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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 07:25

L’Université d'été du PS de la Rochelle 

 
 
 

 
Pendant 3 jours, plus de 4000 socialistes ont planché à la Rochelle, dans le cadre d'ateliers" sur des sujets aussi larges et variés que "l'état de la gauche", "droitisation de la France?", "les recompositions de la gauche en Europe",  "bilan électoral de la gauche". Ouverts par des intellectuels, estampillés "grands témoins", ces moments d'échanges et de réflexions ont été l'objet de vifs débats de fond.

 
 
 

L’intérêt de l’Université d’été de 2007 aura au moins été d’engager des vrais débats de fond. A mon avis cela devrait permettre de clarifier les lignes, et de mettre en évidence les divergences larvées qui existent depuis plusieurs années, même si cela mène à la rupture pour certains.

 
 
 

Vous trouverez sur le site de l’université d’été un compte-rendu formel et objectif a été réalisé par un permanent du PS pour chacun des ateliers.

 
 
 

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Les "grands témoins", sous l'œil des caméras de l'équipe de l'hebdo, posent un regard décalé sur les échanges, souvent vifs, qui ont eu lieu au sein de leur propre atelier.

 


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Dans son premier "carnet d'actu" de la saison, réalisé depuis la Rochelle le 1er septembre, François Hollande commente les enjeux de cette édition 2007, évoque les 100 premiers jours de la présidence Sarkozy et la préparation des élections municipales donnent un cap aux travaux militants.

 


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A suivre…
 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
6 septembre 2007 4 06 /09 /septembre /2007 07:02

 



La TVA sociale revient dans l’actualité avec le rapport de BESSON. Je vous livre l’analyse de  ATTAC sur cette TVA sociale.

 
 
 
A suivre…
 
 
 
DH
 
 
 
 
 

Rapport d’Attac France sur la TVA "sociale"

 
 
 
 
 

Le gouvernement français prévoit d’instaurer une augmentation de la TVA, baptisée par antiphrase « sociale », pour décharger encore davantage les entreprises de l’obligation de payer la totalité du salaire. Attac France a préparé un contre-rapport démontrant que cette TVA « sociale » est une très mauvaise idée.
Ont participé à la rédaction de ce document : Jacques Cossart - Vincent Drezet - Gérard Gourguechon - Jean-Marie Harribey - Michel Husson - Pierre Khalfa - Dominique Plihon

 
 
 
RÉSUMÉ
 
 
 
1 - La TVA sociale n’est pas une réponse aux délocalisations
 
 
 

Pour que cela soit le cas, il faudrait que la baisse du coût du travail induite par cette mesure puisse compenser le différentiel salarial existant aujourd’hui avec des pays comme la Chine ou même avec les pays de l’Europe de l’Est. Or il n’en est rien. Le coût du travail est environ cinq fois moins cher en Pologne et sept fois moins cher en Lituanie que dans les pays de l’ancienne Europe des 15 et le ratio avec la Chine est de l’ordre de 30 en moyenne. Au vu de tels écarts, une éventuelle baisse des cotisations patronales serait sans effet. Les délocalisations ne sont pas certes pas une vue de l’esprit et environ 5 % des emplois supprimés sont dus à ce phénomène. Mais dire qu’une baisse des cotisations patronales et l’instauration d’une TVA « sociale » pourraient y répondre apparaît comme un simple discours de propagande patronale.

 
 
 
2 - La TVA sociale va à l’encontre de l’harmonisation européenne
 
 
 

Le basculement des cotisations vers la TVA sociale équivaut à une dévaluation déguisée. Les prix à l’exportation, exonérés de la TVA, pourraient baisser en raison des allégements de cotisations, tandis que les prix des importations, soumises à la TVA, augmenteraient. Cet avantage compétitif dépend du comportement de marge des entreprises exportatrices qui pourraient profiter de l’opération pour augmenter leurs profits. C’est un avantage transitoire, puisque la hausse des prix finira par se transmettre aux prix intérieurs et pèsera en fin de compte sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

 

Au-delà, c’est le principe même d’une telle mesure qu’il faut interroger. Jouer ainsi sur les taux de TVA revient à aggraver la concurrence entre les Etats, particulièrement ceux de la zone euro. Cela s’apparente aux politiques de « dévaluations compétitives » du passé que la création de l’euro avait précisément pour but d’éliminer ! Au lieu donc de promouvoir des politiques de coopération en Europe qui passeraient par l’harmonisation des politiques économiques et la fin du dumping fiscal et social, une telle mesure entraînerait les pays de l’Union européenne dans une course sans fin dont tous sortiraient perdants.

 
 
 
3 - La TVA sociale n’est pas favorable à l’emploi
 
 
 
 
 

La question n’est pas ici de savoir si une baisse du coût du travail a un effet bénéfique sur l’emploi. En effet, l’instauration d’une TVA sociale ne modifierait qu’à la marge le coût relatif du travail et du capital, parce que la TVA sur les investissements est déductible. A comportement de marge inchangé, les entreprises de main-d’œuvre bénéficieront de la baisse des cotisations, tandis que les entreprises capitalistiques bénéficieront plutôt de la baisse du prix hors taxe des biens d’équipement.

 
 
 
4 - La TVA sociale implique une perte de pouvoir d’achat
 
 
 

Le scénario le plus vraisemblable est qu’une partie des entreprises utiliseront l’aubaine de la TVA sociale pour augmenter leurs prix et rétablir leurs marges. Ce sera d’autant plus facile pour celles qui produisent et distribuent les biens de consommation courante et sont moins soumises à une pression concurrentielle forte. Le 4 mai 2004, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’économie, reconnaissait devant le Sénat que « l’Etat ne contrôlait pas le niveau des prix, et qu’il était donc à craindre qu’une hausse de la TVA, malgré la diminution des charges, ne fut intégrée dans la marge, et donc intégralement répercutée sur le prix de vente, à l’image de ce qui avait déjà été constaté dans la grande distribution ».

 
 
 

Cette baisse de pouvoir d’achat frappera davantage les ménages les plus pauvres qui consacrent une plus grande partie de leur budget à des biens de consommation courante. La TVA dite sociale est donc une mesure non seulement anti-sociale mais aussi anti-économique.

 
 
 
5 - La TVA sociale gèlerait le financement de la Sécurité sociale
 
 
 

Même si la neutralité de la mesure était à peu près assurée à court terme, la logique d’évolution du système serait profondément modifiée. La réforme servirait à acter le fait que les ressources de la Sécurité sociale sont durablement gelées : si on baisse les cotisations, ce n’est évidemment pas pour les augmenter dans les années à venir. Et le recours à la TVA est un procédé qui ne peut servir qu’une fois. La croissance prévisible des dépenses de Sécurité sociale devra donc être couverte autrement, par recours aux assurances santé ou aux dispositifs de retraites privés, avec un nouveau creusement des inégalités dans la couverture du droit à la santé et à la retraite. En bloquant les moyens de fonctionnement de la Sécurité sociale, on casse la logique de solidarité qui la fonde, au profit d’une marchandisation de la satisfaction des besoins sociaux.

 
 
 
6 - Les quatre dangers de la TVA sociale
 
 
 

Les avantages de l’instauration d’une TVA sociale sont finalement aléatoires : pas de nouvelles ressources pour la Sécurité sociale, pas d’effet sur l’emploi et une amélioration provisoire de la compétitivité. En revanche ses risques sont considérables :

 


 - la TVA sociale équivaudrait à une politique non coopérative au niveau européen ;
 - la TVA sociale signifierait une nouvelle baisse de la contribution des entreprises, sans aucune contrepartie de leur part en termes de baisse des prix et de création d’emplois ;

 

-  la TVA sociale ne serait qu’un expédient anti-social pour financer l’augmentation du déficit budgétaire induite par les cadeaux du « paquet fiscal » aux détenteurs de revenus les plus élevés ;

 

 - la TVA sociale irait encore un peu plus à l’encontre du caractère redistributif de l’impôt.

 
 
 
7 - Ce que nous proposons
 
 
 

Un financement solidaire de la Sécurité sociale : l’augmentation des besoins de la Sécurité sociale est prévisible, notamment en matière de santé et de retraites. Nous sommes alors devant un choix de société : soit on bloque ces dépenses et l’on s’en remet aux assurances privées, en creusant ainsi les inégalités sociales ; soit on considère que la satisfaction de ces besoins passe par une autre répartition des revenus. C’est pourquoi nous sommes favorables à toutes les mesures qui vont dans ce sens et dégagent de nouvelles ressources : augmentation des cotisations employeurs, modulation-sanction des taux de cotisations, mise à contribution des revenus financiers non investis par extension de l’assiette des cotisations ou taxation directe. Nous sommes donc opposés au principe de « neutralité » qui sous-tend toutes les « réformes ». Celles-ci considèrent comme une donnée intangible la ponction exercée par les revenus financiers sur les richesses produites. Nous lui opposons une logique de transfert : des dividendes vers la Sécurité sociale.

 
 
 

Une harmonisation fiscale en Europe : la concurrence fiscale qui se mène au niveau européen, et dont le projet de TVA sociale n’est qu’un exemple, équivaut à une mise en concurrence des systèmes sociaux et ne peut conduire qu’à leur alignement vers le bas. A cette concurrence, nous opposons un principe général d’harmonisation, notamment de la fiscalité sur le capital. Nous proposons la création d’impôts spécifiques sur les revenus du capital pour alimenter un budget européen élargi qui permettrait d’accompagner un processus d’harmonisation, notamment en direction des nouveaux Etats-membres. Concernant la TVA, nous proposons la création d’un véritable régime de TVA unifié au niveau européen, assorti d’un mécanisme de compensation.

 
 
 
suite : Rapport complet version .pdf
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 07:40

Après la défaite, par Jean - Luc MELENCHON
 
 
L’heure est à la reconstruction du PS et de la Gauche. En exclusivité, l’interview de Jean-Luc MELENCHON pour la sortie de son livre.
 
 
 
DH

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
4 septembre 2007 2 04 /09 /septembre /2007 06:41

Pourquoi la (nouvelle) droite est dangereuse (Jacques Généreux)
 
 
 
 
 
Parmi mes lectures de l’été, il y a le petit fascicule de Jacques GENEREUX « Pourquoi la droite est dangereuse ». Ce livre était sorti pendant la campagne présidentielle.
 
 
 
Pour moi l’intérêt de ce livre est de mieux comprendre les valeurs défendues par la droite, à l’heure ou la Gauche n’assume plus d’être de gauche et se perd sur propres valeurs. Nous pouvons reconnaître par contre que Nicolas SARKOZY a réussi à redonner « au peuple de droite » la fierté d’être de Droite. Mais tous ceux qui se sont reconnus dans le discours du candidat SARKOZY, connaissent-ils tous les fondements de la droite ? Je n’en suis pas si sûr…
 
 
 
Jacques GENEREUX, est membre du PS, et c’est aussi un brillant économiste et écrivain, qui sait rendre compréhensible les choses les plus complexes.
 
 
 
En cherchant comment parler du livre de Jacques GENEREUX, je suis tombé sur Internet sur le blog d’Étienne CHOUARD, qui justement, en avait fait une bonne critique. Pour ceux qui ont oublié, Jacques CHOUARD, est le « célèbre professeur » qui habite dans ma région, et qui surtout à été un des leaders du débat contre le Traité Constitutionnel Européen en 2005, sur le net. Alors, je me permets simplement pour ne pas refaire le travail de vous livrer son analyse que je partage !
 
 
 
 
 
Notes de l’éditeur :
 
 
 
Au printemps 2002, les socialistes convaincus que la campagne de Lionel Jospin menait à la catastrophe s'étaient tu pour ne pas affaiblir davantage leur candidat. J.G. était de ceux là, dont le silence a seulement étouffé une chance d'éviter la catastrophe. Il a désormais résolu de ne plus se taire. Il s'engage résolument contre toute tentative de quelque candidat(e) que ce soit, socialiste ou UMP, de brouiller dans un discours racoleur le clivage qui oppose plus que jamais la droite néolibérale et la gauche socialiste. Une campagne socialiste qui, comme en 2002, au prétexte de gagner des voix sur la droite, viserait un rassemblement au centre en affichant des convergences avec la droite (sur la sécurité, l'éducation, l'Europe, etc.), conduirait à nouveau la gauche à la défaite. Or l'enjeu de l'élection qui vient est bien plus grave que par le passé.
 

Car la droite a radicalement changé de nature et avec elle l'enjeu véritable du débat et des élections. Jusqu'aux années 1990, l'enjeu d'une alternance était une orientation plus ou moins libérale des politiques économiques et sociales, dans le cadre d'un modèle social et républicain largement commun et d'une conception convergente de l'Union Européenne. Le quinquennat qui vient de s'écouler révèle que la nouvelle droite française est engagée, comme partout dans le monde développé, dans un projet de transformation radicale du modèle de société qui s'était imposé depuis l'Après-guerre.
 

Mais beaucoup d'acteurs et de commentateurs du débat public conçoivent encore l'enjeu des élections avec la grille de lecture ancienne et totalement obsolète. Ainsi, on oppose une droite plus soucieuse de réalisme économique et de la performance des entreprises à une gauche plus préoccupée par la redistribution et les droits sociaux ; une droite survalorisant la sécurité et privilégiant la répression de la violence, à une gauche plus attachée à la prévention et à l'éducation ; une droite fidèle à la Ve République et une gauche aspirant à une démocratie plus parlementaire et participative, une droite visant une Europe plus libérale face à une gauche en quête d'Europe sociale. L'alternative en jeu dans l'élection opposerait donc deux conceptions différentes de l'efficacité économique, de la sécurité publique, de l'Europe et de la démocratie, deux chemins différents en quête de finalités au fonds similaires.
 
 
Contresens fatal explique J.G. qui démontre qu'en réalité le projet idéologique et la pratique politique de la nouvelle droite néo-conservatrice détruisent les perspectives de progrès économique, maximisent l'insécurité, menacent la paix civile, détruisent le projet européen et bafouent la démocratie. La droite néo-conservatrice ne vise plus une démocratie de marché efficace qui surmonte les tensions sociales par la prospérité générale. Elle vise une dissociété des individus livrés à la guerre économique, privés de tout pouvoir pour orienter collectivement leur destin, disciplinés par la peur ou la pression morale de leur « communauté », au prix, le cas échéant d'une restriction croissante des libertés publiques. Il n'est pas anodin que Nicolas Sarkozy ne cache pas son admiration pour l'administration Bush qui est la plus avancée dans l'accomplissement du modèle néo-conservateur. Ce projet est en réalité contraire aux intérêts du plus grand nombre, y compris de celui de l'immense majorité des électeurs de droite.
 
 
La nouvelle droite est aussi dangereuse pour une raison plus insidieuse et plus redoutable : elle a en partie gagnée la bataille culturelle, la bataille des idées et des valeurs, au point que nombre d'élites à gauche adhèrent désormais au culte de la responsabilité de soi et de la performance individuelle, approuvent la chasse aux « déviants » ou aux parasites qui vivent des indemnités de chômage, expliquent la nécessité d'adapter notre système social et fiscal aux exigences imposées par la guerre économique mondiale, etc. Il s'ensuit un brouillage complet du clivage gauche - droite qui transforme l'élection présidentielle en compétition des personnalités et non plus des projets politiques et qui, partout en Europe nourrit l'abstention ou le vote protestataire aux extrêmes.
 
 
Là se trouve une source essentielle de la défection des classes populaires qui a conduit bien des socialistes et des sociaux-démocrates à la défaite électorale. Le drame pour la gauche européenne est que la réaction de ces derniers a jusqu'ici consisté à prendre acte de la défection de l'électorat populaire et à renforcer leur dérive centriste pour prendre des voix à la droite. L'intention de J.G. est clairement ici de faire pression sur le ou la candidat(e) socialiste pour renoncer à cette stratégie suicidaire qui a déjà conduit à l'effondrement du candidat socialiste le 21 avril 2002.

Pour J.G. la gauche doit en effet conquérir une partie de l'électorat de la droite. Mais elle n'y parviendra pas en « droitisant » son discours, en brouillant son opposition au projet de la droite, et en renonçant à reconquérir d'abord la confiance des petits, des sans-grades, des estropiés de la compétition sauvage... Elle peut le faire en expliquant combien le projet de la nouvelle droite est dangereux pour la paix civile, pour la sécurité des personnes, pour la prospérité de notre économie, pour la démocratie et pour la préservation de l'Union européenne. 
 
 
 
Sombre présage, car maintenat la (nouvelle) droite est au pouvoir…
 
 
 
DH
 
 
 

 
 
 
Etienne CHOUARD :
 
 
 

Je considère Jacques Généreux comme un grand homme. Ce qu’il écrit m’aide à comprendre le monde de façon modérée, calme, humaniste, intelligente, à la recherche de la concorde.

 
 
 

Son dernier livre, « Pourquoi la droite est dangereuse » (Seuil, février 2007), est un petit bijou, un phare qui éclaire l’essentiel dans la confusion ambiante et les mensonges politiciens les plus éhontés. Jacques Généreux m’aide à comprendre les différences acceptables entre la gauche et la droite, il m’aide à percevoir les frontières d’une droite inacceptable.

 
 
 

Jacques Généreux met en lumière les vrais ressorts du recul de la démocratie que je dénonce depuis trois ans.

 
 
 

Je retranscris ici pour vous à la main les premières pages de ce livre que je vous invite à lire entièrement de toute urgence, avant qu’il ne soit trop tard.

 
 
 
 
 
 

La suite


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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 07:00

Encore un éléphant qui a des idées et qui nous rappelle quelques vérités… A l’heure, ou les valeurs de Gauche se dissolvent et que le trouble s’installe parfois dans les esprits, c’est important !

 
 
 
DH
 
 
 

Les socialistes et l’économie de marché, Intervention Henri Emmanuelli – Université d’été de La Rochelle 2007

 
 
 
 

Je me réjouis de la tenue de cet atelier intitulé « Les socialistes et l'économie de marché » que j'ai souhaité à l'occasion d'une réunion préparatoire de notre Université.

 
 
 
Pourquoi l'ai-je demandé ?
 
 
 

-                  Parce que depuis 24 ans déjà, je suis exaspéré par une exhortation rituelle et hypocrite lancée sans relâche à l'adresse des socialistes pour les sommer d'en finir avez les vieilles lunes et d'accepter enfin, comme l'ont fait les socialistes allemands à « Badgodesberg », l'économie de marché.

 
 
 

-                 Parce que, depuis le 6 mai je vois ressurgir avec force cette exhortation dont l'acceptation, la mise en œuvre enfin consentie serait à elle seule la solution miraculeuse qui ouvrirait la porte de la « modernisation » de la « rénovation », de la « refondation » et autres épithètes destinés à des postures médiatiques plutôt qu'à éclairer le contenu d'une véritable réflexion.

 
 
 
Pourquoi suis-je exaspéré ?
 
 
 

Parce que c'est une fausse question et qu'une fausse question régulièrement posée en cache d'autres que l'on n'ose pas poser.

 
 
 
Pourquoi est-ce une fausse question ?
 
 
 

Parce que pour autant que je sache, ayant adhéré au PS en 1972 à l'époque où j'étais directeur adjoint de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, je n'avais pas remarqué que les socialistes étaient censés être partisans du Gosplan. Il est vrai qu'au congrès de Metz l'un des nôtres avait lancé la fameuse phrase : entre le Gosplan et le Marché, il y a le Plan. Mais à la vérité nul ne peut ignorer que c'est l'un ou l'autre et que le Plan tel qu'il était conçu alors, était là pour éclairer le long terme et non pour se substituer au marché en tant que système de production et d'échange.

 
 
 
 
 

En toute hypothèse, parvenus au pouvoir, les socialistes ont bel et bien accepté l'économie de Marché.

 
 
 

Ils l'ont fait très précisément -que nos contempteurs prennent note -le vendredi 23 mars 1983 à 11 heures du matin- en acceptant, après un vif débat au plus haut niveau, en choisissant de rester dans le Système Monétaire Européen, matrice du futur Euro, et en mettant en oeuvre un plan d'austérité sévère destiné à prendre en compte, justement, les contraintes monétaires et européennes de l'Economie de Marché. Je le dis et je le répète depuis longtemps mais apparemment sans succès. Il est vrai qu'à l'époque le Premier Secrétaire du PS a dit qu'il s'agissait d'une parenthèse. Mais comme il ne l'a pas refermée en arrivant lui même au pouvoir en 1997, les experts devraient être rassurés depuis longtemps et trouver d'autres arguments pour instruire leur procès permanent contre le PS.

 
 
 

Qu'ils aillent demander à J.C. Naouri, à l'époque directeur de cabinet du ministre des finances Bérégovoy, et aujourd'hui patron d'un groupe important de distribution si la modernisation de notre système financier ne s'est pas faite à l'époque. Et à tous nos ministres des finances successifs s'ils n'ont pas géré l'économie de marché. N'est ce pas la gauche, qui héritant du plus grand économiste de France d'inflation de près de 13% l'a ramené aux normes européennes. N'est ce pas sous un gouvernement de gauche que notre commerce extérieur -baromètre incontournable de notre compétitivité- est redevenu positif dans les années 80 après avoir été déficitaire pendant plus de 20 ans ? Rocard, devenu premier ministre a-t-il géré le gosplan ou l'économie de marché ? Comment ose-t-on demander, sans crainte du ridicule, a un parti dont est issu le Directeur Général de l'OMC et demain peut-être celui du FMI d'accepter « enfin » l'économie de marché ? N'est ce pas sous le gouvernement de Lionel Jospin que la France a affiché un taux de croissance régulièrement supérieur de 1 point à la moyenne de l'Eurogroupe alors que depuis 2002 nous sommes régulièrement en dessous de un point ? Et que dire de ce qu'elle va être cette année !

 
 
 

Oui mes camarades, pour celles et ceux qui ne s'en seraient pas encore aperçu, il y a longtemps que nous avons accepté l'Economie de Marché et dans l'ensemble, nous l'avons plutôt bien gérée.

 
 
 

Nous avons accepté l'économie de marché mais nous lui avons toujours fixé des limites :

 
  
 

- la première, c'est le refus de la marchandisation de certains biens et services : la vie, la culture, l'éducation, le logement social etc.. bref tout ce qui constitue la place du service public et qui n'est pas intangible.

 
 
 

- la seconde c'est que nous avons toujours affirmé que l'économie de marché devait être régulée. Nul ne le conteste d'ailleurs : les ultra libéraux eux-mêmes sont favorables à la régulation par l'Etat d'un certain nombre de chose. Mais nous y ajoutons, nous socialistes, un minimum de justice et de dignité pour l'être humain. La justice minimum c'est la redistribution. La dignité minimum, c'est, par exemple la législation sociale et le Code du Travail...

 
 
 

- la troisième c'est que nous pensons que le marché n'exclut pas l'action publique pour orienter ou combler les déficiences du marché. Sur ce troisième point je constate que les prétendus libéraux ne s'en privent pas non plus lorsqu'il s'agit d'injecter des sommes astronomiques, comme l'ont fait les Japonais et parfois même les américains, lorsqu'il s'agit de venir au secours de leur système bancaire. Là, il ne s'agit pas d'assistanat au système bancaire...

 
 
 

Si donc on nous pose une fausse condition, une fausse question - en l'occurrence l'acceptation de l'économie de marché - c'est que nos contempteurs n'osent pas nous poser les vraies questions, celles qui auraient un véritable objet.

 
 
 

Sauf à penser qu'ils ne savent pas ce qu'ils disent - il y en a - je n'ai pour ma part aucun doute sur le véritable sens, sur le véritable contenu de l'offensive idéologique puissante qui nourrit ces fausses exhortations. Ce qu'ils veulent nous dire, en réalité, c'est qu'ils attendent de nous l'ultime renoncement et l'acceptation salvatrice pour entrer, enfin, non pas dans la modernité, comme ils le proclament, mais dans la norme de l'époque ; celle du libéralisme économique triomphant.

 
 
 

Ce qu'ils attendent de nous, c'est que nous renoncions définitivement à toute forme de régulation, à toute prétention de redistribution. Ce qu'ils attendent de nous, c'est que nous acceptions une marchandisation de tous les biens et services sans exclusives.

 
 
 

Quand on a compris ça, tout s'éclaire, tout s'enchaîne. Y compris les débats techniques les plus abscons.

 
 
 

Seul un éditorialiste parfois vindicatif, Renaud Dely de Libération, a eu le courage de pointer le sujet en nous exhortant à « abandonner la redistribution ». C'est à dire a rompre avec le concept d'égalité et de justice sociale. Au moins c'était clair. 

 
 
 

Mes chers camarades depuis un an je me tais et je supporte.

 
 
 

J'ai subi, comme beaucoup de militants et d'électeurs et électrices, une campagne déroutante dont la cohérence et l'inspiration étaient parfois surprenante, pour ne pas en rajouter.

 
 
 

Je subis comme vous le triste spectacle qui accompagne toujours les défaites. Les insultes injustifiées, l'opprobre que l'histoire réserve aux vaincus. Je vois le désolant spectacle des bassesses que génère l'opportunisme apeuré. J'entends les rancœurs de la vanité offensée, les craquettements des ambitions libérées. Et j'en passe.

 
 
 

J'en passe, parce que, au risque de surprendre, je voudrais vous dire, à vous qui avez fait l'effort de venir, que tout cela est certes très désagréable mais qu'en définitive ça n'a pas beaucoup d'importance. Les tristes spectacles et ceux qui les animent n'ont pas vocation à durer.

 
 
 

En revanche, ce qui me préoccupe, ce qui me paraît, et de loin, le plus important c'est l'ampleur de l' offensive idéologique qui se développe contre le socialisme, contre la gauche, contre les valeurs de progrès, de justice et d'égalité qui fondent son identité et justifient son existence et ses combats. Un véritable ouragan venu d'en face mais aussi, malheureusement de nos rangs. L'attaque contre la redistribution et tout ce qu'elle implique constitue l'œil de cet ouragan. 

 
 
 

Cette offensive puissante, qui seule compte, je la mesure dans toute sa dimension mais elle ne m'effraie pas. Non seulement elle ne m'effraie pas mais elle me donne l'occasion de dire, avec beaucoup de force et de détermination, à toutes celles et ceux qui aspirent à construire leur destin personnel sur un renoncement collectif ou a ceux qui croient que la gauche s'en est allée, que la bataille sera beaucoup plus dure qu'ils ne l'imaginent. Les procès en sorcellerie ou les anathèmes éculés ne suffiront pas. Pas plus que les petites phrases creuses ou les hypocrisies savantes.

 
 
 

Je le dis aux adversaires comme aux faux frères : qu'ils ne comptent pas sur un forfait. Le match aura lieu, dedans comme dehors.

 
 
 

Dedans parce qu’il nous faut retrouver un minimum de cohérence si nous voulons être compris et crédibles.

 
 
 

Dehors, parce que pour notre pays, pour notre démocratie il nous faut tenir notre rôle d’opposant. Dans une opposition qui ne soit ni « frontale » ni « complaisante », mais tout simplement compétitive. Une « opposition- compétition » pour relever le défi.

 
 
 

Ce défi, mes camarades, nous allons le relever Nous en avons le devoir et la capacité.

 
 
 

Car il n’est pas vrai, même si beaucoup en rêvent que la gauche n’ait plus rien à dire.

 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 07:01
Au REVOIR ROYAL
par Marie Noëlle LIENEMANN…


 
 
 
Au revoir Royal, le dernier livre de Marie-Noëlle Lienemann n'est pas un pamphlet mais un vrai livre politique. Derrière la critique de la campagne menée par Ségolène Royal, Marie-Noëlle Lienemann analyse les causes plus profondes des défaites répétées de la gauche aux élections présidentielles. Elle présente aussi de nombreuses pistes pour que la gauche se reconstruise et renoue avec le succès.
 
 
 

L’hebdomadaire Marianne a publié dans son magazine du 25 août les extraits suivants du livre.

 
 
 
La victoire de Ségolène Royal aux primaires au sein du PS est le symptôme le plus patent de la crise de la gauche, plus encore que son score à la présidentielle. Les raisons de cette victoire interne de Ségolène Royal viennent de loin, tout comme sa détermination. Je ne crois absolument pas à la thèse, développée dans la Femme fatale , et qui s’est distillée dans l’opinion, selon laquelle ce sont les affaires du couple Hollande-Royal qui ont amené Ségolène Royale à être candidate. En réalité, cette ambition la tarabuste depuis longtemps. Personne n’a rappelé qu’elle a tenté d’être candidate en 1995 à la faveur de l’affrontement qui, à l’époque, opposait Henri Emmanuelli et Lionel Jospin. Ses intrigues pour devenir présidence de l’Assemblée nationale en 1997, alors qu’elle n’avait pu obtenir un maroquin, ont aussi disparu de l’épopée ségoléniste racontée par les médias. Si Ségolène Royal est « une femme blessée », elle l’est depuis fort longtemps !
 
 
 
Elle a, depuis toujours, sculpté tout son personnage en total décalage avec le politique. A la différence de tous les ténors socialistes, elle n’a jamais pris position dans les congrès, n’a jamais développé ou rallié un corpus idéologique ; enfin, elle ne s’est jamais intéressée aux questions économiques et sociales, ce qui est étrange pour une socialiste. En fait, elle s’est toujours située aux marges de la politique classique, en espérant, par cette méthode, se mettre à l’unisson de larges franges de la société sans jamais aborder les sujets qui fâchent, la mondialisation, le chômage ou le logement.
 
 
 
Je suis maintenant persuadée que Julien Dray, qui est un intime de longue date du couple Hollande-Royal, a joué un rôle important dans sa réussite après avoir longtemps hésité pour savoir qui, d’elle ou de lui, serait en meilleure position. Mais une chose est sûre : dès 2002, il ne voulait plus du retour de Lionel Jospin. François Hollande va mener sa barque avec une rare maladresse durant la campagne sur le traité constitutionnel européen. La première erreur, au mois de décembre 2004, consiste à virer de la direction les partisans du « non », dont je faisais partie. Puis il éjecte Fabius, juste après le « non » majoritaire des Français, ce qui est un comble ! Ainsi, les partisans du Non avaient tort d’avoir eu raison sur les réticences compréhensibles du peuple français. Hollande devient ainsi le grand diviseur du PS alors que sa fonction de leader aurait dû l’amener à rechercher une synthèse entre le oui et le non. Conscient de son affaiblissement, il croit reprendre l’initiative en déclenchant de nouveaux affrontements internes en vue du Congrès du Mans.
 
 
 
Durant l’été 2005, Ségolène Royal comprend que François Hollande aura du mal à rebondir. Elle croit que ceux qui ont appelé au non sont disqualifiés, que Lionel Jospin ne pourra pas revenir, et que Dominique Strauss-Kahn ne peut pas gagner. Pour elle, c’est le moment de se préparer à y aller et donc de peaufiner son image. Elle rappelle alors Christophe Chantepy, son ancien directeur de cabinet au ministère de la Famille, qui sera l’un des stratèges de son dispositif de candidate. C’est au même moment qu’elle entre en clinique pour faire rectifier ses dents. Au Parti, personne ne le sait, mais François Holllande ne peut l’ignorer et il comprend sans doute que cette opération esthétique joue, dans l’esprit de Ségolène Royal, le même rôle que celle effectuée par François Mitterrand avant 1981 pour rendre son visage moins carnassier.
 
 
 
Je n’aime pas trop évoquer la vie privée des hommes et des femmes politiques. Mais, puisque cette interprétation psychologisante joue aujourd’hui un rôle si important, je vais vous faire part de  mon sentiment : je crois que les journalistes du Monde font une erreur. Ségolène Royal savait sans doute depuis longtemps que son compagnon la trompait et que son couple se délitait. Tout le monde était au courant, en tout cas les couloirs du Parti en bruissaient. J’ai déjà pu observer que bien de femmes qui se savent trompées choisissent de ne rien dire. Comme dans toutes les histoires de couples, arrive un moment où la coupe est pleine. Mais ce n’est pas au moment où elle découvre les frasques de son compagnon. Les femmes trompées peuvent disjoncter sans penser aux conséquences de la rupture, mais, souvent, elles n’y songent sérieusement que quand elles se sentent assez fortes pour l’assumer sur les plans matériel, psychologique, financier et social. A mon avis, Ségolène Royal déclenche le cataclysme quand elle estime pouvoir en sortir triomphante, pas au moment où elle apprend qu’elle est trompée, mais à celui qu’elle juge propice pour déclencher le processus de rupture. Je ne peux pas imaginer qu’avec tout ce que moi, qui n’ai jamais été une intime du couple,  j’entendais comme rumeurs sur les maîtresses et les amants des uns et des autres, elle même n’en ait pas eu conscience.
 
 
 
En réalité, je la crois beaucoup moins perméable à la psychologie du couple, beaucoup plus armée qu’on ne veut bien le dire pour faire face à ce qui lui est arrivé. Tant mieux pour elle d’une certaine façon. Quand on observe Ségolène Royal, on perçoit quelqu’un qui prépare ses coups, se contient, et exprime ses colères au moment le plus important.
 
 
 
Que faire contre un capitalisme mondialisé ?
 
 
 
 
L’existence d’un clivage transversal à la droite et à la gauche sur plusieurs sujets essentiels (la République, le libéralisme, le marché) traduit bien le brouillage qui caractérise la vie politique actuelle. L’impression est que tout se vaut et que, au final, les clivages sont presque aussi importants à droite et à gauche. On peut être de droite et relativement antilibéral parce que tout ne se résume pas au champ purement économique. Et, comme nous l’avons vu, on peut se prétendre de gauche sans jamais s’opposer à la société de marché.

En fait, seule compte la question suivante : est-on favorable, oui ou non, au capitalisme transnational tel qu’il fonctionne aujourd’hui ? Est-on prêt à résister à cette hégémonie-là ? Tout l’enjeu est de savoir si c’est une droite bonapartiste ou une gauche refondée qui sera capable de relever ces défis. Nicolas Sarkozy a donné l’impression qu’il était mieux préparé et plus déterminé à s’engager dans cette voie, ce qui explique sa victoire. Mais elle repose sur un malentendu, car une partie des forces sociales qui l’ont porté au pouvoir s’inscrit parfaitement dans le cadre de la « mondialisation heureuse ».

 
 
Une simple adaptation ne saurait être l’horizon des socialistes. Ségolène Royal, comme trop de personnalités de gauche, n’a jamais pensé qu’on pouvait le changer ou l’influencer. Le capitalisme financier dont chacun dénonce les excès n’est pas une perversion, mais l’aboutissement « naturel » du capitalisme.

 
 
Nous avons tenté de mener le débat sur le protectionnisme lors de la campagne pour le non au référendum. Mais les militants de gauche sont habités par une méfiance spontanée à l’égard de la protection. Ils sont persuadés que l’on s’enferme en se protégeant, confondent le protectionnisme avec le refus de l’autre. La gauche veut symboliser l’ouverture, le brassage, la disponibilité à l’autre, l’idée d’un enrichissement mutuel, etc. Je partage ces valeurs, mais il suffit de constater comment on traite les mingongs chinois (les ouvriers migrants) ou certains travailleurs clandestins en Europe pour ne pas être dupe de cet internationalisme-là, qui est en fait celui du capital.

 
 
Deuxième phénomène classique à gauche, l’anticolonialisme culpabilisé : « Nous avons pillé le tiers-monde, nous allons réparer cette faute en achetant leurs produits ». Mais l’idée que les pays en voie de développement vont se développer et nous rattraper grâce au libre-échange non régulé est  fausse. La Chine, aujourd’hui, et le Mexique, hier, se développent, mais au détriment du pouvoir d’achat et des conditions de travail et de vie de leurs peuples.

 
 
Un nouveau consensus peut émerger en France en faveur d’un monde multipolaire dans lequel de grands espaces géographiques négocient entre eux des accords favorisant leur développement et l’équilibre du monde. Il faut appliquer cette conception raisonnable de la diplomatie sur le terrain économique. Il ne s’agit pas de limiter les échanges, mais de les encadrer par des accords entre grands blocs continentaux : Europe, Méditerranée, Amérique du sud, Amérique du Nord, Asie. La croissance des pays émergents qui n’engendre pas de progrès social pour leur peuple ne doit pas provoquer la destruction de notre modèle. En tout cas, ne pas faire trinquer le prolétaire français pour, prétendument, améliorer le sort du prolétaire chinois.

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 07:01

Nos quatre points cardinaux,
par Laurent FABIUS
 
 
 
 
 

Laurent FABIUS fait aussi sa rentrée politique. Il a publié une tribune dans LIBERATION du 29 août 2007. Je vous propose d'en prendre connaissance. Ses 4 points cardinaux pour la Gauche, sont intéressants… Je suis très agréablement surpris que le 1er soit l’environnement et le réchauffement de la planète. Le « vieil éléphant » est encore dans le coup ! Je dirai même qu'il vieillit plutôt bien.

 
 
 
DH
 
 
 
 
 
 

Sans penser à mal, nous sommes en train de commettre collectivement un crime contre les générations de demain.

 
 
 

Malgré tous les discours, l’avenir et sa préparation sont en effet les sacrifiés de la politique telle qu’elle va. L’agitation tient souvent lieu d’action. L’instantané médiatique sert de ligne d’horizon. L’émotion supplante la réflexion. Or la France et l’Europe ont besoin d’un cap pour le long terme. Et pour fixer un cap, il faut des points cardinaux.

 
 
 

Notre premier point cardinal, ce devrait être l’environnement. En dépit des cris d’alarme, la plupart des dirigeants politiques et économiques continuent de laisser polluer et saccager notre planète.

 
 
 

Les conditions météorologiques extrêmes de cet été sont pourtant un nouveau signal. Pour prendre le seul problème du gaz carbonique largement responsable de l’effet de serre et des dérèglements climatiques, en supposant même que nous parvenions à stabiliser les émissions par habitant, celles-ci augmenteront pour des raisons démographiques de 40 % dans les 40 prochaines années. Cela s’appelle une catastrophe.

 
 
 

Une stabilisation globale impliquerait de ramener en une décennie les émissions 40 ans en arrière, non seulement pour les Européens, qui s’y sont engagés, mais pour l’ensemble de la planète. On n’en prend pas le chemin !

 
 
 

Nous colloquons, nous protestons, mais nous détruisons. Dans le palmarès de ce qu’il faut bien appeler les éco-criminels, les Etats-Unis viennent en tête. L’Europe commence seulement d’agir. Quant à la Chine - dont 2008 sera la grande année - lorsqu’elle « s’éveillera » au risque environnemental, que restera-t-il à sauver ?

 
 
 

La conclusion est aveuglante, il existe un besoin urgent, vital au sens propre, d’actions politiques : économiser drastiquement l’énergie et en diversifier les sources ; encourager massivement la recherche et l’innovation ; respecter des normes sévères anti-pollution dans les domaines industriel et agricole ; révolutionner les transports, l’habitat et la fiscalité vers cet objectif ; adapter nos modes de consommation et d’alimentation ; mettre en place une Organisation mondiale de l’environnement. Aucune de ces tâches n’est compatible avec une approche traditionnelle, confiant au seul marché le soin d’agir. Nous avons besoin d’une régulation nationale et internationale forte, d’une priorité absolue reconnue au long terme, à la personne humaine et à la vie, thèmes qui doivent être précisément ceux de la gauche. A la France, en lien avec l’Europe, d’engager la rupture sur ce terrain-là.

 
 
 

Le deuxième point cardinal, c’est l’allongement de la durée de vie, le vieillissement. Là aussi, les données chiffrées sont à la fois négligées et implacables.

 
 
 

Toujours dans les 40 ans qui viennent, la population mondiale dépassera 9 milliards d’habitants contre 6 aujourd’hui. Cet accroissement sera concentré à près de 40 % sur l’Afrique et à plus de 50 % sur l’Asie, ce qui redistribuera le jeu mondial. L’Inde, la Chine, le Brésil se renforceront, les États-Unis seront bien placés, l’Afrique pauvre risque de s’appauvrir encore plus, le Japon, la Russie et l’Europe vieilliront, avec une situation particulièrement critique pour l’Europe du Sud et pour l’Allemagne. Ces bouleversements soulèveront d’immenses problèmes d’environnement - toujours lui -, de croissance, de niveau de vie, de santé, de migrations, d’urbanisme, d’aménagement du territoire.

 
 
 

La préoccupation du vieillissement recoupe notamment les questions de santé et de retraite. En France, elles n’ont pas été vraiment traitées pendant la campagne électorale. Il est impératif de le faire maintenant. Sur le premier point, l’instauration d’un « franchise médicale », qu’il vaudrait mieux appeler « taxation médicale », outre son caractère injuste, ne constitue pas une solution à la hauteur des défis : c’est d’abord sur l’offre de soins et sur la prévention qu’il faut agir. Sur les retraites, posons aux Français la question de fond, celle du degré de solidarité qu’ils souhaitent. Nous possédons un atout, notre excellente démographie, mais nous connaissons une faiblesse grave, le médiocre taux d’emploi des jeunes et des seniors. Là aussi, l’action est urgente, elle ne peut pas être différée.

 
 
 

L’exigence du développement partagé et de l’égalité réelle fournit le troisième point cardinal. Chacun constate que notre société se délite sous les coups de boutoir des affrontements entre quartiers, générations, ethnies, religions. Citoyenneté, laïcité, solidarité sont mises en cause alors qu’elles devraient être notre triangle magique.

 
 
 

L’appartenance pleine à notre communauté nationale doit être assurée par et pour chaque citoyen. Quels que soient son habitation, sa confession, son âge, sa couleur de peau, chacun(e) a droit à une égalité réelle et pas seulement incantatoire. Pour cela, l’action publique doit être rendue plus ciblée et plus efficace. La lutte contre les discriminations doit être renforcée. La laïcité, valeur essentielle de la gauche, constitue un véritable trésor dans un monde miné par la confusion violente entre le domaine de César et celui de Dieu ; elle est probablement ce que la République française peut proposer de plus utile aux autres nations pour réduire les conflits. Dans l’hexagone, nous devons réaffirmer cette laïcité à l’école, pour l’État et plus largement pour toute la société. Elle sera convaincante si elle s’accompagne d’égalité en actes. C’est là qu’intervient la solidarité.

 
 
 

Précisément, le financement solidaire constitue notre quatrième point cardinal. Pour l’Union européenne, le vieillissement de la population et la mauvaise maîtrise de nos finances publiques aboutiraient, si aucune mesure correctrice n’est prise, à faire passer la part de la dette par rapport au produit intérieur brut de plus de 60 % aujourd’hui au chiffre faramineux de 250 % en quatre décennies. Dans un contexte où la répartition entre riches et pauvres est tragiquement inégalitaire, où le partage est déséquilibré entre capital et travail comme entre actifs et inactifs, et alors même que la marchandisation s’étend, cette question du financement solidaire est décisive.

 

Je plaide pour que certains domaines soient « sanctuarisés » et pour un accès universel aux services essentiels : éducation, culture, santé, eau, assainissement. C’est une mission de la gauche d’agir en ce sens par tous les canaux disponibles, notamment l’édiction de normes internationales et la construction de services publics modernes, ainsi que par la généralisation la plus large des sciences et des techniques.

 
 
 

Le rôle des entreprises et des entrepreneurs privés est crucial mais nous devons veiller aussi à assurer des moyens d’action efficaces à la puissance publique nationale, européenne et internationale. Ils sont indispensables au respect de l’intérêt général ; on vient encore de le constater avec la crise financière née des « subprimes » américaines. La gestion publique doit être profondément réformée. Les cas de maladministration doivent être sanctionnés. Ils ne doivent pas pouvoir être utilisés pour délégitimer l’intervention et les ressources publiques. Sinon, la crise ira de plus en plus à la crise, le déséquilibre au déséquilibre, et la pauvreté à la pauvreté !

 

Cela vaut notamment pour la France. Nos comptes ont viré au rouge cramoisi, et il y a malheureusement lieu d’être interrogatif face aux choix économiques et fiscaux actuels. Attendons les premiers résultats pour juger ; mais consacrer plus de 10 milliards d’euros chaque année à des mesures fiscales qui ne muscleront vraiment ni la demande (plutôt l’épargne) ni l’offre (ce qui serait pourtant nécessaire) risque de procéder d’un contresens économique pour se terminer par de profonds contrechocs sociaux.

 
 
 

Ce que je veux dire, c’est ceci : que les responsables politiques, au lieu de de s’agiter médiatiquement et de polémiquer inutilement, veuillent plutôt considérer ces quatre points cardinaux, ces quatre problèmes de fond : environnement, vieillissement, développement, financement. Et qu’ils s’engagent sur leurs solutions. Le citoyen-électeur retrouvera peut-être alors le sentiment qui seul nourrit les projets, mobilise les pays et permet le progrès : la confiance.

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 07:31

 



Il
y a quelques mois, le candidat SARKOZY prônait une France de Propriétaires. C’est évidemment tentant comme promesse électorale. Cela a été fait aux Etats-Unis. Avec la crise de cet été nous en voyons les conséquences…

 
 
 

Nous européens, nous allons même en payer les conséquences ! Si aujourd’hui des milliers d’américains sont dans la panade et se retrouvent complètement surendettés et sans logement, je vous assure, que certains se sont engraissés au passage… C’est encore un véritable scandale. Je vous livre l’analyse de Gérard FILOCHE et Jean-Jacques CHAVIGNE. C’est un peu long, mais pour bien comprendre la réalité de la crise, c’est autrement plus instructif que 30 secondes au journal de TF1 le soir sur le même sujet…

 
 
 
DH
 
 
 
 
 

La crise financière et ses enseignements
par Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

 


 
Tout a commencé lorsque le piège tendu par les organismes de crédit hypothécaires du secteur des « subprime » s’est refermé sur les salariés pauvres américains.

 


Aux Etats-Unis, les prêts immobiliers sont ventilés en trois catégories : « subprime », « non-prime » et « prime ». La catégorie des « subprime » correspond au niveau de solvabilité le plus bas de l’emprunteur, le plus souvent des salariés pauvres.

 


Ces prêts sont accordés par un institut de crédit spécialisé ou par une banque commerciale. Ils sont garantis par une hypothèque. Ils fonctionnent comme un véritable piège : les premières années les mensualités de remboursement sont peu importantes. Mais très rapidement le taux s’élève et peut atteindre 18 %. Nombre de salariés pauvres ne peuvent plus, alors, payer leurs mensualités.

 


Ce système ne peut fonctionner, au détriment des salariés pauvres et au profit des banques, que dans un contexte de hausse des biens immobiliers. C’est, en effet, uniquement dans un tel contexte que les organismes de crédit sont assurés, grâce à l’hypothèque qui leur permet de faire vendre le bien, de récupérer leur capital et les intérêts déjà dus au moment où l’emprunteur n’arrive plus à payer ses mensualités.

 


Mais depuis trois ans, les salaires stagnent et les taux de la Réserve fédérale (FED) sont passés de 2 % à 5,75 % augmentant d’autant les taux des prêts « subprime », variables et indexés sur les taux de la FED. Des emprunteurs de plus en plus nombreux ont donc cessé de payer leurs mensualités. Leurs logements ont été vendus aux enchères ce qui n’a fait qu’accentuer la baisse déjà en cours des prix de l’immobilier. Durant ces mêmes années, 1,2 millions d’Américains ont perdu leur logement et la situation ne fait qu’empirer en même temps que se dégonfle la bulle spéculative immobilière.

 


Les arroseurs arrosés

 


Les emprunts « subprime » n’ont pas été gardés dans le bilan des organismes qui les avaient accordés. Ces organismes ne se chargent plus, moyennant une commission, que de recouvrer les mensualités. Ces prêts ont été « titrisés » c’est-à-dire qu’ils ont été regroupés avec d’autres créances sur un instrument financier, le CDO (Collteralized Debt Obligation), et mis en vente sur les marchés financiers.

 


Ces CDO ont été plutôt bien noté par les organismes de notation (Moodys’s, Standard and Poor’s ou Fich) et ont été achetés par des fonds de placement partout dans le monde. Ces fonds ont acheté ces CDO en toute connaissance de cause : ils voulaient « doper » le rendement de leurs produits grâce aux intérêts exorbitants payés par les emprunteurs du secteur des « subprime ». Ces CDO se sont même retrouvés dans de très nombreuses SICAV présentées comme « sans risque » à leurs souscripteurs.

 


Les organismes de prêts hypothécaires à risque (tel l’American Home Mortgage) ont été les premiers touchés par l’augmentation rapide des non remboursements de prêts « subprime » : il leur devenait difficile de continuer leur activité.

 


Les fonds de placement ont suivi, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Australie, en France où, le 7 août, BNP-Paribas décidait de suspendre le calcul de la valeur liquidative de trois de ses fonds qui venaient de perdre plus de 20 % en un peu moins d’uns semaine.

 


De la crise immobilière à la crise boursière en passant par la crise bancaire

 


Vendredi 10 août, tout s’est accéléré. Aux Etats-Unis, en Europe, les banques ne prêtaient plus qu’avec une extrême réticence aux autres établissements financiers. Elles avaient peur de ne pas être remboursés si ces établissements étaient trop engagés dans l’immobilier américain. Le taux interbancaire (taux auquel les banques se prêtent de l’argent au jour le jour) passait en quelques minutes de 4,10 % à 4,70 %. Il faut dire que la plupart des analystes financiers estiment a plus de 300 milliards de dollars l’engagement des banques dans le secteur des « subprime » alors que 3 milliards de dollars seulement ont pour le moment été identifiés. En quête de liquidités, les banques se précipitaient alors sur le marché monétaire, marché plus large que le marché interbancaire où seuls peuvent intervenir les institutions financières.

La crise immobilière s’était transformée en crise bancaire et monétaire.

 


Les banques centrales sont alors intervenues massivement. La FED, la Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque du Japon ont, au total, en un peu plus d’une semaine, mis plus de 400 milliards d’euros de liquidités (sous forme d’euros, de dollars ou de yens) à la disposition des établissements bancaires.

 


Après ce « vendredi noir », les craintes des marchés se sont étendues à toutes les opérations de crédit.

 


La crise de l’immobilier aux Etats-Unis s’est étendue aux marchés des emprunteurs des catégories « prime » et « non-prime » c’est-à-dire à des marchés où les emprunteurs sont, en principe, beaucoup plus solvables.

 


Les actions des fonds d’investissements spécialisés dans l’acquisition d’entreprise à crédit, les Leverage Buy Out (LBO) ont vu leurs cours baisser.

 


Les grands investisseurs qui détenaient une bonne part des actions des fonds engagés dans le crédit immobilier ont vendu leurs actions dont le cours s’effondrait. Ils ont également vendu une partie des actions des grands groupes bancaires qu’ils détenaient : la valeur de ces actions baissait alors rapidement.

 


Pour compenser leurs pertes dans ces secteurs, ces grands investisseurs se sont alors mis à vendre les actions qu’ils détenaient dans d’autres compartiments du marché financier. Ces ventes ont entraîné une baisse générale des cours boursiers. La panique a commencé à s’emparer des marchés financiers : ces baisses ont fait boule de neige et entraîné de nouvelles baisses des cours.

 


La crise bancaire et monétaire était devenue une crise boursière.

 


Les nombreux fonds qui étaient investis dans l’immobilier américain ont commencé à vendre leurs valeurs mobilières sur les marchés européens et asiatiques, afin de trouver des liquidités.

 


Les investisseurs (notamment japonais) qui avaient emprunté des yens (en ne payant des taux d’intérêt que de 0,50 %) pour les placer dans des monnaies de pays ou les taux d’intérêt sont 10 à 15 fois plus élevés s’empressaient de reconvertir leurs avoirs en yens afin de se mettre à l’abri de la crise des « subprime » et de ses retombées. Ce mouvement entraînait une brusque appréciation du yen par rapport au dollar. La peur que cette hausse du yen ne pénalise les exportations des grands groupes japonais s’emparait alors des investisseurs qui se mettaient à vendre les actions de ces groupes, entraînant ainsi la baisse de leurs cours.

 


La crise née aux Etats-Unis s’étendait à l’ensemble des places boursières de la planète. C’est l’une des rançons de la mondialisation libérale et de la totale liberté de circulation qu’elle accorde aux capitaux.

 


« Trop gros pour faire faillite »

 


« Too big to fail », c’est cet adage anglo-saxon qui a amené les banques centrales à soutenir les établissements bancaires au bord de l’effondrement en mettant à leur disposition plus de 400 milliards d’euros. C’est particulièrement vrai en Europe où l’engagement des banques allemandes dans les crédits américains à risque menaçait d’effondrement le système bancaire allemand d’abord, européen, ensuite.

 


Il est difficile de comprendre pourquoi la politique de la BCE et de la FED a recueilli tant de louanges, même à gauche. En réalité, on ne voit pas comment elles auraient pu agir autrement et ne pas jouer leur rôle de « prêteur en dernier ressort » afin d’éviter une crise systémique, un effet domino généralisé. Il ne faut pas, pour autant, se voiler la face : il ne s’agit là que de reculer pour mieux sauter.

 


La BCE a accordé 300 milliards d’euros de crédit aux banques. La FED a non seulement mis plus de cent milliards de dollars de liquidités à la disposition des banques, mais elle a baissé son taux de réescompte, leur permettant ainsi un refinancement permanent à un taux inférieur de 0,5 point. Elle a même été jusqu’à accepter en garantie, en contrepartie des liquidités prêtées aux banques, une « large gamme » de produits financiers, « y compris des prêts hypothécaires et des actifs qui y sont liés ». C’est-à-dire qu’elle a encouragé les banques à se débarrasser d’une partie des crédits hypothécaires à risque. Dès lors, pourquoi les banques se gêneraient-elles ?

 
 
 

Pourquoi ne continueraient-elles pas à prendre les même risques puisqu’elles savent que leurs pertes seront, de toute façon, limitées par l’intervention des banques centrales ?

 
 
 

La lutte contre l’inflation : un prétexte pour la BCE

 


Le président de la BCE, Trichet, affirmait, en pleine crise financière : « La forte inflation c’est un peu de la drogue, cela vous donne des satisfactions immédiates mais ensuite vous le payez cher. » (Le Monde 16/08).

 


Mais de quelle inflation parlait-il ? De l’incroyable augmentation des prix des actifs financiers depuis vingt ans ? Non, aussi irréaliste que cela puisse paraître, il parlait de l’augmentation des prix de 1,8 % prévue en 2007 par la BCE dans la zone euro. En quoi une telle augmentation des prix peut-elle être qualifiée de forte inflation et même d’inflation tout court alors que la BCE elle-même considère qu’il n’est possible de parler d’inflation qu’à partir d’une augmentation des prix de 2 % ?

 


Quant à la définition de la drogue donnée par Trichet elle correspondait parfaitement à l’injection de 300 milliards d’euros de liquidités qu’elle a accordées aux banques de la zone euro au nom de la « stabilité financière ». Cette injection (c’est bien le mot !) ne donne-t-elle pas, en effet, aux banquiers des « satisfactions immédiates » mais qui se paieront, demain, par la création de nouvelles bulles spéculatives ? Cela avait déjà été la conséquence de l’injection massive de liquidités à la fin des années 1990, lors de la crise née de la faillite du fonds spéculatif américain « Long Term Capital Management » (LTCM). Cette injection de liquidités avait largement contribué à la formation de la bulle immobilière aux Etats-Unis, cette bulle qui est à l’origine de l’actuelle crise financière.

 


La crise financière met à nu la politique de la BCE : son objectif réel n’est pas de lutter contre « l’inflation » comme elle le martèle tous les jours. Ce combat est éminemment sélectif. La seule inflation que combat la BCE est celle qui pourrait voir pour origine des « augmentations de salaires plus fortes qu’attendu », selon la langue de bois de cette institution. L’augmentation des profits (qui rentre pourtant, au même titre, que les salaires dans le prix des marchandises ou des services) n’est jamais remise en cause par la BCE. Au contraire, toute sa politique a pour objectif d’augmenter les profits en jugulant les augmentations de salaire au nom, précisément, de la lutte contre l’inflation.

 


En gonflant de 300 milliards d’euros la masse monétaire de la zone euro, la BCE a agi en totale contradiction avec ses discours anti-inflationnistes. Elle a ainsi apporté une nouvelle fois la preuve de ce qu’était sa véritable mission : préserver à tous prix la « stabilité des marchés financiers » et la valeur des capitaux, même si le prix à payer était une recrudescence de l’inflation !

 


Les faux remèdes de Sarkozy

 


Fidèle à sa politique de posture, Sarkozy ne pouvait faire autrement que de réagir à la crise financière. Il a donc envoyé un message à Angela Merkel, présidente actuelle du G7 dans lequel il lui proposait d’ « œuvrer à la transparence des marchés, principal instrument de régulation ».

 


Berlin s’est contenté de constater : « Sarkozy rejoint le débat ». Il est vrai que lors de la dernière rencontre du G8 (le G7 + la Russie), en juin dernier, Angela Merkel avait fait des propositions proches de celles que fait aujourd’hui Sarkozy. Elle s’était, alors, heurtée à l’opposition immédiate de Bush et de Blair mais Sarkozy était resté d’une rare discrétion.

 


De toute façon, les propositions de Sarkozy sont des plus limités puisqu’il se refuse « à instaurer des mesures qui seraient de nature à rigidifier le financement de nos économies ». Ce qui revient à dire qu’il laissera les marchés financiers organiser eux-mêmes leurs transparences. Il rejoint en cela la Commission européenne qui ne veut « réglementer qu’en dernier ressort ».

 


Il n’y a là rien de nouveau sous le soleil. A chaque crise financière ce sont les mêmes discours qui sont tenus mais, en pratique, rien ne change. Les agences de notation sont de nouveau sur la sellette : elles l’étaient déjà lors de la faillite de l’entreprise américaine Enron en décembre 2001.

 


Malgré les admonestations de Sarkozy, les fameux « hedges funds » (fonds spéculatifs) ne changeront rien à leurs pratiques : la plupart d’entre eux ont leur siège social dans des paradis fiscaux qui sont la condition même de l’existence de la mondialisation libérale.

 


Dans Le Monde du 17/08, l’économiste Elie Cohen précisait fort justement : « Nous vivons dans un monde d’innovation financière, qui passe par l’invention de nouveaux produits d’une complexité grandissante. Les inventeurs de ces produits jouent des différences de réglementation existant dans différents pays et secteurs de marché. Le régulateur court toujours après l’innovation et a toujours un temps de retard… »

Rien ne change donc car rien ne peut changer sans remettre en cause la mondialisation libérale et ses conditions mêmes d’existence : les paradis fiscaux, la fuite en avant dans des innovations financières de plus en plus risquées…

 


Cette volonté de transparence absolue relève de l’utopie néo-libérale, de la croyance en une possibilité d’ « anticipation rationnelles » des acteurs économiques s’ils avaient connaissance de toutes les données des marchés. Cette connaissance est bien sûr impossible. Il n’est, surtout, pas sûr qu’elle change quoi que ce soit aux comportements des investisseurs. Comme le souligne Frédéric Lordon (Finance internationale : les illusions de la transparence, Critique internationale, janvier 2001), le comportement de ces investisseurs relèvent de considérations psychologiques beaucoup plus primaires. Ils sont soit « haussiers », soit « baissiers ». Et les informations provenant des marchés sont sélectionnées en fonction de ces deux comportements de base.

 


Lorsque les investisseurs sont « baissiers », ils ne veulent voir que les informations qui confortent ce comportement. Lundi 20 août, un des acteurs de la Bourse de Paris affirmait : « La seule bonne nouvelle, c’est qu’il n’y en ait pas de mauvaises… ». En effet, à ce moment là, une seule mauvaise nouvelle aurait fait s’écrouler les cours.

Lorsqu’ils sont « haussiers », leur regard est tout aussi sélectif et ne retient, là encore, que ce qui peut conforter ce comportement. Qui peut croire, en effet, que les fonds qui investissaient dans des CDO minés par les termites des « subprime » ne savaient pas qu’ils prenaient des risques ? Ne savaient-ils pas qu’un produit qui promet 15 % de revenu est plus risqué qu’un produit qui s’en tient à 4 % ? Les banques qui ont introduit ces produits dans leurs SICAV « sans risques » pouvaient-elles ignorer les risques qu’elles faisaient prendre à leurs clients ?

 


Quel investisseur peut ignorer que l’économie mondiale repose sur une montagne de dettes, sur l’endettement colossale des ménages américains (135 % de leur revenu annuel contre 67 % en France), sur l’énorme dette internationale (3 000 milliards de dollars) des Etats-Unis ? Ces déséquilibres sont, aujourd’hui, mis sur le compte d’une « mondialisation heureuse » (P.A. Delhommais, Le Monde du 08/08/07) dans laquelle les excédents chinois viennent harmonieusement combler le déficit américain. On croirait lire Bernadin de Saint Pierre pour qui le melon a été divisé en tranches par la nature afin d’être mangé en famille… Mais, en cas de nouvelle crise se traduisant par une vente massive des bons du Trésor américain par la Banque Centrale chinoise ou les investisseurs japonais, la moindre information annonçant un nouveau creusement du déficit américain ne pourrait, alors, que provoquer un effondrement des cours boursiers.

 


Empêcher les marchés financiers de nuire

 


Tout le monde semble d’accord pour « réguler » les marchés financiers. Le problème - il n’est pas mince - est que le verbe « réguler » a deux sens totalement différents.

Pour la droite et les néo-libéraux, « réguler » c’est assurer la stabilité financière, une hausse continue mais sans heurts de la valeur des actifs financiers. C’est, dans cette optique, balayer tous les obstacles à la libre circulation mondiale des capitaux. Contrairement à ce qu’affirme Sarkozy, ce que veulent instaurer la droite et les néo-libéraux, c’est bien « la loi de la jungle » mais une jungle où tous les obstacles entre les lions et les gazelles auraient disparus. Une jungle où lions et les lionnes pourraient augmenter graduellement leur consommation quotidienne de gazelles sans se heurter à l’effondrement de bulles spéculatives…

 


L’autre sens du mot « réguler » est diamétralement opposé au premier. Il ne s’agit plus d’écarter les obstacles qui gênent les prédateurs financiers mais au contraire de multiplier ces obstacles afin d’assurer un contrôle démocratique des marchés financiers.

Aujourd’hui, la domination du capital s’appuie sur l’extrême mobilité des capitaux qui peuvent quitter, sans le moindre obstacle ou contrôle, un pays, une entreprise et ainsi ruiner une économie (le Mexique en 1994, l’Argentine en 2000) ou réduire d’un seul coup des milliers de salariés au chômage. Cette domination place l’économie mondiale en permanence au bord du gouffre, à la merci d’une crise systémique, d’un tsunami comme celui de 1929 dont les premières victimes seraient le salariat et la paysannerie pauvre. La crise financière actuelle indique clairement qu’il faut mettre fin à cette situation qui ne laisse pas d’autre choix que l’effondrement de l’économie mondiale ou l’encouragement à continuer de plus belle donné aux spéculateurs par les Banques centrales.

 


Les marchés financiers doivent être contrôlés, encadrés démocratiquement. Cela signifie la suppression des paradis fiscaux, la possibilité pour les Etats d’Etat d’imposer un contrôle des changes et des mouvements de capitaux, l’instauration d’une taxe (du type de la taxe Tobin) qui entrave la libre circulation des capitaux spéculatifs.

Le rôle de l’Union Européenne est déterminant dans ce processus. Avec une population supérieure à celle des Etats-Unis est un PIB des 2/3, elle a le poids nécessaire pour imposer un tel contrôle des capitaux. Mais il faudra pour cela remettre l’Union européenne sur ses pieds car, loin d’être une quelconque protection contre la mondialisation libérale, elle en est le moteur. L’Acte Unique de 1986 est l’acte fondateur de la libéralisation financière : il interdit toute entrave à la circulation de capitaux à l’intérieur de l’Union Européenne mais aussi entre l’Union Européenne et le reste du monde.

 
 
 

L’avenir de la crise et ses conséquences

 


Personne ne sait si la crise boursière est terminée. Chaque jour qui passe permet à la nervosité des marchés financiers de se calmer. Aujourd’hui, « une seule mauvaise nouvelle » ne ferait sans doute pas repartir la crise, mais plusieurs…

 


Les déséquilibres économiques, monétaires et financiers à l’origine de la crise n’ont pas été résorbés, au contraire. Pourtant ces déséquilibres et notamment le siphonage d’une grande partie de l’épargne mondiale par l’économie américaine ne pourront pas durer encore très longtemps.

 


Les liquidités injectées par les banques centrales afin de sauver les banques commerciales n’ont fait qu’encourager ces dernières à persévérer dans leurs pratiques et contribuent au gonflement de nouvelles bulles spéculatives.

Quelques organismes de crédit hypothécaire à risque ont fait faillite, les fonds de placement ont essuyé 200 milliards de perte. Mais les premiers touchés sont les salariés des Etats-Unis : les centaines de milliers qui ont perdu leur logement, les dizaines de milliers qui sont licenciés par les banques ou les fonds de placement en difficulté.

Le dégonflement de la bulle immobilière américaine aura forcément des effets sur la croissance des Etat-Unis en diminuant brutalement la consommation des ménages. Les ménages qui voyaient la valeur de leur logement augmenter tous les jours se croyaient riches et consommaient. D’autant, qu’aux Etats-Unis, le crédit hypothécaire permet d’emprunter non seulement pour acheter un bien immobilier mais aussi des automobiles, des téléviseurs ou des ordinateurs. Une baisse de la croissance américaine, à fortiori une récession, réduirait les débouchés commerciaux de la Chine, du Japon, de l’Asie et de l’Europe. Elle aurait des conséquences négatives sur toute l’économie mondiale.

 


Les banques, les compagnies d’assurance (aux Etats-Unis, en Europe…) se referont une santé financière sur le dos de leurs clients en augmentant leurs taux, leurs commissions et leurs primes. Cela ne pourra que réduire la consommation et donc la croissance.

Les prévisions de croissance dans notre pays sont très mauvaises : 1,5 % à 1,8 % en 2007, au lieu des 2,25 à 2,50 % prévu par le gouvernement Sarkozy. La croissance de 0,3 % seulement au 2e trimestre ne peut laisser aucune illusion à ce sujet.

 
 
 

Dans ces conditions, le déficit public (Etat, Sécurité sociale), déjà creusé par les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits aux nantis et par les exonérations de cotisations sociales ne pourra qu’augmenter.

 
 
 

Les attaques du Gouvernement de droite contre les salariés vont donc s’accentuer après les mauvais coups de l’été : assurance-maladie, retraites par répartition, TVA anti-sociale, CDI, droit du travail, droit de grève…

 


Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 07:07

 


La rentrée politique du PS…

 

La rentrée du PS est orientée autour de plusieurs évènements. Tout d’abord avec la publication de plusieurs livres.


Evidemment j’en conseillerai pour l’avenir du PS et de la Gauche, au moins deux :

 

- Jean – Luc MELENCHON et Michel SOUDAIS « En quête de Gauche »

 

Editions BALLAND à paraître dans les prochains jours

 

- Marie - Noëlle LIENENANN et Pierre COHEN « Au revoir ROYAL »

 

Editions  PERRIN

 
 08-2007-Au-revoir-ROYAL.gif
 

 

Dans un autre registre, Lionel JOSPIN devrait apporter son éclairage sur la vie politique de ces dernières années (2002 – 2007)

 
 

Editions FLAMMARION à paraître le 24/09/07

 08-2007-L-impasse-JOSPIN.jpg
 
 

 

Tout comme Ségolène ROYAL qui devrait faire son autocritique dans un livre à paraître en octobre…

 

La rentrée au PS ne sera pas que littéraire et a d’ores et déjà commencée avec la fête de la rose de Ségolène ROYAL à MELLE le 25 Août. Sur le fond je renvoie à l’analyse de Jean-Luc MELENCHON.

 

Dans la Provence du 26 Août, j’ai retenu le commentaire de Patrick MENNUCCI « …elle a rassuré ses amis ». Pendant des mois, pendant la campagne présidentielle, nous avons été inquiets sur ses prestations, ses interventions, ses prises de position. Manifestement cela continue, mais je ne suis pas sur que les militants suivront une deuxième fois…

 

A suivre…

 

DH

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 07:31
 

 


Choisir, une certaine idée de la gauche, par Pierre MENDES – France

 

 

 

MENDES- FRANCE en 1981...
 

 

 

Pour ma culture j’ai lu cet été la réédition d’un livre de conversations entre Jean BOTHOREL et Pierre MENDES FRANCE (PMF). C’est en fait la réédition chez FAYARD à l’occasion du centenaire de sa naissance d’un livre paru en 1974. Ile livre est préfacé par Jean DANIEL avec un avant-propos de François HOLLANDE.

 

 

 

Pierre MENDES – FRANCE assurément marqué son époque et représente aux yeux de beaucoup une certaine « éthique de la politique ».

 

 

 

Je ne partage pas forcément toutes ses idées. La déclinaison de la pensée de Pierre MENDES - FRANCE peut se retrouver au travers d’hommes comme Jacques DELORS et Michel ROCARD.

 

 

 

Mais il faut reconnaître à PMF son sens du politique, son sens de l’Etat, son sens moral et son éthique. C’était assurément un grand homme qui a donné une autre image de la politique, à tel point qu’aujourd’hui encore il est une référence.

 

 

 

PMF est évidemment l’homme qui a réglé le conflit d’Indochine, c’est l’homme de l’indépendance de la Tunisie, etc.

 

 

 

Sur le fond de ses propos, je retiendrai que l’on s’aperçoit que les choses que nous subissons aujourd’hui viennent de loin !

 

 

 

Ainsi PMF, c’est l’homme qui s’est opposé à la Vème République, en pointant les dérives d’une telle constitution. 30 ans plus tard, aujourd’hui, c’est totalement d’actualité avec la présidentialisation du régime à laquelle nous assistons avec Nicolas SARKOZY.

 

 

 

PMF pointait en 1974 la financiarisation de la société et la prise du pouvoir des « multinationales » avec l’aide de la Droite de POMPIDOU au pouvoir (VGE à l’Economie et aux Finances), etc. Pressentant « l’internationalisation des firmes », il ales organisations syndicales, les institutions internationales, les gouvernements à arrêter en commun leur réaction de défense. Son appel faut d’avoir été entendu est toujours d’actualité…

 

 

 

« Choisir » pour PMF, c’était aussi prévoir, anticiper pour ensuite vouloir et décider. La planification était pour lui l’instrument de cette politique, la condition de son succès, l’affirmation d’engagements, l’outil d’un débat démocratique. Nous nous rappelons du Vème plan du VIème plan de notre jeunesse. Aujourd’hui cela parait bien désuet. Le commissariat au plan a disparu, le rôle de l’Etat s’est amoindri, le marché a tout emporté…

 

 

 

Au sujet du socialisme ?

 

 

 

« Si j’écrivais une thèse, j’essaierai d’abord de préciser ce que recouvre exactement le mot « socialisme ». Beaucoup de gens en ont débattu depuis des générations et ne sont jamais parvenu à une définition sûre, scientifique, unanime. Il y a tout de même quelques points de repères essentiels.

 

 

 

L’intérêt de la collectivité, l’intérêt du pays, des masses doit –il ou non prévaloir sur les intérêts particuliers ? Là - dessus tous ceux qui se recommandent du socialisme sont d’accord. Vous me direz cela va de soi… » (*)

 

 




Relire en 2007 une interview de Pierre MENDES FRANCE de 1974 peut paraître anachronique. J’y ai trouvé en fait un réel plaisir, et y ait appris beaucoup de choses tant sur l’histoire récente de notre pays. 30 ans après, il était encore plus facile d’apprécier la vison politique d’un grand homme de Gauche, sa pensée restant très actuelle…

 

 

 

DH

 

 

 

 

 

(*) Quoique,  lorsque l’on écoute certains discours politiques comme celui de MELLE le 25 août 2007…

 

 

 

Pour en savoir, le site de la fondation MENDES FRANCE




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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste