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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
19 octobre 2006 4 19 /10 /octobre /2006 18:13

J’avais aussi noté cette petite phrase de Ségolène ROYAL, lors du débat. Contrairement à ce qu’elle affirmait, il ne me semblait pas que ce soit dans le projet PS.


Voilà une différence avec Laurent FABIUS.


Gérard FILOCHE, dont je recommande au passage le dernier ouvrage, nous livre son analyse sur ce point.

 
DH
 
 

“Le contrat se substituera à la loi”  a promis mardi soir sur LCP  Ségolène Royal.

 


Ah, bon ?


Depuis quand, d’où ça vient ? Qu’est-ce que cela veut dire ?


Apprenez donc comment et pourquoi  le Medef cherche à paralyser d'avance une future majorité parlementaire de gauche pour qu'elle ne puisse pas légiférer souverainement sur le droit du travail et le droit social ...


En imposant que “le contrat” (dépendant de l’accord du Medef) l’emporte sur la loi (dépendante d’une majorité du Parlement).


Pourquoi le Medef veut rendre la négociation sociale “obligatoire” ?


Pourquoi Mme Parisot veut-elle faire modifier l’article 34 de la Constitution ?


Que dit l’article 34 de la Constitution ?


Que c’est le Parlement qui légifère “en matière de droit du travail, de droit social et de protection sociale”...


Quel sens cela a, après le rapport de Virville, (rapport dont les mesures sont déjà mises largement en place – par la loi ! - sous Chirac-Sarkozy-Villepin, qui proposait de “geler” toute nouvelle loi en droit social pendant... deux ans...), après le loi Fillon du 4 mai 2004, (qui permet déjà de déroger à la loi et aux conventions de branche par le bas, a contrario du principe de faveur) de proposer ainsi de désarmer le législateur ?


Quelle est la clef de l’évolution théorique et pratique du Medef depuis sa fondation, il y a bientôt 10 ans, lorsqu’il a nommé des “tueurs à sa tête” (sic) et “déclaré la guerre au gouvernement” de gauche qui voulait alors faire “les 35 h hebdomadaires sans perte de salaire” par la loi...


Comment M Larcher depuis le 16 février 2005 et De Villepin depuis ses ordonnances du 4 août 2005 avaient planifié et engagé concrètement la réécriture des 3851 articles du Code du travail ? Les 9 “livres” du Code étaient re-découpés en 38 chapitres...



Pourquoi n’en parle-t-on jamais ?


Ils avaient prévu un vote par ordonnance du nouveau “Code” en mai-juin 2006, c’est à cause de leur défaite du CPE, s’ils ont été obligé de reporter...


La victoire contre le CPE a freiné leurs projets, mais ils n’y renoncent pas...


Qu’y a t il dans l’article 35 du projet de loi qui arrive bientôt devant le Parlement sur “l’intéressement et la participation” ?


Scoop : il y a un “cavalier” parlementaire : le report de l’habilitation donnée par les ordonnances Villepin de ré écrire le Code : ils se donnent 9 mois de plus, après les présidentielles...

Personne n’en parle... mais


...tout cela est expliqué, comme nulle part ailleurs dans le livre de Gérard Filoche :
La vie, la santé, l’amour sont précaires... Pourquoi le travail ne le serait-il pas ?
Vient de paraître en librairie, Ed JCGawsevitch. 285 p 17,90 €


 
Au cœur des débats socialistes, en réponse aux projets de Chirac-Sarkozy sur la négociation sociale :


    •  - Loi remplacé par contrat ?


- Convention collective remplacée par contrat de gré à gré !


- Contrat de travail remplacé par contrat commercial !


- Emploi remplacé par “employabilité” !


- Licenciement remplacé par “séparabilité” !


- Cotisations sociales remplacé par “charges sociales” !


- “Ordre public social”  : supprimé !


- Plus d’état de droit dans les entreprises !


- Remise en cause de toute durée légale du travail,


 - Remise en cause du Smic,


- Remise en cause du droit syndical,


- Remise en cause du droit de grève,


- Remise en cause des institutions représentatives du personnel,


- Remise en cause de l’inspection du travail,


- Remise en cause des prud’hommes,


C’est le programme de la droite, mais que dit la gauche ?



Par exemple, page 24 du “projet socialiste” officiel, il est précisé que si une nouvelle négociation interprofessionnelle n’abouti pas, alors il faudra user de la loi, c’est un des rares amendements de Gérard Filoche qui a été intégré le 6 juin au Bn...


Les autres amendements  en faveur d’un “syndicalisme de masse” ou des 35 h pour tous,  n’ont pas été intégrés...


Que veut dire la phrase de Ségolène Royal sur :


“les 35 h ont été une formidable progrès social pour la plupart des salariés. Pour une minorité elles ont constitué une régression”.


- Les 35 h n’ont été une régression pour personne, absolument personne.

- Les 35 h c’est une loi d’ordre public social pour tous. C’est l’horaire de travail légal pour tous.


- Tous les salariés de ce pays à temps plein ont sur leur feuille de paye les 151 h 66

- Nulle exception.


Et c’est bien, car les durées du travail ne sont pas, ne doivent pas être à la carte, comme le veut le Medef.


La durée légale hebdomadaire de 35 h, la durée maxima de 10 h par jour et de 48 h par semaine sont des durées d’ordre public social.


S’il y a eu régression pour une minorité de salariés, ce n’est pas à cause de la loi, c’est à cause des contrats dérogatoires, des accords dérogatoires, des pratiques dérogatoires, des infractions, des fraudes...


La loi n’y est pour rien sinon par ses manques, ses imprécisions...


Par exemple, la première loi Aubry défendait les 35 h “à mode de calcul constant” (pour éviter les détournements de la loi en pratique) mais la deuxième loi Aubry ne répétait pas cette garantie.


Par exemple, le Code du travail interdit à tout patron de baisser le salaire d’un salarié contre son gré. Mais, en ne le répétant pas, la deuxième loi Aubry a laissé la porte ouverte à des patrons qui ont imposé 35 h payées 35.


Menace réitérée ce soir sur TF1 par André Daguin après la décision du Conseil d’état pour les 35 h, et sur les heures supplémentaires dans les Hcr (hôtels café restaurants)


Par exemple, c’est dans les 97 % de petites entreprises (8 millions de salariés) que les 35 h ont été le plus mal appliquées parce que les heures supplémentaires n’y ont été majorées que de 10 % (soit 39 h payées 39 h 24). Elles devaient être majorées à 25 % à partir du 1er janvier 2005 (soit 39 h payées 40) mais Fillon a reporté cette hausse au 1er janvier 2008, imposant ainsi à 5 millions de salariés des moins de 20, de “travailler plus en gagnant moins” !  (programme de Sarkozy qui veut ne plus majorer les heures sup’, ne plus les soumettre à cotisations sociales... )


Voilà qui devra être corrigé par la loi et non par le contrat... Car jamais le Medef n’acceptera de revenir à de vraies 35 h pour toutes et tous, par le contrat : il faudra la loi... Ce que dit le “projet socialiste” sur ce point... Mais ce que ne dit explicitement pas Ségolène Royal.


Enfin qu’est-ce que “
l’employabilité”  prônée par Ségolène Royal ? La constitution française prévoit un “droit à l’emploi”. Un emploi digne en CDI avec un salaire décent, pas une “employabilité” forcée à moins disant social et salarial comme Mme Parisot et le Medef l’entend.


Gérard Filoche

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
18 octobre 2006 3 18 /10 /octobre /2006 11:09


Jacques GENEREUX, Professeur à Sciences – Po, membre du Conseil Nationale du PS et u courant NPS. Il a été un ardent défenseur du NON à la Constitution Européenne, et il a fait le tour de France avec ses compères Gérard FILOCHE et Marc DOLEZ.

 
 
 

C’est un économiste, qui sait mettre le débat à la portée de tous, tant dans ses présentations orales que dans ses différents livres. Son analyse pour le choix du candidat PS me parait pertinente et argumentée et je vous la livre pour la méditation. L'article est un peu long, mais la réflexion politique ne peut pas toujours se résumer à une simple formule médiatique.

 
 
 

Rien n’est encore joué, et les militants socialistes, ne doivent pas céder aux pressions réelles ou supposées des médias, des sondages ou de l’appareil politique.

 
 
 

Son nouveau livre est sorti le 5 octobre « La dissociété », aux éditions du SEUIL. Je vous le recommande.

 
 
 
DH
 
 
 

Jacques GENEREUX, ou comment choisir le meilleur candidat socialiste pour la victoire de la gauche en 2007 ?

 
 
 
Chers camarades,
 
 
 

Je suis l’un des derniers dirigeants nationaux de NPS à développer publiquement un argumentaire sur la question de l’investiture pour l’élection présidentielle. J’ai pourtant été, au sein de notre direction nationale, le premier à prendre une position explicite et conforme à une ligne politique constante, à savoir : le ou la candidat(e) susceptible de rassembler la gauche, de restaurer la confiance des classes populaires et d’incarner sans complexe un projet « socialiste » devait être un ou une camarade qui, le 29 mai 2005, était en phase avec les deux tiers de l’électorat de gauche pour dire « non » à la constitutionnalisation du néolibéralisme.

