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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 07:16

 


On ne refait pas une élection, et personne ne peut réellement dire ce qu’elle aurait été avec un autre candidat PS. Une chose est sûre, elle aurait été différente !
 
 
 

Ce qui est intéressant en fait c’est l’analyse d’Emmanuel TODD sur l’élection Présidentielle et ce que signifie le vote SARKOZY.

 
 
 
A méditer et à relire...

 
http://didier-hacquart.over-blog.com/article-4511819.html

 

http://didier-hacquart.over-blog.com/article-5849554.html

 
 
 
DH
 
 
 
 
 

Pour Emmanuel Todd, démographe, Royal a trop joué sur l'identitaire, au détriment de l'économie.

 
 
 

«DSK ou Fabius auraient pu gagner»

 


Par Eric AESCHIMANN

 
 
 

QUOTIDIEN : jeudi 10 mai 2007

 
 
 

Emmanuel Todd est démographe. Il a publié, entre autres, Après l'Empire (1). Il décortique les ressorts contradictoires du vote Sarkozy : revendication égalitaire et aspiration libérale.

 
 
 

Vous aviez décrit Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal comme les «candidats du vide» . Le taux de participation modifie-t-il votre jugement ? 

 
 
 

Cette élection est un grand succès pour le système politico-médiatique, qui a réussi à mobiliser massivement la population en évitant de traiter les problèmes qui intéressent les gens : délocalisations, déflation salariale, inégalités de revenus et de conditions de vie. Pendant la campagne électorale, les deux candidats, Nicolas Sarkozy sur un mode majeur et Ségolène Royal sur un mode mineur, ont collaboré au remplacement d'un débat économique réaliste par un débat sur l'identité nationale. Au soir du second tour, leur satisfaction parallèle évoquait une certaine complicité systémique.

 
 
 

Comment la relégation de la question économique a-t-elle été rendue possible ? 

 
 
 

Pour moi, la vraie surprise fut celle du premier tour. Je n'avais nullement anticipé ­ et c'est un euphémisme ­que Nicolas Sarkozy serait capable d'attirer une partie de l'électorat du FN. Je ne voyais pas comment ses thématiques inégalitaires, son côté dur aux faibles, communautariste, proaméricain, pourraient séduire une France dont les valeurs sont plutôt opposées. C'était sous-estimer l'impact de la crise des banlieues, dont le souvenir a été opportunément ravivé par les incidents de la gare du Nord le 27 mars, à un moment décisif de la campagne. Le Pen diabolisait l'immigration sur un plan purement verbal tandis qu'en pratique, l'émergence du FN a plutôt correspondu à un apaisement des violences liées à la question ethnique. Sarkozy a utilisé son poste de ministre de l'Intérieur dans une campagne de provocation qui, par ses effets, a sûrement été au-delà de tout ce qu'il pouvait espérer. Il a gagné son premier tour en tant que candidat d'une remise en ordre d'un désordre qu'il avait lui-même créé. Cela restera probablement le péché originel du sarkozysme d'avoir récupéré l'électorat extrême en faisant pire que ce qu'a fait Le Pen.

 
 
 
Jusqu'où va cette «récupération» ? 
 
 
 

La carte du vote du premier tour montre que le sarkozysme a hérité d'un paradoxe du Front national : une contradiction au niveau des valeurs entre dirigeants et électeurs. Le discours du FN était inégalitaire, mais l'électorat du FN, lui, était surreprésenté sur la façade méditerranéenne et le bassin parisien, c'est-à-dire les régions aux structures familiales traditionnelles libérales-égalitaires. Or, ce sont justement les régions où Nicolas Sarkozy enregistre ses plus gros scores. Cela suggère que l'électorat a moins voté pour les idées que pour le personnage, dans sa double dimension d'homme d'ordre et de grande gueule, de figure de l'autorité d'Etat et d'exemple de brutalité personnelle ­ voyou autant que flic, en somme. Sarkozy renoue le fil de la tradition gaulliste et bonapartiste ­ pas très éloignée de ce qu'on trouvait dans l'Amérique latine des leaders populistes.

 
 
 

En quoi les structures familiales traditionnelles aident-elles à comprendre le vote Sarkozy ? 

 
 
 

Elles permettent de mesurer l'adéquation entre le discours du candidat et les valeurs profondes d'une population. Ainsi, la structure familiale traditionnelle du bassin parisien et du pourtour méditerranéen se caractérise par l'égalité d'héritage (composante égalitaire) et le départ des enfants du domicile parental à l'âge adulte (composante libérale, que l'on retrouve dans les pays anglo-saxons). Dès lors, ce que j'appellerai «Sarkozy 1» ­ le communautarisme libéral, les baisses d'impôt et la flexibilité ­ se trouve en phase avec la dimension libérale de ces régions. Le «Sarkozy 2» ­ qui cite Jaurès et Blum ­ répond à l'aspiration égalitaire. Il y a même un «Sarkozy 3», celui du ministère de l'Identité nationale, un Sarkozy pétainiste au sens d'une sortie de l'idée d'homme universel pour aller vers un modèle ethnique et identitaire.

 
 
 
Que peut générer ce «Sarkozy 3» ? 
 
 
 

Jamais la société française laissée à elle-même n'avait engendré une logique de bouc émissaire susceptible de devenir majoritaire. La tradition française, c'est le conflit de classe. Néanmoins, même s'il a consacré la victoire de Sarkozy, le second tour m'apparaît comme moins radical que le premier. Les Français ont été confrontés à un choix dément entre un candidat de droite perçu comme dangereux par une partie de l'opinion et une candidate de gauche qui, avec l'indéfinition de son projet, n'était elle-même pas rassurante du tout. Sans pouvoir le démontrer, je pense que Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius auraient pu gagner, parce que l'un et l'autre, chacun à sa façon, auraient ramené le débat sur le pouvoir d'achat. Face à la thématique identitaire, la gauche n'a en effet qu'une seule réponse possible : l'économie. Or, avec l'aide de Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal s'est déplacée à son tour sur le registre identitaire. Cela est apparu comme une légitimation du discours sarkozyste.

 
 
 

L'intérêt suscité par la campagne ne signifie-t-il pas, au contraire, que les Français voulaient débattre de l'identité nationale ? 

 
 
 

L'image de Nicolas Sarkozy est forte et polarisante et elle a fait apparaître deux camps implicites : celui de la confrontation et celui de la paix civile. Les cartes montrent que le vrai danger est moins Sarkozy que le sarkozysme, c'est-à-dire le réveil d'une droite radicalisée, qui se mesure par exemple au retour de militants du FN vers l'UMP ou à la remobilisation des petits commerçants. En quelque sorte, l'UMP est en train de redevenir le RPR, voire l'UNR. Cette droite radicalisée fut l'événement du premier tour et c'est contre elle que la gauche s'est mobilisée. Mais, précisément en raison des lacunes de la candidate socialiste, le second tour fut un scrutin essentiellement conservateur, voire conservatoire. A gauche, un bon nombre s'est contraint à voter Royal dans le seul espoir de battre Sarkozy ; à droite, le vote Sarkozy a été largement un vote anti-Royal et je ne crois pas que les personnes âgées, qui lui ont apporté leur voix, souhaitent une réforme des retraites. Ce qui n'empêchera pas la presse de dire que le vote a légitimé sans contestation possible Sarkozy et Royal.

