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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 06:26

 


Programmes des candidats à l’élection municipale de Vitrolles : l’enjeu du plateau…

 

Le plateau de Vitrolles semble aiguiser les visions expansionnistes de la ville des candidats à la municipale 2008 de Vitrolles.

 

Le plateau de Vitrolles, c’est le poumon vert de la ville. Heureusement il est aujourd’hui protégé par le PIG, plan d’intérêt général. L’objectif des pouvoirs publics est d’éviter à termes l’urbanisation totale de l’Etang de Berre à Aix en Provence. A mon sens le risque est grand si on laisse faire certains élus ! 

 

Une enclave limitée est cependant prévue autour de la gare TGV d’Aix en Provence et une autre encore plus petite autour du stadium.

 

Une dérogation a été accordée pour l’implantation du plateau technique de l’ENSOSP, (Ecole Nationale Supérieure d’Officiers de Sapeurs Pompiers) de l’autre coté du RD 9 par rapport au stadium.

 

Guy Obino pendant le mandat 2002-2008 a voulu négocier une autre enclave, non prévue initialement en échange de l’accord de l’ENSOSP d’une centaine d’hectares entre le RD 9 et Valbacol (route des collets rouges). Cela a été un point dur entre lui et une partie de son équipe municipale du 1er mandat.

 
 

Que disent ou ne disent pas les programmes des candidats ? 

   

1- Le candidat FN propose (voir La Provence) lui de raser le stadium. Il semble ignorer que le stadium n’appartient plus à Vitrolles mais à la Communauté du Pays d’Aix. Une fois rasé, admettons, que propose – t il ? Rien à ce jour, mais cela sera peut – être précisé dans son programme, attendons.

 

Dans la Provence, le candidat FN propose de construire sur le plateau. Cela a le mérite d’être clair. Fini le poumon vert, vive le béton.

 

2 - Le candidat UMP propose de réaliser un complexe sportif sur l’enclave négociée par Guy Obino. On peut se poser la question de l’intérêt d’un méga complexe sportif, en regard des installations déjà existantes sur la ville en termes de stades, piscines, gymnases, etc., mais c’est un autre débat.

 

Dans un premier temps, ce n’est pas encore tout à fait le béton, mais c’est le 1er pas pour remettre en cause le coté naturel du lieu. Construire sur cette zone, même un complexe sportif, c’est le point de départ pour aller plus loin ensuite et la porte ouverte aux constructions…

 

3 - Dans le programme du candidat Républicain et d’ouverture, je n’ai pas trouvé un mot sur le sujet. Je pourrai être rassuré, mais je ne le suis pas !

 

En effet, Guy Obino est l’homme qui a négocié avec les autorités cette enclave, non prévue initialement, je le rappelle. Parmi les idées de l’époque, il y avait des velléités pour un nouveau quartier qui s’opposaient à un éventuel développement maitrisé à objectif éducatif envers les enfants, environnemental, etc. autour de Valbacol. Par ailleurs, la meilleure sécurité pour l’avenir, était de laisser cette zone dans le PIG.

 

Ensuite, comme je l’ai déjà dit, cela a fait l’objet de désaccords lors de la première mandature, à tel point qu’il a menacé un temps de faire signer l’accord des futurs conseillers municipaux sur ses projets sur cette zone. Je ne sais pas, si cela a été effectif ou non en final ?

 

Par ailleurs, sur le forum du site de « Vitrolles passionnément », le candidat refuse jusqu’à ce jour à s’engager sur la lettre ouverte de la confédération paysanne des Bouches du Rhône sur les zones agricoles et leur expansion dans la commune. Par ailleurs, lorsque des internautes posent des questions sur le plateau, les questions sont censurées.

 

En tout état de cause, il ne faut pas mentir aux Vitrollais, et le maire sortant doit avoir une position claire sur le sujet.

 

4 – Je n’ai rien trouvé sur le sujet dans le programme du candidat du Modem, William Carulla. A priori, le développement de Vitrolles ne passe pas pour lui par la « colonisation » du plateau.

 

Il lui appartiendra peut-être de bien préciser sa position sur le sujet, pour éviter toute ambigüité.

 

 

5 - La liste de Jean – Marie Poncet pour la liste « Vraiment à Gauche » se prononce pour la préservation du plateau

 
 

 
Il n’y a pas de
à ce jour il n’y a pas de position exprimée sur ce sujet par Catherine Del Socorro pour la liste « Défense des revendications »

 


En conclusion, j’ai bien évidemment un avis sur le sujet et je l’ai déjà exprimé.

  
L’avenir du plateau de Vitrolles, est un des enjeux de la prochaine élection municipale.
 

Les 9 et 16 mars prochains, il appartiendra aux Vitrollais donc de se positionner en toute connaissance de cause.

 
 A suivre,
 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Municipales 2008
1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 06:38

Cet interview du sociologue Erik Neveu étaye et complète parfaitement ma tribune du 21 février 2008, « tous sur le yacht de Bolloré ».  
 
 
 
Il ne croit pas à un embrasement, peut-être. Mais à force d’allumer des braises en permanence, il n’est pas dit que cela ne s’embrase pas !
 
 
 
Il est urgent pour la Gauche d’apporter une réponse à ce ras le bol et mécontentement. Cette réponse ne peut pas être une copie à peine « améliorée » de celle de la droite. Il est temps de revenir aux fondamentaux et de remettre en cause le « on ne peut pas faire autrement », « c’est la mondialisation », etc…
 
 
 
A suivre,
 
 
 
DH
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 

Grève des taxis, mobilisation des caissières, conflits chez Carrefour, Arcelor, Michelin, L'Oréal, à l'Imprimerie nationale et même chez les apiculteurs… Les mouvements sociaux se multiplient, débordant parfois les syndicats. Entre crise du pouvoir d'achat et crise de légitimité d'un pouvoir en chute libre dans les sondages, est-on à la veille d'un embrasement plus général ? Erik Neveu, sociologue, politologue et auteur de Sociologie des mouvements sociaux (La Découverte, 2004), analyse ce moment particulier. Et ses limites.

 
 
 
 
 

L'actualité met en avant un grand nombre de conflits dans des entreprises privées. Est-ce qu'il y en a effectivement plus que d'habitude ?

 


Erik Neveu : Il y a en ce moment quelque chose de l'ordre du frémissement, de l'ébullition. Mais il faut garder à l'esprit qu'un grand nombre de mouvements sociaux ne remontent pas jusqu'aux antennes des médias nationaux. Aujourd'hui, par exemple, à Rennes, on a vu les éleveurs de porc défiler et bloquer la ville : personne n'en a parlé. Si l'actualité se focalise sur certains mouvements ces jours-ci, c'est sans doute parce qu'en l'absence d'une opposition crédible dans le monde politique, ils apparaissent comme l'incarnation du dissensus vis à vis du chef de l'Etat. Le fait que la presse soit en crise joue peut-être aussi un rôle, même si ce n'est pas décisif. Dès lors que les salariés de grands quotidiens ou de grandes chaînes de télé se mettent à faire grève, ce mode d'expression n'est plus tabou.

 


On a vu les salariés de Michelin séquestrer des cadres. Ceux de L'Oréal débordent les syndicats… Y a-t-il une radicalisation des formes d'action ?

 


Erik Neveu : Les séquestrations, c'est une forme d'action qu'on a surtout vu dans les années 70. Mais, régulièrement, en situation désespérée, on voit des ouvriers menacer d'entreprendre des actions violentes. En 2000, par exemple, les ouvriers de l'usine Cellatex des Ardennes ont envisagé de déverser des produits toxiques dans les cours d'eau. D'autres, comme les salariés d'une usine Moulinex dans le Calvados, ont menacé de faire exploser des matières inflammables. Ce n'est pas banal, mais ça arrive de façon répétée lors de séquences exceptionnelles de grèves ou de conflits liés un sentiment de rage ou d'impuissance. Que peut-on faire face aux délocalisations dans un monde où la figure ouvrière est dévalorisée et où la force syndicale n'est pas colossale… ?

 


Une des mobilisations marquantes en ce début d'année a été le mouvement des taxis…

 


Erik Neveu : Oui, son efficacité m'a beaucoup surpris. Le pouvoir a capitulé après 48 heures de mobilisation (deux mercredi, étalés sur deux semaines, ndlr) et le Président est même allé à Canossa à la gare Montparnasse pour rassurer les chauffeurs. Le gouvernement a dû s'excuser publiquement pour avoir seulement eu l'idée de changer les règles du jeu… Cela tient, je pense, au pouvoir de nuisance incroyable de cette profession. Ce genre de mouvement est très dangereux car il peut être l'étincelle qui met le feu à d'autres matériaux explosifs. S'il se prolonge, il peut être facteur de blocage, voire de chômage pour d'autres professions.

Vous parlez de « matériaux explosifs » : croyez-vous à un embrasement des mouvements sociaux ?

 


Erik Neveu : Il y a une accumulation des motifs objectifs de mécontentement, et d'un point de vue subjectif du sentiment d'injustice. Il ne s'agit pas seulement de la dégringolade de Nicolas Sarkozy dans les sondages, mais bien plus de la déception des catégories populaires et des classes moyennes, attentives à un engagement précis sur les salaires. Le candidat Sarkozy a multiplié les signes envers les ouvriers durant sa campagne, c'est d'ailleurs le seul présidentiable à avoir employé ce terme. Mais de nombreux groupes sociaux ont le sentiment d'une paupérisation : des salaires qui stagnent, la hausse des prix du carburant ou de l'immobilier, une précarisation rampante, etc. Personne ne songe d'ailleurs plus à le nier. On voit même les discours patronaux changer. Lors des conflits dans la grande distribution, les patrons eux-mêmes se sentent obligés de reconnaître la condition très difficile des caissières. Et des signes concrets s'accumulent, comme les pertes effarantes de la Société générale, qui illustrent dans les esprits la supériorité des revenus du capital sur ceux du travail. Mao disait « quand la plaine est sèche, il suffit d'une étincelle pour qu'elle s'embrase… »

 

 

Alors ? La « plaine » est-elle « sèche »

 


Erik Neveu : C'est un peu plus compliqué que ça. J'ai récemment analysé les résultats d'une enquête (LCI/Manpower). A la question « si un mouvement social se déclenchait, y participeriez-vous ? », deux tiers des salariés interrogés répondent « oui ». Mais à la question suivante, « Pensez-vous qu'un tel mouvement est susceptible de se déclencher ? », ils sont 80%... à répondre « non ». En fait, la plaine est sèche, mais elle manque d'herbe. Les mouvements sociaux manquent d'élément fédérateur. Les organisations syndicales sont faibles et il n'y a personne pour incarner la contestation. D'autre part, et c'est peut-être même plus important, il n'existe plus de lexique actuel de la revendication. L'ancien vocabulaire issu des marxismes – « grève », « patrons », classes sociales », « travailleurs », « ouvriers », etc. – est tombé en désuétude, mais rien n'est venu le remplacer. Les mouvements sociaux connaissent une crise de leurs formes d'expression, de verbalisation. Je ne suis pas prophète et je ne me sens pas propre à faire des prédictions, mais, non, je ne crois pas à un embrasement.

 
 
 

Marianne.fr du Jeudi 21 Février 2008

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 06:05

On m’a fait passer cet article sur une étude sur le « style Sarkozy ». C’est une petite analyse pertinente. Je n’ai pas eu le temps de diffuser l’article sur le blog, que la suite tombait le week-end dernier, avec la sortie du Président au salon de l’agriculture…
 
 
 
Au passage cela m’a permis de découvrir le site de l’école des Hautes Etudes en Sciences Sociales (merci Gérard !).
 
 
 
A méditer…
 
 
 
 
 

Pourquoi Carla pèse. Leçon sur le style
 
 
 
 
 

Par André Gunthert, mardi 12 février 2008 à 10:50 (53370, permalink, rss co) :: Politique

 
 
 

Christian Salmon est l'intellectuel du moment. En tête des ventes, son petit livre, Storytelling (La Découverte, 2007), a mis en exergue une manière simple d'expliquer les travers de notre époque. En provenance d'outre Atlantique, le modèle de la construction de récit se serait imposé au marketing avant d'être importé sur le terrain politique. Après avoir valu à son auteur une chronique régulière dans les colonnes du Monde, le storytelling, successeur fun du "décryptage", est désormais mis à toutes les sauces dès qu'il s'agit d'interpréter un fait d'actualité. Familier – comme tout historien – du rôle déterminant du récit dans l'organisation des phénomènes, je ne pense pourtant pas qu'il puisse nous fournir cette clé universelle. A côté des stories, d'autres agents influent sur notre compréhension du monde. Le dévissage de Sarkozy nous rappelle l'importance de ce facteur décisif de l'interprétation: le style.

 
 
 

Si l'on cherche à démêler les raisons du brutal retournement qui affecte l'aura présidentielle depuis le début de l'année, à travers les nombreux articles qu'y consacrent les médias, on finit par comprendre que, derrière la plongée des sondages, les journalistes ont un aliment solide. Celui-ci est apporté par les "remontées de terrain" que leur livrent leurs contacts politiques de retour de leur fief. Rendus plus sensibles aux signaux de l'opinion publique par la proximité des échéances municipales, les notables de droite reviennent avec un message catastrophé émanant de leur propre électorat. Au premier rang des mécontentements, l'abandon de l'objectif d'augmentation du pouvoir d'achat. Appuyé sur la réalité du porte-monnaie, confirmé par la terrible phrase des “caisses déjà vides”, ce constat paraît relever d'une analyse raisonnable. Plus surprenant est la récurrence, dans la série des récriminations, de la liaison du président avec Carla Bruni. Au-delà du conservatisme des papys et mamies, choqués d'un remariage si expéditif, comment expliquer objectivement le poids de cet argument répété dans les témoignages de terrain?

 
 
 

Contrairement à Salmon, je n'arrive pas à percevoir de story – de construction de l'événement par le récit – dans l'aventure Bruni. Sa réception me paraît impossible à comprendre, sauf par l'intermédiaire de la question du style, où elle intervient comme un ingrédient majeur. Une story est un scénario: composée d'un petit groupe d'éléments dont l'articulation est mémorisable, logique et reproductible, elle fournit un schéma causal dont le caractère élémentaire est un facteur essentiel de son pouvoir explicatif, indépendamment des variations de son expression. La perception d'un style s'élabore à partir d'un ensemble plus diffus d'images et d'impressions passagères, dont l'accumulation dans le temps installe progressivement la validité, sans véritable fil conducteur. Nul ne s'appuierait explicitement sur cette construction fragile pour légitimer un choix public, encore moins le rejet d'une politique.

 
 
 

Et pourtant, il ressort bien des réactions de l'électorat que cet agent pèse de façon déterminante. Durant la campagne présidentielle, les stories concoctées par Guaino, les éléments du programme et la gouaille du candidat avaient fabriqué un style gaullo-chevènementiste tout d'énergie et de coups de menton. Dès le lendemain de l'élection, les Français étaient trahis par un président qui avait promis de se retirer dans un monastère pour “habiter la fonction”, mais préférait cultiver son bronzage sur un yacht de milliardaire. Ceux qui avaient élu Astérix se retrouvaient avec Aldo Maccione. Or, le personnage de jet-setteur coureur de jupons qui a défrayé la chronique des six derniers mois avait été soigneusement caché pendant le premier semestre de l'année 2007. L'électorat lui aurait peut-être pardonné ce mensonge si les résultats avaient été au rendez-vous. Mais avec la chiraquisation de Sarkozy, c'est désormais la forme qui repasse au premier plan.

 
 
 

Non sans raisons. Le style, c'est l'homme, disait déjà Buffon. Barthes, soupçonnait qu'il n'était pas si facile de soustraire la manière de la matière. Mais c'est probablement Umberto Eco qui aura le mieux perçu, à propos du Comte de Monte-Cristo, la nature organique du lien entre fond et forme, la “valeur structurale” de l'intervention stylistique (De Superman au surhomme, Grasset, 1993). Tel est bien le cas avec Sarkozy, premier président de la République à incarner l'essor d'un style, le fameux "bling-bling" – expression jusque là réservée au monde du hip-hop, appelée grâce à lui à caractériser une dérive sociétale, sorte d'adaptation à l'univers des nouveaux riches du "tout est permis" de Netchaïev.

 
 
 

Le mariage avec Carla Bruni constitue l'apothéose de l'appropriation structurale du style chez Sarkozy. Plutôt que la manipulation de joujoux superficiels, montre Breitling ou lunettes Ray-Ban, épouser cette figure warholienne, ce rêve de camionneur, faire sienne cette incarnation de la jet-set traduit la volonté naïve et désespérée d'assimiler à sa propre vie, à sa propre chair, ce monde si désiré. Dans son gros bon sens provincial, la droite française ne s'y est pas trompée. Cet écart-là aura été l'écart de trop.

 
 
 

Cherche-t-on un autre symptôme des effets néfastes de cette emprise du style? Tapez "Sarkozy" sur Dailymotion: fidèle à son rôle de révélateur des tendances, la plate-forme rapporte dans ses filets l'enregistrement du sketch d'Anne Roumanoff chez Michel Drucker, le 20 janvier dernier, déjà visionné plus de trois millions de fois sur une vingtaine de copies. L'actrice joue le texte de Bernard Mabille, dont les jeux de mots poussifs et les vannes grossières (“lui, pour sortir son poireau, il a besoin d'une asperge”) ne sont pas plus drôles que d'habitude. Sauf que. Sauf que la rencontre de la vulgarité du chansonnier et de celle du style Sarkozy produit comme une déflagration. Un trou d'air, visible à la mine des invités, qui oscille entre stupéfaction et libération cathartique. Ce n'était pas l'humour distingué des Guignols qu'il fallait pour lester la caricature de son poids de vérité. Pour attraper le personnage, il fallait parler sa langue, celle du "descends un peu si t'es un homme" – le langage du bistrot et sa verdeur couillue.

 
 
 

Ce que suggère ce sketch est proprement dévastateur. Il nous dit qu'il reste quatre longues années à attendre, mais que Sarkozy a perdu. L'essentiel – ce qui fait que 53% de voix se sont portées sur lui en mai dernier: sa crédibilité. Retransmis par les sondages, ce jugement-là, au-delà de ses composantes politiques, n'est pas la conséquence d'une mauvaise histoire, mais le résultat d'un choix de style. Une leçon à méditer.

 
 
 
 
 

La suite est arrivée très vite lors de l’inauguration du salon de l’agriculture…

 
 
 
 
 

Le gouvernement du lapsus. Leçon sur le style (2)
 
 
 
 
 

Par André Gunthert, dimanche 24 février 2008 à 12:00 (6907, permalink, rss co) :: En images - Politique

 
 
 

Lionel Jospin est considéré comme le producteur le plus régulier de lapsus de la vie politique française. Mais, dans la longue agonie qui commence, Nicolas Sarkozy pourrait bien lui ravir la première place. L'épisode du "pauvre con" du salon de l'Agriculture nous apporte sur un plateau un cas d'école de la dégringolade de la communication sarkozienne.

 
 
 

Nul doute que l'inauguration rituelle de "la plus grande ferme de France" ait été perçue comme un calvaire par l'actuel chef de l'Etat – qui s'y était fait huer lors de son dernier passage, alors qu'il n'était encore que candidat. Chirac ayant fait de ce rendez-vous l'apothéose régulière de son mandat, Sarkozy était sûr que la comparaison allait lui être défavorable. Ca n'a pas manqué: dans les présentations de la mi-journée des JT, les commentateurs soulignaient le “pas de course” présidentiel et la brièveté de la visite.

 
 
 

Mais le pire restait à venir. A 19h33, le site du Parisien.fr mettait en ligne une séquence vidéo de l'arrivée du cortège. Dans le désordre de la cohue, un visiteur dont les opinions politiques sont visiblement à l'opposé, est poussé vers le chef de l'Etat en train de serrer les mains. “Ah non, touche-moi pas! Tu me salis!”, lance impulsivement le quidam. Les deux hommes sont alors à quelques centimètres l'un de l'autre. Sarkozy se détourne vivement en laissant échapper un: “Casse-toi! Casse-toi alors, pauvre con!”, avant de poursuivre son chemin.

 
 
 

Il y a deux semaines, le feuilleton de Michel Mompontet sur France 2, intitulé "Mon œil", avait consacré une passionnante séquence au phénomène du bain de foule, montrant les difficultés du responsable politique pris au piège de ce tourbillon, luttant pour remonter le courant. Le titre de ce film, "Rushes", indiquait que ce qu'on y voit n'est pas conforme au spectacle officiel, et représente un à-côté qui est habituellement écarté du montage final.

 
 
 

Comment un professionnel de la communication politique a-t-il pu laisser passer un tel écart de langage, alors qu'il était pile sous l'œil de la caméra? Le petit film de Mompontet fournit deux premières pistes. D'abord, on se rend compte que la confusion du phénomène, combinée au nombre des sources d'enregistrement, rend à peu près impossible de tenir compte de chaque objectif. Mais on se dit aussi qu'un tel écart, lorsqu'il se produit, appartient au matériel qui n'aurait jamais dû être montré.

 

Or, l'identité du diffuseur ne doit rien au hasard. Le site du Parisien.fr s'est doté récemment d'une interface de présentation vidéo, hébergée par Kewego. Avant-hier, c'étaient les accusations calomnieuses de Rama Yade, enregistrés lors d'une réunion électorale à Colombes, qui étaient complaisamment mises en avant par la rédaction web du quotidien comme "La vidéo polémique qui «buzze» sur Internet". Nul doute que le dérapage du chef de l'Etat, qui dépasse les 300.000 vues aujourd'hui à 12h et a été recopié à plusieurs dizaines d'exemplaires sur les services de partage de vidéos en ligne, constitue une belle occasion de promouvoir la plate-forme du quotidien.

 
 
 

Mais l'absence d'autocensure, de la part de rédactions qu'on a connu plus frileuses, est aussi un témoignage de la dégradation accélérée de la représentation présidentielle. Après avoir été longtemps corseté par la prudence et le ménagement, le traitement du personnage présidentiel s'inscrit désormais dans une logique du débondage, parfaitement illustré par le sketch culte d'Anne Roumanoff.

 
 
 

Comme l'apostrophe du Guilvinec, l'injure du salon de l'Agriculture appartient, non à la communication officielle du régime, mais à ses à-côtés, à ce qui a échappé à son contrôle. “Pauvre con!” n'est donc pas un lapsus au sens classique que lui donne la psychanalyse (substituer un autre mot au terme attendu), mais ce qu'on pourrait dénommer un lapsus propagandae – un faux-pas de la communication politique.

 
 
 

Cet épisode apporte quelques précisions utiles à l'étude du "style Sarkozy". En premier lieu, on constate que les éléments qui sont identifiés comme porteurs du style, à l'opposé du storytelling, sont précisément constitués par ces échappées et ces chutes. Ce sont elles qui, mises bout à bout, fournissent leur matériau premier aux vidéos parodiques. Dans l'exemplaire "Parle à mon nain" de Torapamavoa, on retrouve ainsi la plupart de ces lapsus du pouvoir, qu'il a suffi d'aligner en ribambelle.

 

La fréquence des dérapages présidentiels suggèrent ce que l'injure confirme: Nicolas Sarkozy n'a aucune conscience de l'"effet Dailymotion". Ses efforts de contrôle portent sur la communication traditionnelle et sur l'influence des médias, par la séduction ou l'intimidation. Mais il ne contrôle pas son style, fut-ce devant une caméra, et n'a pas conscience des dégâts produits par les embardées de son comportement en termes d'image. D'où son incompréhension devant la dégringolade des sondages, et son impuissance à en inverser le sens.

 
 
 

Tel un nouveau petit Poucet, le chef de l'Etat continue à laisser derrière lui ces traces qui font l'aliment du buzz. Il y a une certaine ironie à voir aujourd'hui son ancien mentor, Edouard Balladur, recommander au président d'"infléchir son style". Le conseil est avisé. Mais il n'est pas pour autant facile à suivre.

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 17:41

 


 

A lire, la mise à jour du 28/02/08 de l’actualité de la campagne municipale à Vitrolles sur le net …

 

 

Que sont devenus les Megret, Tichadou, Bourges et Porte ?

   

Richard Mansano, ex – élu de Guy Obino votera contre lui le 16 mars prochain…


DH
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Published by Didier HACQUART - dans Municipales 2008
28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 05:47

 


Il se passe des choses intéressantes du coté de nos voisins allemands…

 
 
 
A suivre…
 
 
 
DH
 
 
 
 

 


La main tendue par le SPD allemand à Die Linke divise la gauche française

 
 
 



 

La montée en puissance en Allemagne du parti Die Linke ("La Gauche"), coprésidé par Oskar Lafontaine, ancien leader du SPD, ressemble à une pierre lancée dans le jardin de toute la social-démocratie européenne. En acceptant de négocier une alliance dans le Land de Hesse avec le parti de la gauche radicale, dont les performances électorales sont en progression, le SPD - lui-même divisé sur le sujet - conforte ceux qui critiquent les orientations, d'inspiration sociale-libérale, en faveur desquelles le parti a opté sous le gouvernement Schröder. Cette évolution est suivie de près au sein de la gauche française.

 
 
 

"Ce qui se passe en Allemagne apporte un formidable démenti à l'idée selon laquelle la gauche est condamnée à décroître sans cesse parce que la société se droitiserait irrémédiablement", applaudit le sénateur Jean-Luc Mélenchon, figure de la gauche du PS et fervent supporter de Die Linke. A l'extrême gauche, on observe avec une évidente satisfaction le "coup de barre à gauche" impulsé par le plus emblématique des partis sociaux-démocrates européens. Pour autant, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui appelle de ses vœux un "nouveau parti anticapitaliste", n'est pas tentée par l'idée de s'engager dans une stratégie comparable à celle de Die Linke. "Nous n'avons pas le même rapport aux institutions ; pour nous, il n'est pas question de participer à des coalitions gouvernementales ou parlementaires avec les socialistes", insiste François Sabado, membre de la direction nationale de la LCR.

 
 
 

Dans les rangs du Parti communiste - qui a toujours été très proche de l'ex-PDS, la composante est-allemande de Die Linke -, l'émergence de la nouvelle gauche allemande suscite nettement plus d'enthousiasme. "Un nouvel espace s'est libéré que Die Linke vient occuper en apportant la démonstration qu'une gauche très sociale peut exister", affirme Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. "Les œillades appuyées, adressées par certains socialistes au MoDem, suggèrent que la question de la nécessité de combler un tel vide à gauche peut aussi se poser en France", glisse-t-il.

 
 
 

Place du Colonel-Fabien, on considère que l'échec de Ségolène Royal au second tour de l'élection présidentielle tenait largement à l'affaiblissement des autres composantes de la gauche au premier tour. Pour autant, les communistes ne sont pas à la veille de sacrifier leur parti sur l'autel de la création d'une formation susceptible d'aiguillonner des socialistes timorés. Refusant de "formuler dès maintenant une réponse organisationnelle", M. Dartigolles se dit néanmoins favorable à la mise en place de "fronts électoraux". Il évoque la constitution d'une liste pour les élections européennes de 2009 rassemblant le PCF, mais aussi "les amis de Jean-Luc Mélenchon et, pourquoi pas, une partie de la LCR".

 
 
 

Fondateur de PRS (Pour une République sociale), une structure dont l'objectif est de favoriser le dialogue entre les socialistes et "l'autre gauche", M. Mélenchon refuse de se prononcer sur cette éventualité. Ce qui ne l'empêche pas de critiquer sévèrement la direction du PS "en retard d'une guerre" qui s'est, selon lui, convertie "à des formules de centre gauche qui se sont avérées catastrophiques en Allemagne mais aussi en Italie ou en Grande-Bretagne". Selon le sénateur socialiste de l'Essonne, il faudra que "le PS noue le dialogue avec cette autre gauche qui va du PCF à la LCR et à LO". Ou qu'à défaut, une fédération - un Die Linke à la française ? - se constitue à sa gauche.

 
 
 

Pierre Moscovici, député socialiste et "réformiste assumé", ne partage pas ces analyses. "Penser en priorité l'avenir des socialistes en termes d'alliances serait un aveu de faiblesse : je crois plutôt en une stratégie identitaire, consistant à redéfinir la matrice sociale-démocrate", insiste-t-il. L'ancien ministre des affaires européennes, candidat à la succession de François Hollande, défend l'idée d'un "parti de toute la gauche". Un grand PS capable de rassembler un tiers de l'électorat et n'éprouvant pas un besoin vital de conclure des alliances sur sa gauche. "Pour redevenir le parti de l'alternance, il faut apporter des réponses nouvelles, voire radicales, en matière de lutte contre la pauvreté, de réforme de l'Etat-providence ou d'environnement", plaide M. Moscovici. "Et peut-être convient-il aussi de prendre acte de ce renouvellement nécessaire en inventant un autre terme que celui de social-démocratie", estime-t-il.

 
 
 

Jean-Michel Normand

 

 

Oskar Lafontaine, le pourfendeur du SPD

 
 
 

"Lafontaine rend-il l'Allemagne ingouvernable ?" La question à la "une" du quotidien populaire Bild, lundi 25 février, après la confirmation, à Hambourg, de la vague électorale qui porte actuellement Die Linke, traduit l'exaspération que suscite de tous côtés de la classe politique allemande la réapparition au premier plan de l'ancien président du Parti social-démocrate, aujourd'hui coprésident du nouveau parti de la gauche radicale.

 
 
 

Le Sarrois Oskar Lafontaine, très populaire dans la gauche "noniste" française, qu'il était venu soutenir lors du référendum contre la Constitution européenne, a laissé un mauvais souvenir à ses anciens amis au sein du SPD, qui ne lui ont jamais pardonné d'avoir démissionné sans crier gare, en 1999, et de la présidence du SPD et du portefeuille des finances fédéral, au début de la coalition SPD-Verts dirigée par l'ex-chancelier Schröder.

 
 
 

Son départ brutal, alors qu'il défendait une politique keynésienne qui avait surpris Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des finances, a laissé la porte ouverte aux partisans d'une politique blairiste. Y compris à l'aile gauche du SPD, il passe, depuis, pour un inconsistant et un "populiste", qui n'a cessé, pour remonter la pente, de vilipender ses anciens amis. Il a démissionné en 2005 du SPD pour s'allier à l'autre enfant terrible de la politique allemande, Gregor Gysi, refondateur de l'ex-Parti communiste de l'Est à la fin de la RDA.

 
 
 

Article paru dans le Monde.fr du 28.02.08

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 18:29

 


A lire, la mise à jour du 27/02/08 de l’actualité de la campagne municipale à Vitrolles sur le net …

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Municipales 2008
27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 06:06

Il y a quelques temps, Romano PRODI était l’exemple prôné par le PS pour les alliances au centre. Nous avons vu le résultat et les dirigeants du PS nous parlent un peu moins de l’Italie !… Il est intéressant de savoir et comprendre ce qui s’est passé, et d’en tirer les conséquences. Perdre ses valeurs dans des alliances, conduit au désastre italien…

 
 
 
A méditer !
 
 
 
DH
 
 
 

 


Pourquoi la Gauche écœure ses électeurs par Dario FO (*)

 
 
 

Le pays n'a plus de gouvernement et Berlusconi revient en fanfare. Pour Dario Fo, grande voix des progressistes et prix Nobel de littérature, c'est la gauche elle-même qui creuse son tombeau. Comme en France !

 
 
 
 
 

Marianne : Pourquoi le gouvernement de Romano Prodi est-il tombé ?

 
 
 

Dario Fo : Romano Prodi a réuni l'eau bénite et le diable ! Autrement dit, il a péché dans l'étang de la droite et de la gauche pour fonder l'Unione. Quelle erreur ! Toutefois, la situation est la même à droite. La Ligue du Nord est extrémiste, l'Alliance nationale et Forza Italia ne sont pas toujours du même avis. Toutefois, la droite a la capacité de se rassembler. Dès que le gouvernement Prodi est tombé, elle s'est immédiatement réunifiée. Dans l'adversité, la gauche, au contraire, devient de plus en plus conflictuelle. Le Parti démocratique qui devait sauver la gauche en évitant la fragmentation a paradoxalement joué un rôle important dans la chute du gouvernement Prodi. Dès son élection, Walter Veltroni, le maire de Rome et secrétaire général du Parti démocratique, a tendu la main à Silvio Berlusconi qui a d'abord fait semblant d'accepter de dialoguer. Pour ensuite licencier Weltroni comme on licencie un majordome dès qu'on n'a plus besoin de lui. Notre problème de fond, c'est que la majorité et l'opposition sont devenues des coalitions interchangeables.

 
 
 
Les partis de droite passent à gauche et vice versa ?
 
 
 

D.F. : II n'y a pratiquement plus de différences entre les deux coalitions. Des partis de la droite modérée comme l'Union des démocrates-chrétiens centristes pourraient effectivement adhérer au centre gauche. Ils sont sur la même ligne que des partis de l'ex-majorité, comme l'Union des démocrates centristes pour l'Europe, qui a provoqué la chute de Romano Prodi. Un centre gauche qui s'appuie sur une partie de la droite pour gagner les élections coûte que coûte ne peut pas gagner. La gauche italienne veut s'asseoir avec les patrons dans un carrosse tiré par les ouvriers pour prendre le pouvoir ! Ça ne peut pas marcher. Le centre gauche doit arrêter de prendre la droite comme modèle et comprendre qu'il y a des Italiens qui refusent la logique du pouvoir constitué, des Italiens qui ont une conscience autonome et une force culturelle, deux éléments qui n'existent pas à droite.

 
 
 

La droite berlusconienne va-t-elle gagner si des élections anticipées sont organisées au printemps ?

 
 
 

D.F. : L'électoral est écœuré par les contradictions de la gauche. Prenons l'exemple des missions militaires dans les zones à risques. Traditionnellement, la gauche répudie la guerre. Pour la droite, la guerre est un moteur qui permet à la classe dominante de conserver le pouvoir. Dans les discussions parlementaires sur la participation militaire en Afghanistan notamment, le gouvernement Prodi a adopté une position ambiguë, et ce malgré les pressions de la gauche radicale. Nous devions rester en Afghanistan pour participer à la reconstruction de la société et des infrastructures, pour aider les populations en détresse et restaurer la démocratie. En vérité, les enveloppes qui ont été régulièrement débloquées par le gouvernement servent à payer nos soldats, ces pauvres bougres qui risquent leur vie sur le terrain, et les armes. Nous avons augmenté les dépenses militaires et abandonné le terrain social en Italie. Il fallait, au contraire, financer des projets pour les jeunes en détresse, relancer l'emploi et réglementer la flexibilité qui ronge les demandeurs d'emploi. La gauche a menti et elle paie aujourd'hui le prix fort.

 
 
 

Vous accusez le centre gauche d'avoir trahi ses engagements ?

 
 
 

D.F. : Oui. Je pense notamment à la question du fameux conflit d'intérêts qui concerne l'incompatibilité entre les activités industrielles et politiques de Silvio Berlusconi. Ou encore aux lois qui permettent à des personnes condamnées d'échapper à la justice : le gouverneur de Sicile, Toto Cuffaro, inéligible à vie et condamné à cinq ans de prison pour collusion avec la Mafia, s'est cramponné à son fauteuil tant qu'il a pu ! Autre exemple : dans le domaine de l'éducation, la gauche avait promis une contre-réforme pour annuler les effets dévastateurs du gouvernement Berlusconi qui avait transformé le système scolaire en quasi-entreprise. Rien n'a été fait pour le secteur public. L'Etat a renoncé à jouer un rôle social dans le monde de la culture. Je pense aussi à la laïcité de l'Etat, à l'environnement. Et, surtout, à l'ingérence du Vatican alors que les églises sont vides, que le pape parle de la crise des vocations et qu'il faudrait profiter de la situation pour diminuer l'emprise de l'Eglise sur la société italienne. Nos dirigeants n'ont aucune culture, aucune éthique. Plus personne ne parle, la rébellion est finie. En Italie, les comiques sont les seuls à dire la vérité parce qu'ils sont les seuls à avoir une véritable conscience politique. C'est inquiétant.

 
 
 
Comment la gauche peut-elle renaître ?
 
 
 

D.F. : II faut d'abord arrêter de se faire harakiri. Assumons nos responsabilités politiques. La gauche doit modifier sa conception de la politique, faire son autocritique en profondeur. Sinon, nous sommes foutus et nous devrons entamer une immense traversée du désert qui pourrait durer au moins vingt ans ! Il faut former une équipe capable d'affronter l'ennemi, une armée qui ait un style et envie de gagner. Tout doit être calculé, même l'improvisation. Nous devons mettre au point un programme commun qui sera présenté et appliqué, ce que le gouvernement Prodi n'a pas fait. Prenons l'exemple du théâtre. Qu'est-ce qui a fait le succès de la Comédie-Française ? Sa structure culturelle qui lui a permis de fonctionner comme une machine aux moteurs parfaitement huilés. C'est cet exemple qu'il faut rapporter à la politique. Il faudra du temps pour créer cette conscience. Si les élections ont lieu au printemps, nous perdrons !

 
 
 

(*) Propos recueillis par Ariel Dumont.

 
 
 

Article paru dans le Marianne n°563 du 2 au 8 février 2008

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 19:05

 


A lire, la mise à jour du 26/02/08 de l’actualité de la campagne municipale à Vitrolles sur le net …

 
 
 
DH
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Published by Didier HACQUART - dans Municipales 2008
26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 06:13
 
 

 


02-2008-Logo-Parti-de-la-Gauche-copie-1.gif

J’ai parlé il y a quelques temps de l’initiative prise par Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès.

 
 
 
 
 
 

Comme il est normal, cette initiative a suscité des questions.

 
 
 

De façon à alimenter le débat que nous souhaitons voir s’engager sur cette question importante et trop souvent passée sous silence, des modes organisationnels de l’Unité de la gauche, vous trouverez des réponses aux questions souvent posées.

 
 
 
DH
 
 
 
 
 

Pour en savoir plus sur la démarche : 
 
 
 

Le sens de la démarche

 
 
 

Pour faire vivre la démocratie, le rôle des partis est essentiel

 
 
 

La création d’un grand parti consacrant l’Unité de la gauche est attendue, nécessaire et possible

 
 
 

Ce que devrait être ce grand parti de la gauche unie

 
 
 

Un nouveau militantisme pour un parti de gauche moderne

 
 
 

En guise de conclusion

 
 
 
 
 

 


Réponses aux interrogations sur " le parti de la gauche "             

 
 
 
 
 

Pourquoi cette initiative ?

 
 
 

Parce que le renouveau de la gauche viendra à la fois de sa capacité à défendre sans complexe ses valeurs, à formuler un projet pour le 21ème siècle et à engager une nouvelle étape de son unité. Ces conditions sont liées et nécessaires pour remporter la victoire qui permettra de changer la société.

 
 
 

Parce qu’il faut sortir de la confusion politique entretenue par la perspective d’une stratégie d’alliance qui lorgne vers le centre et qui se traduit déjà par des accords locaux de circonstance.

 
 
 

Parce que nous avons voulu répondre à l’exigence de rassemblement à gauche, en faisant une proposition concrète : celle de constituer un grand parti fédérant tous les partis de la gauche, les clubs, les associations, les mouvements et les milliers de militants syndicaux, associatifs ou citoyens qui veulent apporter leur contribution à l’affirmation d’une gauche décomplexée, capable de porter leur espoir et d’agir.

 
 
 

Ce que n'est pas cette initiative

 
 
 

Il ne s’agit en rien de créer un parti supplémentaire, concurrent de ceux qui existent. Notre texte analyse comment les solutions préconisées ailleurs, en Europe ou aux Etats-Unis ne sont ni souhaitables, ni adaptées au système institutionnel français.

 
 
 

Même si nous critiquons ce système, nous sommes obligés de tenir compte de ses particularités. Le rassemblement de la gauche au sein d’une même organisation nous paraît la seule réponse possible pour gagner.

 
 
 

Pourquoi est-ce vous qui avez pris cette initiative ?

 
 
 

Parce que notre parcours militant (au demeurant différent) a toujours été marqué par le rassemblement de la gauche. Pour y avoir pris une part réelle, nous voyons qu’on ne peut plus s’en tenir aux nombreuses formules passées : Union de la gauche, Programme commun, Gauche plurielle…. ;

 
 
 

Parce que nous entendons aussi beaucoup parler autour de nous de la nécessité de l’Unité, mais presque jamais des façons concrètes de l’organiser ;

 
 
 

Parce que nous voyons bien qu’il est difficile pour chacun de sortir des logiques d’appareil, qui, bien qu’importantes, sont devenues paralysantes ;

 
 
 

Parce que nous nous sentons dégagés des contraintes qui empêchent nombre de responsables de gauche de s’exprimer librement.

 
 
 

Pourquoi intervenir maintenant ?

 
 
 

Parce que nous voulons que les victoires de la gauche aux municipales, que nous espérons, soient un levier pour le renouveau de la gauche mais ne servent pas de prétexte à ne rien changer en profondeur, à conforter une dérive et un repli sur le « local » négligeant la bataille essentielle pour le pouvoir national et pour le progrès des idéaux de la gauche dans notre société, ou encore à consacrer une stratégie flottante d’alliance et de confusion politique. Ce scénario a déjà eu lieu. On ne peut accepter qu’il se reproduise !

 
 
 

Quel rapport avec Gauche Avenir ?

 
 
 

Gauche Avenir réunit des militants de gauche, venant de partis et d’horizons divers, pour mener la bataille des idées et affirmer une gauche décomplexée. Notre club s’est toujours engagé pour l’unité des forces de gauche, sans préjuger des formes organisationnelles

 
 
 

Gauche Avenir a entrepris de rédiger ce qu’on a appelé « la Charte de l’Unité », un texte fixant ce que sont les valeurs, les fondamentaux de la gauche aujourd’hui… C’est cela qui unit tous les membres de Gauche Avenir, avec le souci de reprendre l’offensive pour une certaine « hégémonie culturelle » face au capitalisme financier mondialisé et à l’idéologie libérale.

 
 
 

Nous n’avons donc pas voulu impliquer Gauche Avenir, où le débat sur le sujet n'est pas tranché, mais notre conviction est que la Charte de l'Unité débouchera nécessairement sur la question des formes que prendra cette unité.

 
 
 

Nous avons donc mené en parallèle les deux démarches, avec le souci d’en débattre après que chacun ait mis sur la table ses propositions.

 
 
 

Et maintenant, que va-t-il se passer ?

 
 
 

La création d’un nouveau parti fédérant toute la gauche doit être un mouvement collectif. C’est pourquoi, nous souhaitons que notre texte soit diffusé, débattu dans les diverses organisations de gauche (partis, associations, clubs, syndicats...), de façon à ce que le cap stratégique de l’Unité y soit défendu et qu’il donne lieu à une mobilisation citoyenne porteuse de cette attente.

 
 
 

Nous souhaitons interpeller les responsables politiques de gauche, à tous les niveaux, les militants, mais aussi les femmes et les hommes engagés qui se reconnaissent mal dans le paysage politique actuel de la gauche. La question doit réellement être mise en débat et au vote lors des prochaines échéances internes de nos partis et mouvements.

 
 
 

Mais rien ne sera possible sans que s’exprime un fort courant d’opinion soutenant la perspective de ce nouveau parti fédérant toute la gauche. Sa vocation est de rassembler sans exclusive tous ceux qui acceptent qu’il revendique le pouvoir, l’accès aux responsabilités gouvernementales, tout en conservant une fonction de contestation et de mobilisation : un parti qui marche sur ces deux pieds pour changer la société.

 
 
 

Nous organiserons dans les départements des « banquets républicains » avec des personnalités variées de la gauche, pour échanger autour de ces propositions, dont l’ambition est de fixer un cap, mais qui ne sont pas à prendre ou à laisser.

 
 
 

Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès.

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 05:58

 


Nicolas Sarkozy se prend – il pour de Gaulle ?

 
 
 
 
 
 
 

Nicolas SARKOZY a prononcé un discours lors de l'Inauguration de l’Historial Charles de Gaulleà Hôtel National des Invalides le Vendredi 22 février 2008. Ce discours d’hommage retrace la vie du Général de Gaulle.

 
 
 

Logiquement, puisque cela fait partie de l’histoire du général, Nicolas Sarkozy revient sur les événements de mai 68.

 
 
 

C’est assez édifiant :

 
 
 

«(…) En 1965, au moment des élections présidentielles, le Général est attaqué par tous les partis et par toutes les factions dont il dérange les intérêts. On le critique à l’extrême-gauche, on le critique au centre, on le critique à l’extrême-droite et même une partie de la droite, le critique. On voit cette chose extraordinaire : celui qui a sauvé deux fois la République est alors accusé de la menacer par un front républicain composé de tous ceux qui n’avait jamais rien fait pour la République.

 
 
 
C’est cela aussi l’histoire du gaullisme.
 
 
 

En 1968, les mêmes, qui prétendaient défendre la République et la démocratie, rien que cela, mais qui ne pouvaient pas supporter d’avoir perdu les élections, 1968, et ils jouent la carte de l’insurrection populaire.

 
 
 

On se souvient de la révolte de cette jeunesse qui a tout, qui ne sait pas encore ce qu’est le chômage, notamment le chômage des jeunes, et qui monte sur les barricades pour réclamer le droit d’aimer sans contrainte et de jouir sans entrave. Elle réclame ce droit parce qu’elle ne sait pas exprimer autrement son malaise face à une société qui ne peut plus lui apporter que des réponses matérielles là où elle aurait besoin des réponses spirituelles que toute jeunesse attend quand elle se pose l’angoissante question du sens.

 
 
 

Qui mieux que le Général aurait pu comprendre ce malaise de la jeunesse lui qui fut toute sa vie rebelle aux ordres établis et à l’immobilisme ?

 
 
 

En 1940 une partie de la jeunesse, la plus valeureuse s’est reconnue dans le gaullisme.

 
En 1958, c’est un immense élan populaire des jeunes.
 

En 1968, le rendez-vous entre la jeunesse et le Général de Gaulle est manqué. Ce n’est pas seulement une question de générations. C’est l’œuvre aussi de tous ceux auxquels, à droite comme à gauche, dans les syndicats, dans les partis, dans la presse, dans les milieux intellectuels, le Général de Gaulle a toujours paru illégitime parce qu’il leur a arraché un pouvoir qu’ils avaient pris l’habitude de se partager.

 
 
 

Ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'histoire de notre pays que de voir unanimement célébrer la mémoire du grand homme alors que tout au long de son existence, sa légitimité fut contestée.

 
 
 

La légitimité populaire, celle du suffrage universel, était apparue aux ennemis du Général comme un coup de force -combien de fois ai-je entendu cette expression, « coup de force » - contre le seul pouvoir légitime à leurs yeux, c'est-à-dire le leur.

 
 
 

On peut pardonner à la jeunesse ses révoltes même quand elles sont sans issue parce qu’au fond la jeunesse se définit toujours en s’opposant. On pardonne moins aux politiciens d'alors et aux idéologues qui à Charléty veulent manipuler la jeunesse en jouant avec sa générosité.

 
 
 

Les Français ne s’y trompent pas. L’insurrection n’a pas lieu. Le Général de Gaulle déclare : « J’ai un mandat du peuple, je l'accomplirai ». L’Assemblée Nationale est dissoute. Le peuple, justement, il descend sur les Champs Elysées pour montrer qu’il a son mot à dire et qu’il ne se laissera pas déposséder de ses droits Une fois de plus le Général de Gaulle a fait face à la tempête et une fois de plus le Général a évité le pire. Imagine-t-on un gouvernement Auriol en mai 68 ? Que serait devenu la France, ce jour-là ? C'est Malraux qui s'interroge.

 
 
 

Les élections ont lieu, les politiciens une fois de plus sont battus. Mais ils ne peuvent pas plus accepter cette nouvelle défaite qu’ils n’ont accepté les précédentes.

 
 
 

En voulant restaurer l’Etat dans son autorité, dans sa dignité, dans son prestige, le Général de Gaulle dresse contre lui tout au long de sa vie tous les conservatismes, tous les corporatismes, tous les clientélismes.

 
 
 
A force ils finissent par gagner (… ) »
 
 
 

En fait ce discours est dans la même veine de celui prononcé lors de la campagne électorale, quand il déclarait « vouloir en finir avec mai 68 ».

 
 
 

Aujourd’hui, il va encore plus loin avec une attaque en règle des syndicats, des partis, et particulièrement de la gauche, des intellectuels, etc.. Il revient une fois de plus indirectement sur le religieux avec la supposée recherche de spirituel.

 
 
 

Enfin, il sublime la pensée Gaulliste en la réduisant à « l’ordre, la règle et la tradition » … Cela ne résume – t - il pas en fait sa propre pensée? Ne cherche – t - il pas à justifier sa politique au travers de Gaulle (*)  ? Veut – il se comparer à lui ? Ou se prend – il pour de Gaulle, tout simplement ?

 
 
 

A méditer…

 
 
 
DH

 

 
 

Pour retrouver l’intégralité du discours de Nicolas Sarkozy, cliquez ICI.

 
 
 

(*) A lire dans le discours, il veut nous faire croire que de Gaulle était un pro-américain convaincu…

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !