Tous derrière l'Oncle Sam : Mise en place d'ici 2015 d'une zone de libre-échange transatlantique.
Une exigence répétée par le Parlement européen le 26 mars, à l'occasion du vote sur le rapport sur « L'état des relations transatlantiques suite aux élections aux États-Unis. »
Rapport adopté par 503 voix contre 51, donc avec l'assentiment du Parti socialiste européen (PSE). La libéralisation du marché intérieur au sein de l'UE, l'alliance entre les deux zones commerciales seront autant d'arguments dans les négociations commerciales avec les pays tiers, notamment ceux du Sud, pour les pousser à ouvrir leurs propres marchés.
Ce n'est pas nouveau, j'en avais déjà parlé sur ce blog il y a 2 ans et plus récemment lors des débats sur les contributions en vue du congrès du PS en 2008. Voilà un vrai enjeu et un vrai débat politique pour la prochaine élection européenne de juin 2009.
Malheureusement, Sarkozy comme le PS esquivent le vrai débat politique...
Juin 2009, ne doit pas aussi se réduire seulement pour les électeurs de Gauche à un simple vote anti-Sarko.
A suivre.
DH
Pour en savoir plus :
Tous derrière l'Oncle Sam
Alignement. Mise en place d'un conseil économique UE - États-Unis, projet de zone de libre-échange, de structures politiques communes, d'aucuns font le forcing pour une intégration transatlantique.
G20, OTAN, sommet UE - États-Unis, la « relation transatlantique » a été au coeur de l'actualité la semaine dernière. Si l'Alliance atlantique est avant tout une organisation militaire, certains aimeraient la voir doublée d'une organisation politique et économique. Le projet n'est pour l'heure qu'à l'état d'idée, mais certains milieux poussent en ce sens, et certaines politiques déjà à l'œuvre pourraient permettre d'aller vite vers cet objectif. Il s'agirait de voir l'Union européenne intégrée dans le sillage du leadership des États-Unis. Au nom d'une vision commune et libérale de l'économie, et d'une vision géopolitique qui n'est pas sans rappeler celle de George W. Bush : le choc des civilisations.
En avril 2007, lors d'un précédent sommet, les deux « partenaires » avaient fondé un Conseil économique transatlantique (CET). « Il s'agit de parvenir, en ce qui concerne les normes réglementaires, à une plus grande harmonisation entre l'Union européenne et les États-Unis », avait commenté la chancelière Angela Merkel, alors présidente allemande du Conseil européen. Et de dévoiler l'arrière-pensée : « Compte tenu de la concurrence avec la Chine et l'Inde, (...) c'est une nécessité urgente. » Avec un produit intérieur brut (PIB) correspondant à 57 % de celui de la planète, les deux ensembles veulent maintenir ainsi leur domination économique.
Si les deux parties ont instauré ce CET, c'est qu'elles souhaitent la mise en place d'ici 2015 d'une zone de libre-échange transatlantique. Une exigence répétée par le Parlement européen le 26 mars, à l'occasion du vote sur le rapport sur « L'état des relations transatlantiques suite aux élections aux États-Unis. » Rapport adopté par 503 voix contre 51, donc avec l'assentiment du Parti socialiste européen (PSE). La libéralisation du marché intérieur au sein de l'UE, l'alliance entre les deux zones commerciales seront autant d'arguments dans les négociations commerciales avec les pays tiers, notamment ceux du Sud, pour les pousser à ouvrir leurs propres marchés.
Derrière cette union transatlantique, c'est l'indépendance de l'Europe qui est atteinte. Ainsi, le Parlement de Strasbourg prête allégeance à l'OTAN, la « pierre angulaire de la sécurité transatlantique ». Pis, les députés appellent de leurs voeux un conseil politique transatlantique, où les dirigeants de l'UE et des États-Unis coordonneraient leurs politiques, notamment les affaires étrangères.
Ainsi, États-Unis et UE pourraient avoir « une stratégie commune (...) dans le cadre de la politique européenne de voisinage ». Celle-ci est le programme que poursuivent l'UE et ses pays voisins, pour bonne part frontaliers de la Russie. Une extension à l'est qui n'est pas sans rappeler les velléités d'élargissements de l'OTAN. Dès lors il n'est pas anodin que le texte des députés veuille enrôler les États-Unis dans la façon dont l'UE gère ses relations à ses frontières.
Certains eurodéputés se prennent même à rêver de transformer le « dialogue transatlantique des législateurs » en « assemblée transatlantique ». De quoi faire baver d'envie Édouard Balladur, qui dans son opuscule de 2007 Pour une union occidentale entre l'Europe et les États-Unis appelait à la création d'institutions communes.
L'Humanité.fr / Gaël De Santis