Pour mieux connaitre l’histoire
politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre
disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à Vitrolles.
Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème
"l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette
rubrique sera renseignée au fil du temps.
Suite aux évènements de GAZA, un collectif Vitrollais a été créé. C'est la suite de l'action menée le 11 janvier dernier sur le marché de Vitrolles. Ce collectif réunit associations, syndicats et partis politiques. Nous envisageons une réunion publique dans les prochaines semaines.
Les bombardements ont cessé sur Gaza. Pour autant, rien n'est réglé, et la mobilisation reste nécessaire.
A suivre...
DH
Communiqué de presse Vitrolles le 20 janvier 2009
Collectif vitrollais de solidarité
avec le peuple palestinien.
Le bilan de l'intervention israélienne dans la bande de Gaza, des chiffres qui effraient:
- 1315 morts palestiniens, dont 410 enfants et 100 femmes.
- 5300 blessés palestiniens
- 10 militaires et trois civiles israéliens tués.
- 4100 maisons détruites.
- 17000 maisons endommagées.
Après un premier rassemblement sur le marché de Vitrolles, un collectif de solidarité avec le peuple palestinien s'est constitué.
Une réunion publique d'information et de solidarité sera organisée très prochainement à Vitrolles. Le collectif souhaite apporter une aide concrète au peuple palestinien à travers différentes initiatives.
Membres du collectif: Fédération MRAP 13 - LDH - Union Locale CFDT - PCF - NPA - Parti de Gauche - Vitrolles Vraiment à Gauche
J'aime bien Bernard Maris, économiste, professeur d'université, par ailleurs Oncle Bernard dans Charlie Hebdo, et chroniqueur sur France Inter, i-télévision et autres.
J'en ai parlé régulièrement sur ce blog.
J'ai bien aimé sa rubrique d'hier matin sur France Inter.
Quand comprendrons - nous que nous vivons dans un monde fini et que les ressources ne sont pas infinies ?
C'est une vraie question, dont la réponse oblige à remettre en cause beaucoup de nos principes, y compris en termes de logique économique...
A suivre,
DH
Limites de la croissance économique: la revanche de Meadows
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Lors de la parution de son rapport sur les limites de la croissance, en 1972, Meadows était la risée de ses confrères économistes. Aujourd'hui, il est considéré comme un visionnaire et vient même de recevoir un prix. La crise a fait au moins un heureux.
Le professeur Meadows vient de remporter le « Japan Prize », l'un des prix scientifiques les plus prestigieux, pour un ouvrage qu'il a dirigé en 1972. Soit... 37 ans plus tard. Le rapport du professeur Meadows s'appelait « Les limites à la croissance » et il a été traduit en France sous le titre « Halte à la croissance ! » En effet le professeur Meadows, et les autres, proposaient, tout simplement, une croissance zéro. Meadows n'est pas si vieux que ça, il a 66 ans. Il a été prof au prestigieux Mit, Massachussets Institute of Technologie. Moi qui ai fréquenté les milieux économiques, je n'ai jamais vu autant de ricanements, je veux dire autour de Meadows et de son rapport. Meadows était un gauchiste au pire, un idéaliste au mieux, un ennemi du progrès, un amateur des cavernes et de la viande boucanée, un ennemi du Sud et des pauvres qui ne demandaient qu'à se développer ou à s'enrichir etc. etc.
Son rapport reposait sur une hypothèse infiniment simple. Les ressources sont limitées : le pétrole, le charbon, l'eau, l'uranium, les forêts, n'existent pas à profusion. Or la population humaine semble devoir croître indéfiniment. Et les besoins de la population humaine croissent encore plus vite que la population elle-même. Rien de commun entre les besoins de l'Américain moyen et les besoins du Bushiman ou du Pygmée lambda. Donc l'humanité va se heurter de façon dramatique au mur de la rareté. Cqfd. Stop à la croissance, vive la croissance zéro, arrêtons tout.
Meadows et Malthus avaient seulement raison trop tôt
Ce qui faisait ricaner les économistes. Ils s'esclaffaient, même. Ah ! ah ! Tout ce que dit Meadows, Malthus le disait déjà, Malthus le pasteur de l'apocalypse économique. Il disait ça en 1800, dans son « Essai sur le principe de population » et nous sommes en 1972, ah-ah ! Car Malthus, pas plus que ce pauvre Meadows, n'avait prévu une chose : la hausse des rendements ! L'incroyable progrès de la productivité qui fait que le quintal de blé produit par cent paysans en 1800 est produit par un seul paysan aujourd'hui. Et les économistes de rire.
En réalité, il n'y a pas de quoi rire. Malthus et Meadows ont simplement eu raison trop tôt. Le mur de la rareté approche, et nous allons nous heurter contre lui. Nous avons eu quelques prémisses de la crise des matières premières, la crise de l'eau est proche, les déchets commencent à envahir le monde, et la technique, hélas, n'a pas que des effets positifs. La technique peut être maléfique. A suivre.
Il se trouve que c'est un socialiste, proche aujourd'hui de Jean-Luc Mélenchon, qui fait part de son expérience de dirigeant d'entreprise, mais aussi au sein du pouvoir politique.
Son analyse sur la crise me parait intéressante. Pour le livre, je devrai le recevoir dans les prochains jours, pour le lire et en reparler !
Une crise financière sans précédent par son ampleur a engendré une crise économique et sociale.
