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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 07:10
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Il se passe des choses intéressantes en Allemagne sur le plan politique avec la création du Die LINKE « La Gauche ». J’en ai parlé à
plusieurs reprises sur ce blog. Au travers des listes de diffusion et des messages que je reçois régulièrement, cet article d’un camarade la LCR me parait très pertinent pour bien comprendre ce qui se passe de l’autre coté du Rhin. Les histoires politiques françaises et allemandes sont bien évidemment différentes. Pour autant si le modèle du Die LINKE n’est pas directement transposable, il n’en donne pas moins à réfléchir… Il est intéressant comme déjà évoqué, de voir toutes les initiatives qui amènent des militants de tous bords à se rencontrer et à dialoguer…
 
A suivre…
 
DH
 
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Die LINKE : Leçons germaniques par Marc Dormoy
 
 
Le parti de la nouvelle gauche allemande existe enfin : « Die Linke » (La gauche). Il suscite des interrogations et un certain étonnement de la part de la gauche française car regroupant l’ensemble des forces politiques à gauche de la social-démocratie, il représente un contre modèle à l’éclatement et la division actuellement en cours.
 
Comprendre l’émergence de nouvelles organisations politiques du mouvement ouvrier est déjà assez difficile en soi dans la période de grands bouleversements que nous vivons. Mais dans le cas de l’Allemagne, il existe une difficulté supplémentaire : l’obstacle linguistique.
 
En effet, alors que peu de militants de la gauche française ne lisent ni ne parlent l’allemand, les informations qui nous parviennent sont la plupart du temps des commentaires ou des analyses de français qui vont sur place ou qui s’intéressent à la situation politique allemande. Mais il est évident que rien ne saura remplacer la connaissance directe de la réalité du nouveau parti.
 
En conséquence, vu que « Die Linke » ne constitue ni une parenthèse, ni un événement mineur, mais qu’au contraire il s’agit d’une sorte de retournement de l’histoire – dans son discours au congrès, Oskar Lafontaine indique, à juste titre, que le mouvement ouvrier allemand a été le creuset du mouvement ouvrier international – il est effectivement indispensable de s’informer à la source pour pouvoir suivre cette expérience politique majeure (1).
 
« Die Linke »
 
Une vision quantitative – et superficielle – du nouveau parti est vite faite : 70 000 membres, dont 11 000 du WASG et 60 000 du PDS ; quelques milliers d’élus municipaux et régionaux notamment sur l’ancien territoire de la RDA ; 54 députés au Bundestag (l’assemblée nationale) suite aux 8,7% lors des dernières législatives ; plusieurs centaines de permanents soit au siège national ( Karl-Liebknecht Haus ; avant 1933 l’immeuble était déjà le QG du KPD), dans les régions ou pour la fraction parlementaire ; un quotidien (« Neues Deutschland », dans la continuité de l’ancien organe du SED portant le même nom) ; une multitude de revues marxistes ; un institut marxiste de recherche et de débat très actif et ouvert à tous les courants de la gauche critique (Rosa-Luxemburg Stiftung) ; une influence de plus en plus grande au sein des syndicats de branche, de la base jusqu’au sommet.
 
Le congrès de fondation viens d’élire une direction composée de 44 membres, répartis à égalité entre le WASG et le PDS et a désigné deux présidents : Lothar Bisky et Oskar Lafontaine.
 
Au sein du parti, plusieurs « courants interne-externe » sont actifs avec leurs propres publications, sites et réunions. Parmi beaucoup d’autres, on peut en distinguer trois plus importants : la « Antikapitalistische Linke» (gauche anticapitaliste) regroupant l’aile gauche du WASG et quelques membres du PDS avançant une critique substantielle de toute participation gouvernementale et se positionnant pour un combat contre le système capitaliste ; la « Sozialistische Linke» (gauche socialiste), le courant majoritaire et hégémonique du WASG, regroupant surtout les syndicalistes qui ont rompu avec le SPD et ayant des références explicites marxistes et keynésiennes – assez critique par rapport à la coalition avec le SPD à Berlin ; le « Forum demokratischer Sozialismus » (le forum socialisme démocratique), courant de « droite » du PDS rassemblant une partie importante des élus du PDS à l’Est et pratiquant une politique social libérale au Sénat de Berlin (2). Les différentes organisations historiques du trotskisme allemand ont pour leur part et dans leur grande majorité rejoint « Die Linke » et ont intégré la « Antikapitalistische Linke» ou la « Sozialistische Linke».
 
Actuellement, les sondages indiquent que 14% des Allemands voteraient pour « Die Linke » en cas d’élections. Depuis le congrès de fondation il y a quelques semaines, 4500 nouvelles personnes ont adhéré au parti, donc 80% à l’Ouest. Après le SPD et la CDU, le parti de gauche est devenu le troisième parti politique en Allemagne. Il bénéficie clairement de la plus grande dynamique et est perçu comme une véritable menace pour l’ensemble des autres partis représentés au Bundestag.
 
Ce tableau est d’autant plus surprenant et positif que l’état de la gauche allemande pendant les 50 dernières années a été déplorable. Après tant de défaites et de démoralisation, les classes populaires en Allemagne retrouvent enfin une représentation politique indépendante et une perspective globale.
 
Mais l’essentiel ne se situe pas dans le poids quantitatif de la nouvelle gauche – mais dans la dynamique politique que traduit l’émergence du nouveau parti et qu’en retour il contribue à renforcer.
 
Les ruptures…
 
Le point de départ de « Die Linke » se situe en 1997, au moment de la constitution du gouvernement Schröder. Après 16 ans de gouvernement de droite, la victoire de l’alliance « Rouge - Verte » lors des élections législatives, est accompagnée d’un certain espoir du côté des salariés et des chômeurs. Les trois hommes qui symbolisent le nouveau gouvernement sont Gerhard Schröder, Joschka Fischer et… Oskar Lafontaine.
 
Mais très vite les orientations politiques du gouvernement s’attaquent frontalement aux acquis de « l’Etat providence » instauré depuis 1945. Ce que Kohl n’avait pas osé faire pendant ses 16 années de chancellerie, Schröder et Fischer le font à grande vitesse: coupes radicales dans les allocations chômages, augmentation de l’âge de la retraite, démolition du droit de travail, privatisation de la grande partie du service public etc. La nouvelle équipe au pouvoir met en oeuvre un véritable programme « thatchérien », qui provoque la stupéfaction du côté du mouvement syndical, historiquement très lié au SPD, et plus généralement la base sociale traditionnelle de la social-démocratie se sent trahie.
 
A cela s’ajoute le fait que pour la première fois depuis le 3ème Reich, un gouvernement allemand envoie des troupes à l’étranger. La participation de l’Allemagne à l’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie constitue un alignement sur l’offensive impérialiste des Etats-Unis.
 
Cette politique social libérale, militariste et impérialiste de la coalition « Rouge-Verte » est de plus en plus insupportable pour des secteurs du syndicalisme combatif et des courants de la gauche critique qui étaient polarisés par le SPD ou les Verts.
 
A l’Est, depuis 1990, le PDS a certes pu garder un ancrage et une influence importante, en se positionnant comme un instrument en défense des intérêts des « Allemands de l’Est », frappés de plein fouet par l’annexion de la RDA par la RFA. Mais en même temps, et en partie pour les mêmes raisons, il s’avère incapable de gagner le moindre soutien populaire à l’Ouest. Après plusieurs tentatives pendant les années 90, il est clair que le PDS ne pourra jamais, de par sa propre action, se développer an Allemagne de l’Ouest, ce qui le condamne à une marginalisation certaine puisque 62 des 80 millions d’habitants vivent « in den alten Bundesländern » (dans les anciens Länder).
 
La dérive droitière et libérale du SPD se combine ainsi à l’impasse du PDS et crée ainsi les conditions objectives pour l’émergence d’une nouvelle force politique à gauche.
 
Les choix politiques
 
La deuxième phase du gouvernement Schröder était vraiment sombre. Les attaques pleuvaient, les directions syndicales étaient complètement alignées sur l’orientation libérale, la gauche radicale isolée, marginalisée et sectaire. Du coup, même la CDU (le parti de droite) se permettait d’avancer des critiques « sociales » de l’action gouvernementale. C’est à ce moment que deux petits groupes de militants socialistes ou anciennement socialistes, lié à des syndicats combatifs, un à Hambourg et un autre à Munich, ont pris la décision de rompre avec le SPD et de se présenter à des élections municipales en constituant une « alliance électorale pour le travail et la justice sociale » (WASG). Il s’agissait de la bonne initiative au bon moment, puisque immédiatement des secteurs importants du syndicalisme affichaient leur soutien à cette initiative. Pour la première fois depuis très longtemps, des sections syndicales toutes entières et des dirigeants syndicaux s’engageaient directement sur le terrain politique en confrontation avec le SPD.
 
L’orientation et le programme de cette alliance électorale n’étaient pas difficiles à élaborer : le refus de l’ensemble des attaques anti-sociales du gouvernement Schröder et l’exigence du retour des troupes allemandes du Kosovo – et plus tard de l’Afghanistan. C’est donc sur un programme antilibéral et en reprenant les revendications traditionnelles du syndicalisme – revendications trahies par le SPD et par les directions syndicales – et s’appuyant sur les aspirations à une politique pacifique que le WASG a développé son identité politique.
 
Cela peut sembler évident, mais beaucoup de groupes de la gauche radicale ou issue de la crise du stalinisme voulaient imposer la « perspective socialiste », le « combat anticapitaliste » ou « l’anti-impérialisme » dans les fondements du WASG. Il a fallu se positionner frontalement contre une telle approche pour permettre l’émergence de la nouvelle gauche et garantir son succès.
 
Et puis arriva ce qui manquait encore : de sa retraite « volontaire » du gouvernement et du SPD, Oskar Lafontaine, avait compris que les conditions pour le retour dans la politique étaient réunies. En même temps qu’il annonçait son adhésion au WASG – adhésion individuelle, puisqu’il n’avait aucun groupe avec lui – il concluait un accord électoral avec le PDS pour les législatives de septembre 2005.
 
