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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 06:25

 


Pragmatisme ou cynisme ?



Hier soir, mardi 30 septembre 2008, Eric Woerth le ministre du budget était interviewé sur Canal+ dans l'émission de Michel Denisot.


Ali Baddou l'a interrogé au sujet de la crise financière, et de la remise en cause du libéralisme, avec l'intervention de l'état, etc. En fait cela remet en cause, tout le discours tenu jusqu'ici par le gouvernement et la droite. Le ministre répond simplement qu'il est pragmatique, et qu'aujourd'hui l'état doit intervenir pour sauver les banques, c'est comme ça !


En lisant le canard Enchainé, dans l'avion en revenant de Paris, je tombe sur une brève « Le pragmatique de l'Elysée »


« Les diatribes contre le capitalisme, l'appel à une remise à plat du système financier et monétaire mondial... Le discours de Sarko a frappé les esprits et fait rigoler d'aucuns : conversion soudaine à l'internationalisme prolétarien ? Au keynésianisme ?


 De l'aveu de Sarkozy lui-même, il faut simplement y voir la marque du pragmatisme : Je suis comme les américains, a - t il expliqué à des proches, le marché tant que c'est possible, l'interventionnisme quand c'est nécessaire.


Et bien sur le sarkozysme quant on a tout essayé. »


Tout d'abord j'en déduis qu'Eric Woerth n'a rien inventé et reprend le discours de son patron. Est-ce une consigne et un plan média ?


Ensuite, je parlerai plus de cynisme que de pragmatisme, en rappelant comme le dit Sarko sous une autre forme, « les déficits sont publics, et les bénéfices doivent restés privés »... Plutôt que de pragmatisme, on reconnait bien le cynisme de la droite.


DH

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 07:02

Desproges part en live sur Internet (*)


J'aime bien Desproges. Il est mort en 1988, putain, 20 ans déjà...


Il se trouve que ressortent sur internet différents articles et vidéos sur lui. J'aime bien et je fais partager. Il y en une célèbre, que j'avais déjà postée sur ce blog en son temps...

A écouter et réécouter sans modération, DH


(*) http://desourcesure.com/medialand/2008/09/desproges_part_en_live_sur_int.php



Les Juifs par pierredesproges

Petite dédicace à Siné et ses copains : "Y a-t-il un juif dans la salle ?" Ce sketch de Desproges illustre fort bien sa liberté de ton. Un très bon documentaire de ce sketch (à voir ici) est sur la Une de la page de Dailymotion consacrée à l'humoriste.

 

 


 

Entre 1980 et 1983, Pierre Desproges est le procureur de l'hilarante Tribunes des flagrants délires sur France Inter avec ses acolytes Luis Rego et Claude Villers. Dans cette célèbre séquence, l'humoriste s'occupe du cas Jean-marie Le Pen. A écouter aussi, le réquisitoire contre Siné (en podcast) sur le site officiel.

 

 


Tous les soirs, sur FR3, Desproges apparaît à la télévision dans "La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède" qui, d'après lui, divise la France en deux : "Les imbéciles qui aiment et les imbéciles qui n'aiment pas". De 1982 à 1984, il assure ainsi 100 chroniques absurdes, dont celle-ci sur l'enterrement de Jeanne d'Arc.

 

 


Je hais les cintres". Ce cri du coeur de Pierre Desproges fait partie de ses nombreux classiques. Les ayants droits ont mis en ligne ce sketch dans sa version intégrale.






A l'occasion de la visite du pape en France, Dailymotion a signé aussi un partenariat avec la chaîne catholique KTO TV (voir ici). Mais que pensait Pierre Desproges du pape et de ses "disciples" ? Réponse avec cet extrait d'archive de l'INA. La vidéo est de mauvaise qualité au début, puis s'améliore. Desproges commence son réquisitoire à partir de 30 secondes.





Citations desprogiennes


> Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.

> "Le jour de la mort de Brassens, j'ai pleuré comme un môme. J'ai vraiment pas honte de le dire. Alors que - c'est curieux - mais, le jour de la mort de Tino Rossi, j'ai repris deux fois des moules".


> Quand on est plus de quatre on est une bande de cons. A fortiori, moins de deux, c'est l'idéal.


> L'intelligence c'est comme les parachutes, quand on n'en a pas, on s'écrase.


> La culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale.


> Hiroshima, mon amour... Quel étrange cri, disait Marguerite Yourcenar, à propos de ce titre de Marguerite Duras. Oui,Marguerite Duras, vous savez, l'apologiste sénile des infanticides ruraux... Marguerite Duras, qui n'a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé. Mais c'est vrai, quel étrange cri : Hiroshima, mon amour. Et pourquoi pas "Auschwitz mon loulou" ?


> La femme est assez proche de l'Homme, comme l'épagneul breton. À ce détail près qu'il ne manque à l'épagneul breton que la parole, alors qu'il ne manque à la femme que de se taire. Par ailleurs, la robe de l'épagneul breton est rouge feu et il lui en suffit d'une.


> Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde.


> Ma femme est très portée sur le sexe. Malheureusement, ce n'est pas sur le mien.


> Il était tellement obsédé qu'à la fin il sautait même des repas


> Dicton : "Quéquette en juin, layette en mars"


> Il y a plus d'humanité dans l'oeil d'un chien quand il remue sa queue, que dans la queue de Le Pen quand il remue son oeil


> Chirac : voila un monsieur affublé d'un sourire à faire passer son hoquet au yéti.


> A part la droite, il n'y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.


> Dieu a dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." D'abord, Dieu ou pas, j'ai horreur qu'on me tutoie...


> Si on ne parlait que de ce qu'on a vu, est-ce que les curés parleraient de Dieu ? Est-ce que le pape parlerait du stérilet de ma belle-sœur ? Est-ce que Giscard parlerait des pauvres ? Est-ce que les communistes parleraient de liberté ? Est-ce que je parlerais des communistes ?


> C'est à cela qu'on reconnaît les communistes : ils sont fous, possédés par le diable, ils mangent les enfants et, en plus, ils manquent d'objectivité.


> Plus cancéreux que moi, tumeur !

 



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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 05:53

Nous sommes en plein krack financier. Tout viendrait des fameuses « subprimes », qui consistaient il faut le rappeler à vendre de l'immobilier à des gens qui n'avaient pas les moyens d'acheter. Et on s'étonne ensuite du résultat...
Tout cela est un « véritable scandale ». il importe cependant de bien comprendre les mécanismes qui amènent à ces situations. Encore une fois on se moque de nous, et c'est nous qui en final allons payer...
Et pur finir, que l'on arrête de parler des investisseurs. On se trompe de vocabulaire. Ce ne sont que des spéculateurs, mais au niveau du vocabulaire, cela fait moins présentable à TF1 le soir...
J'ai trouvé, sur internet cette bonne et simple explication des « subprimes », ainsi qu'une petite BD pour expliquer le krach...
Vous pouvez aussi récupérer la BD en format PDF, ici.
A lire et à diffuser sans modération !!!
DH

Crise des « subprimes » : si vous n'avez toujours rien compris... (*)

Par Mr Greed | Trader | 03/09/2008 | 


C'est un témoignage venu de l'intérieur du système financier. Greedy boy, trader, démonte, pour Rue89, la mise en place de bulles spéculatives liés à aux prêts immobiliers à risque (les « subprimes ») qui ont commencé à exploser l'an dernier aux Etats-Unis, et qui plombent aussi les résultats des banques européennes


Après la remise du rapport Ricol sur la crise financière ce mardi au président de la République, peut-on espérer que l'éthique revienne sur le devant de la scène financière  ? Ses propositions seront en tout cas discutées au conseil informel des ministres européens des Finances la semaine prochaine à Nice.


C'est un rapport très sévère contre les banques et l'ensemble du système financier, responsable selon son auteur, d'une crise sans lien originel avec l'économie réelle.


Un système fondé sur le toujours plus


L'économie capitaliste tourne bien quand il y a du charbon dans la chaudière, c'est-à-dire quand les ménages consomment et les entreprises produisent, et que les ménages consomment encore et toujours plus, etc. Et que ce cycle ne s'arrête jamais.


Aux Etats-Unis, les banques ont décidé d'embarquer tout le monde, même les plus fragiles, dans le train de la dépense  : acheter des voitures, des maisons, de tout ce que vous voulez. Vous n'avez pas l'argent  ? Qu'à cela ne tienne  : on va vous faire un crédit aux petits oignons, en tordant un peu le mode de calcul de votre capacité de remboursement.


Quand une banque estime la capacité de remboursement d'un ménage en fonction de son revenu disponible (approche de « trésorerie »), elle prend un risque sur la baisse des revenus (perte d'emplois, etc.) de son client.


Quand elle estime la capacité d'endettement d'un ménage non pas en fonction de son revenu disponible, mais en fonction de son patrimoine (approche « patrimoniale »), elle prend un risque sur la conjoncture globale.


Prenons un exemple illustrant cette approche patrimoniale  :


1.                  J'achète une maison et je m'endette à taux révisable avec un délai de grâce de deux ans (je ne commence les remboursements que dans deux ans). Mon crédit est adossé à une hypothèque sur la maison qui vaut 100.

2.                  Deux ans plus tard, je commence à rembourser, et comme les taux d'intérêt ont monté, je me retrouve au maximum de ma capacité de remboursement, c'est-à-dire que tout mon revenu disponible passe dans le remboursement de mon crédit immobilier. Pourtant il faut vivre (nourriture, déplacement, équipement etc...).

3.                  Dans l'intervalle, le marché immobilier a grimpé en flèche et ma maison dont la valeur était de 100, est maintenant estimée à 130. Ma banque accepte de réévaluer mon hypothèque et m'accorde un crédit supplémentaire. Ce crédit supplémentaire est lié à ma nouvelle situation patrimoniale.

4.                  Comme mon revenu disponible n'a pas changé, très vite je ne peux plus faire face à mon endettement et je stoppe les remboursements sur l'un ou l'autre de mes crédits.

                 

Aux Etats-Unis, l'endettement des ménages (par l'approche patrimoniale) a été poussé au maximum par les banques, et facilité par des politiques monétaires et budgétaires très accommodantes. A la fin 2007, l'endettement des ménages américains dépassaient très largement leur revenu disponible, et nombre de foyers ne pouvaient plus faire face aux remboursements.


Tous ces crédits représentent une masse de créances énorme. Du coté des banques, ces créances ont été regroupées puis « titrisées » [on en a fait des titres échangeables sur les marchés, ndlr] et vendues un peu partout, diffusant dans le système financier mondial une masse considérable de titres toxiques.


La diffusion aux hedge funds


On peut imaginer le circuit simplifié suivant pour illustrer la diffusion  :


1.                  La banque accorde un crédit

2.                  La banque titrise cette créance

3.                  Elle vend le titre à un hedge fund [un fonds d'investissement à risques, ndlr]

4.                  Ce fonds emprunte auprès de la banque pour acheter encore plus de titres émis, profitant à fond de l'effet de levier [qui permet d'emprunter plus pour gagner plus, ndlr].

5.                  Quand le débiteur fait défaut ou même qu'on considère que le risque qu'il fasse défaut augmente, la valeur de la créance titrisée dégringole, mettant en péril le hedge fund.

6.                  Celui-ci doit financer des pertes et se trouve en situation délicate vis-à-vis de la banque qui le finance.

7.                  La banque doit déprécier sa créance sur le hedge fund et lui refuse les nouveaux crédits dont il a besoin pour financer ses pertes et assurer la continuation de son activité.

8.                  Le hedge fund fait faillite.

9.                  A son tour, la banque elle aussi peut se retrouver en difficulté. Elle a tout à coup besoin d'argent et se tourne vers d'autres banques ; mais ces dernières se méfient car elles estiment que la situation de leur homologue est très dégradée étant donnée la nature de ses engagements. Elles refusent de lui prêter ou alors à des conditions très dures.


C'est l'histoire simplifiée de la faillite de la banque d'investissement américaine Bear Stearns et le mécanisme de diffusion de la crise à tout le système financier.


Le recours aux fonds souverains incontournable


Pendant les sept dernières années, les banques d'investissements et les banques de détail ont exigé des rentabilités toujours plus importantes. Elles ont accepté de financer l'activité de fond d'investissement utilisant des effets de leviers énormes générant des montants d'engagements colossaux sans réellement mesurer les risques car il s'agissait de satisfaire l'appétit d'actionnaires et d'investisseurs jamais repus.


Le château de cartes s'est écroulé, et les banques enregistrent des pertes abyssales. Elles doivent maintenant faire appel aux fonds d'investissements souverains d'Asie et du Moyen-Orient pour reconstituer leur fonds propres et sauver leur peau.


Et lorsque les banques ou les institutions financières ne trouvent plus de fonds souverains étrangers ou d'actionnaires privés pour les renflouer, elles appellent au secours les Etats. Ainsi, le Trésor américain s'active pour sauver les deux géants du crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, dont les besoins de capitaux sont estimés à au moins 100 milliards de dollars.


La crise se diffuse, et quand elle commence à coûter aux Etats cela creuse les déficits publics et limite les possibilités de l'action budgétaire. Si l'Etat américain doit sauver ces deux monstres, il devra couper drastiquement dans l'investissement public.


Demander à tout le monde de faire des efforts, voilà le résultat moralement difficile à accepter de la voracité, du court-termisme et des décisions d'investissements hasardeuses des banques pour qui la privatisation des profits et la socialisation des pertes est une chose normale.


Fannie et Freddie seront quoi qu'il arrive sauvés par l'Etat car ils sont « too big to fail », prouvant -une fois de plus- que la théorie suivant laquelle les marchés s'autorégulent est fausse.


Ainsi, comme le suggère le rapport Ricol, il semble absolument nécessaire de contrôler le « ratio de solvabilité » des banques [jusqu'à quel point elles peuvent prêter de l'argent] et d'établir un nouveau mode de calcul de celui-ci pour limiter l'effet de levier. Un contrôle strict sur les produits financiers les plus complexes et une régulation des agences de notation semble aussi indispensable.


Enfin, c'est un trader qui le dit, les principes de rémunération de ceux qui jouent sur ces marchés ne sont pas seulement indécents, ils sont pousse-au-crime...


(*) Rue89  

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 06:17

Eco taxe, de qui se moque - t-on ?



Le gouvernement veut mettre en place une écotaxe type malus/bonus  sur une « liste verte » de produits d'utilisation courante comme le lave -vaisselle, le lave linge, les téléphones portables, téléviseurs, pneumatiques, etc.


Au premier abord, pourquoi pas ? Ceci dit cela devient une nouvelle taxe à notre charge, et sur des produits ou notre marge de manœuvre de choix est limitée.


Je ne lis pas que l’Humanité le samedi,  je suis aussi abonné (entre autres) à la newsletter du Figaro, comme quoi !...


A la suite de l'article paru sur cette écotaxe, j'ai bien aimé le commentaire suivant plein de bon sens et auquel j'adhère totalement. Est-ce que par hasard, le problème ne serait pas pris par le mauvais bout ? Plutôt que de taxer les consommateurs, ne devrait-on pas se tourner vers les industriels ? N'est - il pas impossible d'imposer des normes ?


Cela me fait penser à article posté sur ce blog, il y a quelques mois...


En fait, la vraie question c'est de savoir, si  la logique du marché, du tout financier et du profit à court terme, est -il compatible avec un développement durable ? A méditer rapidement, car manifestement il y a urgence avec le réchauffement climatique.. ;


DH




« Et les industriels dans tout cela ?

 

Pourquoi mon lave-vaisselle est-il HS après 3 ans et demi et que le réparateur me conseille d'en acheter un autre ?

 

Pourquoi dois-je changer mon téléphone tous les 2 ans car, bizarrement, il ne fonctionne plus ?

 

Pourquoi je ne trouve plus les pièces pour réparer un lave-linge de 5 ans ?

 

Pourquoi ma tondeuse ne fonctionne plus bien après 4 ans ?

 

Pourquoi m'on assureur ne veut-il pas prendre en charge la réparation d'un téléviseur de 3 ans touché par la foudre et me demande de le remplacer ?

 

Pourquoi ne reforme- t- on pas l'aile enfoncée de ma voiture pour plutôt la remplacer ?

 

Pourquoi m'envoie-t-on près d'1 kg de pub dans ma boîte aux lettres chaque semaine ?

 

Pourquoi suis-je obligé d'acheter des produits surprotégés et emballés de plusieurs couches ?

 

Pourquoi y a t-il des dates de péremption aussi courtes sur les aliments que j'achète ?

 

etc...


On nous fait la morale car on pollue mais franchement si je pouvais garder mon lave-vaisselle 10 ans, faire réparer ma voiture accidentée plutôt que la remplacer ou acheter des produits moins emballés, je ne demande pas mieux !


Il a peut-être un travail à faire auprès des industriels au lieu de nous taxer davantage. C'est un peu trop facile !!! »


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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 06:13

Le matin en me rasant, j'écoute la chronique de l'économiste d'Oncle Bernard, alias Bernard Maris (où l'inverse !)  sur France Inter. C'est autre chose que Jean-Marc Sylvestre...

Il revient aujourd'hui sur la dette de la France. C'est un sujet traité à plusieurs reprises sur ce blog et sur lequel il faut revenir sans cesse. N'oublions pas que l'économie n'est pas une science, mais résulte de choix strictement politiques !

J'ai bien aimé dans l'intervention de Bernard Maris du 11 septembre, ainsi que sa « petite phrase du jour » :

La phrase : « L'Etat n'est pas une entreprise, sa continuité d'exploitation est assurée. Il n'est pas à vendre et n'a pas vocation à fusionner avec d'autres Etat. » Philippe Séguin, président de la Cour des Comptes. 

Que du bon sens, de la part de Philippe Seguin, que l'on ne peut pas qualifier de gauchiste, dans un monde qui glorifie le modèle de l'entreprise, y compris pour la gestion de l'Etat et des collectivités territoriales...

DH


Dette publique: l'Etat n'emprunte pas cher

Avec France Inter, la chronique économique de Bernard Maris, journaliste et écrivain, qui explique la nature de la dette publique française. Il souligne que l'Etat emprunte très bon marché.


La dette publique ressurgit avec la préparation du budget. Il ne faut pas paniquer, il faut essayer de comprendre. L'Etat est en déficit, ses recettes (l'impôt) sont plus faibles que ses dépenses, donc il emprunte pour boucler son budget. Ce n'est pas l'Etat central qui dépense le plus, loin de là, c'est surtout les organismes de Sécurité sociale (maladie et retraite) et les collectivités territoriales. Mais au total, il doit emprunter quelques quarante milliards d'euros pour équilibrer le budget. 


L'Etat emprunte d'abord à l'étranger. C'est pourquoi, pour 55%, les intérêts de la dette vont à l'étranger. Ca c'est un peu embêtant. L'impôt français paye les américains, les japonais etc. Et pour 45% ils restent en France, dans des banques ou des compagnies d'assurances. Là, ce sont les français qui payent les français. 


Il faut savoir que l'Etat laisse filer sa dette parce qu'il emprunte très bon marché : 40 milliards d'intérêts pour 1300 milliards de dette, ça fait du 3%. C'est pas terrible. En volume, les intérêts de la dette ont baissé depuis quinze ans, bien que la dette elle-même ait doublé ou presque ! 3% avec une inflation de 4%, et bien vous gagnez de l'argent. Malheureusement... 


Malheureusement, une partie des emprunts sont indexés sur l'inflation. Les prêteurs sont des malins. Une partie seulement. Mais cette indexation a fait grimper, cette année, les intérêts de un ou deux milliards d'euros. De sorte que ces fameux intérêts de la dette, sont un peu plus élevés que le déficit du budget. Cela veut dire que la dette s'entretient elle-même. Tant que le déficit est plus petit que les intérêts, on rembourse le capital, le principal comme disait La Fontaine ; au-delà, la dette fait des petits toute seule, ce n'est pas très bon.


On peut se rassurer en se disant que le système français est particulier. C'est l'éducation, c'est la Sécu qui font la dépense publique en France, plus fortes en France qu'ailleurs. Aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, la dette publique est plus faible, mais la dette privée est plus forte. Aussi, en France, pour l'instant les pensions de retraites sont meilleures qu'en Italie, en Allemagne, ou au Royaume Uni ; France : 80% du salaire net moyen, 60% en Italie, 40% en Angleterre. Est-ce que ce système peut durer ? Sans croissance, la réponse est non. 


La phrase : « L'Etat n'est pas une entreprise, sa continuité d'exploitation est assurée. Il n'est pas à vendre et n'a pas vocation à fusionner avec d'autres Etat. » Philippe Séguin, président de la Cour des Comptes. 


Marianne2 .fr

Et la rubrique des chroniqueurs associés

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 05:59

Fichier EDVIGE : la démocratie préservée grâce à Internet

 

 

L'histoire du fichier EDVIGE prend une nouvelle tournure aujourd'hui, avec un Président de La République qui se sent obligé de « monter au créneau » sur ce sujet.

 

C'est très bien, et il faudra voir ce qui en ressortira.

 

Il faut se rappeler que cette « affaire » est sortie grâce à internet. Depuis plusieurs mois, une pétition est lancée.

 

Le nombre de signataires n'a cessé de gonfler. Des organisations syndicales, notamment (CFDT, FO, etc.) ont petit à petit découvert les enjeux d'EDVIGE et ont-elles aussi mobilisées leurs troupes pour signer et faire signer la pétition.

 

Résultat, cela a fini par sortir du cercle des initiés et venir réellement sur la place publique. Les politiques se sont en final réveillés, avec ces derniers jours, une montée au créneau du ministre de la Défense (!!!), de François BAYROU, Martine AUBRY, Bertrand DELANOE, etc.

 

L'important c'est que le débat soit enfin porté au plus haut niveau de l'état, et que l'iniquité du fichier EDVIGE soit mis sur la place publique.

 

J'avais informé les internautes fidèles lecteurs de ce blog dès le 7 juillet 2008, informé moi - même via internet. J'avais moi-signé la pétition à cette époque.

 

A suivre...

 

DH

 

 

Pour en savoir plus : http://nonaedvige.ras.eu.org/

 

 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
28 août 2008 4 28 /08 /août /2008 06:11

« Travailler plus pour gagner plus »



Lecteur du Monde Diplomatique, j'ai lu avec intérêt dans le numéro de septembre l'article sur « changer le travail pour financer les retraites ».


Mais ce dont je veux parler aujourd'hui, c'est une réflexion de l'auteur :


« L'idéologie du travailler plus pour gagner plus a pour fonction d'occulter le débat essentiel du partage des gaines de productivité ».


C'est bien sûr une évidence qui est d'autant mieux ressentie qu'elle est clairement exprimée !


Cette « évidence », puisque c'est tellement évident n'a d'ailleurs été énoncée à TF1 ans Co...

 

Chacun quelque part au premier degré ne peut qu'être d'accord avec le travailler plus pour gagner plus. Si j'ai des problèmes de fin de mois, évidemment qu'en travaillant plus, j'aurai plus. Il est très facile de tomber dans le panneau. En « rêvant » de pouvoir gagner un peu plus en travaillant plus, ce qui est à ma portée, je ne pense plus à tous ceux qui s'enrichissent sur mon dos, à ceux qui se gavent avec les stocks options, les retraites chapeaux, etc.


Bravo Sarkozy et son équipe de communication.


Notre devoir à nous hommes de gauche est de démonter sans cesse ce type de mécanisme en formant, en informant, en essayant d'instiller un regard critique sur l'actualité et la bonne parole diffusée à longueur de journaux télévisés et autres. Personnellement, cela fait des années que je ne regarde plus le journal de 20 heures.


DH



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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 06:28

 


« La visite précipitée de Nicolas Sarkozy à Kaboul a fait apparaître les français comme des faibles aux yeux des Talibans. »


Pour compléter mon article sur les soldats français morts en Afghanistan, j'ai trouvé ces 2 articles sur Bakchich.info :




Dans ce second article, c'est surtout l'interview d'un officier français qui est intéressante :


INTERVIEW


« La visite précipitée de Nicolas Sarkozy à Kaboul a fait apparaître les Français comme des faibles aux yeux des Talibans »


Bakchich a rencontré un officier français spécialiste de l'Afghanistan qui souhaite conserver l'anonymat. Il revient de ce pays où des combattants talibans lui ont raconté comment ils perçoivent les troupes françaises et leurs bombardements.


Comment les Talibans voient-ils les troupes étrangères présentes en Afghanistan dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) ?


Les Talibans se considèrent du côté du bien et estiment que les forces étrangères se comportent en barbares. Surtout les Américains. Par exemple, ils ne comprennent pas que ces derniers ne procèdent pas à des échanges de prisonniers, ce que les Talibans avaient l'habitude de faire dans le passé. La doctrine de guerre de l'administration Bush les considère en effet comme des terroristes et non comme des soldats. Les Talibans se plaignent aussi que les Américains torturent leurs prisonniers alors qu'eux-mêmes affirment qu'au nom de l'Islam, ils n'ont pas - et ne peuvent pas avoir - recours à ces pratiques. Enfin, ils perçoivent avec le plus grand mépris les bombardements de ce qu'ils appellent les « forces occupantes ». Pour eux, le combat d'homme à homme est une vertu masculine. Le bombardement qui tue sans discernement est considéré comme une pratique injuste.


Justement, l'armée française bombarde régulièrement leurs positions. Quel impact cela a-t-il sur la perception qu'ont les Talibans des soldats français ?


La seule chose que les Talibans disent des Français est : « ils bombardent ». Ce qui, à leurs yeux, nous place moralement du mauvais côté. On est donc loin de l'image des Français qui nous est restituée par les grands médias nationaux faisant l'éloge de la « French touch » et du comportement humain des soldats sur le terrain ainsi que dans les villages afghans. Aujourd'hui, les Talibans ne font plus aucune différence entre les Français présents en Afghanistan avec des armes et ceux présents sans armes, comme les humanitaires. Ils se disent que dans les deux cas de figure ce sont des étrangers qui les occupent.


Selon vous, comment a été interprétée la visite de Nicolas Sarkozy en Afghanistan après le décès de dix militaires français au cours d'une attaque talibane le 18 août dernier ?


La visite précipitée de Nicolas Sarkozy à Kaboul leur a fait apparaître les Français comme les faibles ou le ventre mou de la coalition internationale présente en Afghanistan. Ce qui ne peut que les inciter à concentrer désormais sur eux leurs attaques.




Quand on sait que la stratégie de ce type de groupes armés est de jouer sur les opinions publiques, nous n'avons pas fini de pleurer nos morts en France...


DH

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 06:48

10 soldats français tués en Afghanistan, pourquoi ?


La mort de soldats français en Afghanistan impose tout d'abord le respect de leur mémoire. Je trouve qu'il se dit tout et n'importe quoi sur ce terrible évènement et sur les conditions de leur mort, de l'embuscade, sur ce qui a été fait, ce qui aurait dû être fait, etc. Sur le plan matériel, à l'heure du nouveau livre blanc de la défense il y aurait des choses à dire, mais ce n'est pas l'essentiel aujourd'hui.


Malheureusement cet évènement était prévisible. Je trouve surprenant, que l'on s'étonne aujourd'hui qu'envoyer des soldats en Afghanistan, peut conduire à la perte de soldats français ! Lorsque Sarkozy a décidé d'envoyer des soldats en Afghanistan, cela n'émouvait pas grand monde. S'y opposer, et nous étions presque accusés de pro-talibans.


Malheureusement encore, Sarkozy n'a pas fini d'aller en Afghanistan, et les obsèques nationales risquent bien de se banaliser. Aux Etats-Unis, Bush a arrêté depuis longtemps, et les corps des soldats sont ramenés au pays dans la plus grande discrétion. Le gouvernement américain tente même de cacher à l'opinion publique le nombre de « boys » tués en Irak et en Afghanistan. Depuis 2001, il y aurait eu plus de 4000 soldats américains tués, et 25 000 blessés.


Contrairement à ce qu'a affirmé François FILLON, il s'agit bien d'une guerre qui est menée en Afghanistan. Qui dit guerre, dit malheureusement combats, blessés et morts. La « guerre propre » n'existe pas. C'est une vue de l'esprit pour tenter de faire « passer la pilule dans les opinions publiques ». Que signifient des « opérations de maintien de la paix », face à des talibans déterminés à chasser les étrangers de leur pays ?


Faut - il rappeler les propos du candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy qui s'était engagé à poursuivre le retrait qu'avait engagé son prédécesseur, Jacques Chirac ?


« Aucune armée étrangère, affirmait -il à l'époque, n'a réussi quel que soit le lieu, quelle que soit l'époque, à gagner dans un pays qui n'était pas le sien ». Il ajoutait, tout aussi judicieusement, que « la présence des troupes françaises à cet endroit du monde n'est pas décisive ». « Pas question, expliqua -t-il de n'être que les supplétifs de Washington pris dans un conflit sans fin, dont nos hommes ne sortiraient que les pieds devant et nos couleurs maculés de sang ».

 

Quel - t - il advenu de cette clairvoyance ?


Une fois Président de la République, « l'ami des américains » renie sa promesse pour faire « plaisir » à son collègue Bush, en décidant seul le renfort de soldats français en Afghanistan (plus de 700 hommes).


Pourquoi l'homme qui tient à appliquer scrupuleusement son programme électoral, le renie sur ce point ?


Son prédécesseur Jacques Chirac a eu la clairvoyance de ne pas engager la France dans la seconde guerre contre l'IRAK. Il faut lui rendre hommage de cet acte politique fort. Il a refusé une guerre pour le pétrole au service des américains. Que se serait - il passé dans les mêmes circonstances avec un Sarkozy à la tête de la France ? Il est facile, je crois d'imaginer la réponse.


La vraie question aujourd'hui est de savoir pourquoi la France est engagée en Afghanistan ? C'est un vrai sujet politique. Le Président ne peut impunément envoyer au « casse pipe » nos soldats, dans un véritable bourbier, dont on ne se sortira pas. Il doit y avoir un vrai débat démocratique sur ces questions.


Les soldats français sont au service de leur pays. Ils ont pour devoir d'obéir. Il est de la responsabilité des politiques de ne pas les envoyer dans des causes perdues pour des intérêts obscurs, quoique, bien loin de la réalité que l'on nous présente au journal de 20 heures.


A suivre,


DH


Des soldats français patrouillent dans les faubourgs de Kaboul (Afghanistan), le 20 février 2008 © Shah Marai / AFP


 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 09:35

Plus longtemps, plus flexible, moins cher
Travailler plus longtemps (65 ans et plus, 65 heures par semaine comme vient de la voter l'Europe), être plus flexible (jour, nuit, samedis, dimanches, etc.) et forcément moins cher( vous comprenez, la concurrence chinoise, etc.), tels sont les rêves du MEDEF, mis en oeuvre progressivement par l'équipe de Nicolas SARKOZY.
Plus longtemps, plus flexible, moins cher, c'est le modèle de société vers lequel nous amène la droite aujourd'hui.
Michel HUSSON, chercheur à l'IRES, nous livre une analyse détaillée et pertinente de ce projet de société...
A méditer, en cette période de farniente. Profitez - en, cela ne va pas durer !!!
DH

Par Michel Husson, chercheur à l'IRES

 

Travailler plus pour gagner plus : on connaît la chanson. Mais cet hymne à la valeur travail ne peut durablement escamoter la réalité d'un projet cohérent de régression sociale qui vise à dévaluer le travail, et non à le revaloriser. C'est pourquoi la tactique de Nicolas Sarkozy a de bonnes chances de conduire à un effet boomerang.

Voir en ligne :
Raisons d'agir

Un texte issu du numéro 3 de la revue Savoir/agir, (possibilité de
commander ce numéro en ligne)


 

Plus longtemps ...


L'une des premières mesures gouvernementales a porté sur les heures supplémentaires qui sont dorénavant en grande partie exonérées de cotisations sociales et défiscalisées. Ce choix repose sur un postulat selon lequel il faut « augmenter le gâteau » avant d'en augmenter les parts, donc travailler plus, etc. Mais rien ne garantit que l'augmentation du « gâteau » conduise à une augmentation de toutes les parts : aux États-Unis, les bénéfices de la croissance sont captés par 10 % de la population. Ensuite, il ne suffit pas de vouloir travailler plus pour pouvoir le faire, et les contre-exemples sont faciles à trouver : femmes contraintes au temps partiel ou seniors dont l'âge de départ à la retraite est constamment reculé sans que cela améliore leur accès à l'emploi. Le discours sur la revalorisation du travail conduit en pratique à faire le procès des salariés, insuffisamment corvéables, et pour cela accusés d'être les seuls responsables de notre supposé « déclin ».

 

L'accès aux heures supplémentaires n'a aucun rapport avec la volonté du salarié de travailler plus, puisqu'il relève exclusivement du choix de l'employeur, qui va dépendre de toute une série de facteurs : taille et secteur de l'entreprise, état du carnet de commandes, organisation du temps de travail (annualisé ou non) sans oublier le rapport de forces local. Les bénéfices de cette mesure seront donc distribués à l'aveuglette et renforceront les inégalités. Les plus bas salaires perdront une partie de la prime pour l'emploi et ne bénéficieront pas de baisse d'impôt sur le revenu si leur ménage n'en paie pas. Quant aux femmes à temps partiel, leurs heures complémentaires seront moins revalorisées ; elles ne pourront pas plus qu'avant accéder à un temps plein, et seront un peu plus confinées dans la pauvreté salariale ou dans un rôle de salaire d'appoint.

 

La loi sur les heures supplémentaires était une première revanche sur les 35 heures. Elle a été rapidement suivie d'une seconde, qui permet la « monétarisation » des journées de RTT, autrement dit l'échange de temps libre contre plus de travail salarié. Malgré les dénégations gouvernementales, on voit bien que ces « aménagements successifs » conduisent à une perte de substance de la durée légale du travail. Dès lors que les heures supplémentaires sont subventionnées et ne coûtent pas plus cher que les autres, et que la durée annuelle du travail peut être étendue avec le rachat des jours de RTT, que reste-t-il en effet des 35 heures ? La volte-face de Nicolas Sarkozy déclarant un jour qu'il souhaite les supprimer, et le lendemain qu'il est pour leur maintien, est une simple question d'opportunité tactique. Car on connaît déjà la prochaine étape qui consistera à étendre la possibilité pour des accords de branche, voire d'entreprise, de déroger à ce qui reste de durée légale du travail.

 

Or les modalités du passage aux 35 heures ont permis de compenser l'augmentation du salaire horaire par une considérable intensification du travail. La tendance à l'allongement de la durée du travail va alors à l'encontre des aspirations de nombreux salariés qui n'ont pas envie de travailler encore plus.

 

... plus flexible ...

 

Il faudra non seulement travailler plus longtemps, mais aussi travailler plus flexible. En ce domaine, les projets du Medef vont très loin. Ils visent à faire de la force de travail une marchandise comme les autres, qu'on achète et qu'on vend quand on en a besoin. Bref, il faudrait n'avoir à payer le salarié que durant les périodes où il produit de la valeur. L'idéal serait donc une durée du travail parfaitement élastique et une totale liberté de licenciement que le patronat est prêt à acheter moyennant le paiement d'une taxe libératoire, forcément modique.

 

C'est par rapport à ces ambitions extrêmes qu'il faut évaluer l'accord du 11 janvier sur la modernisation du marché du travail. Cet accord est faussement symétrique, dans la mesure où les concessions à la flexibilité sont immédiates tandis que les contreparties en termes de sécurité sont minces et souvent reportées à des négociations ultérieures. Les nouveaux droits garantis aux salariés se résument à la « portabilité » du droit individuel à la formation et au maintien pendant quelques mois des couvertures complémentaires santé et prévoyance de leur ancienne entreprise. L'accord institue une « indemnité de rupture interprofessionnelle unique » (au minimum un cinquième de salaire mensuel par année d'ancienneté, à partir d'un an dans l'entreprise au lieu de deux) mais, en contrepartie, la durée de la période d'essai est allongée.

 

En matière de flexibilité, l'accord introduit de redoutables innovations. Avec la « rupture conventionnelle », le salarié et l'employeur pourront « convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail », ce qui permettra aux employeurs, moyennant indemnité, d'échapper à tout recours auprès des prud'hommes. Un nouveau contrat de travail, baptisé « contrat à durée déterminée à terme incertain » (de 18 à 36 mois) et réservé aux ingénieurs et cadres, est institué à titre expérimental.

 

Au total, cet accord conduit à une évaluation ambivalente. C'est un succès pour le gouvernement : il a piégé les syndicats en les menaçant d'une loi encore plus dure et a remporté une victoire politique en démontrant sa capacité à obtenir directement des concessions grâce à une prétendue négociation sociale. L'accord contient plusieurs bombes à retardement : il renvoie à des accords de branche ou d'entreprise le soin de régler les questions encore ouvertes, et il en appelle à un contrôle renforcé des chômeurs - sous prétexte d'une meilleure indemnisation et de la portabilité des droits à la formation - et à un plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse.

 

Cependant, si les mesures vont dans le sens d'une flexibilisation accrue du marché du travail, on reste assez loin d'une « flexisécurité » à la française telle que la rêve le patronat. Si les licenciements « à l'amiable » protègent les patrons de recours aux prud'hommes, ils restent relativement coûteux ; le nouveau contrat, encore trop encadré à ses yeux, ne représente qu'un petit pas en direction du contrat « de mission » ou « de projet » cher au Medef. C'est pourquoi, malgré les risques qu'il comporte à terme, cet accord pourrait dans l'immédiat marquer un relatif point d'arrêt dans le processus de « réforme ».

 

... et finalement moins cher


L'une des premières décisions du « président du pouvoir d'achat » fut de ne pas donner de « coup de pouce » au Smic. Son projet en la matière n'est évidemment pas de revaloriser les bas salaires. Il vise à supprimer l'indexation automatique du Smic pour remettre sa gestion à un « comité de sages » et à obtenir qu'aucun des minima de branche ne soit inférieur au Smic pour pouvoir ensuite déconnecter leur évolution de toute référence interprofessionnelle.

 

Dans l'immédiat, c'est à travers les mesures sur le temps de travail que le gouvernement prétend favoriser la progression du pouvoir d'achat. Mais, encore une fois, il ne pourra s'agir que d'une progression individuelle et aléatoire du salaire qui évoluera différemment selon que le salarié travaille dans un grand groupe ou dans une petite entreprise, qu'il effectue ou non des heures supplémentaires, qu'il dispose ou non de journées de RTT, qu'il est un homme à temps plein ou une femme à temps partiel, qu'il est déjà à 35 heures ou encore à 39, qu'il est au forfait-heures ou non, annualisé ou non.

 

À terme, les salariés ont tout à y perdre. Pour commencer, les effets sur l'emploi vont être désastreux : 2008 devrait être marqué par un net ralentissement de la conjoncture et les mesures du gouvernement, qui reviennent à subventionner l'allongement de la durée du travail, vont inciter les entreprises à embaucher le moins possible.

 

En admettant même que la mesure fasse le plein, le gain de pouvoir d'achat global ne dépassera pas 0,3 % du revenu des ménages. Mais cette petite relance ne créera pas beaucoup d'emplois et sera engloutie par le ralentissement économique prévisible et l'accélération de l'inflation. Elle servira en outre de prétexte à un nouveau freinage de la masse salariale. Les patrons auront beau jeu de s'abriter derrière le fameux slogan : « Vous voulez gagner plus, eh bien travaillez plus ! » Ils se trouveront dans une position renforcée par l'individualisation et les divisions résultant de l'accès inégal des salariés à ces mesures. La négociation collective des salaires, qui souffrait déjà du développement des augmentations individualisées, sera un peu plus vidée de son contenu.

 

Le recours aux compléments salariaux (heures supplémentaires, jours de RTT, participation, intéressement et prime exonérée de cotisations) pourrait ainsi se substituer à une norme générale de progression salariale. Seul l'allongement de la durée individuelle du travail permettra effectivement à certains de gagner plus. Mais cela revient à poser que le salaire horaire doit rester bloqué. Dans ces conditions, les gains de productivité pourront être intégralement captés par les profits et la « part du gâteau » allant aux salariés baissera à nouveau. En d'autres termes, cette politique ne vise pas à revaloriser le travail, mais à le dévaluer.

 

Les apories du sarkozysme

 

Comment continuer à mener une telle politique tout en prétendant être le « président du pouvoir d'achat » ? La tactique de Nicolas Sarkozy consiste à enchaîner des réformes partielles dosées de manière à ne pas provoquer de riposte trop importante, mais qui, en se combinant les unes aux autres, conduisent à l'équivalent d'une rupture qualitative globale. Il lui faut donc avancer sur tous les terrains en même temps, et maintenir un rythme élevé dans l'introduction de ces réformes.

 

Ce schéma est d'ores et déjà en train de se déliter. Nicolas Sarkozy vient de reconnaître qu'il n'avait pas les moyens d'être le président du pouvoir d'achat : « s'agissant du pouvoir d'achat, qu'attendez-vous de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ou que je donne des ordres à des entreprises à qui je n'ai pas à donner d'ordre ». En ne se donnant même plus la peine d'invoquer les mesures supposées favorables au pouvoir d'achat, Nicolas Sarkozy admet publiquement qu'il n'y croit pas. Une telle déclaration ne peut que conforter l'opinion des Français qui, dans leur majorité, à en croire les sondages, ne font pas confiance à Nicolas Sarkozy pour améliorer le pouvoir d'achat. Et cet aveu fait étrangement écho à celui de Lionel Jospin déclarant qu'il ne fallait pas « tout attendre de l'État ».

 

Toute la politique de Nicolas Sarkozy est fondée sur des postulats néo-libéraux qui vont assez vite se heurter à l'épreuve des faits. Le premier affirme que la faible progression du pouvoir d'achat résulte d'une législation trop contraignante de la durée du travail. Mais les réformes introduites en la matière n'auront, dans le meilleur des cas, qu'un effet partiel et limité sur le pouvoir d'achat. La grande majorité des salariés ne sera pas concernée, et dans les rares occasions où des salariés pourront « travailler plus pour gagner plus », ce sera au détriment de l'emploi, ce qui mettra à mal le second postulat.

 

La cause du chômage serait un encadrement trop strict du marché du travail. Mais ce postulat est théoriquement inconsistant : la flexibilité peut tout au plus accentuer les fluctuations de l'emploi en fonction de la conjoncture ou substituer des emplois précaires à des emplois standard. Mais elle ne peut en soi créer des emplois. Le faible contenu en flexibilité de l'accord arraché aux syndicats ne constituera même pas une incitation suffisante à l'accélération qualitative de la précarisation : à tout prendre, les patrons auront plutôt intérêt à recourir à l'allongement de la durée du travail. Mais ils seront peu nombreux à le faire, en raison de l'état de la conjoncture.

 

Reste la question budgétaire. Il est clair que le gouvernement a dans ses tiroirs des projets de réforme du financement de la protection sociale qu'il dévoilera après les municipales, sauf si celles-ci se traduisent par une défaite d'ampleur. TVA « sociale » ou non, augmentation de la CSG ou nouveau prélèvement, peu importe : il faudra d'une manière ou d'une autre compenser le « paquet fiscal » offert aux ménages les plus fortunés au tout début du quinquennat. Et cela ne pourra passer que par une nouvelle ponction sur le pouvoir d'achat des salariés. La logique de classe est ici implacable : c'est sur eux que doit peser la charge des cadeaux fiscaux, de la crise immobilière, de l'euro surévalué et de la facture pétrolière. Un nouveau creusement du déficit budgétaire mettrait le gouvernement en porte-à-faux avec sa volonté de réduire l'État et, en dépit de ses déclarations jamais suivies d'effet, de se couler dans « le moule européen » au moment où il occupera la présidence de l'Union.

 

Si l'emploi stagne, si le pouvoir d'achat régresse, si la dette se gonfle, alors la logique d'ensemble du projet de Nicolas Sarkozy et son contenu de classe apparaîtront dans toute leur clarté. C'est de l'accumulation de ces faits d'expérience que peut alors naître « l'effet boomerang ». La « bulle Sarkozy » peut très bien se dégonfler aussi brutalement que les bulles boursières et sa crédibilité politique disparaître de manière irrémédiable. Le paradoxe de Nicolas Sarkozy se situe sans doute là : son projet est global, et même s'il avance par petites touches rapides, il est inévitable que le tableau d'ensemble apparaisse avant d'être achevé. Entre les mesures cosmétiques et la réalité perçue, la course de vitesse est donc engagée avec, en ligne de mire, le nécessaire « tous ensemble ».


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