Jusqu’où cette crise globale entraînera les pays et les hommes et femmes du monde : vers davantage de régulation, des États keynésiens et interventionnistes ?
Vers plus de désordres avec des drames politiques, la faim, le fascisme, des dictatures ? Vers une prise de conscience socialiste ? La réponse suppose d'abord un diagnostic sur les fondements de cette crise.
1/ Il faut écarter deux jugements qui dominent dans les réflexions publiques.
-Réduire l'explication au développement des crédits subprimes, montage sophistiqué du marché immobilier américain. Cela n'aurait pas justifié les moyens mis en œuvre par les gouvernements. La crise est globale et succède à d’autres crises ayant déjà eu un caractère systémique.
-Considérer que c'est la crise finale du capitalisme ? Bien des crises ont marqué l’histoire de ce mode de production. Il s'en est toujours sorti et avec plus de forces. L’ampleur des moyens mis en œuvre par les gouvernements sous la houlette de conseillers issus du monde bancaire -partout- m'amène à penser que cette crise sera surmontée, au prix de bien des malheurs mais avec quelques prises de consciences (dangereuses parfois avec le populisme, bénéfiques parfois avec le socialisme en perspective).
Nous sommes dans une crise systémique de la finance globalisée plus forte que toutes celles qui précédèrent. Car la globalisation est le phénomène nouveau. Elle concerne les marchés monétaires et financiers, leur interpénétration mondiale, leur course à la croissance, leur combat contre les obstacles rencontrés. Les grands groupes bancaires sont au cœur de cette finance globale par les produits sophistiqués utilisés; leur influence est celle d’un oligopole exerçant ses pouvoirs non seulement sur les marchés de la finance dans le monde, mais aussi sur les régulateurs et les États.
Cet oligopole bancaire manœuvre actuellement pour conjurer la crise financière et pour éliminer les oppositions qui pourraient entraver sa logique visant à retrouver sa croissance en crédit et en produit dérivés (couverture de taux, de prix, de la spéculation, des marchés des changes ... transfert du risque de prêteur...). Il entend pouvoir continuer à diriger l'évolution des marchés pour des spéculateurs qu'il ne maîtrise pas forcément. Il veut faire croire qu'en conjurant la crise financière les crises économiques et sociales disparaîtront naturellement.
2/ La chronologie de la crise est éloquente de l'influence de l'oligopole :
-Des prêts à des ménages américains ont été titrisés (subprimes), ce qui est un transfert du risque du prêteur.
-Ces prêts commencent à être insolvables. Les emprunteurs vivent dans une société de consommation. Or la consommation n'est possible que si le pouvoir d'achat augmente (hausse des salaires et/ou redistribution fiscale) ou si le crédit crée ce pouvoir d'achat (le crédit à tout va se justifie si l'emprunteur reçoit à terme des rentrées nouvelles (salaires, promotion, redistribution). Le capitalisme bancaire a oublié ce principe de base est c'est le surendettement des ménages.
-Vient un véritable retournement du marché immobilier.
-Il est suivi d'une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis à la fin de l’année 2006.
-La crise des subprimes est connue du grand public en août 2007. L'insolvabilité de certains clients entraîne la dévalorisation des créances immobilières titrisées.
-Première réponse américaine : des injections de liquidité de la banque centrale voire de ses consœurs auprès des banques. Cela ne donne aucun résultat ; les marchés monétaires à court terme restent bloqués.
-Pendant toute cette période le prix du baril de pétrole est à la hausse par simple spéculation sur une matière première dont on pense la demande toujours à la hausse.
-Deuxième réponse américaine : l'oligopole accepte la faillite de Lehman Brothers. Et le politique suit. Cette faillite est suivie de la quasi faillite du plus grand assureur AIG. Et c'est le krach du"mardi noir de 2008". Paulson envisage d'abord le rachat des créances toxiques (cantonnement). Cela revient à maintenir des spéculations sur les marchés dérivés. L'État est bien sous la coupe de l'oligopole.
-Toutefois nul ne croît plus à la croissance en témoigne la baisse du baril de pétrole qui tombe de 147 dollars à 40 dollars en six mois.
-Devant la réaction de l'opinion et l'élection d'Obama, le plan Paulson se transforme en un apport de fonds propres aux plus grandes banques. Ce plan reste inspiré par l'oligopole bancaire et dans son seul intérêt. Il ne remet pas en cause la pratique des produits dérivés.
-Mais la crise sort du secteur financier et touche les biens durables: l'automobile, l'immobilier... Car l'acheteur peut attendre contrairement aux biens de premières nécessités. Ceci reproduit ce qui s'était passé en 1929/1930. Or comme en 1930 la crise de la consommation de biens durables enclenche une montée du chômage qui va se propager à l'ensemble de l'économie.
-De fait la crise s'étend et touche l'Europe. Ici aussi les États s'organisent pour racheter les actions des plus grandes banques . Les plus petites seront rachetées par les premières ou feront faillites.
Cette intervention étant insuffisante, vient la phase des garanties d'Etat sur les crédits interbancaires, puis celle des garanties des dépôts.