La suite est plus ou moins connue. Quand le PDS et le WASG et Oskar Lafontaine concluent l’accord pour les élections, il est évident pour tous qu’en cas de succès, la seule perspective ne peut être que la fusion entre le WASG et le PDS et la création d’un nouveau parti politique. Mais là aussi il a fallu se battre contre deux positions similaires présentes dans le WASG et le PDS. Une partie importante du PDS avait la crainte de perdre son identité « socialiste » parce que la nouvelle gauche se disait simplement de gauche et pas explicitement « socialiste ». Du côté du WASG, nombreux étaient les militants qui ne voulaient pas la fusion avec les élus et l’appareil du PDS par crainte de devenir un parti trop « institutionnel ».
 
Heureusement, les directions du PDS et du WASG et notamment Oskar Lafontaine ont sans relâche expliqué que la seule perspective pour les deux forces se trouvait dans leur dépassement et que les bases politiques communes étaient plus importantes que les différences existantes entre les deux formations.
 
Perspectives
 
D’après un sondage du 2 juin, les propositions avancées par Oskar Lafontaine, à savoir le retour de l’âge de la retraite à 65 ans, l’instauration d’un salaire minimum, l’abrogation de « Hartz 4 » et le retrait des troupes allemandes d’Afghanistan sont partagées par 40 % de la population et par plus de 50% des électeurs du SPD (3).
 
Dans le cadre de la grande coalition entre le SPD et la CDU, c’est clairement la social-démocratie qui continue de perdre du terrain. Les électeurs, sympathisants et militants du SPD sont de plus en plus désorientés par l’évolution de leur parti. L’émergence de « Die Linke » constitue une véritable menace pour le social-libéralisme.
 
La leçon est limpide : l’unité de l’ensemble des forces politiques et sociales à gauche de la sociale démocratie permet l’émergence d’une alternative politique qui conteste l’hégémonie du social libéralisme sur les classes populaires.
 
 
3. La grande coalition a imposé l’augmentation du départ à la retraite à 67 ans. Le SPD et la CDU refusent toute instauration d’un salaire minimum. Hartz 4 est le nom de la loi adoptée par le gouvernement Schröder qui supprime une grande partie des allocations chômage.

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 06:55
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Après le salon du Bourget, et les très nombreuses annonces de commandes d’AIRBUS et d’Hélicoptères, de nouvelles turbulences vont de nouveau secouer le groupe EADS dans les prochains jours avec une remise en cause de la gouvernance actuelle du groupe.

 

En Mai dernier le Monde Diplomatique a fait un très « bon papier » sur EADS, et son actionnaire principal Français Arnaud LAGARDERE. Pour mieux comprendre, la complexité de cette entreprise, il faut en connaitre l’histoire, la finalité, les enjeux, les luttes de pouvoir et ne pas s’en tenir qu’au journal de Tf1…

 

A suivre.

 

DH

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Malgré la protection des élus et des médias,
 
 
 
Au cours de la campagne présidentielle française, l’annonce d’un plan prévoyant dix mille suppressions d’emplois à Aerospatiale a suscité sa moisson de réactions indignées – et sans conséquences. Quelques semaines plus tard, la divulgation du montant de la rémunération (plus de 8 millions d’euros) versée à M. Noël Forgeard, ancien président-directeur général d’Airbus, au moment de son départ a ranimé la colère. Cette somme ne représente pourtant qu’une fraction de la plus-value réalisée par le groupe Lagardère (dont M. Forgeard est issu) lorsqu’il eut la prescience de céder une partie de ses actions du groupe aéronautique peu avant l’annonce par Airbus de très gros retards de livraison. La mansuétude dont bénéficie M. Arnaud Lagardère paraît moins étonnante lorsqu’on connaît le rôle déterminant de son groupe dans les médias et les liens qu’il entretient avec nombre de responsables politiques, en particulier avec M. Nicolas Sarkozy, qu’il a qualifié d’« ami » et de « frère ». Plus généralement, les difficultés d’Airbus témoignent du renoncement à une Europe industrielle. Des plans de restructuration sont annoncés ailleurs, en particulier dans l’automobile (à PSA Peugeot-Citroën, par exemple).
 
 
« Non, non, non, à une cession ! » Le vent souffle, glacé, sur la plaine entre le site picard de Méaulte et la petite ville d’Albert. On relève sa capuche, on remet son bonnet. Les drapeaux de Force ouvrière (« L’efficacité réformiste ») et de la Confédération générale du travail (CGT) flottent au-dessus du cortège, entre un champ labouré et un hypermarché qui offre une « promotion sur les côtelettes ». Ce mardi 3 avril 2007, c’est la troisième fois depuis le lancement de Power 8 (un plan prévoyant dix mille suppressions d’emplois et la fermeture ou la vente de plusieurs sites d’Airbus) à l’automne prochain que les salariés empruntent ce chemin : « On a déjà connu des baisses de charge, se souvient M. Jean-Pierre Dannel, entré à l’Aerospatiale en 1965 et aujourd’hui retraité. On s’en sortait avec du chômage partiel, la diminution des cadences. Mais là, faut nous expliquer ce paradoxe : le carnet de commandes est plein pour les cinq prochaines années, et on supprime des postes ! » D’ores et déjà, les embauches sont gelées. Les contrats des intérimaires ne sont pas reconduits : la moitié d’entre eux, cent cinquante sur l’habituel volant de trois cents, ont quitté l’usine. European Aeronautic Defence and Space (EADS) veut céder cette unité de production, et le directeur menace, à demi-mot, d’une fermeture à terme « si nous n’acceptons pas le partenaire ». En réponse, le mégaphone scande : « Nous voulons rester Airbus ! Non à la fatalité ! » Sur la place de la mairie, devant les affiches de Mme Ségolène Royal, de M. Nicolas Sarkozy et de M. Gérard Schivardi, des sous-traitants déploient une banderole : « Pas de faux nez : actionnaires, arrêtez de voler Airbus ! » Les délégués syndicaux grimpent sur l’estrade, leurs discours dénoncent l’« appétit des actionnaires privés », le « danger de laisser le pouvoir à Lagardère et à Daimler Chrysler ».
 
Ces « actionnaires privés », c’est le point aveugle du débat. Le tabou. L’interdit (lire « Silence radio »). Alors que M. José Bové les attaque timidement, sur France Inter, le 23 mars dernier, l’animateur de la tranche matinale, Nicolas Demorand, réplique aussitôt : « Mais vous ne pensez pas que c’est plutôt le trop d’Etat qui a nui à la bonne gouvernance d’Airbus, comme on dit ? Les jeux entre la France, l’Allemagne, le “Je vais imposer mon candidat. – Non, moi le mien. – On va se partager finalement les tâches, le pouvoir”. C’est pas ça, surtout, plus que le libéralisme, qui est à l’origine des problèmes d’Airbus ? Donc trop d’Etat, plutôt que pas assez ? » Ici, le journaliste n’assène pas ses convictions : sans doute n’en admettrait-il aucune. Non, et voilà qui rend sa repartie plus précieuse encore : ce ventriloque parmi tant d’autres récite l’air du temps, il répète un couplet déjà rodé ailleurs.
 
Où ? Chez les patrons d’EADS. M. Louis Gallois estime ainsi que « les nationalismes sont un poison pour Airbus », son coprésident, M. Thomas Enders, « préférerait une entreprise sans participation de l’Etat », tandis que leur prédécesseur, M. Philippe Camus, tranche qu’« il faut dépolitiser et désétatiser l’ensemble de cette affaire ». Les ministres, à leur tour, entonnent le refrain : « Le gouvernement n’a pas à s’interposer dans la stratégie de l’entreprise » (M. Gérard Larcher, ministre du travail) ; « Il faut que l’entreprise, et l’entreprise seule, prenne ses responsabilités, et je crois que toute interférence serait contre-productive » (M. Thierry Breton, ministre de l’économie) ; « Les Etats, en l’occurrence la France et l’Allemagne, ne sont pas “les actionnaires industriels les plus avisés” » (M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur). Tous jugent le plan Power 8 « indispensable », « urgent », « nécessaire », etc.
 
De telles réactions en disent long sur l’aveuglement des élites (économiques, politiques, médiatiques) et sur les intérêts – à peine occultes – qu’elles défendent ou qu’elles couvrent. Car, sous le bruit de fond des vilains « nationalismes » et des méchants « Etats », c’est une tout autre histoire que raconte cette « affaire Airbus ». C’est, d’abord, la débâcle d’un privé qui, en à peine un septennat, à force de désinvolture, de courte vue, de goinfrerie, a saigné une poule aux œufs d’or. C’est, ensuite, le projet industriel d’hier qui est sacrifié sur l’autel de la finance. C’est, enfin, non pas un cas particulier mais un cas d’école, le symbole d’une Europe hier pourvue d’une volonté industrielle, et dont la politique se réduit, aujourd’hui, au laisser-faire des marchés.
 
Une « mine d’or » a été privatisée. C’est d’un accord entre Etats, fondant un groupement d’intérêt économique (GIE), qu’est né Airbus en 1970, et le voilà aujourd’hui intégré à la société anonyme EADS, qui procède, comme une banale multinationale, à un plan social géant. Comment expliquer un tel looping ?
 
A l’origine du GIE et de ses succès « technologiques, commerciaux et financiers », il y a, selon Thierry Gadault et Bruno Lancesseur, « deux entreprises publiques : Aerospatiale en France et MBB outre-Rhin (1) ». Les présidents-directeurs généraux envisagent d’ailleurs une fusion. Mais, au milieu des années 1980, le vent tourne : le chancelier Helmut Kohl privatise son fleuron aéronautique, le cède à Daimler, et « la vieille direction de MBB, elle qui a tant fait pour développer la coopération franco-allemande, laisse la place à une nouvelle génération de managers plus sensibles aux cours de la Bourse qu’à la doctrine de la construction européenne ».
 
Des actionnaires incompétents
 
Plus question de mariage, bien sûr. D’autant que, signe des temps, un autre partenaire, British Aerospace, est entré en Bourse. L’histoire s’est inversée ; désormais, c’est Aerospatiale qui est marginalisé : « Les Anglais et les Allemands ont réussi à imposer l’idée que seules l’indépendance de gestion et l’autonomie financière permettraient à Airbus de poursuivre sa course conquérante (2). » Une « idée » que la gauche libérale et la presse qui en est proche approuvent sans tarder : « Il s’agit de se débarrasser le plus vite possible de l’image d’entreprise étatique d’Aerospatiale, souvent utilisée par ses concurrents pour la dénigrer  (3). » Tandis que M. Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des finances, salue la privatisation comme une « excellente nouvelle », Le Monde estime : « Le consortium européen, créé au début des années 1970 sous la tutelle bienveillante mais directive des Etats, va pouvoir se transformer en société privée, obéissant plus au marché qu’à la volonté politique (4). »
 
Il aura fallu vingt-cinq ans de tâtonnements, d’aides publiques, d’incertitudes technologiques, de traversée du désert parfois, d’alliances hétéroclites entre ingénieurs, politiques et commerciaux, entre Allemands, Britanniques et Français. Vingt-cinq ans sans compter la « préhistoire », l’échec financier du Concorde par exemple, le lancement du « paquebot des airs » – la Caravelle – dans l’après-guerre, de quoi assurer le « leadership de la France en matière aéronautique (5) ». Au bout de ces vingt-cinq ans d’investissement, la compagnie a « conquis 35 % des parts du marché mondial des avions de plus de cent places (6) » ; son carnet de commandes déborde : « Airbus est devenu une mine d’or (7). »
 
La moisson des bénéfices approche. C’est le moment que choisit M. Lionel Jospin, au printemps 1999, pour confier Aerospatiale au privé. Et il se tourne alors vers Matra, pourtant étranger à l’aviation civile. Europe 1, radio du groupe Lagardère exulte : « Le gouvernement est enfin en train de porter sur les fonts baptismaux un géant de l’aéronautique capable de jouer dans le ciel des grands. (...) L’équipe Jospin sort des entreprises du giron de l’Etat à un rythme deux fois supérieur à celui de la droite. Pour ce qui est d’Aerospatiale, il était temps. (...) Maintenant, le numéro deux européen, cinquième mondial, est ici, pas ailleurs (8). »
 
Pourquoi tant d’enthousiasme ? Parce que M. Jospin a accordé une ristourne à Jean-Luc Lagardère, évaluée à 4 milliards de francs (sur 13 milliards) (9) ? Ou pour cet autre cadeau : bien que Matra soit minoritaire dans Aerospatiale (33 %, contre 48 % pour l’Etat), bien que Lagardère ne possède que 6 % des titres de Matra (10) (soit 2 % de la nouvelle entité), c’est à lui que reviennent tous les leviers de direction. Rebelote l’année suivante : une nouvelle fusion intervient, Aerospatiale-Matra s’allie à DaimlerChrysler, donnant naissance à EADS. Europe 1 n’a rien perdu de son engouement : « Un seul groupe, un seul centre de décision, une offre globale : c’est la fameuse intégration que tout le monde attendait (11). »
 
« Un seul centre de décision », en effet : malgré ses 15 %, l’Etat français se retrouve à nouveau « interdit de gestion ». Ses intérêts sont représentés par Lagardère (0,9 % du capital), dont les lieutenants (MM. Philippe Camus, Noël Forgeard, Jean-Louis Gergorin, Philippe Delmas, Jean-Paul Gut) occupent les postes-clés : le privé détient les pleins pouvoirs. On va le voir à l’œuvre...
 
Airbus offre alors une image en trompe-l’œil : poursuivant sur sa lancée, l’avionneur européen rattrape Boeing, puis le dépasse légèrement ; les médias célèbrent le décollage de l’A380. C’est en cette période faste, pourtant, que le projet industriel est négligé. Au profit des profits, autrement dit de la logique financière. Mais la direction est également minée par une guerre des chefs, qui oppose non pas les Allemands aux Français, pas même les responsables issus du public à ceux du privé, mais les « Lagardère boys » entre eux. « Sous les flashes des photographes, raconte M. Gergorin, les nouveaux dirigeants d’EADS sont groupés autour d’une superbe maquette de l’avion géant. (...) Derrière les sourires de circonstance, une formidable lutte pour le pouvoir a commencé (12). »
 
Cette rivalité, ancienne, entre M. Camus et M. Forgeard notamment, le décès de Jean-Luc Lagardère, en mars 2003, l’exacerbe. Les deux hommes ne poursuivent plus qu’un but, devenir calife à la place du calife. Tandis que M. Forgeard délaisse Toulouse pour Paris, fait le siège des cabinets ministériels, les cadres choisissent leur clan : « C’est pendant ce premier semestre 2005 que se sont développés, dans une partie de la hiérarchie d’Airbus, un repli sur soi et une culture du non-dit (13). » On devine que, dévorés par de telles ambitions, fomentant des coups tordus, avec les tracasseries politico-judiciaires de Clearstream en prime, la supervision de l’A380 apparaît vite facultative, secondaire. A tel point que quand, en juin 2006, est révélé « un nouveau retard dû à une difficulté technique portant sur l’installation électrique de l’appareil », que plaidera la direction de l’entreprise ? Le « nous ne savions pas ».
Des dizaines d’ingénieurs savaient, des centaines d’ouvriers savaient, la patronne du bistro de Blagnac savait, mais pour M. Gergorin et pour la direction générale d’EADS, cet accident technique majeur aurait constitué une surprise absolue...
 
Ainsi, c’est une heureuse coïncidence qui a permis à M. Forgeard, en mars 2006, trois mois avant cette « surprise totale », de faire jouer ses stock-options, et de s’en procurer d’autres, devant notaire, pour ses enfants. Un placement qu’il jugea « légitime à l’approche de la soixantaine ». Il empocha 2,5 millions d’euros pour lui, et 400 000 de plus pour chacun de ses fils. Prévoyance ou don de voyance ? Quelques semaines plus tard, le 14 juin 2006, le jour de l’« annonce », le titre perdait 26 % en une journée.
 
Cet arbre du scandale a caché la forêt des bonnes aubaines : en avril, Lagardère et DaimlerChrysler cèdent la moitié de leurs parts, et s’en tirent avec chacun 890 millions d’euros de plus-values. Cotée 32 euros – l’action atteignait alors son sommet –, elle plafonne désormais à 24 euros. Devant ces hasards du calendrier, on suppose que M. Arnaud Lagardère, instruit de ces difficultés, a préféré revendre avant la tornade boursière. Il s’en défend étrangement : « J’ai le choix de passer pour quelqu’un de malhonnête ou d’incompétent qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines. J’assume cette deuxième version (14). » Pour tempérer un tel aveu, ses amis, et il n’en manque pas, expliquent qu’« Arnaud veut recentrer ses activités sur le pôle médias ». Tel un enfant qui se serait mis au violoncelle et préférerait finalement le judo.
 
Voilà donc un fleuron aéronautique livré aux caprices d’un héritier qui se déclare lui-même « incompétent », une « incompétence » généreusement rémunérée, tandis que ses proches collaborateurs se déchirent pour accéder au trône, bourrant leur matelas de stock-options, tout ce petit monde ignorant « ce qui se passe dans [ses] usines ». Cette fois, la bonne gouvernance du privé est prouvée.
 
La privatisation d’Aerospatiale à peine entamée, quel défi lançait M. Camus, « futur directeur général » d’une société qui n’existait pas encore ? Celui de bâtir les avions de l’avenir, moins pollueurs ? Non, « de faire passer la marge d’exploitation de 4 % à 8 % en cinq ans ». A l’évidence, les changements de statut ont modifié les priorités.
L’homme tient ses promesses : le groupe connaît cinq années de dividendes. Le résultat d’exploitation double, comme le bénéfice par action. Le cours d’EADS grimpe de 70 % – une performance d’autant plus remarquable que les cours de la Bourse baissaient de 30 % dans la même période. Dernier indice, et non le moindre : depuis 2004, le groupe met en œuvre un programme de rachat d’actions, qui pourrait atteindre 7,8 milliards d’euros jusqu’en novembre 2007. Ce choix atteste la financiarisation d’EADS. Plutôt que d’investir son cash-flow dans des chaînes de production, ou dans la recherche et le développement, l’entreprise n’entreprend plus. Elle préfère procéder à une destruction de capital, afin d’« éviter l’effet dilutif  (15) ».
 
Malgré cela, comment M. Gallois justifie-t-il la cession des sites de Méaulte, Filton (Royaume-Uni) et Nordenham (Allemagne) ? « Les investissements totaux nécessaires au passage aux matériaux composites représentent 500 à 600 millions d’euros. Nous ne pourrons pas les réaliser nous-mêmes (16). » Juste des centaines de millions ? Pour les actionnaires, on compte en milliards.
 
Ce « nous ne pourrons pas » ne résulte d’aucune difficulté soudaine, mais d’une orientation décidée en amont. Pour s’en convaincre, il suffit de plonger dans le « Rapport annuel 2005 » intitulé « Tracer l’avenir ». Tout va pour le mieux, alors : « La rentabilité d’EADS a atteint de nouveaux sommets (...). Pour une troisième année consécutive, une augmentation de dividendes est proposée (...) ; une année record en terme de livraisons, de commandes et de rentabilité. » Cela ne suffit pas. Afin de « dégager la meilleure rentabilité dans sa catégorie », de « faire progresser la performance opérationnelle d’EADS en termes de coûts », d’« optimiser la rentabilité de notre carnet de commandes », le groupe opte pour une « stratégie claire » : l’« internationalisation ».
 
Que cache ce riant vocable ? On le détaille plus loin : alors que « 95 % des salariés sont localisés en Europe », et « 75 % des sous-traitants », « EADS prévoit de devenir un solide acteur industriel dans certains pays-clés comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Corée du Sud et l’Inde. (...) Le “procurement marketing and global resourcing” est d’autant plus important qu’EADS cible de nouveaux marchés d’approvisionnement afin d’alimenter sa stratégie industrielle mondiale.(...) Le réseau international d’achat s’articule autour de bureaux des achats par pays (CSO, country sources offices), dont les premiers ont été implantés en Chine, en Russie et en Inde ». S’étalant sur des pages entières, cette novlangue financière se traduit en français (très) courant par un verbe : « délocaliser ». La perspective est fixée, rappelons-le, lors d’une année au « résultat exceptionnel ».
 
Après Cap 2001 (lancé avec la privatisation, en 1999), après Route 06 (démarré en 2003), qui réduisaient déjà les coûts, les grandes lignes du plan Power 8 étaient tracées depuis longtemps. Manquait le prétexte. Les déboires, passagers, volontiers grossis, de l’A380 arrivent à point nommé : « Pour restaurer la compétitivité et compenser la dégradation financière de ces retards, allègue M. Gallois, Airbus lance le programme Power 8 destiné à générer des économies annuelles durables d’au moins 2 milliards d’euros à partir de 2010 (17). » Clé de ce « remède traditionnel » : « une réduction de 30 % des coûts de fonctionnement (...), une réorganisation des seize sites (...), quelque 10 000 postes en moins dont 4 300 en France, 3 200 en Allemagne, 1 500 au Royaume-Uni, 400 en Espagne ». Le ministre de l’économie, M. Breton, ami personnel de M. Arnaud Lagardère et familier des entretiens de complaisance sur Europe 1, a aussitôt salué tant de bon sens : « Louis Gallois a passé beaucoup de temps pour aller voir, discuter, rencontrer l’ensemble des parties prenantes de façon à construire un plan qui est équilibré et équitable (18). » Un plan qu’il juge « nécessaire pour que le groupe européen puisse résister à la baisse du dollar face à l’euro ». Outre que l’« équité » paraît consister à faire payer aux salariés les errances d’une direction vorace, la « nécessité » même est contestée. Doit-on ajuster les emplois plutôt que la monnaie : chaque fois que l’euro gagne 10 centimes contre le dollar, Airbus perdrait 1 milliard ? Doit-on, malgré des commandes pléthoriques, une trésorerie grosse de 4 milliards d’euros, un savoir-faire solide et un secteur en croissance, réagir comme si le constructeur se trouvait soudainement au bord du gouffre ?
 
Derrière bien des rideaux de fumée (le déficit subit, le câblage défaillant, la double gouvernance, etc.), on assiste en réalité à une délocalisation ordinaire, planifiée depuis belle lurette : « Dans l’A350, analyse l’économiste Elie Cohen, dont l’emploi n’est pas menacé, la part de valeur développée et fabriquée en Europe tombera aux environs de 50 %. Ce qui, par parenthèse, est le niveau du dreamliner de Boeing, qui n’est conçu, développé et fabriqué qu’à hauteur de 50 % aux Etats-Unis (19). »
Et tout ça pour quoi ? Pour sauver l’entreprise ? Ou pour que « la rentabilité, selon les mots de M. Hans Peter Ring, directeur financier d’EADS, ne risque pas d’être en décalage sensible par rapport aux standards de l’industrie et aux attentes légitimes (20) » des actionnaires ?
 
L’emprise de cette logique financière sur EADS risque bien de se resserrer encore. A qui DaimlerChrysler a-t-il cédé ses 7,5 % ? A un « groupe de banques d’affaires ». Et Lagardère ? A Ixis Corporate and Investment Bank, lequel a revendu « la moitié des actions sous-jacentes à un groupe d’investisseurs institutionnels français (21) ». Comme si les industriels n’avaient servi, ici, que d’intermédiaires pour transformer un acteur public en tirelire des financiers. Enfin, qui va représenter l’Etat français au conseil d’EADS ? Un ex-ingénieur d’Aerospatiale ? Non, M. Michel Pébereau, banquier et ami du groupe Lagardère, auteur d’un rapport sur la dette publique de la France.
 
Airbus apparaît bien, alors, comme un « symbole de la construction européenne », comme son éclairant reflet : elle a basculé de la « coopération franco-allemande » des premiers temps, de la « tutelle bienveillante mais directive des Etats », jusqu’à une « obéissance au marché » qui prohibe l’« intervention publique » (22), les subventions, le protectionnisme, etc. Symbolique, toujours, de cette « corporate Europe » : EADS a implanté son siège à Amsterdam, pour échapper à la taxation sur les plus-values.
 
Comme un ultime pied de nez, enfin : le 8 mars 2007, alors que la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà relevé ses taux d’intérêt six fois en 2006, alors que M. Gallois évaluait cet « impact négatif du change à environ 12 milliards d’euros », en pleines manifestations contre Power 8, donc, M. Jean-Claude Trichet et ses collègues de Francfort augmentaient à nouveau leurs taux directeurs ! Ainsi va une certaine Europe : les salariés protestent mollement, les financiers dirigent tranquillement, et la puissance publique s’est convertie à l’impuissance.
 
 
 
(1) Thierry Gadault et Bruno Lancesseur, Jean-Luc Lagardère, corsaire de la République, Le Cherche Midi Editeur, Paris, 2002. Idem pour la citation suivante, p. 15.
(2) Le Monde, 20 février 1998.
(3) Le Monde, 28 mai 1999.
(4) Le Monde, 8 mai 1999.
(5) Pierre Muller, Airbus, l’ambition européenne (étude réalisée pour le Commissariat général du Plan), L’Harmattan, Paris, 1989, p. 46.
(6) Le Monde, 20 février 1998.
(7) Thierry Gadault et Bruno Lancesseur, op. cit., p. 95.
(8) Europe 1, 16 février 1999.
(9) Thierry Gadault et Bruno Lancesseur, op. cit., p. 119.
(10) Jean-Louis Gergorin et Sophie Coignard, Rapacités, Fayard, Paris, 2007, p. 22.
(11) Europe 1, 15 octobre 1999.
(12) Jean-Louis Gergorin et Sophie Coignard, op. cit., p. 257.
(13) Ibid., p. 260.
(14) Le Monde, 15 juin 2006.
(16) Le Courrier picard, Amiens, 2 mars 2007.
(17) Louis Gallois, « Lettre aux actionnaires », novembre 2006.
(18) Europe 1, 28 février 2007.
(19) Lemonde.fr, 7 mars 2007.
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Published by Didier HACQUART - dans Industrie Aéronautique
9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 07:18

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Université Populaire et Républicaine à Marseille, cela se précise !

 

Je vous avais parlé il y a quelques temps de la création d’une Université populaire et Républicaine. L’organisation se met en place, et un premier classement des thèmes retenus a été défini. Un site internet est ouvert. Le calendrier et le lieu des conférences seront précisés prochainement….


A suivre,

 
DH
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CLASSEMENT THEMATIQUE DES CONFERENCES DE L’UNIVERSITE POPULAIRE ET REPUBLICAINE

 
 
 

L’EUROPE en débat ( 6 conférences)

L’Europe contre ses peuples (survol historique après les décisions de la CIG de décembre sur le « mini-traité ») Michel Soudais, journaliste politique à POLITIS.

 

L’Europe et la fonction publique, Jean Paul Beauquier, professeur agrégé d’histoire à la retraite, responsable syndical FSU.

 

Les politiques d’immigration en Europe. Alain Barlatier, professeur agrégé de STI, responsable syndical SNES.

 

L’Europe et le monde arabo musulman, Edouard Colin, professeur agrégé d’histoire, doctorant sur ce sujet.

 

Les questions sociales et fiscales en Europe, Jacques Lecacheux, universitaire, économiste.

 

HISTOIRE, explorations utiles (2 conférences)

Guerre froide, grèves rouges : l’année 1947. Réflexions sur le communisme stalinien par Robert Mencherini, historien universitaire, fondateur de la revue PROMEMO (Provence, mémoire et monde ouvrier) collaborateur du Maitron, auteur de plusieurs ouvrages.

 

Les grands débats de la Révolution française :essai de synthèse, Gérard Perrier, professeur de lettres à la retraite.

 
 

QUESTIONS THEORIQUES ( 2 conférences)

Egalité des droits –égalité des chances, Alain Barlatier et Caroline Chevé, professeur de philosophie, responsable syndical SNES.

 

Les principes républicains, Sylvain Bartet, professeur agrégé d’histoire, responsable syndical FSU.

 

QUESTIONS INTERNATIONALES (1 conférence)

Les relations Nord- Sud et les institutions internationales Edouard Colin, professeur agrégé d’histoire.

 

QUESTIONS ECONOMIQUES , SOCIALES, ECOLOGIQUES (3 conférences)

Les classes sociales en France aujourd’hui, Paul Bouffartigue, chercheur en sociologie CNRS.

Les politiques de transport : l’aménagement du territoire, l’effet de serre. Christian Pellicani, fonctionnaire région PACA, en charge de ce dossier depuis 25 ans, membre de la direction nationale du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE).

 

Les modèles théoriques en économie : libéralisme, keynésianisme, marxisme René Revol, professeuragrégé d’économie, professeur en classe préparatoire à Nîmes

 
 VEME REPUBLIQUE : LA DEMOCRATIE SE CHERCHE TOUJOURS UNE CONSTITUTION  (1 conférence)
 

Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université de Montpellier, auteur de plusieurs ouvrages.

 
 

LA CRISE DU SYNDICALISME EN FRANCE (1 conférence)

René Mouriaux, historien du syndicalisme, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.

 
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Published by Didier HACQUART - dans UPR Marseille
8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 06:52

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Gauche avenir : Seconde réunion le 12 juillet sur le thème de la Gauche face à la Mondialisation.
 
 

Comme évoqué récemment, la Gauche au sens large du terme engage sa refondation. Gauche Avenir est lancé.

 

La première réunion des signataires de l’appel « Gauche Avenir » a connu un vif succès, ce mercredi 3 Juillet. Plus de 250 personnes se sont réunies à l’école Boulard (Paris 14ème) pour engager le travail de réflexion sur les valeurs, l’identité et l’actualité de la gauche indispensable à toute refondation, à toute relève après les graves échecs électoraux récents. La soirée a été animée par Ivan Levaï, journaliste, en présence du Maire du 14ème arrondissement de Paris, Pierre Castagnou.

 
LA SECONDE RENCONTRE DES SIGNATAIRES DE GAUCHE AVENIR  estd’ores et déjà programmée le 12 juillet à 18h30 avec l’audition d'Emmanuel Todd
 


Conseil Régional - Salle 100

33 rue Barbet de Jouy 75007 Paris
Métro Saint-François-Xavier



sur le thème :
la gauche face à la mondialisation

 
 

SUCCES, DIVERSITE, INITIATIVES POUR LA REUNION DE LANCEMENT DEGAUCHE AVENIR

                                           
Lire la suite sur le site
 


 
Présentation de Gauche Avenir
 


Cliquez ici pour télécharger la brochure de présentation de Gauche Avenir

 

Nous vous invitons à proposer vos contributions. Lire l'appel à contribution

 
Les valeurs fondamentales de la gauche
 

La gauche et l'argent, par Patrice Charron

 

Pour une puissance publique au service de l’émancipation, par Marc Sureau

 

Pour une Gauche de gauche, par Jean Bachèlerie

 

Des partageux, les gens de gauche ? Plus que jamais ! par Bruno Cadez 

 

Humanisme, démocratie et liberté, par Jacques Passerat 

 

Les mots et la gauche, par Nicolas Bardi  

 

Un chemin vers un projet humaniste, par Pierre Chardon

 

Vers une Sécurité Sociale élargie et largement ouverte à l'intervention salariale, par Wilfrid Roux-Marchand  

 

Construire l’avenir, par Bruno Dumond 

 

Les Valeurs Fondamentales de la Gauche: Le communisme, par Johann Brunel

 

Gauche Avenir : une initiative qui arrive à point, par Francis Moreau 

Pour une gauche décomplexée, par Romain Le Dorze  

Mobilisons-nous, contre la désertification des services publics dans les Campagnes ! par Laurent Dumas et de la section PS du canton de Pionsat    

Revenir à nos fondamentaux, par Annette Ferrier  

Placer l’Homme au centre de toutes les préoccupations, par André Thomaso

L'arbre qui cache la forêt, par Didier Pol    

 
Le clivage gauche/droite
 

Au sarkozysme, s’opposer résolument, par Eric Ferrand

 

Refonder le clivage droite/gauche, par Hervé Le Fiblec 

 

La mise en débat de l'écologie ou la résurgence du clivage gauche/droite, par

 

Christophe Premat

Repréciser le clivage gauche/droite, par Stéphane Balouzat 

Vers une droitisation de la société et de la politique, par Dominique Baillet   

Sarkozy, l’héritier de Napoléon III, par Dominique Baillet   

 
Quelle base sociale pour la gauche d’aujourd’hui
 

Eternel recommencement ! par Jean-Pierre Leroy


Réduire l’écart abyssal, par Jean-Jacques Deluchey  

 
La gauche et le monde
 

Ce qu’il ne faut pas retenir de « la Blair attitude », par Matthieu Vittu

 

Les causes profondes de l'échec de la gauche le 6 mai 2007

 

La victoire de Sarkozy n’est pas un accident, par Annie Saboie  

 
La bataille des idées, « l’hégémonie » culturelle

Travailler plus pour gagner quoi ? par Jean-Marie Kneib
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 06:56

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Vive l’ultralibéralisme ?
 
De qui se moque – t on ?
 
A suivre, DH
 
 

L'électricité libre jusqu'à l'absurde

 
 

Le 1er juillet 2007, la France a achevé le processus de libéralisation de l'électricité. Après les entreprises et les professionnels, ce sera au tour des particuliers de goûter aux délices de l'ouverture à la concurrence. Mais le plat risque de ressembler plus à de la junk food qu'à une création gastronomique.

  

Le bilan de l'ouverture à la concurrence s'avère en effet catastrophique et ce, quel que soit le pays. Entre 2001 et 2006, les prix du marché ont connu une envolée spectaculaire : 39 % en Espagne, 49 % en Allemagne, 67 % en Finlande, 77 % en Suède, 81 % au Royaume-Uni et 92 % au Danemark ! En France, les entreprises qui ont choisi de quitter les tarifs réglementés de service public ont vu leur facture d'électricité augmenter en moyenne de 76 % sur la même période, quand les tarifs d'EDF restaient à peu près stables.

 

De nombreux industriels réclament d'ailleurs la possibilité de réintégrer l'univers des tarifs réglementés. Situation si inconfortable que le gouvernement français a complété la loi de décembre 2006 relative au secteur de l'énergie par une disposition permettant un retour partiel aux tarifs réglementés pour les industriels insatisfaits !

 

Nous sommes donc dans une situation paradoxale. L'ouverture à la concurrence permet de faire baisser les prix, nous disent les bons apôtres du néolibéralisme. Cet argument avait déjà été mis à mal lors de la libéralisation d'autres secteurs relevant auparavant des services publics en réseaux, comme par exemple les télécommunications. Dans ces secteurs, la libéralisation a signifié la fin de la péréquation tarifaire qui avait historiquement permis que les prestations les plus rentables financent celles qui le sont peu ou pas du tout.

 

L'ouverture à la concurrence a donc entraîné "un rééquilibrage tarifaire", selon l'expression savoureuse de la Commission européenne, avec une baisse de prix pour les gros consommateurs, en particulier les entreprises, la grande masse de la population voyant, au contraire, ceux-ci s'envoler. Les zélateurs de la libéralisation expliquaient que "ce rééquilibrage tarifaire" permettrait aux entreprises de baisser leurs prix, les particuliers étant donc gagnants sur le long terme. On ne peut ici que reprendre ce que disait Keynes aux économistes libéraux de son époque : "Sur le long terme, on sera tous morts."

 

On savait après les premières libéralisations dans les services publics que la promesse d'une baisse des prix relevait de la pure propagande pour la grande majorité de la population. Dans le cas de l'électricité, même la plupart des entreprises n'en profiteront pas ! On a là un exemple parfait de l'application dogmatique des préceptes néolibéraux.

 

Mais ce n'est pas tout. L'ouverture à la concurrence pousse au sous-investissement, ce d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une privatisation des opérateurs publics. Investir dans les services en réseaux coûte cher. Dans le cas de l'électricité, cela coûte d'autant plus cher qu'il faut investir dans des moyens de production pour

 

lesquels le retour sur investissement prend beaucoup de temps. On est donc loin de la logique à court terme du capitalisme financier. La volatilité des prix sur le marché de l'électricité et l'absence de visibilité sur leur évolution renforcent encore cette tendance au sous-investissement, qui produit inévitablement des ruptures d'approvisionnement des usagers.

 

De plus, l'électricité ne se stocke pas. Il faut donc en permanence ajuster l'offre à la demande. Cet équilibre n'était déjà pas simple à assurer avec un seul opérateur. Il devient très compliqué avec l'ouverture à la concurrence quand se multiplient les intervenants, surtout quand ceux-ci ont comme première préoccupation la rentabilité financière. Le risque est donc très important qu'un déséquilibre dans le réseau s'avère impossible à gérer.

 

Enfin, le transport de l'électricité s'effectue avec des pertes en lignes importantes. Il est donc absurde économiquement et écologiquement de produire de l'électricité dans un pays pour aller la vendre à des milliers de kilomètres de là. L'ambition d'un "grand marché européen de l'électricité", portée par la Commission européenne, est une absurdité dangereuse.

 

Plus les réseaux sont interconnectés et plus les risques de dysfonctionnement majeur liés au sous-investissement et aux ruptures d'équilibre dans le réseau s'aggravent. Le cas de la Californie est emblématique, mais n'est pas unique. Les pannes géantes en Espagne, en Italie et, en novembre 2006, à travers l'Europe en sont les manifestations les plus visibles.

 

La libéralisation est enfin incompatible avec l'objectif prioritaire de sobriété énergétique indispensable pour commencer à résoudre la crise écologique : aucune entreprise ne souhaite voir baisser son chiffre d'affaires et n'a donc intérêt à ce que la consommation diminue ! Au moment où le débat énergétique devient un enjeu citoyen intégrant à la fois les questions du réchauffement climatique, du développement durable et du principe de précaution, on peut douter que la concurrence soit le meilleur moyen d'ouvrir ce débat et de le mener démocratiquement.

 

Tous ceux qui se sont, un minimum, penchés sur ce dossier savent tout cela. Cette analyse n'est plus vraiment contestée aujourd'hui. Et pourtant la Commission européenne ne renonce pas, et les gouvernements suivent. Sur ce sujet, la "rupture" promise par Nicolas Sarkozy attendra... à moins que, dans les jours qui viennent, la raison l'emporte et que le gouvernement proclame un moratoire sur le processus de libéralisation. Ne rêvons cependant pas, les apôtres du néolibéralisme ont montré qu'ils ne s'encombraient pas du principe de réalité.

 

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU ;

 

Bernard Defaix, président de la Convergence pour les services publics ;

 

Pierre Khalfa, secrétaire national de l'Union syndicale Solidaires ;

 
Marc Mangenot, Fondation Copernic ;
 

Christiane Marty, membre du Conseil d'administration d'Attac.

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 07:15

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Des socialistes appellent  à "un nouvel Epinay".
PRS s’inspire du modèle Allemand pour la reconstitution d’un grand parti de Gauche. Gauche Avenir lance un rassemblement avec des militants et élus du PS, du PC et d’ailleurs. Maintenant à Gauche rassemble des anciens des collectifs antilibéraux pour une nouvelle recomposition.

 
Les initiatives sont nombreuses, et ma liste certainement non exhaustive. Le point intéressant c’est qu’une recomposition de la Gauche est lancée en interne au PS, mais aussi en dehors, à coté et avec une partie du PS. Le point de convergence est bien celui des valeurs de gauche contre l’ultralibéralisme et d’une recomposition en assumant ces valeurs de Gauche.
 
Il est à souhaiter que ces différentes composantes se retrouvent le moment voulu…
 
A suivre,
 
DH
 
 
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Repensons, rassemblons, renouvelons la gauche !


par des membres du Parti socialiste
 
le mond.fr du 04.07.07

A gauche, le temps de la refondation est venu. Le combat électoral vient de s'achever sur une défaite qui nous commande de repenser, de rassembler et de renouveler la gauche. Cette profonde rénovation doit être un processus maîtrisé, une œuvre collective, un débat libre, qui ne doit pas s'abîmer dans les divisions et les querelles d'ambitions. La rénovation n'est le monopole d'aucune sensibilité, d'aucun parti, elle est un devoir pour l'ensemble des forces de progrès dans notre pays. Dans l'unité et la liberté, nous avons l'ardente responsabilité de réinventer la gauche.
 
La crise est, selon Gramsci, le moment auquel le monde ancien disparaît tandis que le monde nouveau peine à naître. C'est ce moment politique que connaissent actuellement le Parti socialiste et la gauche. L'élection présidentielle a été un échec, principalement en raison de notre incapacité à incarner, aux yeux des Français, l'espérance d'un avenir meilleur. Pourtant, malgré la logique du quinquennat et l'hyperprésidentialisme de Nicolas Sarkozy, la déroute annoncée aux élections législatives n'a pas eu lieu. Les Français ont fait le choix d'une opposition efficace, avec à sa tête le Parti socialiste. Nous devons aujourd'hui faire émerger un monde nouveau à gauche, fondé sur de nouvelles idées, de nouvelles pratiques et de nouveaux visages.
 
Le premier pilier de la refondation sera de repenser la gauche.
 
La droite a, avant tout, remporté la bataille des idées. Face aux nouveaux habits conservateurs de la droite française, la gauche doit proposer un discours cohérent et inédit sur les grands enjeux de notre temps, comme la régulation de la mondialisation, l'efficacité de nos systèmes de protection sociale, le partage du progrès technique ou la réforme de nos institutions.
 
Comprendre les difficultés concrètes et les préoccupations quotidiennes des citoyens est une condition nécessaire mais pas suffisante de l'action politique. La politique ne peut se résumer à l'écoute et à la gestion des intérêts particuliers et doit permettre aux individus de mieux vivre ensemble dans la société française. La gauche doit être fière de son identité et de ses valeurs.
 
Face à une droite décomplexée, la gauche ne doit pas s'excuser d'être la gauche et doit proposer un projet de société alternatif, crédible et ambitieux. Pour bâtir ce projet, toutes les gauches - intellectuelle, associative et politique - doivent se rencontrer pour échanger, mutualiser leurs idées et leurs expériences.
 
Le deuxième pilier de la refondation sera donc de rassembler la gauche.
 
En premier lieu, il faudra rassembler le Parti socialiste autour d'un réformisme assumé et résolument ancré à gauche. Il est temps de dépasser les affrontements stériles sur cette question. Depuis longtemps, les socialistes ont accepté le cadre de l'économie de marché. La question est : comment mettre les performances économiques au service des conquêtes sociales, de l'emploi de qualité pour tous et du partage des fruits de la croissance ?
 
Le dernier gouvernement socialiste, celui de Lionel Jospin, a concilié, dans son pacte de développement et de solidarité, croissance économique et avancées sociales : création d'un million d'emplois, de la CMU, des 35 heures... Dès lors, la concurrence entre la social-démocratie et le socialisme intransigeant semble anachronique, et ne correspondre ni aux réalités ni aux besoins de notre pays.
 
En second lieu, il faudra rassembler la gauche. Nous devons construire l'union autour du Parti socialiste, qui doit être la poutre maîtresse de la maison commune. Nos stratégies d'alliance doivent être actualisées à la lumière des résultats de la gauche à l'élection présidentielle, les plus faibles depuis plus de trente ans. L'union de la gauche, dans toute sa diversité, n'est pas un théorème caduc.
 
Néanmoins, comme les élections législatives l'ont démontré, il est indispensable de convaincre les électeurs progressistes du centre de nous rejoindre, en s'adressant directement à eux plutôt qu'aux états-majors du MoDem ou, encore moins, du Nouveau Centre. Ces alliances doivent donner naissance à une nouvelle coalition, dont le coeur doit être un grand Parti socialiste rénové, à même de mener la confrontation avec la droite fédérée dans l'UMP. Dans les mois à venir, nous devrons déployer toutes nos forces, toute notre imagination dans la préparation des assises de la gauche, pour construire cette nouvelle union.
 
Le troisième pilier de la refondation sera de renouveler la gauche.
 
Si nous voulons créer un grand parti populaire et progressiste, capable de réaliser le rassemblement le plus large, nous devons créer une gauche plus à l'image de la France d'aujourd'hui. Un effort sans précédent devra être réalisé pour reconquérir les milieux populaires. De même, trop peu de jeunes, de femmes siègent à l'Assemblée nationale, et aucun élu issu de l'immigration. La représentation politique est un droit et une nécessité pour la pleine citoyenneté de tous les Français. Le renouvellement et la diversité de nos cadres ne peuvent donc pas être des objectifs incantatoires. En particulier, la nouvelle génération du PS doit accéder aux responsabilités publiques pour préparer l'avenir de la gauche et du pays. La gauche de demain devra s'adresser à toutes les générations, ses responsables doivent donc allier dès aujourd'hui le renouvellement et l'expérience dans leur entreprise de reconstruction.
 
En adoptant la démarche proposée par François Hollande, les socialistes viennent d'ouvrir un nouveau cycle politique, celui de la rénovation avant la reconquête. Cette démarche lucide de refondation collective représente une chance historique pour la gauche, celle d'un nouvel Epinay. Pour exercer une opposition active, pour que les Français retrouvent confiance en sa capacité à changer la vie, la gauche doit se remettre en mouvement. Davantage qu'un droit d'inventaire, elle a désormais un devoir d'invention. Repenser, rassembler, renouveler : tels sont nos défis pour inventer le socialisme du XXIe siècle.
 

Kader Arif, député européen PS ;
Harlem Désir,
Jean Glavany, député PS ;
Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ;
Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS ;
Annick Lepetit,
Stéphane Le Foll,
Mehdi Ouraoui, délégué national du PS.
 
______________________________________________________________________
 
 
Maintenant, à gauche !
 
 
 
La double défaite électorale est sévère. Le sursaut au 2° tour des législatives confirme que la présidentielle était davantage le reflet de la faiblesse du projet de la gauche que d’une droitisation en profondeur de la société. Il s’agit de la première marque de résistance aux premières mesures annoncées par la droite. Cela n’atténue en rien la nécessité pour la gauche de rebondir, de reconstruire. Pour notre part, nous considérons qu’il faut de la novation franche, de la refondation, sans continuer à confondre modernisation et abandon, mise à jour et accommodement avec le libéralisme.
 
Nous savons qu’il ne suffira pas de se répéter.* La droite qui a gagné l’a fait en avançant sur tous les terrains, politique, idéologique et culturel. Elle l’a fait à partir d’une cohérence claire, bien à droite, qui n’a pas craint pour autant de décaper les idées de son camp. Nicolas Sarkozy a su marier l’ultralibéralisme assumé et la hausse du contrôle social. Rolex, Fouquet’s, croisière en yacht… Le parti pris du riche n’a pas été dissimulé mais mis en scène : l’enrichissement personnel et donc les inégalités seraient le passage obligé de tout développement, tandis que les protections acquises seraient autant de rigidités qu’il conviendrait de faire sauter. C’est une contre-révolution ambitieuse qui nous est proposée où, à l’instar des États-Unis de George Bush, le libéralisme extrême a son pendant, l’autoritarisme, l’essor de l’État pénal et policier, le recours à une démagogie identitaire destinée à diviser entre elles les victimes du système.
 
Face à ce projet de rupture conservatrice et ultra-libérale, avons-nous porté la réponse au niveau souhaité ?* Certainement pas ! Ce n’a pas été du tout le cas du côté des secteurs dominants du Parti socialiste et de ses alliés qui ont choisi délibérément, avec Ségolène Royal, de confondre réalisme et intériorisation des normes libérales, socialisme et social-libéralisme à la Tony Blair en suivant une tendance lourde qui ne cesse de s’aggraver depuis 20 ans. Ce choix d’orientation est une impasse majeure pour la gauche. Mais, du côté des forces critiques, sommes-nous allés au bout de nos ambitions ? Nous ne le pensons pas.
 
Nous avons été, hélas, divisés et on en mesure les dégâts. Nous n’avons pas été non plus au bout de la réflexion en termes de projet et pas seulement de catalogue de propositions. Au fond, alors que la droite donnait cohérence et sens à ses valeurs inégalitaires et autoritaires, nous n’avons pas assez travaillé pour redonner à nos valeurs un sens moderne qui parle à des millions de gens. Au fil des années, on a vu la gauche ballottée entre la dominante du renoncement et la tentation, de-ci de-là, du repliement sur soi et de la conservation. Au final, la gauche s’est étiolée : elle s’est coupée des classes populaires et de la jeunesse ; elle a poussé aux marges de la politique les acteurs du mouvement social, les intellectuels, les artistes.
 
Le temps est venu de reprendre l’offensive, en prenant à bras le corps la question centrale : qu’est-ce qu’être de gauche dans les sociétés du capitalisme mondialisé ? Maintenons le fond de nos valeurs ; n’hésitons pas à changer ce qui doit l’être, hors de toute concession à la propension libérale. Quand le fossé se creuse entre les revenus du capital et ceux du travail, la condition première de l’égalité est remise en cause. Pour autant, notre aspiration égalitaire ne peut se limiter à la redistribution des richesses, elle doit élargir son horizon aux services publics, aux biens communs, aux territoires. La liberté ne peut se contenter de la nécessaire affirmation des droits individuels et collectifs, elle doit se fonder sur des moyens permettant l’autonomie des personnes, ce qui inclut l’information et la culture trop souvent négligées. Le travail doit redevenir un pivot de réflexion et d’identification de la gauche, ce qui suppose de raccorder, de façon plus active, la question incontournable du droit à l’emploi et celle des contenus et des formes de ce travail, de l’entreprise et de ses ressorts. L’écologie doit aller au-delà de la défense de l’environnement et inventer un nouveau type de développement interrogeant les choix de production et de consommation. La démocratie doit revenir au cœur d’une démarche de gauche : l’exigence de souveraineté du peuple appelle la rupture avec la V° République et son présidentialisme étouffant, le refus de l’étatisme et la valorisation de l’appropriation sociale et du service public, la prise en compte des aspirations des personnes à contrôler et décider au quotidien.
 
Si tel est l’enjeu, il importe évidemment de savoir quelle gauche va donner le tempo. Est-ce la lecture – dominante pour l’instant en Europe – d’une gauche recentrée pour laquelle l’adaptation au libéralisme est le maître-mot ? Va-t-on suivre la voie sociale-libérale, de moins en moins sociale et de plus en plus libérale d’ailleurs, qui nous a conduits à l’échec, ici comme partout ailleurs en Europe ? Laissera-t-on s’opérer la dilution définitive du projet de gauche dans une alliance au centre – c’est-à-dire avec une fraction de la droite – qui représentera une nouvelle impasse et une nouvelle source de discrédit ? Ou bien ferons-nous le pari inverse, celui d’une gauche de gauche innovante et solidement arrimée à la perspective de la transformation de la société ?
 
Notre critique radicale de l’option sociale-libérale n’implique aucune complaisance pour notre propre espace. Impliqués depuis longtemps dans les courants de la gauche critique, nous savons tout à la fois ce que les organisations recèlent de richesses militantes et d’engagement, et les carences qu’elles ont manifestées envers tout un pan de la réalité sociale. Nous avons connu de fortes expériences, dans le cadre du « rassemblement antilibéral » ou encore de ces grandes mobilisations qui n’ont cessé de défier les tenants de la dérégulation marchande. Voilà quelques années maintenant qu’altermondialistes, communistes, militants de la gauche radicale, écologistes, syndicalistes, féministes, républicains de gauche cherchent à se rapprocher, sans oublier naturellement tous ces socialistes avec qui nous avons réuni une majorité populaire contre le traité constitutionnel européen. Il faut s’appuyer sur ces acquis, les prolonger, mais il ne suffira pas de partir des cadres préexistants.
 
À nouvelle période, ambitions et méthodes nouvelles. Moins que jamais, l’objectif est de juxtaposer les fragments de ce que l’on appelle parfois « la gauche de la gauche ». Dans un moment où le Parti socialiste risque d’aller jusqu’au bout de sa conversion aux vertus d’un libéralisme tempéré, laissant au bord de la route des milliers de militants et des millions d’électeurs, l’objectif est de faire converger l’ensemble de la gauche de transformation sociale pour que, le plus vite possible, son projet renouvelé s’impose à gauche. Rien moins que l’objectif de conquête d’une majorité à gauche ! Pour y parvenir, pas d’échappatoire : il faudra bien que cette gauche, hors de toute ambiguïté sociale-libérale, devienne de façon durable force politique.
 
C’est le seul moyen de sortir des marges et de perturber le bipartisme en cours d’installation.
 
Ce n’est pas à partir et autour d’une seule composante que nous reconstruirons le tout de la gauche de transformation. Nous n’y prétendons pas et nous n’avons pour toute ambition que de mettre nos énergies au service de cet objectif ; avec d’autres qui le partagent.
 
*L’essentiel est que, très vite, s’enclenche un processus de travail commun de forces et de sensibilités diverses. Son aboutissement pourrait être, à moyen terme, la tenue d’une réunion de type « États généraux », qui dira à la fois son ambition constituante — une gauche de changement et non d’adaptation — et la profondeur d/u/ mouvement enclenché. Pour être utiles à cette démarche, nous constituons aujourd’hui un lieu « passerelle » http://www.maintenantagauche.org et proposerons rapidement des rendez vous pour agir et élaborer ensemble. Un message nous unit : « Maintenant, à gauche ! ».
 
Le 19 juin 2007

A lire aussi : le signe de Berlin

 
* Clémentine AUTAIN (féministe, élue à Paris, app. PCF)
 
* Eric COQUEREL (président Mars Gauche Républicaine)
 
* Emmanuelle COSSE (journaliste, ex-présidente d’Act Up)
 
* Claude DEBONS (ex-coordinateur collectifs du 29 mai)
 
* François LABROILLE (élu régional IDF Alternative Citoyenne)
 
* Roger MARTELLI (PCF)
 
* Marion MAZAURIC (éditrice)
 
* Claude MICHEL (syndicaliste)
 
* Christian PICQUET (courant UNIR de la LCR)
 
* Catherine TRICOT (communiste)
 
*José TOVAR (syndicaliste).

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 06:59
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Pendant la campagne des présidentielles et des législatives, il avait été mis en avant que la politique de SARKOZY et de la droite en général favorisait les plus riches. Le journal Libération vient de publier une série d’articles sur le « bonheur des riches » tout à fit intéressante.

 

Dans ce genre d’affaire,, il est toujours intéressant de faire le parallèle avec sa situation personnelle. Je me classe dans les privilégiés, avec un bon salaire d’ingénieur dans une grande entreprise, avec une épouse Ingénieur elle aussi.

 

Et pourtant, je ne suis pas concerné par une remise en cause de l’ISF, ni par le bouclier fiscal à 50 % (ni à 60 % d’ailleurs) ni par les donations étendues à 150 000 €. En clair ces mesures ne concernent même pas lune classe moyenne « supérieure ». Que l’on ne se méprenne pas, ce n’est pas un regret ! Je veux simplement dire que les mesures de SARKOZY, concerne des classes hyper privilégiées. Le pire c’est qu’il a réussi à faire croire aux plus démunis et à ceux en grandes difficultés, que ces mesures étaient bonnes pour eux…

 

A suivre…

 
DH
 
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Une étude de l’Ecole d’économie de Paris révèle l’envolée des revenus des Français les plus aisés depuis 1998.

 

Par Grégoire Biseau, Liberation. fr du 29 juin 2007

 

On subodorait que les riches se portaient plutôt bien. Même en France, pays que la droite aime caricaturer comme le dernier îlot d’Europe continentale qui incite nos belles fortunes à s’exiler. Grâce au travail de l’économiste Camille Landais (1) de l’Ecole d’économie de Paris, on sait désormais que les riches Français n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues anglo-saxons. Plus ils sont riches et plus ils s’enrichissent. Et dans des proportions inédites dans l’histoire sociale française.

 

Reprenant à son compte les sources fiscales déjà exploitées par l’économiste Thomas Piketty, mais cette fois sur une période récente (1998-2005), Landais s’est concentré sur l’évolution des revenus de la petite population française la plus fortunée (allant même jusqu’au 0,01 % des plus riches). Et que constate-t-il ? Un fort «accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans».  Ça n’a l’air de rien, mais c’est la première fois qu’un économiste peut établir un tel diagnostic, sachant que les travaux de l’Insee avaient jusqu’à présent conclu à une réduction des inégalités en France. Bref, un travail universitaire qui ne tombe pas très bien pour le gouvernement de François Fillon, juste au moment où il va devoir expliquer aux députés l’impérieuse nécessité de voter des cadeaux fiscaux pour une population qui s’est déjà considérablement enrichie.

 
Davantage d’inégalités
 

Les très, très riches Français (disons les 1 % les plus riches, soit un bataillon de 350 000 foyers) ont vu leurs revenus augmenter de 19 % entre 1998 et 2005. Et ce chiffre explose littéralement quand on monte encore plus haut dans la hiérarchie sociale : + 32 % pour les 0,1 % les plus riches (35 000 foyers), et carrément + 42,6 % pour le petit club des 0,01 % les plus fortunés (3 500 foyers). Il semble que les riches Français vivent sur une autre planète économique. Car, pendant la même période, le revenu moyen par foyer a connu lui une hausse modeste de 5,9 %, soit une croissance moyenne annuelle de 0,82 %. Soit moins que la croissance du PIB ou même du PIB par habitant.

 

Ce tableau remet partiellement en cause le diagnostic des inégalités françaises établi par l’Insee. Jusqu’à présent, l’institut national se contentait de mesurer l’écart entre les 10 % les plus riches avec les 10 % les plus pauvres. Et que constatait l’Insee ? Une réduction importante et constante du fossé depuis la fin des années 70. Sauf depuis le début des années 2000, où la réduction semble marquer le pas. «On ne sait pas encore si cela annonce une remontée des inégalités ou juste un palier»,  précise Pascal Chevalier, chef de la division revenu et patrimoine de l’Insee. L’institut a tout de même affiné ces mesures en comparant les 5 % les plus riches avec les 5 % les plus pauvres. Et alors ? «On n’a rien trouvé de significatif qui prouverait une explosion des inégalités en France»,  poursuit Chevalier. Pour autant, l’économiste estime que les conclusions de Landais restent compatibles avec le diagnostic de l’Insee. «Simplement parce qu’on est jamais descendu dans un niveau aussi fin d’analyse chez les hauts revenus»,  explique l’économiste de l’Insee.

 

Salaires, revenus du capital. tout augmente

 

Assez classiquement, plus on est riche, plus la part de son patrimoine placé en valeurs mobilières (actions et autres produits financiers) est importante. Pour les 3 500 des plus riches, la part du revenu du patrimoine peut ainsi représenter jusqu’à 40 % de leur revenu total. «L’évolution de la Bourse n’y est pour rien. Cela s’explique par le fait que les entreprises versent des dividendes de plus en plus importants à leurs actionnaires»,  assure Camille Landais. En sus, les très riches ont vu leurs salaires exploser sur la période : entre + 13,6 % et + 51 % pour le top du top de ces happy few. Deux explications justifient ce feu d’artifice. D’abord, les modes de rémunération de cette population intègrent de plus en plus de zakouski du genre bonus de fin d’année, stock-options, actions gratuites et autres joyeusetés indexées sur le cours de Bourse. L’autre élément d’explication est sectoriel : le versement des primes faramineuses de fin d’année dans le secteur financier et bancaire a boosté la moyenne des plus riches.  

 

«Avec cette hausse des salaires, on est en train de rompre avec trente années de stabilité dans la hiérarchie des salaires en France,  estime Camille Landais. Notre modèle est en train de glisser vers le modèle anglo-saxon.»  Certes, on est loin des inégalités de revenus de la France des rentiers du début du siècle. Mais, si on regarde ce qui a pu se passer aux Etats-Unis, estime l’économiste, il faudrait peu de temps pour retrouver de tels écarts de revenus et de patrimoine. D’ailleurs, les mesures fiscales que veut faire voter début juillet le gouvernement ne devraient pas contrarier cette course en avant des plus riches contribuables français.

 
http://www.jourdan.ens.fr/~clandais/
 


Pour en savoir plus :

 

·                     L’internationale des riches se porte bien

·                     Seconde chance pour les parachutes dorés

·                     Les donations, un cadeau fiscal peu médiatisé

·                     Jean-René Fourtou, un train de vie de folie

·                     EDITO Superprivilégiés

 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 06:39
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La Gauche d’après, par PRS (*), suite…
 
 
 
6 mai 2007. Les urnes ont parlé. Leur verdict est sans appel. Pour avoir renâclé à réinventer la gauche, les héritiers du travail politique de rassemblement populaire réalisé pendant le cycle des années 70 et 80 ont dilapidé l’essentiel du patrimoine. Les cycles ouverts par nos aînés sont clos. La gauche d'hier n'est plus. Mais la gauche d'après reste à inventer.
 
Dans ce vide politique s’est engouffrée une droite refondée, offensive et décomplexée qui a désormais tous les pouvoirs. C’est ce vide politique qu’il faut combler. Et cette responsabilité incombe à la gauche car il s’agit bien d’un vide politique à gauche.
 
Lors de notre première convention nationale, au lendemain du referendum de 2005, nous avions conclu notre analyse en affirmant que la gauche était à réinventer. Cette idée ne l'a pas emporté. Elle a souvent essuyé le scepticisme ironique de dirigeants en place convaincus qu’une alternance mécanique les porterait sans coup férir au pouvoir. Désormais, sans se reconnaître pour autant de responsabilité dans la défaite, les mêmes rivalisent d'ardeur pour promettre la refondation de la gauche. Encore fautil pour mener à bien cet immense chantier avoir les idées claires sur les raisons de la défaite et sur le visage que pourrait prendre la gauche d'après.
 
Depuis la fondation de l’association, c'est précisément à cet effort de la pensée et de l'action que se sont attelés les militants de PRS. Le Manifeste adopté lors de notre première Convention nationale proposait un horizon programmatique cohérent à partir des travaux de toutes les gauches. Le texte que vous tenez entre les mains, adopté lors de la Convention nationale de PRS des 30 juin et 1er juillet 2007, résume notre conviction que l’heure est venue d’une force nouvelle pour le porter.
 
 
 

 

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 07:34
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A méditer…
 
DH
 
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La Gauche d’après, par Jean - Luc Mélenchon

 

Tribune publiée dans Marianne le 30 juin 2007

 

Le PS doit changer ? Soit. Mais dans quel sens ? Les uns veulent disposer d’un outil de combat pour changer la vie. Les autres sont davantage préoccupés de « s’adapter » au monde « tel qu’il est ». Ainsi, avant de rénover mieux vaudrait clarifier.

 

En commençant par l’essentiel : doit-on affronter ou accompagner la mondialisation libérale ? Ce n’est pas une question académique. Toute la social-démocratie internationale a répondu : elle accompagne. Elle finit par précéder. Le résultat est pitoyable. En Allemagne elle gouverne avec la droite. En Angleterre, elle la remplace. Dans toute l’Europe, les sociaux démocrates démantèlent l’Etat social qu’ils avaient construit : retraite à 67 ans, diminution des indemnisations du chômage, privatisations en série, etc. Très vite les milieux populaires leur préfèrent n’importe quel autre remède de cheval s’il parait être une solution volontariste à la paupérisation qui les ronge. En Amérique latine, la social-démocratie peut même faire tirer sur la foule des mécontents de sa politique: 3000 morts au Venezuela, 100 en Argentine, 1000 en Bolivie… Sur tout ce continent, la gauche nouvelle qui se réinvente le fait en dehors des partis sociaux-démocrates et le plus souvent contre eux. Quelle est alors la « modernité » de cette injonction sociale démocrate quand cette politique affiche une faillite d’égale ampleur à celle qu’a vécue le communisme d’état ?


Dans le parti socialiste d'Epinay, les courants socialiste et social démocrate produisaient ensemble une vision et un programme. L'alliance à gauche était exclusive. Ce dispositif entraînait la société et la gauche y est devenue majoritaire. On dit ce "logiciel" dépassé. Il faut bien un bouc émissaire. Voici venir l’apothéose : l’objectif de faire un « grand parti du centre et de la gauche » ! Une tromperie. Si le Centre existe comment croire que son accord s’obtiendrait sans conséquence sur le programme gouvernemental ? Ainsi sous couleur d’efficacité électorale (déjà contredite dans les urnes) s’avance sans le dire un projet de société. Le désir d’alliance au centre vient d’une vision dépassée de l’état politique du pays. Le temps des blocs électoraux arbitrés par les petits bourgeois des centres-villes est fini. Aujourd’hui dominent les désorientés et les désemparés. Salariés ou chômeurs, ils sont aux abois, disponibles pour la prostration ou pour le combat comme le prouve le changement de pied de l’électorat entre les deux tours des législatives.

 

La société n’a pas glissé à droite. Elle veut que ça change vraiment et ne sait de quel côté se tourner pour y parvenir. Quand on est de gauche, comment unifier ces catégories populaires, du haut en bas de l’échelle autour d’un projet commun efficace si l’on renonce à dire que tout commence par un nouveau et vigoureux partage de la richesse produite ? Comment le faire sans dire avec qui et contre qui ? Sans dénoncer la logique d’accumulation absurde et cruelle du capitalisme de notre temps ? Sans affronter la mondialisation libérale la mère de toutes nos souffrances ? Voilà le vrai tabou à briser. Mais si au contraire on décide de placer les enjeux sur le terrain choisi par nos adversaires et de parler leur langue, comment leur disputer l’hégémonie culturelle qu’ils s’y sont acquis ? Rien ne sert de nier la contradiction qui sépare les socialistes sur ces sujets centraux et ceux qui s’y rattachent. Au contraire c’est en la reconnaissant qu’on peut la traiter en dynamique pour toute la gauche. C’est pourquoi j’ai dit que mieux vaut le divorce que le mensonge s’il faut encore maquiller la réalité de nos contradictions avec des synthèses de convenance. Je m’y tiens.

 

Si le PS doit devenir un parti de centre gauche assumé, un parti social démocrate, la vie commune en son sein ne sera plus possible avec ceux qui veulent faire vivre l’idéal de la République sociale et de la gauche de rupture. Ceux là seraient pris en otage. Ils devront s’assumer eux aussi. C’est ce qu’a fait l’ancien président du SPD Oskar Lafontaine en Allemagne en fondant le parti de gauche Die Linke avec les communistes, des écologistes et des syndicalistes. Certes on peut aussi vouloir que le PS soit lui-même le lieu de la force nouvelle à construire avec toute la gauche. Pourquoi pas. Mais alors ce n’est pas une rénovation qu’il faut envisager, c’est une révolution. Bref, l’invention de la gauche d’après le communisme d’état et la sociale démocratie doit commencer en France aussi. Ni le social-télé-évangélisme ni la sociale démocratie ne peuvent en tenir lieu !

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 07:27
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Il y a quelques jours, je faisais part de la pétition qui circule pour soutenir l’émission « arrêt sur images » de Daniel SCHNEIDERMANN. Aujourd’hui les choses s’accélèrent, car outre le fait que son émission soit arrêt, il est viré de France Télévision…
 
A suivre…
 
DH
 
 
 
Durcissement chez France Télévisions : non seulement Arrêt sur images, la seule émission de critique et de réflexion sur la télévision, disparaît des écrans de France 5, mais en outre, son animateur Daniel Schneidermann est licencié pour faute grave, contrairement à tous les usages.
 
 

Le monde de la télévision est réputé impitoyable, mais tout de même ! Une certaine tradition voulait que les patrons de chaînes arrêtant une émission, surtout ancienne, manifestent un respect plus scrupuleux du droit du travail. Employé en contrat à durée indéterminé depuis douze ans par France 5, son licenciement présageait que Daniel Schneidermann aurait quelque temps pour se retourner et trouver un nouveau job ou bien simplement élaborer une nouvelle émission. La lettre de licenciement qu'il a reçue hier, malgré les 143 000 signatures d'une pétition exigeant le maintien d'Arrêt sur images, ne lui laisse aucune marge de manœuvre. La faute grave, chacun le sait, permet à l'Etat, via sa chaîne publique France 5, « d'économiser » des dizaines de milliers d'euros. Tout ça parce que l'animateur d'Arrêt sur images a « tenu des propos inadmissibles », alors que « la chaîne ne s'était pas encore prononcée » sur le devenir de l'émission. Il a en effet laissé entendre que l'arrêt de l'émission était lié à des « pressions politiques ». Ces « graves accusations » mettent non seulement en cause « l'indépendance de la direction du groupe France Télévisions et de la chaîne, mais aussi l'indépendance et la qualité du travail de certains journalistes d'autres chaînes du groupe ».


Selon la lettre de France 5, Schneidermann aurait organisé « de façon délibérée une campagne de dénigrement à l'encontre des dirigeants de la chaîne et du groupe allant jusqu'à des attaques personnelles envers son président Monsieur Patrick de Carolis dans le but de faire pression ». Il a « insinué que la décision de l'arrêt de l'émission résultait d'une volonté de vengeance ». Il a écrit « quel effet ça fait, Carolis, de porter si longtemps votre vengeance ? ». Enfin, Daniel Schneidermann a osé écrire sur son blog que sa « direction était nulle ».


Il ne faut pas s'y tromper. La décision de licencier Daniel Schneidermann est un message précis et menaçant à l'endroit d'une profession – les journalistes – en délicatesse avec le pouvoir et souvent en rébellion contre ses actionnaires, grands groupes cotés au CAC 40. Ce licenciement survient au moment où Bernard Arnault, PDG de LVMH, premier annonceur français, ami et témoin de mariage de Nicolas Sarkozy, s'apprête à mettre la main sur la premier quotidien économique français, Les Echos ; au moment où Vincent Bolloré, qui a eu la délicatesse exquise de prête son yacht au nouveau président, se propose d'acheter La Tribune à Arnault pour faciliter celui des Echos ; au moment enfin où Alain Minc, autre convive du fameux dîner de la victoire de Nicolas Sarkozy du 6 mai, s'accroche à la présidence du Conseil de surveillance du Monde alors qu'il ne dispose pas du quorum prévu par les statuts à cet effet et qu'une majorité de journalistes a adopté une motion de défiance contre lui tandis que les lecteurs protestent par lettres et courriels menaçant souvent de se désabonner du journal.


Quel est le rapport entre la décision de France Télévision et tous ces évènements qui concernent des sociétés privées ? Il est très facile à comprendre : l'information sur les médias, la critique des émissions et des actes de censure (on vient d'apprendre que même Le Parisien a censuré un dossier sur Sarkozy et les médias le 21 mai) est l'une des garanties qui protègent le travail des journalistes, dans la mesure où les directions des journaux et des chaînes savent que leurs abus de pouvoir risquent de bénéficier d'une « mauvaise publicité » dans ces émissions (ou ces rubriques). Il faut donc faire taire définitivement cette publicité-là, afin de laisser à la place à l'autre, la vraie , celle qui comme l'a dit joliment Patrick le Lay exige un « temps de cerveau disponible ». Daniel Schneidermann n'est pas un journaliste conciliant. Ses critiques à l'égard de ses confrères ont certainement dû en agacer plus d'un. Mais s'ils réfléchissent un tout petit peu, ils comprendront vite qu'il défendait aussi la liberté d'exercer leur métier. Voilà pourquoi il ne faut pas laisser passer cette décision.

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !