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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 05:16

Les résultats des élections régionales font l'objet de diverses analyses. Ces élections ont été dominées par le fort taux d'abstention et le vote FN.

 

Sur le forum de La Provence.fr, « Tamaroque » dans une de ses interventions a fait référence à un article du journal Le Monde d'Eric Maurin. L'analyse mérite en effet d'être lue...

 

A méditer, DH

 

 


 "En France, la peur de l'avenir n'a pas d'équivalent ailleurs", par Eric Maurin

 

 

 

Eric Maurin, Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), est l'auteur de La Peur du déclassement (Le Seuil).

 

Comment analyser les résultats de l'élection régionale ?

 

Les scrutins se suivent et se ressemblent, sourdement dominés par l'abstention et le vote Front national. Beaucoup de commentateurs insistent sur le caractère volatil des électeurs mais ce qui me frappe, c'est plutôt la persistance d'un rejet massif. Toute une partie de la population vit aujourd'hui dans la peur du lendemain et ne se sent pas représentée. Les régionales sont à bien des égards une réplique de scrutins antérieurs, comme 2002 ou 2004, même si la défiance peut prendre des visages différents selon la conjoncture politique. Ce climat est installé depuis longtemps dans le paysage politique français. Il est caractéristique d'une société parmi les plus fragmentées et les plus inquiètes du monde développé.

 

La géographie des comportements protestataires a-t-elle évolué ?

 

Pour moi, la première clé de lecture n'est pas géographique mais sociale. Le clivage central de la société se situe entre ceux dont l'avenir est protégé et ceux que menace la violence du marché du travail et des évolutions économiques. Ce clivage traverse les classes populaires et les classes moyennes. Il n'y a pas une seule "classe moyenne", une seule "France d'en bas", mais plusieurs, très inégalement exposées au risque de déclassement, les unes défendant des statuts chèrement acquis, les autres bataillant pour en obtenir, souvent en vain.

 

De fait, à chaque grand tournant de notre histoire économique, comme celui que nous vivons actuellement, certains métiers, certaines classes sociales voient leur position s'effondrer. Dans les années 1950, avec l'avènement de la société salariale, cela a été le cas du monde des petits commerçants, des petits artisans - ce qui a donné naissance au poujadisme. Dans les années 1980, c'est la classe ouvrière, celle du monde industriel traditionnel, qui a pris la mutation économique de plein fouet - d'où l'explosion initiale du Front national et sa persistance aujourd'hui dans les vieux territoires ouvriers de la désindustrialisation, comme le Nord-Pas-de-Calais ou l'est de la France.

 

Avec la globalisation technologique et commerciale, nous assistons désormais à un nouveau tournant : toute une partie des classes moyennes du secteur privé - les représentants de commerce, les techniciens, l'encadrement intermédiaire, les contremaîtres, mais aussi les agriculteurs, etc. - se retrouvent en grande difficulté, tant sur le plan du pouvoir d'achat que sur le plan résidentiel.

 

Ce mouvement de déclassement reste, pour l'heure, relativement contenu. Mais la question, c'est de savoir ce qui se passera, d'un point de vue électoral, si la crise s'étend encore aux cadres du privé par exemple. Jusqu'où, alors, progressera le discours de rejet ?

 

Cela signifie que les aspects conjoncturels (débat sur l'identité nationale...) n'ont en réalité qu'un effet limité sur les votes ?

 

Probablement. Les éléments structurels sont toujours déterminants. Et s'il existe un élément conjoncturel, c'est avant tout la récession économique : elle accroît le déchirement entre les classes moyennes du public, qui perçoivent la remise en cause de leurs statuts comme injuste, et les classes moyennes du privé, qui se sentent plus que jamais abandonnées face aux destructions d'emplois. Les classes sociales les plus menacées dans leurs statuts sont traditionnellement les plus proches de l'abstention ou du FN.

 

Dans sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy avait stigmatisé les fonctionnaires et promis qu'il défendrait le niveau de vie des catégories les plus affectées par la désindustrialisation. Or M. Sarkozy, pas plus qu'un autre, ne peut faire face à la concurrence de la Chine sur l'industrie européenne par exemple. D'où la déception d'une partie de son électorat, tant idéologique qu'économique. Le débat sur l'identité nationale a juste contribué à réactiver la répulsion qu'opère M. Sarkozy chez beaucoup de gens de gauche.

 

Le FN a-t-il retrouvé un espace politique ?

 

L'économie moderne postfordiste rejette en permanence une partie de la population sur le bord de la route, plus ou moins durablement déclassée. Du coup, les scrutins ne sont plus simplement polarisés entre droite et gauche, mais également par le clivage entre ceux qui adhèrent et ceux qui rejettent le monde économique tel qu'il se construit, autour des valeurs libérales notamment. Comme toute formation qui prône le rejet du système, l'extrême droite tire profit de cette polarisation fondamentale de l'électorat.

 

En France plus qu'ailleurs, du fait de notre prédilection pour les statuts, les échecs professionnels sont très longs et difficiles à surmonter. Il en résulte une peur de l'avenir qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde, capable de motiver des réactions de repli et de rejet aussi extrêmes qu'un vote FN.

 

Dans un sondage publié par "Le Monde" en janvier, les valeurs du FN (peine de mort, immigration...) apparaissaient en recul. Comment le comprendre ?

 

La cible traditionnelle du FN est principalement constituée d'électeurs peu diplômés. Elle a tendance à se réduire parce que la proportion de diplômés augmente. Le FN fait donc évoluer ses idées. En agitant la peur de l'islam, ses dirigeants se positionnent sur la laïcité, ce qui leur permet sans doute d'avoir un écho dans des milieux qui, traditionnellement, votent peu pour l'extrême droite. Je suis curieux, par exemple, de voir si le FN progresse dans des milieux comme le monde enseignant.

 

Propos recueillis par Luc Bronner

 

Article paru dans l'édition du 25.03.10

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 05:24




C'est aujourd'hui !

 

http://www.no-sarkozy-day.fr/wp-content/uploads/2010/03/SH-79-NSD-dessin-02.jpg

 

  

http://www.no-sarkozy-day.fr/wp-content/uploads/2010/02/no-sarkozy-day-sticker-violet.gifPour en savoir plus : http://www.no-sarkozy-day.fr

 

DH

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 05:42




 

Mine de rien c’est un évènement historique ! Je me rappelle il y a quelques années un voyage à titre professionnel aux Etats – Unis. La question qui revenait à chaque fois concernait le fonctionnement de notre système de protection sociale. C’était au début des années 9o, et pourtant mes interlocuteurs travaillaient plutôt dans des grandes entreprises… Dire que les libéraux qui nous gouvernent veulent tout remettre en cause…

 
Ce qui est classe aussi, c’est l’intervention de Barak OBAMA. Inutile de faire la comparaison avec notre Sarko…

Malheureusement, il doit y avoir un nouveau vote. espérons que...

 
DH

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/file/857366.jpg

 



Barack Obama remporte la bataille sur la réforme du système de santé...





“Ce soir nous avons surmonté le poids de la politique, alors que tous les spécialistes nous affirmaient que ce n‘était plus possible. Nous n’avons pas cherché à échapper à nos responsabilités, nous les avons endossées. Nous n’avons pas eu peur de notre avenir, nous l’avons façonné. Le Congrès des Etats-Unis a finalement déclaré que les travailleurs américains, que les familles américaines et les petites entreprises méritent la sécurité. Ils méritent aussi de savoir que dans ce pays, ni la maladie, ni un accident ne pourra mettre en danger les rêves de ceux qui ont travaillé toute une vie. Ce jour ne représente pas la fin des défis pour notre pays. Nos efforts pour relancer l‘économie continuent. Nos efforts pour promouvoir la création d’emplois dans le secteur privé vont aussi de l’avant comme nos efforts pour rendre les rêves des familles américaines de nouveau possible. Nous marchons avec une confiance renouvelée, revigorés par cette victoire au nom du peuple américain”.

 

Après le Sénat, la Chambre des Représentants a elle aussi voté en faveur du projet après des mois de tractations par 219 voix contre 212. Une majorité de 216 voix était nécessaire, une bataille menée jusqu‘à la dernière minute par les démocrates et le chef de la Maison Blanche.

Pour en savoir plus :

Santé : la réforme Obama vue par un chercheur

[ 23/03/10  ]

Victor Rodwin, universitaire new-yorkais spécialiste de la santé publique, porte un jugement positif sur la réforme du système de santé américain.

Aux Etats Unis, le pouvoir des compagnies d'assurances ou de l'industrie pharmaceutique est plus fort que celui du corps médical. » Victor Rodwin, professeur de santé publique à l'université de New York, porte un regard positif sur la réforme Obama adoptée dimanche par la Chambre des représentants. « Près de 30 % des Américains ne sont pas satisfaits du système actuel, où environ 50 millions de personnes ne sont pas couvertes. Mais, en même temps, ils sont très attachés au libre choix de leur assureur et craignent un rationnement des soins imposé par la bureaucratie de l'Etat fédéral intervenant dans la relation entre le patient et le malade. Les Américains ne veulent pas non plus d'une agence fédérale prenant en compte le rapport coût efficacité des soins inspiré du système Nice comme celui mis en place en Grande-Bretagne. » Invité récemment par l'agence Nile et la revue « Espace social européen », le chercheur américain, également professeur à Paris Sud-11, insiste sur les spécificités de son pays, parfois peu lisibles de ce coté de l'Atlantique . « Aux Etats-Unis, chaque citoyen est libre de choisir sa couverture maladie et l'assurance obligatoire ne fait pas partie de notre culture. »

 

Pas loin de 50 millions d'Américains, majoritairement employés dans des entreprises de moins de 50 personnes, sont concernés par cette réforme. Pris dans une véritable tenaille, ils ne bénéficient pas du soutien de leur employeur pour financer leur assurance et n'ont pas accès à l'aide publique réservée aux plus démunis (Medicaid). « Quand on devient pauvre, on bascule dans Medicaid et on est couvert », résume Victor Rodwin. Une des données majeures de la réforme consiste à élever le seuil d'éligibilité à « ce statut de pauvreté ». « Cela bénéficiera à environ 15 millions de personnes supplémentaires. C'est un peu comme la CMU en France. Mais les médecins n'aiment pas trop le Medicaid, car c'est très mal remboursé », indique le chercheur new-yorkais.

Bourses de santé
L'autre versant de la réforme consiste à mettre en place un système de bourses de santé facilitant l'accès aux assurances privées pour les bas salaires. « Le but est de rendre l'assurance plus abordable. Mais cet aspect est encore très vaseux. Les rapports présentés par le Sénat et la Chambre de représentants comprennent plus de 2.000 pages et personne ne les a lus. Il faudra attendre les décrets d'application pour y voir plus clair. »

 

Le système de santé américain s'appuie sur un réseau d'hôpitaux de qualité très variable. « Le rapport est de un à six entre les meilleurs et les moins bons. Mais les Américains restent très attachés à la gestion directe de leur hôpital par un conseil d'administration local favorisant l'innovation. Près de 30 % des hôpitaux sont privés et 60 % sont privés sans but lucratif avec une obligation de soins. On ne meurt pas dans la rue aux Etats-Unis. » L'organisation des soins repose également sur des financements caritatifs (« charity ») très présents outre-Atlantique. « Les fonds philanthropiques représentent 1,8 % du PIB, contre 0,3 % en France. »

 

Cet ensemble consomme beaucoup d'argent : plus de 7.000 dollars par an et par patient en 2007, contre environ 3.300 dollars en France (voir tableau). La part payée par le malade (reste à charge) est plus élevée outreAtlantique (890 dollars) qu'en France (246 dollars). Ces dépenses considérables (16 % du PIB) sont, selon Victor Rodwin, affectées d'un « gaspillage épouvantable » (estimé à 700 milliards de dollars par un cabinet d'audit).

Une des premières sources d'économies envisagées par la réforme vise la réduction « des hospitalisations évitables ». Selon, Victor Rodwin, « les maladies chroniques comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires sont mal prises en charge par le système de soins primaires assuré par les généralistes ». Selon le chercheur américain, la mise en place de cette réforme va prendre des années et va se traduire par une vaste vague d'expérimentations. « C'est une des grandes différences avec le système français. Vous avez du mal à faire des expériences qui ne s'applliquent pas à tout le monde. »

 

 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 04:41




On en parle de plus en plus. Pourtant c'est arrivé à ma mère il y a quelques années. Je veux parler des difficultés à renouveler sa carte d'identité.


Ma maman est française née en France de parents français. Sauf que ses parents étaient nés en Belgique et naturalisés français entre les 2 guerres.


A un peu moins de 70 ans, il a fallu que ma maman prouve sa nationalité et celle de ses parents. Heureusement, les papiers de mes grands parents et notamment les certificats de nationalisation d' il y a plus de 70 ans n'étaient pas perdus.


C'est notamment vexant et insultant. Des dizaines de milliers de français sont aujourd'hui victimes de ces pratiques adminsitratives.


La LDH monte au créneau sur ce procédures administratives

J'ai signé la pétition !

DH



Vous êtes Français ? Prouvez-le !



Appel


A l’initiative de la LDH et de Daniel Karlin, documentariste, un appel a été lancé, signé par de nombreuses personnalités et publié dans Libération pour dénoncer les difficultés qu’ont certains citoyens à renouveler leurs papiers d’identité.


Depuis plus de vingt ans, les différents gouvernements infligent un traitement discriminatoire aux Français nés à l’étranger, ou nés en France de parents étrangers ou devenus français par naturalisation.


À l’occasion du renouvellement de ses papiers d’identité, il est maintenant demandé systématiquement à chacun d’entre eux de faire la preuve de sa nationalité française. La situation continue de s’aggraver : d’une pratique qui se cantonnait à la carte d’identité, la délivrance du passeport fait désormais l’objet des mêmes attentions et on en arrive à l’ouverture d’un bureau spécialisé pour ces Français « différents ».


Au-delà de l’avalanche de preuves réclamées, de la difficulté de reconstituer des parcours que l’histoire de la France ou du monde a bouleversés et de la répétition stupide des mêmes demandes à chaque renouvellement, imagine-t-on ce que représente cette mise en cause directe de la personnalité de chacun et le réveil douloureux de souvenirs souvent dramatiques ?


Il y a quelque chose d’intolérable à faire ainsi de millions de Français d’origine les plus diverses des personnes suspectes a priori de fraude, puisque ce sont à elles de prouver leur nationalité et non à l’administration de démontrer une fraude ou une erreur. Cette attitude est d’autant plus vexatoire qu’en vertu de l’article 21-13 du Code Civil, la nationalité de ceux qui ont vécu en tant que Français depuis plus de dix ans ne peut plus être contestée.


Nous dénonçons une logique résultant d’une peur de l’Etranger, dont il importerait de se prémunir à toute force, y compris en suspectant des millions de Français. Et parce que nous refusons que ces situations se règlent par des passe-droits en faveur de ceux qui ont les moyens de protester contre de telles discriminations, nous exigeons que le gouvernement y mette un terme et rétablisse un traitement normal et égal pour tous de la délivrance des pièces d’identité.


- Voulez-vous télécharger la circulaire du ministère de l’Intérieur ? Cliquez ici


- Voulez-vous télécharger la circulaire du 9 février 2010 ? Cliquez ici


Premiers signataires :


Michèle ANDRE, vice-présidente du Sénat ; Mouloud AOUNIT, président du Mrap ; Ariane ASCARIDE, comédienne ; Gérard ASCHIERI, syndicaliste ; Jean-Christophe ATTIAS, directeur d’études à l’EPHE-Sorbonne ; Edouard BAER, comédien ; Jeanne BALIBAR, comédienne ; Guy BEDOS, comédien ; Malika BENARAB ATTOU, députée européenne ; Esther BENBASSA, directrice d’études à l’EPHE-Sorbonne ; Jean-Luc BENNHAMIAS, député européen ; Mathieu BONDUELLE, secrétaire général du syndicat de la Magistrature ; Pascal BONIFACE, universitaire ; Jean-Louis BORIE, président du syndicat des avocats de France ; Nicole BORVO, sénatrice ; Zabou BREITMANN, comédienne ; Annick COUPE, syndicaliste ; Didier DAENINCKX, écrivain ; Jean-Michel DUCOMTE, président de la Ligue de l’Enseignement ; Jean-Pierre DUBOIS, président de la LDH ; Kamel JENDOUBI, président du Réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme ; Marie-Pierre DE LA GONTRIE, secrétaire nationale du Parti socialiste à la justice et aux libertés publiques ; Nathalie GRIESBECK, député européen, conseiller général de Metz ; Robert GUEDIGUIAN, cinéaste ; Françoise HERITIER, professeure au Collège de France ; Jean-Claude KAUFMANN, directeur de recherche au CNRS ; Christophe HONORE, cinéaste ; Henri LECLERC, président d’honneur de la LDH ; Patrick LOZES, président du CRAN ; Daniel KARLIN, cinéaste ; Marie NDIAYE, écrivaine ; Vincent PEILLON, député européen ; Gilles PERRAULT, écrivain ; Lydie RAPPAPORT, directrice de recherche au CNRS ; Roland RAPPAPORT, avocat au barreau de Paris ; Jean-Marc ROIRANT, secrétaire général de la Ligue de l’Enseignement ; Suzy ROJTMAN, porte parole du CNDF ;Maya SURDUTS, porte parole du CNDF ;Benjamin STORA, professeur des Universités ; Michel TUBIANA, président d’honneur de la LDH ; Marie-Christine VERGIAT, députée européenne.


Nous vous invitons à télécharger l’appel.


Pour la pétition : cliquez ICI.

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 05:59




Ce matin, le collectif Vitrollais de défense de La Poste sera à 8h00 devant le bureau de la Poste principale du centre ville.

 

Il s'agit de faire part des problèmes rencontrés dans la distribution du courrier depuis la mise en œuvre de « facteur d'avenir ».


Cette action a été décidée lors de la réunion du 23 février (voir le communiqué et le dossier).


A suivre !!!


DH



Communiqué du collectif Vitrollais de défense de La Poste


http://disco-ibiza.fr/joomla/images/stories/facteur.gif



Après avoir collecté les différents dysfonctionnements de distribution du courrier ces dernières semaines suite à la mise en place de « facteur d'avenir », le collectif Vitrollais de défense de La Poste organise un rassemblement le mercredi 3 mars à 8h00 devant la poste principale du centre-ville.


Le collectif va intervenir auprès de la Direction locale de la Poste. Il propose a à la population de s’associer à sa démarche pour exiger un service public de qualité, ce qui suppose des effectifs suffisants capables d’assurer un service normal de la distribution du courrier.



Contacts : Pierre Pradel 06-89-14-42-12 pradelpierre@wanadoo.fr

Didier Hacquart 06-89-24-70-26 didier.hacquart@orange.fr




Vitrolles, le 1er mars 2010

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 06:04


 


Le collectif vitrollais de défense de La Poste sur Vitrolles ne baisse pas la garde ! Après les luttes pour la défense des guichetiers, le référendum contre la privatisation, la défense des facteurs, c'est aujourd'hui le temps du bilan de facteur d'avenir. Vus les problèmes rencontrés (voir La Provence du 24 février 2010), l'action continue.

 

Voici le communiqué de presse suite à la réunion du 23 février.

 

A suivre...

 

 


Communiqué du collectif Vitrollais

de défense de La Poste

 

http://disco-ibiza.fr/joomla/images/stories/facteur.gif

 

Le collectif de défense du service public de la Poste de Vitrolles , réuni le 23 février, en présence de représentants du PCF, du Parti de Gauche, du NPA et de la CGT, s’élève contre les dysfonctionnements inadmissibles dans la distribution du courrier à Vitrolles.

 

Par la loi, la Poste est tenue à distribuer le courrier 6 jours sur 7, or depuis la réorganisation (désorganisation !) du service avec "facteur d'avenir", des quartiers entiers " (la plaine, la corniche, le Fouquet, le Bosquet, les Hermes…) n’ont pas leur courrier distribué en temps et heure.

 

Pour masquer le problème, la Direction de la poste fait "tourner la pénurie" en distribuant un jour sur deux ou en faisant distribuer en fin d’après midi en heures supplémentaires.

 

Les courriers urgents, les recommandés, les quotidiens sont distribués avec un inadmissible retard.

 

Le collectif depuis plusieurs semaines collecte les dysfonctionnements rencontrés par les usagers.

 

Le collectif va intervenir auprès de la Direction locale de la Poste, il propose a à la population de s’associer à sa démarche pour exiger un service public de qualité, ce qui suppose des effectifs suffisants capables d’assurer un service normal de la distribution du courrier.

 

 

Contacts : Pierre Pradel    06-89-14-42-12   pradelpierre@wanadoo.fr

                 Didier Hacquart  06-89-24-70-26 didier.hacquart@orange.fr

 

 

 

Vitrolles, le 24 février 2010

 

 


 

Pour en savoir plus :

 

Jeudi 15 octobre 2009

 

La Poste, conflit des facteurs à Vitrolles

 

Lundi 12 octobre 2009

 

Déclaration du 5 octobre 2009 du Comité national de défense de La Poste

 

Samedi 26 septembre 2009

 

Votation citoyenne contre la Privatisation de La Poste à Vitrolles et Marignane

Jeudi 24 septembre 2009

 

Les sous de La Poste, par la Fondation COPERNIC

 

Vendredi 18 septembre 2009

 

Le collectif Vitrollais de défense de La poste mobilisé pour le référundum national contre la privatisation

Mardi 25 août 2009

 

Transformation de La Poste, ne prenons pas les français pour des imbéciles !

Dimanche 5 juillet 2009

 

Conflit de la Poste à Vitrolles, fin provisoire...

Samedi 27 juin 2009

 

Suppression d'emplois à La Poste de Vitrolles, le Front de Gauche en 1ère ligne...

Samedi 27 décembre 2008

 

La Poste et les mensonges du Président Nicolas Sarkozy

 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 05:50

 

Comment la France est devenue moche ? C'était le titre de Télérama de la semaine dernière. Le dossier que je livre aujourd'hui m'a paru intéressant. Cela nous ramène à Vitrolles et à une idée développée par l'adjoint à l'urbanisme du 1er mandat de Guy Obino.: « Il faut finir la ville ». En allant plus loin, il faut aussi la repenser. Vitrolles est au cœur du sujet développé par Télérama. Il est bien expliqué que ce n'est pas une fatalité. Vitrolles n'est pas forcément pire que d'autres. Il ne faut ni caricaturer ni tout noircir.

J'ai habité 14 ans dans une maison du vieux village de Vitrolles, et je peux affirmer que c'est un autre Vitrolles pas toujours connu. Aujourd'hui j'habite les quartiers sud avec vue sur les champs et c'est encore un « autre Vitrolles » très agréable.

 

La question de l'environnement passe aussi par « le beau ». Un peu de futilité, moins de de trop fonctionnel peuvent contribuer au cadre de vie...

 

A méditer...

 

DH

 


 


Comment la France est devenue moche


Télérama.fr Le 16 février 2010

 

LE MONDE BOUGE - Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases pé­riurbaines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Un gros bourg et des fermes perdues dans le bocage, des murs de granit, des toits d'ardoise, des tas de foin, des vaches... Et pour rejoindre Brest, à quelques kilomètres au sud, une bonne route départementale goudronnée. C'était ça, Gouesnou, pendant des décennies, un paysage quasi immuable. Jean-Marc voit le jour dans la ferme de ses parents en 1963. Il a 5 ans lorsqu'un gars de Brest, Jean Cam, a l'idée bizarre d'installer en plein champ un drôle de magasin en parpaing et en tôle qu'il appelle Rallye. Quatre ans plus tard, les élus créent un peu plus au nord, à Kergaradec, un proto­­type, une ZAC, « zone d'aménagement concerté » : les hangars y poussent un par un. Un hypermarché Leclerc s'installe au bout de la nouvelle voie express qui se cons­truit par tronçons entre Brest et Rennes. Puis viennent La Hutte, Conforama et les meubles Jean Richou... 300 hectares de terre fertile disparaissent sous le bitume des parkings et des rocades. Quelques maisons se retrouvent enclavées çà et là. La départementale devient une belle quatre-voies sur laquelle filent à vive allure R16, 504 et Ami 8. Un quartier chic voit le jour, toujours en pleine nature, qui porte un nom de rêve : la Vallée verte...

 

C'est à ce moment-là que ça s'est compliqué pour les parents de Jean-Marc. Avec l'élargissement de la départementale, ils sont expropriés d'un bon bout de terrain et ne peuvent plus emmener leurs vaches de l'autre côté de la quatre-voies. Ils s'adaptent tant bien que mal, confectionnent des produits laitiers pour le centre Leclerc, avant de se reconvertir : la jolie ferme Quentel est au­jourd'hui une des salles de réception les plus courues de Bretagne. Les fermes voisines deviennent gîte rural ou centre équestre. La Vallée verte, elle, se retrouve cernée de rangées de pavillons moins chics : « Nous, on a eu de la chance, grâce à la proximité de l'aéroport, les terres tout autour de la ferme sont restées inconstructibles. » Aujourd'hui, quand il quitte son bout de verdure préservé pour aller à Brest, Jean-Marc contourne juste la zone de Kergaradec, tellement il trouve ça moche : « C'est à qui fera le plus grand panneau, rajoutera le plus de fanions. Comme si tout le monde hurlait en même temps ses messages publicitaires. » 

 

Ça s'est passé près de chez Jean-Marc, à Brest, mais aussi près de chez nous, près de chez vous, à Marseille, Toulouse, Lyon, Metz ou Lille, puis aux abords des villes moyennes, et désormais des plus petites. Avec un formidable coup d'accélérateur depuis les années 1982-1983 et les lois de décentralisation Defferre. Partout, la même trilogie – infrastructures routières, zones commerciales, lotissements – concourt à l'étalement urbain le plus spectaculaire d'Europe : tous les dix ans, l'équivalent d'un département français disparaît sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle.

 

Il n'y a rien à comprendre, a-t-on jugé pendant des années, juste à prendre acte de la modernité à l'œuvre, une sorte de chaos naturel et spontané, prix à payer pour la « croissance » de notre bien-être matériel. Les élites intellectuelles de ce pays oscillent entre répulsion (« c'est moche, les entrées de ville »), fascination (« vive le chaos, ça fait Wim Wenders ! ») et indifférence : elles habitent en centre-ville... Rien à comprendre, vraiment ? En 2003, l'architecte urbaniste David Man­gin prend le temps d'y réfléchir quelques mois et sort un an plus tard son formidable bouquin, La Ville franchisée, qui reste l'analyse la plus pertinente des métastases pé­riurbaines. Il faut en finir, dit Mangin, avec l'idée que ce « chaos sort de terre tout seul ». Il résulte au contraire « de rapports de forces politiques, de visions idéologiques, de cultures techniques ».

 

Lorsque apparaissent les premiers supermarchés, au début des années 60, la France ne compte que 200 kilomètres d'autoroutes, un morceau de périphérique parisien, aucune autre rocade, pas le moin­dre rond-point... et un architecte-urbaniste visionnaire, Le Corbusier ! Celui-ci a compris très tôt l'hégémonie à venir de la voiture, à laquelle il est favorable. Dès 1933, avec des confrères qu'il a réunis à Athènes, il a imaginé de découper les villes de fa­çon rationnelle, en quatre zones cor­respondant à quatre « fonctions » : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures routières. L'Etat s'empare de l'idée, on entre dans l'ère des « zones », ZUP, ZAC, etc. (1) Et puis il faut « rattraper » l'Allemagne et son insolent réseau d'autoroutes ! Du pain bénit pour notre illustre corps d'ingénieurs des Ponts et Chaussées. La France inscrit dans la loi (loi Pasqua, 1998) que tout citoyen doit se trouver à moins de quarante-cinq minutes d'une entrée ou d'une sortie d'autoroute ! Des itinéraires de contournement des villes sont construits, le territoire se couvre d'échangeurs, de bre­telles et de rocades. Vingt ans plus tard, les enfilades de ronds-points à l'anglaise, trop nombreux et trop grands, parachèvent le travail : ils jouent, constate Mangin, « le rôle de diffuseurs de l'étalement dans le nouveau Meccano urbain qui se met en place ».

L'empire du hangar


Ceux qui ont vite compris le potentiel que leur offrait ce quadrillage de bitume – foncier pas cher et abondant, accessibilité et visibilité formidables –, ce sont les nouveaux opérateurs du commerce. Ils s'appellent Leclerc en Bretagne, Auchan dans le Nord, Casino dans la région stéphanoise. Leur stratégie : se faire connaître sur leur terroir d'origine, saturer un territoire pour étouffer la concurrence, puis s'étendre à d'autres régions. « Localisations et accès sont repérés et négociés en amont, explique Mangin, auprès des propriétaires privés, des élus, des aménageurs de ZAC et des directions départemen­tales de l'Equipement. » Conçus à l'américaine – « no parking, no business » –, les hypermarchés raisonnent en termes de « flux » de voitures et de « zones de chalandise » : ils com­mencent par aspirer les consommateurs des centres-villes en attendant que les lotissements viennent boucher les trous du maillage routier... Aujourd'hui, la France, championne mondiale de la grande distribution – elle exporte son glorieux modèle jusqu'en Chine – compte 1 400 hypermarchés (de plus de 2 500 mètres carrés) et 8 000 supermarchés... Et pour quel bilan ! « En cassant les prix sur quelques rares mais symbo­liques produits, les grandes surfaces se sont enrichies en ruinant les pompes à essence, les commerces de bouche, les drogueries, les quincailleries, des milliers de commerces indépendants spécialisés ou de proximité, des milliers d'artisans, et même des milliers de producteurs et fournisseurs. Les résultats sont objectivement inacceptables. Avec, en plus, des prix supérieurs à ceux de nos voisins eu­ropéens ! » Ce n'est pas un dangereux contestataire qui dresse ce constat, mais Jean-Paul Charié, député UMP du Loiret (hélas décédé en novembre dernier), dans un rapport sur l'urbanisme commercial rédigé en mars 2009. La logique des grandes surfaces a vidé les centres-villes de leurs commerces, a favorisé la malbouffe, contraint de nombreuses entrepri­ses à délocaliser. Elle a fabriqué des emplois précaires et des chômeurs. C'est une spécificité très française – 70 % du chiffre d'affaires commercial est réalisé en périphérie des villes, contre 30 % en Allemagne.

 

L'homme le plus riche de France ? Gérard Mulliez, fondateur du groupe familial Auchan. Une nébuleuse d'entreprises dont le poids estimé en fait le premier annonceur publicitaire et le troisième employeur du pays. Difficile de résister à son influence, ou à celle des Leclerc, Carrefour, Intermarché, aménageurs en chef de l'Hexagone. Jusqu'à la loi de modernisation de l'économie votée en 2008, l'implantation des grandes surfaces n'était d'ailleurs pas soumise au droit de l'urbanisme, mais au seul droit commercial. Aucune règle n'était édictée quant à la forme ou à l'aspect des bâtiments, seule la surface comptait, donnant lieu à des marchandages peu re­luisants avec les élus : laisse-moi construire mon supermarché, je financerai ton club sportif... « L'aménagement du territoire soumis aux puissances financières débouche toujours sur des effets pervers, poursuit le rapport Charié. Comment un élu peut-il facilement refuser un projet parasite si c'est par ailleurs une source de financement pour le budget communal ? » A fortiori s'il est maire d'une petite ville, désormais en première ligne. Car l'hypermarché de première génération s'est « fractionné ». Decathlon, Norauto, Leroy-Merlin, Kiabi, Cultura... c'est aussi le groupe Auchan ! Autant de MSS (moyennes surfaces spécialisées) qui investissent de nouvelles petites ZAC, où McDonald's côtoie désormais Biocoop... Pas un bourg qui n'accueille le visiteur par un bazar bariolé : « C'est partout le même alignement de cubes et de parallélé­pipèdes en tôle ondulée, le même pullulement de pancartes et d'enseignes », se désole Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du même Loiret, qui a déposé une proposition de loi à l'automne dernier. Son objectif : que « tous les documents d'urbanisme assurent la qualité urbaine, architecturale et paysagère des entrées de ville ». Plein de bonnes idées, le texte a été adopté il y a deux mois par la majorité sénatoriale UMP, qui l'a vidé de sa substance – plus aucune mesure contraignante.

 

Le rêve pavillonnaire


Tandis que nos compatriotes s'accoutumaient à naviguer le week-end d'un parking à l'autre, les quartiers pavillonnaires ont fleuri. Il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment eu d'autre choix, les Français, face à une crise du logement qui sévit depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la population du pays était stable depuis le milieu du XIXe siècle – 40 millions d'habitants –, le baby-boom, l'accélération de l'exode rural, le recours à l'immigration puis l'arrivée des rapatriés d'Algérie changent la donne : il faut construire, vite, pour éradiquer les taudis urbains. Ce sera, pendant vingt ans, la politique des grands ensembles, à laquelle la circulaire Guichard de 1973 met brutalement fin. Place au rêve pavillonnaire ! Certes, dans les années 20, les débuts de l'exode rural avaient donné naissance aux premiers lotissements – les fameux pavillons Loucheur des faubourgs parisiens. Mais cette fois, on change d'échelle. Rêve de tous les Français, le pavillon ? C'est ce que serinent, depuis Valéry Giscard d'Estaing, tous les gouvernements, qui appuient leur politique sur le rejet des grands ensembles et sur « notre mémoire rurale » – souvenons-nous de l'affiche bucolique de François Mitterrand en 1981, la force tranquille du clocher.

 

« Pourtant, le pavillon, c'est avant tout un choix contraint », constate David Mangin. Les centres-villes étant devenus inabordables, les familles pas très riches – elles sont la grande majorité – sont condamnées à l'exil périurbain. Et elles le resteront tant que manquera une bonne offre résidentielle collective. Alors, comme l'a observé l'urbaniste Bruno Fortier, « on tartine du lotissement au kilomètre », c'est facile et pas cher. Conçue par un promoteur-constructeur, la maison est un « produit », à commander sur catalogue. Où que l'on aille, le marché ne sait fournir que des lotissements avec des rues « en raquette », des parcelles de même taille, des maisons posées sur leur sous-sol de béton ; tant pis pour le raccord visuel avec la ville ancienne. Les plantes des jardins sont achetées en promotion à la jardinerie du coin ; tant pis pour la flore locale et le paysage. La puissance publique y met du sien : incapable d'assurer la con­tinuité urbaine, elle croit compenser en imposant les règles draconiennes des Plans locaux d'urbanisme (PLU). Les Directions départementales de l'Equipement (DDE) imposent leurs normes, et les architectes des Bâtiments de France (ABF) homogénéisent à coups de pastiches régionalistes. Allez essayer de construire une maison en bois ou un peu personnalisée dans un lotissement ! « Les gens qui essaient se font flinguer, dit David Mangin. Ils doivent s'expliquer avec le maire, déposer trois permis, il y a des recours... Ils sont découragés. »

Les dégâts de la décentralisation


« Pendant très longtemps l'urbanisme a été une affaire d'Etat en France », rappelle Thierry Paquot, philosophe de l'urbain et éditeur de la revue Urbanisme. Mais, à partir des années 80, les gouvernements, de droite ou de gauche, ont délégué à d'autres la fabrication de la ville. L'Etat s'est mis au service du privé : « Le meilleur exemple, c'est Laurent Fabius, qui "offre" à Eurodisney une ligne de RER que les habitants de Marne-la-Vallée réclamaient sans succès depuis des années ! » En 1983, les lois de décentralisation donnent tout pouvoir aux maires en matière de permis de construire « et la catastrophe commence, estime Thierry Paquot. La plupart des élus sont totalement incompétents en matière d'urbanisme, et de plus ont un goût exécrable ». Ils se reposent sur les promoteurs pour produire du clés en main. « L'habitat se banalise et conduit à cette France moche qui nie totalement l'esprit des lieux. » Frédéric Bonnet, architecte-conseil de l'Etat en Haute-Vienne, confirme : « Dans un rayon de 40 kilomètres autour de Limoges, tous les villages ont construit dix, quinze, vingt maisons pour des habitants qui ne se rendent jamais dans le centre-bourg, puisqu'ils travaillent tous... à Limoges. » Le mécanisme est simple : pour lutter contre l'exode rural, pour éviter la fermeture de l'école, la commune fait construire un lotissement, qui amène de nouveaux arrivants. Mais les enfants scolarisés grandissent et s'en vont. Il faut créer un second lotissement pour attirer de nouvelles familles. C'est la fuite en avant. Le mitage du paysage est renforcé par la spéculation foncière. Difficile pour le maire d'une petite commune de refuser à des voisins agri­culteurs la constructibilité sachant que le prix du terrain à lotir est alors multiplié par dix ou vingt. Et voilà comment la France consomme pour son « urbanisation » deux fois plus de terres agricoles que l'Allemagne : « Il faut en finir avec la politique urbaine coordonnée au niveau de la commune, ce n'est pas la bonne échelle », conclut Frédéric Bonnet.

 

Un développement pas durable


L'urbanisme raconte ce que nous sommes. Le Moyen Age a eu ses villes fortifiées et ses cathédrales, le XIXe siècle ses boulevards et ses lycées. Nous avons nos hangars commerciaux et nos lotissements. Les pare-brise de nos voitures sont des écrans de télévision, et nos villes ressemblent à une soirée sur TF1 : un long tunnel de publicité (la zone commerciale et ses pancartes) suivi d'une émission guimauve (le centre muséifié). Cette périurbanisation vorace s'opère en silence – les revues d'architecture l'ignorent. Elle a été peu visitée par le roman, le documentaire ou la fiction. Aux Etats-Unis, des films comme American Beauty, la série Desperate Housewives ont raconté l'ennui qui suinte des quartiers pavillonnaires. En France, il manque un Balzac contemporain pour décrire la comédie urbaine. « La ville n'est pas objet de débat, analyse Annie Fourcaut, historienne de la vie citadine. On débat de l'école, pas de la ville, sans voir que la secon­de conditionne la première. Peut-être parce que les Français ne sont pas un peuple urbain. Il a fallu attendre 1931 pour que la population des villes égale celle des campagnes, des décennies après les Anglais et les Allemands. » Alors, il n'y aurait pas d'autre modèle de vie que celui qui consiste à prendre sa voiture tous les matins pour faire des kilomètres jusqu'à son travail, par des routes saturées et des ronds-points engorgés, pour revenir le soir dans sa maison après être allé faire le plein chez Carrefour ? « L'inflexion, sur le plan des idées, a commencé, se réjouit Bruno Fortier. Depuis trois ou quatre ans, tout le monde dit : on arrête les conneries, on se calme, on redensi­fie, on réurbanise intelligemment, on cesse de dévorer les terrains agri­coles... Mais fabriquer un urbanisme plus évolué, avec un rapport à la nature plus riche, comme ce que l'on voit aux Pays-Bas, au Danemark ou en Allemagne, ça va coûter un peu plus cher ! »

 

L'impératif écologique supplantera-t-il l'impéritie politique ? Durant l'été 2008, quand le prix de l'essence s'est envolé, le chiffre d'affaires de certaines zones commerciales s'est effondré. Affolés, les habitants des lotissements ont réclamé des lignes de bus à leur maire. « Depuis la fin des grands ensembles, la France n'avait plus de projet urbain collectif, rappelle Annie Fourcaut. Le développement durable pourrait en cons­tituer un. » Alors rêvons un instant à ce que pourrait être une « ville passante », comme l'appelle David Mangin, une ville désintoxiquée de la voiture, désenclavée, oublieuse des artères qui segmentent et des zones privatisées et sécurisées, une ville de faubourgs dont les fonctions – habitat, travail, commerce, loisirs – seraient à nouveau mélangées, une ville hybride, métissée, où chacun mettrait un peu du sien... Trop tard ?

 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 05:24




Je vais changer de voiture et je pensais acheter une Toyota, du fait de la réputation de la marque ! Finalement, je me suis rabattu sur une marque française et cela n’a rien à voir avec les problèmes qualité de la marque…

 

Plus sérieusement, les problèmes de Toyota sont à regarder de près. J’ai lu dans la navette Air France « Paris – Marseille » cette semaine un article sur le système Toyota. Je me suis posé la question si cet article avait sa place sur ce blog ou sur un autre que j’anime de part mes responsabilités syndicales ? En fait j’ai chois de déjà le diffuser ici. Pourquoi ? Ce blog est à vocation politique mais comme malheureusement le monde politique des élus connait très peu le monde de l’entreprise et de ses réalités, je peux apporter ma petite contribution…

J’ai travaillé plusieurs années dans la Qualité, et je peux dire que d’un certain coté l’attitude de Toyota est courageuse en rappelant plusieurs millions de véhicules dans le Monde. C’est reconnaitre des problèmes et les traiter, malgré le coût. Ce n’est pas aussi fréquent que cela. Bien sûr se pose ensuite le pourquoi des problèmes, d’où l’article…

Le fameux système Toyota est loin d’être aussi idyllique que ce que l’on nous a présenté dans les médias et dans la littérature. Je vous conseille le livre « Toyota, l’usine du désespoir » qui décrit l’envers du décor. Le problème c’est que c’est devenu la référence, et au-delà de l’industrie automobile. Les méthodes même occidentalisées sont reprises depuis ces dernières années dans l’industrie Aéronautique. En paierons-nous le prix dans quelques années ?


Si c’est à replacer dans le contexte japonais avec toutes les limites de l’exercice l’article du Monde nous donne des éléments de réponses sur les raisons du chaos : remise en cause du système social de l’entreprise, fin de l’emploi garanti, recours au travail précaire, délocalisation d’activités hors du Japon, non maitrise de la sous-traitance hors Japon, etc. Autant de sujets sur lesquels nos grands groupes, comme nos politiques devraient se poser des questions avant qu’il ne soit trop tard…

 

 

DH

 


 

Comment le conte de fées Toyota a volé en éclats, par Michel Freyssenet et Koichi Shimizu (*)

 

 

L'accession de Toyota à la première place des constructeurs automobiles mondiaux a donné lieu à une surenchère de louanges pour son fameux système de production. Le rappel massif de véhicules défectueux semble avoir l'effet inverse. Toyota était-il faillible ou aurait-il oublié ses principes ? Les travaux de recherche sur son système n'ont cessé pourtant d'en montrer depuis deux décennies les limites et les transformations. En vain.

 

Le divorce entre l'image d'excellence en tout domaine que beaucoup avaient de Toyota et une réalité plus commune apparaît maintenant au grand jour. La surprise et l'émotion sont à la hauteur des mythes véhiculés et s'ajoutent aux désillusions sur le cours du monde. A côté des turpitudes financières, il restait au moins des firmes industrielles sérieuses. Et voilà qu'eux aussi ils trichent.

 

Il faut dire que le conte de fées était beau. Théorisé par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans leur best-seller : The Machine that Changed the World, le système de production de Toyota était une merveilleuse machine qui résolvait et la crise du travail et la crise de productivité des années 1970. Il aurait permis à des salariés à l'emploi et à la carrière garantis de se libérer de leur travail parcellisé en imaginant d'ingénieuses solutions aux problèmes qui perturbent la régularité et la qualité de la production, aux nombreux gaspillages de temps et de matière qui élèvent les coûts, et aux rigidités qui empêchent de répondre en temps voulu à une demande de plus en plus variable, variée et exigeante.

 

Beaucoup furent séduits d'un bout à l'autre de l'échiquier politique et intellectuel, comme il en avait été pour le fordisme durant l'entre-deux-guerres. Le toyotisme, non seulement a été tout autre chose, mais Toyota a dû l'abandonner pour l'essentiel en 1990. Depuis il n'a pas su rebâtir une nouvelle cohérence stratégique, organisationnelle et sociale. Là réside la crise de Toyota.

 

Le système de production de Toyota a été un système permettant de mettre en œuvre une stratégie de profit basée sur la réduction permanente des coûts. Cette stratégie s'est imposée dans les années 1950, quand la distribution du revenu national ne permettait pas encore un décollage de la demande intérieure. L'originalité de Toyota, et il fut le seul des constructeurs japonais à le faire, fut de la conserver après l'envol du marché automobile. Une stratégie gagne-petit donc, mais qui sous certaines conditions peut rapporter gros.

 

Il faut éviter de prendre des risques en matière de capacité, de produits, de machines et de financement. Il faut aussi une demande en quantité et diversité prévisible, des taux de change stabilisés, un rapport de force avec les salariés sous contrôle. Telles sont les limites de cette stratégie.

 

Pour la mettre en œuvre, Toyota a bâti un "compromis social" avec les salariés et les fournisseurs : garantie d'emploi pour les uns et de commandes pour les autres, sous réserve d'appliquer au jour le jour les méthodes mises au point de réduction des coûts. En interne, cette réduction a été obtenue par un système contraignant faisant dépendre la rémunération mensuelle, le poste, l'emploi et la carrière de la réalisation des objectifs, fixés par la direction à chaque équipe de travail, de réduction des "temps standards", c'est-à-dire des temps établis pour effectuer tâches et opérations.

 

Les innovations techniques et organisationnelles, qui ont fait la renommée de Toyota, ont toutes visé à la fois à aider et à obliger les salariés à atteindre les objectifs. Ceux-ci n'ont pu l'être en outre que grâce à une production planifiée, ajustable seulement à la marge (5 %), et non par un système qui, selon la légende, aurait été capable de s'adapter aux moindres variations de la demande. Enfin, la réduction des prix pratiqués par les fournisseurs n'a pas été obtenue grâce à un partenariat équilibré, mais par l'obligation d'appliquer les méthodes Toyota et par la mise en concurrence permanente d'au moins deux fournisseurs pour une même pièce.

 

Ce système fit le succès de Toyota jusqu'en 1990, année où il a implosé au Japon même. Alors qu'il cherchait à répondre à une augmentation de la demande automobile, Toyota ne put trouver la main-d’œuvre nécessaire et ses salariés refusèrent de faire plus d'heures supplémentaires.

 

Pour rendre plus attractif et supportable le travail dans ses usines, Toyota dut réviser son système. Nous posions la question : "Toyota abandonne-t-il le toyotisme ?" (Le Monde du 21 janvier 1997). La réponse était oui : salaires et bonus, non plus selon la réalisation de l'objectif de réduction des temps fixé à chaque équipe, mais selon des gains de productivité des établissements, de la qualification des salariés et de leur ancienneté ; coupure du flux continu par des stocks tampons ; abandon des heures supplémentaires ; suppression des équipes de travail et des chefs d'équipe, etc.

 

Le marasme économique dans lequel l'éclatement de la bulle immobilière plongea le Japon, l'obligation faite aux constructeurs japonais de produire et de se fournir dans les pays où ils exportaient, les fluctuations plus fréquentes de la demande et des taux de change arrêtèrent la progression de la production et la rendirent plus variable. Pour y faire face, Toyota introduisit le travail temporaire qui atteignit le tiers de la main-d’œuvre directe. La cohésion sociale de la firme en fut cassée. Les nombreuses usines nouvelles créées à l'étranger eurent à trouver leur voie entre un système Toyota en train de changer au Japon et les contraintes et spécificités locales. Les résultats furent moins brillants, notamment en Europe, que ceux obtenus au Japon avant 1990.

 

Les premières difficultés apparurent : prix moins concurrentiels, baisse de qualité et nombreux rappels à partir de 2003. Toyota diminua le nombre de travailleurs temporaires et reconstitua les équipes de travail. Non seulement ces mesures ne suffirent pas, mais les problèmes s'amplifièrent en raison des "succès" de l'industriel, dus essentiellement aux défaillances de ses concurrents au Japon et aux Etats-Unis.

Entre 1998 et 2007, la production mondiale de Toyota est passée de 4,6 à 9,5 millions. Elle a autant progressé en dix ans qu'en cinquante ans. C'est dans la hâte que de nouvelles capacités de production furent créées et le réseau de fournisseurs mondialisé. Pour répondre à la demande des "nouveaux riches" aux Etats-Unis, il produisit des 4 × 4 polluants et arrogants, que la notoriété de véhicule hybride Prius occulta. Il eut recours aussi à la vente à crédit à des ménages non solvables. Le retournement brutal de la demande avec la crise et le renchérissement tout aussi brutal du yen l'ont en conséquence touché de plein fouet, lui causant ses premières pertes.

 

En raison de la crise du travail des années 1990 et d'une croissance trop rapide dans les années 2000, Toyota n'a pas réussi à bâtir un nouveau compromis de gouvernement d'entreprise. Revenir au toyotisme des origines serait illusoire. Les conditions macroéconomiques et sociétales pour cela n'existent plus. Il lui reste rien moins qu'à inventer un nouveau modèle productif.

 


Michel Freyssenet est directeur de recherche CNRS, sociologue, cofondateur du Groupe d'étude et de recherche permanent sur l'industrie et les salariés de l'automobile (Gerpisa) ;

 

Koichi Shimizu est doyen de la faculté d'économie, université d'Okayama et membre du Gerpisa.

 

(*) Article paru dans l'édition du Monde du 17.02.10

 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 05:27



 

Dans quel monde vit-elle ?

 

 

Laurence Parisot annonce froidement dans le Journal Du Dimanche, mon journal de droite du dimanche matin ( !) que les salariés vivent jusqu’à 100 ans ! Elle trouve anormal de financer les salariés 30 ou 40 ans sans travailler…

 

Certes le taux de centenaire augmente, mais c’est encore loin de concerner la majorité de la population… L’espérance de vie est plus proche de 77 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes.

 

Comment la patronne des patronne peut-elle être crédible sur ses recommandations, s’il elle est aussi éloignée de la réalité de ce que nous vivons ?

 

Affligeant,

 

DH

 

Pour en savoir plus : http://www.marianne2.fr/Incroyable-Laurence-Parisot-pour-la-retraite-a-55-ans!_a185125.html

 


 

JDD du 14 février

 

 

Même en abrogeant la retraite à 60 ans comme vous le préconisez?

 


Laurence Parisot : Il faut changer l’âge légal de départ à la retraite. Nous avons été les premiers à le dire et cette idée a irrigué le débat politique. L’espérance de vie approche les 100 ans, comment imaginer trente ou quarante ans sans travailler, et les financer en restant inactif ? Relevons l’âge légal, cela entraînera une hausse du taux d’activité des seniors, comme tout le monde souhaite.

 

 

 

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 06:02



 

Le débat sur la retraite s’ouvre en 2010. Le gouvernement SARKO-FILLON est pour le passage du droit à la retraite de 60 à 62, voire 63 ans, comme je l’ai entendu.

 

 

Cette tendance à l’allongement est une orientation européenne. Ce qui est bien avec le Figaro, c’est la franchise des arguments avancé ! Ainsi « on apprend » que l’allongement dans certains pays est du à la chute de la bourse (vive la retraite par capitalisation !) et que l’allongement dans d’autres, est lié à des plans d’austérité.

 

Par ailleurs, il faut se rappeler la « stratégie de Lisbonne » (page 2) qui en 2000 préconisait un allongement de 5 ans de l’âge de départ effectif à la retraire. Nous y voilà !…

 

En fait, la retraite est un choix politique de société dans laquelle nous voulons vivre ! L’Europe ultralibérale a fait des choix. Comme quoi, un bulletin de vote c’est toujours important… Les évènements de ce type n’arrivent pas par hasard.

 

DH


Pays Age de sortie du travail Nombre d'années de retraites hommes
France 59,4 22,6
Malte 58,5 21,6
Lux 59,4 21,3
Italie 60,4 21
Grèce 61 20,4
Autriche 60,9 20,2
Espagne 62,1 19,6
Slovénie 59,8 19,6
Danemark 60,6 19,4
Belgique 61,6 19,2
UE 25 61,2 19,2
Allemagne 62 19,1
Finlande 61,6 19
Pologne 59,3 18,4
R-U 62,6 18,3
Chypre 63,5 18,3
Suède 63,9 17,9
Portugal 62,6 17,8
Slovaquie 58,7 17,8
Rep Tchèque 60,7 17,5
Pays Bas 63,9 16,9
Irlande 64,1 16,7
Hongrie 59,8 16,7
Lituanie 59,9 15,6
Estonie 62,5 13,4
Roumanie 64,3 12,4
Bulgarie 64,1 12,1
Lettonie 63,3 11,9
  

  A méditer car "certains" considèrent l'allongement de la durée de vie comme un problème. Pour moi, c'est une chance !...



 

 

Travailler jusqu'à 67 ans, l'objectif des États européens

 

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Sous la pression de la crise, de l'envolée des déficits publics et du chômage, la réforme des retraites est revenue au cœur des agendas européens. Pressée par les marchés inquiets des risques de contagion de la crise grecque, l'Espagne a annoncé fin janvier un plan d'austérité et un report de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. La mesure est cependant loin de faire l'unanimité. Selon un sondage paru la semaine dernière dans El Pais, 84 % des Espagnols y seraient aujourd'hui opposés. Les syndicats ont appelé à une journée de mobilisation le 23 février. La réforme des pensions fait également partie des mesures drastiques envisagées par la Grèce pour résorber son gouffre budgétaire. Le gouvernement a proposé de reculer de deux ans, à 63 ans d'ici à 2015, l'âge moyen de la retraite. Les Pays-Bas ont aussi présenté un projet en octobre pour passer de 65 à 66 ans d'ici à 2020 et à 67 ans en 2025.

 

67 ans, c'est déjà une réalité au Danemark depuis juillet 2007 ainsi qu'en Norvège où il est toutefois possible de partir en préretraite à 62 ans. En revanche, la Finlande - qui projetait en mars 2009 de retarder de 63 à 65 ans - a dû reculer devant l'opposition des syndicats. Quant à la Suède, le départ en retraite à 65 ans est la norme depuis 1976. Et la grande réforme, fruit d'un large consensus social qui a introduit une dose de capitalisation, date de 1998.

 

Relèvement progressif 

 

Face au vieillissement de la population, l'allongement de l'âge de la retraite tend donc à se généraliser. Et ce d'autant plus que la chute des Bourses a fragilisé les systèmes de retraite privée. Confrontée à un taux de fécondité les plus bas d'Europe avec l'Espagne, l'Allemagne a ainsi décidé en 2007 un relèvement progressif à partir de 2012 pour atteindre 67 ans en 2029, sauf pour les salariés ayant déjà cotisé 45 ans. Une autre tendance est d'aligner le régime des femmes sur celui des hommes. C'est le cas au Portugal, en Italie - mais uniquement pour les fonctionnaires - et en Grande-Bretagne où la différence entre les femmes (60 ans) et les hommes (65 ans) sera supprimée en 2020 et l'âge légal passera à 68 ans en 2045.

 

Reste à savoir maintenant si les entreprises vont jouer le jeu et garder leurs seniors, l'âge de la retraite étant quasiment partout supérieur à l'âge de cessation d'activité.

 

Lefigaro.fr du 15/02/2010 / Anne Cheyvialle



 

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