Vitrolles détient un triste record avec 63 % d'abstention... C'est étonnant quelque part dans une ville qui par le passé a été très politisée avec justement de très forts taux de participation aux élections locales notamment à l'époque « Mégret »...
Pour autant, ce taux doit interroger toutes les forces politiques Vitrollaises. Les scores des uns et des autres doivent être relativisés avec ce très faible taux de participation.
Pour le Parti de Gauche, cela ne nous laisse pas indifférent. Il n'est pas anodin que les électeurs se détournent des urnes. C'est même grave pour la démocratie. Je considère que nous avons les « politiques que nous méritons ».
Nous sommes tous égaux dans l'isoloir ! Certes tout est fait pour détourner les citoyens des urnes. Il faut se poser la question de savoir qui y a intérêt ? « Tf1 and Co » ne nous aident pas et ne font rien pour l'éducation, l'information, etc. A contrario, il faut tout faire pour que les citoyens ne pensent pas par eux-même...
Une anecdote. Sarko était à Eurocopter il y a quelques jours. De part mes responsabilités syndicales, outre l'avoir rencontré pour lui poser une question, j'ai suivi ensuite le cortège de sa visite. Un salarié l'a pris par l'épaule. Sa demande c'était que Sarko, par ailleurs, Président de la République (au delà de l'homme, c'est tout de même la plus haute fonction de l'Etat) s'occupe du problème des supporters de l'OM interdits pour je ne sais plus trop quel match... Tout est dit !
DH
Régionales : Vitrolles, bastion abstentionniste
Publié sur La Provence.fr le mardi 16 mars 2010
Quand les chauffeurs de poids lourds pèsent leur chargement sur la bascule de la zone des Estroublans, ils prennent rapido un café à la guinguette attenante, tenue depuis 9 ans par Yves, un Vitrollais de 49 ans qui a tous ses tampons sur sa carte d'électeur. Sauf celui du premier tour des régionales.
"Il faisait beau", le temps a filé, il a oublié. Ou fait semblant, dans une commune où l'abstention grimpe à 62%. "Ils ont pris 50% d'abstention dans la gueule. Et dimanche, tout le monde était content !" Face à un parking en terre rempli de camions polonais, il sert le café au verre avec un soupçon d'amertume. "Les salariés n'ont plus un euro pour le petit noir du matin. La crise n'est pas pour tout le monde quand je vois les banquiers qui affichent des bénéfices extraordinaires" .
Les candidats aux régionales ne paieront pas toute l'addition de sa colère : au second tour, il ira voter. Laurent Dupont, ferronnier de 45 ans, était à son bureau de vote à 8h05. Seul passionné au milieu d'artisans et de commerçants démobilisés. "L'enjeu des régionales a été mal expliqué. Quand les dirigeants politiques en parlent, c'est ambiance cour de maternelle. Je ne connais pas la langue qu'ils causent. C'est sûrement que je n'ai pas fait assez d'études".
Laurent Dupont est un ironique. De l'autre côté de l'A7, Jonathan fêtait hier ses 18 ans sur le parvis de la gare routière. Deux jours trop tard pour voter dimanche prochain. Pas grave ! Sous sa casquette américaine vissée sur le côté, il a rêvé de mille cadeaux d'anniversaire, mais jamais d'une carte d'électeur.
À ses côtés, Quentin, 20 ans, sans emploi, qui ne vote pas "parce qu'il ne s'intéresse pas trop aux programmes politiques", Jean-Michel, 21 ans, lycéen, dans le même cas puisque "les candidats ne font pas ce qu'ils ont promis pendant la campagne", Christian, 18 ans, qui "s'en fout", Cyril, 17 ans, qui se demande, "honnêtement, à quoi ça sert de voter".
Jamais ils ne parlent entre eux de politique. Leurs parents les ramènent-ils parfois sur le chemin des isoloirs ? "Ma mère non plus ne vote pas", précise Christian, employé dans la restauration. Un beau-père l'incite à passer aux urnes. Il en tiendra compte. "À la prochaine présidentielle."
Il s'en trouve tout de même un pour annoncer qu'il se déplacera dimanche. Jean-Michel, le plus âgé. Pour le FN. Que Vitrolles -mais aussi Marignane- ait aussi peu voté dimanche n'étonne pas la politologue Virgine Martin (Euromed-Management). "Il y a une forme de radicalisme dans cette abstention. Ce n'est pas du désintérêt pour la chose publique."
Ces villes "à fort potentiel protestataire" s'abstiennent "pour les mêmes raisons qui les ont amenées à voter Front national". Les déçus du sarkozysme "s'extrême-droitisent ou finissent par jeter l'éponge", la droite parlementaire étant trop peu implantée pour les retenir.
Alors qu'en face, PS et Front de gauche sont mieux armés face à une liste écologiste "qui ne correspond à rien ici". Deux des trois candidats, Vauzelle et Le Pen, ont prévu cette semaine une halte à Vitrolles-Marignane. Dans l'espoir de rallier ce bastion abstentionniste.
Patrice MAGGIO