement climatique sont les conséquences logiques du supercapitalisme.

 
 
 

Il démontre comment les entreprises sont de plus en plus tenues, pour conserver leurs positions concurrentielles, d'exercer très fortement leur influence sur les décisions politiques par la voie du lobbying. Comment le citoyen de base est désormais écartelé entre ses exigences et ses valeurs de citoyen, et ses impératifs de consommateur et d'investisseur - abandonnant souvent les premières au profit des seconds. Comment les outils traditionnellement utilisés par les démocraties pour réguler les problèmes de société (redistribution, services publics efficaces...) sont en déroute.

 
 
 

Offrant une série de recommandations pour que les citoyens puissent de nouveau pleinement participer au processus démocratique, Reich met en avant la responsabilité de l'individu et réclame la fin du mythe de l'entreprise "citoyenne et socialement responsable ", en soutenant que les deux sphères du business et de la politique doivent rester distinctes. Une analyse limpide et dérangeante qui en appelle à la responsabilité de tous.

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 06:11

 


J’aime bien les économistes, un peu décalés, qui n’ont pas pour fonction première de diffuser la parole ultralibérale.

 
 
 

On nous rabâche les oreilles en ce moment avec la catastrophe du déficit commercial de la France. Alexandre Delaigue, professeur d’économie dans l’enseignement supérieur, nous donne un autre point de vue.

 
 
 

Je me rappelle qu’il y a quelques années à peine, que la balance de la France évoluait dans un sens ou dans l’autre en fonction des livraisons des Airbus. Aujourd’hui, on n’en entend plus parler, alors que les livraisons sont beaucoup plus importantes qu’hier. Bizarre ?

 
 
 

A méditer…

 
 
 
DH
 
 
 

 


«L’économie innovante ne se juge pas à l’aune de ses exportations» (*)

 
 
 

Débat. Pourquoi le niveau record du déficit commercial n’est-il pas un problème ?

 
 
 

Recueilli par CHRISTOPHE ALIX et GUILLAUME DUVAL (Alternatives économiques)

 
 
 
 
 

Fustigeant «l’hystérie du déficit commercial français» dans une intervention très commentée par les internautes sur le blog des éco-comparateurs de Libération.fr, Alexandre Delaigue soutient, à rebours du discours ambiant sur la perte de compétitivité de l’économie française, que le solde négatif de 39,2 milliards d’euros enregistré en 2007 n’a «aucune importance». Explications avec cet «éconoclaste» aux raisonnements «contre-intuitifs» et très macroéconomiques.

 
 
 

Pourquoi dites-vous que notre solde du commerce extérieur fortement dégradé «n’a aucune signification» ?

 
 
 

Le rapport entre le niveau des exportations et celui des importations de marchandises n’est pas un bon indicateur de la santé économique d’un pays. D’autres ont une signification claire - le Produit intérieur brut (PIB) qui mesure la croissance, le taux de chômage, etc. -, mais dans le cas du commerce extérieur, il ne s’agit que d’une composante d’un ensemble bien plus vaste que l’on appelle la balance des paiements. Elle inclut la totalité des activités et transactions (services, investissements, revenus…) réalisées par la France avec l’étranger. Rapporté à cet ensemble, le déficit du commerce extérieur représente finalement une toute petite somme.

 
 
 

En quoi cela minimise-t-il la contre-performance du commerce extérieur français ?

 
 
 

Selon qu’une économie est plus orientée vers l’industrie ou les services, selon qu’elle reçoit peu ou beaucoup d’investissements de l’étranger, qu’elle attire ou non des touristes, la structure de sa balance des paiements va être différente. Alors que l’Allemagne affiche un excédent commercial record de 200 milliards d’euros, elle reçoit deux fois moins d’investissements étrangers que la France, qui reste la troisième terre d’accueil mondiale dans ce domaine.

 
 
 

Où voulez-vous en venir ?

 
 
 

Ce sont justement ces arrivées de revenus qui créent une balance commerciale déficitaire et font qu’il est moins «rentable» pour une entreprise de satisfaire les marchés étrangers plutôt que son marché local. A la différence de l’Allemagne qui ne consomme plus et gèle, voire baisse, les salaires afin de doper sa compétitivité à l’export, la France a une économie plus tournée vers les biens de consommation et la satisfaction de sa demande intérieure. Sur les seize dernières années, la consommation, qui compte finalement plus que les exportations dans le bien-être national, s’est accru deux fois plus vite en France qu’en Allemagne ! A court terme, le meilleur moyen de rétablir le commerce extérieur serait de baisser les salaires, favoriser cette soi-disant «politique de l’offre» réclamée par le Medef. Mais ce qui est bon pour une firme ne vaut pas forcément pour un pays.

 
 
 

Vous avez des exemples ?

 
 
 

Ils sont légion. Ce sont les Européens qui ont connu les plus forts déficits ces dernières années, comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne qui ont le plus bénéficié de la croissance. En France, le solde commercial s’est accru dans les périodes de récession (début des années 90) et détérioré dans des périodes de croissance plus forte (1998-2003). Le Japon qui accumule depuis quinze ans des excédents records sort à peine de son marasme économique. Quant à l’abyssal trou américain, il n’a pas empêché ce pays, au contraire, de bénéficier d’une croissance record ni de créer une richesse colossale en poussant à fond sa spécialisation dans la nouvelle économie du savoir, considérée comme la clé de la croissance au XXIe  siècle. En faisant fabriquer ses iPod en Asie, Apple creuse le déficit commercial américain. Mais au final, les revenus d’Apple n’enrichissent-ils pas l’Amérique ?

 
 
 

Le problème de la France n’est-il pas que son déficit ne s’accompagne pas d’une croissance forte et n’est pas «compensé» par l’émergence de Google tricolores ?

 
 
 

Les problèmes de l’industrie française ne sont pas uniquement structurels, comme on l’entend, mais aussi conjoncturels. Sans revenir sur le niveau de l’euro ou la facture énergétique, les difficultés d’Airbus viennent par exemple d’une gamme en fin de cycle alors que Boeing a renouvelé la sienne. A trop se focaliser sur l’impact symbolique du commerce extérieur, on risque à la fois d’exercer, comme en Allemagne, une pression à la baisse excessive sur les salaires qui serait dommageable à l’économie dans son ensemble, mais également d’aider des secteurs peu intéressants.

 
 
 

Que voulez-vous dire par là ?

 
 
 

L’idée de cibler un type d’entreprises, les PME exportatrices, et de prendre exemple sur le dynamisme allemand dans les biens intermédiaires, alors même que les besoins d’équipement des pays émergents ont un caractère moins pérenne à long terme que les biens de consommation - c’est le directeur de la Coface [Caisse française d’assurance pour le commerce extérieur, ndlr] qui le dit - risque d’égarer la France sur la voie d’une mauvaise spécialisation. Une économie innovante ne se juge plus à l’aune de ses exportations. Quitte à ce qu’elle vienne d’ailleurs. Il est au fond plus rentable de diffuser l’innovation sur son territoire - pensez à ce qu’a apporté le PC à la productivité française - que de s’escrimer à la soutenir en subventionnant un Bull comme on l’a fait pendant des années. Les symboles c’est bien, mais ce qui compte pour l’économie, c’est ce dont on dispose pour la consommation.

 
 
 

(*) Libération.fr du lundi 18 février 2008

 




Pour en savoir plus :

 
 
 
 
 
Déficit commercial français: c’est grave?
 
 
 

Pour l’interview audio cliquez ici

 
 
 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 05:48

Quelle mouche l’a encore piqué ?
 
 
 
Dans son discours au diner du CRIF, Nicolas SARKOZY est revenu sur sa conception de la laïcité en et sur ses propos qui seraient déformés et mal interprétés (discours de Latran (*), Discours de Ryad, etc.). Je vous conseille de lire à ce sujet la démonstration de Jean – Luc Mélenchon sur son blog, « ânerie morbide ».
 
 
 
Dans ce même discours, Nicolas Sarkozy opposé à la repentance (voir son discours à Lyon d’avril 2007), a fait la proposition étonnante de confier la mémoire d’un enfant victime de la shoah à chaque élève de CM2. La proposition est si odieuse, qu’elle se se passe de commentaires, et je me contenterai de la réaction de Simone Veil…
 
 
 
DH
 
 
  (*) Voir commentaires !
 
 

Shoah en CM2 : Simone Veil fustige l'idée de Sarkozy (*)
 
 
 
 
 
"Inimaginable, dramatique, injuste": l'ancien ministre n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2.
 
 
 

A la seconde, mon sang s’est glacé". Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine.

 
 
 

"C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l’ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans ! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter.

 
 
 

Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école."

 
 
 

Aux yeux de Simone Veil, la suggestion du Président de la République risque, en prime, d’attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif?" s’interroge-t-elle.

 
 
 
 
 
(*) L’express.fr
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 05:50

 


La France a peur, par Laurent Bonelli…

 
 
 
 
 

02-2008-Giquel.gifMon épouse en revenant de Marseille écoutait la radio dans la voiture, et m’a signalé l’émission de » Là bas si j’y suis » sur le thème de « La France a peur ».

 
 
 

J’en profite au passage pour refaire de la publicité pour cette excellente émission de Daniel Mermet sur France Inter, qui avait bien failli, sans une grande mobilisation des auditeurs passer à la trappe.

 
 
 

Le thème de jeudi et vendredi dernier traitait en fait de l’insécurité et s’appuyait sur le livre de Laurent Bonelli :

 
 
 

« Depuis le début des années 80, le thème de la sécurité a connu une inflation sans précédent. Il semble, en effet, que l’insécurité soit devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle.

 


Aujourd’hui, avec Laurent Bonelli, retour sur la construction de l’"insécurité" dans le discours médiatique à travers le rapprochement de faits divers indépendants, leurs constitution comme "problèmes de banlieues" ou phénomènes de "violence urbaine", et le martèlement de la "montée de l’insécurité" dans les médias... »

 
 
 

La bas si j’y suis, partie 1 du 7 février 2008

 
 
 

La bas si j’y suis, partie 2 du 8 février 2008

 
 
 
 
 

Pour revenir sur le local Vitrollais, c’est d’autant plus intéressant que la candidat UMP pour la municipale, appuyé par ses nouveaux amis venus de l’extrême droite souhaite refaire de l’insécurité, un des thèmes forts de sa campagne

 
 
 

L’émission de Daniel Mermet est donc à écouter, et bien évidemment l’ouvrage de Laurent Bonnelli à lire dont je vous livre la quatrième de couverture :

 
 
 

02-2008-La-france-a-peur.gifPrésentation de l'éditeur

 
 
 

« Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l’« insécurité » semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.

 
 
 

D’où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l’émergence de l’« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l’État social. C’est à partir de l’ensemble de ses dimensions qu’il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l’interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu’aux mutations profondes intervenues dans l’organisation et les missions de la police, de la justice et de l’école.

 
 
 

Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d’« ordre dans la rue », c’est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d’un changement d’époque.

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 18:29

 


Comité National pour un référendum : meeting le 3 février à AUBAGNE 

 
 
 
 
 
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C’est demain !!!

 
 
 

Pour en savoir plus, cliquez ICI.

 
 
 
DH
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