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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:40
En baisse
 

source : Le Nouvel Observateur le 04/03/1999


Jean-Jacques Anglade, ancien maire PS de Vitrolles, a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour « corruption passive, faux et usage ». L'affaire portait sur des fausses factures d'un montant de près de 1,5 million de francs.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:30



La justice annule des licenciements à Vitrolles
 

Paru dans l’Humanité du 06/03/1999

 

Le tribunal administratif de Marseille vient d’annuler les 31 licenciements effectués par la municipalité FN de Vitrolles en août 1997. Pour le tribunal, " le motif d’économie avancé pour justifier la délibération du 30 août 1997 ne peut être regardé comme établi ".

 

Sous la houlette du couple Mégret, le conseil municipal avait en effet invoqué des contraintes budgétaires pour justifier la mise à la porte de plusieurs directeurs de service et d’employés. Le conseil du syndicat CFDT avait montré que sept des licenciés avaient eu des remplaçants chargés des mêmes fonctions et que des recrutements, notamment de policiers municipaux, avaient compensé une large part des autres emplois supprimés.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:25

Sofia Touzaline Histoire d’une double injustice
 

Paru dans l’Humanité du 24/03/1999

 

Elle n’avait jamais été directement visée par le racisme. Jusqu’au jour où, à Vitrolles, on lui refuse son inscription au lycée.

 

Elle a aujourd’hui dix-neuf ans, un air de jeune fille sage, des boucles plein la tête et un sourire à damner le monde. Sa vie coulait, tranquille et pleine, entre son père, qui travaille depuis des années dans la même grande surface, sa mère au foyer et ses deux jeunes jumeaux de frères. Jusqu’au jour où, alors qu’elle venait d’emménager à Vitrolles, elle a reçu " des coups de poignards en plein cour ". D’abord lorsqu’elle a été en butte, pour la première fois de sa vie, à des propos racistes, lourds de conséquences sur sa scolarité. Puis lorsque la plainte qu’elle avait déposée " parce qu’il ne faut pas se laisser faire " s’est soldée par la relaxe des personnes concernées. Alors Sofia la battante, Sofia la confiante s’interroge. Entre rage et incompréhension.

 

En juin 1997, nous avons emménagé à Vitrolles. Je me suis immédiatement rendue au lycée Pierre-Mendès-France, situé à deux minutes de notre nouveau logement, pour demander quels papiers étaient nécessaires à mon inscription en terminale. Pour toute réponse, la secrétaire du proviseur me regarde de haut en bas et me dit : " Avec la tête que tu as, tu comptes aller en terminale, toi ? " Puis elle me lance : " Reviens au mois de septembre, je verrai si je te prends. " Je m’inquiète alors : " Si vous ne me prenez pas en septembre, je fais quoi ? Je ne passe pas mon bac ? Je reste à la rue ? " Alors elle me jette : " C’est ton problème, tu te démerdes. " J’ai vu de la haine dans ses yeux.

 

Je n’ai pas pensé tout de suite : " C’est une raciste. " Je me suis simplement demandé quelle tête il fallait avoir. Parce que je n’étais ni trop maquillée, ni en minijupe, ni rien de bizarre. Je n’ai pas compris immédiatement que c’était ma tête de Maghrébine qui lui posait problème. Mais je ne me suis pas fait trop de souci, persuadée que je trouverai bien un autre moyen d’entrer dans ce lycée. Car la seule chose qui m’importait était de faire ma terminale. Pourtant quelques jours après, cette femme s’est conduite de la même manière avec ma mère, et a aussi refusé d’inscrire l’un de mes frères. Quant à mon père, il s’est entendu dire par le proviseur : " Ma secrétaire et moi, c’est la même chose. "

 

On n’est pas bébêtes, et dans la vie de tous les jours on sait ce qui se passe. Des racistes, j’en connais des mille et des cents. Il n’y avait que ça à Salon-de-Provence, là où j’habitais avant. Ils ne me disaient pas qu’ils étaient racistes parce qu’ils savaient que je m’énervais sur ce sujet. Mais, par exemple, s’il y avait un vol... c’était forcément un Arabe. Des réflexions comme ça. Je suis habituée à ce comportement devenu banal aujourd’hui. Mais je n’avais jamais été directement touchée.

 

J’hésitais au début à porter plainte. Puis j’ai fini par penser que c’était la seule solution. Mon père, qui est très dur avec nous, mais qui nous soutient quand il sait qu’on a raison, m’a encouragée : " Tu le veux ? Moi je paie l’avocat ; mais tu as intérêt à te battre jusqu’au bout. " C’est ce qu’on a fait. Et jamais mes parents ne m’ont laissée tomber.

 

Cette plainte au début, c’était pour moi, pour ma dignité. Porter plainte quand on sait qu’on n’a rien fait, ce n’est pas du courage, c’est un droit. C’est normal. Et puis c’était pour les autres aussi. Pour que cette femme tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Si on ne fait rien, elle va se permettre d’aller chaque fois plus loin. Et après c’est l’engrenage. Que cela se passe à Vitrolles ne m’a pas arrêtée. Au contraire. Parce qu’il ne faut pas que ce soit banalisé, que l’on se dise : " A Vitrolles, c’est normal, laissons-nous faire. "

 

D’un côté, on était très entourés, d’un autre côté seuls. Le MRAP et SOS-Racisme se sont portés parties civiles à nos côtés, des jeunes et des profs du lycée Pierre-Mendès-France ont fait des manifestations, il y a eu un grand mouvement de solidarité. Mais nous étions seuls parce que ceux qui avaient dû faire face à la même chose que moi, qui, eux aussi, avaient été malmenés par la secrétaire et le proviseur étaient d’accord pour me parler, pas pour témoigner. Et puis, on s’est sentis seuls également parce que l’inspection académique, le rectorat, l’Education nationale n’ont pas réagi à nos lettres, à nos coups de téléphone, avant que cette histoire ne sorte dans la presse. Ça fait mal. Ça veut dire qu’on ne peut pas compter sur eux.

 

Je n’ai pas trop pensé à ça durant l’année. On ne va pas vivre avec la même histoire toute la vie, sinon on devient paranoïaque, on se ronge de l’intérieur. Mais quand même, quand on a cavalé pour trouver des écoles, quand j’étais obligée de faire 45 kilomètres, une heure et demie de trajet matin et soir pour me rendre à mon ancien lycée (qui avait heureusement accepté de me reprendre) quand j’attendais pour mon changement de bus, pendant vingt minutes, sous la pluie, dans une rue déserte... je me disais : " Ce n’est pas juste. Le lycée est à deux minutes de chez nous. Pourquoi une telle fatigue ? " Je ne dirai pas que c’est ça qui a gâché mon année scolaire, il ne faut pas se chercher d’excuse dans la vie, mais ça a été dur.

 

A partir du moment où j’ai déposé plainte, j’étais très confiante. Même si ça commençait à m’agacer que le procès soit constamment repoussé et que les témoins et nous-mêmes soyons obligés de nous rendre à Aix à cinq reprises pour s’entendre dire " reporté ". Le jour de l’audience, en janvier, j’avais le cour qui battait très fort, mais j’étais sereine. Le procès s’est très bien passé. Mes témoins ont été formidables : une mère d’élève qui avait tout entendu dans le couloir ; mon directeur de lycée qui m’a fait pleurer tellement il a été extraordinaire ; une conseillère d’orientation de Mendès-France qui a rapporté avoir entendu le proviseur dire, à propos des élèves de l’internat : " Il faut faire le tri ; les gris d’un côté, les blancs de l’autre. " Et j’ai été fière de ma mère. Comme le jour où elle a donné son sang alors qu’elle a tellement peur des piqûres. Elle m’a surprise. D’habitude, elle bafouille tout le temps quand elle raconte cette histoire, mais à la barre, elle s’est bien exprimée, elle a bien expliqué. Elle avait rangé sa colère au vestiaire.

 

Ça s’est bien passé aussi parce que le juge a posé les bonnes questions, a montré les contradictions de la secrétaire. Et il s’est forcément rendu compte qu’il y avait un faux témoignage, puisqu’une des personnes présentes dans le bureau le jour de mon histoire, et convoquée les premières fois comme témoin des accusées, a été remplacée par une autre le jour du procès ! Celle-là, j’ai eu envie de la tuer. Mais j’étais confiante. Pour moi, j’avais gagné.

 

Le jour du verdict, je n’étais pas au tribunal. Ma mère est venue me chercher à la porte du lycée. J’ai d’abord cru qu’elle me faisait une blague, parce qu’elle aime bien se moquer de moi. Mais quand j’ai vu la tête de mon père...

 

Moi, je voulais juste entendre le mot " COUPABLE ". Qu’elles écopent d’une peine, en fait, ça m’était égal. Même les dommages et intérêts, le remboursement des frais de justice (pourtant ça a coûté très cher à mon père), je m’en fichais. Si le juge avait dit, comme dans l’affaire du sang contaminé, " coupables mais dispensées de peine ", ça m’aurait suffi. Mais la relaxe, c’est un non-sens. Après le premier coup de poignard, on en reçoit un second.

 

Aujourd’hui, je comprends pourquoi les gens ont tendance à se faire justice eux-mêmes. Jusque-là, je les critiquais. Maintenant, je peux vous assurer que quoi, qu’il arrive dans ma vie, je ne ferai plus appel aux tribunaux. Fini. Ça m’a dégoûtée. En quelque sorte, ils m’ont ôté l’envie de me battre.

 

Maintenant, c’est clair, je veux partir de ce pays. Je ne pense pas que je ferai ma vie en France, le pays où je suis née, où mon père est arrivé à l’âge de douze ans. Mais ça ne va pas m’empêcher de voter. Alors ça, jamais. Le jour même de mes dix-huit ans, j’ai apporté mes papiers à la mairie pour avoir ma carte d’électeur. Voter, c’est une manière pour moi de mettre mon petit grain de sable contre certains partis, surtout à Vitrolles. Et même maintenant, après toute cette histoire, je pense que c’est important pour les jeunes de voter !

 

Si quelqu’un d’autre est victime d’actes ou de propos racistes ? Bien sûr, j’accepterai d’être témoin. Et je dirai à cette personne qu’il faut se battre. Même si la cause est perdue. Parce qu’il ne faut pas laisser faire, il ne faut pas...

 
Propos recueillis par Florence Haguenauer.
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:20
Un militant poignardé
 
Paru dans l’Humanité du 31/03/1999
 

Dimanche soir, 21 heures, devant la mairie de La Ciotat. Richard Dubré, secrétaire de la section de Vitrolles et membre du secrétariat fédéral du PCF, attendant la proclamation des résultats de l’élection législative de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône, se trouvait sur le parvis de l’hôtel de ville, lorsqu’une quinzaine de gros bras du FN du Var lancent des grenades lacrymogènes avant de se lancer contre le militant communiste qu’ils montraient du doigt.

 

Cible choisie : Richard Dubré est bien connu dans le département, à Vitrolles en particulier, pour son engagement contre le FN. Un des agresseurs s’approche et le poignarde. La lame est passée à deux centimètres du foie. Le militant, hospitalisé, a deux côtes cassées. Un véritable miracle. Le criminel a été reconnu sur les photos prises pendant l’agression. Il devait être interpellé mardi dans la journée.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:10


Vitrolles : la rue Stirbois redeviendra-t-elle rue Djibaou ?

 
Paru dans l’Humanité du 29/04/1999
 

Le commissaire du gouvernement a donné raison aux militants anti-FN qui s’opposent au changement de nom, par la municipalité mégrétiste de Vitrolles, d’une " rue Jean-Marie-Djibaou " (dirigeant canaque assassiné le 4 mai 1989), rebaptisée " rue Jean-Pierre-Stirbois " (ancien secrétaire général du FN décédé le 5 novembre 1988 dans un accident de voiture).

 

Le commissaire a considéré qu’une collectivité ne pouvait retirer un nom que si des éléments nouveaux avaient été publiés concernant la personnalité concernée. Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré.

 

Dans une autre affaire, le représentant de l’État s’est également opposé à la prise en charge par la commune de Vitrolles des frais de justice supportés par Catherine Mégret à l’occasion des procès qui lui ont été intentés pour ses propos à caractère raciste dans un journal allemand.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 22:00


Bruno Mégret, de mieux en mieux dans le mal en pis

 
Paru dans l’Humanité du 14/05/1999

Condamné, mardi, à ne plus utiliser le sigle et le nom Front national, Bruno Mégret n’en finit plus de déchoir. Hier, le tribunal administratif de Marseille a annulé une délibération de la municipalité de Vitrolles, accordant au maire Catherine Mégret la prise en charge par la commune des frais de justice occasionnés par ses procès pour propos racistes tenus dans le Berliner Zeitung. En conséquence, les avocats de la mégrétiste Mégret devront restituer les honoraires perçus à la municipalité et attendre des poches de celle qui a commis une " faute détachable de sa fonction " un règlement en bonne et due forme.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 21:55

Comment Mégret a fait exploser le FN
 

source : Le Nouvel Observateur le 17/06/1999 auteur : PAR PASCAL PERRINEAU*


Front national : 5,7%, Mouvement national : 3,3%. Le verdict des européennes est dur pour une extrême-droite qui nous avait habitués depuis quelques années à caracoler vers les 15-16%. La modestie des résultats semble doucement ramener l'extrême-droite vers l'âge groupusculaire. Et pourtant souvenons-nous. L'émergence puis la confirmation d'un puissant courant électoral d'extrême-droite ont constitué le principal changement que la scène électorale française ait connu au cours des deux dernières décennies.

 

Longtemps relayée au rang de phénomène marginal ou de brusque poussée de fièvre vite éteinte, l'extrême-droite s'était habituée, depuis sa percée aux élections européennes de 1984, à être un acteur de poids de la vie politique et, son renforcement aidant dans les années 90, à perturber de plus en plus le jeu politique national et local.

 

Son maintien au second tour des législatives de 1997 avait fortement contribué à la défaite de la droite, sa « main tendue » à des notables de droite accrochés à leur pouvoir régional avait pu faire croire aux régionales de 1998 que l'extrême-droite était en train de réussir une OPA sur une droite déboussolée. Face à une droite en pleine explosion et crise d'identité, le Front national pouvait donner l'impression de camper aux portes du pouvoir. Aussi, est-ce avec ravissement qu'une droite impuissante à réduire cette aile extrême vit le FN s'engager en décembre 1998 dans la voie d'un suicide politique.

 

La violence de l'affrontement interne entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret fit voler l'appareil en éclats. Dans la rupture partisane, le second emporta avec lui 59% des secrétaires départementaux et 51% des conseillers régionaux. Chacun à la tête de leur petite principauté défaite, les deux leaders semblaient régner sur des champs de ruines et des micro-appareils renouant avec la marginalité des chapelles obscures de l'extrême-droite des années 60 et 70.

 

Mais l'affrontement n'avait jusqu'alors eu lieu que dans le tout petit monde des appareils. Il restait à l'électorat à dire son mot. Première leçon du suffrage universel : si l'électorat d'extrême-droite est toujours là, il est, pour la première fois depuis quinze ans, sensiblement à la baisse. Les deux listes du FN et du Mouvement national rassemblent à elles deux 9% des voix, soit le plus mauvais niveau atteint par cette famille politique dans des élections européennes (10,9% en 1984, 11,8% en 1989 et 10,5% en 1994).

 

Depuis 1994, l'extrême-droite perd dans tous les départements (sauf 7 départements où elle maintient tout juste son influence, et ce recul, par rapport à des élections européennes de 1994 pourtant déjà médiocres pour elle, est particulièrement sensible dans certains de ses bastions méditerranéens : ­ 4,9 dans le Var ; ­ 4,1 dans les Alpes-Maritimes.

 

 Par rapport à la dynamique de hausse que connaissait le FN dans toutes les élections de la deuxième moitié de la décennie 90 il y a même un fort mouvement d'érosion : aux dernières élections régionales de mars 1998, où il avait rassemblé 15%, le FN dépassait 20% dans 13 départements, aujourd'hui les deux frères ennemis ne franchissent plus ce seuil dans aucun département. Enfin, leur capital électoral de 9% de voix a son impact fortement affaibli du fait de la division : 6% + 3% pèse politiquement beaucoup moins lourd que 9%. Deuxième leçon : l'éclatement partisan a amené un éclatement électoral qui n'obéit pas aux mêmes logiques que le premier. Lors de la rupture du FN une analyse, parfois un peu hâtive, a donné l'avantage à Bruno Mégret. En effet la dissidence mégrétiste a largement contribué à décapiter l'appareil, même si une majorité de la base des adhérents semble être restée fidèle à Le Pen. Décapiter l'appareil est une chose, convaincre l'électorat en est une autre : telle est la dure leçon de ces élections pour Bruno Mégret qui n'est parvenu à capter qu'un quart de l'électorat frontiste. La majorité est restée fidèle au vieux leader, et seul un département français (les Bouches-du-Rhône, où les mégrétistes contrôlent les deux mairies de Marignane et Vitrolles) a donné un faible avantage à Bruno Mégret.

 

La victoire de Le Pen est importante pour celui-ci car son challenger, privé de représentation au Parlement de Strasbourg et confronté à de vraies difficultés pour assurer les lendemains matériels et politiques de son petit mouvement, est renvoyé dans la marginalité électorale. Mais cette victoire est une victoire à la Pyrrhus : la scission a suffisamment enlevé de chair électorale à Jean-Marie Le Pen pour que son parti, qui jusqu'alors semblait avoir l'avenir électoral pour lui, découvre les rudes voies du déclin. Pour la première fois en quinze ans le FN se retrouve dans une position marginale : 5,7%, derrière même le groupe de pression des Chasseurs (6,7%). Jean-Marie Le Pen n'a su garder qu'environ la moitié de l'électorat traditionnel du Front, 25% rejoignant le Mouvement national et le reste connaissant l'attraction du nationalisme de Charles Pasqua (les très bons résultats de ce dernier dans les Alpes-Maritimes et dans le Var en témoignent : 20,4% et 19,2%) et du poujadisme de la liste des Chasseurs (dans l'Eure-et-Loir, l'Hérault ou la Somme, leur dynamique électorale entraîne une érosion sensible de l'extrême-droite). La période de l'épanouissement électoral de l'extrême-droite semble se clore : la querelle de chiffonniers de l'hiver dernier a laissé des traces et a fait perdre au FN son potentiel de « parti pas comme les autres », la stratégie mégrétiste de rapprochement avec les droites et d'inoculation d'une thématique d'extrême-droite à celles-ci a échoué car le noyau dur de l'électorat du FN, électorat de la protestation populaire, ne s'est pas retrouvé dans le style national-technocratique de Bruno Mégret.

 

En outre, l'avenir national-populiste que cherchait à incarner Jean-Marie Le Pen n'en est plus un car il a toutes les allures d'un passé qui ne fait plus illusion.

 
P. P. (*) Directeur du Centre d'Etude de la Vie politique française (Cevipof).

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 21:41

Coup de sang Dégoût
 
Paru dans l’Humanité du 27/10/1999
 

Alain Darmuzey, directeur d’école du Liourat et surveillant de cantine à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), a été relevé de ses secondes fonctions par la mère Mégret, maire de Vitrolles et femme de l’autre, celui qui rêve d’être le Brutus de Le Pen. La grave faute professionnelle de l’exclu est un acte de non-allégeance : il a refusé de serrer la main de Catherine Mégret. Il s’est contenté d’un simple bonjour, se gardant d’ajouter le contact charnel au minimum syndical en matière de politesse, ce qui est son droit le plus strict.

 

À Vitrolles, ce geste de salubrité citoyenne est un crime. Ou plus exactement un " manque de courtoisie " qui " n’est pas acceptable ", dixit l’adjoint au personnel de la municipalité. Mais depuis quand faudrait-il être " courtois " avec un personnage qui est au civisme ce que la viande contaminée est à la santé publique ?

 

En évitant de se salir les mains (et le reste), Alain Darmuzey n’a fait que reprendre à son compte cette maxime de Jules Renard : " Je ne suis pas toujours sûr d’avoir bon goût, mais j’ai le dégoût très sûr. " Comme quoi il est des circonstances où le dégoût est une valeur républicaine inaltérable.

 
Jack Dion
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 21:30
En baisse
 

source : Le Nouvel Observateur le 18/11/1999

 

Catherine Mégret a été condamnée à 15000 francs d'amende pour diffamation à l'encontre de l'association culturelle Productions du Sous-Marin. La maire MNR de Vitrolles avait fustigé son activité «discutable et douteuse» et dénoncé «l'embrigadement partisan» de l'association qu'elle avait expulsée de son local municipal il y a deux ans.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1999 - 2001
3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 20:48


Je suis heureux de vous retrouver sur ce site après un peit déménagement de serveur de blog ! les articles ne sont pas pour le moment dans le bon ordre mais cela devrait s'arranger prochainement. Vous retrouver sur ce site les articles précédents, avec une date qui ne correspond à celle du transfert et non à leur date rélle de publication...

Je vais maintenant pouvoir reprendre mes  réflexions sur le net !!!!!!!!!!!!!!!


A bientôt !
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Published by Didier HACQUART - dans Réflexions