 
 
 

Porté par une droite radicalisée, Sarkozy est-il dangereux ? 

 
 
 

Je pense avoir montré, tout au long de ma carrière, mon incapacité à juger les individus... Plus sérieusement, ce que l'on sait pour le moment, c'est que le sarkozysme fait coexister une tendance libérale proche du nouveau capitalisme financier (le Sarkozy 1), une aspiration égalitaire et individualiste venue des classes moyennes inférieures (Sarkozy 2) et une sortie possible de l'universel (Sarkozy 3). Comment ce mélange va-t-il se fixer ? Son programme immédiat consiste à supprimer les petites injustices pour garder les plus grosses ; c'est un peu court, face au capitalisme fou et à la pression salariale chinoise. Sans aller jusqu'à évoquer un protectionnisme européen, le candidat a plaidé pour une préférence communautaire : s'il devait porter sérieusement cette idée, le voyou pourrait se transformer en grand homme d'Etat. Mais son escapade maltaise, plus berlusconienne que gaullienne, laisse entrevoir un scénario noir, avec des mesures inégalitaires, une nouvelle montée de l'anxiété sociale et une droite tentée de réutiliser la tactique qui a montré son efficacité au premier tour : discours autoritaire et désignation des banlieues comme bouc émissaire.

 
 
 
(1) Gallimard, 2002.
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 06:30

Défaite et amertume…
 

La défaite est dure mais le résultat de SARKOZY est implacable. Cela suppose que le PS, ses militants et ses élus se remettent en question.

 

Un livre sort aujourd’hui vendredi « La femme fatale ». Des premiers extraits sont parus dans le Nouvel Obs de cette semaine, sous le titre « Ségolène, François et les autres ». On peut faire le choix de ne pas en parler, de mettre des œillères, de se cacher la face, etc. au nom de la nécessaire unité (d’apparence) pour le combat à mener pour les législatives.

 

Je fais un choix contraire. Tout d’abord je remarque que le livre est écrit par des journalistes du Monde et que les premiers extraits sont publiés par le Nouvel Obs, un journal et une revue pas forcément à droite. Tout n’est peut – être pas exact dans les détails dans le livre, et le couple HOLLANDE – ROYAL peut estimer que cela met en cause leur intimité. Le problème c’est la confusion des genres et l’impact de leurs difficultés conjugales a pu avoir sur la désignation de la candidate au sein du PS et le déroulement de la campagne Présidentielle. C’est à fois triste et affligeant, et les extraits donnés dans l’article du Nouvel Obs nous éclairent sur beaucoup de choses et notamment sur les nombreux dysfonctionnements que chacun a pu constater (2 QG de campagne dont l’un à l’accès très confidentiel, contournement du PS avant la désignation et pendant la campagne électorale, dissonance entre les prises de position de Hollande et de Ségolène, etc.).

 

Cela est à la fois triste et affligeant. Personnellement cela me laisse un gout amer. La rénovation du PS n’en est que plus nécessaire et urgente.

 

DSK, qui ne doit pas méconnaitre toute cette affaire, est parti à l’offensive et s’est engouffré dans la brèche. Cela lui sera certainement reproché, mais je l’ai entendu hier jeudi sur France Inter, il m’est apparu clair et déterminé sur les réponses concrètes à apporter aux français sur la retraite, les 35h00, les délocalisations etc. et que nous n’avons pas su apporter clairement pendant la campagne. Je dis cela d’autant plus que je ne suis pas sûr d’être d’accord avec les réponses de DSK, mais il a raison sur le fond, et ce n’est pas faute de l’avoir dit ! Cela est aussi essentiel pour la bataille des législatives.

 

A suivre,

 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 18:30



L’avenir se construit maintenant. A méditer…

 
DH
 
LE DEVOIR D’AUDACE
 

Tribune publiée dans l’Humanité du mercredi 9 mai 2007

 

Depuis 1978 avec Michel Rocard, dès 20 heures, les soirées de défaites électorales voient surgir de l'horloge socialiste un coucou familier. Il chante la chanson désormais traditionnelle de l'appel à la rénovation et à la conversion sociale-démocrate de la gauche. Hier surprenante, l'antienne est aussi obsolète que son objet après trente ans d'usage. On pouvait y réfléchir au siècle dernier. Mais en 2007, comment le navrant naufrage de la social-démocratie européenne, suivant de près celui du communisme d'Etat, pourrait-il encore servir de modèle?  

 

Au Royaume-uni ou en Allemagne, seule ou en alliance avec la droite elle démantèle l'Etat social qu'elle avait construit. En Espagne ou en Italie, tranquillement ou dans les combinaisons, les réformes sociétales remplacent les conquêtes sociales. Et je ne dis rien du bilan effrayant de la social-démocratie latino américaine. Ici ou là, bien sûr, passent quelques rayons de lumière.

 

Mais la social-démocratie qu'idéalisent d'aucuns, faute d'imagination, n’est pas un avenir utile en France. Nous ne pouvons échapper au devoir de remiser au rayon des archives toutes les formules dorénavant épuisées. La modernité n'est pas un prêt à porter mais une création à accomplir. Cette réinvention de la gauche a lieu en ce moment même en Amérique latine, au Brésil, Vénézuéla, Bolivie, Equateur parmi d'autres pays. Evidemment, aucune ne nous fournit de modèle transposable. Mais l'énergie, l'audace et la persévérance qui les ont rendues possibles doivent impérativement nous servir de référence. Elles valent bien mieux que certaines illusions de confort. Comme par exemple de croire que notre nouvelle défaite est seulement affaire de personne ou de style de campagne. Elle sanctionne d'abord l'échec de la gauche - toute la gauche- à entraîner la société. Quelle rude leçon nous inflige la droite à ce sujet !

 

La rupture proposée par Nicolas Sarkozy est le miroir de nos timidités, sa provocante clarté le revers des euphémismes sociaux-démocrates embarrassés dès qu'il s'agit de dénoncer l'accumulation des richesses dans les mains de quelques uns et le système qui rend possible cette spoliation. Le triomphe de Sarkozy est construit sur une victoire culturelle telle qu'à l'heure du choix, en toute bonne foi, la conscience sociale aveuglée par les mirages de l'idéologie dominante, les pauvres votent comme s'ils étaient riches !


Face à une droite décomplexée, une gauche tout aussi décomplexée doit enfin s'affirmer pour construire une nouvelle conscience citoyenne. Assez rasé les murs pour parler du partage de la richesse, pour assumer le rôle de l'Etat stratège dans l'économie, maître du temps long, gardien de l'intérêt général, acteur de première ligne face à l'urgence sociale. Assez de litote pour rejeter la monarchie patronale, affronter la tyrannie de la dictature de l'actionnariat sur l'économie productive.

 

Tout tourne autour d'une question: quelle attitude avoir face à la mondialisation libérale, ce nouvel âge du capitalisme ? L'adopter : c'est la droite. L'accompagner : c'est l'illusion sociale-démocrate. Faire bifurquer le système au profit de priorités sociales et écologiques : c'est notre devoir d'invention. Comment faire ? Avec qui ? Dans quelle forme d'institution Républicaine en France et en Europe ? Qui oserait dire que nous ne possédons aucune réponse après tant d'années de colloques, de luttes, de forums sociaux et d'expériences sous toutes les latitudes. Ce qui manque c'est le lieu politique de la mise en mots partagée et en programme. C’est la condition pour que les idées deviennent une force matérielle : celle des millions de consciences qui la prendront en charge. Nombre au sein du PS évoquent la création d'un nouveau grand parti progressiste largement ouvert aux forces diffuses de la société civile qui agissent aujourd'hui sans débouché politique. L'autre gauche est ainsi mise au défi. Comme pour la candidature à la présidentielle va-t-elle maintenir sa fragmentation si désespérante et si nuisible à la gauche toute entière ? Alors il faudra admettre que l'avenir de la gauche est dans le parti unique que préfigure le Parti socialiste. Au contraire saura-t-elle proposer un dépassement de ses structures ouvrant ainsi un autre choix à gauche ? Celui d’une alternative prête à la conquête des pouvoirs plutôt qu'à l'adjuration, à des alliances plutôt qu’à l'ostracisation de ses voisins et cousins de gauche ? Comme au lendemain du référendum les délais de réponse ne sont pas infinis. Et la droite ne nous laissera pas de répit.

 
Jean-Luc Mélenchon
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 06:47

Nicolas SARKOZY a tout à fait le droit de fêter sa victoire et de prendre quelques jours de repos, là n’est pas le problème. Mais il est aujourd’hui un homme politique de première importance, et tous ses faits et gestes relèvent désormais de symboles politiques.


 
 
Fêter sa victoire au Fouquet’s, partir dans l’avion privé de BOLLORE, et faire une croisière sur son Yacht de 60 mètres, sont des signes forts qui frôlent déjà quasiment le scandale. Si cela était nécessaire, cela démontre une fois de plus les accointances de notre nouveau Président de la République avec la finance et les patrons du CAC 40. Je pense que certains de ses électeurs doivent se poser quelques questions…


 
 
Gérard FILOCHE se lance dans une nouvelle série de communiqués pour la bataille des législatives. Je me fais un plaisir de diffuser ce premier numéro, qui résume bien la situation.


 
 
DH
 

 
 
 
L’élu de 53 % du peuple et de 100 % du Medef est parti chez ses maîtres… « habiter sa fonction » (*)
 
 


D’abord, il a reçu ses commanditaires au Fouquet’s sur les Champs-Elysées. Ses maîtres, Bouygues, Lagardère, Dassault, tous les chefs du Cac 40, les grands financiers ont eu droit aux premiers frais de bouche du nouveau promu. Il y avait aussi Johnny Halliday revenu de son dur exil suisse, et qui est lui aussi, “de retour” maintenant que les 378 000 millionnaires en euros français ont cessé d’avoir peur pour leurs baignoires en or.

 


Le Fouquet's nous dit-on, c'est le dernier "Palace" du groupe Lucien Barrière, premier casinotier de France (8000 employés, 39 casinos, 80 restaurants, 13 hôtels) et à ce titre soumis à la tutelle du ministère de l'intérieur, toujours attentif, depuis Charles Pasqua, et le département 92, à ce genre d’activités… C’est d’ailleurs un groupe, nous dit-on aussi, dont le principal actionnaire Dominique Desseigne a pu faire face (avec succès) à des difficultés fiscales et judiciaires suite au montage retenu pour régler la succession de sa défunte épouse Diane, d'origine hongroise.

 


Ensuite, le nouveau promu, ayant enfin accédé à « la dernière marche » tant convoitée, est parti en avion privé, vers Malte, et puis faire une croisière en famille dans le bateau de 60 m de Vincent Bolloré, à 175 000 dollars la semaine pendant que Paris-Match lui fait un numéro spécial de 50 pages. Il paraît que c’est sa « retraite » pour mieux « habiter la fonction présidentielle » : on mesure combien il a besoin d’être « habité », et quelle est son idée de la noblesse de la fonction qu’il s’est fait confier par le peuple. Comme il dit, « la France m’a tout donné, il est temps que je le lui rende ».

 


Il laisse son Premier ministre, François Fillon (il a informé Tony Blair de sa nomination, bien avant les Français) préparer les premiers coups : attaques contre le droit de grève, contrat unique flexibilisé de travail sans protection face au licenciement, heures supplémentaires moins coûteuses pour l’employeur que les embauches, destruction des régimes spéciaux de retraite, adoption complète du nouveau Code du travail promulgué en conseil des ministres le 7 mars dernier… et, bien sûr, quasi suppression des droits de succession pour les grandes fortunes et suppression de l’Isf afin de récompenser au plus vite ses maîtres du Medef et du Cac 40…

 


Sur France inter, c’est le baron Seilliére qui s’y colle pour défendre « le mode de vie moderne », du nouveau président : « - enfin quoi, c’est comme cela, et qu’est ce que vous croyez, à l’Elysée, on mange bien, c’est la représentation de la France, ça » ! Ca vous forge l’identité nationale ! L’Héritier des maîtres des Forges qui a lui aussi, une très haute idée de l’identité nationale, confie qu’il regrette, lui, de n’avoir pas de yacht.

 


Bon, mais ca ne pas durer l’homme au karcher va revenir « habité par sa fonction » de sa “retraite” : il va appeler à une "’majorité présidentielle" forte lors des législatives des 10 et 17 juin prochains. Et c’est vrai que sans majorité parlementaire, cela ne lui aura servi à rien de gravir la dernière marche : ses maîtres ne seraient pas contents et ne le ré inviteraient plus ni au Fouquet’s ni sur leurs beaux bateaux.

 


Chaque jour TF1 va nous matraquer la mise en place du nouveau programme anti code du travail, anti sécurité sociale, anti retraites, anti chômeurs, anti Smic. On va nous montrer les nouvelles « têtes » : Borloo, Juppé, Devedjian, Alliot-Marie… Et on va « glisser » sur les préparations d’un budget de combat pour 2007, austérité pour les pauvres, cadeaux pour les riches.

 


On a une encore une chance à gauche : c’est de mettre en route une contre offensive pour gagner une puissante représentation au Parlement les 10 et 17 juin, et sinon bloquer, du moins freiner les coups drus et durs qui se préparent.

 


On peut limiter les dégâts, et résister à la vague bleue qui menace... Pour ça, en face de cette nouvelle droite assumée et menaçante qui vient de gagner derrière Sarkozy, il faut une nouvelle gauche qui change de ton et de pied : ce n’est pas le moment de se refuser de porter des coups, de se retenir de polémiquer, d’expliquer qu’on ne s’opposera pas à la droite « par plaisir», de se dire « ailleurs » dans les nuages, le désir d’avenir. C’est du passé. Il n’est plus temps de rechercher les égarés chez les centristes de droite, il est temps de rendre coup pour coup, de ne pas laisser passer une seule attaque, un seul coup bas.

 


Sarkozy nous l’a appris : avec une droite décomplexée qui s’affirme capitaliste et ultra libérale, il gagne.

 


Il nous faut une gauche décomplexée qui s’affirme et qui n’hésite plus à défendre un programme anticapitaliste, anti libéral : de vraies 35 h, un code du travail plus protecteur contre les licenciements, des Cdi pour tous, des droits syndicaux nouveaux, une retraite à 60 ans pour tous a taux plein, une sécurité sociale solidaire pour toutes et tous, des logements sociaux de qualité et accessibles, une école publique, des services publics étendus et renforcés, des impôts directs et progressifs, une redistribution des immenses richesses de la France, du capital vers les salaires.

 


Quand on n’est pas clairement à gauche, pas unis, pas déterminés à affronter le capitalisme, on perd face à ceux qui sont à droite, déterminés, et unis... Ca fait 12 ans que la droite préside, et encore pour 5 ans…

 


Quand on est de gauche, on est de gauche, pas au centre. On « ne continue pas », on ne s’enlise pas dans la défaite, elle est rude, ca ne nous fait pas sourire, car c’est une défaite qui va faire souffrir le peuple cinq ans durant, elle va créer du malheur.

 


Cette défaite qui vient d’être subie par la gauche est beaucoup plus grave que celle du 21 avril 2002 : car elle est sur le fond politique, pas sur l’insécurité, pas sur une cabale pro sécuritaire, mais sur l’emploi et le social, terrain qui aurait du être le notre ! Et nous n’avons pas perdu parce qu’il nous manquait 193 558 voix au premier tour, mais parce qu’il nous manquait 2, 4 millions de voix au 2° tour, soit 6 % d’écart, avec une participation exceptionnelle de 83,97 %

 


Soit on tire les leçons du 21 avril 2002, du 29 mai 2005, du 6 mai 2007, soit on continue a perdre mais on n’attend sûrement pas 2012 en disant "on continue..."

 


Cette défaite grave pouvait et devait parfaitement être évitée, on avait un boulevard, depuis les grands mouvements sociaux, de 2003 et de 2006, depuis les votes de 2004 et de 2005, il fallait écouter, il fallait se situer dans ce prolongement là, hélas, raté !

 


On peut, à titre personnel, rendre hommage à la candidate, à son investissement individuel, mais elle a perdu nettement, en dépit des centaines de milliers de militants, dont nous sommes, qui avons tout fait pour sa victoire. Maintenant, c’est au collectif qu’il revient d’agir car il y 577 circonscriptions. On ne peut pas « continuer » sur une orientation perdante, il faut réajuster si on veut limiter les dégâts. Le centre de gravite de la gauche est assurément très loin de la droite Udf de Bayrou.

 


Il est urgent de réorienter, de refonder la gauche, de la réunir, de la rassembler, sur un même programme, par des conférences et des assises unitaires.

 
 

(*) Communiqué n° 1 anti Sarkozy - nouvelle série - Gérard Filoche mardi 8 mai 07

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 07:05

Et maintenant …
 
 
Nicolas SARKOZY a été élu avec une écrasante majorité par un vote avec une exceptionnelle participation. C’est un fait et il faut bien le reconnaître.
 
Nicolas SARKOZY ne pourra gouverner et appliquer son programme que s’il dispose d’une confortable majorité à l’Assemblée Nationale. L’enjeu aujourd’hui est de se concentrer sur les législatives, sachant que la difficulté sera grande de ne pas subir une vague bleue…Mais qui donc a eu cette géniale idée de faire coïncider la Présidentielle avec les législatives en alignant les durées de mandat ?
 
La difficulté est aussi de faire le bilan de la Présidentielle tant au PS, qu’au sein de l’autre Gauche, et de ne pas se déchirer pour ne pas paraitre trop désunis pour les législatives ! Le PS ne pourra plus jouer les grands écarts et à un moment donné la fracture sera inévitable, entre un parti social démocrate compatible avec le Mouvement Républicain de François BAYROU (voire plus ? à condition qu’il arrive à le constituer !) et une recomposition de la gauche dans un parti type Linkspartei d’Oskar LAFONTAINE en Allemagne. Les militants socialistes devront se positionner clairement, et ne pas céder une fois de plus à toutes les pressions internes diverses et variées qui pourraient encore « guider » leurs choix.
 
Manifestement, des premières salves ont été tirées dès l’annonce des résultats par DSK et FABIUS, sans oublier François HOLLANDE lui – même qui a reconnu des erreurs de notre candidate. Peut – on en effet, « taper » sur BAYROU jusqu’au 21 avril, et dire le 23, que nos programmes sont compatibles, décision prise par la seule candidate contre le parti, y compris son 1er Secrétaire ? Un tel 180° relève du « sauve qui peut » et ne peut pas être pris au sérieux.
 
Laurent FABIUS pose une question essentielle, devons nous mener les législatives sur la même ligne, qui nous a conduit à l’échec ?
 
Il ne s’agit cependant pas de tirer à boulet rouge sur notre candidate, cela n’aurait aucun intérêt. J’espère cependant que nous arriverons à tirer les conséquences de tout ce qui s’est passé, de la désignation de la candidate, au programme, à l’organisation de la campagne et à l’implication du PS.
 
Nicolas SARKOZY a réussi à fédérer les militants mais aussi les femmes et hommes de droite en les rendant « fiers d’être de droite » sur des valeurs portées traditionnellement par la droite. En a – t - il été de même à gauche ?...
 
J’aurai l’occasion de revenir sur ces différents points dans les jours et semaines à venir. Pour l’instant, je porte à la réflexion, l’article « Pourquoi Ségolène ? » que j’ai écrit il y a quelques mois. Je pense qu’il est toujours d’actualité…
 
A suivre.
 
DH
 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 12:12

 


Les frontières bougent au sein du PS...

 
 
 
A suivre,
 
 
 
DH
 
 
 

Henri Emmanuelli appelle le PS à créer un grand parti progressiste

 
 
 
 
 

Le député Henri Emmanuelli, ancien premier secrétaire et figure de la gauche du PS, a appelé vendredi à "la création d’un grand parti progressiste" avec "les anti-libéraux", récusant implicitement toute alliance au centre.

 
 
 

"La situation de la gauche appelle la création d’un grand parti progressiste. Il n’y a pas de raison de perpétuer des clivages largement artificiels entre les anti-libéraux et les réformistes de gauche", a déclaré à l’AFP M. Emmanuelli, dont une interview expliquant sa position doit paraître samedi dans le journal Sud Ouest.

 
 
 

Sa déclaration survient alors que la candidate du PS à l’élection présidentielle, Ségolène Royal, recherche actuellement "des convergences", selon son expression, avec le candidat UDF éliminé au premier tour, François Bayrou.

 
 
 

Mitterrandiste historique, le député des Landes s’inscrit ainsi dans la poursuite de la stratégie d’union de la gauche, définie lors du congrès de refondation du PS, en 1971 à Epinay-sur-Seine.

 
 
 

M. Emmanuelli a aussi souhaité que la gauche parvienne à "battre Nicolas Sarkozy" au second tour le 6 mai. "Seule Ségolène Royal peut le faire", a-t-il dit. L’ensemble des candidats anti-libéraux ont appelé soit explicitement à voter pour la candidate PS, soit à "faire barrage" au candidat UMP.

 
 
 
Dépêche AFP- 27/04/07

Pour en savoir plus :

 

L’interview dans Sud-Ouest du 28/04/07

 

Article du monde du 28/04/07

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
22 mars 2007 4 22 /03 /mars /2007 22:52


Marc DOLEZ, est l'ancien 1er Secrétaire de la Fédération PS du Nord. Avec Jacques GENEREUX et Gérard FILOCHE, il avait été un ardent défenseur du NON au TCE en 2005.



A méditer…

 

DH

 

Battre la droite pour mieux refonder la gauche par

 

Marc DOLEZ de Forces Militantes

 


Avec environ 35% des intentions de vote au premier tour, son plus bas niveau depuis 1969, la gauche est en passe, une fois encore, de perdre l’élection présidentielle.


Et pourtant elle devrait s’imposer sans coup férir, au regard du rejet massif de la politique de la droite, à plusieurs reprises depuis 2002, tant dans les urnes que dans la rue.


Et pourtant, face au danger Sarkozy, elle devrait rassembler tous les républicains attachés au modèle social français issu de la Résistance, inquiets de l’ultralibéralisme, du communautarisme et de l’atlantisme du ministre de l’intérieur.


Pourquoi alors un tel décalage avec la volonté du peuple et un tel décrochage avec le mouvement social ?


A l’évidence, le débat avec la droite n’est pas suffisamment frontal et la ligne de démarcation trop souvent franchie avec l’emprunt d’idées au camp adverse, d’où une grande confusion politique qui fait actuellement le lit de l’illusion centriste.


En vérité, la présidentielle s’apparente désormais plus à une compétition de personnalités qu’à une confrontation de projets politiques.


L’image prime sur les idées et les valeurs, le destin personnel sur l’ambition collective, le court terme sur la préparation du futur.


C’est le triomphe, mortifère pour la gauche, d’un marketing politique qu’elle devrait récuser au lieu de s’y couler.


C’est l’américanisation de notre vie politique, considérablement amplifiée par l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, d’ailleurs voulues en leur temps par la gauche elle-même !


Pour l’avenir même de la République et de la démocratie, le moment est vraiment venu de s’interroger sur le principe de l’élection du président de la République au suffrage universel, porte ouverte au populisme et à toutes les aventures. Continuer à faire l’impasse sur le sujet pourrait un jour se payer très cher.


Plus fondamentalement encore, l’état actuel de la gauche résulte pour beaucoup de la profonde crise d’identité qui la secoue et affecte particulièrement le Parti Socialiste depuis qu’au pouvoir il s’est avoué impuissant face aux lois du marché.


La leçon du 21 avril 2002, terrible sanction de cette impuissance politique, n’a pas été tirée, comme le « oui » au projet libéral de constitution européenne l’a confirmé.


S’y ajoutent, consternant constat, la division et l’émiettement des forces de gauche qui ont assuré la victoire du Non, privant pour le moment le vote fondateur du 29 mai 2005 de toute perspective politique. La gauche va mal. Toute la gauche.


Il serait vain de le nier sous prétexte de prochaines consultations électorales car, dans tous les cas de figure, sa refondation s’impose.


L’affirmer maintenant n’est en rien démobilisateur pour le scrutin à venir ; au contraire, cette perspective crédibilise davantage encore la nécessité de battre tout de suite la droite.



3 conditions, 3 engagements


- Non, la défaite de la gauche n’est pas inéluctable car celle-ci dispose de réserves importantes qui, faute de discerner une alternative antilibérale, sont indécises et hésitantes.

Il est encore temps de les mobiliser.


- C’est évidemment au Parti Socialiste et à sa candidate, seule en mesure de représenter la gauche au second tour, qu’il appartient pour l’essentiel de créer les conditions de la mobilisation et du rassemblement de toute la gauche.


Il y en a principalement trois, sachant que l’appel à battre Sarkozy pour indispensable qu’il soit n’est guère suffisant, comme le démontrent les enquêtes d’opinion.

- Renouer avec le combat frontal contre la droite, projet contre projet.


Pour la gauche, la présidentielle est avant tout un débat de fond sur le choix de société et non « un lien direct entre le peuple et une personnalité », comme l’a malencontreusement affirmé la candidate. L’oublier est une faute majeure.


- Ecarter irrémédiablement toute hypothèse de gouvernement ou d’alliance avec l’UDF. Cette clarification est d’autant plus urgente que certaines voix parmi les plus autorisées l’évoquent sans détour.


Un tel scénario signifierait la remise en cause de la stratégie d’union de la gauche et l’implosion du Parti d’Epinay.


- Placer la question sociale au cœur de la campagne, en s’adressant aux salariés et à la jeunesse, à tous ceux qui, plongés dans la pauvreté, la précarité et la peur du lendemain, souffrent durement de l’implacable et cynique logique financière du capitalisme.

L’urgence sociale exige des mesures concrètes et d’application immédiate pour revaloriser le pouvoir d’achat, assurer à chacun le droit à l’emploi, au logement, à l’éducation, à la santé. Mettons-les en débat sans plus tarder.


Engageons nous, sans faux-fuyants, sur la généralisation des 35 heures et la garantie de la retraite à 60 ans.


Expliquons précisément comment nous nous opposerons aux licenciements boursiers et lutterons contre les délocalisations.


Renforçons le rôle irremplaçable et les prérogatives de l’Etat, seul garant de l’égalité républicaine.


Plutôt que d’appeler au vote utile, qui ne favorise pas la diversité indispensable au rassemblement, mieux vaut expliquer ce qui changerait vraiment avec une présidence socialiste.


Dans cet esprit et au-delà du désaccord avec le « pacte présidentiel », trois engagements de la candidate seraient particulièrement révélateurs du sens que la gauche, revenue aux responsabilités, donnerait à son action :


- Abrogation de toutes les lois antisociales et liberticides de la droite, à commencer par la loi Fillon sur les retraites, et ainsi clairement afficher l’impossibilité de facilement s’en accommoder, comme cela a été le cas dans le passé.


- Refus absolu du diktat européen sur la libéralisation de l’électricité et la libéralisation de l’ensemble du secteur postal, et ainsi affirmer la volonté de la gauche de mener sa politique, y compris contre Bruxelles.


- Renforcement réel des pouvoirs d’une Assemblée Nationale à élire à la proportionnelle, le plus vite possible sans attendre 2012, et ainsi rendre le pouvoir aux représentants du peuple.


Dans ces conditions, la victoire à la présidentielle deviendrait possible.


Sur ces bases, la refondation de la gauche s’engagerait favorablement.


Retrouver l’authenticité socialiste


Souhaiter ardemment la victoire de son camp n’interdit pas la lucidité : la gauche est à refonder.


« L’ordre juste » n’a évidemment rien à voir avec la lutte des classes ou un socialisme réformiste, pas plus que la démocratie d’opinion avec la démocratie militante ou le « New Labour » de Tony Blair avec le Parti de Jaurès et de Mitterrand.


Une page se tourne. L’avenir du Socialisme est en jeu en France comme en Europe où, après plusieurs électrochocs au cours du XXe siècle, la social-démocratie a perdu ses principaux repères, ses « défenses immunitaires » pour reprendre l’expression de Pierre Bourdieu.


Cette fragilité résulte de sa conversion au libéralisme économique et de son incapacité, après la chute du mur de Berlin, à définir un projet alternatif de transformation sociale.


En France, depuis le tournant libéral de 1983, la question est posée au Parti Socialiste : inscrit-il toujours son action dans le but de la transformation vers un autre mode d’organisation sociale ou considère t’il le capitalisme comme « l’horizon indépassable » ?


Ou, autrement dit, qu’est-ce qu’être Socialiste aujourd’hui ?


« Celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi,…avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, ne peut pas être adhérent du Parti Socialiste ».


La réponse de François Mitterrand, au congrès d’Epinay en 1971, fait écho à celle de Jaurès, dans son célèbre discours sur « les deux méthodes » en 1900: « Le Parti Socialiste est un parti d’opposition continue, profonde, à tout le système capitaliste, c’est-à-dire que tous nos actes…doivent être dirigés vers la suppression la plus rapide possible de l’iniquité capitaliste ».


Le monde a beaucoup changé, mais pas l’exploitation de l’homme qui s’est même enrichie de moyens modernes massivement plus efficaces.

 

En ce début de siècle, le Socialisme reste cette idée neuve pour la justice sociale, l’égalité entre les hommes et la libération des peuples.

 

C’est la conviction de nombreux militants, à l’intérieur comme à l’extérieur du Parti Socialiste, qui ne se résignent pas à la faiblesse et à l’impuissance actuelle de la gauche.

Au renoncement et à la soumission, ils entendent toujours opposer le volontarisme politique, la transformation sociale et un véritable internationalisme ; à l’obscurantisme et aux intégrismes de tous poils, le progrès et la laïcité.


Face au libéralisme sous toutes ses formes, ils veulent porter un projet de société, fidèle aux idéaux de la gauche et aux valeurs de la République, adapté aux évolutions sociales, économiques et environnementales de notre temps.


C’est le sens de la refondation socialiste à engager, qu’elle que soit l’issue de la présidentielle, pour redonner toutes ses couleurs à la gauche.


La perspective est enthousiasmante.


Elle suppose cependant que tous ceux qui la partagent puissent enfin et rapidement se retrouver.


Le 19 Mars 2007

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 07:47

Le camarade PS et PRS René REVOL est réintégré dans tous ses droits au sein du PS. C’est une bonne chose. Le PS a pris conscience, qu’il y avait des choses plus importantes actuellement que d’enclencher la machine à exclure.
 
 
 
 
 
 
DH
 
 
 
 
 
René REVOL réintégré dans tous ses droits au sein du Parti Socialiste
 
 
 
 
 
 



Communiqué de René REVOL

 



Ce samedi 17 mars la Commission Nationale des Conflits du Parti Socialiste a annulé la décision d’exclusion prise à mon encontre le 27 janvier dernier par la Commission des conflits de l’Hérault, présidée par Michel Guibal, et soutenue dans cette initiative par le premier fédéral, Robert Navarro.

 


Je me réjouis de cette décision qui me rétablit dans tous mes droits de militant socialiste, membre du Conseil National. Je m’en réjouis d’autant plus que la Commission Nationale a pris cette décision après m’avoir confronté à mes accusateurs, confrontation que la commission départementale avait refusé, le débat contradictoire ayant permis ainsi de mettre en évidence le caractère infondé des accusations portées contre moi. Souhaitons que cette décision soit l’occasion pour la Fédération de l’Hérault de prendre un nouveau départ afin qu’elle devienne la maison commune de tous les socialistes, dans l’acceptation de la diversité de leurs sensibilités.

Je tiens ici à remercier chaleureusement les très nombreux socialistes de l’Hérault sans oublier les nombreuses personnes de toutes les sensibilités de gauche qui m’ont apporté leur soutien dans cette épreuve.

 


Désormais, à un mois d’une échéance essentielle pour l’avenir de notre pays, je continue à faire activement la campagne de Ségolène Royal, en tant que candidate désignée par mon Parti, ainsi que celle d’André Vezinhet, candidat du PS dans ma circonscription. J’appelle toutes les militants de gauche, quelque soient leurs choix politiques, à se rassembler au second tour pour chasser une droite dont le pouvoir a été si catastrophique pour notre peuple depuis cinq ans.

 


Bien à vous toutes et tous.

 



René REVOL, le 18 mars 2007

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 08:40

CONTRE L’EXCLUSION DE RENE REVOL
 
 
 
 
 

Informés de la décision d’exclusion de René REVOL prise à la majorité simple par la commission des conflits par la Fédération de l’Hérault du Parti Socialiste, Informés que cette sanction a été prononcée sans que l’accusé n’ait pu bénéficier des droits élémentaires de la défense (communication du dossier d’accusation), Informés que René REVOL, membre du Conseil National, a fait appel de cette décision auprès de la Commission nationale des conflits -appel qui est suspensif- Les soussignés s’élèvent contre cette décision et en demandent l’annulation.

 
 
 

Les divergences politiques ne peuvent pas se régler par des mesures disciplinaires.

 
 
 

Inclure au lieu d’exclure, tel devrait être notre devise à la veille d’échéances électorales décisives, où les socialistes et la gauche devraient essayer de se rassembler dans le respect des opinions de chacun. 

 
 
 

Contre cette chasse aux sorcières initiée dans la fédération de l’Hérault, avant d’autres, et pour soutenir le camarade René REVOL, une pétition est lancée.

 
 
 

Pour signer la pétition en ligne :

http://petitionpourrenerevol.midiblogs.com/



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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 11:53



Il y a quelques jours, au cours d’une discussion j‘ai été interpellé par Jean Jacques ANGLADE, ancien Maire PS de Vitrolles, au sujet de Jean – Luc MELENCHON et de la Nouvelle Calédonie.


Jean – Jacques ANGLADE a joué un rôle important au cotés de Michel ROCARD lors de la négociation des fameux accords de Matignon qui ont contribué a apaiser la situation dans l’Ile en lui donnant une réelle perspective politique. Jean Jacques ANGLADE dénonçait l’attitude de MELENCHON lors de ces négociations.

 

Ne maitrisant pas un sujet, qu’évidement il avait connu de près, je ne pouvais pas répondre. Le hasard fait que récemment Jean – Luc MELENCHON est intervenu sur ce sujet au Sénat, mandaté par le PS.

 

Le texte de Jean – Luc est un peu long, mais c’est un véritable cours sur la république !

 
DH
 
 
 
La République jusqu'au bout en Calédonie
 

Mardi, l’après midi et le soir, débat au Sénat sur un sujet délicat. On fixe le corps électoral de La Nouvelle Calédonie. Une réforme constitutionnelle est engagée. Il s'agit de limiter à une partie seulement de la population présente sur le territoire le droit de voter pour élire les assemblées locales (assemblées provinciales et le Congrès du territoire). Une même limitation du corps électoral a déjà été adoptée en vue du référendum qui doit choisir à terme l’indépendance ou le maintien de la Calédonie dans le cadre de la République française en 2014. C’est l’application de l'accord signé à Matignon sous le gouvernement Rocard pour mettre un terme à la guerre que les extrémistes caldoches avaient engagée contre les kanaks indépendantistes. Elle culmina avec le massacre de la grotte d'Ouvéa. Si l'on se souvient des rebondissements meurtriers des évènements sur place au cours des vingt dernières années après combien de décennies déjà terribles, on comprend que chaque parole prononcée dans l'hémicycle a porté jusqu'à quinze mille kilomètres de là, à Nouméa et dans les tribus de la brousse. Le débat était retransmis. Comme toujours en pareil cas, derrière la conjoncture et la passion du moment ce sont les principes les plus fondamentaux qui sont en cause. Le sénateur Simon Louekotte, UMP opposa une question préalable a l'examen du texte visant a son rejet immédiat. j'ai été désigné par le groupe socialiste pour argumenter contre sa proposition. Le point de vue que je défendais l'a emporté largement.

 
Une et indivisible


D'un point strictement formel, il y a quelque chose de surprenant dans ce qui va se décider définitivement à Versailles le jour de la réforme Constitutionnelle. La République est une et indivisible. Ce n'est pas seulement une question de frontières. Il s'agit d'autre chose. Il en est ainsi parce que la communauté légale est, elle d'abord, une et indivisible. Aucune loi n'est légitime sans cela. Car la loi s'applique à tous. Elle doit donc être décidée par tous. Ainsi, à l'origine de l'unité et de l'indivisibilité de la République il y a l'unité proclamée du souverain. Le souverain est le peuple. Donc, c'est une contradiction de s'en remettre à une fraction du souverain pour prendre une décision à laquelle devra se soumettre tout le peuple. C'est la raison pour laquelle je n'ai jamais accepté et n'accepterai jamais l'existence constitutionnelle d'un prétendu "peuple Corse", ni les hasardeuses expérimentations institutionnelles prétendant conférer au niveau local un droit à décider de lois locales... La population Corse non plus ne l'a pas accepté et elle a voté "non" au référendum Sarkozy à l'appel du radical de gauche mon ami le maire de Bastia Emile Zuccarelli que j'avais soutenu avec ardeur. Et cela en dépit de l'appui lamentable que le Parti Socialiste, le PRG et les Verts avaient cru devoir apporter à la droite en raison du non moins fumeux plan légué par Lionel Jospin qui avait été sur ce sujet très mal inspiré et conseillé. Il faut donc que des motifs exceptionnels soient impliqués pour que je me range à la proposition de loi qui prive du droit de participer au vote certaines catégories de citoyens français. Précisons tout de suite un point essentiel. Ceux qui ne pourront prendre part au vote à propos de l'indépendance de La Calédonie et l’élection des assemblées locales ne sont bien sûr nullement privés de la possibilité de voter sur place dans aucune autre élection comme par exemple les législatives ou les présidentielles. Voyons de plus près la matière juridique.

 
Qui est concerné ?
 

L'article 53 de la Constitution établi que le consentement qui doit être recueilli sur l'adjonction de territoires l'échange ou leur sécession c'est celui des "populations intéressées". Quelles sont ces populations concernées, qu'est ce qui les définit? Le Conseil Constitutionnel ne l'a jamais précisé à l'occasion des saisines sur ce dossier depuis qu'elles sont possibles à l'initiative de soixante parlementaires. Dans le passé des décisions contradictoires ont été prises. Ainsi, à Wallis et Futuna, en 1974 et 1975 tous les inscrits sur les listes électorales ont été autorisés à voter sur ce type de sujet. Mais en 1966, pour se prononcer à propos du sort du territoire français des Afars et des Issas, actuel Djibouti, il fallait résider sur place depuis plus trois ans pour pouvoir voter. Les législateurs de l'époque avaient délibérément expliqué vouloir exclure de cette façon les fonctionnaires et militaires français présents sur place puisque leur affectation ne durait jamais plus de trois ans et qu'à l'évidence ils n'étaient pas concernés personnellement par l'avenir du territoire concerné. Un autre précédent restreignant la population autorisée à voter eut lieu en 1947. Les dispositions Constitutionnelles en vigueur à l'époque étaient rédigées exactement dans les mêmes termes qu'aujourd'hui. Le 16 septembre 1947, sans discussion et en cinq minutes, l'assemblée adopta la loi qui organisait la consultation des seules populations des vallées supérieures de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya en vue de leur rattachement à la République Française (département des Alpes Maritimes) en application du traité de capitulation de l'Italie fasciste. On voit que l'idée d'une population "concernée" ou "intéressée" à qui est réservé exclusivement le droit de se prononcer sur l'avenir d'un territoire en vue de son éventuelle sécession ou rattachement n'est ni nouvelle ni absente de la lettre autant que de l'esprit du texte Constitutionnel à ce sujet.


Dés lors en 1986 j'ai signé et défendu à la suite Michel Dreyfus Schmidt, sénateur du territoire de Belfort une exception d'irrecevabilité constitutionnelle contre la loi Pons parce qu'elle donnait à choisir entre un nouveau statut pour le territoire et l'indépendance en consultant à ce sujet tous les résidents de Nouvelle Calédonie sans aucune limite de durée de résidence passée. En vain. Les militaires et les agents des forces de l'ordre, les fonctionnaires et les inscrits non résidents purent donc donner leur avis et leur voix non concernées par l'avenir du territoire compta autant et même plus en nombre que celle des kanaks présents sur place depuis dix générations en qualité de peuple soumis et dorénavant fermement décidés à faire valoir leurs droits. Au nom du résultat de cette consultation force devant rester à la loi la République entra en quasi guerre civile sur le territoire et l'escalade dura jusqu'à la veille des élections présidentielles. Le retour de la gauche annula séance tenante le statut. Le gouvernement de Michel Rocard ouvrit la discussion qui permit à la sagesse de Jean-Marie Djibaou de donner sa mesure et à l'esprit de paix de l'emporter quand bien même (par exemple) deux frères de Djibaou avaient été assassinés dans le cours des évènements et leurs assassins relaxés au nom d'une soi disant justice rendue, pour notre honte à tous, au nom du peuple français !

 

Les fondements de l’exception calédonienne

 

Ce qui fonde l'exception électorale calédonienne, c'est la situation coloniale du territoire. Ce point est reconnu de facto par les termes de l'accord de Matignon de 1988 et encore plus clairement par ceux signés sous Jospin à Nouméa en 1998. Dans les deux cas, les discussions furent l'occasion de compromis sans lesquels elles n'auraient pas abouti. La restriction du corps électoral fut explicitement une exigence de la partie indépendantiste qu'elle paya par des concessions et notamment par le nouveau délai décidé pour organiser la consultation sur l'indépendance !


Un processus de décolonisation assumé par la France


L’accord de Nouméa commence par reconnaître que « le territoire n’était pas vide » à l’arrivée de la France. Qu’il était « habité par les kanaks ». Et que la France n’a « pas établi avec eux des relations de droit » dans « la colonisation de la Nouvelle Calédonie ». (points 1 et 2 du préambule) A partir de cette reconnaissance fondamentale, l’accord vise à restaurer durablement une situation de droit. Pour cela il engage explicitement la Calédonie dans une « décolonisation » (point 4 du préambule) conçue comme « le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui y vivent »

 

La reconnaissance d’un peuple kanak à part entière

 

L’accord reconnaît en tant que tel un « peuple kanak » et fait référence à « sa souveraineté » propre, « préalable à la fondation d’une nouvelle souveraineté partagée dans un destin commun ». Ce peuple est bien présenté comme distinct de la France puisqu’il est question grâce à la « décolonisation » de « permettre au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles ». Des lors, du point de vue des principes il n’y a pas un peuple mais deux en Calédonie. Le souverain n’est pas unique. De plus il ne peut pas l’être puisque l’un opprime l’autre. Il faut donc d’abord reconstituer l’unité du souverain. C’est cela le sens civique de la décolonisation. C’est l’affaire d’une politique de construction de l’égalité des droits entre tous.

 

La base d’une « citoyenneté de la Nouvelle Calédonie »

 

Le risque est que dans cette approche on reconnaisse une sorte de communautarisme dans la République même si c’est sur la base d’un ethnicisme hérité de la colonisation. Ce n’est pas ce qui se fait en Calédonie. L’accord pose en effet les bases d’ « une citoyenneté de la Nouvelle Calédonie, permettant au peuple d’origine de constituer avec les hommes et les femmes qui y vivent une communauté humaine affirmant son destin commun ». (point 4 du préambule). Cette formule ne resserve donc pas au seul Kanak pourtant seules victimes le bénéfice de la citoyenneté « calédonienne ». On ne passe pas sur les bases du droit du sang, on reste sur celui du droit du sol puisque cette citoyenneté est définie par la résidence et le libre choix de destin commun. En même temps cette formule crée un peuple puisqu’elle crée une citoyenneté. De leur côté les leaders indépendantistes ont clairement annoncé leurs intentions : la citoyenneté locale ainsi définie sera le moment venu la base de la nationalité Calédonienne si le territoire choisit l’indépendance. En ce sens la démarche calédonienne est un modèle d’humanisme moderne. Reste qu’on est donc bien dans l’affirmation d’un peuple distinct du peuple français même s’il n’est pas séparé de lui. Ce peuple est appelé par l’accord à assumer « un partage de souveraineté avec la France, sur la voie de la souveraineté ».

 

La restriction du corps électoral est la conséquence logique de cette citoyenneté

 

Le partage de souveraineté avec la France implique que le Congrès du territoire pourra prendre des « délibérations à valeur législative », appelées « lois du pays ».
Il est donc logique que son élection émane de la « citoyenneté de la Nouvelle Calédonie ». Si celle-ci recouvrait le même corps électoral que celui de la citoyenneté française, il n’y aurait pas de partage de souveraineté. Du moment où l’on reconnaît une souveraineté, même partagée, on s’engage à créer un corps électoral spécial. L’accord de Nouméa est très clair sur ce point : « le corps électoral pour les élections aux assemblées locales propres à la Nouvelle Calédonie sera restreint

 »
Encore plus explicite, le point 2 de l’accord affirme que « la notion de citoyenneté fonde les restrictions apportées au corps électoral » Et il précise que « la loi constitutionnelle le permettra ».

 

Le corps électoral restreint a toujours été conçu de la même manière depuis 1988

 

Certains voudraient nous faire croire qu’il existe un débat enfoui, une question non tranchée, un doute non levé sur les modalités de restreindre le corps électoral. C’est une manipulation. Sans même parler de ceux qui prétendent que l’on va « enlever le droit de vote à des Français », sans préciser que l’on ne parle que des élections aux assemblées locales (et pas des élections nationales françaises où tout le monde restera électeur) dans un territoire engagé dans un processus de décolonisation.

 

Car depuis 1988, il a toujours été question, pour tous les gouvernements de la République française, des mêmes modalités de restriction du corps électoral.
Si l’on remettait en cause ce qui a toujours été clair, on mettrait en péril la notion même de corps électoral restreint et donc la notion même de citoyenneté de la Nouvelle Calédonie.

 

Les accords de Matignon, en faisant référence aux « populations intéressées à l’avenir du territoire », prévoyait déjà que seuls pourraient voter au référendum prévu en 1998 les électeurs inscrits sur les listes en 1988. C'est-à-dire ceux ayant résidé au moins 10 ans en Nouvelles Calédonie à la date de 1998. Cela était très clair pour tout le monde à l’époque et on voit mal pourquoi cela deviendrait obscur aujourd’hui. D’autant que les accords de Nouméa ont bien veillé à faire référence aux accords de Matignon pour rappeler la définition de ce corps électoral gelé : « Comme il avait été prévu dans le texte signé des accords de Matignon, le corps électoral aux assemblées des provinces et au Congrès sera restreint ». (point 2.2.1 des accords de Nouméa).

 

Cette conception du corps électoral a d’ailleurs déjà été approuvée par le Parlement français une première fois en 1998 (vote dans les mêmes termes par les deux assemblées et vote du Congrès).


Il y eu certes ensuite la bizarrerie juridique inventée par le conseil constitutionnel qui imagina que le « tableau annexe » des électeurs n’était pas le même en 1988 et en 1998, alors qu’il a toujours été question du même tableau annexe. Ce qui a fait dire à mon collègue et camarade le député René Dosière que « c’est sans doute parce que nous étions trop clairs que le Conseil constitutionnel a fait une autre lecture ». Et pour que ce soit encore plus clair, l’Assemblée et le Sénat ont à nouveau voté dans les mêmes termes en 1999 qu’il était bien question du même tableau annexe, et donc du même corps électoral gelé. Tout aurait alors dû être réglé à l’époque si le Congrès du Parlement n’avait pas été ajourné pour de tout autres raisons. Depuis, le président de la République, comme tous les gouvernements ont toujours confirmé la même interprétation.

 

Si l’on décidait aujourd’hui de revenir sur le gel du corps électoral qui fonde la citoyenneté de Nouvelle Calédonie, on reviendrait d’un seul coup sur tous ces votes constants du Parlement et sur tous ces engagements constants des gouvernements. Et on détricoterait à coup sûr, tout l’édifice fragile et précieux bâti successivement par les accords de Matignon et de Nouméa. Personne ne peut le souhaiter, ni pour la France en général, ni pour la Calédonie en particulier.

 

Ces arguments juridiques et de contexte de négociation ne sont pas les seuls qui fondent ma conviction. J'estime que la République exige un préalable: le bénéfice des droits de l'homme. La population originelle en a été privé pendant des générations dans des conditions telles que le dictionnaire Larousse de 1953 puisse écrire dans la définition de Kanak: "ethnie en voie de disparition". Jusqu'au point où les têtes et les mains coupées à l'issue de la révolte du grand chef Ataï sont encore conservées dans des bocaux dans les réserves du musée de l'Homme! J'en reste là pour éviter des rappels trop récents qui ranimeraient des blessures encore bien mal fermées. J'ai expliqué à la tribune du Sénat à propos de la loi reconnaissant l'état de guerre en Algérie (1999) qu'il était juste que nos armées aient été défaites dans l'Algérie alors française parce qu'elles  se ne servaient pas nos principes et que ceux ci étaient du côté des droits de nos adversaires. Je l'ai dit quand bien même ai je dans les cimetières de Staouéli, d'Oran et d'Arzeu plusieurs générations des miens qui reposent sous le beau soleil de leur patrie perdue. Je dis de même à propos de la situation de populations kanakes de la Calédonie française.

 

Pour le bonheur de tous, la République d'abord !

 

Cette idée s'impose à moi comme un principe qui fait de mes convictions ardemment républicaines non un dogme figé et intemporel mais d'abord une visée humaniste à propos de la façon de vivre en société. Car pour le reste, aimant tant d'amis kanak, scrutant la splendeur de la brousse depuis les hauteurs qui mènent à Thio ou bien sentant passer la brise sur le rivage de Lifou ou sur la place de la chefferie à Mare, pour mettre en mots mes pensées, j'ai emprunté ceux du Président Mitterrand à propos d'autres décolonisations: "Ma raison commande "séparons nous", mais mon cœur répète "restons ensemble". La restriction du corps électoral est la condition qui rend sincère les consultations qui engagent l’avenir du territoire, qu’il s’agisse de l’élection des assemblées locales qui partagent d’ores et déjà la souveraineté avec l’Etat français ou du référendum d’autodétermination. Seule cette restriction du corps électoral permettra de savoir si la paix de Matignon a été honnête et si elle a permis que le choix de la France puisse devenir aussi un choix proclamant tout a la fois la fin de l'ancienne guerre et de notre ancienne honte. Alors quel que soit la décision des électeurs nous pourrons l'accepter la tête haute, ayant sauvé ce qui compte le plus: la République pour nous mêmes et non sa hideuse caricature colonialiste.

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste