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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:52

Municipales : difficile accord PC-PS

 
Paru dans l’Humanité du 01/03/2000
 

Déjà en échec avec les Verts sur un accord électoral en vue des élections municipales, le Parti socialiste semble provoquer des "blocages" avec le PCF. C’est du moins ce que vient d’affirmer Pierre Blotin, à la veille d’une rencontre entre les deux partis. Le responsable communiste fait état de "reculs sur tout une série de villes par rapport aux avancées antérieures". Outre qu’il réclame les têtes de liste des quatre communes dirigées par le Front national, alors que Alain Hayot (PCF) s’est déjà déclaré candidat à Vitrolles, le PS voudrait obtenir la direction des affaires à Pantin, ville de Seine-Saint-Denis, dont le maire est communiste.

 
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:50

Municipales : le PS flirte avec l’environnement
 

Paru dans l’Humanité du 07/03/2000

 

La vie politique réserve parfois des coïncidences heureuses. Tandis qu’il participait, samedi à Rennes, à la convention régionale consacrée à l’environnement - première des six conventions devant préparer la convention nationale du PS, Territoires et citoyens, en juin à Clermont-Ferrand -, François Hollande a affiché son scepticisme quant à la possibilité de conclure avec les Verts un accord national pour les municipales de 2001.

 

" Leur stratégie est de privilégier une meilleure implantation dans les communes, pas forcément d’être maires ", a-t-il analysé, faisant valoir que les Verts étaient également " partagés entre ceux qui veulent compter leurs voix et ceux qui veulent des postes dans les équipes municipales ".

 

Le premier secrétaire du Parti socialiste venait, avec insistance, dans son discours de clôture de définir l’écologie comme " le sens même de l’action que nous conduisons ", pour convenir, à la suite de plusieurs participants, que le thème serait au cour de ces élections. François Hollande a confirmé, en marge de la convention, que des " propositions sérieuses " serait faites aux écologistes lors d’une nouvelle rencontre le 16 février. En tout état de cause, il devrait s’agir des dernières, formant un " paquet " indissociable. Si aucun accord n’est trouvé, restera aux Verts à négocier des accords départementaux, François Hollande prévenant toutefois de " l’appétit " des fédérations départementales socialistes. Le premier secrétaire du PS a réitéré son espoir de conclure " un peu avant la fin du mois " des accords nationaux avec le MDC, le PRG et le PCF. Un certain nombre de villes de plus de 100 000 habitants, considérées comme gagnables, telles Caen, Le Havre, Vitrolles, Nancy ou Saint-Étienne suscitent encore des arbitrages quant à la future tête de liste. Metz ne semble plus revendiqué par les Verts, ni Orange, et le candidat pressenti par les écologistes à Toulon, Gérard Paquet, a décliné l’invitation. En tout, les Verts auraient revendiqué une soixantaine de têtes de listes dans les villes de plus de 25 000 habitants.

 

Reste le cas de Paris, qui déborde du cadre tracé par le premier secrétaire du PS, qui consiste à privilégier l’implantation locale et à susciter un accord large au sein de la gauche plurielle, Verts compris. Si François Hollande se refuse à exprimer une quelconque préférence entre le candidat déclaré, Bertrand Delanoë, et Jack Lang, candidat potentiel, il note que " Jack Lang est celui qui prend le plus de risques ". Le maire de Blois depuis 1986 joue en effet à plus long terme, en cas de parachutage dans la capitale, son siège de député du Cher. Entre Toulouse, où le PS peine à présenter un candidat, et Marseille où quatre candidats socialistes se sont déclarés, le PS a également du pain sur la planche en interne. Les candidats " seront-ils des personnalités connues ? Peut-être pas, il y aura des personnalités inconnues. La grande différence entre les deux, devait juger François Hollande, c’est que les secondes deviendront connues alors que les premières n’ont pas forcément envie de redevenir inconnues ", résumant ainsi les cruels dilemmes qui restent à trancher.

 
Lionel Venturini
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:40


Belgique, le Block fait pâte de velours

 
 

source : Le Nouvel Observateur le 09/03/2000 auteur : Didier Pavy


Avec sa façade néoclassique fraîchement repeinte d'un jaune éclatant et sa porte de chêne verni, l'hôtel de maître du 98 Amerikalei, à Anvers, respire l'opulence et l'honorabilité. Seuls trois étendards accrochés au balcon distinguent cette belle demeure de ses voisines: le lion noir sur fond jaune de la Flandre, le rouge et blanc de la ville d'Anvers et le blanc et orange du Vlaams Blok. A l'intérieur, aucune relique néonazie, pas le moindre skinhead bardé de cuir. Pas même une banderole avec le fameux slogan flamingant né dans les tranchées de 14-18: «Tous pour la Flandre, la Flandre pour le Christ». Mais des jeunes gens concentrés sur les écrans d'ordinateurs flambant neufs. Cette demeure bourgeoise est pourtant le siège du parti nationaliste, xénophobe et intégriste qui fait peur à la Belgique depuis qu'il a raflé 18 sièges sur 55 au conseil communal d'Anvers, lors des élections de 1994.


Même s'il est issu de l'aile dure du mouvement nationaliste flamand, dont certaines figures sont allées jusqu'à la collaboration avec l'occupant pendant la Seconde Guerre mondiale, le Vlaams Blok ne se présente pas pour autant sous les traits d'un parti néonazi professant des thèses négationnistes. On imagine mal ses dirigeants déclarer publiquement, comme le fit Le Pen, que les chambres à gaz étaient un «détail» de l'histoire. Le Blok affiche clairement sa volonté de rendre la Flandre indépendante de la Wallonie, son rejet des immigrés et sa politique nataliste. Mais il le fait sans violence, laissant aux activistes du Tak, du Vlaamse Volksbeweging ou du Voorpost le soin de jouer les gros bras. C'est ce qui le rend tout à fait fréquentable aux yeux de certains élus libéraux ou sociaux-chrétiens flamands qui ne refuseraient pas de former une coalition de centre-droit, à l'autrichienne, avec cette organisation qui, forte de 15000 adhérents, est soutenue par 600000 électeurs.


«La participation du FPÖ au gouvernement autrichien est un précédent très intéressant, explique Filip Dewinter, secrétaire général du parti et député au parlement de la Région flamande. Nous sommes déjà le premier parti d'Anvers, avec près de 30% des voix. Si nous obtenons 5% de plus aux prochaines élections communales, continuer à gouverner cette ville sans nous irait à l'encontre de la volonté du peuple.» «Nous n'avons rien contre les Wallons, nous sommes leurs meilleurs amis, affirme Dewinter. Mais nous avons deux langues, deux cultures et deux économies différentes. Et la Flandre donne chaque année 200 milliards de francs belges à la Wallonie, victime de l'incurie socialiste, pour financer sa sécurité sociale. Cet argent serait très utile pour régler les problèmes qui affectent la Flandre.»

 

Xénophobe, le Vlaams Blok ? Raciste ? «Pas du tout, réplique Dewinter. Nous ne nous considérons pas supérieurs aux Marocains ou aux Turcs mais nous pensons que chacun doit organiser sa propre culture dans son propre pays. L'intégration, ça ne marche pas.» «Pour emporter Anvers, dont Dewinter rêve de devenir le bourgmestre, ils copient la politique du Front national à Vitrolles et à Orange, explique Fauzaya Talhaoui, élue du parti écologiste flamand Agalev et première femme  d'origine étrangère à siéger au Parlement fédéral belge. Ils offrent, par exemple, un chèque de 30000 francs belges (5000 francs français) à chaque naissance d'un "echte Vlaams" (un Flamand de souche).» Alors que la majorité des Flamands ne désirent pas la disparition de l'Etat belge et que le chômage, en constant recul depuis cinq ans, est passé en Flandre au-dessous de la barre des 10%, comment expliquer la progression du Blok? «Pendant près de soixante-dix ans, explique le politologue Pascal Delwit, Anvers a été gérée conjointement par les socialistes et les sociaux-chrétiens. Elle est la ville la plus endettée du pays, avec Liège. Pour endiguer le chômage, la municipalité a créé un grand nombre d'emplois publics. Mais les deux partis au pouvoir se sont répartis les postes dans la plus pure tradition clientéliste.» «Anvers croulait sous la dette, nous l'avons réduite, répond la bourgmestre socialiste Léona Detiège. Nous avons aussi investi dans la rénovation de la ville et lancé un programme d'intégration des jeunes immigrés.» Une enquête publiée le mois dernier par l'institut régional flamand de la statistique fournit une autre explication à la progression du Vlaams Blok. Selon ce document, le Flamand moyen se considère comme comblé mais «subjectivement» malheureux. «Cette impression de malheur, cette angoisse irrationnelle, ce sentiment désagréable sont autant de sources d'inspiration pour l'extrême-droite», écrit Yves Desmet, rédacteur en chef du quotidien «De Morgen». «Je ne crois pas qu'on puisse uniquement lier le vote Vlaams Blok à la pauvreté dans les villes, confirme la syndicaliste Mia De Vits. Je vais dans certaines d'entre elles, prospères, tranquilles, et où il n'y quasiment pas d'immigrés, et on me dit que le Blok y a progressé.»


Reste à savoir, aujourd'hui, si le cordon sanitaire établi depuis 1994 par les partis démocratiques du nord de la Belgique autour du Vlaams Blok l'empêchera de déferler jusqu'à Bruxelles. Renouvelé aux élections législatives et provinciales de juin 1999, il n'a pas empêché le Blok de progresser non seulement à Anvers mais aussi à Gand et à Malines. En vue des municipales d'octobre prochain, les dirigeants des partis flamands ont menacé d'exclusion ceux de leurs membres qui se laisseraient tenter par un flirt avec le Blok. Mais les partis francophones de Bruxelles et de Wallonie doutent de l'efficacité de cette méthode. «Le choix est difficile, admet Fauzaya Talhaoui. Isoler totalement le Vlaams Blok, c'est en faire la seule réponse au mal-être des gens. L'interdire, c'est en faire un parti martyr.» Rinke Van Den Brink, spécialiste de l'extrême-droite européenne à l'hebdomadaire néerlandais «Vry Nederlands», va plus loin: «La classe politique belge a peur du Vlaams Blok et elle manque de foi dans la force de la démocratie. Il faut les combattre à visage découvert plutôt que par de petites machinations qui ne font que le renforcer.» Il serait en tout cas paradoxal que la Belgique, qui s'est montrée l'une des plus ardentes partisanes de l'isolement de l'Autriche au sein de l'Union européenne au moment de l'arrivée du FPÖ au pouvoir à Vienne, se retrouve quelques mois plus tard dans la situation de l'arroseur arrosé.

 
D. P.
 
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:34
Téléphone Rouge
 

Source : Le Nouvel Observateur le 16/03/2000



PS: surprises marseillaises

 

Beaucoup de surprises à l'occasion de la vérification des cartes de la fédération PS des Bouches-du-Rhône par la Rue-de-Solférino. Exclus du PS depuis plusieurs années, Lucien Weygand, ancien président du conseil général, et Jean-Jacques Anglade, ancien maire de Vitrolles, ont reçu récemment une lettre de la direction nationale du PS leur demandant de confirmer leur adhésion. Les deux hommes figuraient encore sur les fichiers de la fédération qui avait «oublié» de les radier...

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:30


Côté Sud. Avec deux candidats déclarés à Toulon et des divisions au sein du PS sur le cas de Vitrolles, la gauche avance toujours divisée à un an des municipales.

 

Paru dans l’Humanité du 17/03/2000

 

Toulon et Vitrolles, La gauche en peine d’accord

À Toulon, les députés socialistes Odette Casanova et Robert Gaïa se sont tous deux portés candidats, tandis que Gérard Paquet, ancien directeur du théâtre de Châteauvallon, entend " participer au combat pour la conquête de la ville ", au nom des Verts. À Vitrolles, les associations mettent en garde " ceux qui alimenteront les divisions ".

 
De notre envoyé spécial.
 

Marignane, Orange, Toulon, Vitrolles. Quatre villes du Sud aux mains du Front national ou ce qu’il en reste. Quatre situations différentes et une possibilité commune : le rejet de l’extrémisme fascisant. Dans les deux premières, la gauche pourrait rapidement se placer en ordre de bataille pour les élections municipales de 2001 avec des listes conduites par un socialiste et un Vert. Dans les deux autres, l’accouchement prendra un peu plus de temps. Pourtant, à Toulon comme à Vitrolles, la gauche, si elle s’en donne les moyens, peut mettre un terme à l’occupation des mairies par Jean-Marie Le Chevallier et la famille Mégret.

 
….
 

À Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône, la famille Mégret fait ses comptes. Ici aussi, plusieurs membres de la municipalité ont fait sécession tandis que la résistance aux extrémistes fascisants n’a jamais désarmé. " Le soir de la prise de la mairie par Mégret, j’ai erré dans les rues, désespéré, désemparé. Puis, peu à peu, des associations se sont crées. Nous nous sommes parlé, nous avons agi, indique Dina Bouziane, vingt-sept ans, responsable de SOS Racisme. Mais les Mégret laissent un champ de ruines. " Exagéré ?

 

Vitrolles est en crise avec 36 % de chômeurs. L’épouvantable image de la ville fait fuir les entreprises des deux zones industrielles et de la zone commerciale. " Je n’ose plus dire que j’habite Vitrolles, je paie toujours par Carte Bleue où ne figure pas mon adresse et, lorsque je suis à Paris, je dis que j’habite Aix ", confie un président d’association qui, comme la plupart des personnes interrogées, souhaite garder l’anonymat.

 

Privatisation de nombreux services publics, disparition des équipements socioculturels, fermeture de maisons de quartier, étranglement des centres de vacances..., l’inquiétude n’a jamais cessé de croître. Les Mégret se flattaient de " rétablir l’ordre " en menant une politique sécuritaire. On allait voir ce qu’on allait voir, avec une police municipale musclée, remplaçant les éducateurs. Résultat : les crimes et les délits ont augmenté de 24 % alors que partout ailleurs la tendance est à la baisse.

 

Actuellement, madame le maire quitte un peu plus souvent sa résidence de Saint-Cloud pour Vitrolles. À chacune de ses virées, les sanctions pleuvent. Dernières en date : l’éviction de la directrice aux affaires culturelles, un enseignant interdit de surveillance de cantine ou encore la mutation autoritaire de Mme F., employée dans une école, les deux derniers pour avoir refusé de serrer la main de la Dame qui fait afficher un peu partout son portrait. Madame joue la carte de la menace, du chantage, de la peur. Vitrolles aussi aimerait changer de " look ". Et l’on pense déjà à l’élection municipale de l’an prochain.

 

Cette ville n’a pas de tradition de droite. La précédente municipalité conduite par le socialiste Anglade a été marquée par l’opacité de la gestion, le clientélisme et une pratique bien éloignée de la démocratie.

 

Le clan Mégret n’a fait que cueillir un fruit pourri. Les habitants entrés en résistance, l’ensemble des associations posent une condition : " Nous voulons virer les Mégret mais nous ne voulons pas que les pratiques anciennes recommencent. " C’est d’abord à cette interpellation que les forces de gauche de Vitrolles doivent répondre. Ici, il est impossible de se limiter à une alliance d’appareils. Et comme le souligne Alain Hayot, vice-président de la région PACA, " battre le FN est à notre portée à condition de ne plus tomber dans les travers de la division, et de se placer dans une logique redéfinissant les pratiques politiques et les rapports des élus avec la population ". Selon Alain Hayot, il faut impliquer l’ensemble des partis de gauche ainsi que le mouvement associatif dans l’élaboration du futur programme municipal et dans la constitution de la liste respectant la " parité entre les forces politiques, le mouvement associatif, tous ceux qui ont mené durement le combat contre le FN ".

 

Alain Hayot sait de quoi il parle. Il y a quelques années ce brillant universitaire et sociologue a souhaité mettre sa réflexion théorique à l’épreuve du terrain. Pas seulement en distribuant des tracts sur le marché mais en allant au contact direct dans les cages d’escaliers, chez les habitants. Il s’est totalement impliqué en prenant soin d’écouter les réactions, les opinions, les critiques, les propositions. Il apparaît aujourd’hui comme le candidat de rassemblement le mieux placé pour conduire une liste réunissant l’ensemble des forces de gauche et le mouvement associatif. La direction nationale du Parti socialiste semble l’avoir compris puisque dans le cadre d’un accord spécial visant à la reconquête des villes tenues par le FN, le nom d’Alain Hayot a été retenu pour Vitrolles.

 

Les socialistes locaux restent pour le moment divisés. Dominique Tichadou, conseiller général, souhaite jouer sa propre partition au grand dam d’une partie de la section PS. " Ceux qui alimenteront la division porteront une terrible responsabilité ", soulignent les mouvements associatifs. Responsabilité pour l’avenir de la ville, responsabilité aussi pour l’avenir de la région PACA gouvernée par une majorité relative de gauche, qui vient d’injecter vingt milliards de francs sur sept ans, pour les transports, la recherche, l’environnement, la solidarité... Et reste menacée par une " solution à l’autrichienne ", recherchée par des élus de droite et d’extrême droite. Bref, la reconquête de Toulon, Vitrolles, Marignane et Orange reste symbolique pour les quatre villes et surtout leurs habitants. Mais pas seulement...

 
José FORT
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:20

Mais où est passée l'extrême droite ?
 
 
Paru dans le Point du 17/03/2000
 
Le divorce entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret a démobilisé les sympathisants du Front national et du Mouvement national républicain. Une année de discorde a suffi pour dilapider un acquis de quinze ans. Mais c'est compter sans l'effet Haider, qui fait encore rêver Mégret et ses amis.
 
François Dufay avec Catherine Lagrange à Lyon et Pierre Giacometti
 
Cruelle fin de carrière que celle des vieux bateleurs ! A 71 ans, Jean-Marie Le Pen, déchu de ses mandats électifs pour des violences commises en 1997 à Mantes-la-Jolie, est en passe d'être poussé hors des deux estrades où il se produisait : le Parlement de Strasbourg et le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le président du Front national crie au scandale, tache d'ameuter les foules, annonce qu'il ne quittera ces assemblées que par la force des baïonnettes... de la Waffen-SS ! Seul un silence indifférent lui répond dans l'opinion. Alors, il tente un de ses fameux dérapages, accusant les juifs de « tyrannie », s'indignant de ce que la Shoah soit enfin enseignée dans les écoles. Flop complet : le public lui préfère désormais, dans le rôle du grand méchant loup, un jeune premier autrichien de 50 ans, au sourire carnassier et aux combinaisons de ski griffées de designers à la mode, Jörg Haider.
 
La roue tourne... Après quinze ans de résistible ascension, l'extrême droite française, à l'image de son chef historique, file un mauvais coton. L'année 1999, qui vit l'explosion du Front national, fut un « annus horribilis » (Le Pen dixit). L'année 2000 ne commence guère mieux, qui met Le Pen partiellement hors jeu et voit son rival Mégret obligé de réintégrer le giron de la fonction publique (voir encadré). Depuis un an, le Front national et son clone, le Mouvement national, rebaptisé « républicain », ne cessent de s'entre-déchirer. Leur message est devenu peu audible, de nouvelles formations leur tondent la laine sur le dos. Et la droite classique se frotte les mains à l'idée de voir disparaître ces gêneurs qui lui ont fait tant de mal, notamment lors de sanglantes triangulaires.
 
C'en est au point que certains se demandent si, la reprise économique aidant, une parenthèse de la vie politique française n'est pas en train de se refermer. L'heure de gloire du FN (1983-1998) aurait correspondu, en somme, à l'entrée de la France dans la mondialisation, le vote frontiste canalisant la protestation des victimes de cette crise d'adaptation. Gonflée par le cynisme de la gauche, la baudruche Front national n'aurait été, dans cette hypothèse, qu'une résurgence artificielle du vichysme, un simulacre pour société du spectacle en temps de crise. Fais-moi peur, Jean-Marie !... Aujourd'hui, seul Le Pen semble ne pas s'être aperçu du retournement de la conjoncture, qui continue d'annoncer l'apocalypse prochaine, sur fond de clignotants au vert, de frénésie de consommation et d'optimisme retrouvé.
 
Faut-il donc enterrer l'extrême droite ? « On ne supprime pas un courant fondé sur des choses aussi concrètes que l'immigration, l'insécurité et le chômage », tonne Le Pen. Et le vieux tribun de projeter aux journalistes un vidéo-clip assez pathétique prouvant à coups de cadrages serrés qu'on se bouscule toujours dans ses meetings... Pour une fois, les mégrétistes font chorus. Jean-Yves Le Gallou, numéro deux du Mouvement national républicain (MNR), promet des lendemains qui déchantent à ceux qui pronostiquent la disparition de l'extrême droite - métaphore alpestre à l'appui. « Quand on se promène dans une montagne calcaire, on croit que l'eau a disparu. Mais non : elle resurgit 500 mètres plus bas, en une gigantesque cascade ! C'est ce qui va se produire dès les prochaines municipales. »
 
« ni oeil de verre ni talonnettes »
 
De fait, il y aurait sans doute quelque imprudence à annoncer l'extinction du lepénisme, comme jadis un empereur des Français planifia celle du paupérisme. Un récent sondage BVA-Paris Match a encore crédité Le Pen de 12 % d'intentions de vote - le président du FN n'a pas manqué de s'en targuer. Dans des cantonales partielles, certains candidats MNR ont réussi à se maintenir au-dessus des 10 % : ainsi, Jean-Yves Le Gallou, avec 13,6 % des voix à Villeneuve-la-Garenne, et Serge Martinez, avec 11,9 % à Nîmes. Preuve qu'une fraction de l'électorat continue de voter les yeux fermés pour le candidat qu'il identifie toujours comme celui du FN, à condition qu'il soit bien implanté.
 
Mais les récentes législatives partielles ont délivré un cruel verdict : 5 % des voix en moyenne pour le candidat FN, 1 ou 2 % à peine pour celui du MNR. On ne voit pas, dans ces conditions, comment une extrême droite divisée et disqualifiée pourra sauver aux municipales les villes conquises en 1995. A commencer par le joyau de la couronne, Toulon, où Jean-Marie Le Chevallier boucle dans la douleur un mandat chaotique. « Aujourd'hui, le FN et le MNR ont tout au plus 6 ou 7 % incompressibles de l'électorat à se partager, analyse Lorrain de Saint-Affrique, ancien conseiller de Le Pen. La " magie " du Front tenait à son unité, à l'impression trompeuse qu'avec lui tout était clair et net. Les gens ont très mal vécu la rupture et le déballage qui s'est ensuivi. » Démotivés, les militants restent chez eux. Les meetings attirent surtout le troisième âge. Quant aux plus jeunes, ils s'égaillent dans la nature, retournant parfois à la violence groupusculaire, sous le slogan « Ni oeil de verre ni talonnettes ».
 
Mais la manifestation la plus spectaculaire de la démoralisation de l'extrême droite est la vague de défections qui a touché les élus frontistes ou mégrétistes. Des personnalités comme Yvan Blot, il est vrai habitué des volte-face, ou Stéphane Durbec, un fidèle de Le Pen lassé de jouer le Noir de service, ont récemment quitté le FN. « Qu'on ne compte pas sur moi pour participer au suicide du Temple solaire ! » a lancé Durbec, stigmatisant l'incapacité du Front à évoluer.
 
L'hémorragie frappe surtout le Mouvement national républicain de Mégret. Une quinzaine de conseillers régionaux (sur 135) ont déjà claqué la porte ou ont été exclus. Parmi eux, Jean-Christian Tarelli, premier adjoint à Marignane, ou Denis de Bouteiller, trésorier national du parti, qui siège désormais comme non-inscrit au conseil régional de Rhône-Alpes. L'air d'un notaire avec son noeud papillon, il raconte : « J'avais suivi Mégret pour participer au pouvoir, par des alliances avec la droite. On en avait assez de laisser un boulevard à la gauche, qui gouverne avec 40 %. Mais, après les européennes, l'opération s'est avérée mort-née. C'est pourquoi j'ai quitté le MN et suis entré en discussion avec la droite classique. La recomposition est plus facile à réaliser sur le plan local. » Son interlocuteur pour les municipales : le candidat UDF à Rillieux-la-Pape, une banlieue chaude de Lyon.
 
Cependant, si l'hémorragie est réelle, on reste encore loin de la débandade. La faute en incombe, peut-être, à... Charles Pasqua. Pour l'heure, son parti, le RPF, n'a joué que dans quelques cas ponctuels, en Provence et en Rhône-Alpes, le rôle de « sas de décontamination » qu'on lui prêtait. « Si Pasqua avait ouvert les portes, beaucoup seraient déjà partis, estime un dissident du MNR. Mais, au RPF, on leur propose juste de prendre la carte. Quel intérêt pour le secrétaire frontiste d'un gros département de se retrouver délégué cantonal ou douzième sur une liste municipale ? » De toute évidence, Pasqua veille à ne pas droitiser son parti ni à s'exposer aux accusations de « blanchiment de fachos ». De leur côté, les transfuges virtuels ne semblent guère confiants dans la capacité de flottaison du radeau RPF...
 
Sur ces entrefaites, un coup de théâtre est venu remonter le moral de ceux qui commençaient à flancher : l'entrée du FPÖ de Jörg Haider au gouvernement autrichien. On promettait à l'extrême droite une agonie crépusculaire, et voilà que pointe, sur les cimes alpines, une pseudo-aurore nietzschéenne. Divine surprise !
 
Aux yeux des mégrétistes, il n'en faut pas plus pour prouver la viabilité d'un postfascisme repeint aux couleurs de la modernité et acceptable pour la droite classique. « La ligne de Mégret est beaucoup plus proche de celle de Haider que de celle de Gianfranco Fini, précise Damien Bariller, directeur de la communication de la mairie de Vitrolles. Fini s'est dilué dans la droite, Haider noue des alliances sans renoncer à ses idées. C'est ce que nous voulons faire. » Refus de l'Europe de Bruxelles, xénophobie, dénonciation du fiscalisme : les programmes se ressemblent comme deux gouttes d'eau. L'idée marketing, surtout, est la même : il s'agit de remplacer l'extrême droite de papa par une droite dure, populiste et gestionnaire. Un sérieux bémol, toutefois : les scores de Haider, conjugués à ceux de Christoph Blocher, en Suisse, et d'Umberto Bossi en Italie, dessinent un « arc alpin » de régions nanties, refusant de payer pour les pauvres et de se diluer dans l'Europe, assez éloigné des préoccupations hexagonales. S'y ajoute, dans le cas de Haider, un germanisme style culottes de peau et aigle à deux têtes assez exotique pour les Français. Reste que l'entrée au gouvernement du FPÖ peut contribuer à dédiaboliser l'extrême droite en France - du moins, c'est ce qu'espèrent Le Pen et Mégret. Pis, si les verrous qui ont sauté en Autriche venaient à céder aussi en Allemagne, la France serait forcément déstabilisée et ne resterait pas à l'abri de la propagation des idées brunes.
 
Pour mener une stratégie à l'autrichienne, encore faudrait-il avoir le charisme du leader du FPÖ. Or Mégret a montré ses faiblesses en la matière. Au lieu de la terre promise du pouvoir, le froid polytechnicen de Vitrolles a conduit ses partisans dans un no man's land politique. Son incapacité à trancher entre les ultras et les modernes, sa volonté de normalisation, contradictoire avec sa surenchère en matière d'immigration, rendent sa stratégie peu lisible, hors la référence à Haider. Conseiller régional MNR, Eddy Marsan reste éberlué de sa récente entrevue avec Mégret, où celui-ci lui a signifié son exclusion pour « refus d'appliquer la ligne de rassemblement national et républicain » : « Dans une pareille situation, Le Pen m'aurait mis plus bas que terre, il aurait essayé de me laminer par sa tonitruance. Mégret, lui, regrettait, il ne comprenait pas... C'est lui qui m'excluait, et moi j'avais presque pitié de lui ! »
 
Faute d'avoir pu renverser Le Pen, Mégret attend désormais de recueillir l'héritage du vieux chef, qui, souligne élégamment Damien Bariller, « ne pourra pas renaître politiquement, pour de simples raisons biologiques. A l'avenir, il va même avoir de plus en plus de mal à garder le contrôle de ses troupes. Sans la pression quasi physique qu'il exerce, son groupe, en Paca, par exemple, va se disloquer ».
 
Le Paquebot, le siège du FN à Saint-Cloud, bruit des ambitions qu'on prête aux successeurs possibles. D'ores et déjà, Le Pen a dû lâcher du lest : le congrès du Front, qui se tiendra le mois prochain, se déroulera selon le principe démocratique « un homme, une voix ». On voit mal ses fidèles le priver d'un ultime baroud à la présidentielle de 2002... A condition que ce soit bien le dernier, et que la volonté du vieux chef d'emporter son parti dans la tombe ne soit pas trop manifeste.
 
S'ils se gardent bien de l'avouer, l'échéance de 2002 donne des sueurs froides à Le Pen comme à Mégret. L'un et l'autre risquent en effet d'avoir le plus grand mal à rassembler les 500 signatures d'élus nécessaires pour concourir. Chacun a chargé un homme de confiance - respectivement Samuel Maréchal, gendre de Le Pen, et Damien Bariller, ex-directeur de cabinet de Mégret - de cette tâche délicate. Il faudra séduire les maires ruraux, susceptibles d'accorder les précieux paraphes. « Même quand ça marchait très fort, Le Pen n'est jamais monté au-delà de 620-630 signatures », rappelle Lorrain de Saint-Affrique. En cas de besoin, la gauche donnerait peut-être un discret coup de pouce... C'est du moins ce qu'affirment les mauvaises langues. Mais ce qui était hier inconcevable devient envisageable : et si, en 2002, face à Chirac et à Jospin, il n'y avait pas de candidat d'extrême droite ?
 
 
Le pantouflage de Mégret :
 
Chaque début de semaine, il multiplie les réunions politiques à Paris ou en province. Le jeudi ou le vendredi, il mène sa « pré-campagne municipale » à Marseille. Qui se douterait, à voir l'emploi du temps chargé de Bruno Mégret, qu'il est actuellement haut fonctionnaire ? Ayant perdu son siège de député européen, le président du Mouvement national républicain (MNR), grand pourfendeur des sureffectifs de la fonction publique, a fait jouer son droit à regagner son corps d'origine, les Ponts et Chaussées, d'où il était détaché.
 
Le ministre des Transports, le communiste Jean-Claude Gayssot, a casé cet encombrant revenant au conseil général des Ponts, sorte de conseil des anciens de ce corps. Où on s'est empressé de confier à ce « très bon ingénieur » (dixit le vice-président du conseil) une mission qui traînait dans les placards depuis des lustres, loin, très loin du terrain. Bruno Mégret est aujourd'hui chargé de faire « la synthèse de divers travaux en vue d'établir une méthode de comparaison de divers projets d'infrastructures en milieu urbain par une analyse multicritères ». En clair, un rapport à partir de rapports. Le président du MNR (qui ne fait que de rares apparitions à son bureau, situé dans l'Arche de la Défense) devra pondre un rapport d'étape d'ici au mois d'avril. Sa rémunération, pour ce travail qui lui laisse une confortable latitude pour diriger son parti : 22 000 francs net, en réalité un peu plus de 30 000 francs, si l'on prend en compte les indemnités. Indemnités de quoi, au fait ?
 
F. D.
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:15

En BAISSE
 

source : Le Nouvel Observateur le 06/04/2000

 

Jean-Jacques Anglade, ancien maire PS de Vitrolles, n'a pas obtenu l'annulation de sa condamnation prononcée l'an dernier pour favoristisme dans une affaire de marchés publics par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. La Cour de Cassation vient en effet de rejeter son pourvoi.

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2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:12

Catherine Mégret au tribunal
 

Paru dans le Nouvel Obs du 15/09/2000


Bruno Mégret a été expulsé de la salle d'audience où a débuté le procès de la "préférence nationale" intenté contre sa femme, maire de Vitrolles.


Le maire mégrétiste de Vitrolles, Catherine Mégret et son premier adjoint, Hubert Fayard, ont comparu vendredi au tribunal correctionnel de Aix-en-Provence où ils étaient cités à comparaître pour “discrimination”.

 

Les deux élus municipaux sont poursuivis par la Ligue des droits de l’homme et l’Union nationale des associations familiales pour avoir pris, au nom de la "préférence nationale", un arrêté créant une prime à la naissance de 5.000 francs, et réservée aux familles dont l’un des parents au moins est “de nationalité française”, ou “ressortissant d’un pays membre de l’Union européenne”.


Bruno Mégret, qui avait dû laisser le poste de maire à sa femme pour cause d’inéligibilité, a été expulsé de la salle du tribunal pour avoir crié que l'on mélangeait dans ce procès "la répression judiciaire" et les "discours politiques", et que c'était "insupportable".


Il était arrivé devant le palais de justice à la tête d’un cortège de 100 à 200 sympathisants, parmi lesquels se trouvaient le délégué général du MNR (Mouvement national républicain), Jean-Yves Le Gallou ainsi que Damien Simonpieri, le maire anciennement FN de la ville voisine de Marignane.


Charrue


Bruno Mégret ouvrait le cortège derrière une charrue tirée par un cheval et sur laquelle se tenaient son épouse et Hubert Fayard. Chacun portait autour du cou une pancarte sur laquelle on pouvait lire “accusée de vouloir encourager la famille française” pour l’une et “accusé de vouloir aider les Français” pour l’autre. La mise en scène était censée dénoncer la “terreur policière et judiciaire que l’on veut faire régner sur ceux qui cherchent à favoriser la famille française alors qu’à l’Assemblée nationale, les députés votent en toute impunité de droit de vote aux étrangers”, a déclaré Bruno Mégret.


Pendant ce temps, une cinquantaine de contre-manifestants, répondant à l’appel de divers associations était tenue à l’écart par un cordon de CRS. N.O.

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2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:10


Bruno MEGRET expulsé du tribunal

 

Paru dans l’Humanité du 16/09/2000

 

Bruno Mégret a été expulsé de la salle du tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), où comparaissait son épouse Catherine, maire de Vitrolles, jugée pour " discrimination ", pour avoir crié que l’on mélangeait dans ce procès " la répression judiciaire " et les " discours politiques " et que c’était " insupportable ".

 

Avant Bruno Mégret, c’est le délégué général du parti, M. Jean-Yves Le Gallou, qui avait été expulsé.

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2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 06:05


Catherine Mégret jugée à Aix en Provence dans une ambiance détestable

 

Article paru dans l'édition du Monde du 17.09.00

 

Comparaissant pour « discrimination », la maire de Vitrolles était soutenue par de nombreux partisans

 

Catherine Mégret, maire MNR de Vitrolles, et son premier adjoint comparassaient, vendredi 15 septembre, devant le tribunal d'Aix-en-Provence pour avoir mené, dans la ville qu'ils administrent, une politique sociale discriminatoire, basée sur le principe de la préférence nationale. La séance a été émaillée d'incidents et d'expulsions. Le procureur a requis une peine de deux ans d'inégibilité.

 

Jean-François Galvaire, avocat de Catherine Mégret, maire MNR de Vitrolles et de Hubert Fayard, son premier adjoint, l'a affirmé dès les premiers mots de sa plaidoirie : « Il s'agit d'un procès politique ». Accusée de provocation à la discrimination et de discrimination pour avoir institué une allocation de naissance réservée aux familles de nationalité française ou européenne, Mme Mégret joue à l'audience une partition déstabilisante pour l'institution judiciaire. Passant de la désinvolture à la colère, la maire refuse de répondre à nombre de questions du président Alain Ramy.

 

Puis elle l'accuse de « s'immiscer dans la gestion de la ville », lui demande s'il a « déjà acheté des couches », avant de l'apostropher : « Monsieur le président, vous avez entendu parler de la séparation des pouvoirs ? ». Ses interventions provoquent les approbations bruyantes d'une salle étrangement remplie de ses seuls partisans. Puis elle défend à sa manière, brutale, la préférence nationale : « Les familles françaises ne font plus d'enfants » tandis que, d'Afrique, « on se propose d'en faire venir à la pelle des bébés, demandez à l'ONU, il y a un rapport là-dessus ».

 

Emaillée d'incidents, d'expulsions successives d'élus du MNR après qu'ils aient tenté de perturber les débats, l'audience est tendue. L'atmosphère devient irrespirable durant les plaidoiries des parties civiles (UNAF, Licra, MRAP, SOS-Racisme, Ligue des droits de l'homme). Me Mignard, pour l'Union nationale des associations familiales, dessine le cadre dans lequel toutes les autres plaidoiries vont s'inscrire : « Le simple fait de publier [la délibération municipale discriminante] produit l'effet », souligne-t-il, rappelant le principe fondamental de droit français « qu'en matière de prestations familiales les critères de nationalité sont formellement exclus ». Catherine Mégret hausse alors le ton, coupant l'un après l'autre les avocats adverses, relayée par un autre élu mégretiste, Jean-Yves Le Gallou, qui finira par être expulsé. Assis lui aussi dans les rangs du public, Bruno Mégret coupe la parole à l'avocat du MRAP. Il est à son tour expulsé et crie encore : « Je m'exclus tout seul ! ». Ses militants se lèvent, quittent la salle, tandis qu'une responsable frontiste de Vitrolles s'écrie : « Ce tribunal est un merdier ». La procureur, exaspérée demande qu'on interpelle l'auteur de cet outrage... qui file tranquillement sous les yeux des policiers.

 

AVOCATS EXCÉDÉS

 

Le climat est toujours aussi détestable à l'ouverture de la séance de l'après-midi. Mme Mégret refuse d'entrer sans son mari, qui dénonce devant les caméras « ce tribunal politique qui n'accepte pas la contradiction ». Excédés par les difficultés qu'ils ont eues à plaider, les avocats des parties civiles annoncent qu'ils se retireront « dès les derniers mots de Madame le procureur prononcés ». Celle-ci, terminant son réquisitoire par la lecture, lente, de l'article 2 de la Constitution qui proclame « l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion », requiert alors quatre à six mois de prison avec sursis ou une amende de 100 000 francs, et une inéligibilité de deux années contre les deux prévenus. Me Galvaire s'insurge alors que l'on puisse « reprocher à deux élus français d'avoir favorisé des Français ou des ressortissants communautaires », avant d'expliquer qu'il n'y a « pas de victimes dans ce dossier ».

 

Dehors, à l'appel d'associations, de syndicats ou de partis de gauche, près de cent cinquante personnes, principalement des lycéens, sont venus protester contre la « préférence nationale ». Associant souvent les deux dirigeants de l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret, ils défilent en reprenant le slogan désormais classique : « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'immigrés », et en inventent un de circonstance : « Libérez José Bové, enfermez Catherine Mégret ».

 
Jugement le 8 novembre.
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