Les débats du PS ont le mérite de mieux faire connaitre les positionnements des 3 candidats à la candidature présidentielle. Cela est plus pertinent que de faire postionner les militants PS par rapport aux sondages. D'ailleurs, ces débats montrent que les choses bougent.
Amis du PS, rien n'est joué d'avance, c'est vous qui détenez par votre bulletin l'avenir du PS !
A suivre,
DH
REVUE DE PRESSE
3ème débat des primaires du PS sur les questions internationales
les médias reconnaissent la supériorité et la stature présidentielle de Laurent Fabius. Ils s’interrogent sur la crédibilité de Royal.
Les questions européennes, internationales et de défense forment le coeur de la fonction présidentielle, le domaine réservé du Chef de l’Etat. La question de la stature des candidats et de leur capacité à être à la hauteur de ces exigences est donc cruciale.
Laurent Fabius a impressionné par sa vision stratégique, sa compétence et son expérience, démontrant qu’il avait, lui, l’étoffe et la stature d’un Chef de l’Etat.
Pour Le Parisien, Laurent Fabius était « à l’attaque » et « Royal à la peine » :
Laurent Fabius. Sa note : 16/20 « Un ton dominateur, parfois tranchant, en tout cas très pro. Les points gagnants. A vertement recadré Ségolène lorsqu’elle a flotté sur le nucléaire iranien. D’excellentes formules. Ainsi a-t-il répliqué, cinglant, à Royal qui souhaitait « une Europe par la preuve » : « Moi, je souhaite une Europe par la gauche. »Ou encore : « Je préfère être l’ami du peuple américain que le caniche de M. Bush. »
Ségolène Royal. Sa note : 10/20 Moins à l’aise et moins souriante que les fois précédentes. Les ratés. Un énorme dérapage sur le dossier du nucléaire iranien civil (bien qu’elle ait assuré, l’émission finie, que tout était calculé et qu’elle refusait bien à l’Iran, en l’état, toute forme de nucléaire).
Une façon déconcertante de présenter l’actuel gouvernement irakien comme un «modèle démocratique ». Du flottement et une grande ambiguïté sur la Turquie. Par moments carrément incantatoire. ».
Pour Le Figaro (Nicolas Barotte), le costume de Président semble un peu grand pour Royal :
« Les slogans habituels sont recyclés : l'Europe « doit faire ses preuves », elle prône un « ordre mondial juste ». Un peu juste, en effet. Les bonnes formules généreuses sur « l'autre monde possible » ne suffisent plus. Royal hésite parfois, peine à répondre aux journalistes. Souhaite-t-elle l'entrée de la Turquie en Europe ? Il faut respecter le processus engagé, se contente-t-elle d'expliquer. Les Iraniens ont-ils droit de développer le nucléaire civil ?
Elle s'embrouille avec la question du nucléaire militaire : au nom de la « prudence », les Iraniens n'auront droit à rien. Les deux autres la reprennent : le traité de non-prolifération nucléaire ne concerne que le militaire. ».
Pour Libération (Jean-Michel Thénard), Fabius a joué la carte de l’expérience quand
Royal a été moins précise :
« Fabius a joué à fond de son «expérience» pour tenter de convaincre qu'il excelle bien dans ses domaines présidentiels que sont la défense et la politique internationale. Ségolène Royal était en deçà par rapport à ses précédentes prestations. Moins précise, moins vive sur les sujets de politique internationale. Elle a pris position, cette fois, pour l'intégration de la Turquie dans l'UE, contre Fabius, mais elle a paru mal à l'aise sur la question du nucléaire iranien. »
Pour France-Inter (Françoise Degois), Laurent Fabius a confirmé qu’il est à la hauteur de la fonction et des enjeux :
« Hier, il a pris l’avantage sur l’international, parfaitement maître de ses sujets, parfaitement logique dans sa démarche européenne, parfois un peu donneur de leçons, mais toujours très clair sur le Moyen-Orient ou la défense, L. Fabius a fait la démonstration - mais qui en doutait ? - qu’il peut incarner la fonction présidentielle. »
Pour RTL (Alain Duhamel), Laurent Fabius a été excellent :
« Pour le reste, pour être franc, il me semble qu’elle a été inférieure à ses deux rivaux. Je pense que Laurent Fabius a été excellent, avec beaucoup d’assurance, beaucoup de compétence. »
Pour LCI (Christophe Barbier), Laurent Fabius a marqué des points en maîtrisant les questions internationales :
« Laurent Fabius a marqué des points puisqu’il était plus grave, plus à la hauteur, plus tranché. Que ce soit sur l’Iran, le Proche-Orient, sur les Etats-Unis, il donnait l’impression de quand même mieux maîtriser cette fermeté française qui est nécessaire dans les relations diplomatiques. »
Pour France Soir (Maud Guillaumin), Royal était peu à l’aise :
Elle a développé « une vision assez limitée face aux obligations à l’échelle mondiale d’un président. ».
Pour Profession politique (Jean-Marie Vidal), Royal moins à l’aise a multiplié les
approximations :
« Lors du troisième débat entre les candidats à l’investiture PS, Ségolène Royal est apparue moins à l’aise que ses concurrents sur les sujets internationaux. Si la politique étrangère n’a jamais permis de faire la différence lors d’une campagne présidentielle, le "domaine réservé" supporte mal les approximations. ».
Pour Le Journal de la Haute-Marne (Patrice Chabanet) :
« Visiblement, la favorite des sondages n'était pas très à l'aise dès qu'il fallait s'éloigner des rivages des généralités. »
Pour la République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau) :
« On avait beaucoup glosé sur l'impréparation de Ségolène Royal à propos des questions internationales. Il faut reconnaître que sur un point crucial elle a donné raison hier à ses détracteurs. »
Pour Le Progrès de Lyon comme pour la plupart des autres médias, les divergences sur l’Europe ont été flagrantes :
« Des divergences, exprimées très courtoisement, sont apparues lors de leur ultime débat télévisé, surtout entre Laurent Fabius et Ségolène Royal d'un côté, et Dominique Strauss-Kahn de l'autre, sur les moyens de relancer la construction européenne et les frontières de l'Union. Enfonçant le clou de son « non » au référendum, M. Fabius s'est déclaré « pour l'Europe par la gauche ». Comme on lui objectait que « le plan B » évoqué par les tenants du non n'avait jamais vu le jour, l'ex-Premier ministre a rétorqué que « le plan B, c'est le projet socialiste » : révision des statuts de la banque
centrale européenne, traité social, directive-cadre sur les services publics, traité strictement constitutionnel. ».
Enfin, pour la Marseillaise (Christian Digne) :
« Le dernier débat télévisé entre les trois candidats à l'investiture socialiste a prouvé combien la gauche du "non" a eu raison, en mai 2005, de refuser la main mise du marché financiarisé sur l'Europe. Pour Laurent Fabius - le seul des trois à avoir voté comme la majorité de l'électorat de gauche -, l'argument n'est pas surprenant qui appelle à construire " l'Europe par la gauche ". Mais entendre Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, militants engagés du "oui", expliquer que cette Europe là est réduite "à une monnaie et à un grand marché" démontre qu'il ne faut jamais désespérer des forces progressistes. ».