 
 
 

C’est la position que j’ai assumée et expliquée dans les médias à titre personnel, après le référendum, mais seulement jusqu’au moment où, au début de 2006, nous avons convenu d’une règle de conduite commune en direction nationale : nous étions censés mener ce débat dans le courant et dans le parti, et renoncer à tout ralliement ou appel public en faveur de telle ou telle personnalité, en attendant que le courant débatte d’une éventuelle position commune à son université de rentrée.

 
 
 

Nous n’oublions pas le 29 mai

 
 
 

Dès lors, je n’ai plus donné d’interview ou de tribune à la presse, ni même fait circuler un argumentaire ou un appel « interne » dont chacun sait que la presse en fait état dans la semaine qui suit. Puisque voici venu le temps de notre débat collectif de rentrée, et conformément à la règle commune arrêtée en direction nationale, je porte donc ma contribution au débat. D’autres camarades n’ont pas manifesté la même patience, et l’inévitable battage des médias autour de leurs « appels » publics a pu laisser l’impression qu’il n’y avait que deux options défendues au sein de notre courant (François Hollande ou Ségolène Royal). Impression forcément erronée, puisque la quasi-totalité ne nos militants a voté « non » le 29 mai et que la moitié d’entre eux, au moins, a mené une campagne active pour le « non » socialiste. On ne peut imaginer, sans faire insulte à la conscience politique de tous ces militants,  qu’ils ont oublié les questions qui se sont imposées à leur esprit, dès le lendemain de la victoire du « non » de gauche : Comment réconcilier l’électorat de gauche avec le PS dont il venait de rejeter massivement la ligne officielle ? Comment le PS pourrait-il, en 2007, incarner le débouché politique de ce large mouvement populaire de résistance au néolibéralisme ? Pouvait-on sérieusement envisager de présenter un(e) candidat(e) qui aurait manifesté son mépris des partisans du « non » durant la campagne, et son mépris du vote populaire après le résultat du référendum ? Et poser ces questions, c’était alors y répondre. 

 
 
 

Pour tous ceux qui n’ont pas oublié ces questions et sont convaincus que la renégociation en cours du TCE pèsera sur le scrutin de 2007, le choix aujourd’hui en débat se ramène pratiquement à une interrogation : comment peut-on ne pas soutenir le seul candidat socialiste qui se soit engagé contre ce traité ? Au nom de tous les camarades qui se posent cette question, je demande qu’elle soit entendue et respectée dans notre débat.

 
 
 

Ma position est discutable, comme toutes les autres, et je la soumets au débat avec d’autant plus de sérénité que je ne mène pas ici campagne pour déterminer une position majoritaire du courant, mais seulement pour contribuer au choix qu’en conscience chaque militant devra faire en novembre. Car, sur ce point aussi, ma position solitaire et précoce n’a pas varié. Dès l’instant où nous avons débattu de notre règle commune pour aborder ce débat, j’ai soutenu l’idée que, si nous ne présentions pas un candidat issu de NPS, notre courant n’avait pas vocation à se ranger d’un seul bloc derrière une personnalité quelconque, et ce pour deux raisons.

 
 
 

NPS n’est pas une écurie présidentielle

 
 
 

En premier lieu, nous aspirons à une réforme des institutions et des pratiques, qui recentre la vie politique sur la détermination d’une majorité parlementaire à l’issue d’un débat de fond sur les programmes politiques et nous libère du « présidentialisme ». À court terme, dans un jeu politique dominé par l’obsession présidentielle, le fait de n’avoir pas de candidat est certes une faiblesse. À long terme, et dans le combat pour une VIe République, le fait de constituer un courant dont l’homogénéité et la force politique ne dépendent pas de la victoire de telle ou telle personnalité est un atout majeur. NPS a donc mieux à faire que de se transformer, ne serait-ce que durant quelques mois, en écurie (ou sous-écurie) présidentielle. La fonction de NPS est de peser sur le sens politique qui sera donné à la campagne électorale, sur les développements qui devront préciser le projet socialiste, et, au-delà du scrutin, sur la mise en œuvre effective du projet en cas de victoire, ou sur la reconstruction du parti en cas de défaite.  Quels que soient le ou la candidate et le gouvernement formé après les élections, la mission politique de NPS reste la même : ancrer le parti sur la ligne d’une opposition frontale au néolibéralisme, d’une rénovation ambitieuse de notre démocratie et d’une refondation radicale du projet européen.

 
 
 

 NPS doit-il survivre ? Telle est la question

 
 
 

En second lieu, imposer le fait majoritaire par un vote désignant une personnalité étrangère à notre courant nous conduirait à l’explosion. Or, la mission politique de NPS commande de faire passer la préservation du courant avant nos divergences sur l’investiture pour la présidentielle. Je répète l’enjeu : la persistance d’un courant fort et soudé susceptible d’empêcher la dérive centriste qui s’est emparée de la social-démocratie européenne et l’a enlisée dans l’impuissance et l’échec électoral. Ou bien NPS endosse bien cette mission et doit alors tout mettre en œuvre pour exister encore au-delà de l’élection présidentielle ; ou bien NPS n’est qu’un outil ordinaire de la compétition interne au parti, et alors, il n’a aucune raison de survivre à nos divergences sur le choix d’un(e) candidat(e).

 
 
 

En effet, en annonçant dans un premier temps que nous prendrions une décision collective unique sur cette question, nous avons lancé la mécanique inéluctable de la division, les uns et les autres étant nécessairement conduits, à un moment ou à un autre, à créer un rapport de force interne favorable à leur option. Et c’est bien ce qui s’est produit. Dès lors que certains de nos camarades et dirigeants ont lancé des appels publics et déjà amorcé une campagne en faveur d’une personnalité, ils ont manifesté une conviction forte et pris un engagement public désormais irréversible et indépendant d’une éventuelle future position commune du courant. Dans ces conditions, un vote sur cette question serait le dernier acte politique de NPS, mesurant seulement les éclats engendrés par son explosion.

 
 
 

En début d’année, la direction nationale ne m’a pas suivi sur cette analyse, au nom de ce qui semblait alors à tous une évidence : un courant ne peut pas ne pas avoir une position claire quand les militants sont appelés à voter ; et de plus, l’engagement des militants NPS dans une campagne interne sur des positions différentes peut nous affaiblir.

 
 
 

Ces objections sont pertinentes, mais elles n’éclairent pas notre choix, maintenant que nous sommes dans la situation que j’avais redoutée : de toute façon, nous n’aurons pas une position commune ; voter sur des noms, quand une minorité interne au courant est déjà publiquement engagée derrière Ségolène Royal, servirait seulement à mesurer l’ampleur réelle de ce mouvement et à détruire le courant. Si nous voulons préserver le courant et manifester que sa mission persiste, au-delà d’une divergence sur une question de personne, il nous faut renoncer au processus d’exclusion de telle ou telle option, et tolérer que des individus soutiennent le candidat de leur choix, à titre personnel. À condition toutefois que cela ne les conduise pas à soutenir des positions manifestement contradictoires avec les convictions fondatrices de notre courant.

 
 
 

Certes, une pluralité de positions, durant les quelques semaines de la campagne interne, ne renforce pas le courant ; mais elle ne l’affaiblira jamais autant que son explosion ! La seule position commune possible pour NPS consiste à assumer la non-désignation d’un candidat comme une position politique que j’ai justifiée plus haut. NPS est le garant de l’ancrage idéologique de notre parti dans le combat contre le néolibéralisme, et cette mission première peut bien s’accommoder d’une pluralité d’options sur la personnalité la plus à même de conduire la gauche à la victoire en 2007. Puisque désormais tout le monde rejoint cette analyse et privilégie la survie de notre courant, disons-le tout net : NPS n’a définitivement pas de candidat ; chaque militant devra désigner le sien en conscience.

 
 
 

Une fois libéré de l’option mortifère d’un vote sur des noms, NPS peut mener sereinement le débat de fond sur les candidat(e)s et éclairer ainsi le choix de chaque militant. Mais, soyons clair : l’absence de position officielle du courant sur le ou la candidat(e) ne saurait être l’expression d’une position implicite quelconque. Elle va de pair avec une position explicite sur la façon d’aborder la campagne et une condamnation explicite de toutes les déclarations qui divisent la gauche, contredisent le projet socialiste et estompent notre opposition radicale au discours de la droite. Elle crée le contexte favorable à la conduite d’un débat sans fard sur le fond politique de l’affaire.

 
 
 

Les conditions de la victoire en 2007

 
 
 

Le fond de l’affaire consiste à identifier les conditions de la victoire d’un projet de gauche en 2007. La question est de savoir qui, parmi les personnalités candidates à l’investiture, peut incarner le projet socialiste et éviter les erreurs de la campagne de 2002.

 
 
 

Certains croient que le rejet de la droite et le souci du changement sont tels que n’importe quel candidat(e) de gauche peut l’emporter au second tour. En réalité, les facteurs de la défaite d’avril 2002 sont toujours aussi actifs. L’électorat populaire n’est disposé à voter socialiste (cf. régionales et européennes) que sur une ligne d’affrontement avec la droite néolibérale. Mais il rejette massivement la position du PS, dès que le parti s’écarte de cette ligne et manifeste la moindre convergence avec la droite (29 mai 2005). La sociologie imaginaire qui avait conduit Lionel Jospin à tenir un discours de séduction des « classes moyennes » et à soutenir des positions ambiguës (fiscalité, retraites, services publics, « projet pas socialiste » !) a été invalidée et lourdement sanctionnée par le vote du 21 avril 2002. Elle l’a été une fois encore le 29 mai 2005. Tel est (faut-il le rappeler ?) le diagnostic de NPS.

 
 
 

Pour être au second tour, en l’absence de candidature unitaire à gauche, il faudra mobiliser la totalité de l’électorat socialiste et cela n’est possible qu’en tournant le dos à la stratégie suicidaire de 2002. Et ce, d’autant plus que Lionel Jospin avait un avantage de plus et un handicap de moins, par rapport au candidat socialiste de 2007 : il pouvait invoquer le bon bilan économique et social de son gouvernement ; le PS n’avait pas pris, sur un traité européen, une position contraire à l’aspiration des deux tiers des sympathisants de gauche.  

 
 
 

Une fois passé le premier tour, pas une seule voix de gauche ne devra manquer au candidat socialiste. Et, là encore, deux options se présenteront : faut-il rassembler l’électorat de gauche, ou bien séduire d’hypothétiques électeurs centristes en faisant droit aux thèmes de campagne de la droite ? Seule une gauche assumée et revendiquée peut gagner. Car elle seule peut à la fois remobiliser les classes populaires et séduire la part des classes supérieures qui aspire à une société de solidarité et de paix sociale. N’oublions pas qu’en avril 2002, le vote des cadres supérieurs pour le PS s’est effondré aussi fortement que le vote ouvrier ! En faisant une part quelconque au discours néolibéral ou néo-conservateur, un candidat socialiste ne prend aucune voix à la droite : il perd des voix dans toutes les catégories sociales. Tel est encore le diagnostic de notre courant, affirmé lors du congrès de Dijon et réaffirmé dans toutes les batailles internes.

 
 
 

Et c’est, au fond, ce même diagnostic qui nous a confortés dans notre rejet du TCE, conscients que le temps n’était plus au compromis avec, mais au combat frontal contre les néolibéraux. Nous avons prévenu nos camarades qu’il serait impossible de distinguer le « oui » socialiste du « oui » des néolibéraux, et que le PS risquait sur ce référendum un divorce complet avec son électorat, comme avec les autres forces de gauche. Nous avions raison et il faut maintenant reconstruire la crédibilité du PS à gauche. Cette question restera au cœur de la campagne de 2007, car c’est sous présidence française (en 2008) que s’achèvera la renégociation du TCE. L’électorat de gauche préférerait assurément qu’à cette occasion le chef de l’État soit clairement opposé au traité initial.

 
 
 

La spécificité de nos diagnostics et de notre ligne politique au sein du parti ne s’est pas dissoute dans la synthèse du Mans. Nous avons fait le choix responsable du rassemblement des socialistes avant la bataille de 2007. Mais nous l’avons fait aussi dans le but de peser sur le « projet », en sorte que le parti aborde cette bataille en évitant les erreurs de 2002 et reconquière une crédibilité émoussée par sa position incomprise sur le TCE. Nous avons jusqu’ici atteint ce but. Le respect du nouveau projet socialiste, qui porte largement notre marque, constitue donc aussi une condition de la victoire en 2007.

 
 
 

Comment évaluer les candidatures ?

 
 
 

Notre analyse des conditions de la victoire doit commander notre réflexion sur les critères de désignation d’un(e) camarade pour 2007. Au vu de cette analyse, il convient de se poser les questions suivantes :

 
 
 

Qui évitera de répéter les erreurs de diagnostic de 2002 ?

 
 
 

Qui est le plus en phase avec le mouvement social anti-néolibéral qui s’est manifesté le 29 mai 2005 ?

 
 
 

Qui a banni de son « logiciel » la sociologie imaginaire qui tire le discours politique vers un centre inexistant ?

 
 
 

Qui s’écarte le plus résolument d’une stratégie de  « triangulation » consistant à mordre sur l’électorat de la droite en reprenant certains de ses thèmes de campagne ?

 
 
 

Qui peut faire le plein des voix des sympathisants socialistes au premier tour ?

 
 
 

Qui peut rassembler le PS et le PC sur un combat commun au second tour, et s’assurer aussi le soutien de tous les réseaux militants de la gauche ?

 
 
 

Qui a la crédibilité pour promettre aux Français qu’il ne signera pas un nouveau TCE à peine amendé et ne tournant pas le dos à l’Europe espace de libre concurrence déloyale ?

 
 
 

Qui manifeste le plus de respect pour le projet socialiste et ne remet pas en cause les avancées obtenues par NPS (sur la fiscalité, la RTT, les retraites, l’Europe, etc.) ?

 
 
 

Les postulant(e)s à l’investiture ont d’ores et déjà apporté des éléments de réponse à ces questions par les positions qu’ils ont prises publiquement.

 
 
 

Ségolène Royal a multiplié les déclarations visant à occuper le terrain électoral de la droite (sur la sécurité, l’école, l’encadrement de la jeunesse, « l’éducation » des parents, etc.), n’hésitant pas au passage à dire le contraire de ce qui constitue le projet commun du parti socialiste et à indisposer sérieusement nos partenaires communistes. Elle manifeste ainsi sa conviction que la victoire dépend moins du rassemblement de la gauche, sur les exigences spécifiques de la gauche, que de la séduction d’un électorat indécis. Ce faisant, elle divise la gauche et nous expose à l’émergence d’un « non de gauche » au vote socialiste, au second tour.

 
 
 

En refusant le débat avec les jeunes socialistes et en gardant sa liberté à l’égard du « projet », elle indique une conception du combat politique conforme à la logique présidentialiste de la Ve République : une personnalité doit s’imposer par sa relation directe et personnelle avec le peuple, au-delà des partis. Elle compte donc justifier sa candidature par un mouvement d’opinion favorable à sa personne (assimilé à la cote dans les sondages), et non par sa capacité à transformer l’opinion pour la faire adhérer au programme des socialistes. Enfin, Ségolène Royal n’a pas été la plus tendre et la plus compréhensive à l’égard de la forte majorité d’électeurs de gauche partisans du « non » au TCE, au point d’envisager, comme issue à la crise européenne, un nouveau vote par le Parlement.

 
 
 

Force est de reconnaître que ces positions et cette façon d’aborder la campagne sont à l’opposé des convictions qui fondent notre courant. Il me semble ainsi que la candidature de Ségolène Royal ne peut constituer la réponse à aucune des questions que j’ai posées ci-dessus.

 
 
 

Comment ne pas soutenir la candidature de Laurent Fabius ?

 
 
 

Faut-il rappeler que je ne suis pas « fabiusien » et que, bien avant 2002 et donc avant le congrès de Dijon, je suis de ceux qui ont dénoncé dans la presse la dérive centriste de certaines politiques économiques engagées sous la responsabilité de Dominique Strauss Kahn puis de Laurent Fabius (notamment en matière de fiscalité). Mon analyse politique n’a pas changé et fut hélas confortée par le double effondrement du parti dans les classes populaires en 2002 et en 2005.

 
 
 

En revanche, Laurent Fabius a opéré une inflexion réelle dans son combat politique. Il est le seul dirigeant de l’ancienne majorité qui ait tiré, comme leçon du 21 avril 2002, la nécessité d’un repositionnement du PS et d’un rassemblement prioritaire de la gauche sur une ligne d’opposition frontale au modèle de la droite. Il est aussi, accessoirement, au sein de cette majorité, le premier à avoir replacé le développement durable et une écologie sociale au cœur du projet socialiste. Faut-il indéfiniment le suspecter au nom de politiques anciennes avec lesquelles il est le seul à avoir marqué sa distance ?

 
 
 

Tous les ministres du gouvernement Jospin sont solidairement responsables des éventuelles erreurs que nous avons combattues. Il est dès lors bien étrange d’entendre certains en faire aujourd’hui grief au seul Laurent Fabius. Tous les candidats aujourd’hui déclarés sont responsables des allègements fiscaux sur les hauts revenus et les stock-options ou des privatisations. La question est de savoir qui aujourd’hui reconnaît la nécessité de prendre un autre cap ? Qui s’engage publiquement pour remettre en cause le régime des stocks - options ou pour éviter une privatisation irréversible de GDF ? C’est Laurent Fabius. L’ancienne majorité est aussi solidairement responsable du brouillage de l’identité socialiste aux yeux des classes populaires. La question est de savoir qui, en son sein, et parmi les candidats déclarés, a évité la confusion entre le projet européen de la droite et celui de la gauche ? Encore Laurent Fabius qui, comme Henri Emmanuelli, a assumé la délicate responsabilité historique de manifester une position contraire à celle du parti. C’est à ces positions courageuses que nous devons aujourd’hui l’espoir persistant, dans l’électorat de gauche, que l’on peut éventuellement compter sur des socialistes pour s’opposer sans concessions au modèle néolibéral.

 
 
 

Au cours de la campagne nationale que j’ai menée pour le « non socialiste » dans des dizaines de villes, j’ai mesuré la reconnaissance du peuple et des militants de gauche pour la manifestation de cette autre voix (autre voie) socialiste. Mais j’ai enregistré partout la même promesse que ce mouvement de résistance populaire n’apporterait pas son soutien à un candidat socialiste qui aurait fait campagne pour le « oui ».

 
 
 

Certes, une forte minorité d’électeurs socialistes a voté « oui » au référendum et il s’agit aussi de mobiliser leur soutien. Mais leur soutien ne fera pas défaut à un partisan du « non » qui se bat pour un projet européen commun à tous les socialistes. En revanche, l’investissement personnel intense qu’a constitué la conversion au « non », pour des électeurs et des militants traditionnellement favorables aux traités européens, ajouté au mépris public pour leur position, a nourri chez ceux-ci le sentiment d’une victoire inespérée contre le néolibéralisme dominant.

 
 
 

Croire qu’aujourd’hui, pour eux, c’est déjà une histoire ancienne qui ne pèsera en rien sur leur choix en 2007 est une dangereuse illusion. Nombre d’entre eux prendront pour un pur mépris du vote populaire, un déni de leur incontestable victoire, la candidature d’un(e) socialiste, qui se serait distingué(e) par une admiration sans borne pour le TCE et des propos affligeants sur les « nonistes ». Et, là encore, seule la candidature de Laurent Fabius peut manifester la volonté claire des socialistes de donner à la victoire du « non » un débouché politique. Pour cette même raison, seule cette candidature permet d’espérer, au second tour, le report de toutes les voix de gauche sur le candidat socialiste. Soyons francs : même ainsi, le rassemblement de toute la gauche sur notre candidat n’a rien d’assuré. Mais un tel rassemblement me semble tout à fait impossible avec un(e) candidat(e) qui n’a dissimulé ni sa pleine adhésion au TCE, ni son mépris pour la « bêtise » des partisans du « non ».

 
 
 

Enfin, en ce qui concerne le respect du projet, Laurent Fabius a été on ne peut plus clair quand il a présenté ses sept engagements pour 2007 (sur le logement, le Smic, les stock-options, etc.) : nous avons un projet qui constitue la colonne vertébrale de la campagne et des engagements concrets à préciser quand ils ne le sont pas encore dans le projet. Par exemple, dire dans le projet que l’obligation de construction de logements sociaux doit être respectée par les communes, c’est bien ; préciser que l’État passera outre la volonté des communes qui s’accommodent aujourd’hui d’une sanction financière, c’est mieux. Qui reprochera à un candidat de donner aux orientations générales du projet plus de force et de crédibilité en les transcrivant en engagements précis et contrôlables ? Certains ironisent sur la nature « électoraliste » de telles promesses  (celle sur le Smic, notamment). Mais je ne conçois pas que la campagne consiste à ne faire aucune promesse ; c’est avec des promesses que la gauche a accédé au pouvoir et c’est en les tenant qu’elle peut s’y maintenir. Il nous faut juste ne pas nous tromper de slogans : je préfère « 100 euros de plus pour le Smic » à l’« encadrement militaire des jeunes ».

 
 
 

Avons-nous une autre option ?

 
 
 

À la question « comment ne pas soutenir la candidature Fabius ? », j’entends, dans notre courant, seulement deux autres réponses que la mienne.

 
 
 

Certains considèrent que, à la suite de la synthèse du Mans, et conformément à notre conception de la démocratie parlementaire, il conviendrait de soutenir une candidature de notre premier secrétaire. Nous contestons en effet un régime dans lequel la relation individuelle entre un candidat et la nation tend à occulter le rôle des partis dans la conception de programmes de gouvernement soumis au choix souverain des électeurs. Dans la démocratie parlementaire à laquelle nous aspirons, la majorité et l’opposition proposent comme chef du gouvernement, le premier responsable du parti ou du principal parti qui les constitue. C’est là une position de principe sensée et conforme à l’idée que je me fais d’une VIe République. Elle soulève néanmoins deux difficultés.

 
 
 

En premier lieu, nous avons nous-mêmes renoncé à faire du premier secrétaire du parti le candidat naturel en dissociant complètement sa désignation de cet enjeu électoral. À aucun moment il n’a été entendu que l’enjeu du Congrès et de la désignation d’un premier secrétaire était, dans le même temps, l’investiture de celui qui conduirait la bataille de la présidentielle. Tous les courants, et le premier intéressé lui-même, ont au contraire insisté sur le fait qu’il ne fallait pas confondre le Congrès du parti et l’investiture pour la présidentielle. Le problème est ici que précisément, dans une démocratie parlementaire, telle que nous la souhaitons, la confusion entre le choix d’un chef de l’exécutif et celui d’un programme politique est nécessaire et participe à l’essence même du régime. Il serait bon de s’en souvenir à l’avenir. Mais pour l’heure, le parti a décidé que la désignation du candidat pour 2007 ferait l’objet d’une campagne spécifique. Dès lors, toutes les candidatures sont légitimes.

 
 
 

En second lieu, le premier secrétaire n’est pas candidat. Dès lors, dans la mesure où je n’ai pas connaissance d’autres options soutenues dans notre courant, le choix politique concret qui se présente à chaque militant de NPS est une alternative Ségolène Royal/Laurent Fabius. C’est donc ce choix que notre débat a vocation à éclairer. J’ai donné mes principales raisons de voter pour Laurent Fabius et mes réponses aux objections dont j’ai connaissance. J’attends l’exposé des bonnes raisons politiques que nous aurions de voter pour une candidate qui prend des positions contraires au « projet », qui divise la gauche et exploite toujours plus la stratégie électorale de rassemblement au centre qui nous a conduit à la catastrophe du 21 avril 2002. Je n’ai à ce jour entendu qu’un seul argument véritable en sa faveur : sa popularité persistante dans les sondages d’opinion.

 
 
 

Cet argument n’a sur moi aucune prise, car il est inconciliable avec ma conception de l’action politique. En ce qui me concerne je ne soutiens jamais un candidat ou une position politique parce qu’ils ont des chances, voire le plus de chances de gagner, mais parce que je veux qu’ils gagnent et que je mène la bataille politique nécessaire à leur victoire. N’inversons jamais la fin et les moyens. Pourquoi nous battons nous ? Pour être dans le camp des vainqueurs ? Ou pour faire gagner notre camp ?

 
 
 

Pour ceux qui seraient néanmoins sensibles aux sondages d’opinion, je rappelle que l’expérience comme la science politique nous enseignent qu’à partir de deux mois et au-delà d’une élection, les sondages ne nous apprennent strictement rien sur le résultat probable. Durant l’automne 2004, combien de camarades ont dit « oui » au référendum interne, parce qu’alors les deux tiers des Français disaient « oui » dans les sondages ? Des hommes et des femmes de gauche indifférents à l’écume médiatique et confiants dans le pouvoir du combat politique se sont alors mis en campagne et, six mois plus tard, les deux tiers des électeurs de gauche et 55 % des Français votaient « non ». Nous sommes aujourd’hui dans le même décalage trompeur entre l’humeur instantanée de sondés qui ne sont pas face à leur bulletin de vote et à la fin de la campagne électorale. À la fin, il se produira la même chose qu’en mai 2005. Quand Sarkozy aura eu des dizaines d’occasions de souligner les points sur lesquels il est d’accord avec Ségolène Royal, quand tous les réseaux militants de la gauche non socialiste auront fait implicitement ou explicitement campagne contre une candidate à leurs yeux inacceptable, des centaines de milliers de nos électeurs potentiels diront « non » à un PS inconsistant et illisible face à une droite consistante et limpide.

 
 
 

Camarades, on vous avait déjà mis en garde en 2002, puis en 2005, et l’histoire nous a donné raison. Combien de désastres seront encore nécessaires pour vous rendre à l’évidence que les mêmes stratégies erronées conduisent aux mêmes échecs ? Notre seule chance de faire gagner le projet socialiste est de susciter, à partir de la fin novembre, le même enthousiasme militant, la même volonté d’en découdre avec le néolibéralisme qui a saisi le peuple de gauche durant la campagne sur le référendum européen, a saturé les courriers électroniques et battu le pouvoir des médias. Ce peuple en sommeil attend un signe fort des socialistes pour se remettre en mouvement. Au moment même où il n’espère plus que nous aurons la lucidité de choisir un candidat qui s’engagea à ses côtés en 2005, surprenons-le. Disons-lui, en novembre que c’est maintenant que s’accomplit la promesse du 29 mai, et alors rien ne pourra l’arrêter.

 
 
 
Jacques Généreux
 

Université NPS de Saint-Nazaire, 22-24 septembre 2006

 
 
 

Pour en savoir plus : http://genereux.fr/news/165.shtml

 
 
 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
17 octobre 2006 2 17 /10 /octobre /2006 12:55


Le premier débute le 17 octobre. Ce Week End, Jean – Luc MELENCHON s’est exprimé dans le Parisien.  Vous trouverez son interview.
 
 
 
A suivre…
 
 
 
 
  
 
L’invité du jour du Parisien : Jean - Luc MELENCHON
 
 
 
Le Parisien – Dimanche 15 octobre 2006
 


L’INVITE DU DIMANCHE : Jean-Luc Mélenchon (PS)

 
 
 

Chaque dimanche, une personnalité commente l’actualité. Aujourd’hui : Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l’Essonne, ancien ministre, figure de la gauche du PS.

 
 
 

On a le sentiment que, comme beaucoup, vous avez été pris de court par le « phénomène Royal »…

 


Au PS, j’ai été habitué depuis toujours à des débats d’idées. Que la scène publique soit aujourd’hui, en fait de débat, occupée à ce point par le problème des apparences -physiques, voire sexuées- est, pour moi, une chose assez nouvelle, que je déplore. L’essentiel avance masqué. On assiste en France au même « phénomène » que dans les autres partis sociaux-démocrates européens où l’aile droite dite « moderniste » l’a depuis longtemps emporté. Sous cet angle, les choses sont claires : le PS a le choix de se mettre -ou non- au diapason des partis de Blair, de Schröder, de Zapatero, des partis de l’Europe du nord qui ont tous mis la question sociale entre parenthèses au profit de préoccupations qui sont d’ordinaire les priorités de la droite : les mœurs, la famille, l’ordre. S’aligner ou pas ? Tel est donc l’enjeu. Ce qui me surprend et même me sidère, je l’admets, c’est la méthode utilisée. Un véritable phénomène d’hallucination collective. Et maintenant la meilleure : on ne pourrait même plus dialoguer entre socialistes sur un plateau de télé ! C’est triste !

 
 
 
« Hallucination, », vous y allez fort !
 


Que faudrait-il dire quand on ne chiffre, par exemple, aucune proposition faite ? Un exemple : Ségolène royal a dit qu’au premier acte de délinquance commis par un jeune elle souhaite les envoyer dans des centres encadrés par des militaires. Cela fait combien de jeunes par an, à votre avis ? Je vous le dis : 48 000. Soit presqu’autant que la population carcérale totale actuelle. Cette proposition-là n’a donc aucun sens. Personne ne réagis.

 
 
 

Il y aura mardi un premier débat télévisé…

 


J’ai cru comprendre que Ségolène Royal, après avoir pourtant posé beaucoup de conditions, n’exclut pas de « s’affranchir » de certains de débats prévus…

 
 
 
Cela vous choquerait ?
 


Oui. Et je pense que je ne serais pas le seul. Les Français ne sont pas sots : ils comprendraient, dans ce cas, qu’il y a un problème, et un problème sérieux.

 
 
 
Discuter, cela veut dire quoi ?
 


C’est avoir un vrai débat, sans trucage. On se réclame de la démocratie participative, et on souhaite que les trois socialistes ne se parlent pas directement, n’échangent pas d’arguments. Quelle comédie !

 



La vraie compétition, pour vous, c’est Royal-Fabius ?

 


Oui, mais il y a trois candidats, et trois orientations différentes, mais légitimes. Royal, c’est la droite de la social-démocratie : on survalorise les questions sociétales et on juge habile tactiquement de reprendre les mots de l’adversaire. C’est une ligne désastreuse…

 
 
 

Mais ceux qui l’ont appliquée ou l’appliquent gouvernent en Europe !

 


Dans des conditions qui ne nous font pas toujours honneur ! La politique du parti travailliste anglais n’est pas de gauche, les amis de Schröder gouvernent en Allemagne avec la droite. Quand a l’Europe du nord nous voici rendu au point où les conservateurs peuvent se présenter de façon crédible comme les vrais défenseurs des travailleurs ! Quel aveuglement ! Dans le même temps, partout en Europe, c’est la montée de l’extrême-droite. Il est vraiment urgent de trouver autre chose que des formules de marketing pour réagir !

 
 
 

Le second choix, pour les militants PS, c’est Dominique Strauss-Kahn…

 


Lui, c’est la candidature de nostalgie. La nostalgie du bon vieux temps quand le social-démocratie européenne arrivait à faire des compromis avec le patronat parce qu’il y avait du grain à moudre. Mais le capitalisme a changé. La finance transnationale le domine. Il faut inventer une nouvelle stratégie de négociation.

 
 
 
Reste votre ami Fabius…
 


Oui, j’ai choisi Fabius. C’est un choix de raison. Il a la stature d’un homme d’Etat ; sa priorité c’est le social au moment où le pays est divisé comme jamais par l’inégalité des revenus. Le pouvoir d’achat est la question clef.

 
 
 

Puis Fabius défend de façon intransigeante la laïcité de l’Etat. Et il croit à une société d’économie mixte, où le secteur public a -sans complexes- un rôle à jouer. Enfin il a su dire non à la Constitution européenne ! Nous aurons besoin d’un président de ce type quand il faudra s’asseoir à la table des 25 pour y présider, au nom de la France, l’Union.

 
 
 

Permettez-moi d’ajouter que le début de pré-campagne nous fait faire des découvertes. Comme Ségolène Royal n’avait jamais participé jusqu’ici à l’un quelconque des débats majeurs qui ont marqué la vie du PS et du pays, personne ne savait ce à quoi elle croyait. A présent nous découvrons au travers ses prises de positions claires -sur la sécurité, sur les 35 heures, sur la carte scolaire- qu’elle prend des distances sévères avec les positions du PS. Ou bien alors, comme sur la Turquie, elle se déclare par avance d’accord avec ce que décidera le moment venu le peuple français. C’est là une approche très discutable du rôle du président : il ne propose pas, il suit. A ce compte-là, pourquoi Ségolène Royal n’a-t-elle pas emboîté le pas des tenants du non à la Constitution : le peuple ne s’est-il pas exprimé ? J’insiste : spécialement sur les dossiers qui engagent lourdement la vie du pays, les candidats n’ont pas le droit -moral et politique- de dire qu’ils n’ont pas d’avis.

 
 
 

Comment va finir cette campagne interne ?

 


Si je savais !… Nous ferons pour le mieux. Les médias pipolisent notre débat et, en plus, 80 000 personnes viennent d’adhérer chez nous à tarif réduit pour désigner le candidat mais sans qu’on les éclaire sur notre histoire collective et sur les enjeux. Il y a en tout cas une certitude : ce n’est pas un match entre la gazelle et les éléphants car tous les éléphants du parti font bloc derrière Ségolène. Le féminin d’éléphant, ce n’est gazelle !

 



Vos adversaires vont dire que vous n’avez pas un mot contre la droite…

 


Encore faudrait-il qu’on m’interroge à ce sujet ! Je parle du PS car, en l’état, c’est au PS que nous avons un choix crucial à faire. Mais, au fond, la droite vit une crise semblable à la notre. Allez suivre le débat au Sénat sur la fusion GDF Suez : non seulement toutes les cartes ne sont pas sur la table mais, dans une ambiance crépusculaire, aucun ténor de droite ne prend la parole. En fait la masse du petit peuple de droite n’aime pas la libéralisme, n’aime pas la richesse arrogante et croit à l’Etat, aux valeurs du travail bien fait et bien payé. Mais, comme nous, ils se sont faits piquer les clés de la voiture par des libéraux, et ils ne peuvent plus descendre en marche !

 
 
 

L’extrême-droite, à vous entendre, aurait de quoi engranger ?

 


Quand la gauche et la droite de gouvernement reprennent à leur compte des propos de comptoir -sur l’immigration, sur la sécurité- elles donnent du crédit à ceux qui en font leur projet. Attention : sur cette pente, cela finira très mal car l’électeur préfère toujours l’original à la copie.

 
 
 

J’adhère à la mise en garde solennelle de Fabius : au moment où Sarkozy -qui d’ailleurs semble chercher à corriger le tir- court derrière Le Pen, ce n’est sûrement pas le moment pour la gauche de courir derrière Sarkozy. Oui, quand tant de gens sont désorientés, l’extrême droite peut beaucoup engranger. Il y a donc un devoir de résistance. Balayons tout d’abord chez nous !

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 12:37

Le secteur Entreprise du Parti Socialiste
 
J’ai adhéré au PS par la voie du secteur entreprise, il y a quelques années. De fil en aiguille, j’ai été secrétaire de la section d’Eurocopter, et responsable du Groupement des Socialistes des Entreprises pour le secteur Aéronautique. Le GSEN regroupe l’ensemble des militants du PS actifs dans toutes les entreprises du secteur en France. Dans la période 1997-2002, le GSEN Aéronautique a été très actif en travaillant avec Matignon, le Ministère de la Défense et Bercy.
 
Avec mes responsabilités à la Mairie de Vitrolles, j’ai passé la main à d’autres camarades… Je suis toujours adhérent à la section d’Eurocopter, même si je travaille évidemment avec les copains de la section PS de Vitrolles !  
 
Le secteur d’entreprise du PS a maintenant son blog, et je souhaite en faire la publicité !
 
 
Bon surf…
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 10:56


Pour Ségoléne ROYAL, le résultat semble acquis. Elle ne semble donc pas vouloir perdre de temps dans les débats internes du PS. Cela parait - il, pourrait égratigner son image, pour les combats futurs...

Mais si je me rappelle bien, nous les militants censés désigner le candidat ou la candidate nous n'avons pas encore voté !

Certes, certaines fédérations du PS, comme l'Hérault ont déjà annoncé le résultat, et FRECHE, a même qualifié le résultat d'honorable (85 %) !

Soyons, sérieux, les débats n'ont pas pour objet de mettre à mal tel ou telle candidat (e). Les débats ont pout objet d'éclairer les militants sur les intentions des candidats. Tout candidat à la présidentielle ne doit pas craindre les débats de militants. A suivre...

DH


Pour s'installer dans la campagne, Ségolène Royal minimise la confrontation interne au PS (*)

 

L'investiture présidentielle du PS est une étape que Ségolène Royal a, dans son esprit, déjà franchi. Jour après jour, la candidate multiplie ses préventions à l'égard des débats internes au parti et s'installe dans la campagne d'après, contre la droite, voire au-delà sur les marches de l'Elysée... "Qu'est-ce que l'on dirait si demain j'avais la responsabilité suprême et si aujourd'hui on me voyait me faire ballotter par des enjeux qui ne correspondent pas à la réalité de la question politique qui est posée ?", a-t-elle lancé, jeudi 12 octobre, en marge de son déplacement dans l'île de la Réunion. Elle y est déjà, dans cet après. "Je ne suis pas encore élue, pas encore désignée et pourtant je suis invitée partout", claironnait-elle, la veille, en annonçant qu'elle ferait bientôt le tour des capitales européennes désignées comme ses "partenaires".

 

Au risque de paraître vouloir fuir la confrontation avec Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, - critique qu'elle avait déjà essuyée fin août lors de l'université d'été du PS à La Rochelle -, Mme Royal préfère laisser planer le doute sur sa participation aux débats du PS. "S'ils sont détournés de leur vraie destination, je me réserve le droit de ne pas m'y assujettir", répète-t-elle. Provoque-t-elle délibérément ses rivaux ? La présidente de Poitou-Charentes cherche en tous cas à les pousser à la faute, les attaques des socialistes opposés à sa candidature lui ayant toujours été jusqu'ici bénéfiques. "On a tout à gagner à ce que le candidat envoyé en finale soit passé par les demi-finales", a réagi vendredi M. Strauss-Kahn, pointant ainsi de manière prudente l'attitude de déni de sa concurrente sur l'enjeu de la confrontation entre socialistes.

 

Pour la candidate, passent encore les trois débats à la télévision mais pas les trois autres programmés en région, à Clermont-Ferrand le 19 octobre, à Paris le 26 puis à Toulouse le 9 novembre. Mme Royal supporte mal les contraintes imposées par le parti comme en témoigne sa prestation tendue devant le conseil national du PS, du 7 octobre. Surtout, elle redoute le chahut de militants hostiles qui ternirait son image et la fragiliserait. Or, Clermont-Ferrand, située dans le Puy-de-Dôme fait partie des fédérations les plus fermées à la vague royaliste. "L'idée de débats ne la gêne absolument pas, proteste l'un des porte-parole de Mme Royal, Gaëtan Gorce, député de la Nièvre, conscient que la stratégie d'évitement de cette dernière pourrait à la longue être mal comprise. Elle a simplement voulu indiquer qu'elle ne s'en laisserait pas conter".

 
"EFFRAYER LES CAPITALISTES"
 

"Sa vie, ajoute-t-il, ne s'arrête pas le 16 novembre (date du vote des militants)". Arnaud Montebourg, autre porte-parole de la candidate, complète : "Le débat a lieu tous les jours avec, ou sans elle. Faut-il en rajouter ? "

 

Pour en savoir plus  :


http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3224,50-823514,0.html

 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 10:05
Préparez-vous aux débats télévisés
pour la désignation du candidat PS à la Présidentielle 2007.
 
 
 

Trois débats thématiques seront retransmis à la télévision :

 

•  Le 17 octobre sur les questions économiques et sociales


•  Le 24 octobre sur les questions de société et l'environnement


•  Le 7 novembre sur l'Europe et l'international

 

De nombreuses fédérations vont organiser des projections publiques. Je n’ai pas encore l’info pour les BdR.

 

Les débats seront diffusés en direct dès 20h30 sur les chaînes parlementaires LCP AN et Public Sénat.

 
Ces chaînes sont disponibles sur :
 
- TNT : canal 13 ;

- câble : canal 50 sur Noos TV, canal 24 sur UPC, canal 20 sur Numéricâble;

- satellite : canal 35 sur Canalsat, canal 51 sur TPS
 

2007lagauche (*) vous proposera une rediffusion de l’intégralité de tous les débats.

Par ailleurs, trois débats régionaux sont prévus :
 
 •  Le 19 octobre (Clermont-Ferrand - Maison des Sports)


•  Le 26 octobre (Paris)


•  Le 9 novembre (Toulouse - Diagora Labège).

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
14 octobre 2006 6 14 /10 /octobre /2006 08:42

Le respect des militants passe par la confrontation des idées entre les candidats, pour leur permettre de se positionner en connaissance de cause. C’est à tout l’honneur de notre parti, de les organiser. C’est tout à l’honneur des 3 candidats de se soumettre à l’exercice. J’espère que Ségolène ROYAL reviendra à la raison. La règle est bien de se faire élire par les militants du parti, et non par l’extérieur du parti socialiste. Il ne faut pas l’oublier !
 
DH
 
Ségolène ROYAL menace de ne pas participer aux confrontations avec ses concurrents.
 
 
Les escapades électorales à la Réunion se révéleraient-elles fatalement périlleuses pour tout candidat socialiste ? Après Lionel Jospin en 2002, et sa dévastatrice sortie, dans l'avion du retour, sur un Chirac «vieilli, usé et fatigué», Ségolène Royal a créé la surprise, hier, depuis l'océan Indien, en laissant planer le doute sur sa participation aux confrontations entre les candidats PS à l'investiture présidentielle. «Je ferai les débats dans la mesure où ils sont nécessaires», a-t-elle expliqué. Mais la favorite des sondages, qui n'a «pas envie de [se] faire ballotter», a prévenu : «S'ils sont trop nombreux, s'ils sont détournés de leur véritable destination, je me réserve le droit de ne pas m'y assujettir.» 
 
Les proches de ses concurrents, instantanément, ont bondi sur l'occasion. «Maintenant que les règles socialistes du débat sont fixées, on ne peut à la fois revendiquer le respect de ces règles et refuser de se les voir appliquer», défouraille Jean-Christophe Cambadélis, lieutenant de DSK. Alors qu'un fabiusien feint la surprise : «La championne de la démocratie participative refuserait-elle de participer à la démocratie ?» 
 
Fébrilité. Conforme à sa position quant aux débats, cette sortie de la députée se révèle risquée : elle intervient après des négociations dignes de la préparation d'un sommet israélo-palestinien (Libération d'hier) entre les états-majors des trois candidats. Le député Gaëtan Gorce, membre de son état-major, a d'ailleurs illico tenté de désamorcer l'affaire, expliquant que Ségolène Royal souhaitait juste que les débats «se passent bien et soient utiles». Commentaire d'un proche de Fabius : «Ce ne sont plus des porte-parole, ce sont des atténue-parole.»
 
Au-delà de cette péripétie réunionnaise, une certaine «fébrilité» a gagné, ces jours-ci, l'équipe de Ségolène Royal. Après une prestation jugée terne, samedi lors du conseil national, sa position sur l'adhésion de la Turquie ­ « Mon opinion est celle du peuple français » ­a été jugée un peu courte. Par ceux qui, au PS, n'ont pas encore choisi leur champion : «J'essaie de trouver des raisons de m'enthousiasmer, mais ce que j'ai vu au conseil national, entendu sur la Turquie et sur les débats ne m'en a pas fourni», confie un hésitant. Plus inquiétant, ses proches commencent à douter : « Plus que jamais, il faut qu'elle s'en tienne à ses fiches », a confié un membre de son staff à un député ami.
 
