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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:19

Catherine Mégret assignée en justice
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 27 mars 1997.

 
  

UN collectif de 70 personnes a assigné, mardi, Catherine Mégret, maire FN de Vitrolles, à comparaître en citation directe le 30 avril prochain devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Elles veulent obtenir sa condamnation pour « diffamation raciale » à la suite de l’interview accordée à la « Berliner Zeitung » dans laquelle elle affirmait « la différence entre les races et les différences entre les gènes ». La femme de Bruno Mégret prétend que l’esprit des propos « a été déformé ».

 

 

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:19

Ils ont dit...
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 15 avril 1997.

 
 
 
 
 

 

 

JEAN-JACQUES ANGLADE, ancien maire socialiste de Vitrolles :

 

 

 

 

« Je suis le premier responsable de la défaite. Mais le PS n’a pas fait de cette élection un enjeu national. Il existait un candidat capable de mettre la pâtée à la famille Mégret lors de l’élection municipale partielle : Lionel Jospin lui-même. Mais il n’a répondu à aucun courrier, aucune demande de rendez-vous. Il a fait l’aumône d’un passage-éclair à un meeting entre les deux tours, c’est tout. »

 

 

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1988 - 1997
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:18

La campagne électorale de 1997 en vidéo
 
 

L’INA, l’institut National l’audiovisuel permet de retrouver des émissions de télévision passées. Dans le cadre de cet historique de la vie politique de Vitrolles, j’ai retrouvé 3 documents vidéo.

 

Ils ne sont malheureusement pas disponible en direct. Il faut aller sur le site de l’INA et rechercher les documents sur Vitrolles dans les archives. Vous y trouverez 3 reportages :

 

07/02/1997 : A 48 heures du 2nd tour des municipales

 

09/02/1997 : Catherine MEGRET remporte Vitrolles

 

10/02/1997 : Lendemain du 2nd tour

 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1988 - 1997
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:16

Les «729» contre Mme Mégret
 
source : Le Nouvel Observateur le 15/05/1997 auteur : Marie-France Etchegoin
 
Alain Molla, avocat au barreau d'Aix-en-Provence, a transformé son cabinet en QG improvisé. Depuis quelques semaines, son fax crache à jet continu et sa boîte à lettres déborde de messages de soutien.
 
A 44 ans, ce brillant pénaliste, spécialisé dans le crime passionnel, ancien défenseur de Richard Roman, est devenu sans le vouloir le porte-parole de centaines de citoyens en colère contre Catherine Mégret.
 
«Au départ, explique l'avocat, nous étions une poignée de copains réunis pour un dîner. Inévitablement, la conversation a roulé sur les propos racistes que venait de tenir le maire de Vitrolles dans le journal allemand "Berliner Zeitung". Il nous a paru impossible de laisser passer ça. Au dessert, nous avons décidé de porter plainte contre Mme Mégret.»
 
Un défi de fin de soirée, un pari entre la poire et le fromage. Les convives ont tenu parole. Ils ont assigné Catherine Mégret devant le tribunal pour incitation à la haine raciale. Alain Molla pensait que cette initiative ne dépasserait pas le cercle de ses intimes. Mais le bouche-à-oreille a donné à son «minicollectif» une ampleur qu'il n'avait pas  prévue.
 
Aujourd'hui, ils sont 729 «assignataires». Les volontaires continuent à affluer de toute la France. Mais il a bien fallu, à un moment donné, clore la liste des plaignants pour fixer une date d'audience devant le tribunal. Le procès aura lieu le 30 mai.
 
La voie juridique est étroite: le ministère public n'a pas engagé de poursuites, estimant que, dans le cadre législatif en vigueur, elles seraient vouées à l'échec. «Mais, dit Alain Molla, nous avons préféré prendre le risque d'être débouté plutôt que de laisser se banaliser ce genre de propos racistes. Si à l'arrivée nous réussissons à démontrer qu'il faut réformer le Code pénal, ce ne sera déjà pas si mal.»
 