Et tout ceci pour rien. La crise gagne l'opinion, crise de confiance. La crise gagne ce qu'on nomme un peu vite l'économie réelle. Des plans (G20, Europe, chaque pays...) sortent, se veulent keynésiens, sans l'être sauf peut-être en Angleterre. Des plans, des discours, des volontés d'intervenir sur l'investissement, rarement sur la consommation. Mais il n'y aucune commune mesure entre ce qui est fait pour les capitalistes des banques, et leurs actionnaires/clients spéculateurs et l'économie réelle. Et surtout il n'y a pas d'entente internationale pour revenir à une séparation des banques commerciales et des banques dites d'investissement. Donc silence sur les produits dérivés qui n'apportent rien à l'économie réelle.
Ne pas toucher, ne pas repenser les opérations de couverture (titrisation, couverture de change, de prix, de valeur boursière, de matières premières...) montre que l'oligopole et la spéculation sont les formes dominantes du capitalisme actuel. Sa financiarisation strictement spéculative pénalise les bilans des entreprises produisant des biens. Cela montre qu'une prochaine crise financière est encore probable.
Entre temps récession et dépression, conséquences strictes de la spéculation se chevauchent et une crise sociale mondiale semble inévitable.
3- Il ne s'agissait donc que de maintenir l'oligopole bancaire et les techniques de couvertures.
Les réunions internationales de novembre et décembre 2008 déclinèrent une politique : la remise en marche, avec des variantes, du système financier international dans le sens souhaité l'oligopole bancaire.
-Recapitalisation des banques avec des capitaux publics, d'abord en "cantonnant" les actifs toxiques.
-Puis devant la crise du crédit et celle de l'économie réelle, des tentatives non concertées d'apurement des actifs toxiques en certains pays.
-Dès lors aucun pays n'exclut la nationalisation de telle ou telle banque mais très peut vont au bout de ce que cela implique: le contrôle par le nouvel actionnaire (l'Etat) des activités de la banque. Au contraire on ne pense qu'à la future sortie ce faux actionnaire.
-On organise, sans se préoccuper de l'économie réelle, un appel aux marchés financiers. Cela arrête la croissance, et organise ici ou là, la décroissance. La comparaison des sommes engagées pour sauver l'oligopole bancaire, avec celles qui viendront ensuite au secours des économies réelles est la démonstration que ce capitalisme financier est dominant.
-Partout le chômage se développe parce que le travail n'est pas perçu comme le facteur premier d'une économie et donc de sa relance. Pendant les Trente glorieuses "l'argent facile" déclenchait des hausses salariales. Aujourd'hui "l'argent-roi" engrange la spéculation, une inflation en quelque sorte du prix des actifs financiers (sans valeur ajoutée pour l'économie).
-On change en apparence la régulation internationale et nationale des banques quant aux agences de notation, quant aux règles comptables, quant aux rémunérations des dirigeants, peut-être quant aux hedges funds... Mais rien qui garantisse que ne se reproduise pas une nouvelle bulle financière;
-Parallèlement des liquidités ont été remises par les Banques Centrales sur les marchés. Et ces Banques Centrales tentent de tirer vers le bas les taux d'intérêt. Ces deux politiques reviennent à créer les bases d'une nouvelle bulle financée par le crédit.
-Enfin et surtout il n'est pas question de revenir sur la liberté des taux de change et celle des taux d'intérêt. Ce qui revient à maintenir la concentration de la finance et les pratiques spéculatives. Les fondements d'une nouvelle et future crise systémique sont donc bien réunis.
4- L'extension a la sphère de l'économie réelle et donc à la sphère sociale ne garantit pas le succès les politiques mises en oeuvre. Des actions sociales peuvent paralyser le choix politique exclusivement favorables aux financiers.
Une rupture brutale est peu probable aujourd'hui en raison de l'absence de contre-pouvoir. Mais elle peut surgir après une nouvelle crise systémique puisqu'on a maintenu les causes de sa reproduction. Le maintien d'un pouvoir d'achat artificiel par le crédit et celui des produits dérivés font que le salariat n'est pas au coeur de la réponse à la crise généralisée actuelle. Cela peut entrainer une explosion sociale dans plusieurs pays suite à la baisse du pouvoir d'achat, et un chômage de masse. Elle peut conduire à une opposition frontale à la finance (oligopole bancaire et spéculateurs) et amener le populisme avec des formes totalitaires ou bien des replis nationalistes et des guerres en perspective.
5 - Une réponse socialiste serait aussi possible (et pour moi souhaitable) avec des perspectives moins tristes que les deux réponses précédentes.
La crise va engendrer des luttes sociales. C'est le moment pour le socialisme, ayant enfin une vision international, ayant enfin pris conscience des conséquences de la globalisation financière, d'organiser une réponse fondée sur la démocratie comme moyen et le salariat comme facteur premier.
Dès lors les nationalisations bancaires seraient conçues dans la durée et sous contrôle.
Dès lors une séparation des banques de dépôts et des banques d'affaires serait instituée, et ces dernières reviendraient à leur vrai métier d'investisseurs à long terme dans l'économie réelle.
Le plein emploi et le pouvoir d'achat seraient l'objectif par une juste répartition du résultat de l'entreprise entre le profit, l'investissement et le salariat.
Parallèlement les Etats abaisseraient le taux de TVA, impôt injuste plus le revenu est bas, et moyen indirect d'accroître le pouvoir d'achat. Mais pour ne pas reproduire certaines erreurs les Etats se donneraient les moyens pour que cet accroissement du pouvoir d'achat soit dépensé vers les productions nationales.
Les Etats engagent une politique de grands travaux.
Le tout serait financé par l'imposition des grandes fortunes (revenus et profits) et une refonte de l'impôt des entreprises non créatrices de valeur ajoutée telle certains produits des banques.
La lutte contre la spéculation serait l'autre volet de cette politique: fin des couvertures à tout va (de taux, de prix, de change, de valeurs à terme, des prix alimentaires, de produits dérivés sans liens direct avec l'économie réelle). La seule régulation viserait la réduction des grands déséquilibres et des inégalités.
Par ailleurs, des intégrations régionales seraient conçues aux plans du commerce, et de l'économie (avec si nécessaire des frontières) mais la plus importante serait sur le plan monétaire. Elle seule réglerait définitivement (utopie aujourd'hui?) la spéculation... en tous cas sur les taux d'intérêts et les taux de change.
Ce ne serait pas encore le socialisme dont on ignore encore le modèle de société. Mais ce serait un moment particulier à durée limitée ou les socialistes ferait avancer le curseur vers le pouvoir du salariat. A ce propos un mot sur les réflexions en cours sur cet autre modèle de production. De tout temps -même à l'époque du troc- l'économie de marché existe. La matière première et l'homme se rencontre pour produire et il faut ensuite vendre ou échanger ce produit. Simplement les formes de l'exploitation du travailleur sont différentes : esclavage, servage, salariat. Le prochain modèle de société sera toujours une économie de marché et il y aura toujours des travailleurs. Mais le travail de ces derniers ne devra plus être approprié par le profit. Est-ce possible ? Ce sera ma réflexion sur les mois qui viennent.
Le capitalisme (qui ne se confond pas avec l'économie de marché) qui n'est qu'un processus d'appropriation du travail n'est pas mort mais il pourrait s'éteindre à petit feu tant cette crise générale qui sera longue est opportune bien que (malheureusement) douloureuse pour le plus grand nombre.
Mediapart, dont je conseille l'abonnement par ailleurs, diffuse sur son site la lettre de Benjamin l'épicier -terroriste de Tarnac.
Je n'avais pas encore eu l'occasion sur ce blog de m'exprimer sur cette affaire. Je le fais aujourd'hui au travers de ce billet. La lettre de Benjamin ne peut que nous interpeller.
Je conseille aussi la consultation du site de soutien des « terroristes » de la « cellule invisible » de Tarnac : http://www.soutien11novembre.org/
Dès le la LDH dès le 28 novembre a pris position sur cette affaire. Pour en savoir plus, cliquez ICI.
A suivre,
DH
Tarnac: lettre ouverte à tous ceux qui soutiennent les inculpés du 11 novembre
Dans un texte adressé à Mediapart, Benjamin Rosoux, 30 ans, «épicier-terroriste», l'un des neuf de Tarnac, revient sur la prison, le traitement médiatique, judiciaire et policier de l'affaire des sabotages à la SNCF. Et prévient: «Viendra le moment où on devra bien nous rendre des comptes pour le préjudice énorme qu'on nous a fait subir, à nous, à Tarnac, mais aussi pour ce qui n'est qu'une provocation supplémentaire à l'encontre de tout ce qui ne se résigne pas au désastre en cours.»
Salut à tous,
C'est après trois semaines de décompression et un temps de réflexion, de lecture intensive de tout ce qui s'est dit sur cette affaire pendant que nous étions au trou, que j'entame l'écriture de cette lettre.
Je suis sorti de Fresnes voilà un peu plus de trois semaines maintenant, un peu déboussolé. Je ne m'attendais plus à être libéré aussi vite devant ce qui semblait être un traquenard si bien orchestré. Retrouver l'air du dehors et l'horizon du monde ont bien sûr été un grand soulagement, on s'habitue si vite à voir son existence bornée par des murs et des grilles, qu'il semble que ça fait des siècles quand bien même ça ne fait au fond que 2 ou 3 semaines. Je remercie du fond du cœur tous ceux qui se sont démenés pour nous sortir de là. Je suis sûr que malgré tout l'arbitraire qui entoure les décisions de justice, cette pression nourrie par les comités, les parents, amis et tous ceux qui ont senti à raison que cette affaire les concernait au plus près a eu un effet conséquent. J'aurais aimé pouvoir le faire d'une seule voix avec mes camarades co-inculpés mais comme vous le savez il nous est interdit de rentrer en contact d'une quelconque manière sous peine notamment de retourner en prison.
Mais je suis hanté d'une certitude : cette libération relève d'une « chance » inespérée, chance qui remonte à loin, celle d'une part d'être né blanc, d'avoir eu l'opportunité d'être diplômé, d'avoir des parents et des amis issus de cercles « privilégiés » dont la mobilisation a sans nul doute plus de chance d'être entendue que si j'étais né ailleurs et dans un autre milieu.
Je suis hanté bien sûr par le fait que deux de mes amis et camarades soient toujours incarcérés pour des motifs aussi rocambolesques, mais aussi par la pensée que des centaines d'autres personnes croisées notamment au cours de ma courte détention n'ont jamais eu cette « chance » et pour cause. Les prisons françaises ont englouti au cours des dernières années toute une frange de la jeunesse de ce pays, cette frange jugée inassimilable, sans cesse harcelée, toujours « déjà condamnée » et qui refuse toujours de rentrer dans les rangs étouffoirs de cette société. Un fait saute aux yeux quand on fréquente les cours de prison, une très claire majorité de détenus est composée par des jeunes des quartiers populaires, dont certains ont été abonnés aux séjours en prison. On remarque aussi le nombre effarant de personnes détenues, pour des périodes souvent très longues, sous le régime de la détention provisoire, régime dit « exceptionnel ». 6 mois, 9 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans, sans procès et bien souvent sans preuve tangible. C'est qu'il est sans doute plus compliqué d'avoir des 'témoignages de moralité', des garanties de représentation recevables quant on vient de Villiers-le-Bel, Aubervilliers ou Bagneux, quand vos parents sont considérés comme étrangers, qu'ils ne maîtrisent pas la langue des magistrats et des media ou quand ils ne justifient pas d'une activité professionnelle stable et surtout reconnue.
Pas de misérabilisme toutefois, la solidarité se forge aussi derrière les murs des prisons, la politique pénale de ce gouvernement est en train de fabriquer une bombe à retardement. Plus on bourrera jusqu'à la gueule les geôles de ce pays, plus des destins vont s'y croiser et dresser des ponts entre tous ces milieux si savamment séparés à l'extérieur.
Le rapprochement entre les traitements politiques, policiers et médiatiques (cette triade tend à devenir une expression consacrée, peut être faudrait-il penser à les fusionner officiellement !), de l'affaire de Tarnac et celle de Villiers-Le-Bel l'année dernière est pertinente à plus d'un titre...
Novembre 2005 (Clichy sous Bois), CPE, élection présidentielle, Villiers-le-Bel, LRU, ... deux parties de la jeunesse que tout a priori oppose, nourrissent conjointement la paranoïa du pouvoir.
La réponse ne se fait pas attendre et prend les même traits. D'un côté « lutte contre le règne des bandes » pour justifier la répression dans les quartiers après les émeutes, de l'autre, fabrication de toutes pièces d'une « mouvance anarcho-autonome », de « groupuscules d'ultra-gauche », comme repoussoirs à la révolte diffuse qui essaime au fil des mouvements de la jeunesse étudiante ou « précaire ». Dans les deux cas, une politique de communication de longue haleine pour dessiner les contours de « l'ennemi intérieur », qui débouche bruyamment sur des opérations coup de poing sur-médiatisées. Démonstrations de force démesurées, curées médiatiques, embastillements purs et simples. Faut-il le rappeler, outre les inculpés et incarcérés multiples de novembre 2005, cinq personnes sont toujours incarcérées après le coup de filet de Villiers-le-Bel et attendent un procès qui ne vient pas, faute de preuves. Aujourd'hui c'est notre tour, mais la chasse aux dits « anarcho-autonomes » est ouverte depuis plus d'un an, six personnes au moins ont déjà été interpellées et entendues devant les juridictions anti-terroristes depuis décembre 2007 pour des faits ou des suspicions qui n'avaient jamais relevé d'un tel régime juridique jusque là. L'étau se resserre et tous les coups semblent désormais permis.
Il a déjà été développé largement dans les communiqués des comités de soutien à quel point le recours aux outils de l'anti-terrorisme représente un glissement significatif des procédés de gouvernement et de la « gestion » de la contestation. Des scénarii déjà vus dans plusieurs pays au cours des dernières années (USA, Royaume-Uni, Allemagne, Italie...) débarquent avec fracas en France et signent l'entrée dans un régime où l'exception devient la règle. Ces procédures n'ont la plupart du temps rien à voir avec le « terrorisme » et ce quelle que soit la définition qu'on en donne, elles répondent à la logique millénaire de « en réprimer un pour en apeurer cent ». En d'autres temps on en aurait pendu « quelques-uns » à l'entrée de la ville, pour l'exemple.
Dans notre cas, il est très vite apparu que « l'affaire des sabotages de la SNCF » n'était qu'un prétexte opportun pour déployer au grand jour une opération de communication et de « neutralisation préventive » prévue de longue date (depuis l'arrivée de MAM au ministère de l'intérieur). La rapidité de la mise en branle de « l'opération Taïga » et l'absence quasi totale d'éléments matériels au dossier, même après les perquisitions et les interrogatoires croisés, dévoile très vite à qui n'est pas occupé à hurler avec les loups, la grossièreté du montage policier. Il aura pourtant été fait de sévères efforts d'assaisonnement de cette histoire un peu fadasse, un « groupuscule en rupture de ban et s'adonnant à la clandestinité », un « chef incontesté », son « bras droit », ses « lieutenants », des « relations amicales » ménagées dans le village par « pure stratégie ». Mais rien n'y fait les gens croient définitivement et heureusement plus « à ce qu'ils vivent qu'à ce qu'ils voient à la télé ».
Une fois répondu pour chacun à la question de sa participation ou non aux « actes de dégradation » sur les caténaires de la SNCF, reste cet immense gloubi-boulga qu'est l'accusation de « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». C'est d'ailleurs le seul chef d'accusation qui pèse sur la plupart des inculpés dont moi-même.
Ce chef d'inculpation repose sur un faisceau d'informations et d'hypothèses disparates, réunies par les services de renseignement, mais que seule une prose policière pour le moins imaginative permet d'articuler entre elles d'une manière aussi unilatérale. Les liens d'amitié, politiques chacun à leur manière, deviennent sans l'ombre d'un doute des affiliations organisationnelles voire hiérarchiques. On fait d'une série de rencontres, de la participation de quelques uns à des manifestations, de la présence de certains autres relevée au cours des mouvements sociaux qui ont émaillé les dernières années, les présages de la raison d'être strictement 'politique' (au sens le plus classique et plat du terme) d'un « groupe » identifiable et isolable comme « cellule » (cancéreuse ?). Cela est une contre vérité absolue et détermine un certain nombre de contre-sens vis à vis de ce dont nous avons été diversement porteurs au fil des années.
Le délit « d'association » permet d'englober d'un seul coup l'entièreté de l'existence des personnes visées et tout peut y devenir un élément à charge : lectures, langues parlées, savoir-faire, relations à l'étranger, mobilité, absence de téléphone portable, rupture avec son 'plan de carrière' où avec son extraction sociale, vie amoureuse et j'en passe.
L'utilisation de ces outils « antiterroristes » n'est finalement rien d'autre que l'indice de l'agressivité propre à tout pouvoir qui se sait de toutes parts menacé. Il ne s'agit pas tant de s'en indigner. Il s'agit en tout cas de ne pas, ou plus, être dupe de cette opération de police politique. Elle n'est que la tentative, des tenants du pouvoir, de communiquer au « corps social » leur propre paranoïa, qui, elle, n'est peut être pas totalement sans fondement.
On parle beaucoup autour de cette affaire de l'essai intitulé « L'insurrection qui vient » et tout le monde y va de son hypothèse pour dire QUI est derrière cette signature qu'est le « comité invisible ». Cette question n'est intéressante que d'un point de vue strictement policier. Le choix éditorial d'anonymat qui a été fait doit être entendu, à mon avis, non comme une particulière paranoïa des auteurs (même si elle se trouverait aujourd'hui cent fois justifiée) mais par l'attachement à une parole essentiellement collective. Non pas la parole d'un collectif d'auteurs qu'on pourrait dénombrer, mais une parole qui s'est forgée dans les aléas d'un mouvement où la pensée ne saurait plus être attribuée à tel ou tel en tant qu'auteur.
Ce livre suscite beaucoup de désaccords, voire de réprobation y compris parmi nous qui avons pourtant fait l'effort de le lire et le comprendre. Il me semble que c'est l'objet même de l'écriture politique : mettre ce qui demande a être débattu sans délai au centre, le rendre incontournable, quitte à être cru et sans nuance.
Tous ceux qui, par ailleurs, prétendent savoir QUI est l'auteur de ce livre mentent purement et simplement ou prennent leur hypothèse pour la réalité.
Les « lectures » récentes de ce livre, notamment celle de la police et de quelques criminologues de salon posent à beaucoup la question de la « radicalité ». Cette « radicalité » nous est renvoyée à nous comme trait d'identité, voir comme chef d'inculpation qui ne dit pas son nom. Je ne me sens pas particulièrement radical, au sens d'être prêt à accorder les constats, les pensées et les actes (ce que plus personne ne fait malheureusement et depuis longtemps). Par contre la situation est radicale et l'est de plus en plus. Elle détermine des mouvements de radicalisation diffus, qui ne doivent rien à quelque groupuscule que ce soit. Chaque jour dans mon activité d'épicier notamment ou quand je sers au bistrot, ou bien encore quand j'étais en prison, je discute, j'écoute ce qui se dit, se pense, se ressent, et je me sens parfois bien modéré face à la colère qui monte un peu partout. Ce gouvernement a sans doute raison d'avoir peur que la situation sociale lui échappe, mais nous ne servirons pas sa campagne de terreur préventive, car le vent tourne déjà. Il vient de Méditerranée.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, de doutes à lever, de manipulations à déjouer, mais tout ça ne fait que commencer. Ainsi ma position est en phase avec celle des comités de soutien qui fleurissent un peu partout : abandon des charges de « entreprise terroriste » et « d'association de malfaiteurs », libération immédiate de Julien et Yldune et de tous ceux et celles qui sont incarcérés à ce titre, pour commencer...
Viendra le moment où on devra bien nous rendre des comptes pour le préjudice énorme qu'on nous a fait subir, à nous, à Tarnac, mais aussi pour ce qui n'est qu'une provocation supplémentaire à l'encontre de tout ce qui ne se résigne pas au désastre en cours.
Je n'ai voté pour lui, et je ne partage pas toutes ses idées. Pour autant, même si une décision de justice ne se commente pas, ce qui lui arrive est un peu « fort de café »...
DH
7 janvier 2009, 14:34, Les mots ont un sens, par Napakatbra
Gérard Schivardi, ancien candidat à la présidentielle et conseiller général de Ginestas (Aude), vient de se voir démettre de son mandat et condamner à un an d'inéligibilité pour avoir réglé une ardoise colossale de 223,45 euros à partir de son compte personnel. La "République exemplaire" en ballotage défavorable...
Ancien candidat à la présidentielle sous l'étiquette du Parti ouvrier indépendant (POI), Gérard Schivardi vient d'être démis de son mandat de conseiller général du canton de Ginestas (Aude) par le tribunal administratif de Montpellier, et déclaré inéligible pour une durée d'un an. Son tort ? En mars dernier, à l'occasion de la campagne électorales des cantonales, l'élu (avec 62% des voix) n'avait pas ouvert de compte de campagne et avait réglé une facture d'imprimerie sur ses deniers personnels pour un montant colossal de... 223,45 euros !
Trop, c'est trop !
Le sang de la commission nationale (CNCCFP) n'a fait qu'un tour : comptes de campagne rejetés et condamnation par le tribunal administratif de Montpellier. L'honneur de la République est sauf ! Le délinquant feint l'erreur humaine, invoque sa "bonne foi", et fait appel... "Je n'ai rien caché, rien volé" se défend-il. "Quelle confiance peut-on faire à la justice de notre pays ? (...) On voit des gens qui ont été condamnés pour des prises illégales d'intérêt et qui ne sont pas démis de leurs fonctions", ajoute le malotru, concluant que "si les règles doivent être suivies, alors qu'elles soient appliquées à tout le monde".
Mais c'est qu'il répond l'effronté !?
Un an d'inéligibilité... soit la même peine qu'Alain Juppé dans l'affaire des emplois fictifs du RPR (détournement estimé entre 1 et 2 millions d'euros). Ou celle de Bruno et Catherine Mégret pour détournement de fonds publics à la mairie de Vitrolles (75000 euros). Et bien plus que Renaud Donnedieu de Vabres (détournement de 5 millions de francs en liquide) ou Jean-Paul Huchon (prise illégale d'intérêts de 40.000 euros) qui, eux, n'ont pas été déclarés inéligibles...
Le malheureux doit maintenant regretter de ne pas avoir été condamné à de la prison ferme. Dans ce cas, il aurait pu bénéficier d'une grâce présidentielle sans avoir à rendre de... comptes.
(*)7 janvier 2009, 14:34, Les mots ont un sens, par Napakatbra
Il se trouve qu'Olivia est aussi militante engagée dans le nouveau Parti de Gauche. Ce n'est pas un hasard.
Sa lettre se passe de commentaires...
DH
Félicitations messieurs les préfets, messieurs les policiers....
Aujourd'hui (31/12/08) Ertugrul Yilmaz a été expulsé.
Nous étions une quinzaine de militants du RESF 13 à l'aéroport ce matin dès 6h pour tenter d'empêcher l'expulsion d'Yilmaz. Nous n'avons pas réussi. A aucun moment nous n'avons vu Yilmaz. Nous n'avons pas vu non plus les policiers enregistrer son billet au comptoir. Ils ont dit qu'il était bien prévu sur ce vol. Les passagers ont été informés. La PAF nous a confirmé après le décollage de l'avion qu'Yilmaz était parti.
Je suis très triste et vraiment écœurée, Yilmaz m'a toujours dit qu'il refuserait l'embarquement, je ne sais pas ce qui c'est passé pour qu'il n'ait pas pu le faire. Il a dû arriver très tôt dans l'avion car on ne l'a vu du tout, on a vu en revanche des policiers en descendre.
Il était prévu qu'il transite par Paris. Il devait prendre le vol de 10h10 arriver à Istanbul à 14h. Nous ne savons pas s'il a pu refuser l'embarquement à ce moment-là. J'ai appelé sa famille à Bordeaux, qui essaie d'envoyer du monde à l'aéroport d'Istanbul où Yilmaz arriverait à 14h.
Il est impossible de le localiser actuellement (il est 14h30 au moment où j'écris). C'est toujours comme ça : la PAF (police de l'air et des frontières) ne répond pas. Sauf parfois aux avocats, ou aux parlementaires. Est-ce normal de ne pas pouvoir savoir où se trouve un homme qu'on expulse ? S'il est parvenu à refuser l'embarquement, il doit être en garde à vue. Je ne sais pas, sa famille ne sait pas où il est en ce moment, on doit attendre. Sa femme ne l'a plus vu depuis des mois, puisqu'il était en prison pour grève de la faim, qui avait été considéré comme un refus d'embarquement.
Depuis le départ de l'aéroport je suis effondrée, en larmes. Je tremble, je suis prise de spasmes, je n'arrive pas à me calmer. Je culpabilise, je me dis que j'aurais dû faire plus pour lui. Je ne comprends pas ce qui se passe. Il a vécu tellement de drames déjà. Sa femme a été violée, a dû fuir la Turquie, sa demande d'asile a été rejetée (alors que des membres de sa famille à Bordeaux ont l'asile politique), il a dû vivre caché, il a fait des grèves de la faim, il a fait deux mois de prison pour ça, il a été isolé et transféré de Bordeaux à Marseille pour être privé de ses soutiens et de sa famille, et ce matin il a encore subi cette violence de l'expulsion. Mais pourquoi a -t-il subi tout ça ? Pour satisfaire des quotas ?
Je lui ai souvent rendu visite au centre de rétention, presque tous les jours depuis son arrivée à Marseille le 19 décembre. C'est un garçon très courageux, très gentil, toujours souriant. Il ne parlait pas très bien français, mais on communiquait quand même, il me disait qu'il en avait marre d'avoir toujours des problèmes, de ne pas être libre. Il ne comprenait pas pourquoi sa vie était gâchée pour des papiers. Il disait qu'il n'était ni voleur ni méchant. Qu'il voulait juste vivre avec sa femme, sa famille, continuer son métier de carreleur. On rigolait beaucoup aussi, pour des choses idiotes. Un jour il m'a raconté comment c'était la prison de Gradignan, comment en rentrant des douches il avait découvert son compagnon de cellule pendu. Il avait besoin de parler. Il est doux, un peu espiègle, assez grand, mince, il a des yeux verts.
Vous pouvez être fiers de vous, messieurs les préfets, messieurs les policiers. Vous avez brisé un homme et sa famille. C'est ce que m'a dit ce matin un agent de la PAF : il est fier de ce qu'il fait, de porter son uniforme, il a choisi de faire ça. Vous pouvez être fiers, messieurs les députés qui ont voté les lois qui permettent ça. Vous aussi, messieurs et mesdames du gouvernement, le chiffre des expulsions est monté aujourd'hui.
Moi je suis effrayée, consternée, triste, horrifiée.
Le projet de loi sur le travail du dimanche est reporté au mois de janvier. Un des grands argumentaires de la droite UMP, était le volontariat.
Pour qui connaît un peu le monde salarial et celui de l'entreprise, chacun sait que ce droit est très théorique. Il faut se rappeler que dans le code du travail français il y a un lien de subordination entre l'employé et l'employeur.
Laurence Parisot par ailleurs, fustige de possible droit de refus des salariés à travailler le dimanche, considérant que c'est une « rigidité de plus ».
Le gouvernement a beau vouloir enrober les choses, la réalité patronale reprend le dessus...
Parisot se dit contre le refus des salariés (*)
De son côté, la présidente du Medef a affirmé, lundi 8 décembre sur Europe 1, ne pas comprendre l'introduction dans la proposition de loi d'un droit de refus des salariés, qu'elle a qualifié de "rigidité de plus".
"Nous avons besoin plus que jamais, en raison de la crise, de souplesse, de possibilité d'ajustement", a justifié Laurence Parisot.
« Critère essentiel de la qualité de salarié. Le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné.
Si les gens savaient, le régime capitaliste ne tiendrait pas 24 heures !
Rosa Luxembourg disait : si les gens savaient, le régime capitaliste ne tiendrait pas 24 heures. !
Corolaire, il faut donc discréditer toute autre forme d'alternative à ce système, et tous les moyens sont bons...
A l'heure ou le système capitaliste montre ses limites avec la crise financière, et où au même moment les medias sont sous la maitrise des grands groupes industriels et sous le contrôle du pouvoir en place, cela donne à réfléchir, non ?
J'avoue que j'avais suivi ce dossier d'un peu loin, aussi j'ai trouvé la réunion très intéressante. J'y ai mieux compris l'orientation du projet DARCOS. Je savais déjà qu'un des objectifs était de faire des économies en réduisant les heures de cours, tout en faisant progressivement la part belle au privé. Il faut reconnaitre que se sont les actions des Lycéens dans la rue qui ont donner le déclic pour faire reculer le gouvernement...
Je salue les professeurs qui de manière très didactique, c'est un métier ( !) nous ont expliqué les tenants et aboutissants de certains points de la réforme comme la généralisation du contrôle continu qui petit à petit conduit à la dévalorisation du Bac. A terme, c'est la disparition d'un diplôme national uniforme et le début de la mise en place d'examens pour la rentrée en facultés.
La réforme DARCOS est repoussée, mais il ne faut pas rêver, il reviendra sans aucun doute à la charge.
A suivre...
DH
Profs, parents et élèves mobilisés contre la réforme reportée du lycée
Un "réveillon de lutte" a eu lieu hier soir à Jean-Monnet
Le report de la réforme des lycées à 2010 n'a pas transformé le "réveillon de lutte", prévu hier soir à Jean-Monnet par le Snes-Fsu, en une victorieuse fête.
Alors que le syndicat lycéen Fidl en appelle à poursuivre les blocus pour "obtenir son retrait", une cinquantaine de professeurs, parents et élèves ont débattu d'un "projet calqué sur le modèle de l'université" et qui "fait peser des menaces sur l'Éducation nationale". "Il y a beaucoup de choses qui devaient remodeler la seconde qui ne tournent pas rond. On se dirige vers un enseignement à la carte", craignait Yoann, en terminale, qui souhaitait "être là par solidarité". Ou encore, pour cette mère de famille, "il est important de ne pas se démobiliser contre une réforme qui ne dit pas clairement son nom et qui ne laisse pas présager d'améliorations dans l'enseignement".
Après avoir expliqué, dans le détail et à l'aide de diaporamas, ce qui était "envisagé et parfois présupposé" par le gouvernement, Cathy Ferré, professeur et représentante du Snes, a dit qu'il fallait "continuer à se battre" pour que les enseignants et parents d'élèves soient associés à ce qui, pour l'heure, "s'inscrit dans une logique de casse de l'Education nationale". De par "les suppressions de postes" et l'accumulation de "mesures rétrogrades", si l'on se réfère, par exemple pour la seconde, "au tronc en commun de matières aux horaires revus à la baisse et aux choix de quatre modules d'exploration" qui pourraient marginaliser des matières.
Une refonte qui ferait boule de neige... "Attention!", a alerté un autre professeur s'en prenant "au système élitiste en train d'accoucher": "On nous demande déjà si c'est une bonne chose que certains s'inscrivent en faculté ou pas, ce qui pourrait ne plus être automatique."
J'ai participé en tant que « Parti de Gauche » mais aussi père d'une élève du Lycée Jean Monnet à la réunion professeurs - parents - élèves sur le projet de loi DARCOS.