Déni. L'entourage de la candidate, lui, nie en bloc : «Rien de tel chez nous. C'était une bonne et solide conférence de presse.» Les soutiens de Ségolène Royal, jusqu'ici peu belliqueuse, annoncent même la contre-offensive : «Les autres la mettent en cause sur sa compétence ? On va parler de la compétence de ceux qui ont été aux manettes.» Le symptôme d'une certaine nervosité ?


Pour en savoir plus : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/210373.FR.php
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 21:25


Sondages: la commission "relativise la pertinence" des enquêtes sur le PS

 

PARIS, 12 oct 2006 (AFP) - La commission des sondages, organisme national chargé du contrôle des enquêtes d'opinion, a invité jeudi à "relativiser la pertinence et la signification des sondages" auprès des sympathisants PS, publiés dernièrement.


Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait été saisi jeudi 5 octobre par quatre députés PS, proches de Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, après la publication d'un sondage Ipsos portant sur 245 personnes "proches" du PS, indiquant que Ségolène Royal était la préférée de 68% des sympathisants du parti.


Dans un communiqué, la commission rappelle que le candidat socialiste à l'élection présidentielle "sera désigné par les seuls adhérents du PS" et non pas par les "sympathisants".


Elle souligne que "s'il s'agit, comme c'est généralement le cas, de +sympathisants de gauche+ ou de +sympathisants socialistes+, "la présentation du sondage doit insister sur la prudence avec laquelle il doit être interprété".


La commission affirme d'autre part que "lorsque les résultats sont établis sur la base d'échantillons ou de sous-échantillons à la taille particulièrement réduite, la publication des résultats obtenus doit indiquer qu'il convient de les interpréter en tenant compte de la marge d'incertitude importante qui les affecte".


"Ces observations conduisent à relativiser la pertinence et la signification des sondages déjà publiés. La commission rappelle aux instituts et aux organes de presse qu'ils sont tenus, pour les enquêtes à venir, d'en tenir le plus grand compte", écrit-elle.


AFP 19h02 - 12 OCT 06

 



Le Canard Enchainé - 11 octobre 2006

 

Un « hold-up » ! C'est le terme musclé qui accompagne la publication, dans « Le Point » (5/10), du sondage réalisé par l'institut Ipsos et consacré aux prétendants à l'investiture socialiste. Selon cette enquête, c'est Ségolène Royal qui réussit le casse en récoltant 68 % des intentions de vote, contre 23 % à Dominique Strauss-Kahn et 9 % à Laurent Fabius. Autant dire que la désignation, le 16 novembre, du candidat officiel du PS relève désormais de la formalité...

 

En réalité, si hold-up il y a, c'est surtout contre les lois de la statistique. Car - « Le Point » ne mentionne ce détail qu'en caractères microscopiques - le coup de sonde a été réalisé auprès de... 245 cobayes. Ce qui, selon lesdites règles statistiques, inscrit les résultats à l'intérieur d'un « intervalle d'erreur » de plus de 13 points !

 

Ce n'est encore rien. En effet, précise la microfiche du « Point », les 245 sondés sont des « sympathisants du PS ». Or, le 16 novembre, seuls les adhérents du parti de Hollande se prononceront. Etant donné le faible taux de socialistes encartés parmi les « sympathisants » - à peine 3% -, le nombre de sondés d'Ipsos qui seront appelés à voter dans un mois n'excède pas 7 ou 8...

 

Autant de précisions que ni « Le Point », ni la chaîne télé LCI, qui a diffusé les résultats en boucle, ni les autres médias qui les ont repris, n'ont jugé bon d'apporter.

A quoi bon, d'ailleurs, s'embarrasser de ces chicanes ? Un coup de sonde (et un coup de pub) chasse l'autre. Le 9 octobre, la même LCI et « Le Figaro » ont assené de nouveaux chiffres, signés, cette fois, de la Sofres. Dans l'hypothèse d'un duel Sarko-Ségo au premier tour, le premier écraserait la seconde avec 38 % d'intentions de vote contre 29,5 %. L'écart le plus élevé depuis six mois!

 

Et tant pis si, dans « Le Parisien » du même jour, c'est Ségolène qui terrasse Nicolas de 10 points lorsque le CSA demande au peuple quelle personnalité il préférerait à l'Elysée.

 

Ce genre d'élucubrations -qui disqualifieraient n'importe quel expert - n'effraient pas la grande presse, acharnée à décortiquer savamment le moindre pourcentage sorti tout frais des ordinateurs. On cherche de « fausses querelles » aux sondeurs, s'insurge même un éditorialiste des « Echos » (6-7/10), qui cite toutefois quelques plantages récents des prophètes d'isoloir : en Autriche (défaite des conservateurs malgré les prévisions), en Hongrie (panade imprévue des socialistes), au Brésil (second tour surprise pour Lula), etc.

 

Broutilles, analyse le confrère, beaucoup de citoyens changent d'avis au dernier moment et ces estimations ne sont que des « photographies instantanées des opinions ». Et quand ces « photographies » sont prises le même jour?

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 21:56


Militants du PS, nous allons devoir choisir le ou la meilleure d'entre nous pour représenter les socialistes et la Gauche à la prochaine élection Présidentielle. Ségolène se réclame parfois de Tony BLAIR, en s'inspirant de ses méthodes. L'expérience de nos collègues anglais est intéressante à connaitre. Cet article paru dans le Monde est fait pour nous faire réfléchir...

 

DH


Le cas travailliste, à méditer, par Philippe Marlière (*)

 

Anciens et nouveaux adhérents, fidèles de courants et ralliés de la dernière heure, les socialistes éliront bientôt leur candidat à l'élection présidentielle. Ils feront bien entendu ce choix en connaissance des ambitions de chacun des trois prétendants. Pour éclairer leur jugement, ces militants seraient bien avisés d'étudier de près le cas travailliste. Le PS est en apparence éloigné du travaillisme britannique, mais pourrait grandement s'en rapprocher à l'issue de ce scrutin interne.

 

Le 12 mai 1994, le leader travailliste John Smith décéda brutalement. M. Smith était un social-démocrate attaché au lien avec le mouvement ouvrier. Il envisageait un partenariat avec les syndicats pour mettre en œuvre le programme social de son parti (arrêt de la privatisation des services publics, instauration d'un salaire minimum, lois de décentralisation). A l'heure de son décès, l'ultra-libéralisme thatchérien était discrédité et John Smith aurait aisément remporté l'élection de 1997. Tony Blair, son successeur, fut élu par les adhérents, après que Gordon Brown, son concurrent principal, eut renoncé à se présenter.

 

En 1994, M. Brown était perçu comme un social-démocrate de gauche, proche des syndicats, une figure appréciée des militants. Des cadres influents du parti et des syndicats se détournèrent de lui au dernier moment. Ils estimèrent que sa réputation d'homme de gauche pourrait effrayer l'électorat flottant et que son profil intellectuel "ne passait pas" dans les médias. Issu d'un milieu conservateur, ostensiblement distant vis-à-vis du parti et, surtout, terriblement photogénique, Tony Blair reçut l'appui de l'appareil. C'est ainsi que ce grand parti du salariat se persuada de soutenir Blair : il fallait présenter aux électeurs le candidat que les sondages plébiscitaient.

 

Très peu de ces cadres travaillistes firent ce choix par conviction politique. Ils expliquèrent qu'une fois élu, le "droitier Tony" se soumettrait au parti et mènerait une politique sociale-démocrate. Ces barons travaillistes ne prirent pas au sérieux les propos du futur premier ministre. Mal leur en a pris. Dès 1994, Tony Blair annonça la fin de la social-démocratie britannique. Entre 1997 et 2006, il a tenu parole.

 

A partir de 1995, le discours travailliste, déjà très recentré, prit une tournure résolument droitière. Tony Blair entreprit de faire de son parti le parti des entrepreneurs et du business, se fit le chantre de l'économie flexible. Il affirma vouloir dépasser "l'opposition stérile" entre la gauche et la droite et promit de ne revenir ni sur la plupart des lois antisociales de l'ère Thatcher ni sur les privatisations les plus scandaleuses de cette période (les chemins de fer). Sur les questions de sécurité, il déborda sur leur droite les conservateurs, préconisant l'incarcération des mineurs délinquants.

 

Tony Blair discourut sur les droits et les devoirs civiques, stigmatisant les "chômeurs oisifs" qui vivent volontiers des allocations. Culturellement conservateur, il opéra une volte-face sur des questions de société, sensible aux arguments électoraux de son entourage (l'homoparentalité).

 

Il vanta les mérites de la démocratie participative dans un livre manifeste (New Britain, My Vision of a New Country, 1996) : il fallait, confiait-il, "décentraliser le pouvoir le plus près des gens, leur permettre de prendre les décisions qui les affectent". Ce ne furent que des paroles. Il renâcla à mettre en place les lois de décentralisation, court-circuita le National Executive Committee (l'instance exécutive du parti) au profit de structures technocratiques sous ses ordres et traita avec mépris l'opposition populaire à sa politique (guerre d'Irak, privatisation des services publics, vote d'investiture du candidat travailliste à la mairie de Londres en 2000).

 

Quand les syndicats s'opposèrent à ses partenariats privés - public dans les services publics (c'est-à-dire leur privatisation rampante), Blair les qualifia de "forces du conservatisme". Le New Labour facilita les adhésions par Internet à 10 livres sterling la carte. Entre 1995 et 2000, le nombre d'adhérents passa de 200 000 à 450 000. Très peu de ces nouveaux adhérents (essentiellement issus des classes supérieures) prirent part à la vie du parti. Ils votèrent en masse les réformes visant à prendre congé des politiques sociales - démocrates.

 

Une telle rupture avec la tradition socialiste et les attentes populaires découragea les plus dévoués des militants. Aujourd'hui, le Parti travailliste ne compte plus que 180 000 adhérents. Les syndicats, hostiles à la politique du New Labour, ont réduit ou supprimé le montant de leur contribution politique, certains encore se sont désaffiliés du parti.

 

A partir de 2001, le terme "New Labour" avait disparu des publications du parti, tant il était tourné en dérision par le public. Le fumeux débat sur la "troisième voie", censée théoriser la philosophie blairiste, lassa et cessa au même moment. L'amorçage d'un débat national sur la "société du respect" il y a un an a connu un bide retentissant. Les médias parlèrent à cet égard de marketing creux. Les trois succès électoraux du blairisme ont été acquis contre un Parti conservateur détesté du public et très droitier.

 

Le scrutin majoritaire à un tour a assuré le reste : en 2005, avec 35 % des votes exprimés, le Parti travailliste a obtenu 55 % des sièges. Lors de ces trois élections, le vote travailliste a dégringolé de 13,5 millions à 10,7 millions, puis à 9,6 millions de voix. Le taux de participation est passé de 72 % à 59 % entre 1997 et 2001. L'abstention atteint un niveau record en Europe chez les jeunes et les catégories populaires. Dix ans après, le candidat des sondages a vieilli ; son sourire un peu figé se fait désormais rare. Il va laisser derrière lui un parti en ruine et un Royaume-Uni plus néolibéral que jamais.

 


Philippe Marlière, maître de conférences en science politique à l'université de Londres.

 

(*) Article paru dans l'édition du Monde du 10.10.06

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
10 octobre 2006 2 10 /10 /octobre /2006 21:41



Je n'étais pas Popereniste, car un peu jeune à l'époque, mais j'ai découvert cet homme qui symbolise un idéal politque rare, en terme de rigueur intellectuelle, réflexion sur la société, etc. Il a assurément marqué la vie du parti Socailiste et plus... 
Mon ami Georges MARTEL,  compagnon de route de Jean POPEREN, m'a fait part de la parution de cette biographie, je vous en conseille la lecture à l'heure de l'américanisation de la vie politique française...




Une biographie de Jean Poperen
 
50 ans d’histoire de la Gauche en France
 
 
25 ans de l’histoire du Parti socialiste né en 1971 à Epinay.
           

... Nous avons progressé parce que, rejetant toute attitude sectaire, d’isolement, nous avons appliqué une politique d’élargissement, de contacts, nous n’avons pas gardé notre politique pour nous, nous avons cherché à la faire appliquer par d’autres. ”

 

Toute la stratégie de Jean Poperen tout au long de sa vie politique tient dans cette phrase. Contrairement à nombre d’hommes politiques jaloux de la paternité d’une idée émise, soucieux de prendre le pouvoir pour la mettre eux-mêmes en action, pour Jean Poperen, grand pourvoyeur d’idées, l’important est qu’elles vivent même si elles sont mises en œuvre par d’autres. Si on ne comprend pas cette exigence, on ne comprend rien à son parcours politique... ” 

(extrait des pages 234-235 )
 
 

“Jean Poperen n’est pas fidèle à une organisation en particulier mais à la gauche elle-même et à l’organisation qui l’incarne le mieux à un moment donné. ”

 
(Annie PHILIPPE- Daniel HUBSCHER :
Enquête à l’intérieur du PS (Ed. Albin Michel-1991)
 

Jean Poperen, historien, dirigeant de partis (PCF, PSU, UGCS, PS), député-maire dans le Rhône, ministre de 1988 à 1991, a été, pendant un demi-siècle, l’un des artisans essentiels du rassemblement de la gauche et des forces populaires : pas de parti sans base militante, pas de gouvernement durable sans fidélité aux promesses, pas de succès politique pour la gauche sans le rassemblement de toutes ses composantes et sans un lien puissant avec le mouvement social.

 
 

Un homme de contraste et de paradoxes :

 

“ Ce marxiste rigoureux est devenu un partisan inconditionnel de la démocratie, parce que pour lui la place de la France est d’être aux côtés des démocraties occidentales et donc des Etats-Unis. C’est aussi une des raisons de son soutien indéfectible à Israël, seule démocratie du Moyen-Orient. C’est ainsi que cet anti-rocardien constant se révèle un ministre particulièrement loyal avec Michel Rocard, un ministre des relations avec le Parlement apprécié des parlementaires de droite qui s’attendaient à rencontrer un sectaire. Ainsi, ce dirigeant que l’on a souvent vu comme une incarnation de l’appareil – et qui n’a jamais voulu sacrifier à une ascension dans l’appareil, une indépendance d’esprit intraitable – cet homme qui consacra son existence à l’action politique fut plus que tout autre ouvert à la culture et prit l’initiative de somptueuses rencontres entre intellectuels de haut niveau qui le tenaient pour un pair. ”

           
Claude Dupont
(article pour l’Ours)
 

Jean Poperen : un intellectuel militant :

 

“ Etre un intellectuel en politique, c’est replacer chaque fait dans son cadre historique, c’est savoir s’indigner, refonder, innover devant l’Histoire pour la faire avancer, regarder le futur, éduquer, éclairer pour expliquer, enrichir la doctrine et l’indispensable idéologie, celle qui encadre les projets longs, celle qui donne du contenu et du sens.”

 
Laurent Fabius
(Hommage rendu à Jean Poperen

 en 1997, lors de la rentrée parlementaire)


Jean Poperen et le Parti socialiste

 

Jean Poperen, si lucide dans ses analyses sur le comportement des électeurs, se trompa beaucoup plus sur celui des adhérents de ses partis successifs : en 1967, quand la coalition des ténors du PSU fut défaite par les autonomistes de Rocard, comme en 1990, au Congrès de Rennes, quand il surestima la capacité ou l’envie des militants de s’en tenir aux textes d’orientation. Mais c’est l’erreur tactique du Congrès – fondateur – d’Épinay qui est la plus souvent évoquée. C’est que Jean Poperen croit trop exclusivement à la force intangible de la ligne politique alors que, dans la vie d’un parti, on ne peut pas évacuer l’aspect émotionnel et subjectif. En l’occurence, il n’avait pas perçu l’ampleur du rejet de Guy Mollet de la part des nouveaux arrivants.

 

Cette erreur d’appréciation laissera des traces profondes. Jean Poperen ne fera jamais partie du premier cercle des “mitterrandistes”, ceux à qui Mitterrand confie les postes-clés. Malgré sa loyauté à toute épreuve, rien ne lui sera octroyé : il devra guerroyer pour obtenir les postes de responsabilités où, pourtant, il excella. Mais il ne réussit pas à réaliser son rêve : devenir Premier secrétaire du PS.

 

Pourtant, grand pourvoyeur d’idées, il n’a cessé de donner un corps de doctrine au PS : le Front de classe et l’union de la gauche avant 1981, le compromis et la confrontation sociale après la victoire, jusqu’à ce que la politique de la “deuxième” gauche triomphe, sinon dans les Congrès du moins dans les esprits.

 

Ecarté du secrétariat, il n’abandonne pas la lutte idéologique. Conscient de la mondialisation inévitable, il étend le champ de ses réflexions à l’Europe et à la planète.

 

“On ne peut pas gagner la bataille politique sans mener le combat d’idées”

Jean Poperen ( Le nouveau contrat socialiste - 1985)
 

Toute la vie politique de Jean Poperen est une illustration de cette exigence.

 

La vie politique actuelle, politique-spectacle faite en fonction de la courbe des sondages, manque d’hommes et de femmes de cette trempe. Dix ans après sa disparition, sa démarche n’a rien perdu en actualité.

 

Jean Poperen tel qu’en lui-même : cette biographie permet, à ceux qui le souhaitent, de mieux comprendre l’évolution du Parti socialiste et de la gauche, dans la dernière moitié du XX ème siècle.

Le livre de 496 pages est construit en deux parties : la 1ère a été écrite par Poperen lui-même : ce sont des mémoires inachevés qui content la jeunesse de Poperen jusqu’en 1953.


La 2ème partie écrite par Marie-Thérèse Mutin couvre la période de 53 à 97.

 
 
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Tel : 03 80 31 25 07 - fax : 03 80 37 89 03

courriel : editions.mutine@wanadoo.fr
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