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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 06:45

Une école au Kham

 


Un ami de Sénas (13) a lancé une association "une école au Kham" (Est du Tibet). Il a ouvert un blog :


http://une-ecole-au-kham.over-blog.com/


Si sa démarche vous intéresse, n'hésitez pas à le soutenir...


DH

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Published by Didier HACQUART - dans Réflexions
18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 06:07

François Delapierre de PRS, livre son analyse sur les mesures présentées par Nicolas Sarkozy pour réduire les dépenses de l'Etat. C'est évidemment instructif, et la comparaison avec les politiques menées par Reagan et Bush.


Ce qui m'avait interpellé dans son discours de présentation de ces fameuses mesures, c'était la nécessité de Nicolas Sarkozy pour se justifier, de faire référence sans cesse à la Gauche ! Ainsi dans son discours il cite Mitterrand (2 fois), Deferre, Mauroy, Charasse, Schroeder, Zapatero, Blair, Brown. Quel était l'objectif de son scribe ? Etait -il aussi peu sûr de son programme et des réactions pour qu'il ait besoin de s'appuyez sur des références à gauche ?


Pour lire le discours cliquez ICI.


DH

 


Une stratégie made in America par François Delapierre de PRS

 


Combien de gadgets et d'attrape-gogos dans la longue liste des 166 mesures présentées par Nicolas Sarkozy pour soi-disant faire des économies et réformer l'Etat ? Un bon nombre, assurément. Notons pour commencer qu'ils ne sont même pas d'accord entre eux sur le montant des économies à en attendre : de 5 milliards selon Accoyer à 8 selon Arthuis, presque du simple au double selon qui en parle !


En fait, ces 166 gadgets visent à créer un paysage. Et à l'installer dans les têtes. Il s'agit d'abord de fabriquer l'évidence que la réduction des dépenses publiques serait un impératif aussi urgent qu'absolu. Il s'agit ensuite de faire croire que l'effort du pouvoir porte en premier lieu sur la réduction du fameux "train de vie" de l'Etat, et s'attaque donc en quelque sorte au superflu plutôt qu'au nécessaire.


Or les chiffres, dont ceux fournis par le gouvernement, démentent ces deux idées. Premièrement, on constate que les économies annoncées représentent moins de la moitié des 15 milliards de cadeaux fiscaux distribués l'an dernier. Non seulement ce plan de rigueur veut faire payer par le plus grand nombre les largesses accordées à une minorité de très riches. Mais en outre, on voit que le levier des recettes fiscales serait bien plus efficace que celui des dépenses pour réduire le déficit budgétaire. Deuxièmement, le pouvoir dit lui-même qu'il escompte que la moitié des économies réalisées proviendront en réalité de la réduction drastique du nombre de fonctionnaires et non de celle du "train de vie" de l'Etat.


Certains espèreront peut-être que la réduction du nombre de fonctionnaires n'affecterait pas la qualité des services publics. Mais savent-ils que la moitié des fonctionnaires travaillent pour l'Education nationale ? Or dans des secteurs tels que celui-ci, on ne peut attendre des gains de productivité réguliers permettant de faire toujours plus avec toujours moins de personnel, comme dans le reste de l'économie. La plupart des services publics sont même pris dans la spirale inverse : plus le marché du travail devient "concurrentiel", plus les dégâts sociaux sont lourds et plus les moyens pour y faire face doivent être importants. La réduction des effectifs ne signifie donc rien d'autre que la réduction du service public et de sa logique. Les lycéens qui défilent ne s'y sont pas trompés.


Pour réaliser les économies exigées par les baisses d'impôts pour les plus riches (mais aussi sur les bénéfices des entreprises et sur les revenus financiers), le gouvernement doit donc s'attaquer au cœur dur des services publics, notamment l'éducation, surtout si les dépenses militaires et de police sont "sanctuarisées". Mais cela ne suffira pas, d'autant que les suppressions de postes mettent longtemps pour produire leurs effets sur l'équilibre budgétaire. Le gouvernement devra donc s'attaquer à un deuxième gros gâteau : la Sécurité sociale. Le Ministre du budget, Woerth l'a admis au détour d'une phrase dans un couloir de l'Assemblée : "pour parvenir à l'équilibre d'ici à 2012, il nous faut économiser 40 milliards d'euros. En gros, ça fait 5 à trouver sur le train de vie de l'Etat et 5 à économiser sur les dépenses de Sécurité sociale tous les ans". On doit donc s'attendre notamment à une nouvelle augmentation des franchises médicales jusqu'à des niveaux très supérieurs à ceux mis en place au 1er janvier 2008.


Tout ceci a connu un précédent : les Etats-Unis d'Amérique. La "doctrine économique" de Sarkozy tient en effet en une maigre idée : importer en France le modèle américain dans l'espoir d'obtenir une croissance identique. Reagan puis Bush ont commencé leur mandat par des réductions massives des impôts des plus riches. Le déficit budgétaire s'est alors envolé. Lorsqu'ils se sont résolus à faire mine de le maîtriser, ils ont refusé d'augmenter la fiscalité et s'en sont pris aux dépenses de l'Etat. Or au même moment, ils ont orienté le budget militaire à la hausse.


Et il paraissait impossible de réduire davantage les dépenses stratégiques en terme de compétitivité économique comme la recherche ou l'enseignement supérieur. Ils se sont donc attaqués violemment aux dépenses sociales. Actuellement, la principale obsession de Bush est d'abattre le mince filet de protection sociale qui subsiste dans ce pays (Medicare et Medicaid) car leurs dépenses doivent beaucoup augmenter dans les prochaines années en raison notamment de la crise des fonds de pension et de la multiplication des travailleurs pauvres.


Une fois encore, Sarkozy ne fait donc que suivre Bush. Le connaissant, le plus étonnant n'est pas qu'il puisse croire que la société française supportera les conséquences de ce modèle économique fondé sur la suprématie absolue de la "création de valeur" pour l'actionnaire : désindustrialisation, pauvreté de masse, explosion des inégalités. Il croit sans doute qu'avec une bonne communication, entre images de Gandrange, casque sur la tête, et caution de Martin Hirsch, charité à la bouche, tout ceci passera sans peine. Non, le plus étonnant est que Sarkozy épouse ce modèle au moment où celui-ci rencontre aux Etats-Unis mêmes la plus grave crise de son histoire.

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Published by Didier HACQUART - dans PRS
17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 05:49

Des textes d'hier... qui ont de l'avenir.


La République, la paix, le courage, un texte de référence, toujours d'actualité.


DH



Au cours de sa carrière universitaire et politique, Jaurès prononça plusieurs discours de distribution des prix. Celui-ci est non seulement le plus célèbre d'entre eux, mais aussi le texte le plus connu et le plus fréquemment cité de Jaurès. La cérémonie a lieu le 30 juillet 1903, Jaurès s'adresse aux élèves du lycée d'Albi, où il a lui-même été élève, puis professeur quelques décennies plus tôt. Il est alors un personnage officiel : député socialiste de Carmaux certes, mais aussi vice-président de la Chambre des députés et personnage clef de la majorité parlementaire. On le surnomme " le ministre de la Parole " ou le " Saint-Jean Bouche d'Or " du gouvernement Combes qui mène une vigoureuse politique anticléricale et d'action républicaine dont l'issue sera le 9 décembre 1905 le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État.



Mesdames, Messieurs, Jeunes élèves,


C'est une grande joie pour moi de me retrouver en ce lycée d'Albi et d'y reprendre un instant la parole. Grande joie nuancée d'un peu de mélancolie ; car lorsqu'on revient à de longs intervalles, on mesure soudain ce que l'insensible fuite des jours a ôté de nous pour le donner au passé. Le temps nous avait dérobés à nous-mêmes, parcelle à parcelle, et tout à coup c'est un gros bloc de notre vie que nous voyons loin de nous. La longue fourmilière des minutes emportant chacune un grain chemine silencieusement, et un beau soir le grenier est vide.


Mais qu'importe que le temps nous retire notre force peu à peu, s'il l'utilise obscurément pour des œuvres vastes en qui survit quelque chose de nous ? Il y a vingt-deux ans, c'est moi qui prononçais ici le discours d'usage. Je me souviens (et peut-être quelqu'un de mes collègues d'alors s'en souvient-il aussi) que j'avais choisi comme thème : les jugements humains. Je demandais à ceux qui m'écoutaient de juger les hommes avec bienveillance, c'est-à-dire avec équité, d'être attentifs, dans les consciences les plus médiocres et les existences les plus dénuées, aux traits de lumière, aux fugitives étincelles de beauté morale par où se révèle la vocation de grandeur de la nature humaine. Je les priais d'interpréter avec indulgence le tâtonnant effort de l'humanité incertaine.


Peut-être, dans les années de lutte qui ont suivi, ai-je manqué plus d'une fois envers des adversaires à ces conseils de généreuse équité. Ce qui me rassure un peu, c'est que j'imagine qu'on a dû y manquer aussi parfois à mon égard, et cela rétablit l'équilibre. Ce qui reste vrai, à travers toutes nos misères, à travers toutes les injustices commises ou subies, c'est qu'il faut faire un large crédit à la nature humaine ; c'est qu'on se condamne soi-même à ne pas comprendre l'humanité, si on n'a pas le sens de sa grandeur et le pressentiment de ses destinées incomparables.


Cette confiance n'est ni sotte, ni aveugle, ni frivole. Elle n'ignore pas les vices, les crimes, les erreurs, les préjugés, les égoïsmes de tout ordre, égoïsme des individus, égoïsme des castes, égoïsme des partis, égoïsme des classes, qui appesantissent la marche de l'homme, et absorbent souvent le cours du fleuve en un tourbillon trouble et sanglant. Elle sait que les forces bonnes, les forces de sagesse, de lumière, de justice, ne peuvent se passer du secours du temps, et que la nuit de la servitude et de l'ignorance n'est pas dissipée par une illumination soudaine et totale, mais atténuée seulement par une lente série d'aurores incertaines.


Oui, les hommes qui ont confiance en l'homme savent cela. Ils sont résignés d'avance à ne voir qu'une réalisation incomplète de leur vaste idéal, qui lui-même sera dépassé ; ou plutôt t ils se félicitent que toutes les possibilités humaines ne se manifestent point dans les limites étroites de leur vie. Ils sont pleins d'une sympathie déférente et douloureuse pour ceux qui ayant été brutalisés par l'expérience immédiate ont conçu des pensées amères, pour ceux dont la vie a coïncidé avec des époques de servitude, d'abaissement et de réaction, et qui, sous le noir nuage immobile, ont pu croire que le jour ne se lèverait plus. Mais eux-mêmes se gardent bien d'inscrire définitivement au passif de l'humanité qui dure les mécomptes des générations qui passent. Et ils affirment, avec une certitude qui ne fléchit pas, qu'il vaut la peine de penser et d'agir, que l'effort humain vers la clarté et le droit n'est jamais perdu. L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir.


Dans notre France moderne, qu'est-ce donc que la République ? C'est un grand acte de confiance. Instituer la République, c'est proclamer que des millions d'hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu'ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l'ordre ; qu'ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n'iront pas jusqu'à une fureur chronique de guerre civile, et qu'ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos. Instituer la République, c'est proclamer que les citoyens des grandes nations modernes, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique, auront cependant assez de temps et de liberté d'esprit pour s'occuper de la chose commune. Et si cette République surgit dans un monde monarchique encore, c'est assurer qu'elle s'adaptera aux conditions compliquées de la vie internationale sans rien entreprendre sur l'évolution plus lente des peuples, mais sans rien abandonner de sa fierté juste et sans atténuer l'éclat de son principe.


Oui, la République est un grand acte de confiance et un grand acte d'audace. L'intervention en était si audacieuse, si paradoxale, que même les hommes hardis qui il y a cent dix ans, ont révolutionné le monde, en écartèrent d'abord l'idée. Les Constituants de 1789 et de 1791, même les Législateurs de 1972 croyaient que la monarchie traditionnelle était l'enveloppe nécessaire de la société nouvelle. Ils ne renoncèrent à cet abri que sous les coups répétés de la trahison royale. Et quand enfin ils eurent déraciné la royauté, la République leur apparut moins comme un système prédestiné que comme le seul moyen de combler le vide laissé par la monarchie. Bientôt cependant, et après quelques heures d'étonnement et presque d'inquiétude, ils l'adoptèrent de toute leur pensée et de tout leur cœur. Ils résumèrent, ils confondirent en elle toute la Révolution. Et ils ne cherchèrent point à se donner le change. Ils ne cherchèrent point à se rassurer par l'exemple des républiques antiques ou des républiques helvétiques et italiennes. Ils virent bien qu'ils créaient une œuvre nouvelle, audacieuse et sans précédent. Ce n'était point l'oligarchique liberté des républiques de la Grèce, morcelées, minuscules et appuyées sur le travail servile. Ce n'était point le privilège superbe de la république romaine, haute citadelle d'où une aristocratie conquérante dominait le monde, communiquant avec lui par une hiérarchie de droits incomplets et décroissants qui descendait jusqu'au néant du droit, par un escalier aux marches toujours plus dégradées et plus sombres, qui se perdait enfin dans l'abjection de l'esclavage, limite obscure de la vie touchant à la nuit souterraine. Ce n'était pas le patriciat marchand de Venise et de Gênes. Non, c'était la République d'un grand peuple où il n'y avait que des citoyens et où tous les citoyens étaient égaux. C'était la République de la démocratie et du suffrage universel. C'était une nouveauté magnifique et émouvante.


Les hommes de la Révolution en avaient conscience. Et lorsque dans la fête du 10 août 1793, ils célébrèrent cette Constitution, qui pour la première fois depuis l'origine de l'histoire organisait dans la souveraineté nationale la souveraineté de tous, lorsque artisans et ouvriers, forgerons, menuisiers, travailleurs des champs défilèrent dans le cortège, mêlés aux magistrats du peuple et ayant pour enseignes leurs outils, le président de la Convention put dire que c'était un jour qui ne ressemblait à aucun autre jour, le plus beau jour depuis que le soleil était suspendu dans l'immensité de l'espace ! Toutes les volontés se haussaient, pour être à la mesure de cette nouveauté héroïque. C'est pour elle que ces hommes combattirent et moururent. C'est en son nom qu'ils refoulèrent les rois de l'Europe. C'est en son nom qu'ils se décimèrent. Et ils concentrèrent en elle une vie si ardente et si terrible, ils produisirent par elle tant d'actes et tant de pensées qu'on put croire que cette République toute neuve, sans modèles comme sans traditions, avait acquis en quelques années la force et la substance des siècles.


Et pourtant que de vicissitudes et d'épreuves avant que cette République que les hommes de la Révolution avaient crue impérissable soit fondée enfin sur notre sol ! Non seulement après quelques années d'orage elle est vaincue, mais il semble qu'elle s'efface à jamais de l'histoire et de la mémoire même des hommes. Elle est bafouée, outragée ; plus que cela, elle est oubliée. Pendant un demi-siècle, sauf quelques cœurs profonds qui garderaient le souvenir et l'espérance, les hommes la renient ou même l'ignorent. Les tenants de l'Ancien régime ne parlent d'elle que pour en faire honte à la Révolution : " Voilà où a conduit le délire révolutionnaire ! " Et parmi ceux qui font profession de défendre le monde moderne, de continuer la tradition de la Révolution, la plupart désavouent la République et la démocratie. On dirait qu'ils ne se souviennent même plus. Guizot s'écrie : " Le suffrage universel n'aura jamais son jour ". Comme s'il n'avait pas eu déjà ses grands jours d'histoire, comme si la Convention n'était pas sortie de lui. Thiers, quand il raconte la Révolution du 10 août, néglige de dire qu'elle proclama le suffrage universel, comme si c'était là un accident sans importance et une bizarrerie d'un jour. République, suffrage universel, démocratie, ce fut, à en croire les sages, le songe fiévreux des hommes de la Révolution. Leur œuvre est restée, mais leur fièvre est éteinte et le monde moderne qu'ils ont fondé, s'il est tenu de continuer leur œuvre, n'est pas tenu de continuer leur délire. Et la brusque résurrection de la République, reparaissant en 1848 pour s'évanouir en 1851, semblait en effet la brève rechute dans un cauchemar bientôt dissipé.


Et voici maintenant que cette République, qui dépassait de si haut l'expérience séculaire des hommes et le niveau commun de la pensée que, quand elle tomba, ses ruines mêmes périrent et son souvenir s'effrita, voici que cette République de démocratie, de suffrage universel et d'universelle dignité humaine, qui n'avait pas eu de modèle et qui semblait destinée à n'avoir pas de lendemain, est devenue la loi durable de la nation, la forme définitive de la vie française, le type vers lequel évoluent lentement toutes les démocraties du monde.


Or, et c'est là surtout ce que je signale à vos esprits, l'audace même de la tentative a contribué au succès. L'idée d'un grand peuple se gouvernant lui-même était si noble qu'aux heures de difficulté et de crise elle s'offrait à la conscience de la nation. Une première fois en 1793 le peuple de France avait gravi cette cime, et il y avait goûté un si haut orgueil, que toujours sous l'apparent oubli et l'apparente indifférence, le besoin subsistait de retrouver cette émotion extraordinaire. Ce qui faisait la force invincible de la République, c'est qu'elle n'apparaissait pas seulement de période en période, dans le désastre ou le désarroi des autres régimes, comme l'expédient nécessaire et la solution forcée. Elle était une consolation et une fierté. Elle seule avait assez de noblesse morale pour donner à la nation la force d'oublier les mécomptes et de dominer les désastres. C'est pourquoi elle devait avoir le dernier mot. Nombreux sont les glissements et nombreuses les chutes sur les escarpements qui mènent aux cimes ; mais les sommets ont une force attirante. La République a vaincu parce qu'elle est dans la direction des hauteurs, et que l'homme ne peut s'élever sans monter vers elle. La loi de la pesanteur n'agit pas souverainement sur les sociétés humaines, et ce n'est pas dans les lieux bas qu'elles trouvent leur équilibre. Ceux qui, depuis un siècle, ont mis très haut leur idéal ont été justifiés par l'histoire.


Et ceux-là aussi seront justifiés qui le placent plus haut encore. Car le prolétariat dans son ensemble commence à affirmer que ce n'est pas seulement dans les relations politiques des hommes, c'est aussi dans leurs relations économiques et sociales qu'il faut faire entrer la liberté vraie, l'égalité, la justice. Ce n'est pas seulement la cité, c'est l'atelier, c'est le travail, c'est la production, c'est la propriété qu'il veut organiser selon le type républicain. À un système qui divise et qui opprime, il entend substituer une vaste coopération sociale où tous les travailleurs de tout ordre, travailleurs de la main et travailleurs du cerveau, sous la direction de chefs librement élus par eux, administreront la production enfin organisée.


Messieurs, je n'oublie pas que j'ai seul la parole ici et que ce privilège m'impose beaucoup de réserve. Je n'en abuserai point pour dresser dans cette fête une idée autour de laquelle se livrent et se livreront encore d'âpres combats. Mais comment m'était-il possible de parler devant cette jeunesse qui est l'avenir, sans laisser échapper ma pensée d'avenir ? Je vous aurais offensés par trop de prudence ; car quel que soit votre sentiment sur le fond des choses, vous êtes tous des esprits trop libres pour me faire grief d'avoir affirmé ici cette haute espérance socialiste qui est la lumière de ma vie.


Je veux seulement dire deux choses, parce quelles touchent non au fond du problème, mais à la méthode de l'esprit et à la conduite de la pensée. D'abord, envers une idée audacieuse qui doit ébranler tant d'intérêts et tant d'habitudes et qui prétend renouveler le fond même de la vie, vous avez le droit d'être exigeants. Vous avez le droit de lui demander de faire ses preuves, c'est-à-dire d'établir avec précision comment elle se rattache à toute l'évolution politique et sociale, et comment elle peut s'y insérer. Vous avez le droit de lui demander par quelle série de formes juridiques et économiques elle assurera le passage de l'ordre existant à l'ordre nouveau. Vous avez le droit d'exiger d'elle que les premières applications qui en peuvent être faites ajoutent à la vitalité économique et morale de la nation. Et il faut qu'elle prouve, en se montrant capable de défendre ce qu'il y a déjà de noble et de bon dans le patrimoine humain, qu'elle ne vient pas le gaspiller, mais l'agrandir. Elle aurait bien peu de foi en elle-même si elle n'acceptait pas ces conditions.


En revanche, vous, vous lui devez de l'étudier d'un esprit libre, qui ne se laisse troubler par aucun intérêt de classe. Vous lui devez de ne pas lui opposer ces railleries frivoles, ces affolements aveugles ou prémédités et ce parti pris de négation ironique ou brutale que si souvent, depuis un siècle même, les sages opposèrent à la République, maintenant acceptée de tous, au moins en sa forme. Et si vous êtes tentés de dire encore qu'il ne faut pas s'attarder à examiner ou à discuter des songes, regardez en un de vos faubourgs ? Que de railleries, que de prophéties sinistres sur l'œuvre qui est là ! Que de lugubres pronostics opposés aux ouvriers qui prétendaient se diriger eux-mêmes, essayer dans une grande industrie la forme de la propriété collective et la vertu de la libre discipline ! L'œuvre a duré pourtant ; elle a grandi : elle permet d'entrevoir ce que peut donner la coopération collectiviste. Humble bourgeon à coup sûr, mais qui atteste le travail de la sève, la lente montée des idées nouvelles, la puissance de transformation de la vie. Rien n'est plus menteur que le vieil adage pessimiste et réactionnaire de l'Ecclésiaste désabusé : " Il n'y rien de nouveau sous le soleil ". Le soleil lui-même a été jadis une nouveauté, et la terre fut une nouveauté, et l'homme fut une nouveauté. L'histoire humaine n'est qu'un effort incessant d'invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création.


C'est donc d'un esprit libre aussi que vous accueillerez cette autre grande nouveauté qui s'annonce par des symptômes multipliés : la paix durable entre les nations, la paix définitive. Il ne s'agit point de déshonorer la guerre dans le passé. Elle a été une partie de la grande action humaine, et l'homme l'a ennoblie par la pensée et le courage, par l'héroïsme exalté, par le magnanime mépris de la mort. Elle a été sans doute et longtemps, dans le chaos de l'humanité désordonnée et saturée d'instincts brutaux, le seul moyen de résoudre les conflits ; elle a été aussi la dure force qui, en mettant aux prises les tribus, les peuples, les races, a mêlé les éléments humains et préparé les groupements vastes. Mais un jour vient, et tout nous signifie qu'il est proche, où l'humanité est assez organisée, assez maîtresse d'elle-même pour pouvoir résoudre, par la raison, la négociation et le droit, les conflits de ses groupements et de ses forces. Et la guerre, détestable et grande tant qu'elle est nécessaire, est atroce et scélérate quand elle commence à paraître inutile.


Je ne vous propose pas un rêve idyllique et vain. Trop longtemps les idées de paix et d'unité humaines n'ont été qu'une haute clarté illusoire qui éclairait ironiquement les tueries continuées. Vous souvenez-vous de l'admirable tableau que vous a laissé Virgile de la chute de Troie ? C'est la nuit : la cité surprise est envahie par le fer et le feu, par le meurtre, l'incendie et le désespoir. Le palais de Priam est forcé et les portes abattues laissent apparaître la longue suite des appartements et des galeries. De chambre en chambre, les torches et les glaives poursuivent les vaincus ; enfants, femmes, vieillards se réfugient en vain auprès de l'autel domestique que le laurier sacré ne protège pas contre la mort et contre l'outrage ; le sang coule à flots, et toutes les bouches crient de terreur, de douleur, d'insulte et de haine. Mais par dessus la demeure bouleversée et hurlante, les cours intérieures, les toits effondrés laissent apercevoir le grand ciel serein et paisible et toute la clameur humaine de violence et d'agonie monte vers les étoiles d'or : Ferit aurea sidera clamor.


De même, depuis vingt siècles et de période en période, toutes les fois qu'une étoile d'unité et de paix s'est levée sur les hommes, la terre déchirée et sombre a répondu par des clameurs de guerre.


C'était d'abord l'astre impérieux de la Rome conquérante qui croyait avoir absorbé tous les conflits dans le rayonnement universel de sa force. L'empire s'effondre sous le choc des barbares, et un effroyable tumulte répond à la prétention superbe de la paix romaine. Puis ce fut l'étoile chrétienne qui enveloppa la terre d'une lueur de tendresse et d'une promesse de paix. Mais atténuée et douce aux horizons galiléens, elle se leva dominatrice et âpre sur l'Europe féodale. La prétention de la papauté à apaiser le monde sous sa loi et au nom de l'unité catholique ne fit qu'ajouter aux troubles et aux conflits de l'humanité misérable. Les convulsions et les meurtres du Moyen Âge, les chocs sanglants des nations modernes, furent la dérisoire réplique à la grande promesse de paix chrétienne. La Révolution à son tour lève un haut signal de paix universelle par l'universelle liberté. Et voilà que de la lutte même de la Révolution contre les forces du vieux monde, se développent des guerres formidables.


Quoi donc ? La paix nous fuira-t-elle toujours ? Et la clameur des hommes, toujours forcenés et toujours déçus, continuera-t-elle à monter vers les étoiles d'or, des capitales modernes incendiées par les obus, comme de l'antique palais de Priam incendié par les torches ? Non ! Non ! Et malgré les conseils de prudence que nous donnent ces grandioses déceptions, j'ose dire, avec des millions d'hommes, que maintenant la grande paix humaine est possible, et si nous le voulons, elle est prochaine. Des forces neuves y travaillent : la démocratie, la science méthodique, l'universel prolétariat solidaire. La guerre devient plus difficile, parce qu'avec les gouvernements libres des démocraties modernes, elle devient à la fois le péril de tous par le service universel, le crime de tous par le suffrage universel. La guerre devient plus difficile, parce qu'avec les gouvernements libres des démocraties modernes, elle devient à la fois le péril de tous par le service universel, le crime de tous par le suffrage universel. La guerre devient plus difficile parce que la science enveloppe tous les peuples dans un réseau multiplié, dans un tissu plus serré tous les jours de relations, d'échanges, de conventions ; et si le premier effet des découvertes qui abolissent les distances est parfois d'aggraver les froissements, elles créent à la longue une solidarité, une familiarité humaine qui font de la guerre un attentat monstrueux et une sorte de suicide collectif.


Enfin, le commun idéal qui exalte et unit les prolétaires de tous les pays les rend plus réfractaires tous les jours à l'ivresse guerrière, aux haines et aux rivalités de nations et de races. Oui, comme l'histoire a donné le dernier mot à la République si souvent bafouée et piétinée, elle donnera le dernier mot à la paix, si souvent raillée par les hommes et les choses, si souvent piétinée par la fureur des événements et des passions. Je ne vous dis pas : c'est une certitude toute faite. Il n'y a pas de certitude toute faite en histoire. Je sais combien sont nombreux encore aux jointures des nations les points malades d'où peut naître soudain une passagère inflammation générale. Mais je sais aussi qu'il y a vers la paix des tendances si fortes, si profondes, si essentielles, qu'il dépend de vous, par une volonté consciente, délibérée, infatigable, de systématiser ces tendances et de réaliser enfin le paradoxe de la grande paix humaine, comme vos pères ont réalisé le paradoxe de la grande liberté républicaine. Œuvre difficile, mais non plus œuvre impossible. Apaisement des préjugés et des haines, alliances et fédérations toujours plus vastes, conventions internationales d'ordre économique et social, arbitrage international et désarmement simultané, union des hommes dans le travail et dans la lumière : ce sera, jeunes gens, le plus haut effort et la plus haute gloire de la génération qui se lève.


Non, je ne vous propose pas un rêve décevant ; je ne vous propose pas non plus un rêve affaiblissant. Que nul de vous ne croit que dans la période encore difficile et incertaine qui précédera l'accord définitif des nations, nous voulons remettre au hasard de nos espérances la moindre parcelle de la sécurité, de la dignité, de la fierté de la France. Contre toute menace et toute humiliation, il faudrait la défendre : elle est deux fois sacrée pour nous, parce qu'elle est la France, et parce qu'elle est humaine


Même l'accord des nations dans la paix définitive n'effacera pas les patries, qui garderont leur profonde originalité historique, leur fonction propre dans l'œuvre commune de l'humanité réconciliée. Et si nous ne voulons pas attendre, pour fermer le livre de la guerre, que la force ait redressé toutes les iniquités commises par la force, si nous ne concevons pas les réparations comme des revanches, nous savons bien que l'Europe, pénétrée enfin de la vertu de la démocratie et de l'esprit de paix, saura trouver les formules de conciliation qui libéreront tous les vaincus des servitudes et des douleurs qui s'attachent à la conquête. Mais d'abord, mais avant tout, il faut rompre le cercle de fatalité, le cercle de fer, le cercle de haine où les revendications même justes provoquent des représailles qui se flattent de l'être, où la guerre tourne après la guerre en un mouvement sans issue et sans fin, où le droit et la violence, sous la même livrée sanglante, ne se discernent presque plus l'un de l'autre, et où l'humanité déchirée pleure de la victoire de la justice presque autant que de sa défaite.


Surtout, qu'on ne nous accuse point d'abaisser et d'énerver les courages. L'humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Le courage, aujourd'hui, ce n'est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la Guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu'elle éclatera sur d'autres. Le courage, ce n'est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l'exaltation de l'homme, et ceci en est l'abdication. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c'est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie. Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans les lassitudes inévitables l'habitude du travail et de l'action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c'est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu'il soit ; c'est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c'est de devenir, autant que l'on peut, un technicien accompli ; c'est d'accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la condition de l'action utile, et cependant de ménager à son regard, à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues. Le courage, c'est d'être tout ensemble, et quel que soit le métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c'est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l'approfondir, de l'établir et de la coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c'est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu'aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir mais de n'en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.


Ah ! Vraiment, comme notre conception de la vie est pauvre, comme notre science de vivre est courte, si nous croyons que, la guerre abolie, les occasions manqueront aux hommes d'exercer et d'éprouver leur courage, et qu'il faut prolonger les roulements de tambour qui dans les lycées du premier Empire faisaient sauter les cœurs ! Ils sonnaient alors un son héroïque ; dans notre vingtième siècle, ils sonneraient creux. Et vous, jeunes gens, vous voulez que votre vie soit vivante, sincère et pleine. C'est pourquoi je vous ai dit, comme à des hommes, quelques-unes des choses que je portais en moi.


Jean Jaurès

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 05:50

Les OGM, le combat continue...


Dans la lignée du Grenelle de l'environnement, les OGM reviennent sur le devant de la scène avec une nouvelle loi. Cette loi revient est tellement contreversée qu'elle a généré un psychodrame à droite entre la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet , Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé. Au-delà, ce qui est plus important, c'est qu'en fait elle reconnaissait elle-même que l'UMP au Sénat avait cédé devant les lobbies et que sans scrupule l'UMP remettait en cause le grenelle de l'environnement. Cela n'a cependant pas été aussi simple, car en final à l'Assemblé Nationale, le projet de loi ayant été adopté par seulement 21 voix d'écart...


Pour bien comprendre ce qui se trame sur les OGM, je reviens sur le texte du Sénat, et sur le vote de l'Assemblée avec le communiqué de la Confédération Paysanne.


Mais le combat n'est pas fini, avec la pétition qui est lancée avec l'amendement 252 déposé par la Gauche (PC) et qui a été voté y compris par des députés UMP.


Pour ceux qui doutent encore des OGM, je leur conseille le livre de marie-Monique Robin sur Monsento...


A suivre,


DH


Petit retour en arrière, l'adoption par le Sénat le 11 février 2008...




Après trois jours de débats animés, le Sénat a adopté le 11 février dernier le projet de loi sur les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) présenté par le gouvernement. Mais les sénateurs ne se sont pas contentés de l'adopter dans sa version d'origine et ont précisé de nombreux points à travers l'adoption d'amendements ; points très sensibles qui ont finalement remis au premier plan la confrontation pro-ogm/anti-ogm. Dès l'ouverture de la première séance, Michel Barnier, le ministre de l'agriculture a annoncé la reprise des essais en plein champ dès cette année et ce, sans attendre l'institution par la loi du Haut Conseil des biotechnologies, chargé de procéder à l'évaluation préalable du risque lié à ce type d'essais, ce qui a suscité de vives réactions au sein des associations de protection de l'environnement.


Des expressions et des mots lourds de sens


Les sénateurs ont maintenu l'expression « la liberté de consommer et de produire avec ou sans organisme génétiquement modifié » mais l'ont complétée par « dans le respect des prescriptions communautaires », ce qui fait référence à la notion de seuil de contamination acceptable.


Le Sénat a par ailleurs validé la nouvelle dénomination de la haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés qui devient « le Haut conseil des biotechnologies ». Cette instance pourrait être amenée notamment à formuler des avis sur les risques mais également sur les bénéfices des OGM. Elle pourra être saisie par les associations de défense des consommateurs, des associations de protection de l'environnement, des associations ou unions d'associations représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique, des groupements de salariés et des groupements professionnels concernés. Les amendements pour l'existence d'un comité scientifique et d'un comité de la société civile au sein de la Haute autorité ont été adoptés. Le président de l'instance et par conséquent des deux comités serait un scientifique choisi en fonction de ses compétences et de la qualité de ses publications. ?


Le projet de loi inclus désormais la récolte, le stockage et le transport d'OGM et non plus uniquement à la mise en culture. Tous ces secteurs seront encadrés par un certain nombre de prescriptions réglementaires visant à limiter les risques de contamination. Ces prescriptions incluent notamment des distances entre cultures. Ces distances seront fixées pour chaque type de culture par le ministre chargé de l'agriculture. En cas de non-respect des prescriptions, les cultures pourront être détruites. Inversement, les sénateurs ont instauré un nouveau délit de fauchage passible de 2 ans de prison et de 75.000 euros d'amende. En cas de destruction d'un essai de recherche, la peine serait portée à 3 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
spécifique au


En cas de contamination de produits, l'exploitant propriétaire de la parcelle OGM sera responsable et devra verser un préjudice. Le préjudice sera à hauteur des pertes commerciales résultant de la non-vente d'un produit étiqueté OGM. Le projet de loi introduit également une garantie financière obligatoire pour les exploitants.

Enfin, en termes de transparence, l'article 6 dans sa version actuelle instaure un comité de surveillance biologique du territoire qui devra « s'assurer de l'état sanitaire et phytosanitaire des végétaux et des effets non intentionnels des pratiques agricoles sur l'environnement ». D'autre part les parcelles cultivant des OGM seront signalées dans un registre national qui sera rendu public


Une déception évidente


Suite à l'annonce officielle de l'adoption du projet de loi, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet ont remercié les parlementaires. Selon Jean-Louis Borloo, la qualité des échanges a permis un débat constructif et sans tabou dans l'esprit du Grenelle Environnement pour plus de transparence et de responsabilité. Mais cette position n'est pas du tout partagée par les associations de protection de l'environnement et les partis écologistes.


Pour La fédération France Nature Environnement, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et la Fondation Nicolas Hulot, le projet de loi n'est pas conforme, ni au principe de précaution, ni aux conclusions du Grenelle de l'environnement. Le Haut Conseil des biotechnologies est qualifié d'usine à gaz et les associations y voient une scission inacceptable entre scientifiques et société civile. Elles déplorent également que la coexistence entre cultures OGM et non OGM soit explicitement consacrée. Les travaux du Grenelle avaient pourtant acté que la coexistence des cultures OGM et non OGM est scientifiquement impossible, expliquent-t-elles.

Le parti écologiste de Corinne Lepage, Cap 21, ajoute que le seuil communautaire d'étiquetage de 0,9 % devient par la rédaction des sénateurs un seuil de contamination permettant de légaliser la contamination de l'ensemble des cultures. Cap 21 regrette également que le projet n'engage pas la responsabilité des producteurs/détenteurs de semences sur les préjudices environnementaux et sanitaires d'une pollution génétique.


Pour Greenpeace, ce projet de loi fait office de trahison envers les engagements du Grenelle. Pas de conformité avec la directive européenne, pas de conformité avec l'opinion publique, pas de conformité avec le Grenelle, le texte voté est une triple trahison, estime Arnaud Apoteker. Pas d'étiquetage des produits animaux nourris aux OGM, pas d'information des mairies, des partenaires agricoles, pas non plus d'information des voisins en temps et en heure, protection du secret industriel, refus de l'implication des collectivités locales, dénonce Greenpeace. Pour l'association il est clair que les cultures d'OGM peuvent donc s'implanter partout et dans le secret.


Le parti des Verts par la voie de sa porte-parole Anne Souyris est tout aussi déçu : le torpillage par les parlementaires de droite de la loi sur les OGM a commencé au Sénat, estiment les Verts. Être à la hauteur du nécessaire changement écologique ne se décrète pas. L'attitude des sénateurs UMP, qui choisissent de relayer la parole des lobbies plutôt que la parole des citoyens le prouve malheureusement, ajoute Anne Souyris dans son communiqué.


Tous les regards sont désormais tournés vers l'Assemblée Nationale qui doit à son tour examiner le texte conformément à la procédure législative. Les députés seront consultés début avril soit quelques semaines après les élections municipales.

F.ROUSSEL


 

Après le Sénat, l'Assemblée Nationale, un texte adopté de justesse...


Loi OGM : très faible écart à l'Assemblée Nationale avant la deuxième lecture ! Les députés se rapprochent du peuple.


Communiqué de presse - 10 avril 2008


La Confédération paysanne constate que le vote des députés sur la loi OGM hier à l'Assemblée Nationale s'est conclu par un écart de seulement 21 voix sur le texte finalement adopté.


Ce résultat démontre que la distance entre le refus persistant des OGM par les français-e-s et la décision politique des élus sur la loi s'est considérablement réduite. Presque la moitié des députés aurait voulu un texte qui garantisse véritablement la liberté et le droit de produire et consommer sans OGM


Pour la Confédération paysanne, le travail d'information, de discussion a considérablement porté. La force de conviction de ses syndicats départementaux et de tous les partenaires a permis la prise de conscience des enjeux d'une opposition à la contamination par les OGM de l'agriculture, l'apiculture et l'alimentation.


Pour les secondes lectures du texte devant les deux Assemblées, la Confédération paysanne va poursuivre ce travail sans compter ses efforts.


Pour commencer, elle appelle, avant la lecture du texte au Sénat les 16 et 17 avril prochains, tous les acteurs de l'agriculture et de l'alimentation de qualité à soutenir l'amendement 252 d'André Chassaigne dans l'article en signant et faisant signer l'appel du comité 252 sur http://www.amendement252.blogspot.com/


La Confédération paysanne est désormais certaine que les élus, devant un texte de loi aussi important pour l'avenir de l'alimentation en France et en Europe, sont en situation de voter avec toute leur liberté de conscience au delà des clivages politiques préservant un environnement sain pour les générations présentes et à venir.


La Confédération paysanne poursuit la mobilisation pour un avenir sans OGM



Et maintenant, l'appel du comité 252...


L'Appel du « Comité 252 »

Nous, producteurs, agriculteurs, restaurateurs, consommateurs, gastronomes et citoyens, sommes viscéralement attachés aux AOC et labels de qualité qui font la renommée de la France, comme à la protection de l'agriculture conventionnelle et biologique ainsi que des espaces naturels remarquables. L'avenir de ce patrimoine national serait irrémédiablement menacé par les disséminations d'OGM.

Nous nous félicitons de l'adoption par l'Assemblée Nationale de l'amendement 252 ajoutant à l'article 1 du projet de loi sur les OGM que ces organismes ne peuvent être cultivés que dans le respect « des structures agricoles, des écosystèmes locaux, et des filières de production et commerciales qualifiées "sans organismes génétiquement modifiés" et en toute transparence ».


Au moment où le président de la République veut faire inscrire notre gastronomie au patrimoine mondial de l'Unesco, il serait inconcevable de faire marche arrière.


Par notre signature, nous demandons solennellement au gouvernement de s'engager à respecter le vote du Parlement et de s'opposer à toute tentative de suppression de l'amendement 252 jusqu'à l'adoption définitive de la loi.


Pour signer l'appel : http://petition2.yeppa.org/index.php



Premiers signataires  :


Jean-Marc Ayrault (président du groupe SRC), Jean-Claude Sandrier (président du groupe GDR), André Chassaigne (député du Puy-de-Dôme), Delphine Batho (députée des Deux-Sèvres), Philippe Martin (député du Gers), Alain Bocquet (député du Nord), Jean-Pierre Brard (député de Seine-Saint-Denis), Chantal Robin-Rodrigo (députée des Hautes-Pyrénées), Martine Billard (députée de Paris), Yves Cochet (député de Paris), Jacqueline Fraysse (députée des Hauts-de-Seine), Marylise Lebranchu (députée du Finistère), Jean-Paul Lecoq (député de Seine-Maritime), Noël Mamère (député de la Gironde), Germinal Peiro (député de la Dordogne), François Brottes (député de l'Isère), Corinne Erhel (députée des Cotes d'Armor), Jean Gaubert (député des Cotes d'Armor), Frédérique Massat (députée de l'Ariège), Annick Leloch (députée du Finistère), Philippe Tourtelier (député d'Ille-et-Vilaine), Jean-Jack Queyranne (député du Rhône), François de Rugy (député de Loire-Atlantique), Arnaud Montebourg (député de Saône-et-Loire), François Hollande (député de la Corrèze), Marie-Georges Buffet (députée de Seine-Saint-Denis)


 

Il y a urgence, à lire : OGM: l'UMP et le gouvernement achèvent le détricotage du projet de loi

 





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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 05:44

Jean- Luc Mélenchon en grande forme... Et comme le rappelle l'article du Figaro, il n'a pas failli à sa réputation.
DH

Mélenchon hésite encore à «divorcer avec le PS» (*)

VIDÉO - Le sénateur PS était l'invité sur France Info de l'émission «Parlons Net !», dont lefigaro.fr est l'un des partenaires. Une heure d'entretien musclé et sans langue de bois.

Quelques coups de gueule et une réflexion percutante sur l'actualité française et internationale. Pendant une heure dans les studios de France Info, Jean-Luc Mélenchon n'a pas failli à sa réputation en participant à l'émission «Parlons Net !», le premier club de la presse Internet dont lefigaro.fr est l'un des partenaires. Pour ce septième numéro, outre lefigaro.fr il était interrogé par David Abiker de France Info, Philippe Cohen de marianne2.fr et Daniel Schneidermann d'arrêtsurimages.net. Nous vous proposons l'intégralité de l'émission en six séquences thématiques.



Selon Marianne l’UIMM aurait soudoyé certains sénateurs. Jean-Luc Mélenchon s’étonne et avoue sa méconnaissance des procédures de contrôle du Sénat dans ce domaine.

Jean-Pierre Legrand, sénateur de la majorité, estime au sujet du projet de loi sur les OGM que certains parlementaires UMP ont été "actionnés" par le laboratoire leader dans le domaine, Mosanto. J.L. Mélenchon réagit sur le lobbying au niveau européen et parlementaire.

Quelle stratégie pour J.L. Mélenchon au sein du PS ou en dehors, entre analyse et doutes existentiels. Y aller ou pas, dehors ou dedans ?

Jean-Luc Mélenchon évoque la laïcité, sa proximité d’idée et de valeurs avec la Franc-Maçonnerie, il dénonce la vision sarkozienne du choc des civilisations

Jean-Luc Mélenchon pousse un coup de gueule sur le Tibet et canarde au passage les pratiques spectaculaires de Reporters Sans Frontières

Jean-Luc Mélenchon sénateur, mais aussi bloggueur, surfer et Facebooker : il a près de 300 "amis dans Facebook"...

Le meilleur des sites cette semaine


ParlonsNet n°7 J.L. Mélenchon Bestof sites


        (*) France info.fr
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 05:23

Nicolas Sarkozy se voulait en grand défenseur des salariés de Gandrange. Il s'est fait fort de leur apporter le soutien de l'Etat. Il a rencontré il y a quelques temps leur patron monsieur Lakshmi Mittal au retour de son fameux voyage en Inde.


Résultat, aujourd'hui, rien ! La fermeture partielle de Gandrange est confirmée. Avec la suppression de 575 emplois sur 1100.


Pour mieux comprendre l'affaire, je vous propose de lire l'analyse de Laurent Mafféis de PRS. C'est très bien résumé, et c'est tout à fait éclairant.


Pour mémoire, je tiens aussi à rappeler que Monsieur Lakshmi MITTAL est aujourd'hui au conseil d'administration d'EADS. Il a été désigné en tant qu' « indépendant » sous la présidence Sarkozy, lors de la refonte du conseil d'administration fin 2007. C'est vrai qu'il pèse lourd, mais il est dans une stricte logique financière, et s'embarrasse peu des contraintes environnementales. Drôle de référence pour EADS, mais c'est une autre histoire...


A suivre,


DH


Gandrange : l'acier au péril de la finance et du libéralisme, par Laurent MAFFEIS de PRS



Le géant mondial de l'acier Arcelor-Mittal a décidé de passer en force et de supprimer 600 emplois à l'usine de Gandrange en Lorraine. Alors qu'il avait suspendu son plan social jusqu'en avril, Mittal vient de confirmer par courrier aux syndicats son intention de poursuive la liquidation de l'usine. Pourtant le groupe a dégagé près de 8 milliards d'euros de profits en 2007, une hausse de 30%. Un exemple emblématique des aberrations économiques du capitalisme et des impasses industrielles et sociales auxquelles conduit le libéralisme européen dans un secteur stratégique comme l'acier.


Arcelor : un « Airbus de l'acier » mort né


Le géant français de l'acier Usinor-Sacilor avait fait partie des industries nationalisées en 1981, étant en quasi faillite dans les mains d'un patronat familial dépassé à l'époque sur le plan technique. De 1981 à 1995, l'Etat va injecter60 milliards de francs dans le secteur, autant pour accompagner de nombreux licenciements que pour pérenniser une partie de l'outil industriel grâce à d'énormes efforts de recherches et d'investissements.


Alors qu'Usinor s'est redressée, la droite le privatise pour à peine 10 milliards de francs en 1995 pour renflouer le budget de l'Etat. Le groupe étant désormais côté en bourse, il risque d'être racheté et démantelé, tout comme ses homologues belges, luxembourgeois et espagnols qui décident de se regrouper, sous l'impulsion des gouvernements pour former en 2001 un géant européen de l'acier Arcelor. Surnommé « l'Airbus de l'acier », Arcelor devient alors le numéro un mondial du secteur et leader technologique des aciers fins et complexes. Pas pour très longtemps.


La fusion Arcelor-Mittal facilitée par l'Europe libérale


C'est un épisode que Sarkozy aimerait bien faire oublier. En à peine 4 mois entre janvier et juin 2006, le groupe Mittal est parvenu mener à bien une OPA sur le géant européen Arcelor. A l'époque, après quelques protestations médiatiques du gouvernement Villepin au nom du patriotisme économique, la plus grande fusion jamais réalisée dans l'acier obtient successivement tous les feux verts des autorités. Notamment ceux des autorités boursières qui autorisent l'OPA et ceux de la Commission européenne qui se borne à ne pas voir de risque majeur pour la concurrence.


La direction d'Arcelor exprime pourtant les pires craintes industrielles et sociales si elle est avalée par une firme qui a la réputation d'être un vautour de l'acier. Faute d'harmonisation européenne en matière industrielle, Mittal profite aussi de la division des pays européens concernés par le dossier. Au début du processus, le Luxembourg, où se trouve le siège social d'Arcelor, n'a pas de législation protectrice contre les OPA et pour y remédier le parlement luxembourgeois en examine une dans l'urgence, en menaçant de bloquer ainsi la fusion.


Mais Mittal négocie avec le premier ministre luxembourgeois Juncker qui accepte de lever ces restrictions en l'échange du maintien du siège social du nouveau groupe au Luxembourg. Pour cela, le Luxembourg avait gardé une arme décisive : une participation publique (autour de 5%) dans Arcelor, faisant de l'Etat luxembourgeois un actionnaire de référence du groupe, là où la France avait commis l'erreur de vendre ses dernières actions publiques en 1997 sous l'impulsion de Dominique Strauss-Kahn.


L'ultime coup de poignard dans le dos d'Arcelor lui est enfin donné par les autorités boursières - indépendantes - qui condamnent les tentatives d'Arcelor de s'allier avec une firme russe pour faire échouer l'OPA de Mittal. Alors que la direction d'Arcelor a encore la confiance d'une courte majorité de ses actionnaires, les autorités boursières suspendent la cotation du titre Arcelor pour entrave à la liberté des marchés, ce qui précipite le succès de Mittal qui prend ainsi le contrôle de 95% des titres d'Arcelor.


Mittal : un vautour financier de l'acier


Le gouvernement français fait alors mine de croire aux promesses de Mittal qui n'a pas peur d'affirmer à l'époque : « Mittal Steel mesure l'importance que la Lorraine attache à l'industrie sidérurgique. Aucune suppression d'emplois n'aura lieu en Lorraine. Le groupe continuera à investir dans la recherche et le développement. » Informé par la direction d'Arcelor, le gouvernement sait pourtant très bien quel est le modèle économique de Mittal.


Le groupe a bâti tout son développement grâce au rachat d'aciéries en faillite dans les années 1970 et 1980, un investissement à bas coût qui s'est révélé ultra rentable avec l'envolée de la demande mondiale d'acier depuis les années 1990. Mittal s'est ensuite spécialisé dans le rachat à prix soldé des complexes sidérurgiques privatisésméthodes de choc pour maximiser ses profits. Comme en 2006 où le groupe a fait le forcing auprès du gouvernement mexicain pour qu'il envoie 800 policiers pour stopper la grève d'une usine occupée par 500 salariés, dont un des leaders syndicaux sera tué dans l'opération. dans les pays de l'est. Son management est dominé par des juristes et des financiers plutôt que par les ingénieurs et chimistes. Mittal n'hésite pas d'ailleurs à utiliser des


Lakshmi Mittal lui-même ne se cache pas d'ailleurs de se concentrer sur la recherche du profit à court terme : il reconnaît que son groupe est positionné sur les secteurs à plus bas coûts qu'Arcelor et que « Mittal est plus active sur les marchés de court terme » (interview à l'Express octobre 2007). Il promet d'ailleurs de dégager 1 milliard d'euros d'économies grâce à la fusion et d'accroitre son profit d'au moins 4 milliards de dollars en trois ans, objectif qu'il va dépasser dès 2007 avec plus de 10 milliards de dollars de profits.



L'ami Mittal

 

Grisé par les perspectives de profit offertes par Mittal, les milieux financiers français ont multiplié les signes bienveillants son égard. Le milliardaire François Pinaud, ami de Chirac, intervient en sa faveur dans le bras de fer face à la direction d'Arcelor. Il sera récompensé par un poste au conseil d'administration du nouveau géant, qui est pourtant étranger aux secteurs du groupe Pinault.


Et comme Sarkozy lui-même ne fait jamais les choses à moitié, il reçoit chaleureusement Mittal à Paris en octobre 2007 alors que celui-ci vient de boucler définitivement les suites de la fusion. Mittal est même intronisé pour l'occasion grand mécène du musée Guimet à Paris et Paris donne son feu vert pour qu'il soit nommé membre du conseil d'administration d'EADS. Une aberration car Mittal va ainsi pouvoir participer au contrôle d'un de ses plus gros clients européens.


Mittal le rend bien à Sarkozy puisqu'il déclare à l'Express "le président Sarkozy travaille à des réformes qui, me semble-t-il, sont très positives". On mesure ainsi la tromperie que représente la visite théâtrale de Sarkozy auprès des ouvriers de Gandrange licenciés par son ami Mittal.


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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 06:00

Nicolas Sarkozy et les HLM, le roi de l'esbroufe



Nicolas Sarkozy a trouvé une idée géniale ( ?) pour réduire le problème des listes d'attentes pour accéder à un logement HLM : Tout simplement en abaissant les seuils d'accès ! Mécaniquement ainsi, le nombre de demandeurs diminuera effectivement. Les indicateurs seront bons, et Nicolas Sarkozy aura réussi son objectif...


Il est clair qu'il se moque du monde. En abaissant les seuils d'accès, ceux qui sont à la limite et pas vraiment aisés seront encore plus dans la précarité, car ils n'auront pas accès au logement HLM, et ne seront pas assez « riches » pour accéder au secteur privé, dont les prix des loyers ne cessent d'augmenter.


Marie - Noëlle Lienemann, ancienne secrétaire d'Etat au logement dans le gouvernement Jospin réagit aux annonces du Président de la République.

 

 


DH

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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 05:48

Jean-Luc Mélenchon a une autre vision sur les jeux olympiques et le boycott. Son point de vue détonne un peu du discours ambiant. Il est comme toujours argumenté.


Dans tous les cas, cela donne à réfléchir.


Si dans un premier temps, je voyais les choses autrement, j'avoue douter aujourd'hui. Les 900 commentaires qui suivent le billet de Jean-Luc Mélenchon sur son blog contribuent aussi au débat, et montrent que la question n'est pas simple, et qu'il n'est pas si facile de se forger une opinion en toute indépendance...


A suivre. 


DH


 

JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC LE BOYCOTT DES JEUX DE PEKIN ET LA PROPAGANDE ANTI CHINOISE, par Jean Luc Mélenchon

 


Je ne suis pas communiste chinois. Je ne le serai jamais. Mais je ne suis pas d'accord avec les manifestations en faveur du boycott des jeux olympiques. Je ne suis pas d'accord avec l'opération de Robert Ménard contre les jeux olympiques de Pékin. Je ne suis pas d'accord avec la réécriture de l'histoire de la Chine à laquelle toute cette opération donne lieu. Je ne partage pas du tout l'enthousiasme béat pour le Dalaï lama ni pour le régime qu'il incarne. Pour moi, le boycott des jeux est une agression injustifiée et insultante contre le peuple chinois. Si l'on voulait mettre en cause le régime de Pékin il fallait le faire au moment du choix de Pékin pour les jeux. Il ne fallait  pas permettre à la Chine d'être candidate. Il fallait le dire en Chine. Ce qui se fait est une insulte gratuite et injustifiée contre les millions de chinois qui ont voulu et préparent activement les jeux. Pour moi il flotte un relent nauséabond de racisme sur cette marmite !


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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste
11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 05:53

Surprise au sein de l'équipe municipale de Vitrolles !



Je ne souhaite pas sur ce blog commenter l'action municipale de la nouvelle équipe en place. Elle a été élue, et je lui fais confiance pour qu'elle applique son programme. Je n'interviendrai quand cas de dérive ! Il n'y en a pas eu dans le 1er mandat, pourquoi y - en aurait - il dans le 2nd ?


Par contre je ne m'interdit pas certaines analyses politiques. Ainsi hier matin, jeudi 10 avril j'ai eu la surprise de découvrir dans La Provence la création d'un groupe « démocrate et social » composé de 2 adhérents du Modem au sein de la majorité municipale ! Ces 2 adhérents du Modem se disent « porteurs des valeurs humanistes (les initiés comprendront) et sociales du centrisme ». Pourquoi pas ? Cela n'a rien de condamnable !


Mais voilà donc que le Modem représenté par William Carulla a été battu aux élections au 1er tour, et voilà qu'il réapparait au sein de l'équipe municipale !


Il est vrai que Guy Obino s'est présenté sous une étiquette de « rassemblement républicain et d'ouverture », c'est-à-dire sans étiquette politique...


Tout cela ne me parait pas d'une grande clarté politique vis-à-vis des électeurs Vitrollais.


Par ailleurs sauf erreur, le PS revendique la victoire sur Vitrolles, alors que le logo n'est jamais apparu pendant la campagne électorale ! Vis-à-vis du Parti Socialiste, parti chargé d'une histoire et porteur de valeurs dont peuvent être fiers les militants, cela ne me parait pas très honnête. Pourquoi ne pas être fier d'un parti qui vous a donné l'investiture pour défendre ses couleurs et à qui quelque part vous devez votre mandat de Maire et de Conseiller Général ?


Guy Obino a donc largement anticipé sans vouloir le dire ou l'assumer le schéma prôné par Ségolène ROYAL, relayé par Jean - Noël GUERINI dans les Bouches du Rhône de l'ouverture au modem et plus (Il y avait un candidat ex-UMP de fraiche date sur la liste de Guy Obino)...


Guy Obino, pourra revendiquer qu'il avait raison. Je rappellerai cependant qu'il a bénéficié du fait que même à droite, les électeurs républicains ne voulaient pas du candidat UMP qui avait fait lui, l'ouverture à l'extrême droite !


A suivre...


DH



Pour en savoir plus :


L'élection municipale de Vitrolles de mars 2008, entre les 2 tours et plus...

L'actualité de la campagne municipale 2008 à Vitrolles avant le 1er tour

Vitrolles, Elections municipales 2008 sur le net  





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Published by Didier HACQUART - dans Municipales 2008
10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 05:36

L'UIMM, Denis GAUTIER - SAUVAGNAC et la « fluidification des relations sociales »...



Dans l'affaire de l'UIMM, une phrase lâchée par Denis Gautier - Sauvagnac, l'ex directeur général de l'UIMM a fait couler beaucoup d'encre en jetant l'opprobre sur les syndicats. En effet les 19 millions d'€ en liquide de l'UIMM auraient servi à « fluidification des relations sociales ». Les médias se sont fait un plaisir de pointer du doigt les syndicats et de relayer l'information. Etait- ce réellement une information ou une conclusion hâtive ?


Si ce dossier peut avoir un aspect syndical, il ne faut pas forcément mettre tout le monde dans le même panier et au contraire bien étudier l'histoire de la fédération de la métallurgie.


Il ne faut pas aussi se détourner de l'aspect politique et des fameux amendements UIMM passés tard la nuit via des cavaliers parlementaires (amendements déposés sans lien avec l'objet de la loi en discussion). Ces dernières années, plusieurs amendements de ce type ont d'ailleurs été rejetés par le conseil constitutionnel.


Le dernier aspect est celui de la finalité de la fameuse « caisse noire ». Le groupe PSA vient de dévoiler qu'il a bénéficié en 2007 de 550 000 €, suite à un conflit dans son usine d'Aulnay. Cela n'a rien d'illégal, et l'argent provient de l'EPIM. Ce qui est par contre choquant, c'est l'utilisation de ces 550 000 € :


Le constructeur, qui avait refusé les revendications des grévistes, appelant à une augmentation de salaire, a donc comblé les pertes de ces six semaines de grève avec l'argent de l'UIMM. Peugeot, qui s'était alors montré intransigeant sur les revendications salariales de ses employés, avait donc fait une demande à la caisse patronale, qui lui avait été accordée.


Le délégué CGT du groupe PSA dénonçait également, mardi 8 avril, sur I-Télé, des "méthodes de gangster", et affirmait que le constructeur avait proposé de l'argent aux non-grévistes pour qu'ils assument la charge de travail des grévistes. (1)


La finalité de la cagnotte de 600 millions d'€ est pour les entreprises de la métallurgie de disposer d'une caisse antigrève.


L'aveu de PSA démontre que ces "méthodes antisyndicales " ne sont pas des vieilles histoires qui datent de 30 ans. Cela continue encore aujourd'hui. Pour mémoire, Liaisons sociales de ce mois - ci rappelle dans son édito, que « les pratiques de l'UIMM sont issues de la guerre froide et de la lutte menée par le patronat contre l'influence marxiste au sein du monde politique et syndical... »

 

Comme déjà évoqué, cela justifiait le soutien à Giscard contre Mitterrand en 1981, et le soutien aux syndicats anti - marxistes...


Pour la petite histoire, Frédéric Saint-Geours, l'ancien directeur général de Peugeot, a été nommé président de l'UIMM le 20 décembre dernier et Christian Streiff, le patron de PSA, siège au bureau. Ce sont des personnes certainement bien placées pour discuter du dialogue social dans les entreprises...


A suivre...


DH



Pour en savoir plus :


Lundi 24 mars 2008 : UIMM: un siècle de pressions patronales

Samedi 9 février 2008 : L'enquête UIMM qui va à droite...

Mardi 27 novembre 2007 : Affaire UIMM, le livre noir du patronat français 2001 - 2007


Mardi 30 octobre 2007 : Le scandale de l'affaire Denis GAUTIER - SAUVAGNAC et de l'UIMM



(1) JDD.fr


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Published by Didier HACQUART - dans Réflexions