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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 06:32



Soutenons l'appel de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez !


Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez lancent un appel à la création d'un nouveau parti politique de Gauche.


Vous pouvez dès aujourd'hui soutenir cet appel à la construction d'un nouveau parti de gauche lancé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez. En effet trouvez-vous  votre compte avec la gauche telle qu'elle est aujourd'hui ?


La crise du capitalisme éclate sous nos yeux. Mais la gauche n'apparaît pas comme une alternative. Elle échoue à s'opposer efficacement à la droite. Elle y renonce même parfois ! Dans plusieurs pays européens, les partis majoritaires à gauche gouvernent avec la droite. Nous ne voulons pas perdre notre temps et notre énergie à attendre qu'ils se ressaisissent. C'est maintenant qu'il faut agir pour un nouvel horizon pour le futur de l'Humanité. Rien de moins.


C'est pourquoi la construction de ce nouveau parti de gauche est une bonne nouvelle. Tourner la page du capitalisme quand il nous replonge dans les débâcles qui ont déjà fait les désastres du passé, c'est si difficile. Mais c'est l'urgence ! Transformer le système et le contenu de la production pour éviter la catastrophe écologique qui s'avance, cela parait une tâche tellement hors de portée. Mais c'est vital ! Changer la répartition des richesses pour que le plus grand nombre vive enfin dignement, cela semble ardu. Mais pouvons-nous accepter l'enrichissement colossal d'une petite minorité pendant que la misère s'étend ? Refonder la République et redonner le pouvoir aux citoyens en toutes choses, c'est devenu presque utopique. Mais sinon quel moyen pour changer le monde ? Faire vivre une laïcité intransigeante, c'est désormais un engagement souvent vilipendé. Mais sans cela, quelle société laisserait-on s'imposer ? Construire une Europe enfin démocratique et sociale, cela heurte de front le Traité de Lisbonne ? Mais la solidarité des peuples vaut mieux que leur concurrence !


Tout cela il faut oser le vouloir, ici et maintenant, en faire un programme de gouvernement, un projet de rassemblement majoritaire de notre peuple. Pour cela il faut  bousculer les conformismes, les opportunismes, les sectarismes, la résignation. Die Linke en Allemagne a montré que cette ambition pouvait faire son chemin. En France, nous le pouvons aussi. Nous savons de quelle magnifique et longue histoire nous pouvons être les héritiers. Nous pouvons reconstruire une gauche digne de ce nom, sans complexe face à la droite et au capitalisme. C'est pour cela que nous soutenons la création du nouveau parti de gauche.


Pour apporter son soutien, cliquez ICI.


Pour en savoir plus : http://www.casuffitcommeca.fr

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Published by Didier HACQUART - dans PARTI DE GAUCHE
7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 11:48

 



Communiqué de Jean-Luc MELENCHON et Marc DOLEZ

 

 

 

Ca suffit comme ça !

 

 

Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l’emporte avec sa proposition d’alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l’ont emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec. Elles avalisent l’Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l’abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n’y change rien malheureusement.

 

Pour nous, ça suffit comme ça !

 

Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays. Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !

 

Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d’une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l’initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy. Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l’écosystème. Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l’a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d’engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d’un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes. Nous savons qu’une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l’avant.

 

Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne

Marc Dolez, député du Nord



Paris le 7 novembre 2008



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Published by Didier HACQUART - dans PARTI DE GAUCHE
6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 06:34



Ce soir les adhérents Ps ont la lourde et motivante responsabilité de choisir et d'influencer l'orientation du PS pour les années à venir.


Benoit Hamon, dans une dernière lettre aux adhérents développent ses ultimes arguments.


Le changement du PS est dans notre bulletin de vote et s'incarne par des nouveaux hommes. A méditer, avant de déposer le votre.


Pour moi c'est clair, et vous connaissez mon bulletin...


A suivre, DH




Lettre de Benoît Hamon aux adhérents


Un Congrès est le moment pour chacun d'entre nous de prendre ses responsabilités.

Pourquoi sommes-nous inquiets ?


Nous pressentons tous ce que seront l'intensité et la brutalité de la crise sociale que les Français et les Européens vont subir de plein fouet et dont ils ne devinent que les prémices : plans sociaux, délocalisations, licenciements, chute du pouvoir d'achat, dégradation des conditions de travail, relégation sociale, recul des services publics. Le tableau est noir.


Nous savons aussi qu'il n'est pas automatique que cette crise mondiale génère un progrès. Car toute crise sociale débouche tôt ou tard sur une crise politique. Et les conséquences de celle-ci sont aujourd'hui imprévisibles. Vers qui se tourneront ceux qui jugeront leur avenir et celui de leurs enfants bouché, ceux qui penseront que voter ne change rien à leur situation ? Vers les socialistes ? Peut-être, mais rien n'est sûr.


Partout en Europe les nationalismes, les replis communautaires ou xénophobes ressurgissent. Ils prospèrent déjà sur le terreau d'une désespérance sociale croissante. Et cette menace grandit.


Dans ce contexte extraordinaire, notre responsabilité collective est d'abord de nous tourner vers les nôtres : les milieux populaires, les salariés, les retraités, les chômeurs, les précaires, les jeunes, les classes moyennes victimes du déclassement. Nous devons les assurer qu'au cœur des collectivités que nous dirigeons et de l'opposition nationale que nous incarnons, nous serons les fers de lance de la résistance au démantèlement des services publics, aux lois liberticides, à l'injustice fiscale ainsi qu'à la poursuite de la dérégulation sociale : retraite à 70 ans, démolition du code du travail.


Mais résister ne suffit pas. Il faut aussi dire ce que nous voulons changer. Car nous assistons à la fin d'une période historique. Il nous revient de dire si nous voulons participer activement à celle qui s'ouvre. Reims peut être le théâtre d'un grand congrès socialiste, celui d'un parti redevenu architecte et bâtisseur.


Pour cela, nous savons que nous devons préalablement changer nous-mêmes. Le Parti socialiste doit : changer d'orientation, changer de stratégie, changer de comportements.


Qu'est ce qui nous désole tous ? La conviction que nationalement le PS n'est plus tout fait aux côtés des français mais à coté de leurs problèmes. L'impression que notre parti, satisfait de ses mandats locaux, reste uniquement occupé de lui-même et que rien ne peut le divertir de ses querelles de pouvoir.


Qu'est ce qui nous meurtrit tous ? Le choc de voir Sarkozy à chacune de ses réformes, s'amuser des tergiversations des socialistes quand il ne brandit pas carrément le soutien de quelques uns d'entre eux.


Mais nous pouvons aussi être confiants. La crise mondiale convoque partout le retour de solutions politiques qui appartiennent au répertoire de la gauche : redistribution des richesses pour freiner l'explosion des inégalités, régulation des marchés, maitrise des échanges commerciaux, intervention de la puissance publique dans le champ économique.


Sans le secours des Etats dont ils réclamaient et organisaient le démantèlement, que seraient devenus les marchés financiers ? Nous savons maintenant que lorsque le politique prime, les marges de manœuvre existent. Rien n'est donc plus fatal. Et certainement plus, le fait que les inégalités se creusent, que l'environnement se dégrade, que la pauvreté augmente en dépit d'une croissance globale de la richesse mondiale.


La crise nous ordonne d'être courageux, volontaires et ambitieux. La droite radicale au pouvoir nous commande d'être forts, résolus et rassembleurs. Le contexte appelle donc des réponses radicales et crédibles à la fois. C'est pourquoi je vous propose que le 6 novembre, nous mettions ensemble le parti socialiste sur la voie de la reconquête et du changement.


Dans cette période de crise, nous devons être l'alternative aux réponses du gouvernement : mieux vaudrait, par exemple, garantir l'accession des français à la propriété plutôt que voler au secours des promoteurs. Nous devrons sans délai proposer un plan d'urgence sociale pour obliger le gouvernement à mobiliser les moyens d'amortir les conséquences immédiates de la crise : moratoire sur les libéralisations en Europe ; suspension de la privatisation de la Poste et création d'un pôle financier public pérenne ; lutter efficacement contre les délocalisations ; interdiction des licenciements dans les entreprises qui réalisent des profits, baisses ciblées de TVA ; augmentation des minima sociaux ; création d'un bouclier logement. Ce véritable bouclier social doit être financé par la suppression immédiate du paquet fiscal.


Nous devrons simultanément préparer les conditions de la reconquête du pouvoir. C'est pourquoi je milite pour l'organisation de conventions thématiques ouvertes à nos partenaires de gauche pour préparer les axes d'un nouveau programme commun dont, la réorientation de la construction européenne, la réforme fiscale, la politique salariale, le réexamen d'un libre-échange sans limites par sa mise en perspective sur le plan social, le développement durable, la VIe république ou le projet éducatif global seront les thèmes centraux.


Nous avons aujourd'hui un monde d'avance sur la droite, du moins du point de vue théorique. Pour relever l'épreuve de la crise sociale et politique qui s'annonce et pour engranger les conquêtes, il faut maintenant convaincre nos concitoyens. Il faut incarner une gauche vivante et décomplexée.


Cela commence le 6 novembre. Nous avons réussi lors de ce congrès à être la motion qui rassemble. Nos analyses, comme nos solutions sont aujourd'hui reprises par tous dans le parti. C'est pourquoi je vous invite à voter nombreux pour la motion C sans autre considération que celle de notre avenir commun, c'est le seul vote utile qui soit.


Nous pouvons réussir le changement.


Benoît Hamon

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Published by Didier HACQUART - dans Congrès PS 2008
5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 06:25




Dernières réflexions sur les motions du PS...



Chaque adhérent PS a reçu un épais document qui présente les différentes motions. J'engage bien évidemment tous les militants à lire les motions. Car la politique, ce n'est pas que de la communication, c'est aussi des idéesToutes les motions ne se ressemblent pas.


Mais à quelques jours du grand choix, le vote du 6 novembre, je souhaite revenir sur la forme, eh oui.


Il est de tradition pour les contributions, comme pour les motions, de mettre les soutiens que l'on a en préambule du texte proposé.


L'objectif, est « d'impressionner » l'adversaire par les signataires de « sa » motion.


Au-delà, ce sont des messages que veulent faire passer les défenseurs des motions aux adhérents.


A ce titre j'invite tous les militants à ressortir l'opuscule. Je ne sais pas, en effet,  si vous aviez remarqué « les signes » que vous avaient envoyés les leaders des motions  :



Motion A (Bertrand Delanoë) :

 

Une liste d'élus (députés, sénateurs, etc.) + 1 liste d'adhérents, de militants et de responsables locaux


Motion B (Nicole Bricq)


            Une liste d'élus + une liste d'adhérents et militants (maires, conseillers municipaux secrétaires de sections, conseil fédéral, etc.)


Motion C (Benoit Hamon)


            Une liste d'élus + une liste d'adhérents et militants (maires, conseillers municipaux secrétaires de sections, conseil fédéral, etc.)


Motion D (Martine Aubry)


 Une liste de « jeunes » + des listes très structurées de secrétaires fédéraux, de membres du Bureau National, de Présidents de Conseils Régionaux, de Présidents de Conseils Généraux, de parlementaires, et enfin de membres des instances du parti


Motion E (Ségolène Royal / Jean-Noël Guérini) :


            Une liste de signataires de la direction nationale, 1ers fédéraux, Présidents de Régions, de départements et parlementaires, puis des listes par régions de militants et élus impliqués dans les structures locales du parti


Motion F (Franck Pupunat)


Une liste de militants issus de 71 fédérations, sans précisions sur les  mandats exercés.



Quelques réflexions toutes personnelles  et évidemment partisanes (*):


Les chantres de la « démocratie participative », la motion E avec Ségolène Royal, ne jugent pas utiles d'associer des adhérents dans leur liste de signataires. Cela va dans le sens du 1er secrétaire de la fédération PS13, qui n'a pas jugé utile de faire un débat à la fédération, lors de la présentation des motions à la fédération... Après tout, le PS étant un parti d'élus, la motion E souhaite mettre en avant les élus. Les militants sont là pour voter...


Martine Aubry n'a pas jugée utile elle aussi d'associer des adhérents, et a voulu faire une démonstration de force, pour impressionner (qui ?). Je ferai la même remarque que précédemment. Martine Aubry valorise le parti d'élus, plus que le parti d'adhérents et de militants.


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Published by Didier HACQUART - dans Congrès PS 2008
4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 05:38



La vie politique ne s'arrête pas avec les congrès à venir, ceux notamment du PS, du PC, des Verts et du NPA, etc. !...


POLITIS avait lancé un appel au rassemblement de la gauche, il y a quelques mois. Je l'avais signé. Aujourd'hui, les camarades travaillent, et une déclaration de principe a été adoptée le 11 octobre 2008. Je vous la livre car cela contribue au débat.


DH





Appel de Politis : la déclaration de principes (*)


La réunion nationale des signataires de l'Appel lancé par Politis, « L'Alternative à gauche, organisons-la ! », réunie le 11 octobre à Gennevilliers, souligne l'impérieuse nécessité de rassembler toutes les forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes par-delà les nuances pour faire face aux conséquences dévastatrices des orientations néolibérales dont la planète fait les frais depuis trop longtemps.


Comme le soulignait notre Appel, dès mai dernier : « Le capitalisme se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont le corollaire de l'enrichissement indécent d'une minorité de privilégiés. Les crises financières s'enchaînent et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau totalitarisme de marché, la démocratie s'étiole. » En quelques mois, la tourmente financière s'est transformée en nouvelle crise capitaliste historique, des millions d'hommes et de femmes se voient menacés dans leurs conditions d'existence élémentaires, les foyers de guerre se multiplient sur le globe, la souveraineté des citoyens est toujours davantage bafouée, l'extrême droite se fait de nouveau menaçante en Europe, comme les élections autrichiennes viennent de le démontrer.


Il n'est plus temps, à gauche, de gérer précautionneusement les quelques marges que laisse le système en respectant ses règles fondamentales, mais de reprendre les choses à la racine.


- L'urgence est économique. Face à l'actuelle crise financière, il n'est pas tolérable que l'on en revienne à mobiliser les moyens de l'intervention étatique dans le seul but de faire payer au plus grand nombre une crise dont il n'est nullement responsable. Il faut rompre avec la logique dévastatrice qui cède le pouvoir au marché, replacer le secteur bancaire et le crédit sous l'autorité de la collectivité afin de les mettre au service du développement économique et social, retrouver le chemin de politiques publiques planifiées et définies au terme d'un vaste débat citoyen. Il faut en finir avec les privatisations, à commencer par celle de La Poste, et revenir sur celles qui ont affecté les services publics, interdire les licenciements boursiers. Et il faut immédiatement contrôler les mouvements de capitaux et les circuits financiers, taxer les activités spéculatives, ainsi que le demande depuis des années le mouvement altermondialiste.


- L'urgence est sociale. De toute la société, montent les mêmes exigences : refus de la casse des conquêtes sociales et républicaines ; hausse massive des salaires, des pensions et des minima sociaux ; plein emploi, refus de la précarité et réduction de la durée du travail ; Sécurité sociale et accès aux soins garantis ; droit à la retraite à taux plein à 60 ans ; services publics élargis et renforcés... Pour y répondre, il convient de promouvoir une redistribution radicale des richesses, en recouvrant les dix points de PIB transférés en vingt ans du travail vers le capital, ce qui représente annuellement autour de 170 milliards d'euros. Ce sera possible grâce à l'augmentation des salaires comme des pensions, et à une fiscalité récupérant les innombrables aides indues consenties sur des années aux détenteurs de capitaux pour réhabiliter l'impôt direct, progressif, fortement redistributif. Il faut en outre assurer une égalité réelle, dans l'emploi et le revenu, aux femmes et aux hommes.


- L'urgence est écologique. Émissions de gaz à effet de serre, dérèglements climatiques, question énergétique, crises agricole et alimentaire : chacun le sent bien désormais, la catastrophe s'approche à grands pas. Sur ce plan également, laisser libre cours aux mécanismes du marché mène inexorablement à la destruction des conditions mêmes de la vie humaine. Un développement soutenable n'est possible que si l'on consent à rompre avec la domination de l'économie par des intérêts privés et leur logique du profit à court terme. Réintroduire la logique de l'intérêt général dans ces secteurs essentiels de la vie collective que sont la santé, les équipements, les transports, les activités industrielles ou agricoles, cela exige une planification écologique restituant aux politiques publiques les moyens d'agir, et rompant avec le productivisme.


- L'urgence est démocratique. En France, depuis mai 2007, le pouvoir de Nicolas Sarkozy a poussé à l'extrême la dérive présidentialiste, quasi monarchique, induite par les institutions de la Ve République. La concentration des pouvoirs au plus haut niveau de l'État a été consacrée par la révision constitutionnelle de juillet 2008. Elle se conjugue avec une entreprise de normalisation sans précédent des médias, la confusion permanente entre l'action publique et les intérêts privés, le développement du fichage de la population et des pratiques sécuritaires, la stigmatisation des populations issues de l'immigration. Il convient de rompre avec ces institutions, et notamment avec l'élection du président au suffrage universel, qui conditionne et avilit toute la vie politique, pour ouvrir un processus constituant permettant au peuple de récupérer toute sa souveraineté. Il convient aussi d'étendre le droit de vote aux résidents non communautaires.


- L'urgence est européenne. L'Union européenne se retrouve au cœur de la tempête financière et économique, mais elle est incapable d'y faire prévaloir les intérêts du plus grand nombre, emprisonnée qu'elle est dans les carcans du Pacte de stabilité, d'une Banque centrale indépendante, d'un grand marché déréglementé et de la destruction programmée de ce qu'il reste de services publics sur le continent. Le traité de Lisbonne a recyclé les orientations essentielles du traité constitutionnel européen, rejeté en 2005 par le vote des citoyens français et néerlandais. Aucune politique de gauche ne pourra jamais être conduite dans le cadre d'un tel traité. Il faut en sortir, comme nous y a invité le peuple irlandais, seul à avoir pu se prononcer démocratiquement et souverainement sur la question, et redonner la parole aux peuples européens.


Sur ce plan, à huit mois des élections européennes, l'assemblée des signataires considère qu'il serait incompréhensible que les forces antilibérales, celles-là mêmes qui ont mené en commun la bataille victorieuse du référendum du 29 mai 2005, ne s'expriment pas en commun à l'occasion de cette échéance.


- L'urgence est à une politique de paix. Au fil des années, à mesure que les Nations unies se voyaient tenues en lisière, l'Otan est devenue le bras armé de la volonté impériale des États-Unis. Son action belliqueuse se déploie sous l'égide de la « guerre sans limites » et du « choc des civilisations » chers à l'administration Bush. On perçoit aujourd'hui, dans le Caucase, à quels dangers elle peut conduire pour la paix mondiale. C'est pourtant cette alliance guerrière que le gouvernement français a choisi de réintégrer complètement, participant en Afghanistan à un conflit aussi inutile que sanglant, allant à l'encontre des aspirations démocratiques des Afghanes et des Afghans. Le retrait de l'Otan se révèle donc comme la condition même d'une nouvelle politique internationale de la France, ouverte aux coopérations entre les peuples, et plus particulièrement soucieuse d'un codéveloppement avec le Sud. La réunion nationale des signataires de l'Appel de Politis tient dans ce cadre à affirmer son exigence de retrait des troupes françaises d'Afghanistan.


Ces six urgences sont les pistes de travail, les grands chantiers de réflexion et d'action, que l'assemblée du 11 octobre soumet à la plus large discussion. C'est une mobilisation exceptionnelle, impliquant des millions de salariés, de jeunes, de citoyens, qui permettra de les mettre en œuvre.


Dans les jours et les semaines qui viennent, aux plans national et local, les signataires de l'Appel de Politis solliciteront ainsi toutes les compétences au sein du mouvement syndical et associatif, comme dans le monde de la recherche et de la culture. L'objectif est de parvenir à de véritables propositions alternatives qui stimulent les résistances sociales et les mobilisations populaires, et que pourrait porter une gauche de transformation sociale et écologique dans toutes les échéances politiques à venir.


C'est dans cette perspective que, tout en s'engageant à agir pour favoriser l'unité d'action face aux attaques du gouvernement, ils proposent la tenue, au début de 2009, d'assises pour un vrai changement. À l'occasion de ce grand rendez-vous, ils souhaitent pouvoir préciser les pistes de travail ici suggérées en conduisant un travail d'élaboration associant, en toute indépendance, l'ensemble des forces intéressées à l'existence d'une alternative authentique à gauche : partis, courants et militants de partis acquis à la nécessité d'une alternative de rupture ; acteurs et actrices du mouvement social ; associations agissant pour les droits sociaux et les libertés ; structures issues des quartiers populaires ; mouvements féministes et organisations de jeunesse.


Dans notre Appel de mai dernier, nous affirmions notre conviction qu'il « existe ici un espace comparable à celui révélé par Die Linke en Allemagne » et Synaspismos en Grèce. Nous voulions souligner que, « faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu'ici séparées, faute de prendre en compte l'apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles demeurera inévitablement limité : aucune force constituée ne peut rassembler autour d'elle seule ».


Au-delà des nuances et des différences qui peuvent nous partager, c'est plus que jamais cette volonté qui nous anime. Nous constatons la nécessité d'une nouvelle force de gauche dans ce pays. Nous entendons poursuivre l'action commune pour une gauche digne de ce nom. Nous ne nous résignons pas à la division des forces de la gauche de transformation, sociale et écologiste. Nous leur proposons donc de s'associer dans un cadre permanent, dans le respect des différences et des projets de chacun. Nous souhaitons que se noue entre elles un PACTE assurant la pérennité de ce cadre et la poursuite du travail sur les propositions alternatives qui viennent d'être ébauchées, quelles que soient par ailleurs les divergences qui pourront surgir.


Nous le disons avec solennité : c'est la conscience de la nécessité, et le souci d'unité qui doivent l'emporter.




(*) http://www.politis.fr/Appel-de-Politis-la-declaration-de,4644.html



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Published by Didier HACQUART - dans Réflexions
3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 06:13




360 milliards pour les banques, travail le dimanche, retraite à 70 ans, cherchez l'erreur...



Alors que le système capitaliste s'écroule, que notre Président Sarkozy vole au secours du monde (des banques et de la finance), le gouvernement accélère ses réformes libérales. N'est-ce pas le bon moment pour justifier les trop fameuses « réformes ». Naomi Klein dans son excellent livre sur « la stratégie du choc », l'explique très bien... (1)


Au nom de « la liberté de chacun », le gouvernement souhaite passer une loi pour l'ouverture des commerces le dimanche (2) Cela vise particulièrement la zone commerciale de Plan de Campagne dans mon département des Bouches du Rhône.


L'ouverture des commerces le dimanche est un choix de société entre la civilisation des loisirs, mais aussi de la famille, ou la civilisation du caddy, comme le rappelle à juste titre, Gérard Filoche . (3)


Plus fort encore, en totale catimini, par un vote à l'Assemblée Nationale, dans la nuit du vendredi au samedi 1erles salariés au nom de « la liberté » pourront travailler jusqu'à 70 ans ! (4) novembre 2008 ( !),


Comble du cynisme, cette dernière est justifiée pour permettre à ceux qui auraient des niveaux de retraite faibles d'améliorer justement leur pension. De toute façon, en travaillant jusqu'à 70 ans, ils n'auront pas le temps d'en profiter beaucoup...


Qui est déjà allé en voyage aux états - Unis, j'y suis allé pour des raisons professionnelles, est frappé par les « travailleurs âgés » obligés de travailler au-delà d'un âge raisonnable. Est- ce le modèle de société que nous prépare Nicolas Sarkozy et ses amis libéraux ?


Temps de travail, retraite, travail le dimanche, etc. sont entre autres, des choix de société et donc des vrais choix politiques. Rien n'est jamais inéluctable, et les derniers évènements nous montrent qu'il est possible de trouver de l'argent !


Une petite dernière lue dans le Nouvel Obs, (Enquête chez les seigneurs de la finance : Les naufrageurs) pour montrer l'absurdité du système : 70 milliards vont être distribués « comme chaque année » sous forme de primes aux salariés, les fameux traders, des 10 plus gros établissements financiers de Wall Street. Cela représente 10 % du fameux plan Paulson... (5) Cela ne choque personne, que ces fameux financiers qui ont mis le système financier mondial à terre, et des milliers d'américains à la rue de leurs maisons touchent encore des sommes folles, financées par vous et moi ? Il fait quoi Sarko ? En quoi ce serait une vraie liberté de travailler jusqu'à 70 ans, parce que sa pension est trop faible pour vivre, pendant que certains se gavent ?


Tout cela pour dire, que le 6 novembre les socialistes auront un vrai choix à faire entre ceux qui ont accompagné le système pendant les 30 dernières années, et la Gauche du PS, autour de Benoit HAMON, qui prône un vrai retour du politique,, pour de vrais choix de société !


A suivre,


DH




(1) http://didier-hacquart.over-blog.com/article-20838302.html


(2) http://www.travail-dimanche.com/


(3) http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article1648


(4) http://afp.google.com/article/ALeqM5hjSeVkObZ4h74UdITLcxYVE7exUA


(5) http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2295/articles/a386854-.html?xtmc=lesnaufrageurs&xtcr=1









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Published by Didier HACQUART - dans Congrès PS 2008
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 06:34




Emmanuel TODD sort un nouveau livre « Après la démocratie ». J'ai lu une de ses interviews sans le Nouvel Obs, intitulé « Vive le protectionnisme ! ». Cela m'a interpellé, car lors de la présentation de la motion C à la section PS de Vitrolles, je me suis fait traiter un peu d'archaïque avec « ma motion » qui prône une forme de protectionnisme. « Je n'avais encore rien compris à la mondialisation »...


Outre le fait, que le plus grand pays protectionniste est certainement les USA, l'analyse d'Emmanuel TODD, dans le débat actuel sur la crise financière, et surtout aujourd'hui, sur les moyens à mettre en œuvre pour en sortir, vient à point nommer. Qui plus, est, et c'est la bonne surprise, Il défend Benoit HAMON !


Comme quoi, la gauche du PS, trouve des soutiens dans le monde intellectuel, et que les idées avancées par la motion C reposent sur des bases solides...


J'en profite pour annoncer que la motion C « Un monde d'avance » sera présentée par :


 

Bruno JULLIARD (Adjoint au Maire de Paris)


Razzy HAMMADI (Secrétaire National à la riposte)

 



Le Mardi 4 Novembre à 19h00 à la fédération PS des BdR

 


 

58 rue Montgrand - 13006 Marseille

 



DH



Vive le protectionnisme ! (*)

 


Pour l'auteur d'«Après la démocratie», la France ne peut sortir de la crise qu'en inventant un nouveau modèle économique avec ses partenaires européens. Par Emmanuel Todd


Le Nouvel Observateur . - Avec la crise actuelle, assiste-t-on à un tournant politique de Nicolas Sarkozy ?


Emmanuel Todd. - Pas du tout. On voit dans sa gestion de la crise actuelle ses traits psychologiques habituels, hyperactivité et incohérence de la pensée. Mais il ne fait rien d'autre que ce qu'aurait fait Jacques Chirac ou un président socialiste. Il s'obstine à ne voir qu'un dérèglement financier dans la crise alors qu'elle a sa cause dans l'économie réelle. Le libre-échange exerce une pression mondiale sur les salaires, qui aboutit à la contraction de la demande et produit un état d'insécurité sociale, un sentiment permanent de rétrécissement de la vie : diminution du nombre des fonctionnaires, des professeurs, des emplois... Et puis sauver les banques, distribuer de l'argent aux riches, c est la pente naturelle du sarkozysme.


Dans mon livre consacré à la crise de la démocratie, j'envisage trois options possibles pour une classe politique à bout de souffle. La première déboucherait sur une ethnicisation : exclusion renforcée, désignation de boucs émissaires (immigrés, enfants d'immigrés, musulmans, Noirs... au choix ou en combinaison). Si une classe politique entière, à l'heure de la crise mondiale, considère comme prioritaire de s'indigner de ce que quelques gamins absurdes et économiquement maltraités sifflent l'équipe de France, nous pouvons nous inquiéter. Cette passion pour le football et l'islam, à l'heure des délocalisations et de la baisse du niveau de vie, démontre que la question de l'ethnicisation reste posée. Même si la réussite d'une telle politique me paraît peu vraisemblable. La deuxième option verrait la remise en question du suffrage universel. Celui-ci semble désormais produire de l'incertitude plutôt que des choix rationnels. A force de manipuler l'opinion en ne lui proposant aucun projet économique véritable, on finira par provoquer des taux d'abstention très élevés, des violences urbaines, des luttes de classes immatures qui seraient les prétextes à une reprise en main autoritaire de la société. La troisième option, celle d'un protectionnisme européen, est pour moi la dernière chance de notre démocratie. L'accélération de la crise économique nous rapproche de ce choix fatidique.