Marie-France Etchegoin
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:15

Mégret piégé par son chef
 
source : Le Nouvel Observateur le 29/05/1997 auteur : Jean-Gabriel Fredet
 
A Vitrolles, épicentre de la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône et siège virtuel du FN, Bruno Mégret (35% des voix) n'a rien négligé pour être son premier représentant à la nouvelle Assemblée.
 
Il aurait déjà dépassé trois fois le plafond légal des dépenses de campagne! Henri D'Attilio, son adversaire socialiste, a chargé un huissier d'en faire le constat. Habilement, le premier lieutenant de Jean-Marie Le Pen a «segmenté» son discours en fonction des cantons, «grattant systématiquement là où ça fait mal», explique Christian Rossi, candidat RPR malheureux: nostalgie de l'Algérie française à Marignane, ville de rapatriés; chômage à Vitrolles, où la communauté maghrébine des Pins est décrite comme voleuse d'emplois; sécurité à Carry-le-Rouet, villégiature des cadres et des retraités.
 
Démagogue, efficace, le maire consort de Vitrolles a su aussi marginaliser la droite classique, bien décidée pourtant à reconquérir l'électorat populaire. «Entre la gauche et nous, il n'y a rien», a martelé Mégret, traitant Christian Rossi, adjoint au maire socialiste de Berre-l'Etang, de «socialiste tendance RPR».
 
Mensonger, mais meurtrier. L'évocation des malversations vitrollaises passées, le choix d'un suppléant musclé - Daniel Simonpieri, maire FN de Marignane - ont fait le reste. Sans implantation locale, indifférent aux problèmes locaux, le candidat FN a fait le plein du vote protestataire. Face à Henri D'Attilio (31% des voix), qui peut tabler sur l'appui d'un large «sursaut républicain», Mégret va-t-il tenter maintenant de séduire les «veufs» de la droite classique ou courtiser les déçus du socialisme, ces «gaucho-lepénistes» que leurs origines ouvrières et leurs «tropismes idéologiques» de gauche incitent à bouder la droite classique au second tour ?
 
C'est sur la foi de cette mutation sociologique que Jean-Marie Le Pen a bâti sa stratégie de conquête du pouvoir, fondée dans un premier temps sur la victoire de la gauche. Car le chef du Front rêve désormais d'un scénario analogue à celui du 13 mai 1958, mais renversé, où il apparaîtrait comme le sauveur d'une République menacée par le «coup d'Etat» et le «plébiscite» de Jacques Chirac. Et la première étape, c'est une victoire de la gauche, mettant à bas une droite divisée, bradant sans vergogne la souveraineté nationale sur l'autel de Maastricht et de la mondialisation. C'est l'objectif de l'appel solennel, dimanche soir, à la démission du président de la République et de l'invitation discrète au «vote révolutionnaire» dans le secret de l'isoloir. Mais cette option handicape les candidats du mouvement confrontés à un adversaire de gauche. Elle n'est donc pas du goût de Bruno Mégret. Le dauphin de Le Pen, qui n'a «aucune détestation pour la droite», fait explicitement comprendre en privé qu'il ne partage pas les «priorités» du chef frontiste pour une victoire de la gauche («Ce n'est pas ma façon de voir les choses»).
 
Officiellement, bien sûr, son discours reste unitaire. «Idéologiquement notre adversaire, c'est la gauche, mais politiquement nous combattons le pouvoir en place, donc le RPR-UDF.» Bref, «adversaire de la classe politique tout entière», le FN récuse aussi bien «les politiciens développant leur idéologie propre [PS] que ceux qui n'ont pas rompu avec l'idéologie de leurs prédécesseurs», explique le candidat dans sa permanence de Vitrolles. Ni ennemis prioritaires, ni alliés objectifs ?
 
Réponse de Mégret: «Si la politique suppose des alliances, ces dernières passent par un rapport de force favorable et la rénovation de la classe politique.» Le modèle ?«L'alliance de Gianfranco Fini [MSI] avec Silvio Berlusconi, leader d'une droite rénovée, après l'explosion de la coalition chrétienne.» Une manière claire pour Mégret de rappeler son attachement à la droite, «à condition qu'elle renonce à ses thèses mondialistes proches de celles de la gauche internationaliste».

Tactiquement, le numéro deux du Front, qui guigne la succession de Jean-Marie Le Pen, a tout intérêt à se dédouaner d'une politique du pire qui déconcerte ses électeurs provençaux. «Ma stratégie a été de ponctionner un maximum d'électeurs RPR dès le premier tour», explique-t-il. Ce qui ne l'a pas empêché d'enfoncer le clou de la «corruption», de la «magouille», et du «clientélisme» du PS...

Fort du désistement de Christian Rossi et de la bénédiction de son «ami» Jean-Claude Gaudin, le maire UDF de Marseille, qui voit avec effroi la montée du Front, Henri D'Attilio est serein. Atout de ce socialiste à la sauce provençale ? Sa connaissance du terrain. Sans jamais afficher la rose socialiste, fort de ses deux précédentes victoires contre les intrus du Front, «Henri» parcourt inlassablement les rives de l'étang de Berre, rappelant que Mégret n'a jamais élu sur son nom propre, puisque son succès aux régionales comme aux européennes a été acquis au scrutin de liste. «Je suis né à Châteauneuf-lès-Martigues, derrière l'église. Ici je suis chez moi. Lui, personne ne le connaît...Ou maï sou pichoune, ou maï soun mari fan coume lei pichoune rocket» (plus ils sont petits, plus ils sont méchants comme des roquets), soupire D'Attilio, qui clôt ses meetings avec l'hymne provençal.

Est-ce suffisant pour battre le challenger de Le Pen, qui compte sur la victoire pour rebondir aux élections régionales de 1998 et conquérir la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur? «Je sens le courant», affirme d'Attilio, qui annonce déjà le retour à Saint-Cloud de son adversaire, «avec un billet TGV». Tradition contre protestation: l'élection ici est encore dans ce choix. Ailleurs, les arbitrages nationaux pèseront plus lourd. Il n'est pas sûr qu'ils tournent tous à la confusion du Front.
 
JEAN-GABRIEL FREDET
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:14

Le Front national met la pression sur Vitrolles
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 29 mai 1997.

 
 
 
De notre envoyé spécial.
 
 
 

La toile d’araignée, tissée autour de Vitrolles ces dernières années par Bruno Mégret, permettra-t-elle au Front national de s’emparer d’un siège de député ?

 
 
 

Le 25 mai, le numéro deux du parti d’extrême droite, crédité de 35,4%, a viré en tête dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il gagne huit points sur les législatives de 1993 avec un pic de 44% à Marignane, commune dirigée par son comparse Simonpieri. Toutefois, Mégret perd 1.500 voix (environ 8%) à Vitrolles par rapport aux municipales de février, qui avaient vu la victoire de la liste conduite par sa femme. « C’est la marque du réveil des citoyens », estime-t-on du côté des opposants au FN.

 
 
 

En fait, le duel avec le député socialiste sortant Henri D’Attilio (31%) risque de se jouer, comme il y a quatre ans, dans un mouchoir de poche. Ce dernier, au second tour, peut compter sur un bon renfort à gauche, grâce notamment aux 10,8% recueillis par le communiste Alain Hayot. En revanche, l’incertitude plane sur le comportement des supporters du RPR Christian Rossi (13%).

 
 
 

A titre personnel, le candidat de la droite a fait savoir qu’il se prononcerait contre Mégret, dimanche dans l’isoloir. Mais il s’est refusé à donner la moindre consigne de vote. « M. Rossi pense qu’il ne serait pas suivi par son électorat, affirme sa trésorière de campagne. On ne vote déjà pas à gauche de gaité de cœur, c’est plus dur encore quand on risque de perdre la majorité à l’Assemblée. » Et d’ajouter, sur le ton de la confidence : « J’ai peur que les gens de droite se tournent vers le Front. On essaie de les responsabiliser, mais on n’arrive pas. »

 
 
 

A l’affût, Mégret met la pression sur le terrain. Le marché de Vitrolles tend à devenir la chasse gardée des séides du Front national. Déjà, le vendredi 23 mai, le long des étals, une bagarre avait éclaté entre des militants antiracistes et le service d’ordre du lieutenant de Le Pen. Mardi, des dizaines de gros bras, membres vraisemblablement du département protection et sécurité (DPS) du parti frontiste, ont envahi les allées, harcelant et insultant les adhérents du PCF, du PS ou de Ras l’Front présents ce matin-là. Dans un communiqué, Alain Hayot a condamné vigoureusement ces tentatives d’intimidation de « la milice paramilitaire du Front national » et demandé la dissolution du DPS.

 
 
 

« Je ne me suis jamais autant sentie en insécurité. C’est un Vitrolles qui n’existait pas et que je ne reconnais pas », lance Simone Bessade, soixante-deux ans, ancienne assistante maternelle dans une école de la cité populaire des Pins, entrée en résistance contre le FN avec son Mouvement démocratique vitrollais (MDV). « Le soir du premier tour, à la salle des fêtes, une quinzaine de sbires de Mégret m’ont encerclée, raconte-t-elle. Militante de gauche, je suis traitée comme une délinquante ! » A l’instar de vingt-quatre autres organisations de la ville, le MDV appelle à contrer Mégret (1). « Dans le même temps, nous exigeons des comptes de M. D’Attilio et conservons nos revendications sur le droit de vote des immigrés aux scrutins locaux, l’instauration de la proportionnelle et, surtout, d’un réel dialogue avec les habitants », déclare Simone Bessade. Elle tire la leçon des récentes municipales. « Ce fut d’abord un vote sanction contre l’équipe Anglade (l’ex-maire PS
NDLR), explique-t-elle. Le FN s’est infiltré dans les failles ouvertes par une politique de prestige, coupée des citoyens. »

 
 
 

Elections ou pas, la mairie frontiste taille dans le vif. Après avoir annoncé le licenciement d’une centaine d’employés communaux non-titulaires (éducateurs, animateurs, CES...), tout en recrutant par ailleurs vingt-quatre policiers municipaux supplémentaires, les conseillers de Catherine Mégret entendent supprimer le droit au transport gratuit dont bénéficient les chômeurs vitrollais. Dans le même registre, le conseil d’administration du Centre comunal d’action sociale (CCAS), tenu d’une main de fer par le premier adjoint et maire virtuel Hubert Fayard, vient de transférer la gestion des bons d’achat et des colis alimentaires vers l’association lepéniste Fraternité française.

 
 
 

« Ils ont promis d’assainir les finances et d’imposer la sécurité, relève Catherine Tran-Fung-Cau, responsable locale de la CGT. Ils doivent réussir par tous le moyens. Acculés, ils ne savent utiliser que la haine et la pression. » Mise en disponibilité pour assumer son mandat syndical, la directrice de crèche parle en connaissance de cause : les élus FN veulent lui retirer son détachement et son appartement de fonction.

 
 
 

(1) Alarme citoyenne Marignane, la FSU, la CGT, la JOC, la Ligue des droits de l’homme, Carrefour laïque, le MRAP, ATD Quart-Monde, le Centre protestant de rencontre, S.O.S.-Racisme, Courte-échelle, le Comité de jumelage de Vitrolles, Ras l’Front, le MDV...

 
 
 
Rappel des résultats du premier tour :
 
 
 

Abstentions : 29,12%. Hayot (PCF), 10,88% ; D’Attilio (PS), 31,02% ; Verrieux (DVG), 0,43% ; Edery, (DVéco), 0,48% ; Tomasi (DVéco), 1,74% ; Maccotta (SE), 0,06% ; Athuyt (SE), 0,80% ; Salavaresi (SE), 0,13% ; Jacob (SE), 0,29% ; Chatton (SE), 1,67% ; Paredes (GE), 2,94% ; Rossi (RPR), 13,01% ; d’Humière (LDI), 1,11% ; Mégret (FN), 34,45%.

 
 
 
REMI BROUTE
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:00


Vitrolles : les Mégret dynamitent le social et le culturel

 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 21 juin 1997.

 
 
 

Le Front national a décidé d’attaquer le tissu social et culturel de Vitrolles à l’arme lourde. Quatre mois après son élection à la tête de la cité provençale, l’équipe lepéniste a lancé une offensive d’envergure lors d’un conseil municipal réuni jeudi soir. Sous la bannière du maire Catherine Mégret, directement « conseillée » par son mari Bruno, le parti d’extrême droite frappe à la caisse associations et syndicats, impose l’ordre moral, pourchasse les opposants politiques, noyaute le terrain.

 
 
 

La première salve, tirée durant cette séance marathon de l’assemblée communale, vise S.O.S.-Racisme, un membre du mouvement Ras l’Front et deux adhérents du PCF. Le 23 mai dernier, peu avant le premier tour des législatives, une bagarre avait éclaté sur le marché de Vitrolles entre des affidés du candidat Mégret et des militants anti-FN. De part et d’autre, plainte fut déposée. Mais le parquet vient de débouter Catherine Mégret et son premier adjoint, Hubert Fayard. Acharné, l’édile frontiste souhaite que la collectivité territoriale se porte partie civile contre les prétendus agresseurs.

 
 
 

Le deuxième coup de canon est dirigé contre le cinéma municipal. Les nouveaux maîtres accusent la directrice du lieu d’avoir programmé des courts métrages de prévention contre le SIDA, qualifiés par les censeurs de « films X » et de propagande homosexuelle. La responsable de la salle, déjà sanctionnée d’une faute professionnelle sous le motif d’« incitation à la pédophilie (sic) », sera désormais sous la tutelle d’une « commission de contrôle » de la programmation du cinéma.

 
 
 

Au reste, la charge lepéniste la plus violente s’est concentrée sur les associations ainsi que les organisations de salariés, jugées « partisanes et engagées, parasitaires et tentaculaires » par Bruno Mégret.

 
 
 

L’AVES, qui gère deux centres d’animation agréés par la CAF, le mouvement Léo-Lagrange, le bar-concert Le Sous-Marin, les unions locales CFDT et CGT, tous se voient privés de subvention. Au total, l’enveloppe budgétaire consacrée aux associations a été amputée de 50%. Le coup de hache s’inscrit dans « un plan d’économie drastique ». Déjà, 80 employés communaux non titulaires ont été licenciés. Le déroulement de carrière du personnel a été gelé. Le droit au transport gratuit pour tous les chômeurs vitrollais a été supprimé. Un projet d’augmentation de 45% du tarif des cantines scolaires était prévu. Il a été ajourné devant la protestation des parents d’élèves. La municipalité FN, prétextant la situation financière « catastrophique » léguée par l’ancien maire socialiste Jean-Jacques Anglade, impose en fait une cure d’austérité à la population.

 
 
 

Le Front national se montre en revanche plus généreux envers ses satellites. Fraternité française, organisme caritatif lié au FN, a reçu 30.000 francs. Il bénéficie en outre d’une mise à disposition - gratuite - de locaux. Le 24 mai, le conseil d’administration du Centre communal d’action sociale (CCAS), présidé par Catherine Mégret, avait transféré la gestion des colis alimentaires à l’appendice frontiste. Aux assistantes sociales succèdent les dames patronnesses lepénistes, imbibées de discours discriminatoires sur la préférence nationale.

 
 
 

Mais Vitrolles ne se laisse pas brutaliser sans réagir. Jeudi soir, plus de 200 personnes se sont rassemblées à la mairie, à l’initiative de diverses organisations, pour s’opposer au rouleau compresseur du couple Mégret. Une cinquantaine d’associations locales appellent, par ailleurs, à une manifestation, le 27 juin, contre la destruction amorcée du secteur social et culturel.

 
.
 

(1) S.O.S.-Racisme, MDC, Ras l’Front, PCF, PRS, Verts, LCR, Léo-Lagrange...

 
REMI BROUTE.
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 13:00

Devant la justice, Catherine Mégret a le racisme honteux
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 1er juillet 1997.

 
 
 

Devant le tribunal de Marseille, hier, le maire FN de Vitrolles n’a pas confirmé ses déclarations sur « les différences entre les races », publiées en février par un quotidien allemand.

 
 
 

Le maire Front national de Vitrolles, Catherine Mégret, s’est réfugiée derrière un trou de mémoire pour émettre des doutes sur l’authenticité de l’enregistrement de l’interview accordée à un journaliste du « Berliner Zeitung » et qui a été écouté, hier, par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence.

 
 
 

Catherine Mégret, contre laquelle 587 personnes et 3 associations (S.O.S.-Racisme, MRAP et la Ligue des droits de l’homme) ont déposé plainte pour diffamation et injures raciales, a déclaré devant le tribunal qu’elle n’était « pas sûre d’avoir tenu ces propos ». Au cours de l’entretien, elle avait notamment affirmé qu’« il y a des différences entre les races... il y a des différences dans les gènes ». « Les immigrés qu’on rencontre continuent de vivre comme s’ils étaient chez eux (...) ils ont l’esprit colonialiste. Ils ne sont là que pour prendre l’argent », ajoutait-elle.

 
 
 

Hier, elle a louvoyé : « Il me semble que c’est ma voix (...) je ne suis pas devenue complètement amnésique, mais je ne peux assurer aujourd’hui qu’il s’agit de mes propos, qui datent de plusieurs mois, (...) et rien ne me dit que cette cassette n’a pas été modifiée », a estimé la femme du numéro 2 du FN. Les plaignants s’étaient appuyés sur l’enregistrement en français publié par « le Monde », au lendemain de sa diffusion en allemand dans le « Berliner Zeitung », pour attaquer l’élue d’extrême droite qui risque un an de prison et 300.000 francs d’amende.

 
 
 

Lors d’une interruption de séance, Catherine Mégret, suivie par son époux Bruno, est sortie du tribunal pour s’adresser à ses supporters. « Je vous assure que nous ferons tout pour que le bien triomphe du mal », a-t-elle lancé, perchée sur le plateau d’une camionnette. « Il n’y a rien d’autre dans la cassette que le programme du Front national », a ajouté son mari, qui, avant l’ouverture du procès, avait adressé un bras d’honneur aux parties civiles, accompagné d’un : « on vous emmerde ».

 
 
 

A la reprise des débats, Alain Lhote, l’avocat représentant S.O.S.-Racisme, a dénoncé « les racistes honteux qui n’ont pas le courage d’assumer les propos qu’ils ont tenus ». Représentant les assignataires, Me Alain Molla a pour sa part demandé « 1 franc de dommages et intérêts ». « Ce procès est une première en France, mais il est urgent de réagir (...) ; le racisme et la xénophobie ne sont pas des opinions à protéger, ce sont des délits », a-t-il affirmé.

 
 
 

Avant l’intervention du procureur de la République, le président du tribunal a interpellé Me Blanchot, l’un des quatre défenseurs du maire de Vitrolles, après l’avoir surpris en train d’enregistrer les débats, ce qui est formellement interdit par la loi. Le procureur a ouvert une procédure de flagrant délit et ordonné l’expulsion de la salle de l’avocat marseillais. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire.

 
 
 

Plus de 500 personnes s’étaient rassemblées sous les deux chapiteaux dressés dans la cour intérieure du tribunal - l’un réservé aux plaignants, l’autre aux sympathisants du FN - pour suivre les débats sur des écrans. Dans la journée, deux manifestations antagonistes, réunissant quelques centaines de personnes, se sont déroulées dans le calme sous la surveillance d’environ 200 CRS. L’audience devait s’achever dans la soirée avec, vraisemblablement, la mise en délibéré du jugement.

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 13:00

EN BAISSE
 
source : Le Nouvel Observateur le 03/07/1997
 
Catherine Mégret, maire FN de Vitrolles, est jugée pour diffamation et injures raciales après les propos qu'elle avait tenus dans un quotidien allemand où elle affirmait qu'il y a « des différences entre les races ». Le procureur de la République a requis son inéligibilité.
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 12:45

Chasse à la sorcière
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 4 juillet 1997.

 
 
 

REGINE JUIN n’a pas voulu céder à la politique d’épuration culturelle dictée par la majorité communale de Vitrolles. Au pays des époux Mégret tant d’intégrité mérite la porte. Mercredi, Alfred Liévin, conseiller municipal Front national et président de la société d’économie mixte (SEM) gérante du cinéma local, Les Lumières, a annoncé le licenciement de la directrice qui, depuis onze ans, assurait le fonctionnement de cette salle classée art et essai. La sanction, signifiée le 26 juin, est motivée par un « refus d’obtempérer ».

 
 
 

Les amis du maire FN, Catherine Mégret, reprochent à Régine Juin l’organisation d’une soirée thématique, agrémentée d’un débat, autour de la projection du film « L’amour est à réinventer », succession de courts métrages sur l’homosexualité et les risques du SIDA. Programmée au début du mois dernier, l’initiative s’était attirée les foudres des élus lepénistes.

 
 
 

Parmi ces derniers, Brigitte Marandat déléguée à la culture en tête, avait exigé son annulation. Par courrier d’abord, Brigitte Marandat passa un savon à l’insoumise, demandant des explications sur le maintien d’une soirée « ayant pour origine l’association Lesbian et Gay Pride Films ». Puis l’édile frontiste revint à la charge, promettant des sanctions contre Régine Juin, accusée de propagande homosexuelle et « d’incitation à la pédophilie » (voir « l’Humanité » du 21 juin). Pour Alfred Liévin, ex-membre du RPR passé à l’extrême droite, le film ne « convenait pas » aux normes de la majorité vitrollaise. Conclusion primaire : l’employée de la SEM n’en a pas tenu compte, elle est donc limogée.

 
 
 

Infondé juridiquement, l’argument ne fait que confirmer l’oukase. Catherine Trautmann, ministre de la Culture, ne s’y est pas trompée qui, hier, a condamné une décision « irrespectueuse », « injuste » et « marquée par une idéologie ». La veille, des réalisateurs, des producteurs et des auteurs ont adressé une lettre ouverte au président de la République Jacques Chirac et au premier ministre Lionel Jospin. Parmi les signataires de cet appel en faveur du respect des « libertés d’expression et de réunion inscrites dans la Constitution » figurent Bertrand Tavernier et son fils Nils, Merzak Allouache, François Dupeyron, Philippe Faucon, l’auteur du film incriminé, Anne Fontaine...

 
 
 

Dès mercredi, le cabinet du maire de Vitrolles indiquait que Régine Juin « est remplacée par un professionnel précédemment en poste à Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui a reçu comme consigne de proposer une programmation pluraliste, de qualité et accessible à tous les publics ». Le remplaçant travaillait effectivement comme projectionniste vacataire au cinéma communal de Gardanne, Les Trois Casinos. Cependant, la municipalité, dirigée par le communiste Roger Meï, et toute l’équipe du service culturel affirment leur entière solidarité avec Régine Juin. D’aucuns, ironiques, rappellent que le « brave garçon » recruté par le FN avait débarqué aux Trois Casinos après avoir été licencié de L’Etoile... un cinéma X marseillais.

 
 
 
REMI BROUTE.


Archive de l’INA : (Vitrolles MEGRET dans les archives)

 

 

03/07/1997 : Licenciement de Régine Juin

 

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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998