N. O. - Quels sont les maux qui rongent la société française et notre démocratie ?


E. Todd. - J'ai accepté l'idée que l'élection de Nicolas Sarkozy, personnage violent, vulgaire et vide, n'était pas une aberration. Il n'est pas parvenu au sommet de l'Etat malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles ! Sarkozy est le révélateur de maux qui rongent une société française menacée de tourner mal, dans le sens de l'appauvrissement, de l'inégalité, de la violence. La France est frappée d'un vide idéologique et religieux, d'une incapacité à produire des projets collectifs, d'une obsession de l'argent, d'une stagnation éducative, d'une fragmentation sociale exacerbée par l'isolement d'une élite regardant de haut les classes inférieures de la population. Nous assistons aujourd'hui à une « narcissisation » des comportements, mal beaucoup plus profond que l'individualisme. Le comportement du président est aussi une clé de lecture du narcissisme et de l'exhibitionnisme, qui sont devenus une dimension de la vie sociale. L'adhésion des élites au libre-échange fait désormais souffrir la société dans son ensemble. Il y a dix ans, dans «l'Illusion économique», je décrivais une société verrouillée où seulement 20% de la population avait simultanément une éducation et des revenus supérieurs, et contrôlait 50% du revenu national. Aujourd'hui, c'est 1% seulement de la population qui profite matériellement du système. Je pars en guerre contre la caricature de «bobos» soi-disant privilégiés. Ils incarnent en réalité l'appauvrissement des jeunes éduqués des classes moyennes, effectivement repoussés vers les anciens quartiers populaires. Si le pouvoir et la richesse n'ont plus de rapport avec le niveau d'éducation, alors la lutte des classes redevient possible. Les classes moyennes choisiront de contester la classe supérieure qui les maltraite plutôt que de se retourner contre les prolétaires ou les immigrés de la dernière heure. J'attends comme une libération la montée de la colère politique de ces jeunes éduqués. Mais rien n'est joué !


N. O. - Vous écrivez que le protectionnisme est la dernière chance de la démocratie européenne. Pourquoi ?


E. Todd. - Il y a des phases où le libre-échange est bénéfique, mais on n'en est plus là. La pression sur les salaires aboutit à l'insuffisance de la demande globale, à l'échelle planétaire. Avant la crise, le système tournait grâce aux Etats-Unis : en situation monétaire et militaire dominante, ils consommaient chaque année 800 milliards de dollars en trop, soit leur déficit commercial annuel. L'Amérique était l'agent de relance de l'économie mondiale et sa surconsommation était financée par le mécanisme des « subprimes », des prêts hypothécaires, qui vient d'exploser. La globalisation a dans un premier temps détruit des emplois dans la partie développée du monde. Les pays émergents se sont nourris de cette destruction mais finissent par être touchés par l'effondrement de la demande intérieure des pays qu'ils étaient en train d'affaiblir. C'est le problème classique du virus qui finit par tuer son hôte. L'Europe pourrait décider de devenir un espace de régulation économique se protégeant des importations et des délocalisations vers les pays à bas salaire. Ce protectionnisme serait techniquement facile pour une Europe de 450 millions d'habitants qui peut financer sans difficulté ses importations d'énergie et de matières premières, à la différence des Etats-Unis. Le but ultime du protectionnisme n'est pas de repousser les importations venues des pays à l'extérieur de l'Union européenne, mais de créer les conditions d'une remontée des salaires et de la demande intérieure. Imaginons que les élites françaises, redevenues de vraies élites, se décident à assumer leurs responsabilités sociales, se convainquent de la nécessité de passer au protectionnisme pour éviter une destruction totale de l'industrie et du tissu social sur le Vieux Continent. Ce protectionnisme européen, c'est un projet pour toute une génération. C'est un horizon positif. N'oublions pas que la mise en place du libre-échange qui nous détruit a pris deux générations.


N. O. - Comment procéder ? Et comment convaincre l'Allemagne ?


E. Todd. - Il y a une difficulté des élites françaises à accepter que l'économie allemande soit le cœur de l'industrie continentale, même si la France du TGV, d'Airbus et des centrales nucléaires existe. Pour convertir l'Europe au protectionnisme, il faut d'abord convaincre les dirigeants allemands. Il faut faire comprendre à l'Allemagne qu'elle a plus à gagner à une relance de la demande intérieure européenne qu'à une poursuite indéfinie de la demande extérieure, chinoise ou mondiale. A la différence des Anglais, les Allemands ne sont pas des libre-échangistes identitaires ! Pour l'heure, ils se croient à tort bénéficiaires de la mondialisation. La France pourrait faire valoir à l'Allemagne qu'en l'absence d'une réorientation protectionniste européenne elle devrait quitter la zone euro, ou plus exactement la détruire, puisqu'elle serait immédiatement suivie par l'Italie, encore plus asphyxiée qu'elle par l'euro fort et fou. Affronter l'Allemagne sur la question du protectionnisme, ce n'est pas être germanophobe mais au contraire admettre son importance et exiger d'elle qu'elle tienne son rang politique et se sente responsable de l'Europe plutôt que de faire cavalier seul.


N. O. - Quel rôle peut jouer la gauche française dans cette crise ?


E. Todd. - Il faut que le PS, dont le vide doctrinal n'a rien à envier à celui du sarkozysme, cesse de considérer le protectionnisme européen comme un sujet tabou. Il faut qu'il admette que la remontée des salaires et la relance de l'économie passent par l'émergence de cette Europe protégée et par une renégociation serrée avec l'Allemagne. Heureusement, il y désormais Benoît Hamon dont la motion inclut la dimension du protectionnisme. Grâce à lui, le PS a une chance de survie. On va voir s'il la saisit. Si Hamon échoue, quelqu'un pourra écrire un livre du genre «Après le Parti socialiste».


Emmanuel Todd


Historien, démographe et sociologue, Emmanuel Todd est chercheur à l'Ined. Après «l'Illusion économique» et «Après l'empire», il poursuit sa réflexion en publiant cette semaine «Après la démocratie» chez Gallimard.



(*) Le Nouvel Observateur n° 2295 du 30/10/08 au 05/11/08


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Published by Didier HACQUART - dans Congrès PS 2008
1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 06:09



J'ai retrouvé un article de la revue POLITIS sur « l'art de privatiser ». Je le republie aujourd'hui, car même s'il est récent, l'article est à mettre en regard de la crise financière et maintenant économique qui secoue le monde.


Encore une fois, rien n'est jamais inéluctable, et les choses « viennent parfois de loin ». Il faut reconnaître aux libéraux, leur patience, pour petit à petit faire passer leur « réforme », suivant une tactique bien orchestrée. C'est aussi le principe de la grenouille.


Au passage je recommande la lecture de la revue Politis, rare hebdo qui reste libre, et qui a été sauvé par ses lecteurs, il y a quelques mois...


A méditer,


DH



L'art de privatiser

PAR Thierry Brun


jeudi 11 septembre 2008


Les mécanismes de la privatisation sont toujours les mêmes pour livrer au marché les services postaux, les transports, les télécommunications, mais aussi l'éducation et la santé... Récit sur vingt ans.


Faire entrer les services publics dans le grand club des sociétés anonymes n'est certes pas chose aisée. Pourtant, en vingt ans, l'ensemble du secteur a été ouvert à la concurrence puis privatisé par étapes, selon un modèle lancé dans la plupart des pays européens à la fin des années 1980. Le processus, à de rares exceptions près, est toujours le même, « pernicieusement progressif », ironise Daniel Paul, député communiste qui, avec plusieurs de ses collègues, a demandé en 2005 - en vain - une commission d'enquête sur l'ouverture à la concurrence des services publics.


D'abord, les services publics sont dénigrés inlassablement. Les pesanteurs administratives, les tendances à la bureaucratisation, au corporatisme et à la centralisation excessive, les rigidités... Il est dit et répété que le service public est par nature « incapable d'incorporer les mutations technologiques et les impératifs de la concurrence ». Ces impératifs constituant un dogme jamais discuté. La Poste est, par exemple, stigmatisée pour son retard supposé dans la modernisation de ses services, pour son monopole, et surtout sa dette, gage d'inefficacité. Pour accélérer ce mouvement, la critique la plus radicale vient alors de la Commission européenne. Depuis 1992, et son 22e rapport sur la politique de la concurrence, celle-ci estime le monopole « incompatible avec les règles communautaires de la concurrence ». Puis on invoque l'intérêt des consommateurs ou des usagers [1]. « Au printemps 1996, relève Pierre Bauby, animateur de Réseaux services publics, 70 % des 18 ans et plus considèrent ­l'État "plutôt comme quelque chose de lointain" (26 % comme "quelque chose de proche"). 72 % (contre 24 %) estiment urgente une réforme de l'État et des services publics ». La propagande a fait son effet.

Dès le début des années 1980, le mouvement de privatisation est lancé, résultant d'un processus de libéralisation des services publics enclenché en Grande-Bretagne par Margaret Thatcher. Il prend officiellement son essor en 1986 lors de la ratification par les Parlements nationaux de l'Acte unique européen, moteur de la libéralisation des mouvements de capitaux et de la mise en concurrence des services dans l'ensemble de la Communauté européenne. Le « marché intérieur » est ainsi défini comme un « espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée ». Sans tarder, débute en France une première phase de privatisation comprenant essentiellement des entreprises industrielles et des institutions financières. C'est aussi le début de l'ère des golden boys. Dans cette période, les effectifs de la Compagnie des agents de change doublent avant sa transformation en Société des Bourses françaises. « On estime à environ 160 milliards de dollars le montant des privatisations européennes entre 1985 et 1995, dont 80 milliards au Royaume-Uni, 28 en France et 14 en Italie », résume ­l'économiste Michel Husson [2]. L'évaluation des vagues successives de privatisations en France est estimée à plus de 60 milliards d'euros.


Dans les années 1990, suivront les déréglementations des marchés de l'énergie, des télécommunications, des services postaux et des transports, à coups de directives et de recours de la Commission devant le Cour de justice européenne en cas de retard dans la transposition de ces lois. La technique « consiste à séparer l'infrastructure utilisée du service fourni, en ouvrant un droit général d'accès à l'infrastructure et en libéralisant la fourniture du service, explique Daniel Paul, dans un rapport sur l'ouverture à la concurrence des services publics [3]. C'est une transposition du système d'organisation des transports routiers : la route est libre d'accès, et la circulation est ouverte à tous les détenteurs de véhicule ». Ce modèle est appliqué dans le secteur des télécommunications avec l'adoption en 1990 de directives européennes qui font référence « à l'établissement du marché intérieur des services de télécommunications par la mise en œuvre de la fourniture d'un réseau ouvert de télécommunications », et, évidemment, « à la concurrence dans les marchés des services de télécommunications ». Une vingtaine de directives et recommandations compléteront le dispositif. La dernière étape est marquée, en mars 2002, par l'adoption du « paquet télécoms », transposé en France en 2003 et 2004. L'opérateur public, tout en continuant à fournir le même service à la collectivité, est petit à petit mis en concurrence avec de nouveaux opérateurs. « Les nouveaux entrants rentabilisent leurs investissements d'infrastructure en ciblant leur activité sur les segments les plus profitables, selon une démarche dite "d'écrémage" », ajoute Daniel Paul.


C'est dans le secteur postal que cette logique d'écrémage est le plus encouragée. Deux directives organisent l'ouverture à la concurrence en 1997 et 2002. Et la libéralisation totale des services postaux (les lettres de moins de 50 grammes incluses), qui tombera en 2011, est définie par une directive de juin 2002. La Poste s'est depuis structurée en quatre métiers : le courrier, le colis express, La Banque postale et l'enseigne La Poste. En 2007, 71 % de l'activité du groupe est réalisée sur des marchés en totale concurrence, se félicite la direction. « Il s'agit de la meilleure façon de maintenir le service universel tout en continuant à améliorer la qualité et le choix pour les consommateurs et les entreprises de l'Union », affirme de son côté la Commission. Première conséquence pour l'usager : une hausse des tarifs. En Suède, où la libéralisation du marché postal est effective depuis 1993, le prix du timbre a bondi de 70 %, relève la CGT, qui craint également la fin de la péréquation tarifaire (prix unique du timbre sur tout le territoire).


Après l'ouverture à la concurrence, les privatisations suivent. Quand elles risquent d'être impopulaires, l'État adopte le laisser-faire et le creusement volontaire des dettes, notamment du Crédit lyonnais (aujour­d'hui LCL), d'EDF, de France Télécom. L'énorme endettement accumulé par la SNCF joue un rôle premier dans le contenu de la réforme de 1997. Au nom du « renouveau du transport ferroviaire », l'ouverture à la concurrence débute selon la même logique de segmentation. Une directive européenne de juillet 1991 impose une séparation au moins ­comptable entre le gestionnaire de l'infrastructure et les entreprises ferro­viaires qui utilisent cette infrastructure. En 2001 et 2004, deux « paquets ferroviaires » ouvrent le transport de marchandises à la concurrence et précisent les règles de gestion du réseau, notamment la tarification. Peu importe que la déréglementation des marchés et les privatisations d'entreprises publiques ne conduisent pas mécaniquement aux conséquences bénéfiques promises. La séparation entre Réseau ferré de France et la SNCF n'a, par exemple, pas résolu la question de l'entretien du réseau, note un récent rapport de la Cour des comptes. Mais, au nom de la rentabilité, le remède va toujours dans le même sens : la Cour des comptes préconise la fermeture d'une partie des 46 % du réseau ferré national jugé secondaire. La privatisation est un art majeur en économie qu'il n'est jamais question de ­mettre en cause. À ce jour, aucun bilan précis n'a été mené sur ses conséquences.


Notes

[1] Service public, services publics : déclin ou renouveau, La Documentation française, 1995.

[2] Les Services publics au risque de l'euro-libéralisme, Michel Husson, 2005.

[3] Rapport sur la proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête sur l'ouverture à la concurrence des services publics dans les secteurs de l'énergie des postes et télécommunications et des transports ferroviaires, Assemblée nationale, 2005.


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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 06:55



J'aime bien le courrier des lecteurs de Télérama, le journal TV dont il faut lire 100 pages avant d'arriver aux programmes ! C'est vrai que c'est un bon moyen pour ne pas la regarder.


Pour revenir au courrier des lecteurs, j'ai retenu quelques courriers humoristiques, en phase avec la crise actuelle.


Un peu d'humour (avec beaucoup de lucidité) ne fait pas de mal, et en plus je suis en vacances. Si tout va bien, je rentre aujourd'hui d'une petite semaine à Londres, et je vais pouvoir répondre à vos commentaires !...


DH




Dépassé


Maintenant que Bush et Sarkozy se sont convertis au socialisme, que va devenir le PS ? (Nicolas - Tours)


Stérile


Les soubresauts répétés des Bourses fon craindre à terme, un recul de la natalité... (Michel Faure - Genouilleux)


Pomologie


Golden hello, golden parachutes, golden boys... On nous prend pour des pommes ! (Hugues Desains - Limoges)


La bourse ou la vie


700 milliards pour renflouer les banques américaines, 3000 milliards pour financer une guerre (*). Il semblerait que l'argent se trouve lorsqu'on le désire. Que faut-il en déduire en ce qui concerne les 30 milliards par an nécessaires à l'éradication de la faim dans le monde ?


On ne peut recommander aux affamés de se reconvertir dans la finance ou la lutte armée... et je pense qu'ils vont choisir la seconde solution... (Vincent Estival - Marseille)


L'état gère


L'Etat emprunte pour les banques, ça s'appelle un investissement. L'Etat emprunte pour les pauvres (Rmistes, retraités, étudiants, salariés pauvres), ça s'appelle un découvert. (Anne Le Tiec - Marseille)

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Published by Didier HACQUART - dans Rien n'est inéluctable - mobilisons nous !
30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 06:01

Jean-Jacques Chavigné est un proche de Gérard Filoche, et évidemment signataire de la motion C. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages.

 

Il nous livre ici un erapide et simple analyse sur « la faillite du dogme libéral des marchés qui se régulent eux-mêmes ».

 

Les marchés en fait se régulent en nationalisant les pertes tout en privatisant les recettes...

 

A lire...

 

DH

 


 

 

La faillite du dogme libéral des marchés qui se régulent eux-mêmes

 

Lundi 6 octobre 2008 par Jean-Jacques Chavigné

 

Aux USA, le FBI enquête, relève les empreintes et recherche les traces d'ADN des pirates qui ont arraisonné la finance américaine. Sarkozy fait la chasse aux responsables de la débâcle financière pour leur infliger la punition qu'ils méritent : la mise en torche de leurs parachutes dorés.

 

Tout cela n'est qu'un écran de fumée qui a pour principale fonction de chercher à dissimuler les véritables responsables de la crise : le dogme néolibéral des marchés qui se régulent tout seuls et surtout le patronat et les gouvernements qui s'efforcent d'inscrire ce dogme dans les faits, quelque en soient les coûts sociaux et humains.

 

Le dogme de l' « infaillibité » des marchés

Pour les libéraux, non seulement les marchés sont capables de se réguler tout seuls, mais toute intervention de l'État ne ferait qu'empêcher cette régulation. C'est le dogme de l'infaillibilité des marchés et de la « main invisible » qui spontanément affecterait les richesses disponibles de façon optimale.

 

Cela fait bien longtemps que les l'État fédéral américain n'hésite pas à intervenir pour soutenir l'économie nationale : subvention aux entreprises, à l'agriculture, protectionnisme sélectif... Mais jusqu'à la crise financière, il agissait ainsi en proclamant le contraire.

 

Aujourd'hui, la réalité ne peut plus être cachée. Les marchés financiers qui étaient les modèles des marchés qui « se régulaient eux-mêmes » sont en pleine déroute. Sans l'intervention des Etats, la crise serait encore plus grave qu'en 1929.

 

Cette débâcle des marchés financiers et l'intervention massive des Etats marquent la faillite du dogme libéral. La régulation des marchés par les marchés eux-mêmes mène tout à droit à la catastrophe.

 

Le rachat des banques par les États

Au cours de l'été 2007, les banques centrales (Banque Centrale Européenne, Réserve Fédérale Américaine, Banque d'Angleterre, Banque du Japon...) avaient injecté plus de 400 milliards de crédit pour permettre aux banques de faire face à leurs besoins de trésorerie. Ces crédits ont continué de plus belle en 2008. Mais l'intervention des états va maintenant bien au-delà de simples avances de liquidités aux banques (même s'il s'agit de centaines de milliards d'euros). L'intervention des états est passée au stade supérieur, celui du rachat des banques par les fonds publics.

 

Au cours de l'hiver 2007-2008, les risques de faillites bancaires s'étaient multipliés. Pour éviter un effet « domino » qui aurait vu les banques s'écrouler les unes après les autres, la Northern Rock avait été nationalisée par le gouvernement britannique. Les géants américains Merrill Lynch et Citigroup avait du faire appel à des fonds souverains (propriétés de l'Etat du Koweit ou de celui d'Abu Dhabi) pour renforcer leur capital social.

 

En septembre 2008, l'État fédéral américain nationalisait, de fait, deux énormes institutions financières, Fannie Mae et Freddie Mac, pour un montant de 200 milliards de dollars. Ces deux organismes qui garantissent près de la moitié des 12 000 milliards de dollars de crédits immobiliers aux Etats-Unis venaient, en effet, d'essuyer des pertes d'un total de plus de 14 milliards de dollars et la faillite pointait son nez. Le géant de l'Assurance (AIG) était lui aussi racheté par l'Etat fédéral américain pour la modique somme de 85 milliards de dollars.

 

En Europe, la nationalisation de la Nothern Bank n'a été qu'un prélude. Les marchés sont, aujourd'hui, incapables de faire face à la crise bancaire qu'ils ont déclenché et les Etats doivent racheter des établissements bancaires pour leur éviter une faillite qui pourrait emporter l'ensemble du système bancaire européen.

 

Le Benelux nationalise partiellement la banque Fortis. Les gouvernements belge, français et luxembourgeois rachètent pour 6,4 milliards d'euros la banque franco-belge Dexia. Le gouvernement français déboursera, à lui seul, 3 milliards d'euros (1 milliard directement et 2 milliard par l'intermédiaire de la Caisse des Dépôts et Consignation, organisme public). L'État allemand garantit le versement de 26,5 milliards d'euros pour sauver Hypo Real Estate, établissement spécialisée dans le financement immobilier et très engagées auprès de Lehman Brothers, la banque d'affaires américaine qui vient de faire faillite.

 

Les actifs rentables de la banque britannique Bradford & Bingley sont rachetés par une banque privée espagnole, la banque espagnole Santander, l'État britannique, quant à lui, nationalise le restant, c'est-à-dire les pertes.

 

La Commission européenne pourtant habituellement si implacablement opposée à la moindre injection de fonds publics destinée à sauver des emplois dans l'industrie ou les services ne trouve rien à redire à ces opérations.

 

Il s'agit bien là de nationalisations puisque dans chacun des cas, les États détiennent la totalité, ou (dans le pire des cas), une minorité de blocage du capital social. Mais les libéraux qui nous gouvernent ou qui dirigent les partis d'opposition ne veulent surtout pas prononcer le mot. Il s'agit uniquement, pour eux, de mutualiser momentanément les pertes et de rendre les banques aux intérêts privés aussitôt qu'elles recommenceront à faire des profits.

 

Le plan Paulson

Le secrétaire américain du Trésor, Henry Paulson, avait mis sur pied un plan de rachat des créances pourries des banques américaines pour un total de 700 milliards de dollars en deux ans.

 

Ce plan fut d'abord rejeté par la Chambre des représentants, le 29 septembre. Ce rejet était du à la conjonction de deux forces, pourtant diamétralement opposées.

La première force était celle d'une grande partie de l'opinion publique qui ne comprenait pas pourquoi les spéculateurs de Wall Street pourraient s'en tirer à si bon compte. Si leur spéculation avait réussi, ils auraient empoché des centaines de milliards de dollars mais comme elle avait échoué, il fallait les rembourser ! Le cinéaste Michael Moore se fit le porte-parole de cette révolte : « Wall Street et ses affidés ont créé ce gâchis et maintenant ils vont s'échapper comme des bandits ». Il montra également toutes les limites sociales de ce plan en affirmant « Rien dans ce plan ne va faire baisser le prix de l'essence que vous mettez dans votre voiture pour aller travailler. Rien dans cette facture ne va vous protéger contre la perte de votre maison. Rien dans cette facture ne va vous donner une assurance médicale ».

La seconde force qui repoussait ce plan était composée de ceux (Républicains pour l'essentiel) qui dénonçaient l'intervention de l'Etat dans la finance et la transformation des USA en « URSSA » !

 

Finalement, le plan (passé à 840 milliards de dollars) a fini par être adopté par le Sénat le 1er octobre, puis, lors d'un deuxième vote, le 3 octobre, par la Chambre des représentants.

 

Miracle sarkozien : les caisses se remplissent !

Les caisses publiques étaient vides nous avertissaient Sarkozy qui avaient d'ailleurs fortement contribué à les siphonner pour remplir les caisses privées. Mais miracle, aujourd'hui, les caisses publiques sont de nouveaux pleines !

 

Sarkozy vient de retrouver 3 milliards d'euros (le double du financement du RSA) pour financer le rachat de la Banque franco-belge Dexia. Les gouvernements belges et néerlandais financent le restant : 3,4 milliards d'euros.

 

L'Elysée annonce un plan « en faveur de la construction et du bâtiment » : le rachat de 30 000 logements par les organismes HLM. Un autre plan « en faveur des PME » est mis sur pied : 20 milliards d'euros qui devaient d'abord être pris sur les ressources du financement du logement social (le livret A). Ce plan sera, finalement, financé par une partie de la collecte des livrets de développement durable et des livrets d'épargne populaire dont les banques pourront disposer librement.

Tous ces financements sont faits au nom de la sauvegarde de l'emploi. Mais cela ne peut abuser que ceux qui le veulent bien. La droite n'a pas bougé le petit doigt ni surtout versé le moindre euro quand les entreprises licenciaient ou délocalisaient à la pelle. Pourquoi l'emploi serait-il brusquement devenu son principal souci ? Qui peut croire une telle fable ?

 

La fondation Abbé Pierre qui voit surtout dans le plan d'aide à la construction un « soutien aux promoteurs ». Quant au Droit Au Logement (DAL) il dénonce une mesure qui « vient secourir des pyromanes responsables de la flambée de l'immobilier ».

 

Le plan « en faveur des PME » présente, avant tout, l'opportunité d'offrir, selon les chiffres mêmes de l'Elysée « 17 milliards d'euros de dépôts supplémentaires remis dans le bilan des banques... » 17 milliards qui tombent vraiment à pic pour les banquiers. Et quand on sait que plus de 80 % des « grandes » PME (celles de plus de 300 salariés) appartiennent à des grands groupes et que la plupart des « petites » PME sont des sous-traitantes de ces mêmes grands groupes, il n'est guère d'illusion à se faire sur la destination finale de ces milliards d'euros : les profits des grandes sociétés.

 

C'est toujours derrière le paravent de l'« aide à l'emploi » ou de l'« aide aux PME » que l'Etat fait profiter les grandes sociétés de ses largesses. La crise financière est un excellent prétexte pour continuer de plus belle.

 

Curieusement, enfin, malgré une assistance de l'Etat de plusieurs dizaines de milliards d'euros, ni Sarkozy, ni Fillon ne s'aventure à traiter d' « assistés » promoteurs et banquiers. Ce terme semble réservé, pour ces gens de droite, à la stigmatisation de ceux que les politiques libérales ont plongés dans le chômage et la misère.

 

Une « idée folle »

Oubliant la façon dont il vantait le modèle américain, allant même, en avril 2007, jusqu'à annoncer qu'il réformerait le crédit hypothécaire français pour l'aligner sur le système américain à l'origine de la crise des « suprimes », le président de la République n'hésitait pas à proclamer, lors de son discours de Toulon, que « l'idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle ».

 

Mais pourquoi, dans ces conditions, persévère-t-il dans l' « idée folle » de continuer à livrer aux marchés des domaines aussi précieux que le gaz, la poste, les transports ferroviaires ? Pourquoi faire reculer chaque jour d'avantage l'assurance maladie obligatoire devant les exigences des assurances privées ? Pourquoi livrer l'hôpital public à l'appétit insatiable des cliniques privées ? Pourquoi mettre à l'ordre du jour de la prochaine réunion entre le gouvernement et les organisations syndicales la retraite par capitalisation alors que les marchés et leurs fonds de pension viennent de condamner à la misère des centaines de milliers de futurs retraités américains ?

 

La majorité sortante du Parti Socialiste plus pâle que jamais

François Hollande se pose en gardien du temple, du traité d'Amsterdam et de la limitation des déficits. Bertrand Delanoë aura quelque peine à assumer son « je suis libéral et socialiste » maintenant que les dogmes libéraux sont en pleine débâcle. Quant à Ségolène Royal qui regrettait d'avoir eu à défendre (même si c'était du bout des lèvres) le Smic à 1500 euros et les 35 heures, comment pourrait-elle bien, aujourd'hui, justifier le dogme néolibéral de « d'abord créer des richesses », alors que la solution à la crise est justement de relancer l'économie et donc, d'abord, de redistribuer les richesses ?

 

A l'évidence, comme l'écrit notre camarade Philippe Marlière dans une tribune libre de l'Humanité « les débats du congrès de Reims n'opposeront pas « révolutionnaires et « réformistes, « audacieux » et « timides », mais des socialistes qui veulent rompre avec deux décennies de complicité avec le néolibéralisme et ceux qui s'y refusent ».

 

Jean-Jacques Chavigné, 06/10/2008

 

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